Test 4K UHD / Classe tous risques, réalisé par Claude Sautet

CLASSE TOUS RISQUES réalisé par Claude Sautet, disponible en DVD, Blu-ray & 4K Ultra HD + Blu-ray le 23 mars 2024 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo, Sandra Milo, Jean Servais, Marcel Dalio, Bernard Dheran, Michel Ardan, Michele Meritz, Claude Cerval, Jacques Dacqmine…

Scénario : Claude Sautet, José Giovanni & Pascal Jardin, d’après le roman de José Giovanni

Photographie : Ghislain Cloquet

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h49

Date de sortie initiale : 1960

LE FILM

Gangster condamné à mort par contumace et recherché activement par la police, Abel Davos s’est réfugié depuis une douzaine d’années en Italie avec sa femme Thérèse et ses deux enfants, où il poursuit ses coupables activités. Mais après un dernier hold-up réussi avec son ami Raymond, sur le point d’être retrouvé, il doit rentrer clandestinement en France par la mer. En débarquant sur une plage déserte, deux douaniers les surprennent, provoquant une fusillade tuant Thérèse et Raymond. Resté seul avec ses enfants, Abel fait appel à ses amis Riton et Fargier, à Paris pour venir les chercher à Nice, qui ne peuvent venir eux-mêmes mais lui envoient un homme sûr, Éric Stark, avec une ambulance. Davos se lie d’amitié avec le jeune homme, qui le cache dans une chambre de bonne de son immeuble…

À la base de Classe tous risques, il y a un roman de José Giovanni, édité en 1958, qui s’inspirait des dernières années de cavale d’Abel Danos (que l’écrivain avait côtoyé à la prison de la Santé), surnommé le Bel Abel ou le « Mammouth » en raison de sa forte corpulence, malfaiteur, membre du Milieu et membre de la Gestapo française dite La Carlingue, où il était alors connu pour ses méthodes aussi expéditives que brutales. C’est Lino Ventura lui-même qui est venu se « vendre » auprès de l’écrivain et ancien gangster, en lui indiquant qu’il était fait pour le rôle et que son ami Claude Sautet désirait faire de son livre un film. À la fin des années 1950, le comédien commence à faire sa place dans le cinéma français, mais sa silhouette trapue et son charisme de dur à cuire est aussi remarquée qu’appréciée de plus en plus par les cinéastes et surtout par les spectateurs, depuis sa découverte dans Touchez pas au grisbi, triomphe de 1954 qui avait replacé Jean Gabin sur son trône. Lino Ventura apparaît dans autant de films que de succès, de Razzia sur la chnouf à 125 rue Montmartre, en passant par Un témoin dans la ville, Marie-Octobre, Ces dames préfèrent le mambo…petit à petit, le nom de l’acteur se hisse en haut de l’affiche. Le Gorille vous salue bien de Bernard Borderie et Le Fauve est lâché de Maurice Labro (sur lequel Ventura rencontre Sautet) prouvent que des productions peuvent enfin se monter sur son charisme, son talent et sa carrure. Avec Classe tous risques, Lino Ventura passe la vitesse supérieure et son personnage anticipe déjà celui qu’il tiendra dans Le Deuxième souffle de Jean-Pierre Melville, autre transposition d’un ouvrage de José Giovanni. Merveilleusement mis en scène par un Claude Sautet enfin en possession de ses moyens après un premier long-métrage Bonjour sourire, qu’il reniera très rapidement et pour lequel il officiait uniquement comme « technicien » (alors assistant, mais remplaçant surtout au pied levé Robert Dhéry, qui devait le réaliser et s’est finalement désisté au dernier moment), ce polar sombre et brutal est aussi une superbe histoire d’amitié, magnifiquement interprétée par le tandem Ventura-Belmondo.

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Test 4K UHD / On l’appelait Milady, réalisé par Richard Lester

ON L’APPELAIT MILADY (The Four Musketeers: Milady’s Revenge) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…

Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : David Watkin

Musique : Lalo Schifrin

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

D’Artagnan, enfin devenu mousquetaire comme ses trois amis, fait aux côtés de l’armée royale le siège de La Rochelle, tenue par les protestants. Sa chère Constance, servante diligente d’Anne d’Autriche, a été enlevée par Richelieu. Celui-ci complote pour faire assassiner le duc de Buckingham, doublement coupable à ses yeux puisqu’il est aimé de la reine et se prépare à secourir les assiégés. Les quatre inséparables se sont donné pour mission de le sauver, et surtout de retrouver Constance Bonacieux. Mais Milady de Winter, la plus belle et la plus dangereuse des espionnes du cardinal, a juré de la faire mourir, ainsi que d’Artagnan…

On reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée, on retrouve les mêmes et on recommence. Enfin presque, pas tout à fait. Nous rappellerons juste qu’à la base, Les Trois Mousquetaires et On l’appelait Milady ne devaient faire qu’un seul et même film de 3h30, mais qu’en raison d’une date de sortie avancée, les Salkind ont décidé de scinder le récit en deux parties, sans en avertir les comédiens. Ainsi, The Three Musketeers allait rencontrer un immense succès aux États-Unis et en Angleterre surtout, moins dans nos contrées, alors que Raquel Welch et d’autres de ses camarades intentaient un procès aux producteurs, n’ayant été payés que pour un long-métrage. Six mois plus tard sort donc sur les écrans The Four Musketeers: Milady’s Revenge, évidemment toujours réalisé par Richard Lester, qui entre les deux volets avait eu le temps d’emballer le génial Terreur sur le BritannicJuggernaut. Cependant, cette « suite » n’est pas du même acabit que Les Trois Mousquetaires et possède un ton plus sérieux, voire grave, même si l’humour est encore au rendez-vous, mais de façon beaucoup plus retenue. Les affrontements sont plus secs et brutaux, la violence assez frontale, l’émotion présente et ce grâce à la magnifique performance du grand Oliver Reed, bouleversant dans le rôle d’Athos, rôle central de cet épisode avec le personnage de Milady, magistralement campé par Faye Dunaway, tandis que D’Artagnan apparaît en retrait. Au final, les deux opus se complètent parfaitement, mais on peut avoir une nette préférence pour le second, sans doute plus riche et attachant.

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Test 4K UHD / Trois mille ans à t’attendre, réalisé par George Miller

TROIS MILLE ANS À T’ATTENDRE (Three Thousand Years of Longing) réalisé par George Miller, disponible en DVD, Blu-ray, Combo Blu-ray/4K UHD et 4K UHD le 30 janvier 2023 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Tilda Swinton, Idris Elba, Pia Thunderbolt, Berk Ozturk, Anthony Moisset, Alyla Browne, Sage Mcconnell, Abel Bond…

Scénario : George Miller & Augusta Gore, d’après la nouvelle d’A.S. Byatt

Photographie : John Seale

Musique : Junkie XL

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Alithea Binnie, bien que satisfaite par sa vie, porte un regard sceptique sur le monde. Un jour, elle rencontre un génie qui lui propose d’exaucer trois vœux en échange de sa liberté. Mais Alithea est bien trop érudite pour ignorer que, dans les contes, les histoires de vœux se terminent mal. Il plaide alors sa cause en lui racontant son passé extraordinaire. Séduite par ses récits, elle finit par formuler un vœu des plus surprenants.

Après l’échec commercial injustifié du formidable Happy Feet 2 et le triomphe (injustifié aussi, mais on va pas refaire le débat) de Mad Max : Fury Road, George Miller revient par la petite porte avec Trois mille ans à t’attendreThree Thousand Years of Longing. Disons-le tout de go, le dixième long-métrage du réalisateur (né en 1945) est sans aucun doute son pire film. D’une laideur confondante, marqué par des effets visuels hideux qui rappellent ceux des Couloirs du temps : Les Visiteurs 2, des décors qui se voudraient « felliniens », mais qui rappellent plutôt le carton-pâte de Sa Majesté Minor de Jean-Jacques Annaud, Trois mille ans à t’attendre pue le fond vert à chaque plan, aveugle avec ses effets spéciaux numériques d’un autre temps. Un naufrage formel, un gloubi-boulga clinquant et fluorescent qui prend le pas sur une intrigue déjà pas folichonne et par ailleurs archi-rabattue (l’imaginaire, échappatoire du réel, coucou L’Histoire sans fin, Quelques minutes après minuit, Big Fish, Sucker Punch et récemment Le Prince oublié…), tout juste sauvée de l’ennui total grâce à ses deux têtes d’affiche, la grande Tilda Swinton et Idris – recherche succès au cinéma désespérément – Elba, qui passent la plus grande partie du film dans une chambre d’hôtel habillés en peignoir. Doté d’un budget conséquent de 60 millions de dollars, Trois mille ans à t’attendre n’aura rapporté que dix millions de billets verts et s’inscrit dans la liste des plus gros bides de l’année 2022. De là à dire que c’est mérité, il n’y a qu’un pas.

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Test 4K UHD / Le Jour de la bête, réalisé par Álex de la Iglesia

LE JOUR DE LA BÊTE (El día de la bestia) réalisé par Álex de la Iglesia, disponible en édition 4K Ultra HD + Blu-ray depuis le 22 novembre 2021 chez Extralucid Films.

Acteurs : Alex Angulo, Armando De Razza, Santiago Segura, Terele Pavez, Nathalie Seseña, Maria Grazia Cucinotta, Gianni Ippoliti, Saturnino García…

Scénario : Jorge Guerricaechevarria & Álex de la Iglesia

Photographie : Flavio Martínez Labiano

Musique : Battista Lena

Durée : 1h44

Année de sortie : 1995

LE FILM

L’Espagne est sur le point de fêter Noël. Un prêtre théologien découvre avec effarement que l’Antéchrist verra le jour avant l’aube.

Il n’y a qu’à lire le résumé et situer le pitch en Espagne pour se dire que le réalisateur Álex de la Iglesia (né en 1965) ne doit pas être bien loin. Le Jour de la bêteEl día de la bestia est en effet son second long-métrage, le film essentiel pour comprendre son cinéma, celui par lequel le succès international est arrivé et qui allait donner le feu vert à toute une génération de cinéastes ibériques, qui rongeaient leur frein, en attendant que le genre soit enfin reconnu dans leur pays. Revoir Le Jour de la bête aujourd’hui, c’est (re)découvrir une pierre angulaire du thriller horrifique espagnol, qui s’appuyaient sur certains codes aussi anciens que le cinéma, mais mis au goût du jour, nourri de névroses propres à la fin du XXè siècle, d’une accumulation d’hypocrisie, de vulgarité, de mensonges, avec l’explosion du repli sur soi, bien avant l’avènement des réseaux sociaux et des chaînes d’infos en continu. Le jour de la bête s’avère encore un défouloir hors-normes près de trente ans après sa sortie. Magistralement mis en scène, bourré d’imaginations, foutraque sans doute, mais redoutablement intelligent et aussi génialement interprété, El día de la bestia est toujours un remède idéal contre la morosité.

Le prêtre Ángel Beriartúa a décodé l’Apocalypse de Jean et est parvenu à déterminer le jour de la naissance de l’Antéchrist. Selon ce message, l’Antéchrist naîtra le 25 décembre 1995 à Madrid, où débute une vague de vandalisme et de criminalité. En revanche, il ignore tout du lieu où il viendra au monde. Convaincu qu’il faut arrêter cette naissance satanique, le prêtre se joint à un fan de death metal, José Maria, pour essayer, par tous les moyens, de trouver où l’événement aura lieu. Il va donc tout mettre en œuvre pour le découvrir, en cherchant à s’attirer les faveurs du Diable. Dans un Madrid survolté, il va s’efforcer d’obtenir la collaboration du « professeur Cavan », un charlatan vedette d’une émission de télévision.

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Test 4K UHD / Les Trois Visages de la peur, réalisé par Mario Bava

LES TROIS VISAGES DE LA PEUR (I tre volti della paura) réalisé par Mario Bava, disponible en Blu-ray et combo Blu-ray – 4K UHD chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Michèle Mercier, Lidia Alfonsi, Boris Karloff, Susy Andersen, Jacqueline Pierreux, Milly Monti, Gustavo De Nardo, Mark Damon, Massimo Righi…

Scénario : Marcello Fondato, Alberto Bevilacqua & Mario Bava

Photographie : Ubaldo Terzano

Musique : Roberto Nicolosi

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Le film est composé de trois sketches qui, chacun, mettent en scène une situation horrifique. Trois histoires :

«Le Téléphone». Rosy, une prostituée, décroche le téléphone. Au bout du fil, une voix mystérieuse lui annonce qu’elle va bientôt mourir. Les appels se succèdent et Rosy, désemparée, ne sait pas si elle doit croire les dires de cette voix d’outre-tombe.

«Les Wurdalaks». Vladimir d’Urfe, un voyageur, parcourt à cheval une campagne slave d’un autre siècle. Il tombe sur le cadavre d’un homme, le coeur transpercé par une épée.

«La Goutte d’eau». Miss Chester, une infirmière, est appelée en pleine nuit dans la demeure d’une malade qui vient de mourir. Alors que l’orage gronde, elle fait la toilette de la défunte et lui subtilise la bague qu’elle a au doigt…

De l’avis de ses très nombreux admirateurs à travers le monde, Les Trois visages de la peurI Tre Volti Della Paura (ou Black Sabbath pour son exploitation anglo-saxonne) est le meilleur long-métrage réalisé par Mario Bava (1914-1980). Si cela restera forcément sujet à débat, ce film à sketches demeure sans aucun doute la pièce centrale de sa filmographie, celle à travers laquelle le cinéaste bifurque définitivement vers le genre horrifique dont il deviendra l’un des maîtres absolus et définitifs. Les Trois visages de la peur, c’est comme qui dirait le rond-point de la carrière du réalisateur, où Mario Bava profite de ses trois segments pour théoriser l’épouvante au cinéma, à travers trois approches et ambiances distinctes, et pourtant imbriquées et évidentes. Trois ans après Le Masque du démonLa Maschera del demonio, le film pour lequel il était pour la première fois crédité au générique et seul aux manettes, le maestro s’impose en cette année 1963 avec trois œuvres qui reflètent le tournant de sa carrière avec La Fille qui en savait tropLa Ragazza che sapeva troppo, Les Trois visages de la peur, puis Le Corps et le FouetLa Frusta e il corpo. Le gore, le giallo, le thriller moderne transalpin apparaissent et se lieront l’année suivante dans le « capolavoro » Six femmes pour l’assassinSei donne per l’assassino. C’est dire l’importance des Trois visages de la peur, non seulement dans le cinéma italien, mais aussi et surtout dans le genre horrifique au cinéma !

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Test 4K UHD / Sherlock Holmes : Jeu d’ombres, réalisé par Guy Ritchie

SHERLOCK HOLMES : JEU D’OMBRES (Sherlock Holmes: A Game of Shadows) réalisé par Guy Ritchie, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray le 16 septembre 2020 chez Warner Bros. Entertainment France.

Acteurs : Robert Downey Jr., Jude Law, Noomi Rapace, Rachel McAdams, Jared Harris, Stephen Fry…

Scénario : Michele Mulroney & Kieran Mulroney d’après les personnages créés par Sir Arthur Conan Doyle

Photographie : Philippe Rousselot

Musique : Hans Zimmer

Durée : 2h08

Année de sortie : 2011

LE FILM

Sherlock Holmes a toujours été réputé pour être l’homme à l’esprit le plus affûté de son époque. Jusqu’au jour où le redoutable professeur James Moriarty, criminel d’une puissance intellectuelle comparable à celle du célèbre détective, fait son entrée en scène… Il a même sans doute un net avantage sur Holmes car il met non seulement son intelligence au service de noirs desseins, mais il est totalement dépourvu de sens moral. Partout dans le monde, la presse s’enflamme : on apprend ainsi qu’en Inde un magnat du coton est ruiné par un scandale, ou qu’en Chine un trafiquant d’opium est décédé, en apparence, d’une overdose, ou encore que des attentats se sont produits à Strasbourg et à Vienne et qu’aux Etats-Unis, un baron de l’acier vient de mourir…
Personne ne voit le lien entre ces événements qui semblent sans rapport, hormis le grand Sherlock Holmes qui y discerne la même volonté maléfique de semer la mort et la destruction. Et ces crimes portent tous la marque du sinistre Moriarty.

Avec plus de 200 millions de dollars récoltés sur le sol de l’Oncle Sam et plus de 300 millions dans le reste du monde, un second épisode des aventures de Sherlock Holmes était forcément attendu et ne s’est pas fait attendre. Deux ans plus tard, débarquait sur les écrans Sherlock Holmes : Jeu d’ombresSherlock Holmes: A Game of Shadows. On prend les mêmes – des deux côtés de la caméra – et on recommence ? Certes. Sauf que ce deuxième opus s’avère une franche réussite où l’humour complètement décalé fonctionne à plein régime, comme si Guy Ritchie, conforté par le succès du premier film, avait enfin pu y aller à fond dans le nawak et la relation gay friendly qui unit Holmes et Watson. Contrairement à Sherlock Holmes premier du nom, ce Jeu d’ombres voit les deux héros traverser l’Europe, ce qui donne à l’enquête un côté road movie très plaisant, d’autant plus qu’ils sont accompagnés cette fois par une certaine Madame Simza Heron, interprétée par la géniale Noomi Rapace, qui participe à l’action, complète parfaitement le tandem et qui ne sera pas de trop face au professeur Moriarty, l’ennemi juré de Sherlock Holmes. Tout cela pour dire que Sherlock Holmes : Jeu d’ombres met réellement les bouchées doubles et une fois n’est pas coutume s’avère une suite qui surpasse (et de loin) le premier opus.

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Test 4K UHD / Les Goonies, réalisé par Richard Donner

LES GOONIES (The Goonies) réalisé par Richard Donner, disponible en Édition Collector – 4K Ultra HD + Blu-ray + Goodies le 16 septembre 2020 chez Warner Bros. Entertainment France.

Acteurs : Sean Astin, Josh Brolin, Jeff Cohen, Corey Feldman, Martha Plimpton, Jonathan Ke Quan, Kerri Green, Joe Pantoliano, Robert Davi, Anne Ramsey, John Matuszak…

Scénario : Chris Columbus d’après une histoire originale de Steven Spielberg

Photographie : Nick McLean

Musique : Dave Grusin

Durée : 1h50

Année de sortie : 1985

LE FILM

Avec leurs amis, Choco, Data et Bagou, Mikey et Brand Walsh forment la bande des Goonies. Mais la maison de leurs parents va être saisie et les deux frères vont devoir quitter le quartier et leurs copains. En fouillant dans le grenier familial, ils font une découverte qui leur rend l’espoir : une carte de pirate indiquant l’emplacement d’un trésor. Le découvrir empêcherait la saisie de la maison.

Tout le monde ou presque connaît Mikey, Brand, Choco, Bagou, Andy, Steph, Data, mais aussi les Fratelli, la mère et ses trois rejetons, Jake, Francis et Lotney, alias Sinok. C’est un film doudou, celui que vous sortez de votre trousse à pharmacie quand vous n’allez pas bien, celui qui vous fait un petit truc dans le ventre quand vous entendez la chanson The Goonies ‘R’ Good Enough de Cyndi Lauper ou le thème principal de Dave Grusin, celui qui vous ramène à votre propre enfance quand vous regardiez le film sur La Cinq et que vous refaisiez des scènes avec vos potes dans la cour de récré. Les GooniesThe Goonies a déjà 35 ans et demeure l’une des plus grandes aventures créées pour les enfants (les petits comme les grands que nous sommes désormais), par un trio magique, Richard Donner à la mise en scène, Steven Spielberg à la production (mais également auteur de l’histoire originale et même réalisateur de seconde équipe) et Chris Colombus au scénario. Il en résulte un chef d’oeuvre miraculeux qui a marqué plusieurs générations de spectateurs, qui continue à faire de nouveaux adeptes, qui passe les années (les décennies) sans prendre de rides et qui reste emblématique des productions Amblin des années 1980. Et c’est un immense bonheur absolu de se laisser entraîner chaque fois dans cette chasse au trésor en compagnie de cette bande de gosses qu’on a quasiment tous rêvé de rejoindre dans leurs péripéties.

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Test 4K Ultra-HD / Les Charnelles, réalisé par Claude Mulot

LES CHARNELLES réalisé par Claude Mulot, disponible en édition 4K Ultra HD + Blu-ray le 13 juillet 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Anne Libert, Francis Lemonnier, Patrick Penn, Barbara Sommers, Georges Guéret, Karin Meier, Katia Tchenko, Robert Lombard…

Scénario : Claude Mulot, Jean-Paul Guibert

Photographie : Jacques Assuerus

Musique : Eddie Vartan

Durée : 1h27

Année de sortie : 1974

LE FILM

Benoît, un fils de « bonne famille » est violent, impuissant et voyeur. Traumatisé depuis son enfance par une belle-mère exhibitionniste et un père insensible, le jeune homme bascule peu à peu dans la folie jusqu’à commettre l’irréparable.

Lors de notre chronique consacrée à l’édition 4K UHD de La Rose écorchée, nous avions présenté Claude Mulot ainsi : Nourri au cinéma de genre, cinéphage, le réalisateur Claude Mulot (1942-1986) aura réussi à marquer les spectateurs passionnés par les films Bis en une poignée de longs métrages d’exploitation. Egalement connu sous le pseudonyme Frédéric Lansac (nom repris du personnage principal de La Rose écorchée) par les plus polissons d’entre nous avec ses œuvres intitulées Les Charnelles (1974), Le Sexe qui parle (1975) ou bien encore La Femme-objet (1981) avec la sublimissime Marilyn Jess, Claude Mulot démarre sa carrière en 1968 avec la comédie coquine Sexyrella. Mais c’est en 1970 qu’il signe ce qui restera son chef d’oeuvre, La Rose écorchée, un film d’épouvante imprégné de l’oeuvre de Georges Franju, Les Yeux sans visage, mais aussi du cinéma gothique transalpin et même des opus de la Hammer. Sans oublier une petite touche de Psychose d’Alfred Hitchcock. Merveille visuelle et animée par un amour incommensurable pour le septième art, La Rose écorchée est aujourd’hui considérée comme une pierre angulaire du cinéma de genre hexagonal, qui a aussi révélé une magnifique comédienne, Annie Duperey. Le scénariste et complice de Max Pécas sur le très beau Je suis une nymphomane (1971), puis sur les films estampillés « Dimanche soir sur M6 » Embraye bidasse… ça fume (1978), On est venu là pour s’éclater (1979), Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu (1980) et On se calme et on boit frais à Saint-Tropez (1987) a toujours continué sur sa lancée du cinéma de genre, notamment avec le remarquable La Saignée (1971), étonnant thriller dramatique, percutant, sombre, pessimiste, où le cinéaste confirmait sa virtuosité. En 1973, changement de cap vers la comédie d’aventures, Profession : aventuriers. C’est l’année suivante que Claude Mulot devient Frédéric Lansac pour réaliser Les Charnelles ou Les Émotions secrètes d’un jeune homme de bonne famille, drame très érotique situé à mi-chemin entre l’étude de mœurs et psychologique qu’affectionnait le cinéaste, et le cinéma pornographique qu’il abordera frontalement peu de temps après. C’est un film qui a le cul entre deux chaises, ou filmé plein cadre quand les jolies demoiselles se trémoussent, se déshabillent ou copulent sur le même (et excellent) thème musical du génial Eddie Vartan. Les Charnelles demeure une curiosité puisque bien que répondant au cahier des charges (ou « décharge » c’est selon) du cinéma érotique alors en plein boum, les personnages, notamment celui campé par le très bon Francis Lemmonier ne sont pas oubliés ou vides, mais toujours ambigus et intéressants. Le parfait équilibre entre le cinéma d’auteur (parfois à la limite de l’expérimental lors de la baise psychédélique) et le pur cinéma d’exploitation en quelque sorte.

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Test 4K Ultra-HD / Les Week-ends maléfiques du Comte Zaroff, réalisé par Michel Lemoine

LES WEEK-ENDS MALÉFIQUES DU COMTE ZAROFF réalisé par Michel Lemoine, disponible en édition 4K Ultra HD + Blu-ray le 13 juillet 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Michel Lemoine, Nathalie Zeiger, Howard Vernon, Joëlle Coeur, Martine Azencot, Stéphane Lorry, Robert de Laroche, Sophie Grynholc…

Scénario : Michel Lemoine

Photographie : Philippe Théaudière

Musique : Guy Bonnet

Durée : 1h25

Année de sortie : 1974

LE FILM

D’apparence affable, Boris Zaroff est un homme d’affaires passablement tourmenté, héritier d’une lignée d’aristocrates décadents. Zaroff vit dans le domaine ancestral en compagnie de son fidèle majordome, Karl. Lié par un pacte, le serviteur joue les rabatteurs pour son maître, ramenant de magnifiques jeunes femmes au château. Celles-ci seront bientôt les victimes des pulsions sadiques de Zaroff, en proie à de terribles visions où il se voit tourmenté par le fantôme d’une femme qui fut autrefois la maîtresse de son père. Seuls ses jeux pervers l’empêchent de plonger définitivement dans la folie… Jusqu’à quand ?

Comédien et réalisateur, Michel Lemoine (1922-2013) s’est distingué dans les années 1970-1980 avec des films aux titres évocateurs tels que Les Chiennes / Le Manoir aux louves, Viens, je suis chaude, Cuissardes, Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant, Langues profondes, Alice… tu glisses, Prenez moi !, Ardeurs perverses, L’été les petites culottes s’envolent, Slips fendus et porte-jarretelles. Un beau programme quoi. Passionné par le cinéma de genre, il est d’ailleurs apparu devant les caméras de Duccio Tessari (Una voglia da morire, 1964), Mario Bava (Arizona Bill, 1964), Antonio Margheriti (I criminali della galassia et I diafanoidi vengono da Marte, sortis en 1966), Sergio Sollima (Agent 3S3, massacre au soleil, 1965) et Jesús Franco (Les Yeux verts du diable, 1968), Michel Lemoine se distingue dans le genre érotique. José Bénazéraf (1922-2012) sera d’ailleurs un catalyseur dans sa carrière puisqu’il le dirigera dans L’Éternité pour nous / Le Cri de la chair (1962), Le Concerto de la peur / La Drogue du vice (1963) et Joe Caligula (1966). Il se décide à passer lui-même derrière la caméra. Pour son premier coup d’essai, Comme il est court le temps d’aimer (1970), il n’est pas crédité à la mise en scène, au même titre que son confrère Jean-François Davy, et le film sera signé Pier A. Caminnecci. En revanche, Les Désaxées (1972) est officiellement sa première réalisation, largement inspirée de sa propre vie, film dans lequel il donne la réplique à son épouse Janine Reynaud. Après s’être fait la main (et quelques nanas à l’écran), Michel Lemoine peut enfin mettre en route le film fantastique qu’il avait longtemps imaginé, Les Week-ends maléfiques du Comte Zaroff, connu sous le titre Sept filles pour un sadique, et Seven Women for Satan pour son exploitation internationale. Tourné entre Les Petites Saintes y touchent, également connu sous le titre Jeunes filles en extase (1974) et Tire pas sur mon collant (1978), l’érotisme possède une place prépondérante dans cette série B tournée en 13 jours avec un budget dérisoire, mais l’ensemble se tient car irrigué par un amour contagieux pour l’épouvante avec quelques scènes bien gratinées où le sang coule sur les poitrines des belles donzelles, toujours prêtes à tomber sous le charme de ce mystérieux Boris Zaroff.

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Test 4K Ultra-HD / Gwendoline, réalisé par Just Jaeckin

GWENDOLINE réalisé par Just Jaeckin, disponible en édition 4K Ultra HD + Blu-ray le 13 juillet 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Tawny Kitaen, Brent Huff, Zabou Breitman, Bernadette Lafont, Jean Rougerie, Roland Amstutz, Stanley Capoul, André Julien…

Scénario : Just Jaeckin

Photographie : André Domage

Musique : Pierre Bachelet

Durée : 1h45

Année de sortie : 1984

LE FILM

Décidée à retrouver son père disparu, parti en quête d’un papillon rare, Gwendoline se lance à sa recherche avec l’aide de Beth, sa demoiselle de compagnie. Parvenues dans un port malfamé de Chine, les deux jeunes femmes sont kidnappées par des truands, puis libérées par un aventurier nommé Willard. Ce dernier accepte alors d’accompagner Gwendoline et Beth dans un long périple qui les conduira jusqu’à la mystérieuse contrée de Yik-Yak. Là-bas, au cœur d’un volcan, une reine cruelle et tyrannique dirige d’une main de fer une armée d’amazones…

Just Jaeckin. Quand on évoque ce réalisateur, les spectateurs et cinéphiles pensent immédiatement à son triomphe international, Emmanuelle, son premier long métrage sorti en 1974. Cette adaptation du roman d’Emmanuelle Arsan aura rassemblé près de neuf millions spectateurs sur plusieurs années rien que sur le sol français et aurait amassé près de cent millions de dollars à travers le monde. Difficile de s’en remettre et surtout de trouver d’autres sujets pour se démarquer d’un genre qui a fait de vous un cinéaste en vue ou au contraire un paria. Né en 1940, Just Jaeckin aura beau devenir l’un des réalisateurs de publicités les plus prolifiques, son nom restera à jamais lié au cinéma érotique, avec également Histoire d’O (1975), Madame Claude (1977) et L’Amant de Lady Chatterley (1981) pour lequel il retrouvait Sylvia Kristel. S’ils sont complètement méconnus en France, Le Dernier Amant romantique (1978) et Girls (1980) lui permettaient de s’éloigner de l’érotisme pur jus et de mettre en exergue une sensibilité que certains diront inattendue. Dans sa filmographie, Collections privées (1979) demeure à part car constitué de trois sketches, un réalisé par Just Jaeckin, les deux autres par Walerian Borowczyk et Shûji Terayama. Le cinéaste livre en 1984 son dernier opus cinématographique à ce jour, Gwendoline. Comédie d’aventure avec quelques touches coquines et teintée d’action, cette libre adaptation de la bande dessinée fétichiste Adventures of Sweet Gwendoline de John Willie reste un immense divertissement dans lequel Just Jaeckin démontre tout ce qu’il a sous le capot. Comme s’il était enfin débarrassé de l’étiquette « metteur en scène d’Emmanuelle », le réalisateur se permet les plus grandes et les plus belles folies, avec une légèreté et une insouciance absolument jubilatoires. Injustement qualifié de nanar par une partie des spectateurs, Gwendoline est pourtant une série B de luxe à la mise en scène élégante, aux décors dingues et soignés, au rythme soutenu et qui assume totalement son côté nawak, surtout durant la dernière partie où Just Jaeckin ose et expérimente au risque d’en décontenancer plus d’un. Le spectateur qui acceptera d’emblée le postulat de départ, se laissera facilement entraîner dans ces quelques aventures étonnantes et imprévisibles où se démarquent notamment Zabou Breitman, qui vole la vedette et participe à la belle réussite de Gwendoline.

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