Test Blu-ray / Detective Knight : Independence, réalisé par Edward Drake

DETECTIVE KNIGHT : INDEPENDENCE réalisé par Edward Drake, disponible en DVD et Blu-ray le 7 avril 2023 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Bruce Willis, Jack Kilmer, Dina Meyer, Lochlyn Munro, Willow Shields, Jimmy Jean-Louis, Lorenzo Antonucci, Dax Campbell…

Scénario : Edward Drake & Corey Large

Photographie : Laffrey Witbrod

Musique : Scott Curie

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

L’affectation de dernière minute du policier James Knight à l’équipe de la fête de l’Indépendance se transforme en une course contre la montre pour arrêter un ambulancier déséquilibré qui se fait passer pour un policier.

Le voici, le voilà, le tout dernier, l’ultime long-métrage que Bruce Willis aura tourné avant de mettre fin à sa carrière. Si nous avons longtemps tiré sur l’ambulance, sans savoir à l’époque que l’acteur était atteint d’aphasie, en passant en revue une quinzaine de ses longs-métrages sortis directement dans les bacs ou en VOD, nous sommes aussi revenus sur les producteurs opportunistes qui l’ont fait participer à leurs films – souvent – de bas étage. Toujours est-il que Detective Knight : Independence est assurément le meilleur opus de cette « trilogie » constituée de Rogue et de Redemption, ainsi qu’une des Williseries, notre terme pour désigner ces séries B (voire Z) dans lesquelles s’est illustré l’ami Bruce, les plus sympathiques. Contrairement où les deux premiers épisodes se « suivaient » ou s’enchaînaient lâchement, ce troisième volet aurait pu tout aussi bien être présenté indépendamment, puisque quasiment rien ne le rattache aux précédents. Il n’empêche que cet Independence tient la route et ce grâce à un jeune comédien charismatique et plutôt impressionnant, Jack Kilmer (né en 1995), qui n’est autre que le fils de Val Kilmer et Joanne Whalley, déjà croisé dans l’excellent Palo Alto de Gia Coppola et Lord of Chaos de Jonas Åkerlund. Il vole la vedette ici à chaque apparition et s’avère même assez flippant. Bruce Willis apparaît plus que dans Rogue et Redemption, possède plus de dialogues (ce qui apparemment a été extrêmement difficile, pour ne pas dire douloureux pour lui et ses partenaires) et ce dès le début du film. Le dernier acte le place enfin au coeur de l’action, même si les doublures se voient nettement (on entend également parfois sa voix, sans le voir), mais l’ensemble est bien fichu et divertissant. Ciao Bruce, prends soin de toi, faire tout ce voyage avec toi depuis 35 ans a été très chouette et on ne t’oubliera jamais.

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Test 4K UHD / Trois mille ans à t’attendre, réalisé par George Miller

TROIS MILLE ANS À T’ATTENDRE (Three Thousand Years of Longing) réalisé par George Miller, disponible en DVD, Blu-ray, Combo Blu-ray/4K UHD et 4K UHD le 30 janvier 2023 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Tilda Swinton, Idris Elba, Pia Thunderbolt, Berk Ozturk, Anthony Moisset, Alyla Browne, Sage Mcconnell, Abel Bond…

Scénario : George Miller & Augusta Gore, d’après la nouvelle d’A.S. Byatt

Photographie : John Seale

Musique : Junkie XL

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Alithea Binnie, bien que satisfaite par sa vie, porte un regard sceptique sur le monde. Un jour, elle rencontre un génie qui lui propose d’exaucer trois vœux en échange de sa liberté. Mais Alithea est bien trop érudite pour ignorer que, dans les contes, les histoires de vœux se terminent mal. Il plaide alors sa cause en lui racontant son passé extraordinaire. Séduite par ses récits, elle finit par formuler un vœu des plus surprenants.

Après l’échec commercial injustifié du formidable Happy Feet 2 et le triomphe (injustifié aussi, mais on va pas refaire le débat) de Mad Max : Fury Road, George Miller revient par la petite porte avec Trois mille ans à t’attendreThree Thousand Years of Longing. Disons-le tout de go, le dixième long-métrage du réalisateur (né en 1945) est sans aucun doute son pire film. D’une laideur confondante, marqué par des effets visuels hideux qui rappellent ceux des Couloirs du temps : Les Visiteurs 2, des décors qui se voudraient « felliniens », mais qui rappellent plutôt le carton-pâte de Sa Majesté Minor de Jean-Jacques Annaud, Trois mille ans à t’attendre pue le fond vert à chaque plan, aveugle avec ses effets spéciaux numériques d’un autre temps. Un naufrage formel, un gloubi-boulga clinquant et fluorescent qui prend le pas sur une intrigue déjà pas folichonne et par ailleurs archi-rabattue (l’imaginaire, échappatoire du réel, coucou L’Histoire sans fin, Quelques minutes après minuit, Big Fish, Sucker Punch et récemment Le Prince oublié…), tout juste sauvée de l’ennui total grâce à ses deux têtes d’affiche, la grande Tilda Swinton et Idris – recherche succès au cinéma désespérément – Elba, qui passent la plus grande partie du film dans une chambre d’hôtel habillés en peignoir. Doté d’un budget conséquent de 60 millions de dollars, Trois mille ans à t’attendre n’aura rapporté que dix millions de billets verts et s’inscrit dans la liste des plus gros bides de l’année 2022. De là à dire que c’est mérité, il n’y a qu’un pas.

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Test Blu-ray / Les Nuits de Mashhad, réalisé par Ali Abbasi

LES NUITS DE MASHHAD (Holy Spider) réalisé par Ali Abbasi, disponible en DVD et Blu-ray le 9 décembre 2022 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Zar Amir-Ebrahimi, Mehdi Bajestani, Arash Ashtiani, Forouzan Jamshidnejad, Sina Parvaneh, Nima Akbarpour, Mesbah Taleb, Firouz Ageli, Sara Fazilat, Alice Rahimi…

Scénario : Sol Bondy & Jacob Jarek

Photographie : Nadim Carlsen

Musique : Martin Dirkov

Durée : 1h57

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Iran 2001, une journaliste de Téhéran plonge dans les faubourgs les plus mal famés de la ville sainte de Mashhad pour enquêter sur une série de féminicides. Elle va s’apercevoir rapidement que les autorités locales ne sont pas pressées de voir l’affaire résolue. Ces crimes seraient l’œuvre d’un seul homme, qui prétend purifier la ville de ses péchés, en s’attaquant la nuit aux prostituées.

Attention, film choc ! Les Nuits de Mashhad est le troisième long-métrage réalisé par Ali Abbasi (né en 1981), né à Téhéran, remarqué avec Shelley, présenté à la Berlinale en 2016, mais réellement découvert en 2018 avec Border, récompensé dans le monde entier, y compris par le Prix Un certain regard au Festival de Cannes. L’ancien étudiant de l’Université Polytechnique de Téhéran, installé depuis en Suède, aborde un nouveau registre avec Les Nuits de Mashhad, inspiré d’un fait divers réel survenu au début des années 2000 dans sa ville natale, marquée par l’assassinat d’une quinzaine de prostituées par un tueur en série. Une œuvre à ne pas mettre devant tous les yeux, qui mixe à la fois le cinéma d’Asghar Farhadi, de Richard Fleischer et de David Fincher, mais qui trouve une identité propre, personnelle, unique. Le résultat est percutant, froid comme la glace, tranchant comme la lame d’un scalpel, profondément pessimiste et même nihiliste. On en ressort lessivés, frappés par cette violence brute et sèche, ainsi que par le propos forcément politique qui s’en dégage en évoquant la place des femmes en Iran. Prix d’interprétation féminines à Cannes largement mérité pour la comédienne Zar Amir Ebrahimi.

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Test Blu-ray / Detective Knight : Redemption, réalisé par Edward Drake

DETECTIVE KNIGHT : REDEMPTION réalisé par Edward Drake, disponible en DVD et Blu-ray le 16 février 2023 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Bruce Willis, Paul Johansson, Beau Mirchoff, Lochlyn Munro, Corey Large, Miranda Edwards, John Cassini…

Scénario : Edward Drake & Corey Large

Photographie : Laffrey Witbrod

Musique : Scott Curie

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Accusé du meurtre de deux suspects, l’inspecteur James Knight est emprisonné à New York, en attente de son procès. Alors que de dangereux fanatiques déguisés en Père Noël sèment le chaos en ville, la police lui propose un marché : son badge et son arme lui seront rendus s’il parvient à les neutraliser…

Et revoilà notre Detective (ou Inspecteur si vous préférez) Knight, ultime rôle interprété à l’écran par Bruce Willis, avant de se retirer du monde du cinéma pour cause de maladie, l’aphasie, entraînant des troubles du langage. C’est sous la « direction » d’Edward Drake, réalisateur de Gasoline Alley, American Siege, Apex et Cosmic Sin, que le comédien fait ce qu’il peut pour la dernière fois face à la caméra, dans une trilogie tournée en un peu plus de trois semaines. Après Rogue et avant Independence, Redemption démarre là où les événements du premier volet s’arrêtait…mais cette fois cela ne fonctionne plus. D’une part en raison de l’indigence de son scénario, pourtant toujours écrit par Edward Drake et son complice Corey Large (auteur ou producteur d’autres Willisseries comme Paradise City, White Elephant, Deadlock, Anti-Life…et aussi acteur occasionnel), mais aussi de la pauvreté d’ensemble, de son manque de rythme et d’intérêt. Alors qu’on pouvait lui pardonner les grosses ficelles pour masquer les difficultés de Bruce Willis à « incarner » le personnage écrit spécialement pour lui dans Rogue, cela grince sérieusement dans Redemption, où il est encore plus fantomatique, éteint quand il débarque enfin, avec ses rares dialogues qui se résument à des phrases courtes du style « Je suis comme je suis », « Je comprends », « C’est la vie  », le tout monté en champ-contrechamp avec son interlocuteur. La pire astuce apparaît quand Knight se retrouve face à son pote campé par Lochlyn Munro (The Predator), qui fait la conversation seul, autrement dit les questions et les réponses, tandis que Bruce Willis, l’air dépité, acquiesce en clignant des yeux. Tout cela sur fond de braquages de banques commis par une bande de Pères Noël, tout droit sortis du nullissime Taxi 3 (mais sans les rollers) menés par un fanatique. Bref, au secours.

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Test Blu-ray / Detective Knight : Rogue, réalisé par Edward Drake

DETECTIVE KNIGHT : ROGUE réalisé par Edward Drake, disponible en DVD et Blu-ray le 3 janvier 2023 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Bruce Willis, Beau Mirchoff, Lochlyn Munro, Corey Large, Trevor Gretzky, Michael Eklund, Jimmy Jean-Louis, Johnny Messner…

Scénario : Edward Drake & Corey Large

Photographie : Laffrey Witbrod

Musique : Scott Curie

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

L’inspecteur James Knight est un vétéran des forces de police de Los Angeles. Alors que la ville se prépare à fêter Halloween, un braquage tourne mal et des policiers sont pris pour cible. Les braqueurs parviennent à s’enfuir à New York, mais Knight se lance à leur poursuite, hors de sa juridiction.

C’est sur la « trilogie » Detective Knight que Bruce Willis tire sa révérence, ayant depuis mis un terme à sa carrière pour cause de maladie, après avoir été diagnostiqué aphasique. Beaucoup garderont un goût amer d’avoir vu le comédien se perdre dans une multitude de productions indignes de son talent, dans lesquelles il ne faisait qu’apparaître la plupart du temps, histoire de vendre le bouzin en question sur son nom. Ces dernières années, moult Direct-To-Video auront ainsi garni ce qui reste des bacs dans les enseignes spécialisées. Parmi ces titres que l’auteur de ces mots aura passé en revue (ou juste vu, pour se tenir « au courant »), Gasoline Alley, American Siege, Cosmic Sin, Apex, Anti-Life, Paradise City (bientôt en DVD-Blu-ray en France), un nom revient systématiquement, celui d’Edward Drake, réalisateur (et auteur) des quatre premiers, seulement scénariste des deux autres, parfois aussi producteur. Bruce Willis et Edward Drake remettent une dernière fois le couvert, mais pour trois films d’affilée centrés sur le même personnage, un ancien flic hanté par son passé, qui n’aura demandé en tout et pour tout que trois jours de tournage pour la « tête d’affiche », un jour de prises de vues pour chaque épisode. Il est clair d’emblée, bien que tout soit fait pour nous faire croire le contraire, que Bruce Willis n’est pas le héros du film, rôle laissé à Beau Mirchoff (dans le rôle du Rogue éponyme), qui pour le coup s’en sort très bien. Ne vous attendez pas à un départ en fanfare pour l’inoubliable John McClane, mais plutôt à un au revoir discret, sur la pointe des pieds, en tant que figurant de prestige…

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Test Blu-ray / Little Odessa, réalisé par James Gray

LITTLE ODESSA réalisé par James Gray, disponible en DVD et Blu-ray le 3 janvier 2023 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Tim Roth, Edward Furlong, Moira Kelly, Vanessa Redgrave, Maximilian Schell, Paul Guilfoyle, Natalya Andreychenko, David Vadim…

Scénario : James Gray

Photographie : Tom Richmond

Musique : Dana Sano

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1994

LE FILM

Joshua Shapira est un tueur à gages. Il exécute son boulot sans états d’âme. Jusqu’au jour où son commanditaire exige un contrat à Brighton Beach, quartier des juifs russes appelé Little Odessa, où Joshua a passé son enfance. C’est dangereux pour Joshua, car et il risque d’être reconnu. De plus, la mafia ukrainienne veut l’abattre. Au moins pourra-t-il revoir son frère Reuben, sa mère mourante et ce père qui l’a jadis banni.

James Gray Begins. Avant de devenir le cinéaste habitué du Festival de Cannes, où quasiment tous ses films seront présentés par la suite, portés par une critique dithyrambique en France (La Nuit nous appartient et Two Lovers obtiendront le César du Meilleur film étranger), le réalisateur né à New York en 1969 signait un premier coup d’essai et coup de maître avec Little Odessa, qui sera récompensé en 1994 par le Critics Award Festival du cinéma américain de Deauville, ainsi que le Lion d’argent à la Mostra de Venise. Presque 200.000 spectateurs iront découvrir ce nouveau metteur en scène, porté aux nues par la presse spécialisée et même par Claude Chabrol, disant de lui qu’il s’agissait d’un « auteur comme l’Amérique n’en fait plus ». Merveilleux drame psychologique et familial, Little Odessa est un uppercut dans la production US contemporaine et foudroie encore près de trente ans après sa sortie, au point où de nombreux cinéphiles le considèrent comme le meilleur film de James Gray. Quand on connaît la qualité et la réputation de ses œuvres suivantes, c’est dire si le niveau est stratosphérique. Chef d’oeuvre percutant et puissamment mélancolique.

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Test 4K UHD / Esther 2 : Les Origines, réalisé par William Brent Bell

ESTHER 2 : LES ORIGINES (Orphan : First Kill) réalisé par William Brent Bell, disponible en 4K Ultra HD, Blu-ray et DVD le 17 décembre 2022 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Isabelle Fuhrman, Julia Stiles, Rossif Sutherland, Hiro Kanagawa, Matthew Finlan, Samantha Walkes, David Lawrence Brown, Lauren Cochrane…

Scénario : David Coggeshall, d’après une histoire originale de David Leslie Johnson-McGoldrick

Photographie : Karim Hussain

Musique : Brett Detar

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Après avoir orchestré une brillante évasion d’un établissement psychiatrique, Esther se rend en Amérique en se faisant passer pour la fille disparue d’une famille aisée. Mais, face à une mère prête à tout pour protéger sa famille, son plan va prendre une tournure inattendue. Il vous reste beaucoup de choses à découvrir sur Esther…

Esther est de retour ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne s’y attendait absolument pas…Treize ans séparent les deux opus, le premier étant sorti en 2009, ayant engrangé près de 80 millions de dollars dans le monde (pour un budget quatre fois moins élevé), avant de devenir un vrai petit film culte. Deux raisons à cela, d’une part pour l’impressionnante interprétation de la jeune Isabelle Fuhrman, onze ans au moment du tournage, d’autre part pour le twist qui révélait (on peut se permettre de le dire après toutes ces années passées) que la petite fille démoniaque s’appelait Leena Klammer, et qu’elle souffrait d’un dérèglement hormonal très rare, le panhypopituitarisme, une forme de nanisme, qui lui donnait l’apparence d’une fillette, alors qu’elle en avait en trente-trois. Un pari pour Isabelle Fuhrman qui devait donc jouer une adulte se faisant passer pour une enfant. Mais kezako Esther 2 : Les Origines ??? Comme son titre l’indique, ou pas d’ailleurs, car on peut être un peu paumés, il ne s’agit pas d’un second épisode à proprement parler, mais d’une préquelle du long-métrage de Jaume Collet-Serra (La Maison de cire, Instinct de survie, Non-Stop). L’action se déroule deux ans avant qu’Esther soit adoptée par Kate et son mari John, du temps où Leena était internée dans un hôpital psychiatrique en Estonie. Esther 2 : Les Origines part de cet argument dévoilé dans Esther premier du nom. Mais l’élément totalement inattendu c’est qu’Isabelle Fuhrman reprend le rôle qui l’a rendu célèbre ! Désormais âgée de 25 ans, elle est supposée interpréter Leena/Esther. L’actrice a évidemment changé et il est difficile aujourd’hui de la « faire passer » pour une enfant. Mais TOUT le film joue sur cette schizophrénie volontaire et assumée. En effet, Esther 2 : Les Origines va certainement décontenancer une bonne partie des spectateurs, qui penseront se retrouver devant un quasi-remake du premier volet. Et ceux-ci auront raison, le réalisateur William Brent Bell l’avouant volontiers. C’était sans compter LE retournement de situation aussi improbable que jubilatoire qui emmène le récit, les protagonistes et donc l’audience dans une autre direction. Ne comptez pas sur nous pour vous en révéler la teneur, mais sachez tout de même que cette idée dramatique frappadingue vaut assurément qu’on s’attarde sur cet Orphan: First Kill. Vous êtes prévenus.

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Test Blu-ray / Robert et Robert, réalisé par Claude Lelouch

ROBERT ET ROBERT réalisé par Claude Lelouch, disponible en Coffret DVD et Blu-ray – Edition Collector le 17 novembre 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Charles Denner, Jacques Villeret, Jean-Claude Brialy, Francis Perrin, Germaine Montero, Régine, Macha Méril…

Scénario : Claude Lelouch

Photographie : Jacques Lefrançois

Musique : Francis Lai

Durée : 1h43

Année de sortie : 1978

LE FILM

Robert Goldman, 48 ans, est chauffeur de taxi et vit avec sa mère. Robert Villiers, 27 ans, habite lui aussi avec sa mère. Villiers, comme Goldman, est le client idéal des marchands de rêves : voyantes, astrologues et des petites annonces. Venus tous deux chercher leur Cendrillon, c’est à l’agence Millet qu’ils se rencontrent. Réunis par la déception c’est la naissance de leur amitié. N’importe quel mensonge devient honnête quand il s’agit de guérir les gens de leur solitude.

« Solitude – Rencontre – Discrétion – Mariage »

Assurément, Robert et Robert n’est pas l’oeuvre la plus populaire de Claude Lelouch. Néanmoins, avec ce film réalisé en 1978 entre Un autre homme, une autre chance (un échec important) et A nous deux, le cinéaste livre un de ses opus plus attachants, une comédie tendre et mélancolique qui rencontrera un beau succès dans les salles avec plus d’un million d’entrées, divinement interprétée par Charles Denner et Jacques Villeret (César du meilleur acteur dans un second rôle), le second ayant démarré sa carrière devant la caméra quatre ans plus tôt dans Toute une vie. Cependant, sous le divertissement et les répliques qui font mouche, Robert et Robert est une critique sévère des agences matrimoniales qui s’enrichissent sur le désespoir des personnes seules qui souhaitent trouver l’amour.

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Test Blu-ray / Le Chat et la souris, réalisé par Claude Lelouch

LE CHAT ET LA SOURIS réalisé par Claude Lelouch, disponible en Coffret DVD et Blu-ray – Edition Collector le 17 novembre 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Michèle Morgan, Serge Reggiani, Philippe Léotard, Valérie Lagrange, Jean-Pierre Aumont, Christine Laurent, Anne Libert, Yves Afonso, Jacques François, Philippe Labro…

Scénario : Claude Lelouch

Photographie : Jean Collomb

Musique : Francis Lai

Durée : 1h48

Année de sortie : 1975

LE FILM

Monsieur Richard, milliardaire, est retrouvé mort, assassiné. L’inspecteur Lechat, aux méthodes peu orthodoxes, soupçonne sa femme de l’avoir tué pour bénéficier de la prime d’assurance, d’autant plus que Monsieur Richard allait quitter sa femme pour une jeune actrice. Mais Madame Richard a un alibi indestructible et Lechat sent très vite qu’il s’agit là d’une affaire insolite…

Réalisé en 1975, la même année que Le Bon et les Méchants, Le Chat et la souris est l’un des meilleurs films de Claude Lelouch. Référence de la comédie policière des années 1970, excellemment écrite, interprétée et mise en scène, cette pépite vaut tout d’abord pour ses fabuleux comédiens. Serge Reggiani est alors au sommet de sa carrière d’acteur, enchaînant Vincent, François, Paul et les autres de Claude Sautet ou encore Touche pas à la femme blanche de Marco Ferreri. Il trouve ici l’un de ses meilleurs rôles avec Le Chat et la souris, dans lequel il incarne l’inspecteur Lechat.

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Test Blu-ray / Un talent en or massif, réalisé par Tom Gormican

UN TALENT EN OR MASSIF (The Unbearable Weight of Massive Talent) réalisé par Tom Gormican, disponible en DVD et Blu-ray le 11 août 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Nicolas Cage, Pedro Pascal, Tiffany Haddish, Sharon Horgan, Paco León, Neil Patrick Harris, Lily Mo Sheen, Alessandra Mastronardi…

Scénario : Tom Gormican & Kevin Ettel

Photographie : Nigel Bluck

Musique : Mark Isham

Durée : 1h47

Année de sortie : 2022

LE FILM

Nicolas Cage est maintenant un acteur endetté qui attend le grand rôle qui relancera sa carrière. Pour rembourser une partie de ses dettes, son agent lui propose de se rendre à l’anniversaire d’un dangereux milliardaire qui se révèle être son plus grand fan. Mais le séjour prend une toute autre tournure, lorsque la CIA le contacte, lui demandant d’enquêter sur les activités criminelles de son hôte. Nicolas Cage va devoir jouer le rôle de sa vie et prouver qu’il est à la hauteur de sa propre légende.

De mémoire de chroniqueur, l’auteur de ces mots n’a jamais autant écrit sur un acteur que sur Nicolas Kim Coppola, alias Nicolas Cage (né en 1964). Sur Homepopcorn (14 titres en six années) et ailleurs (plus d’une dizaine). Un comédien fascinant, un génie, capable de vous faire aimer un navet pour une seule scène où son immense talent foudroie encore systématiquement. Nicolas Cage est un artiste que beaucoup ont aimé voire adoré. Certains lui ont tourné le dos quand celui-ci a commencé à collectionner les DTV, en gros depuis 2014 et après Joe de David Gordon Green. Pour avoir été Smockey, Al Columbato, H.I. McDunnough, Peter Loew, Sailor Ripley, Ben Sanderson, Stanley Goodspeed, Cameron Poe, Castor Troy (et donc Sean Archer), Rick Santoro, Charlie et Donald Kaufman, Benjamin Gates, Yuri Orlov, Terence McDonagh Damon Macready aka Big Daddy, Gary Faulkner, Red Miller, Nathan Gardner et bien d’autres, on le remercie, on s’incline, on se prosterne, on applaudit, et on lui pardonne volontiers ses écarts, même les pires opus de sa longue filmographie (près de 110 rôles à ce jour) comme Effraction de Joel Schumacher, Tokarev Rage de Paco Cabezas, Le Chaos Left Behind de Vic Armstrong…la liste ne saurait être exhaustive, aussi bien pour les bons que pour les mauvais films. Toutefois, même dans ces derniers, il y a un moment à sauver, ces quelques secondes où l’on se dit que seul Nicolas Cage peut faire un truc comme ça. Comme il n’a eu de cesse de le répéter quand la presse lui demandait pourquoi il se perdait dans « ce genre de production », l’acteur répondait s’être toujours bien préparé pour n’importe quel rôle et de ne s’être jamais laissé à la facilité ou à la paresse. On le sait sincère, cinéphile, original (excentrique même), endetté certes, ce qui ne lui a pas laissé d’autre choix que d’enchaîner les tournages, y compris d’objets filmiques hasardeux. Début des années 2020, Nicolas Cage signe une de ses meilleures prestations dans l’étonnant Pig de Michael Sarnoski, salué par la critique. Après ? Qu’est-ce qu’il n’a pas encore interprété ? Lui-même pardi ! C’est là qu’apparaît Un talent en or massif The Unbearable Weight of Massive Talent, dont le sujet – Nicolas Cage incarnant Nicolas Cage à l’écran, dans une version romancée de sa vie – commençait déjà à fuiter pendant l’écriture, des bruits qui allaient arriver aux oreilles de l’acteur, mais dont il se désintéressait alors. Le script parvient tout de même jusqu’à l’intéressé, qui finalement emballé par l’intelligence du réalisateur Tom Gormican et du coscénariste Kevin Etten, accepte de se prêter au jeu, comme John Malkovich l’avait fait chez Spike Jonze dans Dans la peau de John Malkovich Being John Malkovich (1999), écrit par Charlie Kaufman. D’ailleurs, si l’on pense à l’univers de ces deux auteurs, c’est parce qu’Un talent en or massif rappelle un autre long-métrage avec Nicolas Cage, Adaptation (2003), dont le scénario et le genre du film « évoluait » quand Charlie ou Donald Kaufman prenait les choses en main. Il y a évidemment cette notion du double, puisque le monstre de cinéma est cette fois confronté à sa conscience, représentée par la version rajeunie de lui-même (un être narcissique, égoïste, typique de la jeune superstar de cinéma qu’il a été), celle de 1990 quand il apparaissait sur le plateau de Terry Wogan en faisant une pirouette, distribuait des billets de banque et se mettait torse-poil. Vraie-fausse autobiographie, profonde réflexion sur Hollywood et le star-system, réel buddy-movie (son tandem avec Pedro Pascal est sublime), drame indépendant familial qui mute en thriller puis en film d’action, c’est un joyeux bordel totalement assumé, souvent magistral et très drôle, une sucrerie pour tous les aficionados de Nicolas Cage, sans doute le film le plus revigorant de 2022.

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