Test Blu-ray / Les Tortionnaires du camp d’amour, réalisé par Edoardo Mulargia

LES TORTIONNAIRES DU CAMP D’AMOUR (Orinoco: Prigioniere del sesso) réalisé par Edoardo Mulargia, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 4 avril 2023 chez Artus Films.

Acteurs : Anthony Steffen, Ajita Wilson, Cristina Lay, Stelio Candelli, Luciano Rossi, Aldo Minandri, Gota Gobert, Zaira Zoccheddu…

Scénario : Sergio Chiusi, Gil Carretero & Anthony La Penna

Photographie : Manuel Mateos

Musique : Marcello Giombini

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Au cœur de la jungle amazonienne, le contrebandier Jordan utilise des femmes esclaves pour exploiter une mine d’émeraudes, leur faisant subir les pires sévices. Le révolutionnaire Laredo convoite la mine pour financer sa cause, et entreprend d’attaquer Jordan, comptant sur l’aide des prisonnières.

Tiens, revoilà nos prisonnières sexy ! Chose étrange, Les Tortionnaires du camp d’amourOrinoco: Prigioniere del sesso n’est pas du tout une suite aux Évadées du camp d’amour, contrairement à ce que son titre français pourrait nous faire penser. D’ailleurs, pour être précis, le titre d’exploitation hexagonal demeure La Fin des tortionnaires du camp d’amour n. 2. Allez comprendre. Alors oui, où nous en étions…cet opus a effectivement été tourné en même temps que Les Évadées du camp d’amour, coécrit par les mêmes scénaristes, dans les mêmes décors, avec quasiment la même distribution, par le même réalisateur, une équipe technique identique…mais il ne s’agit pas d’une sequel. En l’état, Les Tortionnaires du camp d’amour est moins attrayant que le « précédent », plus longuet, moins sexuel aussi (sans doute pour ça qu’on trouve le temps long), l’histoire reposant non pas sur une évasion cette fois, mais sur une invasion, puisque le camp central va être pris d’assaut par une bande de révolutionnaires armés jusqu’aux dents, autrement dit leur bite et leur couteau. Ces derniers sont menés par Laredo, le grand chef qui aime bien montrer son torse nu imberbe de quinquagénaire et tourné ses yeux bleus vers le soleil pour qu’on puisse les admirer. Cet être modeste et discret fomente une attaque pour s’emparer du magot du camp, les pierres précieuses récoltées par les femmes-esclaves dans des conditions inhumaines, afin d’agrandir sa petite entreprise. De leur côté, les captives aux jambes longues et fuselées, et très souvent aussi à la poitrine dénudée, qui se caressent sous la douche à côté de leurs copines…bref, celles-ci échafaudent un plan d’évasion dans l’espoir d’échapper à l’enfer du camp. Laredo va s’interposer et tout se terminera dans un joyeux bordel rempli d’explosions qui font boum et de fusillades qui font tatatata. Entre le prologue rigolo tourné dans un Center Parc romain et le final généreux en bastos, il n’y a malheureusement rien ou presque à se mettre sous la dent. Reste la curiosité de découvrir ce film après Les Évadées du camp d’amour, comme s’il s’agissait d’une version alternative.

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Test Blu-ray / Les Évadées du camp d’amour, réalisé par Edoardo Mulargia

LES ÉVADÉES DU CAMP D’AMOUR (Femmine infernali) réalisé par Edoardo Mulargia, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 4 avril 2023 chez Artus Films.

Acteurs : Anthony Steffen, Ajita Wilson, Cristina Lay, Cintia Lodetti, Luciano Pigozzi, Serafino Profumo, Maite Nicote, Yael Forti…

Scénario : Sergio Chiusi, Gil Carretero & Edoardo Mulargia

Photographie : Manuel Mateos

Musique : Marcello Giombini

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Au cœur d’une forêt tropicale se trouve un camp de détention pour femmes. Isolés du monde, les gardiens en profitent pour abuser des prisonnières, leur faisant subir les pires sévices. Ne supportant plus la cruauté dont elles sont victimes, un groupe de jeunes femmes va tenter de s’évader, avec l’aide du médecin du camp.

Quand on fouine pour en savoir toujours plus sur le genre dit du Women In Prison, ou plus simplement WIP, on trouve bien sûr les liens avec le cinéma d’exploitation, dont les films qui s’y rattachent se focalisent la plupart du temps sur des prisonnières qui subissent des sévices dégradants afin d’exciter ou de dégoûter le spectateur. Comme la Nazisploitation et la Nonnesploitation, sauf que nous avons ici de splendides créatures chichement vêtues, leurs guenilles dévoilant fréquemment un sein généreux, passant du bon temps ensemble dans leur cellule étroite (il faut bien se consoler comme on peut), avant de retourner bosser (aux travaux forcés, mais pas trop pour ne pas gâcher la manucure) et de comploter en secret le moyen de se tirer. On retrouve tous ces ingrédients dans Les Évadées du camp d’amourFemmine infernali, ou Escape from Hell pour les anglo-saxons, avant-dernière réalisation d’Edoardo Mulargia (1925-2005). Cet habile artisan, dont les capacités techniques avaient pu être remarquées dans les excellents Viva Django ! (1971) et Tropique du Cancer (1972), fait ce qu’il peut pour Les Évadées du camp d’amour, qui n’est certes pas exceptionnel, euphémisme, mais qui n’en reste pas moins divertissant. Le spectateur devra cependant s’armer de patience en raison d’un grand manque de rythme qui finit par désintéresser de l’histoire à mi-parcours. Heureusement, la machine se relance dès que le groupe de nanas prend la poudre d’escampette dans la jungle hostile, où les serpents, les sangsues, les sables mouvants et autres réjouissances les attendent. Sympathique quoi.

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Test Blu-ray / Agent 077 : Operation Sexy, réalisé par Jess Franco

AGENT 077 : OPÉRATION SEXY (La Muerte silba un blues) réalisé par Jess Franco, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 mars 2023 chez Artus Films.

Acteurs : Conrado San Martín, Danik Patisson, Perla Cristal, Georges Rollin, Manuel Alexandre, María Silva, Adriano Domínguez, Marta Reves…

Scénario : Jess Franco & Luis de Diego

Photographie : Juan Mariné

Musique : Antón García Abril

Durée : 1h18

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

En Amérique du Sud, le trompettiste Julius et son ami Castro passent en fraude un chargement d’armes pour le compte de Bekell. Alors que Castro est abattu par une patrouille, Smith va en prison. Quinze ans plus tard, il est enfin libéré et découvre que la veuve de son ami, Lina, est désormais mariée à Bekell. Julius devient gênant pour ce dernier. Se sentant menacé, il balance toute l’histoire au commissaire Fenton.

Quand on regarde le début de la carrière de Jess Franco, on se rend compte qu’il était déjà difficile de découvrir quel film avait été fait avant l’autre, certaines sources donnant des dates de sortie différentes, parfois à un ou deux ans près, souvent plus. En l’état, Agent 077, opération Jamaïque, ou Agent 077 : Opération Sexy, auquel on préférera le titre original ô combien plus approprié et par ailleurs poétique, La Muerte silba un blues se situe entre Le Sadique Baron Von KlausLa Mano de un hombre muerto et Les Maîtresses du Docteur JekyllEl Secreto del Dr. Orloff et s’avère un nouveau film noir pour le cinéaste. Comme ce sera le cas plus tard, cet opus apparaît quasiment comme un film miroir à Chasse à la mafia, puisqu’on y retrouve pour ainsi dire exactement les mêmes ingrédients, la même ambiance, l’atmosphère enfumée d’un night-club où officient bien sûr un orchestre de jazz et une chanteuse à la voix enivrante, mais aussi où se (dé)font certaines affaires louches. Plus maîtrisé que Rififí en la ciudad,La Muerte silba un blues est un solide polar, sur lequel plane encore l’ombre d’Orson Welles, mais avec lequel Jess Franco s’affranchit de plus en plus de ses références, peaufine sa direction d’acteurs, tout en livrant un formidable divertissement aux spectateurs.

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Test Blu-ray / Chasse à la mafia, réalisé par Jess Franco

CHASSE À LA MAFIA (Rififí en la ciudad) réalisé par Jess Franco, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 mars 2023 chez Artus Films.

Acteurs : Fernando Fernán Gómez, Jean Servais, Laura Granados, Antonio Prieto, Robert Manuel, Maria Vincent, Dina Loy, Agustín González…

Scénario : Jess Franco, Gonzalo Sebastián de Erice & Juan Cobos, d’après le roman de Charles Exbrayat

Photographie : Godofredo Pacheco

Musique : Daniel J. White

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

L’indicateur de l’Inspecteur Miguel Ruiz, Paco, barman au Stardust, a été assassiné avant d’avoir eu le temps de le renseigner sur un armateur puissant, qui est aussi un politicien influent, Leprince. De plus son chef n’est pas d’accord pour qu’il continue à enquêter sur Leprince, ayant peur des conséquences ! Peu après, un inconnu poignarde tous les participants à ce meurtre. Mais cela ne va pas arrêter Ruiz…

Quand il tourne Chasse à la mafia, Jesús Franco Manera, ou Jess Franco, en est encore au début de sa (très) longue et (très) prolifique carrière, ayant signé son premier long-métrage Tenemos 18 años (1959) que quatre ans années auparavant. Cinq autres opus se succéderont tout de suite après, révélant l’éclectisme et l’efficacité du bonhomme derrière la caméra. Le film noir se distingue bel et bien dans la première partie de l’oeuvre de Jess Franco avec Opération Lèvres RougesLabios rojos ou ce Chasse à la MafiaRififí en la ciudad qui nous intéresse aujourd’hui. I s’agit de l’adaptation du roman Vous souvenez-vous de Paco ? de Charles Exbrayat, publié en 1958, transposé dans un pays imaginaire d’Amérique Centrale, où l’on retrouve un casting franco-espagnol (coproduction oblige), sur lequel trône le suintant et impérial Jean Servais (L’Homme de Rio, Au service du diable, La Fièvre monte à El Pao, La Roue). Le titre original renvoie directement à Du rififi chez les hommes, chef d’oeuvre de Jules Dassin (1958), interprété par Jean Servais, qui avait manifestement marqué le cinéphile Jess Franco. Chasse à la mafia est un brillant exercice de style(s), où le réalisateur se fait plaisir en jouant avec les angles de prises de vue, qui rappellent bien sûr le travail d’Orson Welles, que ce dernier remarquera au point de contacter Jess Franco pour lui confier la direction de la seconde équipe de Chimes at midnight Falstaff. Mais pour l’heure, Rififí en la ciudad enchaîne les allers-retours dans un night-club où le jazz ne s’arrête jamais et où le champagne coule à flots, tandis que s’affrontent en coulisses des sbires à la mine patibulaire sur fond de disparition d’un indic séducteur et charismatique. Un « petit » Jess Franco, mais bourré de charme.

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Test DVD / Je suis une légende, réalisé par Ubaldo B. Ragona & Sidney Salkow

JE SUIS UNE LÉGENDE (The Last Man on Earth) réalisé par Ubaldo B. Ragona & Sidney Salkow, disponible en DVD le 6 décembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Vincent Price, Franca Bettoia, Emma Danieli, Giacomo Rossi-Stuart, Umberto Raho, Christi Courtland, Tony Corevi, Hector Ribotta…

Scénario : Furio M. Monetti, Ubaldo B. Ragona, Richard Matheson, William F. Leicester, d’après le roman de Richard Matheson

Photographie : Franco Delli Colli

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h23

Année de sortie : 1964

LE FILM

Une épidémie a dévasté le monde et transformé les hommes en vampires assoiffés de sang. Le docteur Robert Morgan est le seul survivant de ce ravage. Il traque les vampires tout le jour afin de les tuer en leur enfonçant un pieu dans le cœur, et la nuit, il se barricade chez lui, tentant de repousser les assauts des monstres, et essayant de trouver, par communication radio, d’autres survivants.

Beaucoup connaissent Je suis une légende I am legend de Francis Lawrence avec Will Smith, sixième plus gros succès US de l’année 2007 (entre Harry Potter et L’Ordre du Phénix et La Vengeance dans la peau), peut-être moins Le SurvivantThe Omega Man de Boris Segal (1971) avec Charlton Heston…Avant ces deux transpositions du roman de Richard Matheson, Ubaldo Ragona et Sidney Salkow signaient une première adaptation de I am legend, sortie en 1964 sous le titre The Last Man on Earth ou bien encore L’Ultimo uomo della terra de l’autre côté des Alpes. Dans ce film, le dernier homme sur Terre est incarné par Vincent Price, la même année que Le Masque de la mort rouge The Masque of the Read Death et La Tombe de Ligeia The Tomb of Ligeia de Roger Corman. Sur une musique oppressante de Paul Sawtell (Le Cri de guerre des Apaches, Le Sous-marin de l’apocalypse, La Brigade du suicide, Marché de brutes), les deux réalisateurs instaurent une ambiance lourde et post-apocalyptique, avec des cadavres éparpillés dans les rues, tandis que la voix légendaire du comédien plante le décor et les enjeux. « The End has Come ». Mais pour Robert Morgan, c’est le même recommencement depuis trois ans, quand il est déjà surpris de se réveiller en vie, après avoir échappé aux zombies qui voudraient prendre d’assaut sa maison. « Un autre jour à endurer…allons-y » dit-il, avant d’arpenter la ville, à la recherche de nouveaux morts-vivants dans lesquels Robert pourra planter un pieu dans le coeur. Formidablement mis en scène et marqué par une photographie à la beauté exceptionnelle, Je suis une légende est une véritable référence du genre et n’a absolument rien à envier aux blockbusters contemporains.

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Test DVD / L’Étrangleur, réalisé par William A. Wellman

L’ÉTRANGLEUR (Lady of Burlesque) réalisé par William A. Wellman, disponible en DVD le 6 décembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Barbara Stanwyck, Michael O’Shea, J. Edward Bromberg, Iris Adrian, Gloria Dickson, Victoria Faust, Stephanie Bachelor, Charles Dingle…

Scénario : James Gunn, d’après le roman de Gypsy Rose Lee

Photographie : Robert De Grasse

Musique : Arthur Lange

Durée : 1h26

Année de sortie : 1943

LE FILM

Un meurtre a été commis au sein d’une troupe de music-hall dans un théâtre de Broadway : une actrice a été retrouvée étranglée. Les soupçons se portent vite sur sa rivale, Dixie Daisy. Mais d’autres meurtres sont commis. Dixie va mettre en place un piège pour démasquer l’étrangleur.

Dans l’imposante filmographie de la légendaire Barbara Stanwyck, outre sa collaboration avec Frank Capra, on notera celle avec le réalisateur William A. Wellman (1896-1975), qui donnera naissance à cinq longs-métrages, de 1931 à 1943. Après L’Ange Blanc Night Nurse, Mon grandSo Big !, The Purchase Price et L’Inspiratrice The Great Man’s Lady, les deux remettront une dernière fois le couvert avec L’Étrangleur Lady of Burlesque. Ce dernier est inspiré d’un roman de Gypsy Rose Lee publié en 1941, The G-String Murders, elle-même artiste de burlesque, vedette rendue célèbre pour son numéro de striptease et dont la vie sera aussi adaptée au cinéma par Mervyn LeRoy avec Gypsy, Vénus de Broadway (1952). Autant dire que la miss connaît le milieu qu’elle dépeint dans son livre et donc dans le film qui en découle, L’Étrangleur, qui se passe essentiellement dans un des vieux théâtres situés dans le quartier central de la ville de New York. Un peu à la Birdman, le truc ronflant (euphémisme) d’Alejandro González Iñárritu, mais en beaucoup moins prétentieux et surtout en plus divertissant, L’Étrangleur trimballe le spectateur dans les coulisses, sur scène, dans les moindres recoins de son décor principal, en tenant compte de la notion de troupe qui anime les lieux. Le metteur en scène de L’Allée sanglante, Convoi de femmes, The Story of G.I. Joe, L’Étrange incident, Beau Geste, L’Ennemi public et bien sûr de la première version de A Star is Born signe une sympathique récréation dans laquelle il n’a de cesse de mettre en valeur ses ravissantes actrices (souvent étonnamment déshabillées) et offre à son actrice fétiche un parfait écrin dans lequel elle se meut avec talent et délectation.

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Test DVD / Cinq déserteurs, réalisé par R. John Hugh

CINQ DÉSERTEURS (Yellowneck) réalisé par R. John Hugh, disponible en DVD le 6 décembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Lin McCarthy, Stephen Courtleigh, Berry Kroeger, Harold Gordon, Bill Mason, Al Tamez, Jose Billie, Roy Nash Osceola…

Scénario : Nat S. Linden & R. John Hugh

Photographie : Charles T. O’Rork

Musique : Laurence Rosenthal

Durée : 1h20

Année de sortie : 1955

LE FILM

Un colonel sudiste démis de ses fonctions rencontre quatre déserteurs dans les Everglades. Ensemble, ils vont tenter de survivre et de s’échapper de ces marais. L’épreuve sera longue entre la nature hostile et les assauts successifs des Indiens Séminoles vivant sur ce territoire.

On ne misait pas forcément grand-chose sur ce petit film déterré on ne sait où par l’éditeur Artus Films, mais force est d’admettre que Cinq déserteursYellowneck est un survival assez épatant et ce en dépit d’un évident manque de moyens. Que signifie le titre original ? Un prologue nous indique que le film s’apprête à nous raconter l’histoire de cinq hommes, « produits » d’une longue et sanglante guerre, qui ont décidé de tourner le dos à la cause Confédérale pour fuir. Ces déserteurs pour les hommes de la Confédération sont appelés « Yellowneck ». Intégralement tourné dans les décors naturels des Everglades, Cinq déserteurs est un étonnant mélange de film de guerre, de drame psychologique, d’aventures, de western et même d’épouvante dans sa dernière partie, qui ne compte qu’une poignée de comédiens au casting, tous solidement dirigés. Produit par la Republic Pictures, Yellowneck est le premier long-métrage écrit et réalisé par le britannique R. John Hugh (1923-1985), qui ne signera que cinq longs-métrages en vingt ans de carrière, des opus indépendants qui fleurent bon ce parfum kitsch et rétro, mais qui en avaient sous le capot et qui conservent encore aujourd’hui un charme inaltérable doublé d’une envie de cinéma.

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Test Blu-ray / Ursus l’invincible, réalisé par Gianfranco Parolini

URSUS L’INVINCIBLE (Gli invincibili tre) réalisé par Gianfranco Parolini, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 8 novembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Sergio Ciani, Mimmo Palmara, Rosalba Neri, Carlo Tamberlani, Gianni Rizzo, Vassili Karis, Nello Pazzafini, Enzo Maggio…

Scénario : Lionello De Felice, Arnaldo Marrosu & Gianfranco Parolini

Photographie : Francesco Izzarelli

Musique : Angelo Francesco Lavagnino

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Usurpant l’identité d’Ursus, le tyran Théomaque a pris le trône d’Attra et impose son pouvoir. Le prince Dario, soucieux de rétablir le véritable souverain, fait alors appel à Ursus. Ce dernier, avec deux compagnons, se mettent en route pour Attra. Il faudra toute la musculature et l’ingéniosité du héros pour renverser le despote.

Ursus est un genre de mammifères carnivores de la famille des ursidés, les ours. Un ours, c’est aussi le logo de l’éditeur Artus Films. Et Artus Films nous permet de découvrir Ursus l’invincible, car Ursus est au même titre que Maciste un héros de l’antiquité, inventé dans quelques œuvres modernes et plus précisément dans Quo Vadis ? (1899) du polonais Henryk Sienkiewicz, porté à plusieurs reprises au cinéma et de ce fait transporté dans différentes contrées voire des époques complètement diverses. Certains auront à l’esprit une représentation d’Ursus en prise avec un taureau ou un boeuf sauvage, qu’il affronte naturellement à mains nues, car bien sûr le personnage est doté d’une force surhumaine. Il n’en fallait pas plus pour que le péplum, transalpin évidemment, s’empare d’Ursus pour en faire le héros d’une poignée de films au début des années 1960. Outre La Vengeance d’Ursus La Vendetta di Ursus de Luigi Capuano, La Fille des Tartares Ursus e la ragazza Tartara de Remigio Del Grosso, Ursus dans la terre de feuUrsus nella terra di fuoco de Giorgio Simonelli, Ursus le rebelle Ursus, il gladiatore ribelle de Domenico Paolella et avant Le Grand Défi : Hercule, Maciste, Samson et UrsusErcole, Sansone, Maciste e Ursus Gli invincibili de Giorgio Capitani, Gianfranco Parolini nous gratifiait d’un Ursus l’invincible Gli invincibili tre. Dans le rôle-titre, Sergio Ciani, plus connu sous le pseudonyme d’Alan Steel, apporte à ce demi-Dieu ses muscles saillants (et qui l’empêchent de bouger avec agilité, il faut bien le dire), sa belle tête de vainqueur et son jeu approximatif (euphémisme), ainsi qu’un humour bon enfant. Celui qui a aussi interprété Samson, Hercule et Maciste s’en sort « relativement » bien dans Ursus l’invincible, même s’il se fait voler facilement la vedette par le charismatique et beaucoup plus crédible Mimmo Palmara (Un flic explosif, Les Travaux d’Hercule, Les Derniers jours de Pompéi, Le Colosse de Rhodes), dans le rôle de l’usurpateur. Dans l’ensemble, on passe un bon moment devant ce péplum qui a le mérite de ne pas se prendre au sérieux.

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Test Blu-ray / Le Neuvième coeur, réalisé par Juraj Herz

LE NEUVIÈME COEUR (Deváté srdce) réalisé par Juraj Herz, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 4 octobre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Ondrej Pavelka, Anna Malová, Julie Juristová, Josef Kemr, Juraj Kukura, Frantisek Filipovský, Premysl Kocí, Josef Somr…

Scénario : Juraj Herz & Josef Hanzlík

Photographie : Jirí Macháne

Musique : Petr Hapka

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

La jolie princesse Adriana est frappée d’un mal étrange : elle est comme absente le jour et disparaît la nuit. Après les échecs successifs de plusieurs enquêteurs, l’étudiant Martin se porte volontaire pour aider la princesse. Il va découvrir que l’astrologue Aldobrandini cherche à collecter neuf cœurs pour fabriquer son élixir de jouvence.

De Juraj Herz (1934-2018), les cinéphiles français ont pu avoir eu vent de sa version personnelle de La Belle et la Bête Panna a netvor (1978), d’après le conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, et surtout de L’Incinérateur de cadavres Spalovac mrtvol (1968), inspiré du roman de Ladislav Fuks. Deux œuvres cultes qui ont largement contribué à la renommée du cinéaste tchèque et ancien étudiant en photographie de l’École supérieure des arts de la scène de Bratislava. Après avoir fréquenté l’académie de Prague des arts du spectacle, lieu où il suivra les cours de direction de marionnettes du réalisateur surréaliste Jan Švankmajer (qui influencera entre autres Tim Burton et Terry Gilliam), il débarque dans le monde du théâtre et du cinéma, dans un premier temps comme acteur et metteur en scène sur les planches, puis en tant qu’assistant-réalisateur au cinéma, tout en continuant d’apparaître devant la caméra. Il se lance lui-même dans la réalisation au milieu des années 1960, L’Incinérateur de cadavres, alors son troisième long-métrage, lui apportant la célébrité à l’internationale. Vers la fin des années 1970, il entreprend deux films, deux contes, qui seront tournés simultanément, La Belle et la Bête, entreprise coûteuse, et Le Neuvième coeur Deváté srdce, d’après un scénario original que Juraj Herz signera avec Josef Hanzlík, bien qu’apparemment tiré des Contes nocturnes d’E.T.A. Hoffmann. Le second est une proposition moins connue, mais aussi singulière que La Belle et la Bête, de cinéma d’horreur et fantastique. Spectacle dense et généreux, Le Neuvième coeur embarque le spectateur dans un monde imaginaire et étrange teinté de magie. Cependant, s’il n’y a rien à redire sur la technique et l’interprétation, on pourra reprocher au film son rythme en dents de scie et sa difficulté à maintenir l’attention du début à la fin, surtout à mi-parcours avec ce qu’on appelle familièrement un ventre mou. Néanmoins, il y a sûrement plus d’imagination dans ce film tchèque que dans la plupart des blockbusters annuels réunis et rien que pour cela mérite qu’on s’y attarde le temps d’une projection.

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Test Blu-ray / Un flic explosif, réalisé par Stelvio Massi

UN FLIC EXPLOSIF (Un poliziotto scomodo) réalisé par Stelvio Massi, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 novembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Maurizio Merli, Olga Karlatos, Massimo Serato, Mario Feliciani, Mimmo Palmara, Marco Gelardini, Attilio Duse, Piero Gerlini…

Scénario : Gino Capone & Teodoro Corrà, d’après une histoire originale de Danilo Massi

Photographie : Sergio Rubini

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Enquêtant sur un trafic de diamants ayant donné lieu à plusieurs meurtres crapuleux, le commissaire Olmi découvre que les commanditaires sont des membres de l’élite corrompue. Pour ses supérieurs, il fait un peu trop de zèle, et l’enquête lui est alors retirée. Il se retrouve muté en province, dans une ville paisible. Mais, face à la pègre locale, ses méthodes musclées vont vite lui revenir.

Quand on leur parle du comédien Maurizio Merli, les amateurs de Bis italien l’identifient immédiatement grâce à sa célèbre moustache et son faux-air à Franco Nero. Si certains considéreront toujours le premier comme un ersatz du second, il serait dommage de résumer ses vingt ans de carrière à cette ressemblance. Disparu prématurément en 1989 à l’âge de 49 ans des suites d’un infarctus, le romain Maurizio Merli aura essentiellement marqué les esprits dans le poliziottesco, après s’être fait connaître dans un rôle pourtant diamétralement opposé à celui qu’il tiendra dans les polars, en tenant l’affiche de la mini-série télévisée La Jeunesse de Garibaldi réalisée par Franco Rossi et diffusée sur la Rai 1 en 1974. Dès lors, les propositions se multiplient. D’emblée, il devient la vedette de films policiers sous la direction d’Umberto Lenzi (Brigade spéciale, Opération casseurs, Le Cynique, l’Infâme et le Violent, Corléone à Brooklyn), de Marino Girolami (Rome violente, Opération jaguar) et surtout de Stelvio Massi (1929-2004), réalisateur avec lequel Maurizio Merli tournera à six reprises. De SOS jaguar, opération casse gueule Poliziotto sprint (1977) à Un flic rebelle Poliziotto solitudine e rabbia (1980), les deux collaborateurs et amis surferont sur la mode d’un genre très prisé par le public de l’autre côté des Alpes (mais pas que) et connaîtront un succès retentissant. Un flic explosif Un poliziotto scomodo (que l’on pourrait traduire par « un flic mal à l’aise ») est leur second long-métrage en commun et un formidable opus comprenant de multiples scènes de règlements de comptes au flingue, le personnage qui peut être vu comme un Harry Callahan transalpin, n’hésitant pas à sortir la grosse pétoire pour affronter les salopards et les exécuter sans sommation. Il y a volontairement deux films en un dans Un flic explosif, ce qui peut décontenancer. Si notre préférence se tourne vers la première partie, polar urbain, la seconde, polar rural, ne démérite pas et le divertissement est total grâce à l’implication de son acteur principal et de l’efficacité de la mise en scène de Stelvio Massi.

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