Test 4K UHD / Quand faut y aller, faut y aller, réalisé par Enzo Barboni

QUAND FAUT Y ALLER, FAUT Y ALLER (Nati con la camicia) réalisé par Enzo Barboni, disponible en DVD, Blu-ray et Combo 4K UHD + Blu-ray, le 29 avril 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Terence Hill, Bud Spencer, Buffy Dee, David Huddleston, Faith Minton, Riccardo Pizzuti, Dan Rambo…

Scénario : Marco Barboni

Photographie : Ben McDermott

Musique : Franco Micalizzi

Durée : 1h47

Date de sortie initiale: 1983

LE FILM

Dans un bar, Doug O’Riordan, un ancien détenu, rencontre Rosco Frazer, un aventurier qui traverse les États-Unis en patins à roulettes. Là, Rosco reconnaît le camionneur qui avait failli l’écraser quelques heures plus tôt. Les deux hommes en viennent aux mains. Ayant échappé aux policiers qui les ont pris pour des voleurs de camions, Doug et Rosco embarquent sur un vol à destination de Miami en usurpant l’identité de deux passagers. Ils ne savent pas que les passagers en question sont deux agents de la CIA.

Si le résultat au box-office de Salut l’ami, adieu le trésor ! Chi trova un amico, trova un tesoro était décevant pour le tandem Terence Hill et Bud Spencer, la chute sera encore plus brutale pour Quand faut y aller, faut y aller Nati con la camicia, qui sort en 1983. Alors que les salles sont prises d’assaut par les spectateurs friands de découvrir Le Retour du Jedi, Flashdance, Tootsie, Rocky 3 : L’Oeil du tigre, Rambo, Octopussy, Jamais plus jamais, les trublions du cinéma italien se retrouvent pour la quatorzième fois devant la caméra et pour la quatrième fois devant celle d’Enzo Barboni (sous son pseudonyme E.B. Clucher). Si les entrées en France (1,7 million de spectateurs, ce qui n’est pas rien) demeurent à peu près identiques à celles de Salut l’ami, adieu le trésor !, celles-ci s’écroulent subitement en Allemagne, où les deux comédiens étaient jusqu’à présent en état de grâce (peut-être en raison des originales germaniques de Terence Hill), et évidemment en Italie où le film n’apparaît même pas dans le top 50 de l’année. Certes, cet opus n’est pas celui auquel on pense en premier quand on évoque Hill&Spencer et quand bien même le scénario patine souvent ici et là, celui-ci possède encore beaucoup de grands moments de franche rigolade. Alors que Sean Connery (moumouté) reprenait la pétoire de l’agent secret au service de sa Majesté et que Roger Moore se grimait en clown pour désamorcer une bombe, les amis Bud et Terence s’amusent également de leur côté à jouer les espions, toujours en toute décontraction. Malgré ses évidentes faiblesses, Nati con la camicia reste un bon moment pour les aficionados.

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Test 4K UHD / Salut l’ami, adieu le trésor!, réalisé par Sergio Corbucci

SALUT L’AMI, ADIEU LE TRÉSOR (Chi trova un amico, trova un tesoro) réalisé par Sergio Corbucci, disponible en DVD, Blu-ray et Combo 4K UHD + Blu-ray, le 9 avril 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Terence Hill, Bud Spencer, John Fujioka, Louise Bennett, Salvatore Borghese, Kainowa Lauritzen, Mirna Seya, Terry Moni Mapuana…

Scénario : Mario Amendola & Sergio Corbucci

Photographie : Luigi Kuveiller

Musique : La Bionda

Durée : 1h46

Date de sortie initiale: 1981

LE FILM

Alan a trouvé une carte indiquant l’emplacement d’un véritable trésor : le butin de l’armée japonaise caché dans une île du Pacifique à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Poursuivi par une horde de gangsters, il se réfugie dans le bateau de Charlie, qui ne tarde pas à devenir son compagnon d’infortune. Au milieu des vahinés, des soldats et des pirates, les deux compères ne sont pas au bout de leurs surprises…

C’est à partir de Salut l’ami, adieu le trésor !Chi trova un amico trova un tesoro, que les résultats au box-office de Terence Hill et Bud Spencer vont aller en déclinant. Et malgré la réussite, la chute est particulièrement brutale. Habitués à voir leurs films apparaître dans le top 10 en Italie, cet opus arrive à la 28è place en 1981. Deux ans auparavant, Cul et chemise – Io sto con gli ippopotami avait pourtant connu un plus grand succès que Pair et impariPari e dispari, mais Salut l’ami, adieu le trésor ! réalise trois millions d’entrées de moins. Après avoir vu leurs personnages « adaptés » dans le monde contemporain avec Deux super-flics I due superpiedi quasi piatti d’Enzo Barboni, Terence Hill et Bud Spencer collaborent avec Sergio Corbucci, qui les emmène plus loin dans le côté bande-dessinée. Trois ans plus tard, rebelote, le cinéaste embarque le tandem dans un quasi-surréalisme, qui rappelle souvent les cartoons de Tex Avery, notamment lorsque les légendaires bastons interviennent et qui déjouent ici les lois de la physique, le tout accompagné de bruitages Pif-Paf-Poum. Diffusé moult fois à la télévision, ce qui faisait la joie de l’auteur de ses mots tout gamin, quand il regardait ce film en famille, Salut l’ami, adieu le trésor ! n’est peut-être pas le long-métrage le plus réussi du duo, mais n’en reste pas moins une valeur sûre, qui contient encore son lot de séquences drôlissimes, burlesques, et d’aventures exotiques menées à un train d’enfer.

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Test 4K UHD / Red One, réalisé par Jake Kasdan

RED ONE réalisé par Jake Kasdan, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD le 19 mars 2025 chez Warner Bros.

Acteurs : Dwayne Johnson, Chris Evans, Lucy Liu, J.K. Simmons, Bonnie Hunt, Kristofer Hivju, Kiernan Shipka, Mary Elizabeth Ellis, Wesley Kimmel, Nick Kroll…

Scénario : Chris Morgan

Photographie : Dan Mindel

Musique : Henry Jackman

Durée : 1h57

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Après l’enlèvement du Père Noël – Nom de code: Rouge – le chef de la sécurité du pôle Nord doit s’associer avec le chasseur de primes le plus célèbre du monde dans une mission pleine d’action à travers le globe pour sauver Noël.

S’il s’agit indéniablement d’un des plus gros échecs commerciaux de l’année 2024 (185 millions de dollars de recette pour un budget estimé à 250 millions hors-promo), Red One ne méritait assurément pas cette volée de bois vert reçue de la part de la critique et certainement pas ce bide. Réalisé par Jake Kasdan, à qui l’on doit ces dernières années les deux cartons mondiaux de Jumanji: Welcome to the Jungle et Jumanji: The Next Level (1,750 milliard de dollars récoltés sur ces deux opus), Red One était pourtant une superproduction qui tombait à point nommé pour les fêtes de fin d’année, mais qui n’a au final rameuté personne ou presque dans les salles. Ce blockbuster entièrement monté sur les noms de Dwayne Johnson, déjà à l’affiche des deux Jumanji mentionnés, et Chris Evans, autrement dit pour les fans de super-héros (il y en a encore), Black Adam et Captain America. Red One n’a pas connu d’exploitation dans les salles françaises, le film ayant sans doute été jugé « trop » américain dans l’âme, quand bien même l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne (pour ne citer que ces pays-là) l’ont proposé dans leurs cinémas dès le mois de novembre 2024. Red One a été directement été présenté sur Amazon Prime Video chez nous, plateforme sur laquelle il a su s’épanouir et trouver son public. En l’état, nous assistons à un beau dépoussiérage du conte de Noël, une mise à jour avec des effets spéciaux impressionnants, ce qu’il faut d’action et de sentiments qui dégoulinent. Attendez les prochaines fêtes pour découvrir Red One, ça passera crème avec vos têtards et il se peut même que vous y preniez beaucoup de plaisir également.

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Test 4K UHD / The Substance, réalisé par Coralie Fargeat

THE SUBSTANCE réalisé par Coralie Fargeat, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD le 13 mars 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid, Hugo Diego Garcia, Alexandra Papoulias Barton, Oscar Lesage, Joseph Balderrama, Robin Greer…

Scénario : Coralie Fargeat

Photographie : Benjamin Kracun

Musique : Raffertie

Durée : 2h21

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Évincée de l’émission d’aérobic qu’elle présente, Elisabeth Sparkle, une actrice vieillissante, accepte de payer pour un traitement novateur. Recevant un premier colis, elle y trouve une substance lui permettant de créer un double d’elle-même, plus jeune et plus parfait. Une fois l’activation et la genèse du double réalisées, celui-ci doit alors être stabilisé chaque jour avec un autre liquide prélevé dans la moelle épinière de l’être d’origine, ceci avant de permuter au bout d’une semaine en échangeant leur sang. Elle donne ainsi naissance à Sue, qui devient vite célèbre, mais qui est censée ne faire qu’une avec elle. Du coup le retour à son corps d’origine risque d’être bien frustrant…

Il est là le film de 2024 ! The Substance, le second long-métrage de Coralie Fargeat (née en 1976), sept ans après Revenge, qui avait immédiatement révélé la réalisatrice à l’aube de ses 40 ans. Il aura fallu attendre sept années, même si elle aura signé entre temps le clip À chaque vaccination, c’est la vie qui reprend (vous vous rappelez ? C’était après le confinement…), pour que Coralie Fargeat revienne sur le devant de la scène. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’attente est plus que très largement récompensée. The Substance est un monument, un chef d’oeuvre instantané, qui nous retourne à la fois la tête et l’estomac, au point où l’auteur de ces mots a carrément été malade toute la nuit suivant la projection du film. Pur film de mise en scène où rien n’est laissé au hasard, merveilleusement photographié par Benjamin Kracun (Promising Young Woman d’Emerald Fennell), suintant de références cinématographiques et donc cinéphiles (l’ombre de Stanley Kubrick, de David Cronenberg, de John Carpenter et de David Lynch planent sur tout le film, ainsi que Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis Stevenson et même Blanche-Neige), The Substance embarque le spectateur dans un rollercoaster émotionnel et sensoriel, comme il en déboule désormais rarement dans les salles. Le grand succès international rencontré par The Substance (près de 600.000 entrées en France, 77 millions de dollars de recette mondiale, dont plus de 17 millions récoltés sur le sol américain) est donc plus que mérité, tout comme les multiples récompenses (Prix du scénario au Festival de Cannes, Oscar des Meilleurs maquillages et coiffures, Golden Globes de la Meilleure actrice pour Demi Moore) et autres nominations (dans quatre catégories pour les Oscars et les Golden Globes). Un sans-faute pour cette nouvelle étape du film de genre, qui non seulement s’avère une des plus grandes expériences de cinéma de ces 25 dernières années, mais qui en plus ne cesse de titiller l’intellect du spectateur en lui parlant de sujets entièrement contemporains. Réservé à un public averti, déconseillé aux âmes sensibles ou si vous venez de manger, mais ne ratez sous aucun prétexte.

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Test 4K-UHD / Pair et impair, réalisé par Sergio Corbucci

PAIR ET IMPAIR (Pari e dispari) réalisé par Sergio Corbucci, disponible en DVD, Blu-ray et Combo 4K UHD + Blu-ray, le 27 février 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Terence Hill, Bud Spencer, Luciano Catenacci, Marisa Laurito, Woody Woodbury, Salvatore Borghese, Jerry Lester, Kim McKay…

Scénario : Bruno Corbucci, Mario Amendola, Sabatino Ciuffini & Sergio Corbucci

Photographie : Luigi Kuveiller

Musique : Guido & Maurizio De Angelis

Durée : 1h55

Date de sortie initiale: 1978

LE FILM

Johnny, officier d’élite de la marine, se voit confier une mission de la plus haute importance : démanteler un gang de bookmakers. Pour réussir dans cette aventure périlleuse, il fait appel à son demi-frère Charlie, conducteur de camions et ancien croupier pour le compte du « Grec » Paragoulis. Ensemble, sous la direction de leur père (faux aveugle), ils vont jouer à tous les jeux d’argent, participant tour à tour au tiercé, poker, etc.

Où se place Pair et impair dans la carrière de notre tandem préféré ? Il s’agit de la onzième collaboration entre Terence Hill et Bud Spencer et se place entre Deux Super-flics ! – I due superpiedi quasi piatti de Enzo Barboni et Cul et ChemiseIo sto con gli ippopotami de Italo Zingarelli. Mais c’est aussi la première de leurs deux associations (en commun donc) avec le légendaire Sergio Corbucci (1926-1990). En effet le réalisateur de Django, Navajo Joe, Le Grand Silence, El Mercenario, Mais qu’est-ce que je viens foutre au milieu de cette révolution ? (on pourrait continuer longtemps ainsi) avait déjà croisé la route de Terence Hill en 1963 sur Le Jour le plus courtIl giorno più corto, parodie du Jour le plus long, interprété par un casting de folie, de Totò à Walter Chiari, en passant, par Ugo Tognazzi, Gino Cervi, Franco & Ciccio, Aldo Fabrizi, regardez la fiche Wikipédia, c’est hallucinant. De l’avis général, et à ce à juste titre, Pair et impair Pari e dispari, cette fois encore tourné à Miami, est l’un des meilleurs opus du duo. Succession ininterrompue de gags, de répliques tordantes, de bastons homériques, cette comédie familiale demeure une référence en la matière, l’un des films que l’on prend plaisir à faire découvrir à la nouvelle génération. Un grand spectacle.

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Test 4K Ultra-HD / Les Yeux sans visage, réalisé par Georges Franju

LES YEUX SANS VISAGE réalisé par Georges Franju, disponible en Combo 4K Ultra HD & Blu-ray, et en Box Ultra Collector limitée – 4K Ultra HD + Blu-ray + Livre chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Pierre Brasseur, Alida Valli, Édith Scob, Juliette Mayniel, Alexandre Rignault, Béatrice Altariba, Claude Brasseur, Michel Etcheverry, Yvette Etiévant, René Génin, Lucien Hubert, Marcel Pérès, François Guérin…

Scénario : Pierre Boileau, Thomas Narcejac, Jean Redon, Claude Sautet & Pierre Gascar, d’après le roman de Jean Redon

Photographie : Eugen Schüfftan

Musique : Maurice Jarre

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Le Docteur Génessier, chirurgien renommé et spécialiste des greffes de la peau, retient prisonnière sa fille Christiane, défigurée à la suite d’un grave accident de voiture. Louise, son assistante, qui lui est totalement dévouée, sert de rabatteuse et ramène à Génessier des jeunes femmes qui seront sacrifiées dans son laboratoire dissimulé dans une vaste propriété, isolée en banlieue parisienne. Mais la découverte de l’une des victimes, dans une rivière, déclenche une enquête de police. Après plusieurs échecs ayant entraîné une nécrose de la peau, le chirurgien parviendra-t-il à redonner enfin un visage à Christiane ?

C’est une œuvre matricielle, qui n’a eu de cesse d’inspirer les réalisateurs et qui reste d’ailleurs encore une source de création pour de nombreux cinéastes. Les Yeux sans visage est le second long-métrage de Georges Franju, son film le plus connu et le plus prisé des cinéphiles, ainsi que la deuxième association entre le metteur en scène et Pierre Brasseur, quelques mois seulement après La Tête contre les murs. Alors que le comédien interprétait précédemment un inquiétant directeur d’asile psychiatrique, il incarne ici un chirurgien de renom, spécialisé dans les greffes de peau et la régénérescence cellulaire. Le monstre du film, c’est bien lui, un être froid, glacial, peu loquace, Prométhée moderne, qui à l’instar du docteur Frankenstein, va (re)créer le visage défiguré de sa fille victime d’un accident, créature qui finira par lui échapper. D’après un scénario signé Boileau et Narcejac (Sueurs froides, Les Diaboliques), avec la collaboration de Georges Franju et de Claude Sautet (également assistant réalisateur), adapté d’un roman de Jean Redon, Les Yeux sans visage est une pierre fondatrice du cinéma d’épouvante international, dont on ne compte plus les admirateurs, de Pedro Almodóvar (La Piel que habito) à John Woo (Volte/Face), en passant par Leos Carax (Holy Motors) et George Romero (Bruiser). Un modèle de mise en scène, aussi magistrale qu’épurée, un mètre-étalon, une référence ultime, un vrai film culte.

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Test 4K UHD / Les Dames du Bois de Boulogne, réalisé par Robert Bresson

LES DAMES DU BOIS DE BOULOGNE réalisé par Robert Bresson, disponible en Édition 4K Ultra HD + Blu-ray le 18 février 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Paul Bernard, María Casares, Élina Labourdette, Lucienne Bogaert, Jean Marchat, Yvette Etiévant…

Scénario : Robert Bresson d’après le roman Jacques le fataliste et son maître de Denis Diderot

Photographie : Philippe Agostini

Musique : Jean-Jacques Grünenwald

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1945

LE FILM

Hélène a juré de se venger de Jean, son amant qui la délaisse. Elle retrouve une de ses amies qui loue sa jeune fille à de riches fêtards. Hélène s’arrange alors pour que Jean rencontre la jeune Agnès. Mais celui-ci tombe amoureux d’Agnès et décide de l’épouser.

Les Dames du Bois de Boulogne n’est pas un film sur les femmes de petite vertu. Loin de là. Le second long métrage de Robert Bresson (1901-1999) est un drame sombre et impitoyable qui a connu un tournage chaotique à la fin de l’Occupation Allemande, avec de longs arrêts en raison de la Libération de Paris, des prises de vue durant une saison rude, des pannes d’électricité, des alertes aux bombardements, une pellicule limitée, des tensions entre le réalisateur et Maria Casarès. Le film s’inspire librement de l’histoire de Mme de la Pommeraye dans Jacques le fataliste et son maître, de Denis Diderot, récemment adaptée par Emmanuel Mouret avec Mademoiselle de Joncquières. Sorti en 1945, ce deuxième essai est un coup de maître, qui cependant ne connaîtra pas le succès critique et commercial des Anges du péché (1943). Sur des dialogues signés Jean Cocteau, même si ce dernier aura toujours déclaré n’avoir participé que de façon amicale, Les Dames du Bois de Boulogne permet à son auteur de trouver et d’imposer son style, notamment à travers un immense travail sur le son.

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Test 4K UHD / Moi Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée…, réalisé par Uli Edel

MOI CHRISTIANE F. 13 ANS, DROGUÉE, PROSTITUÉE… (Christiane F. – Wir Kinder vom Bahnhof Zoo) réalisé par Uli Edel, disponible en Édition collector limitée – 4K Ultra HD + Blu-ray le 10 janvier 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Natja Brunckhorst, Thomas Haustein, Christiane Lechle, Jens Kuphal, Bernhard Janson, Christiane Reichelt, Daniela Jaeger, Jan Georg Effler, David Bowie…

Scénario : Hermann Weigel, d’après le livre de Kai Hermann & Horst Rieck

Photographie : Jürgen Jürges & Justus Pankau

Musique : Jürgen Knieper

Durée : 2h05

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Christiane, une jeune berlinoise de treize ans, vit très mal le divorce de ses parents et entretient une relation compliquée avec sa mère. Elle rêve de s’intégrer à une bande d’amis et de s’en approprier les codes. Lorsqu’elle sort en boîte de nuit pour la première fois, la descente aux enfers de Suzanne commence: la drogue puis la prostitution vont venir ternir le reste de sa jeunesse.

C’est un film culte, un vrai, celui de toute une génération et dont l’histoire a su perdurer dans le temps. Mais à la base, c’est aussi un récit biographique, celui de Christiane Felscherinow, écrit par les journalistes Kai Hermann et Horst Rieck. Adapté au cinéma par Uli Edel, ce roman traduit en français et publié en 1981 sous le titre Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… est une histoire sans doute intemporelle et sa version pour le septième art une étape dans une vie de cinéphile. Magistralement mise en scène, cette descente aux enfers d’une adolescente est une plongée viscérale et anxiogène dans la capitale allemande, peuplée de jeunes zombies défoncés par la dope et qui n’hésitaient pas à vendre leur cul pour quelques Deutsche Marks, nécessaires pour aller acheter plus tard leur prochaine dose. Bercé par la voix de David Bowie, Heroes, Station to Station, TVC 15 et autres tubes/classiques tirés des albums Heroes, Lodger, Stage et Low, la star faisant d’ailleurs une apparition centrale dans son propre rôle, Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…Christiane F. – Wir Kinder vom Bahnhof Zoo (littéralement « Nous, les enfants de la station Zoo ») est une véritable expérience sensorielle comme seul le septième art est capable d’offrir aux spectateurs. Même plus de quarante ans après sa sortie (triomphale), le public ressort lessivé de ce chef d’oeuvre redoutablement immersif, choquant, frontal, qui malgré les abîmes laisse percevoir l’espoir.

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Test 4K UHD / Deux Super-flics !, réalisé par Enzo Barboni

DEUX SUPER-FLICS! (I Due superpiedi quasi piatti) réalisé par Enzo Barboni, disponible en Blu-ray et Combo 4K UHD + Blu-ray, le 22 janvier 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Terence Hill, Bud Spencer, David Huddleston, Luciano Catenacci, Luciano Rossi, Laura Gemser, Edy Biagetti, Jill Flanter, April Clough, Riccardo Pizzuti…

Scénario : Enzo Barboni

Photographie : Claudio Cirillo

Musique : Guido & Maurizio De Angelis

Durée : 1h55

Date de sortie initiale: 1977

LE FILM

Deux paumés, Matt et Wilbur, débarquent au port de Miami afin d’y chercher un boulot. Ne trouvant rien, ils décident de faire un hold-up mais se retrouvent, par erreur, dans un poste de police! Là, deux motards les prennent pour de nouvelles recrues ! Nos deux héros deviennent alors des agents de police qui mettent leur « savoir-faire » de voyous au service de l’ordre public.

Dans une galaxie lointaine, très lointaine, voici ce que votre serviteur, alors âgé d’à peine vingt ans, pouvait écrire sur le film qui nous intéresse aujourd’hui : « Deux super flics! est sans aucun doute un des meilleurs épisodes de la saga « Terence Hill et Bud Spencer ». Un divertissement encore très plaisant, certes qui ne brille pas par son histoire où tout n’est que prétexte aux bastons (avec les bruitages homériques), aux baffes du bon gros Bud et aux coups de tatanes du zébulon Terence. Deux super-flics! amorce la carrière américaine du duo (premier film italien tourné à Miami) et joue essentiellement sur les attentes du public avec des bagarres à gogo, des gags certes faciles, mais du plus bel effet et des scènes de boustifaille grasse (Terence rotant au nez d’une belle nana). Le gros barbu bourru et le blondinet malicieux (dix-sept fois réunis au cinéma) jouent la carte de l’antagonisme et leur complicité, leur personnalité, leur dynamique, leur alchimie s’imposent sans difficultés et on suit les aventures de ces Pif et Hercule sans rechigner, bien au contraire. Deux super-flics! est une pure comédie, enchaînant les scènes cultes sur un semblant d’histoire de trafic de drogue. Le rythme est soutenu durant deux heures, la réalisation de E.B. Clucher (en fait Enzo Barboni) est alerte, la musique des frères de Angelis est aussi répétitive que drôle et marquante. On ne peut s’empêcher de fredonner cet air de guitare lancinant, enjoué, donnant au film un aspect quasi-cartoonesque. Les intrigues criminelles sont certes confuses, les personnages secondaires à peine esquissés, mais la galerie nous fend la gueule, comme les différentes bandes que le fameux duo affronte : les dockers du port, la bande de Geronimo (bagarre culte sur le stade de Miami, avec Luciano Rossi dans le rôle du leader à plume), bagarre encore plus culte contre tous les « méchants » dans le bowling. Les claques, les coups de poing s’enchaînent pour notre plus grand plaisir, le divertissement est encore irrésistible. Du cinéma populaire dans le sens noble du terme, un véritable chef-d’oeuvre d’humour des années 70 qui fut un triomphe ».

S’il s’est écoulé quasiment un quart de siècle depuis l’écriture de cette modeste critique, le type de 43 ans qui écrit ces présentes lignes n’a rien d’autre à ajouter et n’en pense pas moins. Sauf qu’ il aime ce film sans doute encore plus. C’est dire l’extraordinaire affection qu’il aura toute sa vie pour ce tandem.

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Test 4K UHD / Garde à vue, réalisé par Claude Miller

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GARDE A VUE réalisé par Claude Miller, disponible en Combo Blu-ray + 4K UHD le 3 décembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Lino Ventura, Michel Serrault, Romy Schneider, Guy Marchand, Michel Such, Elsa Lunghini

Scénario : Claude Miller, Jean Herman, Michel Audiard d’après le roman A table ! de John Wainwright

Photographie : Bruno Nuytten

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Le soir du 31 décembre, Jérôme Martinaud, un notaire, est convoqué au commissariat afin de témoigner sur l’assassinat et le viol de deux petites filles. Les inspecteurs Gallien et Belmont, persuadés de la culpabilité du notable, le mettent en garde à vue. Gallien essaye à tout prix de le faire avouer mais malgré tout, l’affaire piétine. C’est alors que Madame Martinaud, la femme du suspect, fait un témoignage décisif pour l’enquête.

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Emblématique du cinéma d’auteur populaire, Garde à vue de Claude Miller, adapté du roman noir BrainwashA table ! de John Wainwright, demeure une référence du genre policier à huis clos. Lino Ventura, Michel Serrault, Guy Marchand et Romy Schneider s’affrontent durant 1h25, la plupart du temps enfermés dans les bureaux de la police. Le premier campe un inspecteur usé, fatigué, les épaules basses et les yeux tombants, qui convoque le second, notaire renommé de province. Il est 21h le soir de la Saint Sylvestre, il pleut à verse. Alors que le divisionnaire réveillonne avec tout le gratin dans l’annexe de la Préfecture de police, Gallien (Ventura) rejoint son bureau où l’attendent déjà son adjoint Belmont (Guy Marchand), chargé de transcrire l’interrogatoire mais qui ronge son frein face à la légèreté et l’arrogance du suspect, et Martinaud, vêtu d’un smoking. Ce dernier est passé de témoin à principal suspect dans le cadre d’une affaire de double meurtre et de viol. Deux fillettes sont mortes à quelques jours d’intervalle. Martinaud commence à perdre patience face aux questions de Gallien. Sous la pression de ce dernier, il perd le fil de son témoignage et se contredit. Persuadé que Martinaud ment et alors que ce dernier décide de partir, Gallien le retient en le mettant en garde à vue. La soirée ne fait que commencer et la nuit sera même très longue.

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