Test Blu-ray / Ariane, réalisé par Billy Wilder

ARIANE (Love in the Afternoon) réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD, Blu-ray et Édition Coffret Ultra Collector – Blu-ray + DVD + Livre 18 novembre 2020 chez Carlotta Films.

Acteurs : Gary Cooper, Audrey Hepburn, Maurice Chevalier, John McGiver, Van Doude, Lise Bourdin…

Scénario : Billy Wilder & I.A.L. Diamond d’après le roman Ariane, jeune fille russe de Claude Anet (1924)

Photographie : William C. Mellor

Musique : Franz Waxman

Durée : 2h10

Date de sortie initiale : 1957

LE FILM

À Paris, le détective privé Claude Chavasse est spécialisé dans les affaires d’adultère. Sa fille, Ariane, est fascinée par son travail et plus particulièrement par le cas du playboy Frank Flannagan. Lorsqu’Ariane surprend un client de son père menaçant de tuer Flannagan, elle court prévenir ce dernier du danger qui l’attend. Quand le client jaloux débarque à l’hôtel, il trouve le millionnaire en compagnie d’Ariane et non de sa femme infidèle. Intrigué, Flannagan organise un rendez-vous avec elle le lendemain après-midi…

ArianeLove in the Afternoon n’est certes pas un chef d’œuvre comme le seront les films à venir de Billy Wilder, mais son treizième long-métrage annonce en grande pompe la deuxième partie de la carrière hollywoodienne du cinéaste basée sur l’affrontement des sexes, le politiquement incorrect, l’apologie du mensonge, avec une joie communicative de jouer avec la censure. En 1957, trois ans après le succès international de Sabrina, Billy Wilder fait à nouveau appel à Audrey Hepburn pour Love in the Afternoon, plus connu par le prénom du personnage principal, Ariane. En signant ce remake du film éponyme de Paul Czinner réalisé en 1931, lui-même tiré du roman de Claude Anet, Ariane, une jeune fille russe, Billy Wilder souhaite rendre hommage au cinéma de sa jeunesse ainsi qu’à son mentor Ernst Lubitsch. Les succès de Boulevard du crépuscule (1950), Stalag 17 (1953), Sabrina (1954) et Sept ans de réflexion (1955), permettent à Billy Wilder d’être l’auteur complet d’Ariane. Il est ainsi scénariste (pour la première fois avec I.A.L. Diamond), producteur et réalisateur, il choisit lui-même ses comédiens et se place en tant qu’auteur à part entière à l’intérieur même du système hollywoodien. Avec Ariane, il impose le N&B renvoyant à ses premiers films, témoigne de son amour pour Ernst Lubitsch avec qui il fit ses premières armes, choisit Paris comme lieu d’action et impose encore un rythme et des thèmes qui deviendront récurrents dans ses œuvres ultérieures comme La Garçonnière, Irma la Douce et Avanti!.

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Test Blu-ray / Vierges, réalisé par Keren Ben Rafael

VIERGES réalisé par Keren Ben Rafael, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 octobre 2020 chez Extralucid Films.

Acteurs : Joy Rieger, Michael Aloni, Manuel Elkaslassy, Evgenia Dodina, Rami Heuberger, Eric Raphael Mizrahi, Vladimir Friedman, Yoni Meles…

Scénario : Keren Ben Rafael & Élise Benroubi

Photographie : Damien Dufresne

Musique : Renaud Mayeur

Durée : 1h28

Année de sortie : 2018

LE FILM

À Kiryat Yam, petite station balnéaire au nord d’Israël, tout semble s’être arrêté. Lana, 16 ans, s’est jurée de lutter contre l’immobilisme et la résignation. Elle est loin d’imaginer que la rumeur d’une sirène va réveiller sa ville de sa torpeur et lui permettre enfin de vivre.

La cinéaste et scénariste Keren Ben Rafael a tout d’abord étudié la philosophie et la littérature française à l’Université de Tel Aviv avant d’intégrer le département réalisation à la Fémis. Vierges, son premier long-métrage, est une vraie bouffée d’air frais, une comédie dramatique inspirée par un fait divers réel, remarquablement interprétée, notamment par la jeune comédienne israélienne Joy Rieger (née en 1994), lauréate du Prix de l’Académie israélienne de la télévision 2017 de la meilleure actrice pour Oboy. Largement récompensé ou nommé dans de multiples festivals, du Montenegro à Tribeca, en passant par Jerusalem et Cannes, Vierges est porté du début à la fin par un vent de liberté rafraîchissant, une poésie indéniable, la beauté de ses deux actrices principales et celle de sa lumineuse photographie.

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Test Blu-ray / Uniformes et jupon court, réalisé par Billy Wilder

UNIFORMES ET JUPON COURT (The Major and the Minor) réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD et Blu-ray 4 novembre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Ginger Rogers, Ray Milland, Rita Johnson, Robert Benchley, Diana Lynn, Edward Fielding, Frankie Thomas, Raymond Roe…

Scénario : Charles Brackett & Billy Wilder d’après la pièce de Edward Childs Carpenter et l’histoire de Fannie Kilbourne

Photographie : Leo Tover

Musique : Robert Emmett Dolan

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1942

LE FILM

Après avoir tenté sa chance à New York, Susan Applegate souhaite rentrer chez elle dans l’Iowa. Afin de bénéficier d’un billet de train à prix réduit, elle se fait passer pour une adolescente. Traquée par les contrôleurs, elle trouve refuge auprès du major Philip Kirby, qui, persuadé qu’elle est mineure, décide de lui venir en aide.

Contrairement à ce que l’on a souvent pensé, Uniformes et jupon courtThe Major and the Minor (1942) n’est pas le premier long-métrage mis en scène par Billy Wilder (1906-2002). En effet, son premier coup d’essai derrière la caméra demeure Mauvaise graine, interprété par la jeune Danielle Darrieux, qu’il co-réalise à Paris avec Pierre Mingand en 1934, juste après avoir fui l’Allemagne nazie et dans lequel on retrouvait déjà moult motifs qui caractériseront son œuvre à venir, notamment une mise en scène constamment inventive et un rythme trépidant. Mauvaise graine n’était qu’une étape, une escale, puisque Billy Wilder parvient à s’envoler pour les Etats-Unis sous les conseils et avec l’aide du cinéaste Joe May (La Maison aux sept pignons, pionnier du cinéma allemand). Sur le sol de l’Oncle Sam, Billy Wilder, bien qu’ayant encore du mal avec la langue anglaise, devient scénariste. Outre Musique dans l’airMusic in the Air de Joe May qui lui a permis de laisser l’Europe derrière lui, il s’associe avec Charles Brackett et signent tous les deux l’histoire de La Huitième Femme de Barbe-BleueBluebeard’s Eighth Wife d’Ernst Lubitsch en 1938. C’est une révélation et les deux hommes ne se quitteront plus jusqu’à Boulevard du crépusculeSunset Boulevard (1950). Après Cet âge ingratThat Certain Age (1938) d’Edward Ludwig, La Baronne de minuit Midnight (1939) de Mitchell Leisen, Ninotchka (1939) d’Ernst Lubitsch, What a Life (1939) de Theodore Reed, Éveille-toi mon amour Arise, my love (1940) de Mitchell Leisen, Boule de feuBall of Fire (1941) de Howard Hawks et Par la porte d’orHold Back the Dawn (1941) de Mitchell Leisen, Billy Wilder obtient le feu vert pour mettre en scène son premier long-métrage américain, Uniformes et jupon court, pour lequel il demande une fois de plus à son complice Charles Brackett d’écrire le scénario avec lui, en s’inspirant d’une pièce d’Edward Childs Carpenter. C’est un petit coup de maître, un film matriciel, celui d’où l’une des plus grandes filmographies de l’histoire cinéma américain est partie. Si rétrospectivement The Major and the Minor apparaît subsidiaire, cette comédie n’en reste pas moins corrosive et culottée, puisque pour reprendre les mots de Billy Wilder lui-même « il s’agit du premier film américain qui traite clairement de pédophilie », où suite à un quiproquo, un homme de 35 ans se trouve sexuellement attiré par ce qu’il pense être une jeune fille de 12 ans…Contre toute attente, Billy Wilder est passé à travers les mailles du filet de la censure du tristement célèbre Code Hays qui faisait de ravages, en misant avant tout sur le caractère divertissant d’un vrai postulat de vaudeville, tout en faisant confiance à l’intelligence des spectateurs qui n’y verront avant tout qu’une confusion de la part de protagonistes idiots qui entourent le personnage principal. Toujours est-il qu’Uniformes et jupon court est une comédie truculente, dans laquelle brille Ginger Rogers, le véritable premier astre de la carrière cinématographique de Billy Wilder, définitivement lancé dans l’arène des cinéastes hollywoodiens.

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Test Blu-ray / Les Cent Cavaliers, réalisé par Vittorio Cottafavi

LES CENT CAVALIERS (I Cento cavalieri) réalisé par Vittorio Cottafavi, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 3 novembre 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Mark Damon, Antonella Lualdi, Rafael Alonso, Manuel Gallardo, Wolfgang Preiss, Hans Nielsen, Barbara Frey, Gastone Moschin…

Scénario : Vittorio Cottafavi, José María Otero, Giorgio Prosperi & Enrico Ribulsi

Photographie : Francisco Marín

Musique : Antonio Pérez Olea

Durée : 1h50

Année de sortie : 1964

LE FILM

En l’an 1000, alors que les Maures sont installés en Espagne, un petit village isolé de Castille voit arriver un cheikh et cent cavaliers. Ceux-ci demandent asile mais deviennent rapidement des occupants tyranniques. La résistance s’installe…

Essentiellement connu des cinéphiles, le réalisateur Vittorio Cottafavi (1914-1998) n’a jamais vraiment eu les honneurs de la critique et reste trop souvent oublié quand on évoque les maîtres et artisans du cinéaste italien. Cependant, depuis quelques années, le metteur en scène et ancien assistant de Vittorio De Sica sur Les Enfants nous regardentI bambini ci guardano (1949), connaît un regain d’intérêt, y compris dans nos contrées où la Cinémathèque Française avait d’ailleurs programmé une rétrospective de ses œuvres en juillet 2017. S’il ne date que de 1964, Les Cent CavaliersI Cento cavalieri, que certains connaissent également sous le titre Le Fils du Cid est son dernier long-métrage réalisé pour le cinéma. Pourquoi ? Parce-que le film, grosse production hispano-germano-italienne n’a pas rencontré le succès espéré dans les salles à sa sortie. Devant cette déception, le cinéaste se tournera ensuite vers la télévision où il n’arrêtera jamais de tourner pendant vingt ans. Pourtant, Les Cent Cavaliers demeure un immense divertissement à la beauté souvent renversante, un parfait chaînon manquant entre le cinéma d’auteur et le cinéma d’exploitation, qui mélange les genres avec une virtuosité confondante, puisque I Cento cavalieri est à la fois un film d’aventure et d’action, un drame historique, une histoire d’amour, avec un humour très présent, voire burlesque et qui n’hésite pas à briser le quatrième mur avec le personnage du peintre qui s’adresse directement au spectateur dès la première séquence. Il est temps de réhabiliter Vittorio Cottafavi et de se pencher sur sa filmographie extrêmement généreuse et intelligente.

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Test Blu-ray / La Maison aux sept pignons, réalisé par Joe May

LA MAISON AUX SEPT PIGNONS (The House of the Seven Gables) réalisé par Joe May, disponible en DVD et Blu-ray le 20 octobre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : George Sanders, Margaret Lindsay, Vincent Price, Dick Foran, Nan Grey, Cecil Kellaway, Alan Napier, Gilbert Emery…

Scénario : Lester Cole & Harold Greene, d’après le roman de Nathaniel Hawthorne

Photographie : Milton R. Krasner

Musique : Frank Skinner

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1940

LE FILM

En 1828, la famille Pyncheon est ruinée. L’un des héritiers, Clifford, songe à vendre la superbe demeure familiale, sur laquelle semble peser une malédiction, et à partir s’installer avec sa cousine Hepzibah. Mais son cousin Jaffrey s’y oppose : il parvient à faire accuser Clifford de meurtre et à le faire jeter en prison.

La Maison aux sept pignonsThe House of the Seven Gables est réalisé en 1940 par Joe May, cinéaste autrichien né Julius Otto Mandl (1880-1954). Totalement méconnu en France, ce dernier est pourtant l’un des pionniers du cinéma allemand et le metteur en scène d’un vrai chef d’oeuvre du cinéma fantastique, Le Retour de l’homme invisibleThe Invisible Man Returns, suite directe du film de James Whale. Au début des années 1940, les studios Universal se rendent compte du nouvel engouement des spectateurs pour la franchise Universal Monsters. La même année que ce second opus, les studios confient les rênes de La Maison aux sept pignons à Joe May et le film est cette fois encore écrit par Lester Cole, qui sera plus tard victime du maccarthysme et inscrit sur la Liste noire à Hollywood. Pour ce superbe drame, adapté du roman éponyme de Nathaniel Hawthorne (publié en 1851), le cinéaste retrouve aussi l’immense Vincent Price (dans un rôle prévu à l’origine pour Robert Cummings), qui venait d’incarner un homme invisible cynique, violent et menaçant. S’il « n’apparaissait » forcément que de manière subliminale à l’écran dans Le Retour de l’homme invisible, cela ne l’empêchait pas de s’imposer autant que son prédécesseur Claude Rains, notamment grâce à sa voix, l’une des plus belles de l’histoire du cinéma. S’il n’est qu’au début de sa carrière, le comédien crève à nouveau l’écran dans La Maison aux sept pignons, dans lequel il se livre à un véritable duel avec le britannique George Sanders.

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Test Blu-ray / Tous les dieux du ciel, réalisé par Quarxx

TOUS LES DIEUX DU CIEL réalisé par Quarxx, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD le 18 février 2020 chez Extralucid Films.

Acteurs : Jean-Luc Couchard, Melanie Gaydos, Thierry Frémont, Zélie Rixhon, Albert Delpy, Loïc Houdré, Xavier Mussel, Chryssa Florou…

Scénario : Quarxx

Photographie : Antoine Carpentier

Musique : Kevin Simon

Durée : 1h42

Année de sortie : 2018

LE FILM

Simon, trentenaire, travaille à l’usine et vit reclus dans une ferme décrépite. C’est un homme solitaire, en charge de sa sœur Estelle, lourdement handicapée à la suite d’un jeu qui a mal tourné dans leur enfance. Malgré ses remords et l’agressivité du monde environnant, Simon garde au plus profond de sa chair le secret espoir de sauver sa sœur en la libérant de la pesanteur terrestre. Et si leur salut venait des cieux ?

Quarxx. Retenez-bien ce nom car vous risquez d’en entendre parler ces prochaines années. C’est ce qu’on se dit après avoir visionné Tous les dieux du ciel, le premier long-métrage d’Alexandre Claudin (qui se dissimule derrière cet étrange pseudo), version « étendue » de son court-métrage Un ciel bleu presque parfait. Ayant du mal à trouver les financements pour son long-métrage, Quarxx décide de tourner ce qui correspond à un tiers de son scénario, pour en tirer un court-métrage de 36 minutes, en espérant que celui-ci soit remarqué, afin d’obtenir le budget nécessaire pour aller au bout de son projet initial. Bien lui en a pris, car Un ciel bleu presque parfait a été un triomphe partout où le film a été projeté, de Sundance à Hollywood, en passant par Paris, Columbus, San Diego, Montréal, Clermont-Ferrand…Récompensé à de multiples reprises pour son film, Quarxx a réussi son pari et a pu obtenir les fonds nécessaires pour mettre en scène son premier long-métrage. Il en résulte un vrai coup de maître, une œuvre coup de poing, terrifiante et dérangeante qui nous serre les entrailles durant 1h35, qui nous effraie certes à plusieurs reprises en jouant sur la notion de l’horreur au quotidien, mais surtout qui n’oublie jamais l’émotion. C’est d’ailleurs sur ce dernier point où l’on ne s’attendait pas à être littéralement cueilli, car Tous les dieux du ciel a beau avoir l’apparence d’un (superbe) film fantastique et d’épouvante, le film de Quarxx est avant tout un vrai drame familial et psychologique, un conte macabre magistralement interprété par Jean-Luc Couchard et l’incroyable Melanie Gaydos.

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Test Blu-ray / Passeur d’hommes, réalisé par J. Lee Thompson

PASSEUR D’HOMMES (The Passage) réalisé par J. Lee Thompson, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Anthony Quinn, James Mason, Malcolm McDowell, Patricia Neal, Kay Lenz, Christopher Lee, Michael Lonsdale, Marcel Bozzuffi…

Scénario : Bruce Nicolaysen d’après son roman

Photographie : Michael Reed

Musique : Michael J. Lewis

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Le professeur Bergson, savant précieux pour les Allemands en guerre, pourchassé par Von Derko, officier SS, trouve d’abord refuge dans les greniers d’une maison close, à Toulouse. Un montagnard basque, sollicité par Perea et Renoudot, membres de la Résistance, accepte de faire passer la frontière espagnole au professeur. Lorsqu’il se rend compte qu’il est accompagné de ses deux enfants et de sa femme malade, le Basque veut refuser. Mais il est déjà trop tard pour réfléchir.

Passeur d’hommes The Passage est peut-être l’un des films les plus méconnus de J. Lee Thompson (1914-2002), réalisateur britannique de son vrai nom John Lee Thompson, passé à la postérité avec Les Canons de Navarone (1961) et Les Nerfs à vif (1962), tous deux avec Gregory Peck. Excellent technicien et ayant dirigé les plus grands acteurs, on lui doit également Tarass Boulba (avec Tony Curtis et Yul Brynner), ainsi que moult longs métrages avec Charles Bronson, avec lequel il s’associera sur près d’une dizaine de films dont le désormais culte (malgré-lui) Le Justicier braque les dealers (1987). Avec Passeur d’hommes, le cinéaste clôt une décennie marquée surtout par les deux opus, La Conquête de la planète des singes Conquest of the Planet of the Apes (1972) et La Bataille de la planète des singesBattle for the Planet of the Apes (1973). J. Lee Thompson retrouve pour la troisième et dernière fois Anthony Quinn (même si le rôle a semble-t-il été envisagé pour Charles Bronson), qu’il avait dirigé dans Les Canons de Navarone près de vingt ans auparavant et L’Empire du grec The Greek Tycoon. Immédiatement après ce dernier, les deux complices remettent le couvert avec un film de guerre, conspué par la critique, encore aujourd’hui d’ailleurs, qui s’avère pourtant un grand divertissement, porté par un casting exceptionnel et merveilleusement photographié par Michael Reed (La Gorgone, Au service secret de sa Majesté).

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Test Blu-ray / L’Or noir de l’Oklahoma, réalisé par Stanley Kramer

L’OR NOIR DE L’OKLAHOMA (Oklahoma Crude) réalisé par Stanley Kramer, disponible en DVD et Blu-ray le 24 septembre 2020 chez BQHL Editions.

Acteurs : George C. Scott, Faye Dunaway, John Mills, Jack Palance, William Lucking, Harvey Jason, Ted Gehring, Cliff Osmond, Rafael Campos…

Scénario : Marc Norman

Photographie : Robert Surtees

Musique : Henry Mancini

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Dans l’Oklahoma, lors de la ruée sur « l’or noir » au début des années 1900, de grandes sociétés d’exploitation veulent acheter le terrain pétrolifère de Lena Doyle. Celle-ci, farouche féministe, avec l’aide de son père Cleon et de Mason, leur homme de main, engage une lutte sans merci contre les géants pétroliers pour sauvegarder sa propriété.

Les cinéphiles connaissent autant le Stanley Kramer (1913-2001) producteur (Le Champion de Mark Robson, C’étaient des hommes de Fred Zinnemann, Cyrano de Bergerac de Michael Gordon, L’Homme à l’affûtThe Sniper d’Edward Dmytryk, L’Équipée sauvage The Wild One de László Benedek, Un enfant attend de John Cassavetes) que metteur en scène. Trois fois nommé pour l’Oscar du meilleur réalisateur, pour La Chaîne The Defiant Ones (1958), Jugement à NurembergJudgment at Nuremberg (1961) et Devine qui vient dîner…Guess Who’s Coming to Dinner (1967), Stanley Kramer aura signé une vingtaine de films en 25 ans. L’Or noir de l’Oklahoma Oklahoma Crude est son avant-dernier long-métrage réalisé pour le cinéma. Il s’agit aussi de son unique western, genre que le réalisateur n’avait pas encore abordé, lui qui aimait varier les récits, du drame contemporain (Pour que vivent les hommes, 1955) en passant par le film historique (Orgueil et passion, 1957), la science-fiction (Le Dernier rivage, 1959), le film de procès (Procès de singe, 1960, Jugement à Nuremberg), 1961), la comédie (Un monde fou, fou, fou, fou, 1963) et le thriller paranoïaque (La Théorie des dominos, 1977). Dans L’Or noir de l’Oklahoma, Stanley Kramer mélange les genres, et incorpore beaucoup d’humour dans son western tardif, mais féministe. Ce qui l’intéresse avant tout c’est de dresser le portrait d’une femme déterminée, à laquelle Faye Dunaway prête ses traits anguleux, son immense talent et sa forte personnalité. L’Or noir de l’Oklahoma est aussi l’occasion de voir s’affronter d’autres monstres du cinéma hollywoodien et non des moindres, George C. Scott et Jack Palance. C’est beau, c’est en format large, c’est passionnant, c’est toujours d’actualité, bref, c’est du grand cinéma devant lequel on jubile, tandis que la sublime partition du grand Henry Mancini trotte encore longtemps après dans la tête.

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Test Blu-ray / Les Rescapés du futur, réalisé par Richard T. Heffron

LES RESCAPÉS DU FUTUR (Futureworld) réalisé par Richard T. Heffron, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Peter Fonda, Blythe Danner, Arthur Hill, Yul Brynner, John P. Ryan, Stuart Margolin, Allen Ludden, Robert Cornthwaite…

Scénario : Mayo Simon & George Schenck

Photographie : Gene Polito & Howard Schwartz

Musique : Fred Karlin

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Deux ans après le massacre de ses visiteurs par les cyborgs, le parc de loisirs futuristes de Delos rouvre ses portes. Entre du ski sur Mars et une immersion dans le monde des Tsars, les attractions rivalisent de prouesses technologiques, animées par des robots toujours plus perfectionnés. Deux journalistes y découvrent cependant que même les employés sont des machines, clones parfaits des humains. Et c’est bientôt leur propre double que les reporters rencontrent, preuve qu’une main invisible prépare, dans les entrailles de Dalos, le remplacement des grands de ce monde par leur reproduction à l’identique…

Si Michael Crichton (1942-2008) l’a décliné, Les Rescapés du futur Futureworld est la suite directe de Mondwest Westworld, qui marquait les débuts derrière la caméra de l’auteur mythique de La Grande Attaque du train d’or, Soleil levant, Jurassic Park, Harcèlement, Sphère et Le 13e Guerrier. Le premier volet se distinguait par un scénario malin et un décor soigné, mais ce que les cinéphiles retenaient avant tout de ce premier coup d’essai était la participation du grand Yul Brynner dans la peau de l’androïde quasi-mutique, l’impitoyable Gunslinger, le cowboy-robot, pour lequel le comédien reprenait son costume des 7 MercenairesThe Magnificent Seven de John Sturges, qu’il arborait treize années auparavant. Les producteurs des Rescapés du futur s’en sont souvenus et n’ont pas hésité à mettre le nom de l’acteur en haut de l’affiche, ainsi que son visage légendaire, alors que celui-ci ne fait qu’un caméo muet de deux minutes, dans la scène la plus stupide du film qui plus est. Il s’agira de la dernière apparition au cinéma de Yul Brynner. Cet argument publicitaire aura longtemps attisé la colère des spectateurs. Cela est d’autant plus frustrant que l’on se retrouve face à une séquelle mou du genou, qui ne tient même pas ses promesses d’emmener ses personnages et donc le public dans un monde futuriste, en dehors de quelques scènes vite expédiées, puisque le reste de l’intrigue se déroule dans des couloirs remplis de tuyaux et de fumée. Futureworld est une suite ratée, avec une mise en scène transparente signée Richard T. Heffron (1930-2007) qui renvoie souvent à celle d’un épisode de série télévisée des années 1970, tout juste sauvée par l’interprétation de la toujours géniale et trop souvent oubliée Blythe Danner (la femme de Robert De Niro dans la trilogie Mon Beau-père…), tandis que Peter Fonda a l’air de s’endormir à ses côtés.

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Test Blu-ray / L’Horrible invasion, réalisé par John « Bud » Cardos

L’HORRIBLE INVASION (Kingdom of the Spiders) réalisé par John « Bud » Cardos, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : William Shatner, Tiffany Bolling, Woody Strode, Lieux Dressler, David McLean, Natasha Ryan…

Scénario : Richard Robinson, Alan Caillou, Jeffrey M. Sneller & Stephen Lodge

Photographie : John Arthur Morrill

Musique : Dorsey Burnette

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Verde Valley, une petite communauté rurale d’Arizona où la vie s’écoule paisiblement. Ou, du moins, s’écoulait jusqu’à que des animaux ne meurent dans des circonstances étranges, victimes de doses massives de poison dont le vétérinaire Rack Hansen ne parvient pas à trouver l’origine. Quand il y réussit, avec l’aide de l’entomologiste Diane Ashley, il est trop tard. Des dizaines de milliers de mygales déferlent déjà sur la ville, rendues plus agressives encore par les produits chimiques que le maire déverse sur elles.

«  Venimeuses, silencieuses, MONSTRUEUSES  » ou «  Des crochets pour MORDRE, du venin pour TUER  » scandait l’affiche de L’Horrible invasion ou Kingdom of the Spiders pour les puristes, géniale série B réalisée par John «  Bud  » Cardos (né en 1929 et toujours de ce monde à l’heure de cette chronique) en 1977, alors son second long-métrage. Cascadeur (La Horde sauvage), acteur (Le Rescapé de la vallée de la mort), responsable des effets spéciaux, producteur, parfois décorateur, assistant-réalisateur, Cardos passe à la mise en scène en 1970 avec le western The Red, White, and Black. Mais parmi la dizaine de ses films, celui qui trouve grâce aux yeux des cinéphiles déviants (ou non) est donc L’Horrible invasion avec William Shatner, débarqué de l’Enterprise NCC-1701 depuis déjà six ans, ne sachant où aller depuis, avant de finalement remonter à bord de son vaisseau en 1979 pour le grand écran.

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