Test DVD / Le Mensonge, réalisé par Vincent Garenq

LE MENSONGE réalisé par Vincent Garenq, disponible en DVD depuis le 9 juin 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Daniel Auteuil, Charlie Bruneau, Grégoire Bonnet, Catherine Alric, Benjamin Bellecour, Alex Terrier-Thiebaux, Maud Imbert, Jean-Baptiste Puech, Bruno Ricci, Jeanne Arènes, Myriam Bourguignon, Victor Meutelet, Alicia Rousseau…

Scénario : Vincent Garenq, d’après le livre de Christian Iacono

Photographie : Renaud Chassaing

Musique : Nicolas Errèra

Durée : 3h (4×45 minutes)

Date de sortie initiale : 2020

LA MINI-SÉRIE

Claude a tout réussi dans sa vie : son mariage, sa carrière… Maire de sa ville, il se destine à devenir sénateur. Pour Lucas, son petit-fils adoré, la vie est bien moins souriante : ses parents divorcent, il n’est pas bien dans sa peau, et il accuse un jour son grand-père de viol…

S’il n’a jamais arrêté de tourner, les années 2010 n’ont pas été brillantes pour Daniel Auteuil. Peu de films marquants en dehors de La Mer à boire de Jacques Maillot, Le Brio d’Yvan Attal et La Belle Époque de Nicolas Bedos. Le comédien s’est certes quelque peu égaré, mais sa cote de popularité demeure haute dans le coeur des spectateurs et l’on notera un certain rebond à la fin de la décennie. Mais l’un des plus beaux rôles de sa carrière reste sans aucun doute celui que lui a offert en 2016 le réalisateur Vincent Garenq dans Au nom de ma fille, drame inspiré de l’affaire Dieter Krombach, une affaire criminelle remontant au début des années 1980, dans laquelle un médecin était soupçonné d’avoir violé et assassiné Kalinka, sa belle fille âgée de 14 ans. Le père de Kalinka, André Bamberski, se battait alors pour que justice soit faite. Le succès a été plutôt modeste dans les salles avec un peu plus de 350.000 entrées, mais Daniel Auteuil et le cinéaste ont vite décidé de collaborer à nouveau. Cela a donné naissance à la mini-série Le Mensonge, événement de l’année 2020 sur France Télévisions, divisée en quatre épisodes de 45 minutes et en tout point exceptionnelle.

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Test Blu-ray / Mare of Easttown, réalisé par Craig Zobel

MARE OF EASTTOWN réalisé par Craig Zobel, disponible en DVD le 15 septembre 2021 chez HBO et Warner Bros.

Acteurs : Kate Winslet, Julianne Nicholson, Jean Smart, Angourie Rice, David Denman, Neal Huff, Guy Pearce, Cailee Spaeny, John Douglas Thompson, Joe Tippett, Evan Peters, Sosie Bacon, James McArdle…

Scénario : Brad Ingelsby

Photographie : Ben Richardson

Musique : Lele Marchitelli

Durée : 7 heures (7 épisodes)

Date de sortie initiale : 2021

LA MINI-SÉRIE

Mare Sheehan, héroïne locale et inspectrice de police d’une petite ville de Pennsylvanie enquête sur un mystérieux meurtre, alors que sa propre vie s’effondre autour d’elle. L’exploration du côté sombre d’une petite communauté proche l’amènera à découvrir que les histoires de famille et les tragédies antérieures peuvent définir notre présent.

Si elle a peu tourné dans les années 2010, Kate Winslet prouvait qu’on pouvait encore compter sur elle dans le magnifique Wonder Wheel (2017) de Woody Allen et surtout que cela nous manquait de la voir dans des rôles forts. Mais finalement c’est à la télévision que la comédienne aura le plus brillé, en 2011, dans la somptueuse mini-série Mildred Pierce de Todd Haynes. Dix ans plus tard, Kate Winslet fait son retour sur le petit écran avec Mare of Easttown, une autre mini-série créée par Brad Ingelsby (Les Brasiers de la colère Out of the Furnace (2013) de Scott Cooper et Night Run (2015) de Jaume Collet-Saura), entièrement réalisée par Craig Zobel, remarqué en 2012 avec Compliance, puis avec Les Survivants Z for Zachariah (2015) et dernièrement avec The Hunt (2020). Une solide collaboration qui débouche sur un polar en sept épisodes d’une heure, une future référence du genre comme avait pu l’être la première saison de True Detective en 2014, récompensée à quatre reprises aux Emmy Awards, dont un pour chacun des trois acteurs principaux, Kate Winslet, Julianne Nicholson et Evan Peters. Mare of Easttown est ni plus ni plus l’un des événements de l’année 2021.

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Test DVD / I Know This Much Is true, réalisé par Derek Cianfrance

I KNOW THIS MUCH IS TRUE réalisé par Derek Cianfrance, disponible en DVD le 7 juillet 2021 chez HBO et Warner Bros.

Acteurs : Mark Ruffalo, John Procaccino, Rob Huebel, Gabe Fazio, Kathryn Hahn, Melissa Leo, Rosie O’Donnell, Archie Panjabi, Michael Greyeyes, Juliette Lewis…

Scénario : Derek Cianfrance & Anya Epstein, d’après le roman La Puissance des vaincus de Wally Lamb

Photographie : Jody Lee Lipes

Musique : Harold Budd

Durée : 6h (6 épisodes)

Date de sortie initiale : 2020

LA MINI-SÉRIE

Dominik et Thomas Birdsey sont deux frères jumeaux. Alors que Thomas souffre de problèmes psychiatriques aggravés après le décès de leur mère, Dominik se lance dans une bataille pour faire sortir son frère d’un asile psychiatrique.

Révélé en 2010 avec son deuxième long métrage Blue Valentine, interprété par Michelle Williams et Ryan Gosling, le réalisateur Derek Cianfrance (né en 1974) a ensuite confirmé avec The Place Beyond the Pines, encore une fois incarné par Ryan Gosling, avec également Eva Mendes et Bradley Cooper. Bien que surestimés, ces deux films démontraient le savoir-faire du réalisateur américain et imposaient sans mal une nouvelle sensibilité. En 2016, il revenait avec Une vie entre deux océans, film qui a énormément déçu, qui croulait malheureusement sous les clichés et les effets téléphonés, rendant l’histoire complètement improbable. Après, le réalisateur aura produit et écrit Sound of metal de Darius Marder, tout en se consacrant à l’adaptation d’une mini-série, I Know This Much Is True, d’après le best-seller du même nom de Wally Lamb, sorti en France sous le titre La Puissance des vaincus (Belfond, 2000). On comprend ce qui a tout de suite attiré le cinéaste dans ce pavé de près de 1000 pages, puisqu’il y aura retrouvé les thèmes qu’il n’aura cessé d’explorer tout au long de ses films précédents, à savoir la famille, la paternité et la maternité, les responsabilités, la rédemption, le poids des secrets qui peut à la fois détruire et souder des individus et parfois même au sein du couple, les choix et leurs conséquences à travers une réaction en chaîne. N’y allons pas par quatre chemins, Derek Cianfrance livre son chef d’oeuvre. Divisé en 6 épisodes de près d’une heure, à l’exception du dernier d’une durée de 75 minutes, I Know This Much Is True est comme qui dirait l’oeuvre ultime que le metteur en scène et scénariste semblait viser depuis ses débuts, par petites touches. Il atteint ici le sublime, non seulement grâce à une écriture d’une extrême délicatesse, percutante et hypersensible, mais aussi par une réalisation souvent remarquable et par son casting exceptionnel, porté par la double performance extraordinaire de Mark Ruffalo, définitivement l’un des plus grands comédiens aujourd’hui. Du début à la fin, on reste scotchés par le charisme, le talent hors-norme et la transformation de l’acteur (plus de vingt kilos pris pour l’incarnation du deuxième jumeau), également producteur exécutif. Vous voulez voir une immense performance ? Jetez-vous sur I Know This Much Is true, événement de l’année 2020 sur la chaine HBO.

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Test DVD / Lovecraft Country – Saison 1

LOVECRAFT COUNTRY – SAISON 1, disponible en DVD et Blu-ray le 17 février 2021 chez HBO et Warner Bros.

Acteurs : Jurnee Smollett, Jonathan Majors, Aunjanue Ellis, Wunmi Mosaku, Abbey Lee, Jamie Chung, Jada Harris, Michael Kenneth Williams, Jordan Patrick Smith…

Scénario : Misha Green, Shannon Houston, Kevin Lau, Matt Ruff, Wes Taylor, Ihuoma Ofordire, Jonathan I. Kidd & Sonya Winton, d’après le roman de Matt Ruff.

Musique : Laura Karpman & Raphael Saadiq

Durée : 10 épisodes de 55 minutes

Date de sortie initiale : 2020

LA SAISON 1

Atticus Freeman, un jeune homme de 25 ans, son amie Letitia et son oncle George embarquent dans un road trip, à travers les États-Unis des années 1950 durant les lois Jim Crow (qui introduisaient la ségrégation dans les services publics, les lieux de rassemblement et restreignaient les interactions sociales entre Blancs et gens de couleur au strict minimum), dans l’objectif de retrouver son père disparu. Commence alors une bataille pour survivre et surpasser le racisme de l’Amérique blanche, tout en affrontant des monstres terrifiants qui semblent tout droit sortis des écrits de Lovecraft.

« H.P. Lovecraft était un écrivain d’horreur extrêmement influent, populaire et talentueux, mais aussi un suprémaciste blanc notoire. Les gens de couleur étaient jusqu’à présent privés des fictions populaires dites de genre, réservées au monde des blancs ». Voilà l’extrait d’une interview de la showrunneuse Misha Green, réalisée à l’occasion de la diffusion sur HBO de la série Lovecraft Country dès août 2020. N’y allons pas par quatre chemins, cette adaptation du roman éponyme de Matt Ruff (2016) est un plantage monumental, qui partait pourtant sur de très bonnes bases et un épisode pilote très intéressant et prometteur, par ailleurs mis en scène par le français Yann Demange (‘71). Malheureusement, on déchante dès le deuxième épisode, d’une part parce que la série bifurque brutalement vers le fantastique et le pseudo-épouvante, d’autre part pour son aspect gloubi-boulga, sa morale douteuse (Jordan Peele étant de la partie, il n’y a donc aucune surprise et tous les blancs sont les vrais monstres de la série), l’absence de charisme de l’acteur principal Jonathan Majors, la laideur des effets spéciaux, son scénario qui vire au nawak et qui s’apparente finalement plus à un ersatz de The Mortal Instruments qu’à un hommage aux films de monstres des années 1950-60. Alors oui, on a déjà vu pire, mais allez au bout des dix épisodes de Lovecraft Country est pénible et harassant, surtout que la série ne va sûrement pas en s’améliorant au fil d’une intrigue qui devient incompréhensible, prétentieuse et involontairement comique. Passez votre chemin.

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Test DVD / Gérard de par le monde : le Japon, réalisé par Sébastien Fallourd

GÉRARD DE PAR LE MONDE : LE JAPON réalisé par Sébastien Fallourd, disponible en DVD le 17 juin 2020 chez ESC Editions.

Acteurs : Gérard Depardieu, Eriko Takeda…

Scénario : Sébastien Fallourd, sur une idée originale de Gérard Depardieu et de Sébastien Fallourd

Photographie : Sébastien Fallourd, John Gabriel Biggs

Musique : Racha Arodaky

Durée : 5 épisodes de 26 minutes

Date de sortie initiale : 2018

LA SÉRIE

Entre art, gastronomie et spiritualité, Gérard Depardieu sillonne l’archipel nippon à la rencontre d’un peuple profondément attaché à ses traditions, en laissant la part belle à l’imprévu.

En 2015, Arte avait proposé une série documentaire intitulée À pleines dents ! où Gérard Depardieu, accompagné du chef cuisinier Laurent Audiot, nous emmenait réaliser un voyage gastronomique. Durant deux saisons, ils voyageaient dans plusieurs pays, tels que la France, l’Écosse, l’Italie, le Portugal, l’Espagne et l’Allemagne. Leur route, qui se terminait en Afrique dans la ville de Fès, nous fait découvrir les différentes cultures culinaires. Gérard Depardieu et Laurent Audiot dévoraient, cuisinaient, buvaient et allaient à la rencontre de personnages atypiques.

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Test DVD / Supergirl – Saison 4

SUPERGIRL – SAISON 4, disponible en DVD et Blu-ray  le 26 février 2020 chez Warner Bros.

Acteurs : Melissa Benoist, Mehcad Brooks, Chyler Leigh, David Harewood, Katie McGrath, Jesse Rath, Nicole Maines, Sam Witwer…

Musique : Blake Neely

Durée : 22 épisodes de 40 minutes

Date de sortie initiale : 2018-2019

LA SAISON 4

Après le départ de Superman pour Argo, Kara a désormais la lourde tâche de protéger la Terre. Et ce d’autant que les extraterrestres réfugiés sur la planète bleue se sentent menacés par la haine qui monte à leur encontre chez les humains.

Qui l’eût cru ? Bien que sympathique, la série Supergirl a toujours officié en tant qu’outsider dans le Arrowverse. La surprise est donc de taille avec cette quatrième et excellente saison, qui peut se targuer de surpasser la septième saison d’Arrow, la cinquième de Flash et la quatrième de Legends of Tomorrow, même si cette dernière était également bien fun. C’est en matière de qualité d’écriture, de mise en scène, d’intérêt, d’action et d’interprétation que cette saison 4 tire son épingle du jeu avec cette fois une dramaturgie qui parvient à s’étendre sans problème sur 22 épisodes. Melissa Benoist est beaucoup plus sobre, moins midinette et néanmoins toujours aussi charmante et sexy. Ses partenaires ne sont pas oubliés. Loin d’être de simples sidekicks, tous les personnages ont quelque chose à défendre et le font bien. L’arc narratif le plus intéressant de cette saison est celui de Lena Luthor, interprétée par Katie McGrath, dont la psychologie est cette fois plus fouillée, à tel point qu’elle devient l’une des principales protagonistes de cette saison. Les spoilers ont fusé depuis plus d’un an, ces épisodes restent marqués par l’apparition de deux méchants, Ben Lockwood alias Agent Liberty, suintant et complexe à souhait, campé par Sam Witwer (Davis Bloome/Doomsday de la série Smallville), mais aussi le légendaire Lex Luthor qui fait son apparition dans la deuxième partie de la saison. La Warner Bros. et la production aimant les clins d’oeil aux anciens films DC. Comics, c’est cette fois Jon Cryer qui interprète l’ancien adversaire de Superman. Chose amusante, le comédien avait autrefois incarné le neveu de Lex Luthor dans le nanar intergalactique Superman 4 : Le Face-à-face (1987) de Sidney J. Furie. Si Supergirl s’était toujours démarqué en abordant le droit à la différence, le racisme et l’homophobie, la série atteint ici un apogée inattendu, dont la maturité étonne d’épisode en épisode, sans aucun temps mort. Un parfait équilibre entre action et réflexion.

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Test Blu-ray / Legends of Tomorrow, saison 4

LEGENDS OF TOMORROW – SAISON 4, disponible en DVD et Blu-ray le 15 janvier 2020 chez Warner Bros.

Acteurs : Brandon Routh, Caity Lotz, Amy Louise Pemberton, Dominic Purcell, Franz Drameh, Tala Ashe, Maisie Richardson-Sellers, Nick Zano, Arthur Darvill, Jes Macallan, Matt Ryan, Neal McDonough…

Musique : Blake Neely

Durée : 16 épisodes de 40 minutes

Date de sortie initiale : 2018-2019

LA SAISON 4

Après avoir battu Mallus, un démon sanguinaire, et avoir sauvé le monde pour la énième fois, les Légendes doivent maintenant combattre les autres démons qui en ont profité pour s’échapper.

Voici déjà la quatrième saison de la série Legends of Tomorrow, dérivée d’Arrow et de Flash. D’emblée, ce spin-off a su faire sa place avec un ton volontairement plus humoristique et en lorgnant sur les séries fantastiques des années 1990. Dans cette nouvelle saison, les scénaristes ont visiblement abusé de certaines substances prohibées, puisque les aventures réservées pour nos héros n’ont jamais été aussi nawak dans le genre. En poussant ainsi les curseurs du délire et de l’humour, les showrunners ont risqué gros. D’ailleurs, les audiences ont malheureusement chuté, au point de passer pour la première fois sous le million de téléspectateurs. S’ils rendent encore et toujours un évident hommage à la cultissime série Code Quantum, avec nos héros qui voyagent dans le temps depuis le tout premier épisode, les scénaristes intègrent cette fois le personnage de John Constantine aux Legends, interprété par l’excellent Matt Ryan. Une aide précieuse, mais aussi résultante de la précédente mission des Legends, contraints de réparer une fois de plus leurs erreurs, les fameuses « anomalies » temporelles. Diffusée sur The CW aux Etats-Unis entre le 22 octobre 2018 et le 20 mai 2019, cette quatrième saison parvient à surpasser la cinquième de Flash en terme de divertissement et demeure probablement la plus fun et la plus divertissante des séries DC, souvent plus malmenées en matière d’écriture. Si le début et le dénouement sont plus chaotiques, la mission est une fois de plus remplie.

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Test DVD / Flash – Saison 5

FLASH – SAISON 5, disponible en DVD et Blu-ray  le 11 décembre 2019 chez Warner Bros.

Acteurs : Grant Gustin, Candice Patton, Danielle Panabaker, Carlos Valdes, Tom Cavanagh, Jesse L. Martin, Hartley Sawyer…

Musique : Blake Neely

Durée : 22 épisodes de 40 minutes

Date de sortie initiale : 2018-2019

LA SAISON 5

Après avoir vaincu Clifford DeVoe, Barry et son équipe découvrent l’existence de Nora West-Allen, la fille de Barry et Iris venue du futur. Dotée des mêmes pouvoirs que son père, la jeune fille supersonique a perturbé la chronologie des événements à venir et a fait apparaître plus tôt que prévu Cicada, un tueur de méta-humains et seul ennemi que Flash n’a jamais stoppé.

Jusqu’à présent, la série Flash était (et de loin) la meilleure de tout le Arrowverse. Au fil des quatre saisons (soit près de 90 épisodes) qui se sont enchaînées depuis 2014, Flash avait su créer une empathie avec les personnages et chaque épisode était mené tambour battant, le tout reposant sur des comédiens brillants et charismatiques. La chute est sévère avec cette cinquième saison, qui à la quasi-unanimité a été jugée comme étant la plus décevante (euphémisme) et la plus faible. Avec ses méchants de pacotille, dont l’un est (très mal) interprété par le revenant Chris Klein (vous vous rappelez ? Oz dans American Pie !) et l’arrivée de l’irritante Nora, pourtant interprété par la mignonne Jessica Parker Kennedy, qui joue avec les nerfs dès le premier épisode, la cinquième saison de Flash s’est attirée (avec raison) les foudres des fans de la première heure. A l’heure où la sixième saison est diffusée sur The CW depuis octobre 2019 aux Etats-Unis, on ne peut pas dire que celle qui nous préoccupe aujourd’hui donne confiance en l’avenir pour « The Fastest Man Alive », qui certes est toujours impeccablement campé par Grant Gustin, mais qui n’a quasiment rien à faire au fil de ces 22 nouveaux épisodes et où une bonne moitié de ses partenaires ne sert pratiquement plus à grand chose, quand ils ne disparaissent pas sans raison et sous un prétexte quelconque. Les scénaristes sont clairement en manque d’inspiration.

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Test Blu-ray / Arrow, saison 6

ARROW– SAISON 6, disponible en DVD et Blu-ray  le 28 novembre 2018 chez Warner Bros.

Acteurs : Stephen Amell, Katie Cassidy, David Ramsey, Willa Holland, Paul Blackthorne, Emily Bett Rickards, John Barrowman, Colton Haynes, Manu Bennett, Caity Lotz, Susanna Thompson, Echo Kellum…

Musique : Blake Neely

Durée : 22 épisodes de 43 minutes + 4 épisodes du crossover Crisis on Earth-X (avec Supergirl, Flash et DC’s Legends of Tomorrow)

Date de sortie initiale : 2017-2018

LA SAISON 6

Quelques mois après l’affrontement explosif avec Adrian Chase sur l’île de Lian Yu, Oliver jongle toujours entre ses responsabilités de maire et sa mission de justicier. Pour l’aider à protéger les habitants de Star City, son équipe reste soudée à ses côtés, même si tout le monde ne s’en est pas sorti indemne du cauchemar vécu sur Lian Yu. Une solidarité d’autant plus précieuse que leurs ennemis ne leur laissent pas de répit. Cayden James, le chef de Helix s’en prend désormais à l’équipe Arrow avec pour but de se venger du justicier en recrutant plusieurs mercenaires et connaissances d’Oliver dont Black Siren.

Difficile de se renouveler après 5 saisons et 115 épisodes ! Surtout après une cinquième saison épique, l’une des plus grandes du show, qui avait su apporter un vent de fraîcheur et qui reposait entre autres sur le meilleur bad-guy de la série, Prometheus. Après le final dantesque sur Lian Yu, la sixième saison démarre mollement et n’est clairement pas à la hauteur des espérances. Comme souvent, il faut attendre le crossover pour que la nouvelle saison d’Arrow démarre véritablement. Un bon tiers des épisodes font du surplace avec des intrigues éculées, indépendantes, où l’on nous ressert même Deathstroke, vedette d’un double-épisode, celui de sa quête de rédemption. Les auteurs tournent en rond, nous font croire qu’un cyber-terroriste machiavélique, Cayden James (Michael Emerson, lisse) sera le grand adversaire d’Oliver et de sa clique durant ces 23 épisodes. Pour secouer un peu la fourmilière, les scénaristes ont décidé cette saison de semer la discorde au sein de l’équipe de justiciers, au point de les séparer en deux équipes distinctes. Oliver se retrouve donc seul avec John et Felicity, tandis que Curtis (Echo Kellum, très bon), Rene (Rick Gonzalez, bad-ass) et Dinah font comme qui dirait « chambre à part ». Cette séparation fait partie du plan de celui qui manipule en réalité tout ce beau monde, Ricardo Diaz. Ce dernier est interprété par le convaincant Kirk Acevedo (Oz), qui possède la voix d’Al Pacino et une part de son charisme animal.

Le problème, c’est que les showrunners mettent bien trop de temps pour dévoiler le pot aux roses et que le peu d’intérêt des épisodes précédents finit par s’effondrer. Comme bien souvent, quelques personnages sont sacrifiés au fil des saisons. Cette fois, Paul Blackthorne aka Quentin Lance, dans sa dernière apparition dans la série, est vraiment insupportable. Il est malheureusement peu aidé par une intrigue bien trop récurrente en ce qui le concerne, autrement dit le deuil impossible de sa fille Laurel. Les scénaristes eux-mêmes ont avoué par la suite qu’ils ne savaient plus quoi lui faire faire. Il n’est pas le seul à être évincé devant le peu d’inspiration des auteurs, qui ont décidément trop de personnages à gérer, et contre toute attente c’est également au tour de Willa Holland (Thea Queen) de quitter (provisoirement?) le show.

Pour résumer (avec spoilers) cette saison diffusée du 12 octobre 2017 au 17 mai 2018 sur The CW, aux États-Unis : Cinq mois ont donc passé depuis l’explosion de Lian Yu. Oliver (Stephen Amell, qui n’a eu de cesse de s’améliorer au fil des saisons est ici parfait) a repris son poste de maire ainsi que le costume de Green Arrow. Il a recueilli son fils William, sa mère Samantha étant morte sur l’île. Sur le terrain, Oliver et son équipe doivent arrêter Alex Faust, terroriste spécialiste des explosifs financé par Black Siren (l’insupportable Katie Cassidy), que tous pensaient morte sur Lian Yu. À la suite de la révélation de la photo d’Oliver dans le costume de Green Arrow, Oliver fait l’objet d’une campagne de presse insistante et d’une enquête du FBI. Oliver ne peut donc pas renfiler le costume sans risquer d’être démasqué ni d’être tué et laisser William orphelin, mais Anatoly Knazyev revient à Star City pour s’en prendre à une délégation markovienne. Dinah (la sexy Juliana Harkavy) voit que Diggle (David Ramsey au jeu soporifique) cache la vérité sur sa condition qui le retient d’utiliser son arme sur le terrain. Sous le coup d’une enquête du FBI et avec son fils qui a besoin de sa présence, Oliver a confié le costume de Green Arrow à Diggle (rires). Dinah s’inquiète que la condition physique du nouvel archer ne soit un danger pour l’équipe, mais devant une unité para-militaire cherchant à mettre la main sur un gaz neurotoxique, c’est la capacité de Diggle à faire des choix difficiles qui pose problème.

Oliver consacre plus de temps à son fils, mais pour l’aider dans ses études, il préfère demander de l’aide à Felicity (Emily Bett Rickards, en retrait dans cette saison). Black Siren réapparaît à Star City et laisse les corps de personnes a priori sans histoire. Felicity ne peut les aider à faire le lien car Alena l’appelle au secours : Cayden James, le pirate informatique qu’elle a malgré elle fait libérer, s’est retourné contre Helix et a un plan visant à détruire le réseau Internet. Pendant ce temps, Oliver part avec Slade Wilson pour Kasnia, où Joe, le fils de Slade, est prisonnier. Slade espère utiliser une voie diplomatique pour le libérer. Diggle est donc chargé de défendre Star City alors que le « Justicier » réapparaît avec dans son viseur, la conseillère Pollard, qui défend son décret anti-justiciers. L’agent spécial Watson interroge un à un les amis de Oliver. Tandis que Slade continue de découvrir ce qu’est devenu son fils, Oliver cherche un moyen d’empêcher les attentats prévus par les Chacals. Pendant ce temps, Green Arrow mène l’équipe dans une bataille contre le « Dragon », un criminel du nom de Ricardo Diaz qui assassine et vole de la technologie coûteuse à Star City afin de fabriquer des drogues très puissantes et qui s’avère être le dealer auprès de qui John Diggle s’approvisionne afin de contrôler ses tremblements. Oliver est arrêté pour les crimes du Green Arrow alors que Black Siren et Cayden James réapparaissent pour dérober de quoi construire une bombe dévastatrice. La santé de John empire et personne n’est de taille à être le Green Arrow contre la menace.

A la fin du crossover en quatre parties (voir notre chronique sur la quatrième saison de Flash), Oliver et Felicity célèbrent leur mariage lors d’une grande réception. Mais rapidement, leurs missions les rappellent : l’agent Watson a un témoin prêt à dénoncer Oliver sous serment, visiblement un membre de l’équipe, et au même moment, Black Siren enlève Quentin Lance pour forcer le Green Arrow à voler un bien détenu par ARGUS. Devant l’importance des enjeux, Oliver commence à remettre en question la confiance qu’il a en son équipe. L’équipe se sépare. Oliver se retrouve seul à affronter sur le terrain Cayden James, mais il a la surprise de voir que le hacker s’est associé avec plusieurs ennemis de Green Arrow. Cayden James commence une vague de piratage des infrastructures de Star City et les premières victimes se font vite connaître. Oliver se prépare à agir à la fois en tant que maire et Green Arrow, tout en espérant une collaboration avec ses anciens alliés. Oliver et John découvrent que le Vigilante est un agent double et collabore avec Dinah, Curtis et Rene pour faire tomber Cayden James. L’ARGUS s’étant montré incapable de contrer la menace du hacker sur Star City, Oliver accepte l’aide du justicier. Quentin pense pouvoir se rapprocher de Laurel. Felicity et Alena parviennent à prouver que la vidéo du meurtre d’Owen James a été trafiquée. Cayden James lance alors un dernier ultimatum : lui livrer ses trois anciens partenaires en vie avant minuit ou la bombe qui rasera Star City explosera. Mais Dinah est résolue à saisir la première opportunité pour tuer Black Siren.

La mort de Cayden James met Star City et son maire, Oliver Queen, dans une situation délicate : les 70 millions extorqués par le hacker ont disparu et Star City risque la faillite totale. Felicity découvre que c’est Black Siren qui a récupéré l’argent, avant de disparaître. L’autre Laurel a en fait été recueillie par Quentin en secret, persuadé de pouvoir la ramener dans le droit chemin. Black Siren s’est rendue à la police de Star City en se présentant comme Laurel Lance. Sa disparition soudaine permet de découvrir que c’est Ricardo Diaz qui tire les ficelles depuis la mort de Cayden James et qu’une partie de la police est sous ses ordres. Oliver a un autre objectif : Roy Harper a été capturé et torturé pour témoigner contre lui, et Thea veut le faire libérer. Thea se prépare pour une nouvelle vie avec Roy loin de Star City mais Nyssa al Ghul revient avec à ses trousses une nouvelle ligue des Assassins fondée avant sa mort par Malcolm Merlyn. Thea reconsidère alors son avenir tout comme Oliver qui peine à redonner le costume de Green Arrow à John. Dinah et Curtis continuent à démasquer un à un les policiers corrompus par Diaz. À mesure qu’Oliver combat le réseau de Ricardo Diaz, il découvre à quel point il s’étend dans Star City. John comprend qu’Oliver ne lui rendra pas le costume de Green Arrow, ce qui le met dans une colère sourde qu’il ne s’explique pas. Oliver, dans son premier costume d’Arrow, se lance dans une opération suicide, affrontant à lui seul les policiers corrompus qui protègent Ricardo Diaz. Quelques heures auparavant, il se débattait avec le conseil municipal qui envisage de lancer la procédure de destitution et constatait sa solitude alors que tous ses anciens alliés sont partis.

Ricardo Diaz quitte Star City avec Laurel pour la nouvelle étape de son plan : obtenir un rendez-vous avec les dirigeants du Quadrant, une organisation criminelle secrète mais puissante. Laurel va avoir l’occasion de découvrir ce qui pousse son partenaire à toujours prévoir un plan de longue durée. Oliver agit désormais seul comme justicier dans Star City. Felicity n’assurant plus ses arrières, elle se plonge dans le travail d’Helix avec Curtis. Rene sort de l’hôpital, prêt à renfiler le costume de Wild Dog et combattre le réseau de Diaz. Les Outsiders vont tomber sur une opération du Quadrant, déjà surveillée par ARGUS et Diggle. Oliver prend le risque de confronter Knazyev avec une offre : il peut réintégrer la Bratva s’il le souhaite, mais l’ancien Pakhan affirme renoncer à l’honneur de son ancien clan pour rester fidèle à Diaz, même s’il n’a aucun honneur. À peine prend-il le siège de maire que Quentin Lance découvre que Laurel est restée aux ordres de Diaz.

Le procès d’Oliver Queen pour ses actes de vigilantisme commence et Diaz a tout fait pour que le verdict soit coupable. Alors que les témoins défilent et que certains remettent en question leur allégeance envers le Dragon, Diggle a prévu un plan pour sortir Oliver libre du procès. Puisque Ricardo Diaz n’a pas réussi à faire tomber Oliver Queen et l’envoyer en prison, il change de plan et lance toutes ses forces pour le tuer avec son entourage. Les justiciers doivent se réunir avec le soutien d’ARGUS, mais aussi leur atout : Anatoly Knyazev, qui joue les agents doubles avec Diaz. Avec son arrangement avec Samandra Watson, Oliver a désormais le soutien du FBI pour démanteler le réseau de Ricardo Diaz au sein de Star City. Quentin Lance, en tant que maire et père d’adoption de Black Siren, devient la cible des pressions de Diaz. Pendant le combat, Oliver se réconcilie avec ses anciens alliés, prêt à leur confier la tâche de protéger la ville.

Quant au dénouement…nous ne le révélerons pas ici, mais cette saison 6 en demi-teinte n’est clairement pas à la hauteur de la précédente. La faute à trop d’épisodes qui ne servent tout simplement à rien. Cette fois, une bonne moitié de la saison rame trop pour retenir l’attention. n’ayant plus recours à l’intrigue parallèle sous forme de flashbacks, procédé qui commençait à s’épuiser et à fatiguer les spectateurs, les showrunners ont perdu leur appui quand ils étaient en manque d’inspiration. C’est donc ici flagrant puisqu’ils doivent désormais se concentrer sur le présent de leurs personnages, qui tournent souvent en rond, pour revenir à leur point de départ. Les spectateurs américains commencent d’ailleurs à se lasser puisque cette saison a enregistré les pires audiences depuis le début de la série. Nous l’avons déjà évoqué, mais le crossover en quatre épisodes est en revanche passionnant, excellemment réalisé et se permet même de surpasser la plupart des films DC Comics en dosant parfaitement l’action, l’humour, l’émotion, avec d’excellents effets visuels. Néanmoins, la saison va en s’améliorant et il faut s’armer de patience (beaucoup trop de longueurs, de redondances) car cela vaut franchement la peine. La série n’a jamais été aussi brutale et la violence de certaines séquences étonne. Diaz est un antagoniste très intéressant, torturé à souhait, déchaîné, cinglé et ses actes feraient parfois passer Deathstroke pour un enfant de choeur. L’épisode qui lui est entièrement consacré est d’ailleurs l’un des meilleurs de la saison.

Malgré cette semi-déception, on a quand même hâte de découvrir la septième saison (diffusée actuellement) afin de voir si les auteurs sauront cette fois être à la hauteur du twist qui clôturait la précédente. D’autant plus que la fin de la série est cette fois indéniablement envisagée.

LE BLU-RAY

La sixième saison d’Arrow en Blu-ray, disponible chez Warner Bros., se compose de quatre disques placés dans un boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné. La liste des épisodes apparaît au verso, tout comme celle des suppléments. Le menu principal est identique sur les quatre Blu-ray, fixe et musical, qui reprend le visuel de la jaquette. Signalons que l’éditeur a eu la bonne idée de proposer l’intégralité de l’épisode crossover divisé sur les quatre séries DC. Cette édition se compose donc de 26 épisodes de 42 minutes.

Sur le premier disque, nous trouvons un module consacré au parcours de Slade Wilson aka Deathstroke au fil des précédentes saisons, jusqu’à son apparition dans la saison 6 (12’). Un bonus classique, composé d’images d’épisodes et d’interviews des producteurs.

Le second Blu-ray contient un débat bien rythmé entre les producteurs des séries DC, qui répondent aux questions de l’animateur Hector Navarro (42’) sur la création de l’énorme crossover, Crisis on Earth-X, composé des épisodes 8 de Supergirl, Arrow, Flash et DC’s Legends of Tomorrow. C’est ici que vous apprendrez chacune des étapes ayant conduit à cette histoire de tentative d’invasion de la Terre par des soldats nazis issus d’un monde dystopique appelé Terre-X. Les spoilers sont évidemment au rendez-vous. Chacun aborde la difficulté d’écrire pour une vingtaine de personnages réunis à l’écran et sur les défis finalement relevés.

Sur le troisième disque, l’éditeur propose un supplément sur le personnage de Cayden James (11’). Même chose que pour Deathstroke, les producteurs et scénaristes se contentent de paraphraser ce qui se passe dans la série. Alors attention aux spoilers très nombreux !

L’interactivité se clôt sur un best-of du Comic-Con 2017 avec notamment un résumé des présentations des nouvelles saisons de Supergirl, Flash, Arrow, DC’s Legends of Tomorrow et Gotham (58’).

L’Image et le son

Les épisodes sont proposés au format HD (1080p, AVC). Les couleurs sont froides, toujours marquées par quelques touches vertes, caractéristiques du personnage principal. Le piqué est acéré, les contrastes au top et la profondeur de champ très appréciable. Les séquences diurnes sont éclatantes et les scènes de nuit sont aussi bien définies. Warner Bros. met la barre haute et prend soin de l’arrivée de Arrow dans les salons avec même un léger et élégant grain typique du tournage avec la caméra Arri Alexa. Le résultat est superbe et la promotion HD indispensable.

Sans surprise, seule la version originale est livrée au format DTS-HD Master Audio 5.1. Privilégiez évidemment cette option qui instaure un confort acoustique digne des plus grands blockbusters avec une spatialisation tonitruante, des effets latéraux à foison, une percutante délivrance des dialogues et une balance frontale explosive. Mention également au caisson de basses très souvent sollicité dans les scènes d’action. Les réfractaires à la V.O. devront se contenter d’une toute petite VF Dolby Digital 2.0 Stéréo au doublage nian-nian souvent indigne de la série. Etrangement, les allemands disposent d’un mixage Dolby Digital 5.1.

Crédits images : © Warner Bros. / DC Comics / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / The Leftovers – Saison 3

THE LEFTOVERS – SAISON 3, disponible en Blu-ray et DVD le 11 octobre 2017 chez HBO

Acteurs :  Justin Theroux, Amy Brenneman, Christopher Eccleston, Chris Zylka, Margaret Qualley, Carrie Coon, Liv Tyler, Ann Dowd, Janel Moloney, Kevin Carroll, Regina King, Jasmin Savoy Brown, Jordan Adepo…

Histoire originale  : Damon Lindelof, Tom Perrotta d’après le livre de Tom Perrotta Les Disparus de Mapleton

ScénarioDamon Lindelof, Patrick Somerville, Tom Perrotta, Tom Spezialy, Tamara Carter, Lila Byock, Carly Wray, Nick Cuse

Photographie : Michael Grady, John Grillo, Robert Humphreys

Musique : Max Richter

Durée : 8h (8 épisodes)

Date de sortie initiale : 2017

LA SAISON 3

En l’espace d’un instant, 140 millions de terriens se sont évaporés. La cause de ce tragique événement reste inconnue et rien n’indique que les disparus referont surface. La série The Leftovers s’articule autour des vies transformées à jamais par la catastrophe qui a ébranlé la planète un 14 octobre. Dans la saison 3, les familles Garvey et Murphy s’unissent dans la quête désespérée d’une foi capable d’expliquer ce qui dépasse l’entendement. Le monde est à l’aube d’un bouleversement majeur, comparable au « Grand Départ » qui l’a frappé des années auparavant.

Nous y sommes. C’est la dernière saison. Trois ans se sont écoulés depuis l’invasion de Miracle par le groupe de « Guilty Remnants », qui s’est soldée tragiquement. Alors que le septième anniversaire du Ravissement a lieu dans deux semaines, de plus en plus de monde se rassemble dans la petite bourgade texane. En effet, de nombreux prêches annoncent un nouvel événement ce jour-là. Désormais à la tête de la police locale, Kevin Garvey surveille non sans inquiétude l’effervescence qui anime la ville. Dans le cadre de son travail sur les fraudes liées au Ravissement, Nora se rend dans la ville de Saint-Louis, ou on soupçonne une nouvelle escroquerie visant à laisser croire aux familles de Disparus qu’il serait possible de les retrouver. Par ailleurs, la jeune femme souffre toujours aussi cruellement de l’absence de ses enfants et peine à se remettre du départ de la petite fille confiée à Kévin sur laquelle elle veillait. Tout en écoutant un vieil enregistrement de son fils alors qu’il était enfant, Kevin Garvey Senior sillonne l’outback australien. Pour prévenir un déluge, qu’il croit imminent, le vieil homme suit une ancienne route sacrée pour le peuple aborigène et répète à différents endroits les coutumes après les avoir observées et mémorisées. Ses activités lui valent des ennuis avec les autorités, mais il persiste tout de même, d’autant plus qu’il ne lui reste qu’un seul rituel à accomplir. Kevin et Nora se rendent alors en Australie, quand le policier aperçoit un visage inattendu du passé, ce qui l’oblige à affronter les événements traumatiques de trois ans plus tôt. Convaincu que c’est le destin de Kevin d’être à Miracle pour le prochain septième anniversaire du départ, Matt Jamison se dirige impulsivement vers l’Australie dans le but de le ramener au bercail. Malheureusement, Dieu s’oppose. Laurie Garvey, se dirige également vers l’Australie pour aider Nora et Kevin sur leurs chemins.

The End is near…

Diffusée sur HBO dès juin 2014, la première saison de The Leftovers, série télévisée américaine créée par Damon Lindelof (un des créateurs de la série Lost) et l’écrivain Tom Perrotta, adaptée du roman éponyme de ce dernier édité en France sous le titre Les Disparus de Mapleton, est rapidement devenue un des événements de l’année. La première saison en dix épisodes transposait le roman dans son intégralité et la seconde, également en dix épisodes, était donc réalisée à partir d’un scénario original. Toujours aussi complexe, extrêmement riche, hypnotique, la troisième et dernière saison de The Leftovers est une des plus belles vues depuis dix ans. N’ayons pas peur des mots, cette oeuvre est extraordinaire. Si le générique de la précédente saison est conservé sur la forme, l’accompagnement musical n’a de cesse d’évoluer et donne quelques indications sur le récit et les évènements à venir.

Nous retrouvons les personnages principaux, mais l’action se déroule essentiellement en Australie, trois ans après l’arrivée de Kevin et Nora à Jarden, rebaptisée alors Miracle, puisqu’il s’agit du seul endroit sur Terre où pas un seul habitant sur 9261 personnes n’avait été porté disparu. C’est dans cette petite contrée, devenue centre de pèlerinage et dans laquelle on ne peut circuler librement et seulement sur autorisation en étant muni d’un bracelet spécifique, que Kevin et Nora débarquaient en espérant repartir de zéro. Mais le destin en avait décidé autrement. A l’aube d’une Apocalypse programmée pour le septième anniversaire du Grand Départ, Kevin (merveilleux Justin Theroux) est regardé comme un nouveau Messie et semble pour ses proches détenir le pouvoir d’empêcher l’extinction de la race humaine. Quant à Nora (sublime Carrie Coon), elle semble rattraper par la tristesse, le désespoir et ne parvient pas à faire le deuil de ses enfants en se demandant toujours s’ils sont toujours en vie, quelque part. Jusqu’au jour où une société la contacte et lui propose de participer à une expérience, comme plusieurs autres cobayes avant elle. Les conditions de la disparition soudaine de la population ont pu être reproduits en laboratoire. Une machine peut donc envoyer des volontaires là où leurs proches ont sans doute disparu. Mais le processus est irréversible.

Pray for us

Résumer tous les enjeux et les intentions d’une série comme The Leftovers est difficile, puisque la série, en particulier cette troisième saison, est si dense, mystérieuse, ambiguë, torturée, dramatique, mélancolique, et en même temps totalement différente d’une saison à l’autre, que l’on pourrait y passer des heures, et ne faire qu’effleurer ses thèmes. Le pari de proposer une suite radicalement différente est donc magistralement relevé. La mise en scène est virtuose, tout comme l’interprétation, la musique, la photographie. Les acteurs ont chacun leur partition à jouer dans cette étrange et saisissante symphonie qui ne cesse de déstabiliser pendant ces huit derniers épisodes. L’intrigue est étrange, quasi-fantastique, chaotique, anxiogène, troublante et haletante, dès la première séquence du premier épisode qui nous emmène loin dans l’histoire. L’épisode 7, à l’instar du huitième de la saison 2, dans lequel Kevin est à nouveau « emmené » dans une étrange dimension, marquera longtemps les esprits. Quant au final d’1h12, sobre, fabuleux et fascinant sur la foi, la croyance, la recherche de la paix intérieure, l’acceptation, l’amour, il arrache toutes les larmes du corps du spectateur et peu importe si finalement certaines questions demeurent sans réponse comme l’indique la chanson Let the Mystery Be d’Iris DeMent. The Leftovers est et restera une mini-série époustouflante et miraculeuse. Un chef d’oeuvre dont on ne ressort pas indemne.

LE BLU-RAY

Le visuel de la jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, est très beau et parfaitement dans le ton de cette troisième saison de The Leftovers. La minisérie est divisée en deux disques à la sérigraphie sobre. Le premier disque comprend les quatre premiers épisodes, la deuxième galette les quatre suivants. Les menus principaux sont fixes et musicaux, identiques sur les deux disques. Le boîtier est glissé dans un surétui cartonné.

A l’instar de l’édition Blu-ray de la seconde saison, nous ne trouvons ici aucun supplément. Nada !

L’Image et le son

L’éditeur prend soin de cette troisième saison avec un master haut de gamme et un transfert solide. Sans surprise, la copie se révèle propre et tire agréablement partie de la HD avec des teintes plus chaudes que sur les deux saisons précédentes avec notamment une omniprésence de couleurs saturées en Australie, une palette chromatique spécifique, le tout soutenu par un solide encodage. Le piqué, tout comme les contrastes, sont souvent tranchants, les arrière-plans sont détaillés, le relief plaisant, les noirs denses et les détails foisonnants. Hormis quelques légers fléchissements de la définition sur les scènes sombres, cette édition Blu-ray offre les plus belles conditions pour voir et revoir The Leftovers.

Seule la version originale bénéficie d’une piste DTS-HD Master Audio 5.1, la piste française devant se contenter d’une simple et anecdotique Dolby Digital 2.0, qui n’arrive pas à la cheville de son homologue. Pour la première, le confort acoustique est évidemment largement assuré. La spatialisation est enivrante et participe à l’immersion totale dans cet étrange univers, tout en mettant en avant l’extraordinaire composition de Max Richter. Les dialogues sont exsudés avec force, les effets et ambiances annexes sont riches (dans la rue notamment), amples et variés. Nul besoin de monter le volume pour profiter pleinement de la bande-son. Le caisson de basses intervient aux moments opportuns et les sous-titres sont amovibles.

Crédits images : © HBO / Warner Bros. Entertainment / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr