Test Blu-ray / Le Seigneur de la guerre, réalisé par Franklin J. Schaffner (édition 2023)

LE SEIGNEUR DE LA GUERRE (The War Lord) réalisé par Franklin J. Schaffner, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 15 juin 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charlton Heston, Richard Boone, Rosemary Forsyth, Maurice Evans, Guy Stockwell, Niall MacGinnis, James Farentino, Henry Wilcoxon…

Scénario : John Collier & Millard Kaufman, d’après la pièce de Leslie Stevens

Photographie : Russell Metty

Musique : Jerome Moross

Durée : 2h01

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Dans la Normandie du XI° siècle, le chevalier Chrysagon de la Cruex reçoit un fief avec pour mission de son suzerain normand, le duc de Gent, de le défendre contre les invasions de barbares. Lors d’une chasse, il remarque une belle jeune femme du village sur le point de se marier. Il apprend peu après que de vieilles coutumes païennes, toujours respectées dans le village, accordent le droit au seigneur de passer la nuit de noces avec la jeune épousée…

C’est un film étrange, qui n’a pas eu de succès à sa sortie et qui demeure d’ailleurs encore aujourd’hui méconnu. Le Seigneur de la guerreThe War Lord est pourtant réalisé par Franklin J. Schaffner et interprété par Charlton Heston. Peu diffusé à la télévision, ce drame historique pour lequel la star s’est battue plusieurs années pour le concrétiser n’a eu de cesse d’être redécouvert par les cinéphiles et surtout réévalué. Si le projet a quelque peu muté en raison des studios frileux qui voulaient miser sur les scènes d’action, bien plus intéressantes et vendeuses selon eux que les personnages et les enjeux dramatiques que Charlton Heston voulait mettre en avant, Le Seigneur de la guerre parvient à trouver cet équilibre pour contenter les deux partis. La première heure se concentre sur Chrysagon et ses hommes, sur le dilemme moral du protagoniste, sur son désir de rédemption, tandis que la seconde laisse place à une succession quasiment ininterrompue de séquences de batailles. The War Lord peut donc apparaître comme un film malade comme le définissait François Truffaut, qui laisse souvent entrapercevoir celui que sa tête d’affiche avait à l’esprit depuis longtemps, mais qui a dû se plier aux desiderata d’Universal Pictures, trop heureux de bénéficier d’une belle et grosse production avec Ben-Hur, le Cid et le Major Dundee ! Indéniablement à réhabiliter.

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Test 4K UHD / On l’appelait Milady, réalisé par Richard Lester

ON L’APPELAIT MILADY (The Four Musketeers: Milady’s Revenge) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…

Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : David Watkin

Musique : Lalo Schifrin

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

D’Artagnan, enfin devenu mousquetaire comme ses trois amis, fait aux côtés de l’armée royale le siège de La Rochelle, tenue par les protestants. Sa chère Constance, servante diligente d’Anne d’Autriche, a été enlevée par Richelieu. Celui-ci complote pour faire assassiner le duc de Buckingham, doublement coupable à ses yeux puisqu’il est aimé de la reine et se prépare à secourir les assiégés. Les quatre inséparables se sont donné pour mission de le sauver, et surtout de retrouver Constance Bonacieux. Mais Milady de Winter, la plus belle et la plus dangereuse des espionnes du cardinal, a juré de la faire mourir, ainsi que d’Artagnan…

On reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée, on retrouve les mêmes et on recommence. Enfin presque, pas tout à fait. Nous rappellerons juste qu’à la base, Les Trois Mousquetaires et On l’appelait Milady ne devaient faire qu’un seul et même film de 3h30, mais qu’en raison d’une date de sortie avancée, les Salkind ont décidé de scinder le récit en deux parties, sans en avertir les comédiens. Ainsi, The Three Musketeers allait rencontrer un immense succès aux États-Unis et en Angleterre surtout, moins dans nos contrées, alors que Raquel Welch et d’autres de ses camarades intentaient un procès aux producteurs, n’ayant été payés que pour un long-métrage. Six mois plus tard sort donc sur les écrans The Four Musketeers: Milady’s Revenge, évidemment toujours réalisé par Richard Lester, qui entre les deux volets avait eu le temps d’emballer le génial Terreur sur le BritannicJuggernaut. Cependant, cette « suite » n’est pas du même acabit que Les Trois Mousquetaires et possède un ton plus sérieux, voire grave, même si l’humour est encore au rendez-vous, mais de façon beaucoup plus retenue. Les affrontements sont plus secs et brutaux, la violence assez frontale, l’émotion présente et ce grâce à la magnifique performance du grand Oliver Reed, bouleversant dans le rôle d’Athos, rôle central de cet épisode avec le personnage de Milady, magistralement campé par Faye Dunaway, tandis que D’Artagnan apparaît en retrait. Au final, les deux opus se complètent parfaitement, mais on peut avoir une nette préférence pour le second, sans doute plus riche et attachant.

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Test 4K UHD / Les Trois Mousquetaires, réalisé par Richard Lester

LES TROIS MOUSQUETAIRES (The Three Musketeers) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…

Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : David Watkin

Musique : Michel Legrand

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Arrivant à Paris de sa Gascogne natale, le jeune d’Artagnan parvient à entrer dans le fameux régiment des Mousquetaires du roi Louis XIII. Il se lie d’amitié avec trois d’entre eux : Athos, Porthos et Aramis et deviendront inséparables. Sa logeuse, Constance Bonacieux, dont il est tombé amoureux, est aussi la confidente de la reine Anne d’Autriche. C’est ainsi qu’il sera mêlé à l’intrigue des ferrets que la reine a donnés à son amant, le duc de Buckingham. Déjouant les pièges de Milady de Winter et du comte de Rochefort, les âmes damnées du cardinal de Richelieu, il sauvera l’honneur de la reine.

Le cinéma n’a pas tardé pour s’emparer du roman d’Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, initialement publié en feuilleton dans le journal Le Siècle en 1844, puis édité la même année en volume, puisque la première adaptation date de 1903 et nous la devons au maître Georges Méliès, film aujourd’hui perdu…Le magicien y reviendra six ans plus tard (Le Mousquetaire de la reine), tout comme son compatriote Max Linder, qui pour le coup tournera sa version, L’Étroit Mousquetaire (1922), outre-Atlantique. Impossible de lister les versions qui suivront, en Italie, aux États-Unis (dont une avec Douglas Fairbanks), au Mexique, etc…les plus célèbres demeurent sans doute celle de 1948 de George Sidney, avec Gene Kelly, Lana Turner, Vincent Price, Van Heflin et Angela Lansbury, celle de 1953 d’André Hunebelle avec Georges Marchal et Bourvil, sans oublier celle de 1961, mise en scène par Bernard Borderie avec Gérard Barray, Mylène Demongeot, Georges Descrières et Guy Delorme, inoubliable en comte de Rochefort. En 1973, les français ont été un peu plus frileux avec Les Trois MousquetairesThe Three Musketeers (seulement 629.000 entrées), emballé cette fois par Richard Lester, prestigieuse production qui réunissait pourtant une distribution quatre étoiles, avec Michael York (D’Artagnan), Oliver Reed (Athos), Richard Chamberlain (Aramis), Frank Finlay (Porthos), Faye Dunaway (Milady), Raquel Welch (Constance Bonacieux), Geraldine Chaplin (Anne d’Autriche), Jean-Pierre Cassel (Louis XIII), Christopher Lee (Rochefort) et Charlton Heston (Richelieu). Entièrement tourné en Espagne, Les Trois Mousquetaires devait à l’origine être une fresque de plus de 3h30, comprenant un entracte. Mais la famille de producteurs Salkind (Alexander, Ilya et Michael) a préféré la scinder en deux films, sans en avertir les comédiens, ce qui allait entraîner quelques procès. Coup de chance pour les Salkind, la première partie est un immense succès international, assurant un doublé l’année suivante pour On l’appelait MiladyThe Four Musketeers: Milady’s Revenge. Le premier volet s’avère une redoutable et irrésistible comédie pour toute la famille, menée à cent à l’heure et portée par un casting d’exception. Si les scènes d’affrontement ont pris du plomb dans l’aile, le scénario de George MacDonald Fraser a su reprendre les ingrédients principaux du livre original et en restitue l’âme, notamment à travers de succulents dialogues. De grands numéros d’acteurs, beaucoup d’humour, du panache, de l’aventure, on en redemande.

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Test Blu-ray / La Fièvre de l’or, réalisé par Charlton Heston

LA FIÈVRE DE L’OR (Mother Lode) réalisé par Charlton Heston, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 3 janvier 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Nick Mancuso, Charlton Heston, Kim Basinger, John Marley, Dale Wilson…

Scénario :  Fraser C. Heston

Photographie : Richard Leiterman

Musique : Kenneth Wannberg

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

Deux jeunes aventuriers se lancent à la recherche de leur ami disparu dans une forêt de Colombie britannique et se retrouvent à la merci d’un vieux mineur écossais fou, prêt à tout pour sauvegarder son or…

Voilà, c’est sur ce pitch que le monstre Charlton Heston décide de repasser derrière la caméra, dix ans après le bide colossal de son premier coup d’essai, le pourtant impressionnant Antoine et Cléopâtre. Pourquoi ce sujet l’a-t-il incité à renouveler l’expérience ? Tout simplement parce que le scénario de La Fièvre de l’orMother Lode (littéralement le « filon-mère ») est écrit par son propre fils, Fraser C. Heston, qui venait de signer l’histoire de La Fureur sauvageThe Mountain Men de Richard Lang, avec le sieur Charlton comme tête d’affiche. Voulant probablement donner un nouveau coup de pouce au fiston, celui qui a été au cinéma Marc Antoine, Buffalo Bill, Moïse, Andrew Jackson, Michel-Ange, Richelieu et Henri VIII essaye de mettre en valeur le boulot du rejeton à travers une mise en scène pas inintéressante, au cadre large soigné, une élégance au service d’un récit étrange et qui a tendance à partir dans tous les sens. Complètement méconnu dans la carrière de Charlton Heston, qui s’octroie aussi l’un des rôles principaux, même s’il n’apparaît qu’au bout de la première demi-heure, La Fièvre de l’or est une véritable curiosité, qui démarre comme un grand film d’aventure et qui bifurque dans le survival proche de l’épouvante.

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Test Blu-ray / Le Cid, réalisé par Anthony Mann

LE CID (El Cid) réalisé Anthony Mann, disponible en Combo Blu-ray + DVD – Édition Limitée le 16 février 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Charlton Heston, Sophia Loren, Raf Vallone, Geneviève Page, John Fraser, Gary Raymond, Hurd Hatfield, Massimo Serato…

Scénario : Philip Yordan, Fredric M. Frank & Ben Barzman

Photographie : Robert Krasker

Musique : Miklós Rózsa

Durée : 3h

Date de sortie initiale : 1961

LE FILM

L’Espagne est presque entièrement aux mains des Maures du sultan Ben Youssouf. Seuls les petits royaumes d’Aragon et de Léon résistent encore. Don Rodrigue, jeune chevalier castillan, multiplie les exploits, au point que ses ennemis eux-mêmes l’appellent le Cid, le seigneur. Pour avoir fait grâce à des princes arabes vaincus, Rodrigue est accusé de trahison par le père de sa bien-aimée, don Gormaz. Au cours du duel les opposant, Rodrigue blesse à mort don Gormaz, qui fait jurer à sa fille Chimène qu’elle le vengera. Partagée entre son amour pour Rodrigue et sa promesse, Chimène choisit de tenir parole…

En l’espace de dix ans, Charlton Heston aura interprété à l’écran le président Andrew Jackson (Le Général invincible d’Henry Levin), par ailleurs à deux reprises (Les Boucaniers d’Anthony Quinn), Buffalo Bill (Le Triomphe de Buffalo Bill de Jerry Hopper), l’explorateur William Clark (Horizons lointains de Rudolph Maté) et Moïse (Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille). Si l’on ajoute à tous ces rôles celui de Judah Ben-Hur, le comédien est devenu le spécialiste des personnages « bigger than life ». Charlton Heston est incontestablement l’une des plus grandes stars du cinéma et débarque dans les années 1960 avec Le Cid El Cid d’Anthony Mann, superproduction internationale dans laquelle il incarne Rodrigo Díaz de Vivar, dit El Cid Campeador ou simplement El Cid, chevalier mercenaire chrétien, héros de la Reconquista. Si ce dernier est évidemment peu connu en dehors des frontières espagnoles, l’occasion était trop belle pour le producteur Samuel Bronston (John Paul Jones, maître des mers de John Farrow, Le Roi des rois de Nicholas Ray), qui s’empare de ce mythe national pour mettre en route un spectacle cinématographique qui a pour vocation de concurrencer Hollywood, par l’intermédiaire de son studio installé en terre ibérique. Alors qu’il vient de réaliser les scènes du camp d’esclaves en Libye, Anthony Mann est viré du tournage de Spartacus par Kirk Douglas lui-même, producteur en plus de tenir le haut de l’affiche, qui lui reproche son manque de poigne. Samuel Bronston lui confie les rênes du Cid, de son budget conséquent et de son casting quatre étoiles, composé également de Sophia Loren, Raf Vallone, Geneviève Page et John Fraser. Considéré par maître Scorsese comme étant l’un des plus grands films épiques jamais réalisés, Le Cid est assurément l’un des longs-métrages les plus impressionnants que vous aurez l’opportunité de voir dans votre vie de cinéphile.

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Test Blu-ray / Les 55 jours de Pékin, réalisé par Nicholas Ray

LES 55 JOURS DE PÉKIN (55 Days at Peking) réalisé par Nicholas Ray, disponible en Combo Blu-ray + DVD – Édition Limitée le 20 octobre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Charlton Heston, Ava Gardner, David Niven, Flora Robson, John Ireland, Harry Andrews, Leo Genn, Robert Helpmann…

Scénario : Philip Yordan & Bernard Gordon

Photographie : Jack Hildyard

Musique : Dimitri Tiomkin

Durée : 2h36

Année de sortie : 1963

LE FILM

Pékin, 1900. La révolte des Boxers prend de l’ampleur et les autorités chinoises sont divisées : le général Jung-Lu presse l’impératrice Tzu-Hsi d’arrêter les fanatiques, tandis que le prince Tuan lui conseille de les aider à chasser les étrangers. Face à la menace de conflit, les délégations étrangères regroupées au sein du Quartier des légations organisent leur défense. Le major Matt Lewis arrive à Pékin à la tête d’un détachement chargé de protéger l’ambassade américaine. Il y rencontre la baronne Natacha Ivanoff et l’ambassadeur britannique, Sir Arthur Robertson. Le 20 juin, le siège du quartier des ambassades commence. Il durera 55 jours…

Charlton Heston, Ava Gardner, David Niven, dirigés par Nicholas Ray. Une affiche de rêve. Celle des 55 jours de Pékin55 Days at Peking, superproduction de l’année 1963, intégralement supervisée par le grand manitou Samuel Bronston (1908-1994), déjà aux commandes du Cid d’Anthony Mann et du Roi des rois King of Kings, mis en scène par Nicholas Ray (1911-1979), qui relatait librement des épisodes de la vie de Jésus-Christ dans le contexte de la Judée en révolte sous l’occupation romaine. Entièrement monté dans le but de concurrencer la télévision installée dans tous les foyers et pour attirer à nouveau les spectateurs dans les salles, Les 55 jours de Pékin est un gigantesque spectacle, qui en met plein les yeux avec ses décors, costumes et accessoires foudroyants de beauté, ses milliers de figurants, ses scènes de batailles homériques. 1963 marque la fin d’un genre, la même année que le Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz, tout un symbole, qui à l’instar de 55 Days at Peking avait connu un tournage titanesque et rocambolesque, marqué par quelques caprices de stars, de multiples reconstructions de décors, sans parler de la crise cardiaque qui allait immobiliser Nicholas Ray, obligé d’être remplacé par Andrew Marton et Guy Green. Quasiment soixante ans après sa sortie, ce véritable blockbuster demeure un vrai monument cinématographique, qui parvient à passionner les spectateurs avec un sujet pourtant délicat, car pour ainsi dire inconnu en dehors des frontières chinoises, qui emporte son audience dans un tourbillon d’images inoubliables. Une évasion, un voyage, un divertissement cinq étoiles, une fresque merveilleuse, un très grand classique inaltérable.

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Test Blu-ray / Tremblement de terre, réalisé par Mark Robson

TREMBLEMENT DE TERRE (Earthquake) réalisé par Mark Robson, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 15 juin 2021 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Charlton Heston, Ava Gardner, George Kennedy, Lorne Greene, Geneviève Bujold, Richard Roundtree, Marjoe Gortner, Barry Sullivan, Lloyd Nolan, Victoria Principal…

Scénario : George Fox & Mario Puzo

Photographie : Philip H. Lathrop

Musique : John Williams

Durée : 2h02

Date de sortie initiale: 1974

LE FILM

Lorsque le tremblement de terre le plus ravageur de tous les temps frappe le sud de la Californie, la ville de Los Angeles est rasée et tous les habitants sont touchés…

Alors que le Nouvel Hollywood est en plein essor, en 1970 surgit sur les écrans Airport, de George Seaton, un des tout premiers succès de la vague des films catastrophe de la décennie qui vient de s’ouvrir. Devant l’engouement du public pour ces spectacles, les studios s’engouffrent dans la brèche et profitent des avancées faites dans le domaine des effets spéciaux pour renforcer le réalisme de ses histoires portées chaque fois par un casting exceptionnel. L’année 1972 est marquée par le triomphe de l’extraordinaire L’Aventure du Poséidon de Ronald Neame, qui reste encore aujourd’hui l’une des plus grandes références en la matière. Mais c’est en 1974 que les spectateurs se verront offrir pas moins de quatre longs-métrages, sortis à quelques mois, voire quelques semaines d’intervalle, qui deviendront des fleurons du genre. Terreur sur le Britannic Juggernaut de Richard Lester ouvre le bal en septembre 1974, suivi de près par 747 en péril Airport 1975 de Jack Smight au mois d’octobre. La Tour infernale The Towering Inferno de John Guillermin arrive pour les fêtes de fin d’année, Universal Pictures parvient à damer le pion à son concurrent direct en sortant Tremblement de terre Earthquake trois semaines avant. Si La Tour infernale est et restera probablement pour toujours sur la première marche du podium des films catastrophe, Tremblement de terre demeure un gigantesque divertissement qui compile tous les ingrédients du genre, autrement dit une longue exposition du décor où se déroulera l’action, suivie de la présentation successive des personnages principaux (et secondaires), leurs liens (familiaux ou professionnels), leurs boulots, leurs soucis, puis la mise en place des éléments qui conduiront à la catastrophe (incendie, éruption, tornade, déluge, apocalypse, aérienne, invasion d’aliens, virus, maritime, ferroviaire…), la grosse séquence de destruction massive (qui peut être suivie par d’autres plus rapides, avant de préparer le bouquet final, ici l’effondrement d’un barrage), pour enfin se concentrer à nouveau sur nos héros. Des protagonistes qui finissent par entrer en interaction et par s’entraider, alors que rien ne les prédisposait à se rencontrer dans une situation dite normale. Dans Tremblement de terre, Charlton Heston, déjà à l’affiche d’Alerte à la bombe Skyjacked de John Guillermin et de 747 en péril, se voit à nouveau embarqué dans une nouvelle aventure du même acabit et retrouve à cette occasion l’indispensable George Kennedy, omniprésent quand quelque chose ne tourne pas rond, puisque le comédien était lui aussi présent au générique d’Airport et Airport 1975. Ava Gardner, Lorne Greene, Geneviève Bujold, Richard Roundtree, Marjoe Gortner, Barry Sullivan, Lloyd Nolan et la sublime Victoria Principal complètent la distribution de Tremblement de terre, pierre angulaire de tout un pan du cinéma américain, qui n’aura de cesse d’inspirer moult réalisateurs, à l’instar de l’allemand Roland Emmerich, qui y puisera toute la matière pour Independence Day, Godzilla, Le Jour d’après et 2012. Toujours est-il que si vous décidez de vous faire une petite rétrospective dédiée à cette thématique, Earthquake est clairement un indispensable.

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Test Blu-ray / L’Appel de la forêt, réalisé par Ken Annakin

L’APPEL DE LA FORÊT (The Call of the Wild) réalisé par Ken Annakin, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 20 mai 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Charlton Heston, Michèle Mercier, Raimund Harmstorf, George Eastman, Maria Rohm, Juan Luis Galiardo, Sancho Gracia, Friedhelm Lehmann…

Scénario : Peter Welbeck, Wyn Wells, Peter Yeldham, Federico De Urrutia & Hubert Frank, d’après le roman de Jack London

Photographie : John Cabrera

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h40

Année de sortie : 1972

LE FILM

A la fin du 19e siècle, au Canada, la ruée vers l’or bat son plein et les centaines de prospecteurs venus chercher fortune ont besoin de chiens de traîneaux pour se rendre sur les sites enneigés du Klondike. L’un de ces chiens est Buck, un animal volé et vendu à John Thornton. Ensemble, l’homme et l’animal vont affronter mille dangers…

De toutes les adaptations de L’Appel de la forêt, roman de Jack London publié en 1903 et dans lequel l’écrivain s’inspirait de sa propre expérience de la ruée vers l’or, celle de Ken Annakin (1914-2009) est sans nul doute la plus fidèle au livre original. Il s’agit d’ailleurs de la quatrième transposition de l’ouvrage avec lequel Jack London allait connaître son premier véritable succès critique et commercial, après deux films muets éponyme, le premier réalisé par D.W. Griffith en 1908, le second par Fred Jackman et produit par Hal Roach en 1923, puis le long-métrage – également du même nom – de William A. Wellman, mis en scène en 1935, avec Clark Gable. Pour le 70e anniversaire du livre, la France, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie, l’Espagne et la Norvège s’associent pour monter une nouvelle version cinématographique de The Call of the Wild, qui dans le coeur des spectateurs comme dans celui des passionnés du romancier, restera la plus marquante. Quasiment un demi-siècle après sa sortie, L’Appel de la forêt demeure un modèle du film d’aventure pour toute la famille (même si certaines séquences peuvent surprendre par leur brutalité), grâce à l’investissement toujours impressionnant de Charlton Heston, merveilleux dans la peau de John Thornton, à la magnificence des paysages naturels et à l’intense émotion qui se dégage de cette amitié entre un homme et son chien.

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Test Blu-ray / Antoine et Cléopâtre, réalisé par Charlton Heston

ANTOINE ET CLÉOPÂTRE (Antony and Cleopatra) réalisé par Charlton Heston, disponible en DVD et Blu-ray le 16 février 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Charlton Heston, Hildegard Neil, Eric Porter, John Castle, Fernando Rey, Carmen Sevilla, Juan Luis Galiardo, Freddie Jones…

Scénario : Federico De Urrutia & Charlton Heston, d’après l’oeuvre de William Shakespeare

Photographie : Rafael Pacheco

Musique : John Scott

Durée : 2h28

Année de sortie : 1972

LE FILM

Après la mort de Jules César, Marc-Antoine hérite d’une partie de l’empire romain, dont l’Égypte. Las de la guerre, il tombe sous le charme de Cléopâtre. Mais les affaires de l’État le rappellent à Rome. Lorsque Marc-Antoine se marie avec la sœur de son rival Octave, Cléopâtre est furieuse et fait tout pour regagner son cœur.

C’est un film personnel, une œuvre qui lui tenait à coeur depuis très longtemps et qui a enfin pu voir le jour. Toute sa vie, Charlton Heston (1923-2008) a été habité par la pièce de William Shakespeare, Antoine et Cléopâtre. Le rôle de Marc Antoine est d’ailleurs l’un des plus importants de sa carrière de comédien, puisqu’il l’aura interprété à trois reprises au cinéma, dans son premier film Julius Cæsar (1950) de David Bradley, la même année que La Main qui vengeDark City de William Dieterle, personnage qu’il interprétera à nouveau vingt ans plus tard dans Jules CésarJulius Cæsar (1970) de Stuart Burge, avant de l’incarner une dernière fois dans Antoine et Cléopâtre Antony and Cleopatra, qu’il réalisera lui-même et dont il signera l’adaptation, en respectant scrupuleusement le texte original, tout en réorganisant les séquences. Mais bien plus loin dans le temps, l’acteur, qui n’était pas encore apparu à l’écran, avait déjà triomphé à Broadway dans la pièce Antoine et Cléopâtre. Autant dire qu’au-delà des monuments qui jalonnent son immense filmographie, à l’instar de Sous le plus grand chapiteau du monde The Greatest Show on Earth (1952) et Les Dix CommandementsThe Ten Commandments (1956) de Cecil B. DeMille, La Soif du malTouch of Evil (1958) d’Orson Welles, Ben-Hur (1959) de William Wyler, Le CidEl Cid (1961) d’Anthony Mann, Les 55 jours de Pékin 55 Days at Peking (1963) d’Andrew Marton, Khartoum (1966) de Basil Dearden et La Planète des singes Planet of the Apes (1968) de Franklin J. Schaffner, c’est bel et bien Antoine et Cléopâtre qui est toujours resté l’oeuvre la plus chérie par Charlton Heston. C’est sur le tournage de Jules César en 1970, que l’idée d’un diptyque germe dans la tête de la star hollywoodienne, dont la prestation écrasait celle de ses partenaires dans le film de Stuart Burge, même s’il apparaissait finalement peu à l’écran. En effet, Charlton Heston envisageait de reprendre le rôle de Marc Antoine dans Antoine et Cléopâtre, qu’il mettra en scène l’année suivante. Cette production américano-hispano-suisse est non seulement supérieure à Jules César, mais elle révèle aussi également une actrice étonnante, la britannique (car née à Londres, même si élevée en Afrique du sud) Hildegarde Neil, qui crève l’écran dans le rôle-titre.

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Test Blu-ray / La Main qui venge, réalisé par William Dieterle

LA MAIN QUI VENGE (Dark City) réalisé par William Dieterle, disponible en DVD et Blu-ray le 17 mars 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charlton Heston, Lizabeth Scott, Viveca Lindfors, Dean Jagger, Don DeFore, Jack Webb, Ed Begley, Harry Morgan…

Scénario : John Meredyth Lucas, Ketti Frings d’après le roman « No escape » de Lawrence B. Marcus

Photographie : Victor Milner

Musique : Franz Waxman

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1950

LE FILM

Danny et ses complices organisent une partie de poker dans le seul but de plumer un pigeon, Arthur Winant. Mais leur victime se suicide après avoir perdu plusieurs milliers de dollars qui ne lui appartenaient pas. Peu après, les amis de Danny sont assassinés les uns après les autres. Un ennemi mystérieux a décidé de venger impitoyablement la mort d’Arthur. Danny essaye désespérément de sauver sa peau en démasquant le tueur insaisissable.

Charlton Heston Begins ! En effet, La Main qui vengeDark City, réalisé par William Dieterle (1893-1972) est le film qui fera du comédien une star. Il s’agit de son troisième long métrage après Peter Gynt (1941) où il tenait déjà le rôle principal, et Julius Caesar (1950), dans lequel il interprétait Marc Antoine, deux films indépendants réalisés par David Bradley et adaptés des pièces d’Henrik Ibsen et William Shakespeare. Dans La Main qui venge, Charlton Heston s’impose avant même que le générique démarre. Tout en épaules et en mâchoires, l’acteur promène son mètre 90 et erre dans les rues d’une ville indéterminée. Son charisme éclate au grand jour dans un rôle pourtant peu sympathique et c’est alors soixante ans d’histoire du cinéma américain qui démarre. En dehors de cette curiosité qui ne manquera pas d’interpeller les cinéphiles, Dark City est un savoureux polar formidablement mis en scène, inégal, mais souvent passionnant, dans lequel quelques motifs propres au film noir fonctionnent à plein régime, à l’instar de ce tueur inconnu qui décime un à un les complices d’une petite bande d’arnaqueurs, sans que personne ne puisse mettre la main dessus, comme une présence surnaturelle qui donne une dimension quasi-fantastique à l’histoire.

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