Test Blu-ray / L’Enfant de Satan, réalisé par Mario Bianchi

L’ENFANT DE SATAN (La Bimba di Satana) réalisé par Mario Bianchi, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Jaqueline Dupré, Marina Hedman, Aldo Sambrell, Giuseppe Carbone, Giancarlo Del Duca, Alfonso Gaita, Mariangela Giordano…

Scénario : Piero Regnoli, d’après une histoire originale de Gabriele Crisanti

Photographie : Franco Villa & Angelo Lannu

Musique : Carlo Savina

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Suite à la mort de sa mère, Miria commence à agir bizarrement. Tour à tour, les proches de la famille et les anciens amants de sa mère disparaissent mystérieusement. Serait-ce son fantôme qui revient d’entre les morts pour se venger, ou son mari qui, par jalousie, décide de faire payer tous ceux qui l’ont rendu cocu ?

Mario Bianchi (1939-2022). Ce nom ne vous dira peut-être rien, mais ce réalisateur a su oeuvrer de longues années dans le domaine du cinéma populaire italien, y compris dans le registre pornographique (quelques titres explicites du genre Analità profondaOrgasmi del secondo canale, L’Ultimo tango anale, Francesca: Sinfonia anale). Ce qui nous intéresse aujourd’hui – les plus pervers devront attendre encore un peu pour en savoir plus sur sa collaboration avec Rocco Siffredi, la Cicciolina et Roberto Malone – est donc la « première » partie de sa carrière, autrement dit celle où le cinéaste tâtait du western spaghetti (Au nom du père, du fils et du colt…, Poker d’as pour un gringo), du poliziottesco (Provinzia violenta, Les Cinq de la section spéciale) et – un peu plus tardivement – du giallo (Non aver paura della zia Marta). Le film dont nous allons parler s’intitule L’Enfant de SatanLa Bimba di Satana est se situe juste avant que le signore Bianchi se lance à corps perdu dans le X. Thriller surnaturel et horrifique, cet opus ne manque pas d’attraits, d’une part en raison de ses actrices dénudées (souvent sans raison, mais on ne va pas se plaindre), d’autre part pour ses personnages peu aimables, dont on attend patiemment qu’ils se fassent tous assassiner. C’est le cas de l’acteur espagnol Aldo Sambrell, gueule récurrente du cinéma d’exploitation (Tender Flesh de Jess Franco, Les Cruels et Navajo Joe de Sergio Corbucci), mais vu aussi chez Jackie Chan (l’immense Opération Condor), Lucio Fulci (Selle d’argent), Don Chaffey (Charley le Borgne), Tom Gries (Les 100 fusils), Romain Gary (Kill) et même chez Richard Fleischer (Les Complices de la dernière chance). Ce dernier vole la vedette dans la peau du salopard, qui se comporte en seigneur et maître du château, un être impitoyable, omnipotent, prétentieux, prêt à violer une religieuse, sous prétexte que « profaner un temple » a toujours été son rêve. Si le rythme est sans doute un peu lent, la très courte durée du film (73 minutes, génériques compris) fait qu’on ne s’ennuie pas, les meurtres et rebondissements s’enchaînent et l’ambiance est suffisamment immersive pour qu’on se prenne au jeu. Un bon cru.

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Test Blu-ray / Borderlands, réalisé par Eli Roth

BORDERLANDS réalisé par Eli Roth, disponible en DVD, Blu-ray et 4K UHD le 5 décembre 2024 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Cate Blanchett, Kevin Hart, Jack Black, Ariana Greenblatt, Jamie Lee Curtis, Florian Munteanu…

Scénario : Eli Roth & Joe Crombi

Photographie : Rogier Stoffers

Musique : Steve Jablosky

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Lilith, une chasseuse de primes au passé trouble, revient à contrecœur sur sa planète natale, Pandore, la planète la plus chaotique de la galaxie… Sa mission est de retrouver la fille disparue d’Atlas, l’homme le plus puissant (et le plus méprisable) de l’univers. Pour y arriver, Lilith va devoir former une alliance inattendue avec une joyeuse équipe de marginaux : Roland, un mercenaire chevronné ; Tiny Tina, une pré-ado avec un gros penchant pour la démolition ; Krieg, le protecteur musclé de Tiny Tina ; Tannis, une scientifique fantasque et Claptrap, un robot très bavard. Ensemble, ces héros improbables vont devoir affronter les pires espèces extraterrestres et de dangereux bandits pour découvrir les secrets les plus explosifs de Pandore.

C’est en totale ignorance de la franchise de jeux vidéos (apparemment l’une des plus vendues de tous les temps) que l’auteur de ces mots abordera l’adaptation cinématographique de Borderlands. À la barre de cette superproduction au budget de plus de cent millions de dollars (sans compter les reshoots tardifs orchestrés par Tim Miller), on retrouve Eli Roth, découvert en 2002 avec Cabin Fever, propulsé trois ans plus tard avec Hostel. Après la suite de ce dernier, le metteur en scène marquera les esprits avec The Green Inferno (fabuleux hommage aux films de cannibales italiens des années 1970-1980), puis son excellent Knock Knock, avant de livrer un savoureux remake d’Un justicier dans la ville (Death Wish, avec Bruce Willis). 2018, Eli Roth change de registre et se voit confier La Prophétie de l’horloge, transposition du roman La Pendule d’Halloween de John Bellairs, qui connaît un joli succès au box-office. Après une pause, le revoilà donc aux manettes d’un blockbuster, pour lequel il retrouve Cate Blanchett, star de son précédent long-métrage, dans la peau d’une (super)héroïne bad-ass aux cheveux flamboyants et fine gâchette. Elle est ici accompagnée d’un casting sympathique et se fond à merveille au milieu de décors numériques (mais pas que, le film ayant été tourné en Hongrie), de personnages pittoresques. Sans rien attendre du tout de Borderlands, le charme agit. Avec sa photographie bariolée et sa bande d’outsiders, on pense indéniablement aux Gardiens de la galaxie, sur lesquels Borderlands semble prendre un malin plaisir à piétiner les plates-bandes. S’il n’atteint pas les Guardians de James Gunn à la cheville, Borderlands n’a cependant pas à rougir de la comparaison dans les scènes d’action, excessivement généreuses, nawaks, mais avec lesquelles Eli Roth paraît s’amuser. Il y a quelque chose de contagieux dans Borderlands, qui ne révolutionne rien, qui s’inspire ouvertement à droite à gauche (sans « copier » à la Tarantino, ce qui a toujours été une grande différence entre le sieur Quentin et Roth), mais qui le fait bien, en assumant sa condition de sale gosse et sans doute d’ersatz. Un très bon divertissement au final.

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Test Blu-ray / Rawhead Rex, réalisé par George Pavlou

RAWHEAD REX, LE MONSTRE DE LA LANDE (Rawhead Rex) réalisé par George Pavlou, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 15 novembre 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : David Dukes, Kelly Piper, Cora Lunny, Ronan Wilmot, Niall Toibin, Niall O’Brien, Hugh O’Conor, Heinrich von Schellendorf…

Scénario : Clive Barker, d’après sa nouvelle

Photographie : John Metcalfe

Musique : Colin Towns

Durée : 1h26

Année de sortie : 1986

LE FILM

Howard Hallenbeck, un américain, sillonne l’Irlande avec sa femme et ses enfants, afin d’étudier les monuments de ce pays. Il s’intéresse particulièrement à une église qui aurait été bâtie sur un site sacré, antérieur aux invasions romaines. Pendant ce temps-là, un fermier abat un énorme obélisque trônant au milieu de son champ, ce qui provoque, à son insu, la libération d’un démon très ancien, jusqu’alors gardé prisonnier par la pierre dressée. Ce monstre, le « Rawhead Rex », sème la mort et la terreur dans la campagne environnante…

Couché Rex ! Mais au fait, elle sort d’où encore cette créature qui aurait bien besoin d’aller faire un détartrage chez le dentiste, avant d’aller se trouver des nippes plus fraîches. Quand on regarde la fiche technique de Rawhead Rex, un nom saute aux yeux, celui de Clive Barker. En 1986, celui-ci vit encore chichement de son art, a déjà réalisé deux courts-métrages, sa série Livres de sang a déjà été publiée, tout comme The Hellbound Heart, qu’il adaptera lui-même en 1987 sous le titre Hellraiser : Le Pacte. Mais pour l’heure, c’est comme scénariste qu’on le retrouve au générique de Rawhead Rex aka Le Monstre de la lande dans nos chères contrées, transposé d’une de ses nouvelles (apparues dans Book of Blood, volume 3Confessions d’un linceul), mis en scène par un certain George Pavlou. C’est en fait la seconde collaboration des deux hommes, la première Transmutations Underworld (1985), ayant laissé un goût amer à l’écrivain en raison d’une sévère trahison de son œuvre par le réalisateur, qui pour se faire pardonner décide de transposer à nouveau une histoire de Clive Barker. Comme on dit, Rawhead Rex est un très bon ride, généreux en scènes brutales (la créature n’y va pas de main-morte quand elle s’attaque à ses proies), marqué par un humour british qui confère à l’ensemble une évidente légèreté. Certains évoquent un nanar, mais une chose est sûre, Rawhead Rex n’est pas un mauvais film.

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Test Blu-ray / Trois noisettes pour Cendrillon, réalisé par Václav Vorlíček

TROIS NOISETTES POUR CENDRILLON (Tri orísky pro Popelku) réalisé par Václav Vorlíček, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 5 novembre 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Libuse Sáfranková, Pavel Trávnícek, Carola Braunbock, Rolf Hoppe, Karin Lesch, Dana Hlavácová, Jan Libícek, Vítezslav Jandák…

Scénario : Frantisek Pavlícek, d’après le conte de Bozena Nemcová

Photographie : Josef Illík

Musique : Karel Svoboda

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Suite à la mort de son père, Cendrillon est contrainte à devenir une domestique. Elle doit également subir sa belle-mère opiniâtre ainsi que ses demi-soeurs. Un jour, alors qu’elle se promène dans les bois sur son cheval blanc, elle rencontre un beau prince qui se prépare pour le bal du château. Mais celui-ci doit choisir sa future femme parmi les invités…

Tout le monde connaît l’histoire de Cendrillon, conte repris dans le monde entier, réinterprété et dont la version la plus célèbre demeure sans doute celle de Charles Perrault, puis celle des frères Grimm. Outre des opéras, des ballets, des pièces de théâtre, le cinéma s’est aussi très vite emparé de cette histoire, dès les débuts du cinématographe en fait (même Georges Méliès avait livré son interprétation), dont la version la plus connue reste probablement celle des studios Disney sortie en 1950. Si elle est forcément moins connue en France, la production germano-tchécoslovaque réalisée par Václav Vorlíček (1930-2019) et sortie en 1973, Trois noisettes pour Cendrillon Drei Haselnüsse für Aschenbrödel (en allemand) et Tři oříšky pro Popelku (en tchèque) est un véritable film culte, au point d’être systématiquement diffusé à la télévision en Norvège, en Allemagne, en Slovaquie, en Suède, en Espagne, en République tchèque et même en Suisse, lorsque les fêtes de fin d’année arrivent. C’est donc avec une vraie curiosité que l’on découvre Trois noisettes pour Cendrillon, transposition légère comme une bulle de savon, solidement interprétée par le couple formé par Libuše Šafránková (dans sa première apparition au cinéma) et Pavel Trávníček (également au début de sa carrière), qui incarnent parfaitement Cendrillon et son prince charmant. Dépaysant, curieux et un beau spectacle au final.

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Test Blu-ray / Coeur de pierre, réalisé par Paul Verhoeven

COEUR DE PIERRE (Das kalte Herz) réalisé par Paul Verhoeven, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 5 novembre 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Lutz Moik, Hanna Rucker, Paul Bildt, Paul Esser, Lotte Loebinger, Alexander Engel…

Scénario : Marieluise Steinhauer, Paul Verhoeven, Wolff von Gordon d’après le conte de Wilhelm Hauff

Photographie : Ernst Kunstmann & Bruno Mondi

Musique : Herbert Trantow

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1950

LE FILM

Le charbonnier Peter Munch travaille dans la Forêt-Noire. Pauvre, sale et négligé, il est la risée des habitants du pays, et la main de la belle Lisbeth lui est refusée. Il va alors demander de l’aide au bon esprit de la forêt. Ce dernier lui accorde la richesse, qui va hélas considérablement changer son comportement.

À la base de Coeur de pierre, sous-titré La Légende de la Forêt Noire pour sa sortie en Blu-ray/DVD dans nos contrées, il y a un conte de l’écrivain et poète Wilhelm Hauff (1802-1827), dont on connaissait la transposition d’un autre récit, L’Histoire du Petit Muck, réalisé en 1953 par Wolfgang Staudte. On retrouve dans Das kalte Herz (littéralement « le coeur froid »), ou Peter le charbonnier (en Belgique), ou bien encore A Lenda da Floresta La Légende de la forêt (au Portugal), les mêmes ingrédients, à savoir un récit initiatique marqué par des éléments fantastiques. Réalisé par Paul Verhoeven, évidemment non pas celui de RoboCop et Total Recall, mais son homologue allemand né au début du vingtième siècle, Coeur de pierre est un spectacle impressionnant (plus de quatre millions de marks ont été alloués à la production du film), qui s’adresse toutefois à un public averti, en raison d’éléments sombres, qui pourraient heurter la sensibilité des plus jeunes. L’esthétique renvoie parfois à un cauchemar éveillé, le personnage principal devient antipathique et glacial, un meurtre est commis, l’ambiance n’est pas à la gaudriole, mais le propos demeure universel et intemporel. Impeccablement mis en scène, très élégant, original, Coeur de pierre apparaît comme un chaînon manquant entre les univers de Charles Dickens et Roald Dahl, preuve de son indéniable qualité et mérite d’être découvert par le plus grand nombre.

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Test Blu-ray / Longlegs, réalisé par Osgood Perkins

LONGLEGS réalisé par Osgood Perkins, disponible en DVD & Blu-ray le 15 novembre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Maika Monroe, Alicia Witt, Nicolas Cage, Blair Underwood, Lisa Chandler, Dakota Daulby, Erin Boyes, Rryla McIntosh…

Scénario : Osgood Perkins

Photographie : Andres Arochi

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

L’agent du FBI Lee Harker, une nouvelle recrue talentueuse, est affectée sur le cas irrésolu d’un tueur en série insaisissable. L’enquête, aux frontières de l’occulte, se complexifie encore lorsqu’elle se découvre un lien personnel avec le tueur impitoyable qu’elle doit arrêter avant qu’il ne prenne les vies d’autres familles innocentes.

Après Ari Aster (Beau is Afraid, Hérédité, Midsommar), il faudra désormais compter sur le réalisateur Osgood Perkins (né en 1974) dans le domaine de l’épouvante. Fils du mythique Anthony Perkins, il fait tout naturellement ses premiers pas devant la caméra dans le Psychose II de Richard Franklin, dans lequel il incarne le jeune Norman Bates. On le revoit quelques années après dans Wolf de Mike Nichols, La Secrétaire de Steven Shainberg et dans la série Alias. En parallèle de sa carrière d’acteur, il devient scénariste au début des années 2010 et signe son premier film comme metteur en scène en 2015 avec February, qui est immédiatement remarqué. « Oz » Perkins continue sur sa lancée et livre par la suite d’autres thrillers horrifiques, inédits en France, I Am the Pretty Thing That Lives in the House et Gretel & Hansel. Le succès critique et commercial arrive donc en 2024 avec Longlegs, l’un des films les plus rentables de l’année, puisque produit pour à peine dix millions de dollars, le quatrième long-métrage d’Osgood Perkins a rapporté dix fois plus, accompagné d’une promotion osée et maline, qui ne dévoilait jamais totalement le visage de Nicolas Cage. Non seulement cela, il s’agit du plus gros hit au box-office de ce dernier (également producteur ici via sa société Saturn Films) depuis Ghost Rider 2 : L’Esprit de vengeance, qui livre une nouvelle performance exceptionnelle (inspiré par la schizophrénie de sa mère) comme lui seul en a toujours eu le secret. Méconnaissable, transformé physiquement, il est effrayant dans Longlegs, dans lequel il fait face à la formidable Maika Monroe, révélation d’It Follows de David Robert Mitchell. Chaînon manquant entre Le Silence des agneaux et Se7en, Longlegs est un coup de maître, anxiogène, étouffant, qui met profondément mal à l’aise, qui flatte les sens des cinéphiles (la photographie d’Andres Arochi est à se damner), qui joue avec les nerfs, tout en titillant constamment l’intellect des spectateurs. On ne ressort pas indemne de Longlegs. Et on en redemande.

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Test Blu-ray / L’Avion de l’apocalypse, réalisé par Umberto Lenzi

L’AVION DE L’APOCALPYSE (Incubo sulla città contaminata) réalisé par Umberto Lenzi, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 3 septembre 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Hugo Stiglitz, Laura Trotter, Maria Rosaria Omaggio, Francisco Rabal, Sonia Viviani, Eduardo Fajardo, Stefania D’Amario, Ugo Bologna, Sara Franchetti, Manuel Zarzo…

Scénario : Antonio Cesare Corti, Luis María Delgado & Piero Regnoli

Photographie : Hans Burmann

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Un avion sorti de nulle part atterrit sur la piste d’aéroport d’une grande ville. Il en sort une horde de zombies aux visages défigurés et affamés de chair et de sang humain. Et de là l’épidémie commença…

Cannibales au low-cost. Moui…elle était facile c’est vrai…mais comment résumer L’Avion de l’apocalypse Incubo sulla città contaminata (littéralement Cauchemar sur la ville contaminée) ou bien encore L’Invasion des zombies (titre de sortie sur les écrans français), réalisé, ou plutôt commis par Umbert Lenzi en 1980, entre La Secte des cannibales Mangiati vivi! et le légendaire Cannibal Ferox ? Emballé avec peu de moyens, ce cargo pesant peine à décoller (pourtant il vole hein) et son scénario demeure au ras du bitume (du tarmac plutôt, ok on arrête) du début à la fin, en compilant les scènes de massacre à la va-comme-je-te-pousse (“Mon Dieu, c’est incroyable, c’est absurde” s’exclame le personnage principal devant la première attaque, il n’a pas tort), en offrant aux spectateurs ce qu’il est venu chercher, mais sans jamais chercher à aller plus loin ou trouver une originalité quelconque. Vraisemblablement peu concerné par ce qu’il fait, Umberto Lenzi semble en pilotage automatique, remplit le cahier des charges qui lui a été confié, et officie comme technicien uniquement, en attendant que ça se passe. Le public pervers, dont nous faisons partie, pourrait y trouver quelques éléments à sauver, notamment cette propension à y aller à fond dans les scènes gores, mais tout y est malheureusement déjà vu et revu. Néanmoins, et c’est là l’ironie, on ne s’ennuie pas devant L’Avion de l’apocalypse, sans doute grâce à un montage alerte, qui parvient à coudre les scènes ensemble, en faisant croire que tout ce que l’on voit à l’écran à un sens et qu’une dramaturgie est en cours devant nos yeux révulsés. C’est là qu’on reconnaît la patte Lenzi, sûrement pas un manchot, mais qui “confectionne” son opus d’épouvante de deux mains gauches.

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Test Blu-ray / Brisby et le Secret de NIMH, réalisé par Don Bluth

BRISBY ET LE SECRET DE NIMH (The Secret of NIMH) réalisé par Don Bluth, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 24 juillet 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jane Val, Jean Martinelli, Catherine Lafond, Marc François, Micheline Dax, Jacques Balutin, Georges Atlas, Jean Violette, Elizabeth Hartman, Derek Jacobi, Dom DeLuise, John Carradine, Shannen Doherty, Arthur Malet, Wil Wheaton, Peter Strauss…

Scénario : Don Bluth, Will Finn, Gary Goldman & John Pomeroy, d’après le roman de Robert C. O’Brien

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

L’histoire de Madame Brisby, une gentille maman souris qui décide de remuer ciel et terre pour sauver sa famille de la charrue du fermier Fitzgibbon. En chemin, elle reçoit l’aide d’un corbeau en mal d’amour, d’une souris voisine et d’un grand hibou peureux. Malheureusement, Mme Brisby aurait besoin d’un miracle mécanique pour déplacer sa maison. Pour cela, elle doit affronter un mystérieux rat, se débarrasser d’un chat féroce et récupérer une amulette magique…

Brisby et le Secret de NIMH. Mais qu’est-ce que NIMH ? Il s’agit de l’acronyme National Institute of Mental Health, qui n’est autre qu’une authentique institution gouvernementale américaine pour la santé. C’est donc aussi le titre et le sujet du premier long-métrage réalisé par Don Bluth (né en 1937), ancien animateur des studios Disney (ses débuts remontent à La Belle au bois dormant en 1959), qui voyant que la maison Mickey refusait ce projet en raison de son caractère sombre, décide de prendre son indépendance et de fonder son propre studio. Alors que Rox et Rouky est en pleine préparation (et que Disney allait connaître une sale période avec des résultats mitigés au box-office), Don Bluth souhaite retrouver l’âme, l’essence, la poésie et le coeur des films d’animation qui l’ont fait rêver quand il était gamin (Blanche-Neige et les 7 nains sera le catalyseur de sa vocation). Certains confrères lui emboîtent le pas et se lancent dans l’aventure de Brisby et le Secret de NIMH, inspiré par le roman de Robert C. O’Brien, Madame Brisby et le Secret de NIMHMrs. Frisby and the Rats of NIMH, premier volume de la trilogie dite des Rats de NIMH, paru en 1971. La magie opère encore quarante ans après, même si, comme bien souvent chez Don Bluth, à quelques exceptions près (Fievel et le Nouveau Monde, produit par Steven Spielberg), la forme l’emporte sur le fond. En effet, si le dessin subjugue du début à la fin, le récit patine à mi-parcours, avant d’être relancé à fond les ballons dans un dernier acte rempli d’action, de rebondissements et d’émotions. Du point de vue « plastique » (pour ne pas dire celluloïds), il s’agit peut-être du plus beau film de son auteur et surpasse de loin les productions Disney des années 1980. Produit pour 7 millions de dollars, Brisby le Secret de NIMH empoche le double rien que sur le sol américain et attire plus d’1,2 million de spectateurs dans les salles françaises. Un pari réussi pour Don Bluth et son équipe et qui connaîtra une suite tardive (en 1998), La Légende de BrisbyThe Secret of NIMH 2: Timmy to the Rescue, exploitée uniquement en vidéo et à laquelle Don Bluth n’a pas contribué.

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Test Blu-ray / Les Maîtres de l’univers, réalisé par Gary Goddard

LES MAÎTRES DE L’UNIVERS (Masters of the Universe) réalisé par Gary Goddard, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 5 juillet 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Dolph Lundgren, Frank Langella, Meg Foster, Billy Barty, Courteney Cox, Robert Duncan McNeill, Jon Cypher, Chelsea Field…

Scénario : David Odell

Photographie : Hanania Baer

Musique : Bill Conti

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Aux confins des galaxies, la planète Eternia connaît le joug du terrible Skeletor. Seul Musclor, guerrier d’une force et d’un courage exceptionnels, peut changer le cours des évènements et c’est sur la planète Terre, où il se retrouve avec ses compagnons, que Musclor entreprend un combat titanesque contre Skeletor et les Forces des Ténèbres. Un combat dont l’enjeu est le sort de l’Univers.

Il était une fois dans une galaxie lointaine, très lointaine…Non, ce n’est pas ce que vous croyez, même si bien sûr Les Maîtres de l’universMasters of the Universe, version live, s’inspire bougrement des épisodes de Star Wars, en reprenant beaucoup d’éléments provenant d’Un nouvel espoir et Le Retour du Jedi. Mais avant de devenir des personnages en chair et en os (et en muscles aussi) sous la direction de Gary Goddard il y a des figurines articulées créées par Mattel en 1981, jouets qui ont ensuite donné naissance à une série animée au succès mondial, des comics, des jeux vidéo, sans compter les autres produits dérivés divers et variés (l’auteur de ces mots avait un pyjama, qui ne lui va plus, mais qui lui manque), un vrai business. Musclor (He-Man en version originale) et Skeletor sont devenus des héros de l’univers heroic fantasy, pensés entre ceux de Star Wars et Conan le Barbare. Mais les goûts changent et cette branche de chez Mattel est en danger en 1986. La firme décide alors, en collaboration avec la Cannon, d’adapter sur grand écran, avec de vrais acteurs, le monde des Maîtres de l’univers, afin de renflouer les caisses. Les moyens sont conséquents, les alliés, accessoires et ennemis prennent vie au cinéma. Seulement voilà, le deal du financement du film à 50-50 ne sera pas respecté par la Cannon en fin de vie. Si Mattel mettra donc finalement plus de ronds dans cette superproduction, Les Maîtres de l’univers ne sera pas le film qui sera responsable de la faillite de la Cannon, même s’il ne parviendra pas à rentabiliser sa mise de départ de 17 millions de dollars sur le sol américain. En l’état, presque quarante ans après à sa sortie, qu’en reste-t-il ? Un divertissement ô combien jouissif et décomplexé, un pur produit de son époque, dont il se dégage un charme dingue avec ses costumes nawak, ses décors en carton-pâte, ses acteurs en plastique arborant des coupes de cheveux hallucinantes, bref, Les Maîtres de l’univers est un spectacle pour toute la famille, qui ne s’en cache pas, qui ratisse large, qui le fait bien, sans se moquer du spectateur, avec une générosité qui suinte par tous les pores. Culte !

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Test Blu-ray / Épouvante sur New York, réalisé par Larry Cohen

ÉPOUVANTE SUR NEW YORK (Q – The Winged Serpent) réalisé par Larry Cohen, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 23 août 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : Michael Moriarty, Candy Clark, David Carradine, Richard Roundtree, James Dixon, Malachy McCourt, Fred J. Scollay, Peter Hock…

Scénario : Larry Cohen

Photographie : Fred Murphy

Musique : Robert O. Ragland

Durée : 1h30

Année de sortie : 1982

LE FILM

À Manhattan, plusieurs crimes atroces sont commis tandis qu’un énorme monstre volant reptilien est aperçu au-dessus de New York. Il ressemble d’ailleurs à Quetzalcoatl, un gigantesque serpent ailé…

Deux films pour le prix d’un ! C’est ce qu’on se dit en lisant le pitch de Q (en version originale), connu aussi sous les titres français Épouvante sur New York et Flic de choc. Tout un programme donc, puisque le public se retrouve devant un thriller qui renvoie aux films noirs américains classiques, mais aussi devant un vibrant hommage rendu aux films de monstres géants des années 1950 ! Ce mélange gloubi-boulga a souvent du mal à prendre, surtout en ce qui concerne l’intrigue policière, dont on se moque gentiment il faut bien l’avouer. Mais Larry Cohen (1936-2019) était ainsi et n’hésitait pas à mixer les genres les plus improbables s’il pensait qu’il pouvait en tirer profit et offrir aux spectateurs une expérience aussi originale que divertissante. Épouvante sur New York sent le système D, l’improvisation, le tournage à l’arrache, le rafistolage, ainsi qu’une folle envie de cinéma et c’est sans doute ce qui sauve le film du naufrage. Car heureusement le réalisateur, après une longue première partie qui manque cruellement de rythme, se réveille dans la seconde en se focalisant sur la lutte entre les hommes et le Quetzalcóatl, autrement dit le serpent à plumes de quetzal, divinité pan-mésoaméricaine, qui n’a rien trouvé de mieux que de s’incarner au-dessus de la Grosse Pomme. Difficile de résumer Épouvante sur New York, né dans la précipitation après que Larry Cohen ait été limogé du tournage de J’aurai ta peau, d’après le roman de Mickey Spillane, suite à un différend avec les producteurs. Deux semaines après son renvoi, ce bon vieux Larry entreprenait les prises de vue de Q, à partir d’un scénario qu’il avait terminé quelques semaines auparavant. Coup de bol pour lui, le film, emballé en moins d’un mois avec un million de dollars comme budget, sera un carton au box-office et sera d’ailleurs l’un des opus les plus rentables de la carrière de son auteur. Épouvante sur New York demeure encore aujourd’hui une sacrée curiosité.

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