Test Blu-ray / Les Mille et une nuits, réalisé par Mario Bava & Henry Levin

LES MILLE ET UNE NUITS (Le Meraviglie di Aladino) réalisé par Henry Levin & Mario Bava, disponible en combo Blu-ray+DVD depuis le 17 août 2022 chez Studiocanal

Acteurs : Donald O’Connor, Noëlle Adam, Terence Hill, Michèle Mercier, Vittorio De Sica, Aldo Fabrizi, Fausto Tozzi, Raymond Bussières, Milton Reid…

Scénario : Silvano Reina, Francesco Prosperi, Pierre Véry, Luther Davis & Marco Vicario, d’après une histoire originale de Stefano Strucchi & Duccio Tessari

Photographie : Tonino Delli Colli

Musique : Angelo Lavagnino

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1961

LE FILM

Aladin, jeune homme espiègle vivant auprès de sa mère, reçoit de cette dernière une petite lampe dont il découvre, alors qu’il est en train de semer la pagaille dans son quartier, qu’un bon génie s’y cache, susceptible d’exaucer trois vœux pour lui. Rêvant au-delà de sa condition et refusant constamment les avances de son amie d’enfance Djalma, Aladin tente par tous les moyens de se rendre au mariage du prince Moluk avec la fille du Sultan tandis que le grand Vizir complote dans l’ombre pour s’emparer du pouvoir.

L’Italie nous a habitués, via ses péplums, à des adaptations très libres des légendes de sa propre Antiquité. Les États-Unis nous ont habitués, de leur côté, à des adaptations très – très ! – libres de tout et n’importe quoi. Lorsque les deux cultures font chorus, via deux coréalisateurs, pour adapter la légende d’Aladin et de sa lampe magique tirée des Mille et Une Nuits, on est en droit d’imaginer le plus improbable – et on aura raison ! Débutant dans la mise en scène sur Cry of the Werewolf à l’époque où la Columbia marchait sur les plates-bandes d’Universal, le prolifique Henry Levin a une quinzaine d’années de carrière et déjà une quarantaine de films à son actif lorsqu’il travaille sur ce drôle d’Aladin. Technicien multi-usages rompu à l’adaptation littéraire (notamment d’Alexandre Dumas, plusieurs fois), habitué aux univers noirs, épiques ou sautillants (les musicals The Petty Girl et The Farmer Takes a Wife – remake chanté du film de Victor Fleming qui vit Henry Fonda faire ses débuts à l’écran), adepte des formats décomplexés et fantaisistes (Cornel Wilde a joué pour lui le fils de Robin des Bois), Levin vient alors de boucler la comédie romantique Where The Boys Are et surtout, l’année précédente, une autre adaptation de prestige, dans une version familiale et spectaculaire : celle du Voyage au Centre de la Terre de Jules Verne, grand succès populaire. Dans la foulée de ces Mille et Une Nuits – au titre français si ambitieux en comparaison du projet lui-même –, le cinéaste récidivera avec l’expérience collaborative pour The Wonderful World of the Brothers Grimm en Cinérama (George Pal dirigeant cette fois-ci les séquences les plus intéressantes).

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Test Blu-ray / L’Appel de la forêt, réalisé par Ken Annakin

L’APPEL DE LA FORÊT (The Call of the Wild) réalisé par Ken Annakin, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 20 mai 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Charlton Heston, Michèle Mercier, Raimund Harmstorf, George Eastman, Maria Rohm, Juan Luis Galiardo, Sancho Gracia, Friedhelm Lehmann…

Scénario : Peter Welbeck, Wyn Wells, Peter Yeldham, Federico De Urrutia & Hubert Frank, d’après le roman de Jack London

Photographie : John Cabrera

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h40

Année de sortie : 1972

LE FILM

A la fin du 19e siècle, au Canada, la ruée vers l’or bat son plein et les centaines de prospecteurs venus chercher fortune ont besoin de chiens de traîneaux pour se rendre sur les sites enneigés du Klondike. L’un de ces chiens est Buck, un animal volé et vendu à John Thornton. Ensemble, l’homme et l’animal vont affronter mille dangers…

De toutes les adaptations de L’Appel de la forêt, roman de Jack London publié en 1903 et dans lequel l’écrivain s’inspirait de sa propre expérience de la ruée vers l’or, celle de Ken Annakin (1914-2009) est sans nul doute la plus fidèle au livre original. Il s’agit d’ailleurs de la quatrième transposition de l’ouvrage avec lequel Jack London allait connaître son premier véritable succès critique et commercial, après deux films muets éponyme, le premier réalisé par D.W. Griffith en 1908, le second par Fred Jackman et produit par Hal Roach en 1923, puis le long-métrage – également du même nom – de William A. Wellman, mis en scène en 1935, avec Clark Gable. Pour le 70e anniversaire du livre, la France, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie, l’Espagne et la Norvège s’associent pour monter une nouvelle version cinématographique de The Call of the Wild, qui dans le coeur des spectateurs comme dans celui des passionnés du romancier, restera la plus marquante. Quasiment un demi-siècle après sa sortie, L’Appel de la forêt demeure un modèle du film d’aventure pour toute la famille (même si certaines séquences peuvent surprendre par leur brutalité), grâce à l’investissement toujours impressionnant de Charlton Heston, merveilleux dans la peau de John Thornton, à la magnificence des paysages naturels et à l’intense émotion qui se dégage de cette amitié entre un homme et son chien.

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Test 4K UHD / Les Trois Visages de la peur, réalisé par Mario Bava

LES TROIS VISAGES DE LA PEUR (I tre volti della paura) réalisé par Mario Bava, disponible en Blu-ray et combo Blu-ray – 4K UHD chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Michèle Mercier, Lidia Alfonsi, Boris Karloff, Susy Andersen, Jacqueline Pierreux, Milly Monti, Gustavo De Nardo, Mark Damon, Massimo Righi…

Scénario : Marcello Fondato, Alberto Bevilacqua & Mario Bava

Photographie : Ubaldo Terzano

Musique : Roberto Nicolosi

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Le film est composé de trois sketches qui, chacun, mettent en scène une situation horrifique. Trois histoires :

«Le Téléphone». Rosy, une prostituée, décroche le téléphone. Au bout du fil, une voix mystérieuse lui annonce qu’elle va bientôt mourir. Les appels se succèdent et Rosy, désemparée, ne sait pas si elle doit croire les dires de cette voix d’outre-tombe.

«Les Wurdalaks». Vladimir d’Urfe, un voyageur, parcourt à cheval une campagne slave d’un autre siècle. Il tombe sur le cadavre d’un homme, le coeur transpercé par une épée.

«La Goutte d’eau». Miss Chester, une infirmière, est appelée en pleine nuit dans la demeure d’une malade qui vient de mourir. Alors que l’orage gronde, elle fait la toilette de la défunte et lui subtilise la bague qu’elle a au doigt…

De l’avis de ses très nombreux admirateurs à travers le monde, Les Trois visages de la peurI Tre Volti Della Paura (ou Black Sabbath pour son exploitation anglo-saxonne) est le meilleur long-métrage réalisé par Mario Bava (1914-1980). Si cela restera forcément sujet à débat, ce film à sketches demeure sans aucun doute la pièce centrale de sa filmographie, celle à travers laquelle le cinéaste bifurque définitivement vers le genre horrifique dont il deviendra l’un des maîtres absolus et définitifs. Les Trois visages de la peur, c’est comme qui dirait le rond-point de la carrière du réalisateur, où Mario Bava profite de ses trois segments pour théoriser l’épouvante au cinéma, à travers trois approches et ambiances distinctes, et pourtant imbriquées et évidentes. Trois ans après Le Masque du démonLa Maschera del demonio, le film pour lequel il était pour la première fois crédité au générique et seul aux manettes, le maestro s’impose en cette année 1963 avec trois œuvres qui reflètent le tournant de sa carrière avec La Fille qui en savait tropLa Ragazza che sapeva troppo, Les Trois visages de la peur, puis Le Corps et le FouetLa Frusta e il corpo. Le gore, le giallo, le thriller moderne transalpin apparaissent et se lieront l’année suivante dans le « capolavoro » Six femmes pour l’assassinSei donne per l’assassino. C’est dire l’importance des Trois visages de la peur, non seulement dans le cinéma italien, mais aussi et surtout dans le genre horrifique au cinéma !

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Test Blu-ray / Les Monstres, réalisé par Dino Risi

LES MONSTRES (I Mostri) réalisé par Dino Risi, disponible en DVD et Blu-ray le 15 octobre 2020 chez LCJ Editions.

Acteurs : Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Michèle Mercier, Lando Buzzanca, Marisa Merlini, Rika Dialina…

Scénario : Agenore Incrocci, Furio Scarpelli, Elio Petri, Dino Risi, Ettore Scola, Ruggero Maccari

Photographie : Alfio Contini

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Dix-neuf sketches, souvent féroces, sur les petites bassesses de tous les jours interprétés avec vigueur par Vittorio Gassman et Hugo Tognazzi.

Les MonstresI Mostri (1963) est l’un des films les plus célèbres de l’immense et prolifique réalisateur Dino Risi (1916-2008), le maître incontesté de la comédie italienne. Tour à tour médecin, psychiatre, journaliste, puis devenu metteur en scène presque par hasard, le mythique cinéaste du Fanfaron, Parfum de femme et Il Vedovo signe avec Les Monstres l’une des meilleures comédies italiennes de l’âge d’or du genre. Observateur implacable de ses contemporains, pourfendeur des travers de son époque, le réalisateur laisse libre cours à sa verve satirique. En une vingtaine de « tableaux », le cinéaste croque une humanité dont la bêtise n’a d’égale que la cruauté. Se défendant de faire du cinéma militant, le réalisateur transalpin n’épargne personne et toutes les couches sociales sont touchées, de gauche comme de droite, de la grande bourgeoisie au prolétariat. Cinéaste humaniste mais profondément ironique, considéré comme le plus pessimiste des réalisateurs italiens – « tout est grave mais rien n’est sérieux » disait-il – et qui se sert de la puissance du cinéma populaire pour lancer des débats après la projection, Dino Risi, doctorant en psychologique, donne à réfléchir sur les relations humaines dans la société italienne contemporaine, après le boom économique. Les Monstres reste l’une des plus grandes références du film à sketches (qui sont d’ailleurs de qualité et de durée inégales), genre que le cinéaste retrouvera en 1969 dans Une poule, un train… et quelques monstres, en 1971 dans Moi, la femme et en 1973 dans Le Sexe fou – Sessomatto. Enfin, le film est un véritable festival porté par deux autres « monstres », mais du cinéma cette fois, Vittorio Gassman et Ugo Tognazzi.

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