Test Blu-ray / La Guerre des gangs, réalisé par Umberto Lenzi

LA GUERRE DES GANGS (Milano Rovente) réalisé par Umberto Lenzi, disponible le 31 octobre 2023 en DVD et Combo Blu-ray + DVD chez Elephant Films.

Acteurs : Antonio Sabàto, Philippe Leroy, Antonio Casagrande, Carla Romanelli, Alessandro Sperli, Franco Fantasia, Tano Cimarosa, Marisa Mell…

Scénario : Franco Enna & Umberto Lenzi, d’après une histoire originale d’Ombretta Lanza

Photographie : Lamberto Caimi

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h40

Année de sortie : 1973

LE FILM

Salvatore Cangemi gère un réseau de prostitution à Milan tout en se faisant passer pour un marchand de légumes sans histoire. Quand il refuse une proposition d’un trafiquant français nommé Roger Daverty, c’est toutes les affaires de Cangemi qui risquent de s’écrouler…

Après une année 1972 plus que chargée avec pas moins de trois longs-métrages, Le Tueur à l’orchidée Sette orchidee macchiate di rosso, Au pays de l’exorcisme Il paese del sesso selvaggio et Le Couteau de glace Il coltello di ghiaccio, Umberto Lenzi ralentit un peu la cadence, mais continue dans le genre thriller avec La Guerre des gangs Milano rovente (littéralement « Milan à feu et à sang »). Le réalisateur cosigne le scénario avec Franco Enna (Cadavere per signora de Mario Mattoli, La Dernière chance de Maurizio Lucidi) et place son récit dans le chef-lieu de la Lombardie, dans ses rues froides et noires de monde (et éclairées par les néons publicitaires), dans lesquelles s’affrontent des trafiquants de drogue et un gang de proxénètes, qui ne pouvant trouver un terrain d’entente, décident de se livrer à une guerre sans fin. Excellent opus d’el signore Lenzi, La Guerre des gangs, à ne pas confondre avec le film de Lucio Fulci, Luca il contrabbandiere, baptisé de la même façon sept ans plus tard lors de sa sortie en France, bénéficie d’un casting soigné mené par Antonio Sabàto (ne pas oublier l’accent), découvert en 1966 dans Grand Prix de John Frankenheimer. Si son visage dira quelque chose aux amateurs de westerns transalpins (Aujourd’hui ma peau, demain la tienne, Deux fois traître), le comédien venait de trouver l’un de ses rôles les plus célèbres dans Le Tueur à l’orchidée, déjà mis en scène par Umberto Lenzi. Le film repose solidement sur ses épaules, ainsi que sur sa moustache (c’était alors la mode), mais aussi sur un bon antagoniste en la personne de Philippe Leroy, qui avait donné la réplique à son partenaire dans son premier film, Lo Scandalo d’Anna Gobbi, sept ans auparavant. Ils jouent cette fois à égalité et se partagent l’affiche de ce polar bourré de charme, sec, brutal. Un bon spectacle représentatif du cinéma d’exploitation italien.

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Test Blu-ray / Cannibal Ferox, réalisé par Umberto Lenzi

CANNIBAL FEROX réalisé par Umberto Lenzi, disponible en Blu-ray – Digipack Limité depuis mars 2023 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Giovanni Lombardo Radice, Lorraine De Selle, Danilo Mattei, Zora Kerova, Walter Lucchini, Fiamma Maglione, Robert Kerman, John Bartha…

Scénario : Umberto Lenzi

Photographie : Giovanni Bergamini

Musique : Roberto Donati & Fiamma Maglione

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Étudiante à New York, Gloria Davis finalise sa thèse, qui tend à démontrer que le cannibalisme est un mythe. Afin d’appuyer ses recherches, elle part en Colombie, dans un village d’Amazonie, accompagnée de son frère Rudy et de son amie Pat Johnson. Sur place, le trio rencontre deux aventuriers sans scrupules, Mike Logan et Joe Costolani, mêlés à un trafic de drogue et responsables d’actes barbares sur des indigènes. Ces derniers ne vont pas tarder à se venger, de la plus cruelle des manières…

« Cannibal Ferox est un film dont je ne voulais plus entendre parler, mais que j’ai appris à aimer en raison de l’argent qu’il m’a rapporté ! ». On ne saurait être plus clair qu’Umberto Lenzi quand il évoquait l’un de ses opus les plus célèbres et parallèlement son plus grand succès commercial. Précurseur du film cannibale, ayant réalisé Au pays de l’exorcisme Il Paese del sesso selvaggio en 1972, le cinéaste revient au genre huit ans plus tard avec La Secte des cannibalesMangiati vivi!, dans lequel Lenzi reprenait les mêmes thèmes, en allant encore plus loin dans le cannibalisme. Suivront L’Avion de l’apocalypseIncubo sulla città contaminata, avec évidemment ses zombies affamés de chair humaine, puis le film qui nous intéresse aujourd’hui, Cannibal Ferox ou Terreur Cannibale, qu’il écrit et met en scène. Depuis la sortie et le scandale de Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato en 1980 et celle d’Antropophagus de Joe d’Amato, les partis-pris et la violence graphique ont changé. Les spectateurs veulent du gore, du dégueulasse, du sang qui coule à gros bouillons, mais aussi et surtout du réalisme. Umberto Lenzi décide de repousser les limites avec Cannibal Ferox, ou Make Them Die Slowly (aux States), Woman From Deep River (en Australie), considéré comme un film définitif sur nos amis (il est fortement déconseillé d’être leurs ennemis) les anthropophages. Toutefois, il faut bien avouer que Cannibal Ferox a pris du plomb dans l’aile avec les années. On peut trouver le temps long entre deux bonnes idées, souvent bien éloignées les unes des autres, tandis que les comédiens font ce qu’ils peuvent pour sauver les meubles avec le peu qu’ils ont à défendre, y compris leur manque de charisme. Sympatoche, mais en aucun inoubliable donc.

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Test Blu-ray / Section de choc, réalisé par Massimo Dallamano

SECTION DE CHOC (Quelli della calibro 38) réalisé par Massimo Dallamano, disponible en Édition Limitée Blu-ray depuis mars 2023 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Marcel Bozzuffi, Carole André, Ivan Rassimov, Riccardo Salvino, Giancarlo Bonuglia, Fabrizio Capucci, Francesco Ferracini, Daniele Gabbai…

Scénario : Franco Bottari, Massimo Dallamano, Marco Guglielmi & Ettore Sanzò

Photographie : Gábor Pogány

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

1976, dans les faubourgs de Turin – Le commissaire Vanni et ses hommes font irruption dans une ferme servant de repaire à une organisation criminelle. Durant la fusillade, le frère du Marseillais, chef de la bande, est abattu. En représailles, le Marseillais se rend dans l’immeuble où réside le commissaire et tue froidement son épouse, sous les yeux de son petit garçon. Peu après, Vanni accepte de diriger un quatuor de policiers entraînés au maniement des armes (revolvers équipés de cartouches .38 Special) et à la conduite de motos enduro. Apprenant que le Marseillais est entré en possession de soixante-dix kilos de dynamite, le commissaire et son escouade mettent tout en œuvre pour contrecarrer ses projets.

À l’occasion de la sortie en Blu-ray de Mais…qu’avez-vous fait à Solange ? chez Le Chat qui fume en 2022, nous étions revenus sur la carrière de Massimo Dallamano (1917-1976). Nous n’épiloguerons donc pas une nouvelle fois dessus, ce qui nous permet de passer directement à Section de choc aka Quelli della calibro 38, alias aussi Colt 38 Special Squad dans les pays anglo-saxons, un polar pur et dur, bien burné et qui emmerde la bien-pensance, avec un Marcel Bozzuffi gonflé à bloc. Ils se sont mis à quatre pour le scénario de ce poliziottesco, Massimo Dallamano lui-même, accompagné de Franco Bottari (Deux flics à abattre de Ruggero Deodato, La Bête tue de sang-froid d’Aldo Lado), Marco Guglielmi (Saludos hombre de Sergio Sollima) et Ettore Sanzò (La Guerre des gangs de Lucio Fulci, La Dernière maison sur la plage de Franvo Prosperi), des types rompus au genre qui livrent un opus bien représentatif de ce courant. De la première à la dernière seconde, les rebondissements, les affrontements, les poursuites (très immersives, filmées caméra à l’épaule), les gunfights s’enchaînent pour le plus grand plaisir des spectateurs. Près de cinquante ans après sa sortie, Section de choc, tourné durant les anxiogènes Années de plomb, n’a absolument rien perdu de son efficacité et n’a rien à envier à un thriller contemporain.

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Test Blu-ray / Colère noire, réalisé par Fernando Di Leo

COLÈRE NOIRE (La Città sconvolta: caccia spietata ai rapitori) réalisé par Fernando Di Leo, disponible en DVD et Blu-ray le 22 août 2023 chez Elephant Films.

Acteurs : Luc Merenda, James Mason, Irina Maleeva, Marino Masé, Daniele Dublino, Vittorio Caprioli, Valentina Cortese, Marco Liofredi…

Scénario : Fernando Di Leo, Ernesto Gastaldi & Nicola Manzari, d’après une histoire originale de Galliano Juso

Photographie : Erico Menczer

Musique : Luis Bacalov

Durée : 1h34

Date de sortie initiale: 1975

LE FILM

Milan années 1970, deux garçons se rendent à l’école. Le premier à bord d’une Rolls Royce conduite par un chauffeur, le second à califourchon sur la moto de son père garagiste.  Ils sont laissés en même temps devant l’école quand surgit une voiture avec trois hommes. Ils se jettent sur le fils de riche pour l’enlever, mais le fils du garagiste tente de les en empêcher. Les trois hommes sont contraints d’enlever les deux gosses, la police est immédiatement prévenue, mais semble bien impuissante face à l’industrie de l’enlèvement…

Fernando Di Leo (1932-2003). Ce nom ne vous dit peut-être rien et pourtant ce réalisateur et scénariste (Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus, Navajo Joe, Le Retour de Ringo) reste en son pays l’un des plus emblématiques du western dit spaghetti et surtout du poliziottesco, puisqu’on lui doit la légendaire Trilogie du Milieu, inspirée par les nouvelles de l’écrivain Giorgio Scerbanenco, composée de Milan calibre 9 Milano calibro 9, L’Empire du crime La Mala ordina et Le Boss Il Boss. Le cinéaste allait poursuivre dans cette veine au cours des années 1970, appelées les Années de plomb, un contexte politique lourd et violent de l’autre côté des Alpes (mais pas que), une époque marquée par la radicalisation des mouvements d’extrême gauche et d’extrême droite, et par de nombreuses affaires de terrorisme. Le cinéma italien allait très vite surfer sur cette atmosphère anxiogène, ce qui est le cas de Fernando Di Leo avec Colère noireLa Città sconvolta: caccia spietata ai rapitori, titre explicite en version originale que l’on peut traduire littéralement parLa ville choquée : chasse impitoyable aux ravisseurs. À partir d’un scénario en apparence simple, Di Leo s’interroge sur le droit du citoyen à faire justice lui-même quand le système judiciaire et la machine politique se trouvent dépasser par les événements. Néo-polar sec et brutal, mais non dénué d’humour, de psychologie et d’émotions, Colère noire demeure un beau tour de force.

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Test Blu-ray / Killer Crocodile I & II, réalisés par Fabrizio De Angelis & Giannetto De Rossi

KILLER CROCODILE I& II réalisés par Fabrizio De Angelis & Giannetto De Rossi, disponible en Édition Limitée Blu-ray depuis juin 2023 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Anthony Crenna, Ennio Girolami, Julian Hampton, Van Johnson, Sherrie Rose, Bill Wohrman, Ann Doulas…

Scénario : Fabrizio De Angelis, Dardano Sacchetti & Giannetto De Rossi

Photographie : Federico Del Zoppo & Giovanni Bergamini

Musique : Riz Ortolani

Durée : 1h28 & 1h26

Date de sortie initiale : 1989 & 1990

LES FILMS

Un groupe d’écologistes se rend dans les Caraïbes pour tenter de prouver que les activités d’une multinationale mettent en péril la faune et la flore. Il ne leur faut pas longtemps pour que, dans un marais, ils découvrent des fûts toxiques… Avant de mettre les autorités locales au courant, ils décident de rester pour la nuit. Mais à leur réveil, l’un d’entre eux a disparu…

Un an plus tard…

Ils pensaient en avoir fini avec le saurien mutant… ils avaient forcément tord ! Les fûts toxiques qui étaient supposés avoir été détruits sont toujours là, attendant de créer une nouvelle génération de mutants…

Préparez le pack de binouzes (de préférence, ne prenez pas de la Tourtel, l’effet ne serait pas le même), le paquet de chips (pas celui aux légumes oubliés, en plus le paquet est à 5 balles au Monop’), le chocolat Lindt lait façon Rocher et enchaînez les deux mirifiques opus Killer Crocodile ! On doit le premier à Fabrizio De Angelis, habituellement producteur (Black Emanuelle autour du monde, L’Enfer des zombies, L’Au-delà, L’Éventreur de New York, Formule pour un meurtre), également ici scénariste et metteur en scène sous le pseudo de Larry Ludman. Évidemment très largement inspiré par Les Dents de la merJaws de Steven Spielberg, qui a non seulement créé le blockbuster une quinzaine d’années auparavant, mais aussi donné naissance au film d’épouvante centré sur une créature marine, Killer Crocodile ne lui arrive pas à la cheville, tout juste à la plante des pieds. Car c’est est un nanar, un pur et dur, celui qui vous fracasse le bide comme les zygomatiques. Et bordel, ça fait un bien fou. Le film enchaîne les scènes d’anthologie avec son monstre douteux, son casting dont le charisme n’a d’égal que le talent (autrement dit zéro pointé sur ces deux points), la musique de Riz Ortolani qui plagie ouvertement le score de John Williams, bref, du bonheur sur pellicule pendant près de 90 minutes. La suite oscille constamment entre le navet et le nanar. Si elle comprend quelques moments épiques, cette séquelle emballée par Giannetto De Rossi, spécialiste des maquillages et des effets spéciaux (Pulsions cannibales, Il était une fois dans l’Ouest), qui avait déjà bossé sur le premier opus et qui venait de faire ses débuts comme réalisateur (Cyborg – Il guerriero d’acciaio), n’est pas aussi « hénaurme ». Le spectateur qui attendrait un second épisode dans la lignée du précédent pourrait être déçu en raison d’un ventre mou, mais au final le résultat est plutôt réjouissant. Alors, qu’est-ce que vous attendez ? Dépêchez vous, la bière va s’éventer.

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Test Blu-ray / Formule pour un meurtre, réalisé par Alberto De Martino

FORMULE POUR UN MEURTRE (7 Hyden Park: la casa maledetta) réalisé par Alberto De Martino, disponible en Blu-ray depuis juin 2023 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Christina Nagy, David Warbeck, Carroll Blumenberg, Rossano Brazzi, Andrea Bosic, Loris Loddi, Adriana Giuffrè, Daniela De Carolis…

Scénario : Alberto De Martino & Vincenzo Mannino

Photographie : Gianlorenzo Battaglia

Musique : Francesco De Masi

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Boston, 1985 – Ayant chuté, enfant, voici vingt-cinq ans, dans un escalier pour échapper à l’agression d’un homme travesti en prêtre, trauma qu’elle a effacé de sa mémoire, Joanna se retrouve clouée dans un fauteuil. Ayant hérité de la fortune de ses parents, ses journées se partagent entre sa villa et le centre sportif pour handicapés qu’elle a contribué à monter. Son amie Ruth gère son quotidien, tandis que Craig fait d’elle une sportive handisport accomplie. Alors qu’approche la date de signature d’une forte dotation à sa paroisse, les prêtres chargés de cette tâche disparaissent. Craig, l’entraîneur de Joanna, la pousse à l’épouser. Elle finit par lui céder, pour le meilleur et pour le pire…

Clap de fin…ou presque pour Alberto De Martino (1929-2015), ici « Martin Herbert », qui avec Formule pour un meurtre 7, Hyden Park : La Casa Maledetta ou bien encore A Formula for a murder et Formula per un delitto, tournait son avant-dernier film, avant de raccrocher les gants la même année dans un ultime baroud d’honneur avec Miami Golem (La Force invisible). Oublions ce dernier, dont il quittera d’ailleurs la post-production en raison de divergences avec la production, pour se focaliser sur Formule pour un meurtre, qui s’il n’est pas un chef d’oeuvre, n’en reste pas moins honnête dans sa mouture. Certes, ce thriller à tendance giallesque est bien tardif (nous sommes en 1985) et tous les effets sont éculés, mais l’ensemble est suffisamment bien fichu pour que le spectateur ne s’ennuie pas durant 90 minutes. Le cinéphile préférera se souvenir de Formule pour un meurtre plutôt que L’Incroyable homme puma comme film dit testament, dans lequel le réalisateur fait preuve comme souvent d’une solide direction d’acteurs, d’ingéniosité du cadre et du sens du rebondissement multiple. Un au revoir louable de la part d’un des plus grands artisans du cinéma Bis transalpin.

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Test Blu-ray / Yéti, le géant d’un autre monde, réalisé par Gianfranco Parolini

YÉTI, LE GÉANT D’UN AUTRE MONDE (Yeti – Il gigante del 20° secolo) réalisé par Gianfranco Parolini, disponible en DVD et Blu-ray le 11 avril 2023 chez Elephant Films.

Acteurs : Antonella Interlenghi, Mimmo Crao, Jim Sullivan, Tony Kendall, Edoardo Faieta, John Stacy, Stelio Candelli, Loris Bazzocchi…

Scénario : Marcello Coscia, Gianfranco Parolini & Mario di Nardo

Photographie : Sandro Mancori

Musique : Sante Maria Romitelli

Durée : 1h41

Date de sortie initiale: 1977

LE FILM

Une équipe découvre dans les glaces du Groenland, le corps d’un Yéti congelé. Morgan Hunnicut, industriel adipeux, persuade son ami le Professeur Waterman de diriger l’opération « décongélation du yéti ». Mais, une fois décongelée, la créature parvient à s’échapper…

Aaaaah il est beau celui-là ! L’étiquette correspond au produit, il en a l’apparence et l’odeur, il s’agit bel et bien d’un superbe nanar, par ailleurs très prisé des amateurs du genre. Yéti, le géant d’un autre mondeYeti – Il gigante del 20. secolo est ni plus ni moins la « réponse » transalpine au King Kong, financé par Dino De Laurentiis et réalisé par John Guillermin, sorti en 1976 et lauréat de l’Oscar des meilleurs effets visuels en 1977. Cela ne pouvait qu’attirer les convoitises de ces fieffés opportunistes italiens, qui ont toujours gardé un œil sur leurs voisins, surtout américains, pour savoir ce qui marchait auprès du public. Notre Yéti, le géant d’un autre monde n’a pas tardé pour apparaître aux yeux (pleurant des larmes de sang) du monde, puisque les spectateurs de la Botte pourront le découvrir pour les fêtes de Noël 1977. Mais ceux-ci n’étaient pas prêts. D’ailleurs encore aujourd’hui, personne ne l’est. Si vous l’avez déjà vu, vous savez de quoi on parle. Si le film vous demeure inconnu, faites du cardio, de la méditation, mangez léger, apprenez quelques prières, faites votre testament, effacez votre historique de navigation, car cela vous demandera beaucoup d’énergie et vous n’en reviendrez peut-être jamais. Rien, RIEN ne fonctionne dans cet opus forcément essentiel pour les fans des mauvais films sympathiques, qui semble chaque fois repousser les limites pour étaler sur l’écran ce qu’il ne faut surtout pas faire au cinéma et qui a cette particularité de proposer exactement les mêmes « rebondissements » à plusieurs reprises, comme si l’histoire scindée en trois parties (en gros les trois réveils de la créature) était en fait constituée de trois versions alternatives d’une même longue séquence. Sur un rythme trèèèèèès lent, neurasthénique, léthargique, on suit avec autant de courage que de perversité, la résurrection de ce personnage qui arbore les sourcils de Serge Bromberg et la coupe de cheveux de Danièle Thompson (en gros il ressemble à Colin Farrell qui ne se serait pas rasé durant deux jours), dont la taille varie entre 10 et 30 mètres (voire plus, selon ce qui arrange le réalisateur), qui mettra à mal les zygomatiques du plus difficile d’entre vous. Le pire, c’est qu’on en redemande. Indispensable donc.

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Test Blu-ray / Les Tortionnaires du camp d’amour, réalisé par Edoardo Mulargia

LES TORTIONNAIRES DU CAMP D’AMOUR (Orinoco: Prigioniere del sesso) réalisé par Edoardo Mulargia, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 4 avril 2023 chez Artus Films.

Acteurs : Anthony Steffen, Ajita Wilson, Cristina Lay, Stelio Candelli, Luciano Rossi, Aldo Minandri, Gota Gobert, Zaira Zoccheddu…

Scénario : Sergio Chiusi, Gil Carretero & Anthony La Penna

Photographie : Manuel Mateos

Musique : Marcello Giombini

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Au cœur de la jungle amazonienne, le contrebandier Jordan utilise des femmes esclaves pour exploiter une mine d’émeraudes, leur faisant subir les pires sévices. Le révolutionnaire Laredo convoite la mine pour financer sa cause, et entreprend d’attaquer Jordan, comptant sur l’aide des prisonnières.

Tiens, revoilà nos prisonnières sexy ! Chose étrange, Les Tortionnaires du camp d’amourOrinoco: Prigioniere del sesso n’est pas du tout une suite aux Évadées du camp d’amour, contrairement à ce que son titre français pourrait nous faire penser. D’ailleurs, pour être précis, le titre d’exploitation hexagonal demeure La Fin des tortionnaires du camp d’amour n. 2. Allez comprendre. Alors oui, où nous en étions…cet opus a effectivement été tourné en même temps que Les Évadées du camp d’amour, coécrit par les mêmes scénaristes, dans les mêmes décors, avec quasiment la même distribution, par le même réalisateur, une équipe technique identique…mais il ne s’agit pas d’une sequel. En l’état, Les Tortionnaires du camp d’amour est moins attrayant que le « précédent », plus longuet, moins sexuel aussi (sans doute pour ça qu’on trouve le temps long), l’histoire reposant non pas sur une évasion cette fois, mais sur une invasion, puisque le camp central va être pris d’assaut par une bande de révolutionnaires armés jusqu’aux dents, autrement dit leur bite et leur couteau. Ces derniers sont menés par Laredo, le grand chef qui aime bien montrer son torse nu imberbe de quinquagénaire et tourné ses yeux bleus vers le soleil pour qu’on puisse les admirer. Cet être modeste et discret fomente une attaque pour s’emparer du magot du camp, les pierres précieuses récoltées par les femmes-esclaves dans des conditions inhumaines, afin d’agrandir sa petite entreprise. De leur côté, les captives aux jambes longues et fuselées, et très souvent aussi à la poitrine dénudée, qui se caressent sous la douche à côté de leurs copines…bref, celles-ci échafaudent un plan d’évasion dans l’espoir d’échapper à l’enfer du camp. Laredo va s’interposer et tout se terminera dans un joyeux bordel rempli d’explosions qui font boum et de fusillades qui font tatatata. Entre le prologue rigolo tourné dans un Center Parc romain et le final généreux en bastos, il n’y a malheureusement rien ou presque à se mettre sous la dent. Reste la curiosité de découvrir ce film après Les Évadées du camp d’amour, comme s’il s’agissait d’une version alternative.

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Test Blu-ray / Les Évadées du camp d’amour, réalisé par Edoardo Mulargia

LES ÉVADÉES DU CAMP D’AMOUR (Femmine infernali) réalisé par Edoardo Mulargia, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 4 avril 2023 chez Artus Films.

Acteurs : Anthony Steffen, Ajita Wilson, Cristina Lay, Cintia Lodetti, Luciano Pigozzi, Serafino Profumo, Maite Nicote, Yael Forti…

Scénario : Sergio Chiusi, Gil Carretero & Edoardo Mulargia

Photographie : Manuel Mateos

Musique : Marcello Giombini

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Au cœur d’une forêt tropicale se trouve un camp de détention pour femmes. Isolés du monde, les gardiens en profitent pour abuser des prisonnières, leur faisant subir les pires sévices. Ne supportant plus la cruauté dont elles sont victimes, un groupe de jeunes femmes va tenter de s’évader, avec l’aide du médecin du camp.

Quand on fouine pour en savoir toujours plus sur le genre dit du Women In Prison, ou plus simplement WIP, on trouve bien sûr les liens avec le cinéma d’exploitation, dont les films qui s’y rattachent se focalisent la plupart du temps sur des prisonnières qui subissent des sévices dégradants afin d’exciter ou de dégoûter le spectateur. Comme la Nazisploitation et la Nonnesploitation, sauf que nous avons ici de splendides créatures chichement vêtues, leurs guenilles dévoilant fréquemment un sein généreux, passant du bon temps ensemble dans leur cellule étroite (il faut bien se consoler comme on peut), avant de retourner bosser (aux travaux forcés, mais pas trop pour ne pas gâcher la manucure) et de comploter en secret le moyen de se tirer. On retrouve tous ces ingrédients dans Les Évadées du camp d’amourFemmine infernali, ou Escape from Hell pour les anglo-saxons, avant-dernière réalisation d’Edoardo Mulargia (1925-2005). Cet habile artisan, dont les capacités techniques avaient pu être remarquées dans les excellents Viva Django ! (1971) et Tropique du Cancer (1972), fait ce qu’il peut pour Les Évadées du camp d’amour, qui n’est certes pas exceptionnel, euphémisme, mais qui n’en reste pas moins divertissant. Le spectateur devra cependant s’armer de patience en raison d’un grand manque de rythme qui finit par désintéresser de l’histoire à mi-parcours. Heureusement, la machine se relance dès que le groupe de nanas prend la poudre d’escampette dans la jungle hostile, où les serpents, les sangsues, les sables mouvants et autres réjouissances les attendent. Sympathique quoi.

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Test Blu-ray / Un flic explosif, réalisé par Stelvio Massi

UN FLIC EXPLOSIF (Un poliziotto scomodo) réalisé par Stelvio Massi, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 novembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Maurizio Merli, Olga Karlatos, Massimo Serato, Mario Feliciani, Mimmo Palmara, Marco Gelardini, Attilio Duse, Piero Gerlini…

Scénario : Gino Capone & Teodoro Corrà, d’après une histoire originale de Danilo Massi

Photographie : Sergio Rubini

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Enquêtant sur un trafic de diamants ayant donné lieu à plusieurs meurtres crapuleux, le commissaire Olmi découvre que les commanditaires sont des membres de l’élite corrompue. Pour ses supérieurs, il fait un peu trop de zèle, et l’enquête lui est alors retirée. Il se retrouve muté en province, dans une ville paisible. Mais, face à la pègre locale, ses méthodes musclées vont vite lui revenir.

Quand on leur parle du comédien Maurizio Merli, les amateurs de Bis italien l’identifient immédiatement grâce à sa célèbre moustache et son faux-air à Franco Nero. Si certains considéreront toujours le premier comme un ersatz du second, il serait dommage de résumer ses vingt ans de carrière à cette ressemblance. Disparu prématurément en 1989 à l’âge de 49 ans des suites d’un infarctus, le romain Maurizio Merli aura essentiellement marqué les esprits dans le poliziottesco, après s’être fait connaître dans un rôle pourtant diamétralement opposé à celui qu’il tiendra dans les polars, en tenant l’affiche de la mini-série télévisée La Jeunesse de Garibaldi réalisée par Franco Rossi et diffusée sur la Rai 1 en 1974. Dès lors, les propositions se multiplient. D’emblée, il devient la vedette de films policiers sous la direction d’Umberto Lenzi (Brigade spéciale, Opération casseurs, Le Cynique, l’Infâme et le Violent, Corléone à Brooklyn), de Marino Girolami (Rome violente, Opération jaguar) et surtout de Stelvio Massi (1929-2004), réalisateur avec lequel Maurizio Merli tournera à six reprises. De SOS jaguar, opération casse gueule Poliziotto sprint (1977) à Un flic rebelle Poliziotto solitudine e rabbia (1980), les deux collaborateurs et amis surferont sur la mode d’un genre très prisé par le public de l’autre côté des Alpes (mais pas que) et connaîtront un succès retentissant. Un flic explosif Un poliziotto scomodo (que l’on pourrait traduire par « un flic mal à l’aise ») est leur second long-métrage en commun et un formidable opus comprenant de multiples scènes de règlements de comptes au flingue, le personnage qui peut être vu comme un Harry Callahan transalpin, n’hésitant pas à sortir la grosse pétoire pour affronter les salopards et les exécuter sans sommation. Il y a volontairement deux films en un dans Un flic explosif, ce qui peut décontenancer. Si notre préférence se tourne vers la première partie, polar urbain, la seconde, polar rural, ne démérite pas et le divertissement est total grâce à l’implication de son acteur principal et de l’efficacité de la mise en scène de Stelvio Massi.

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