Test Blu-ray / Plus beau que moi, tu meurs, réalisé par Philippe Clair

PLUS BEAU QUE MOI, TU MEURS réalisé par Philippe Clair, disponible en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair et en Blu-ray le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Aldo Maccione, Philippe Clair, Raymond Pellegrin, Maureen Kerwin, Philippe Castelli, Georges Blaness, Anne Berger, Corynne Charbit…

Scénario : Philippe Clair & Bruno Tardon

Photographie : Didier Tarot & Mario Vulpiani

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

Aldo et Marco sont jumeaux. Marco, curé de son état à toujours été un objet de fierté pour sa mère, tandis qu’Aldo a déjà passé six séjours en prison. Toujours en quête d’argent et de jolies filles, il se laisse happer par de folles opérations, souvent malhonnêtes, qui d’ailleurs échouent la plupart du temps. Un jour, il est obligé de fuir en Tunisie, habillé en curé et se faisant passer pour Marco. Il y retrouve Prosper, un ami d’enfance, qu’il entraîne dans sa course aux millions et aux belles estivantes. Marco, délégué par la police parisienne, débarque en Tunisie pour limiter les dégâts mais ne fait que les aggraver. Une fois de plus, Aldo devra disparaître un moment dans la nature et se faire oublier…

Nous sommes à la limite de l’expérimental, mais nous l’avons souvent été avec Philippe Clair. Plus beau que moi, tu meurs est peut-être, sans doute même, le film le plus célèbre du réalisateur, son second plus grand succès, derrière La Grande java. Parvenue à attirer environ 3,3 millions de spectateurs en 1982, cette comédie se hisse à la dixième position du box-office cette année-là, entre Les Sous-doués en vacances (3,6 millions) et la reprise des Aristochats (3 millions). Le cinéma français se porte bien à l’approche des fêtes de Noël, La Balance attire plus de 4 millions de spectateurs dans les salles, L’As des as pulvérise tout sur son passage, Deux heures moins le quart avant Jésus Christ aussi, Louis de Funès connaît son dernier triomphe au cinéma avec Le Gendarme et les Gendarmettes (il s’éteindra en janvier de l’année suivante), La Boum 2 se profile à l’horizon, Les Misérables de Robert Hossein crée l’événement…Et Philippe Clair débarque avec Aldo Maccione, portés par l’engouement du public pour Tais-toi quand tu parles, qui avait franchi la barre des deux millions d’entrées. Coup double dans tous les sens pour le tandem, qui non seulement explose les compteurs en terme d’entrées, mais dédouble aussi sa tête d’affiche en lui faisant jouer des frères jumeaux, là où Aldo se contentait de jouer deux sosies dans leur méfait précédent. Plus beau que moi, tu meurs ne se raconte pas, il se vit, embarque celui ou celle qui le verra dans un univers insoupçonné, celui de la crise d’épilepsie (ou d’ineptie, c’est selon) cinématographique, car il est impossible de résumer l’histoire. Les scènes s’enchaînent sans aucun sens dramatique, tout part en vrille rapidement et encore plus une fois que notre chez Aldo déboule (encore) en Tunisie. Et pourtant, on ne va pas dire que ça « fonctionne », mais il est quasiment irréalisable d’arrêter « l’expérience » en cours de route, comme lorsque vous êtes harnachés dans Space Mountain, lancé à plus de 70 km/h, que vous vous sentez mal, mais d’où vous ne pouvez vous extraire avant l’arrêt complet de la machinerie infernale, où vous pourrez dégobiller en paix si cela n’a pas déjà été fait. On exagère, mais il y a bel et bien à boire et à manger dans Plus beau que moi, tu meurs, écrit avec les pieds (noirs), peu aidé par un montage aux pâquerettes (le responsable est quand même Alberto Gallitti, monteur d’Au nom du peuple italien, Parfum de femme, La Bête tue de sang-froid, un comble), très généreux (Philippe Clair y met de tout, comme pour un gloubi-boulga) et surtout mené par un Aldo Maccione au sommet de sa filmographie, de son succès, de son talent, qui en fait des caisses (qui pèsent plusieurs tonnes), en gardant le sourire, en braillant, en gesticulant dans tous les sens. Les spectateurs avaient répondu présent, Plus beau que moi, tu meurs est devenu culte, tandis que sa popularité ne s’est étrangement jamais démentie, ni atténuée.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Plus beau que moi, tu meurs, réalisé par Philippe Clair »

Test Blu-ray / La Grande java, réalisé par Philippe Clair

LA GRANDE JAVA réalisé par Philippe Clair, disponible en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair et en Blu-ray le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Francis Blanche, Gérard Rinaldi, Luis Rego, Jean-Guy Fechner, Gérard Filippelli, Jean Sarrus, Corinne Le Poulain, Fransined…

Scénario : Philippe Clair, Michel Ardan & Claude Zidi

Photographie : Claude Zidi

Musique : Les Charlots & Michel Bernholc

Durée :1h30

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Philippot, Jean, Phil, Luis, et Jean-Guy, cinq rugbymen, recherchent leur entraîneur Auguste Kouglof qui a pris la fuite pour ne pas leur payer 20 millions. Celui-ci a changé de nom pour M. Colombani. Les Charlots le retrouvent dans un petit village en train de tenter de briguer un mandat électoral en usant de pratiques mafieuses. Philippot, fou amoureux de France, la fille de Colombani, décide de ne pas le signaler à la police mais plutôt de s’allier à M. Devot, le concurrent de Colombani à la prochaine élection.

Gérard Rinaldi, Gérard Filippelli, Jean Sarrus et Luis Rego, groupe de musique humoristique anciennement baptisé Les Problèmes (Donald Rieubon en faisait aussi partie), deviennent les Charlots en 1966. Après avoir accompagné Claude François, Johnny Hallyday, Françoise Hardy et Antoine, ils sont rejoints par Jean-Guy Fechner, frère de leur manager Christian Fechner. Le groupe, qui a même fait la première partie d’un concert des Rolling Stones (oui oui), devient très populaire et le cinéma commence donc à leur faire les yeux doux. C’est là que débarque Philippe Clair, qui six ans après l’échec rencontré par son premier long-métrage comme réalisateur, Déclic et des claques, voit l’opportunité de revenir derrière (et devant) la caméra avec La Grande java, dont il signe le scénario original, l’adaptation et les dialogues avec un certain Claude Zidi (sous le pseudonyme de Claude Reims), également directeur de la photographie (il est l’ancien cadreur de Claude Chabrol) et Michel Ardan, alors producteur. Clair se voit imposer d’engager les Charlots, leur humour étant très éloigné du sien. Si l’entente ne sera pas au beau fixe sur le plateau, La Grande java sera un triomphe au cinéma avec 3,4 millions d’entrées, le septième plus grand succès de l’année 1971, placé entre Le Casse d’Henri Verneuil (4,4 millions de spectateurs) et Soleil rouge de Terence Young (3,3 millions). Quasiment disparu des radars depuis sa sortie dans les salles, jamais exploité en DVD et encore moins en Blu-ray depuis la création des deux supports, la première comédie des Charlots renaît de ses cendres en 2024 et apparaît enfin dans les bacs, dans une magnifique copie restaurée 4K. L’occasion de (re)découvrir totalement cet opus finalement méconnu des Charlots, qui annonce souvent leurs autres films et qui s’avère tout autant un vrai long-métrage propre à Philippe Clair, dont on retrouve la griffe du début à la fin. Assurément l’une des résurrections cinématographiques de cette année.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / La Grande java, réalisé par Philippe Clair »

Test DVD / Tais-toi quand tu parles, réalisé par Philippe Clair

TAIS-TOI QUAND TU PARLES réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Aldo Maccione, Edwige Fenech, Jacques François, Philippe Clair, Tarak Harbi, Clément Harari, Jack Lenoir, Bernard Pinet, Daniel Derval, Philippe Nicaud, Dominique Zardi, Nico Il Grande, André Nader…

Scénario : Philippe Clair & Enrico Oldoni

Photographie : Mario Vulpiani

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Giacomo est un chômeur passionné par l’univers de James Bond qu’il s’imagine être en rêve. Sans le savoir, il est suivi par des agents secrets qui le prennent pour James, un espion français qui a disparu à Tunis lors d’une mission et qu’ils suspectent de s’être dissimulé sous une fausse identité. Giacomo, persuadé d’être dans un rêve, se retrouve bientôt à Tunis pour terminer la mission entamée par James…

Au début des années 1980, il signore Aldo Maccione a déjà 45 ans. Si son visage est bien connu des spectateurs français, qui ont ri devant ses pitreries et sa mythique démarche dans L’Aventure c’est l’aventure de Claude Lelouch (3,8 millions d’entrées) et Mais où est donc passée la 7ème Compagnie ? de Robert Lamoureux (3,9 millions), peu de réalisateurs se sont encore décidés à lui faire porter un film sur ses épaules. À deux reprises, Pierre Richard a partagé l’affiche avec le comédien italien, Je suis timide mais je me soigne (2,5 millions) et (2,2 millions), signe que le public hexagonal a de l’affection pour Aldo la classe. Ce dernier voit enfin l’opportunité de trôner en haut de la distribution, sans autre grande vedette à ses côtés, avec Tais-toi quand tu parles, écrit et mis en scène par Philippe Clair, avec lequel Aldo Maccione avait collaboré dix ans auparavant dans La Grande Maffia. Un pari réussi puisque plus de deux millions de français viendront voir cette comédie franco-italienne (avec du sang marocain et tunisien certes), où Aldo donne la réplique à la sublime Edwige Fenech,les deux acteurs s’étant déjà croisés sur Sexycon de Sergio Martino, Lâche-moi les jarretelles de Luciano Martino, La Toubib se recycle de Michele Massimo Tarantini et Je suis photogénique de Dino Risi. Un couple qui fonctionne à l’écran, avec d’un côté l’italien au physique de prolo certain de ressembler à Marcello Mastroianni, et de l’autre la sculpturale créature qui se matérialise dans tous les rêves humides de ces messieurs de la puberté jusqu’au trépas. Philippe Clair sort de Rodriguez au pays des merguez (quel titre extraordinaire), parodie du Cid de Pierre Corneille, produit par Tarak Ben Ammar, qui au même moment finançait également Monty Python : La Vie de Brian de Terry Jones et Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli. Tais-toi quand tu parles, onzième long-métrage du réalisateur, dispose d’un bon budget et emmène sa distribution en Tunisie via Tunisair (la caméra se pose assez longtemps sur le logo histoire de bien l’imprimer dans nos neurones) pour une histoire rocambolesque bien représentative de Philippe Clair. Ça part dans tous les sens, les gags (mous ou réussis, il y en a pour tous les goûts) s’enchaînent à vitesse grand V, le récit est nawak à souhait, mais comme bien souvent chez Clair, la bonne humeur y est contagieuse et il se dégage de cette comédie « d’espionnage » une énergie contagieuse. Si beaucoup d’éléments s’avèrent impensables en 2024 (les cul-serrés diront irresponsables), Tais-toi quand tu parles est assurément l’un des meilleurs opus de son auteur.

Continuer la lecture de « Test DVD / Tais-toi quand tu parles, réalisé par Philippe Clair »