Test DVD / Magic Mike: Dernière danse, réalisé par Steven Soderbergh

MAGIC MIKE: DERNIÈRE DANSE (Magic Mike’s Last Dance) réalisé par Steven Soderbergh, disponible en DVD le 14 juin 2023 chez Warner Bros.

Acteurs : Channing Tatum, Salma Hayek, Caitlin Gerard, Nancy Carroll, Christie-Leigh Emby, Kasey Iliana Sfetsios, Christopher Bencomo, Gavin Spokes…

Scénario : Reid Carolin

Photographie : Steven Soderbergh

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

« Magic » Mike Lane revient sur scène après une longue pause. Une affaire ratée l’a laissé fauché et il travaille désormais comme barman en Floride. Pour une dernière folie, Mike se rend à Londres avec une investisseuse de renom. Elle fait une offre qu’il ne peut refuser… dont elle seule a le secret. Lorsque Mike découvre ses véritables intentions, il est déjà trop tard. Lui et le groupe de nouveaux danseurs en herbe réussiront-ils à monter un grand spectacle ?

Il est de retour et franchement on ne s’y attendait pas. Tout simplement parce qu’on l’avait sans doute déjà oublié… En 2012, Magic Mike premier du nom, s’inspirait de la vie du comédien Channing Tatum, avant que ce dernier ne s’envole pour Hollywood. L’acteur avait en effet exercé le métier de strip-teaseur à l’âge de 19 ans, ce qui l’avait rendu très populaire auprès de la gent féminine. C’est sur le tournage de PiégéeHaywire que le prolifique et éclectique Steven Soderbergh et Channing Tatum décident de raconter l’histoire de Magic Mike. Avec sa virtuosité habituelle, le cinéaste allait prendre son sujet avec suffisamment de sérieux et beaucoup d’humour pour livrer un divertissement élégant, sexy, drôle, énergique et raffiné, tout en exploitant à merveille le potentiel cinématographique de son postulat de départ. Steven Soderbergh parvenait à humaniser et à rendre attachant le rigide Channing Tatum, et pouvait également compter sur un casting aussi impliqué que survolté, à l’instar de Matthew McConaughey qui s’en donnait à coeur joie dans le rôle du propriétaire excentrique. Si l’on ajoutait à cela une belle et solaire photographie, une bande-son généreuse, un montage soigné, un rythme enlevé, on obtenait une grande et très appréciable surprise.

Suite à ce triomphe commercial (7 millions de dollars de budget, près de 115 millions de recettes sur le sol américain) et à l’engouement de la critique, l’acteur principal annonçait aussitôt une suite, qu’il promettait « bigger ». Magic Mike XXL était donc lancé. Si le premier volet se concentrait sur le métier de strip-teaseur, le second était une aventure plus originale. Steven Soderbergh laissait la place ici à Gregory Jacobs, son assistant sur Magic Mike. Néanmoins, sous ses pseudonymes habituels, Peter Andrews et Mary Ann Bernard, le réalisateur prenait en charge la photographie et le montage. Gregory Jacobs s’en tirait fort honorablement, avec un Channing Tatum une fois de plus comme un poisson dans l’eau, exécutant ses prouesses physiques, héritées de ses compétences dans les arts martiaux, le hip-hop et le breakdance. Matthew McConaughey et Cody Horn manquaient cruellement à l’appel, mais Matthew Bomer et Joe Mangianello, qui reprenaient leurs rôles respectifs, redoublaient d’humour et d’énergie. Magic Mike XXL était cependant moins survolté et plus bavard que Magic Mike, et l’effet de surprise passé. Cette suite adoptait étonnamment la forme d’un road-movie nostalgique (comprenant l’apparition de l’ancien logo Warner), avec une intrigue centrée essentiellement sur les personnages secondaires. Le scénariste Reid Carolin privilégiait une nouvelle fois les rapports entre Mike et ses potes/collègues, peu dupes quant aux années qui passent. Ils embarquaient ainsi à bord d’un food-truck pour un dernier baroud d’honneur : une convention de stripteaseurs. Si Mike possédait désormais sa petite entreprise de construction de meubles, il décidait malgré tout de reprendre la route. En chemin, ils faisaient le bonheur des demoiselles (Amber Heard) et des dames matures (Andie MacDowell), tout en croisant d’anciennes amitiés (Elizabeth Banks et Jada Pinkett-Smith). La dernière partie réservait son lot de chorégraphies hautes en couleur.

On pensait que Channing Tatum en avait terminé avec son personnage après cette suite plaisante et divertissante. Que nenni ! Voilà que débarque Magic Mike : Dernière DanseMagic Mike’s Last Dance qui signe donc le comeback de l’acteur dans son rôle fétiche, mais aussi celui de Steven Soderbergh derrière la caméra, après plusieurs productions Netflix (High Flying Bird, The Laundromat : L’Affaire des Panama Papers), HBO Max (La Grande TraverséeLet Them All Talk, No Sudden Move, KIMI). Mais était-ce bien raisonnable ? Le premier acte est réussi et même prometteur. Mike, devenu serveur-barman en Floride après la pandémie de Covid-19 (qui l’a contraint à fermer son entreprise de meubles), rencontre une riche femme, Maxandra « Max » Mendoza, qui découvre son passé de stripteaseur. Elle le pousse alors à reprendre la danse et le convainc d’entraîner une troupe à Londres. Maxandra, c’est Salma Hayek, qui remplaçait Thandiwe Newton, qui avait quitté le tournage une dizaine de jours après le début des prises de vue en raison d’une mésentente avec son partenaire. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la comédienne mexicano-américano-libanaise est encore trèèèès agréable à regarder du haut de ses 56 ans. Le duo fonctionne bien avec Channing Tatum et la danse inaugurale entre les deux est sexuellement très suggestive.

Malheureusement, le soufflé retombe tout de suite après et ce pendant une bonne heure durant laquelle il ne se passe rien ou pas grand-chose, le film étant extrêmement chargé en dialogues et étrangement avare en scènes de danse qui faisaient le sel des deux précédents opus. Il faut en effet attendre le final, qui n’a d’ailleurs rien d’impressionnant, pour que Channing Tatum se décide à remonter sur scène, accompagné sous une fausse pluie par la remarquable et sexy danseuse de ballet Kylie Shea. Entre le début et la conclusion, les deux têtes d’affiche jouent au chat et à la souris et assurent le minimum syndical, sans se forcer, avec une tension sexuelle palpable, mais trop sage, tandis que le décor londonien n’apporte rien à l’intrigue. Steven Soderbergh aussi semble ne pas savoir trop quoi faire de son casting et paraît plus préoccupé par la photographie et son montage pour essayer de dynamiser une histoire qui en a sérieusement besoin.

Les demoiselles et messieurs avides de corps musclés et de tablettes sculptées seront aux anges, car les nombreux danseurs coachés par Mike n’hésitent pas à retirer le haut même quand cela n’est pas justifié (non, je ne suis pas jaloux), les chorégraphies demeurent impressionnantes, mais ce troisième épisode ne se justifiait absolument pas et on préférait nettement la conclusion du chapitre précédent.

LE DVD

Alors que Magic Mike et Magic Mike XXL avaient bénéficié d’une sortie dans les salles françaises, avant d’être exploités en DVD et Blu-ray, le premier chez ARP Sélection et le second chez Warner Bros., Magic Mike’s Last Dance débarque chez nous directement dans les bacs et uniquement édition Standard. Visuel sobre de la jaquette (glissée dans un boîtier classique Amaray), repris pour le menu fixe et musical.

Aucun supplément, pas même la bande-annonce.

L’Image et le son

Steven Soderbergh, sous le pseudo de Peter Andrews, s’occupe de la photographie et fait la part belle à quelques filtres qui ont fait sa renommée. Les contrastes affichent une densité jamais démentie, le piqué est tranchant, sans doute pas comme une édition HD, mais s’en tire royalement, les noirs sont denses, la colorimétrie bluffante et les détails abondent aux quatre coins du cadre large. L’encodage consolide l’ensemble : la définition brille de mille feux et la clarté est étincelante.

Attention les oreilles en version originale et VF DTS HD Master Audio 5.1. Chaque numéro musical est prétexte à un déferlement d’effets sonores sur l’ensemble des enceintes, tandis que le caisson de basses s’épuise à force de vibrer sur le sol, même à volume peu élevé. Dans les scènes dites « traditionnelles », les voix des comédiens demeurent solidement plantées sur la centrale, la balance frontale est divinement exploitée tandis que les enceintes arrière ne manquent jamais l’occasion de délivrer des ambiances naturelles. Le mixage original l’emporte sur la piste française.

Crédits images : © Copyright 2023 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved. / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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