Test Blu-ray / La Malédiction des morts-vivants, réalisé par Raffaele Picchio

LA MALÉDICTION DES MORTS-VIVANTS (Curse of the Blind Dead) réalisé par Raffaele Picchio, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Aaron Stielstra, Alice Zanini, Francesca Pellegrini, Bill Hutchens, Fabio Testi, David White, Jennifer Mischiati, Douglas Dean…

Scénario : Lorenzo Paviano, Raffaele Picchio & Alessandro Testa, d’après les personnages de Gustavo Adolfo Bécquer et Amando de Ossorio

Photographie : Alberto Viavattene

Musique : Andrea C. Pinna

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Au XIVe siècle, un rituel mené par un groupe d’adorateurs de Satan connus sous le nom des Templiers se solde par leur capture et leur brutale exécution par les habitants. Avant leur mise à mort, les chevaliers font le serment de revenir d’entre les morts pour hanter à jamais le village et la forêt avoisinante. Des siècles plus tard, dans un futur post-apocalyptique, un homme et sa fille luttent pour leur survie, affrontant les Chevaliers morts-vivants ainsi qu’une secte dirigée par un prédicateur dément.

En voilà une bonne découverte ! La Malédiction des morts-vivants Curse of the Blind Dead est une production essentiellement italienne, réalisée par Raffaele Picchio, dont on ne sait pas grand-chose, mise à part sa nationalité et les titres de ses précédents longs-métrages, Morituris : Legions of the Dead (2011, sorti dans les bacs français chez Elephant Films en 2013), Sangue misto (2016, film collectif), The Blind King (2016) et donc cette Malédiction des morts-vivants (2020). Comme les Templiers de son film, il faudrait être aveugle pour ne pas se rendre compte que ce qui anime ce jeune cinéaste est le genre, l’horreur, le gore, son cinéma étant irrigué par des codes issus de l’épouvante rétro-vintage. C’est encore une fois le cas pour Curse of the Blind Dead, à voir comme une suite-reboot-remake de la légendaire tétralogie dite « des Templiers » de l’espagnol Amando de Ossorio (1918-2001), constituée de La Révolte des morts-vivants La Noche del terror ciego (1971), Le Retour des morts-vivants El Ataque de los muertos sin ojos (1973), Le Monde des morts-vivants El Buque maldito (1974) et La Chevauchée des morts-vivants La Noche de las gaviotas (1975). S’il n’est pas réussi tout du long, cet opus vaut absolument le coup d’oeil, ne serait-ce que pour son prologue, ébouriffant, sans doute l’une des séquences les plus dingues qu’il nous ait été donnés de voir depuis des lustres, suivi d’un générique chiadé et prometteur. Évidemment, il est dommage que le reste ne soit pas à la hauteur, même si La Malédiction des morts-vivants demeure souvent ponctué par des fulgurances d’hémoglobine. Au final, on est tellement emballé que l’on souhaiterait revoir ces Templiers à l’oeuvre !

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Test Blu-ray / Imaginary, réalisé par Jeff Wadlow

IMAGINARY réalisé par Jeff Wadlow, disponible en DVD & Blu-ray le 5 juillet 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : DeWanda Wise, Tom Payne, Taegen Burns, Pyper Braun, Betty Buckley, Veronica Falcón, Samuel Salary, Matthew Sato…

Scénario : Greg Erb, Jason Oremland & Jeff Wadlow

Photographie : James McMillan

Musique : Omer Ben-Zvi, Alex Cote, Kevin Lax & Bear McCreary

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Lorsque Jessica retourne dans sa maison d’enfance avec sa famille, sa plus jeune belle-fille Alice développe un attachement étrange pour un ours en peluche qu’elle a trouvé dans le sous-sol et nommé Chauncey. Tout commence par des jeux innocents, mais le comportement d’Alice devient de plus en plus inquiétant. Jessica comprend alors que Chauncey est bien plus qu’un simple jouet…

Jason Blum a de la suite dans les idées, des concepts surtout. Les années 2020 ont vu fleurir chez Blumhouse Invisible Man de Leigh Whannel et Freaky de Christopher Landon, sans doute les meilleurs opus sortis dernièrement de cette société de production, ainsi que deux Halloween réalisés par Davd Gordon Green (sans oublier, même si on aimerait, L’Exorciste : Dévotion), des remakes-séquelles-reboots (The Craft : Les Nouvelles sorcières, Firestarter), tout en remplissant le tiroir-caisse avec les triomphes de Five Nights at Freddy’s, Insidious : The Red Door, M3gan, Black Phone. Autant dire que c’est une affaire qui roule toujours pour le producteur. Celui-ci n’a pas connu le même sort avec Imaginary, mis en scène par Jeff Wadlow, déjà passé par la même écurie avec Action ou vérité Truth or Dare (2018, près de 100 millions de dollars de recette) et Nightmare Island Fantasy Island, relecture horrifique de la série télévisée L’Île fantastique, qui n’avait pas eu le même engouement. Le réalisateur tente de se refaire avec Imaginary, qui s’est malheureusement soldé sur un semi-échec. Pourtant, ce nouveau film fantastique et d’épouvante en a sous le capot et montre le potentiel derrière la caméra de Jeff Wadlow, en dépit d’un scénario somme toute classique centré cette fois sur les amis imaginaires que peuvent se créer les enfants…

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Test Blu-ray / Le Grand amour du comte Dracula, réalisé par Javier Aguirre

LE GRAND AMOUR DU COMTE DRACULA (El Gran amor del conde Drácula) réalisé par Javier Aguirre, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Paul Naschy, Rosanna Yanni, Haydée Politoff, Mirta Miller, Ingrid Garbo, Víctor Barrera, José Manuel Martín, Julia Peña…

Scénario : Paul Naschy, Javier Aguirre & Alberto S. Insúa

Photographie : Raúl Pérez Cubero

Musique : Carmelo A. Bernaola

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Vers la fin du XIXe siècle, dans la Carpate orientale, en Roumanie – Après avoir traversé le col de Borgo, un carrosse perd une roue ; les chevaux, effrayés, tuent accidentellement le cocher avant de s’enfuir. Les cinq passagers, quatre femmes (Senta, Karen, Elke et Marlene) et un homme (Imre Polvi), se retrouvent isolés en pleine forêt. Imre convainc les passagères de se diriger vers un ancien sanatorium, afin de trouver de l’aide.

Jacinto Molina, plus connu son nom d’artiste Paul Naschy (1934-2009), ancien haltérophile et catcheur de renom, est fasciné par le cinéma de genre et voue un culte aux films de momies, de vampires, de savants fous et autres créatures mythiques ayant fait le bonheur des studios Universal dans les années 30-40. Il décide de devenir comédien puis en vient à écrire des histoires d’épouvante. Sans le savoir, il vient de créer un nouveau courant au sein d’une production cinématographique espagnole sur le déclin, au point d’en devenir une véritable figure emblématique grâce au succès inattendu des Vampires du Dr DraculaLa Marca del Hombre lobo en 1968, qui lance alors l’Age d’or du cinéma fantastique ibérique. Il y incarne le Comte loup-garou Waldemar Daninsky dont il reprendra le costume et les prothèses velues dans une douzaine de longs-métrages jusqu’en 2004. En 1972, Paul Naschy incarne une nouvelle « créature », un être difforme, un bossu, dans une relecture horrifique de Notre-Dame de Paris et de Frankenstein intitulée justement Le Bossu de la morgue – El Jorobado de la Morgue. Réalisée par Javier Aguirre, cette oeuvre grand-guignolesque demeure réjouissante et inquiétante à plus d’un titre puisque le cinéaste et le casting ne reculent devant rien pour créer l’effroi auprès des spectateurs avides de sang. La même année, toujours sous la direction de Javier Aguirre (et avec le même compositeur, scénariste, producteur, monteur, décorateur…), Paul Naschy revêt le costume de Dracula dans Le Grand Amour du comte DraculaEl Gran amor del conde Drácula, à ne pas confondre avec Dracula contre Frankenstein (1970) ou L’Empreinte de DraculaEl Retorno de Walpurgis (1973), également portés par l’acteur. Cette fois encore, Paul Naschy s’en donne à coeur joie, du moins autant que son charisme limité lui permet, dans ce rôle mythique dont il s’acquitte honorablement (son côté énigmatique et mystérieux va d’ailleurs exciter l’une de ses invitées), mais comme d’habitude sans se forcer. Néanmoins, le film aborde le célèbre comte sous l’angle romantique, puisque l’amour qu’il porte à une femme causera tout simplement sa perte. Généreux en scènes sanglantes et en donzelles dénudées (le saphisme est aussi présent), Le Grand Amour du comte Dracula est un savoureux spectacle qui fonctionne aussi bien dans l’horreur que du point de vue dramatique.

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Test Blu-ray / Tammy and the T-Rex, réalisé par Stewart Raffill

TAMMY AND THE T-REX réalisé par Stewart Raffill, disponible en Blu-ray chez Pulse Vidéo.

Acteurs : Denise Richards, Theo Forsett, Paul Walker, Ellen Dubin, Terry Kiser, George ‘Buck’ Flower, Ken Carpenter, George Pilgrim, Sean Whalen, Shevonne Durkin, Poppy Montgomery, Efren Ramirez…

Scénario : Stewart Raffill & Gary Brockette

Photographie : Roger Olkowski

Musique : Jack Conrad & Anthony Riparetti

Durée : 1h31

Année de sortie : 1994

LE FILM

Un scientifique maléfique implante le cerveau de Michael, un étudiant assassiné, dans un Tyrannosaure en animatronique. Il s’échappe, se venge de ses bourreaux de lycée et retrouve sa bien-aimée Tammy.

Oui, vous n’avez pas fumé ou rêvé, il s’agit bien du pitch du film Tammy and the T-Rex, sorti directement en VHS aux États-Unis en 1994. Alors qu’il vient de fêter sagement ses trente bougies, cet OFNI écrit et mis en scène Stewart Raffill, ancien dresseur d’animaux pour le cinéma (autant dire que les grosses bêbêtes, ça le connaît), mais également scénariste (Passager 57, un des meilleurs Wesley Snipes), réalisateur du mythique (malgré-lui) Mac et moi (coucou Nanarland !) et du solide Philadelphia Experiment, Tammy and the T-Rex est on pourrait dire le croisement improbable entre Jurassic Park, Frankenstein et La Belle et la Bête. Mais la créature du film demeure bel et bien Denise Richards, qui jusqu’à présent n’avait fait qu’une apparition au cinéma dans le génial Alarme fatale Loaded Weapon 1, ainsi que dans quelques séries télévisées (Sauvés par le gong, Mariés, deux enfants, Beverly Hills 90210, Seinfeld) et qui trouve ici à 22 ans son premier rôle principal. On ne sait pas vraiment quel impact aura cette comédie fantastique Direct-to-Video, toujours est-il que trois ans plus tard, la comédienne enchaînera Starship Troopers de Paul Verhoeven, Sexcrimes Wild Things de John McNaughton et Le Monde ne suffit pasThe World Is Not Enough de Michael Apted. Si cette pantalonnade vaut essentiellement pour elle, on y retrouve aussi Paul Walker, encore plus jeune que sa partenaire, qui prête sa belle gueule, ou son cerveau plutôt, au dinosaure en animatronique. Enfin bref, tout cela pour dire que Tammy and the T-Rex est un truc complètement nawak, un délire totalement assumé, marqué par de petits effets gores sympathiques et des idées concrétisées avec le système D…ah oui et un striptease de Denise Richards en guise de conclusion. On ne demande pas plus pour être convaincu.

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Test Blu-ray / Follow_Dead, réalisé par John McPhail

FOLLOW_DEAD (Dear David) réalisé par John McPhail, disponible en DVD & Blu-ray le 12 avril 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Justin Long, Andrea Bang, Augustus Prew, Rachel Wilson, Sarah Swire, René Escobar Jr., Rachel Risen, Aviva Mongillo…

Scénario : Evan Turner & Mike Van Waes, d’après une histoire originale d’Adam Ellis

Photographie : Stephen Chandler Whitehead

Musique : Tommy Reilly & Roddy Hart

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Après qu’Adam a répondu de façon agressive à des trolls d’Internet, un mystérieux profil intitulé Dear_David « follow » ses réseaux sociaux. Dès lors, il commence à ressentir une présence maléfique dans son propre appartement. Après une série d’évènements de plus en plus terrifiants, Adam est persuadé qu’il est hanté par le fantôme d’un jeune garçon prénommé David. Que veut David ? Et jusqu’où ira-t-il ?

C’est dommage, le synopsis était sympathique et donnait envie de donner une chance à Follow_dead, aka Dear David en version originale, énième film d’épouvante, qui semblait se distinguer du tout-venant. À l’origine, tout est parti d’un tweet posté par un dénommé Adam Ellis, dessinateur-illustrateur new-yorkais de son état, qui mentionnait sur X le fait que son appartement était hanté par le fantôme d’un enfant décédé, au crâne fracassé, qui cherchait visiblement à le tuer. Au fil de ses messages, ses followers augmentant drastiquement, Adam Ellis donnait plus de détails quant au combat qu’il commençait à mener contre cette manifestation surnaturelle, photos et vidéos à l’appui. Un opus « adapté d’une histoire vraie » donc (lol comme disent les jeunes qui commencent à ne plus l’être), qui a tapé dans l’oeil de certains producteurs (ceux de The Doorman, pas vraiment un gage de qualité, de Godzilla vs Kong, de Ça : chapitre 2), qui ont pris au pied de la lettre toute cette histoire abracadabrantesque comme disait le grand Jacques. Seulement voilà, c’est la cata. Si l’ensemble part plutôt bien avec une intro prometteuse, Follow_Dead s’enlise rapidement, empile les lieux communs, les clichés, les effets attendus où rien ne fonctionne du début à la fin…

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Test Blu-ray / De si gentils petits…monstres!, réalisé par Max Kalmanowicz

DE SI GENTILS PETITS…MONSTRES! (The Children) réalisé par Max Kalmanowicz, disponible en Blu-ray chez Pulse Vidéo.

Acteurs : Martin Shakar, Gil Rogers, Gale Garnett, Shannon Bolin, Tracy Griswold, Joy Glaccum, Jeptha Evans, Clara Evans, Sarah Albright, Nathanael Albright…

Scénario : Carlton J. Albright & Edward Terry

Photographie : Barry Adams

Musique : Harry Manfredini

Durée : 1h33

Année de sortie : 1980

LE FILM

En rentrant de l’école en bus, les enfants d’un petit village passent près d’une centrale. Entrant dans un nuage toxique, les adorables garnements vont être transformés en petits monstres, capables de faire frire leurs victimes en les enlaçant !

The Children, plus connu dans nos contrées sous le titre sympathique De si gentils petits…monstres ! est le premier des deux longs-métrages réalisés par un dénommé Max Kalmanowicz, également producteur et oeuvrant habituellement (encore aujourd’hui d’ailleurs) dans le domaine sonore. Nous sommes en 1980 et tout le monde essaye de se mettre à l’épouvante, genre qui coûte peu et qui surtout rapporte un maximum de billets verts. Ainsi, la même année que Shining, Fog, Cannibal Holocaust, Inferno, Harlequin, Vendredi 13, Maniac, Le Bal de l’horreur, Anthropophagous, Frayeurs, Le Monstre du train et L’Enfant du diable, sortait sur les écrans, essentiellement de drive-in, The Children, minuscule production tournée entre le Massachusetts et le Connecticut, avec une poignée de dollars, un casting de parfaits ou quasi-inconnus, des effets spéciaux rudimentaires (euphémisme) et des idées éparses rassemblées et enfilées comme des perles sur un collier. Rien d’inoubliable dans De si gentils petits…monstres !, mais un charme s’en dégage, sans doute celui du système D, les comédiens sont pas trop mal, certains effets fonctionnent étonnamment bien et de plus l’ensemble s’améliore du début à la fin, jusqu’au dernier acte aux événements violents. C’est ce qu’on appelle une curiosité.

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Test Blu-ray / Pour l’amour du ciel, réalisé par Luigi Zampa

POUR L’AMOUR DU CIEL (È più facile che un cammello…) réalisé par Luigi Zampa, disponible en Combo Blu-ray + DVD Edition limitée le 24 avril 2024 chez Pathé.

Acteurs : Jean Gabin, Mariella Lotti, Antonella Lualdi, Julien Carette, Elli Parvo, Paola Borboni, Carlo Sposito, Elena Altieri, Nerio Bernardi…

Scénario : Cesare Zavattini, Suso Cecchi D’Amico, Vitaliano Brancati, Diego Fabbri, Giorgio Moser & Henri Jeanson

Photographie : Carlo Montuori

Musique : Nino Rota

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1950

LE FILM

Lorsqu’il se fait mortellement renverser par un camion, le riche industriel romain Carlo Bacchi se voit refuser l’entrée au paradis. Le juge céleste lui donne alors douze heures pour racheter ses fautes en faisant le bonheur de Santini, un de ses ouvriers qui a tenté de se suicider.

Si beaucoup, y compris Jean Gabin lui-même, évoquaient une traversée du désert après la guerre, il ne faut pas oublier que les spectateurs continuaient d’aller au cinéma voir les films avec celui était alors l’acteur français le plus célèbre dans le monde. Ainsi, L’Imposteur, Martin Roumagnac, Au-delà des grilles et La Marie du port ont tous dépassé la barre des deux millions d’entrées. Si l’aura de Jean Gabin n’est plus la même, surtout depuis depuis son retour du front avec des cheveux blancs, celui-ci est bien toujours présent et tente de retrouver des projets intéressants, ce qui lui manque certainement désormais. Il est donc peu étonnant de le retrouver de l’autre côté des Alpes, sous la direction de Luigi Zampa (1905-1991), dans une des premières co-productions franco-italiennes, Pour l’amour du ciel È più facile che un cammello…. Complètement méconnu dans nos contrées, et pour cause puisqu’il s’agit d’un des pires scores au box-office de toute la carrière de Jean Gabin avec 679.000 entrées, au même niveau que les 641.000 entrées de Sous le signe du taureau de Gilles Grangier. Pourtant, Pour l’amour du ciel détonne puisqu’il plonge le « Vieux » dans un film quasi-fantastique, où son personnage arrive au purgatoire après un accident. Alors qu’il est sur le point d’être conduit en enfer et après s’être plaint, il obtient douze heures de sursis pour sauver son âme. Si Pour l’amour du ciel est loin d’être une entière réussite, cet opus vaut assurément pour son originalité.

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Test Blu-ray / Sampo, le jour où la Terre gela, réalisé par Alexandre Ptouchko

SAMPO, LE JOUR OÙ LA TERRE GELA (Sampo) réalisé par Alexandre Ptouchko, disponible en Mediabook Blu-ray + 2 DVD + Livret le 6 février 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Urho Somersalmi, Anna Orochko, Ivan Voronov, Andris Osins, Ada Voytsik, Eve Kivi, Georgiy Millyar, Mikhail Troyanovskiy…

Scénario :Viktor Vitkovich & Grigori Yagdfeld, d’après l’oeuvre d’Elias Lönnrot

Photographie : Gennadi Tsekavyj & Viktor Yakushev

Musique : Igor Morozov

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Dans un beau pays du Nord, le bûcheron Lemminkainen rencontre la belle Anniki, sœur du forgeron Ilmarinen qui connaît le secret de fabrication du Sampo, une roche magique produisant l’abondance. Non loin de là, sur l’île de Pohjola, peuplée de gnomes et de trolls, la sorcière Louhi désire augmenter sa puissance grâce au Sampo. Elle fait alors enlever Anniki afin d’attirer Ilmarinen sur ses terres.

Sampo, le jour où la Terre gela ou tout simplement Sampo est l’adaptation d’un roman d’Elias Lönnrot (1802-1884), à la fois médecin, explorateur, lexicographe, linguiste, écrivain, enseignant du folklore, pionnier de la botanique, journaliste, éditeur, scientifique, professeur de finnois et de littérature finlandaise. Une carte de visite conséquente, célèbre dans le monde entier pour ses ouvrages intitulés Kalevala et Kanteletar, recueils des anciens chants du peuple finnois. Sampo est inspiré du Kalevala, épopée basée sur des poésies de la mythologie finnoise transmises par l’oral et considérée comme faisant partie des œuvres les plus significatives en finnois. C’est celui que l’on surnommait le Walt Disney soviétique, Alexandre Loukitch Ptouchko (Le Conte du tsar Saltan, Le Géant de la steppe) qui prend en main ce blockbuster à l’ancienne, en s’emparant du récit publié en 1835, enrichi quinze ans plus tard, constitué de plus de 20.000 vers divisés en une cinquantaine de chants. Il fallait un magicien pour mettre en images cet ensemble de poèmes populaires, qui ressuscitent la vie dans les campagnes finlandaises, plus particulièrement en Carélie. Considéré comme le fondement de l’identité nationale de la Finlande, le Kalevala prend forme, naît devant nos yeux ébahis par tant de beauté grâce à la virtuosité de son metteur en scène. Si évidemment nous ne pourrons faire une comparaison entre le film et l’oeuvre d’Elias Lönnrot (ce que Matthieu Rehde fait magistralement dans le livret joint à la sublime édition Blu-ray de Sampo, disponible chez Artus Films), nous, simples spectateurs, ne pouvons que nous laisser porter par l’imagination débordante d’Alexandre Ptouchko, qui nous embarque une fois de plus dans un pays « imaginaire » où le surnaturel est omniprésent. C’est somptueux et annonciateur de l’heroic fantasy, puisque Sampo aura entre autres une grande influence sur Le Seigneur des anneaux de Tolkien. Rien que ça. Si ça ne vous donne pas envie on ne peut rien pour vous.

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Test Blu-ray / Mausoleum, réalisé par Michael Dugan

MAUSOLEUM réalisé par Michael Dugan, disponible en Blu-ray chez Pulse Vidéo.

Acteurs : Bobbie Bresee, Marjoe Gortner, Norman Burton, LaWanda Page…

Scénario : Robert Barich, Robert Madero & Katherine Rosenwink

Photographie : Robert Barich

Musique : Jaime Mendoza-Nava

Durée : 1h37

Année de sortie : 1983

LE FILM

Traumatisée par la mort de sa mère, qu’elle pense due à la possession par un démon, Susan commence à ressentir elle aussi ce même démon qui l’habite. De plus en plus, son mari et son médecin remarquent de troublants changements en elle…

Mausoleum est resté culte dans nos contrées pour avoir remporté le Prix spécial du Jury au Festival National du Film Fantastique de Paris, tandis que sa tête d’affiche, la sculpturale et plantureuse Bobbie Bresee était récompensée par le Prix de la meilleure actrice. Tandis qu’Amityville, la maison du diable de Stuart Rosenberg et Poltergeist de Tobe Spielberg Hooper viennent de cartonner, qu’Evil Dead de Sam Raimi débarque dans les salles, Mausoleum tente de se faire une place dans le genre horrifique de possession, d’exorcisme et d’esprits maléfiques. S’il n’arrive pas à la cheville des films mentionnés, des monuments plutôt, l’opus mis en scène par Michael Dugan parvient à tirer son épingle du jeu grâce à sa comédienne principale, peu avare de ses charmes (bien rebondis), dont le charme, le sex-appeal et le talent (oui, quand même) élèvent Mausoleum au rang de sympathique curiosité.

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Test 4K UHD / Incubus, réalisé par Leslie Stevens

INCUBUS réalisé par Leslie Stevens, disponible en Combo Blu-ray + 4K UHD le 14 décembre 2023 chez Le Chat qui fume

Acteurs : William Shatner, Allyson Ames, Eloise Hardt, Robert Fortier, Milos Milos, Ann Atmar…

Scénario : Leslie Stevens

Photographie : Conrad L. Hall

Musique : Dominic Frontiere

Durée : 1h14

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Situé au bord de l’océan, le village de Nomen Tuum a tout d’un lieu paradisiaque. On y trouve un puits, la Fontaine du Cerf, au fond duquel coule une source aux vertus curatives. Mais cet endroit a aussi attiré des succubes, démons à l’apparence de belles femmes, recherchant des âmes corrompues pour les livrer au Dieu des Ténèbres. L’une d’elles, Kia, a jeté son dévolu sur une âme pure : Marko, ancien soldat rentré au pays après avoir été blessé et qui vit modestement dans une ferme avec sa soeur, Arndis. Kia séduit Marko, qui tombe rapidement amoureux de la jeune femme, ignorant sa véritable nature.

En 2017, nous faisions la découverte de Propriété privée Private Property. Longtemps considéré comme définitivement perdu – en raison d’un incendie qui aurait tout dévasté – avant qu’une copie 35mm soit finalement retrouvée par l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Propriété privée était en réalité une vraie perle rare du film noir des années 1960, qui demeurait invisible depuis sa sortie. Premier film réalisé par le cinéaste américain Leslie Clark Steven IV alias Leslie Stevens (1924-1998), célèbre pour avoir créé la série Au-delà du réel en 1963, ce drame-thriller que l’on pourrait qualifier de néo-hitchcockien, marquait les débuts au cinéma du comédien Warren Oates, qui signait sa troisième apparition à l’écran. 2024, Incubus, le troisième long-métrage de Leslie Stevens connaît quelque peu le même sort et se révèle être une autre expérience cinématographique tout aussi originale. Après l’annulation de la série Au-delà du réel en 1965 par ABC, le réalisateur signe un scénario afin de réunir son équipe technique habituelle, entre autres le directeur de la photographie Conrad L. Hall (De sang-froid, Electra Glide in Blue, Luke la main froide, Marathon Man, American Beauty) et le compositeur Dominic Frontiere (Pendez-les haut et court, Roar), en vue de l’exploiter dans les cinémas art et essai. Le plus surprenant sur Incubus et ce qui l’a fait entrer dans l’histoire du cinéma, est d’avoir été tourné en langue espéranto (les acteurs ayant appris phonétiquement leurs répliques à cette occasion), le second des trois films à avoir adopté ce langage dit « universel » au cinéma, ce qui selon le cinéaste ajoutait une dimension étrange à son récit. Ce procédé ne vaut pas celui de The Man from Another Place dans la série Twin Peaks, mais on s’en rapproche, même si seuls les espérantophones sauront juger de la qualité de la prononciation des acteurs. Incubus, emballé en un plus de deux semaines avec un budget très modeste, est quasiment inclassable et le résultat oscille entre les œuvres d’Ingmar Bergman (pour ce qui est du décor et des silhouettes perdues dans l’immensité de la nature) et de Carl Theodor Dreyer (en ce qui concerne la capture des visages et du thème central de l’amour). Une curiosité sur laquelle les cinéphiles devraient tous se pencher à un moment donné de leur parcours du septième art, d’autant plus que ce long-métrage avait été longtemps perdu…

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