Test Blu-ray / Rêves sanglants, réalisé par Roger Christian

RÊVES SANGLANTS (The Sender) réalisé par Roger Christian, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 12 juillet 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Kathryn Harrold, Zeljko Ivanek, Shirley Knight, Paul Freeman, Sean Hewitt, Harry Ditson, Olivier Pierre, Marsha Hunt, Angus MacInnes…

Scénario : Thomas Baum

Photographie : Roger Pratt

Musique : Trevor Jones

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Après avoir tenté de se noyer, un jeune homme amnésique est interné en hôpital psychiatrique. Rapidement, le médecin qui s’occupe de lui et certains patients sont victimes d’hallucinations. Le patient semble posséder un curieux pouvoir : il aurait la possibilité de transmettre ses rêves et cauchemars à d’autres personnes…

L’auteur de ces mots n’avait jamais entendu parler de ce film avant son édition en DVD-Blu-ray chez Rimini en juillet 2025. Il s’agit de Rêves sanglants aka The Sender en version originale, premier long-métrage réalisé par Roger Christian. Jusqu’à présent décorateur de plateau (Mon ‘Beau’ légionnaire de Marty Feldman, Star Wars: Épisode IV – Un nouvel espoir de George Lucas, qui lui vaudra un Oscar), directeur artistique (Alien, le 8ème passager de Ridley Scott, Monty Python : La Vie de Brian de Terry Jones), celui-ci passe derrière la caméra avec un court-métrage, Black Angel, qu’il écrit, produit et met en scène en 1980. Cinéphile (il est passionné par Andreï Tarkovski et Ingmar Bergman) et cinéphage (les films d’épouvante s’enchaînent devant ses yeux), Roger Christian a l’opportunité de signer une première œuvre destinée au grand écran avec Rêves sanglants, d’après un scénario de Thomas Baum, visiblement inspiré par sa propre mère, mais aussi par Carrie de Brian De Palma et Patrick de Richard Franklin. S’il n’est pas passé à la postérité, The Sender est finalement resté dans le coeur de beaucoup d’amateurs de cinéma d’horreur et le découvrir aujourd’hui permet de se rendre compte à quel point Roger Christian, auréolé d’un Oscar en 1981 pour son court-métrage The Dollar Bottom en 1981, en avait sous le capot.

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Test Blu-ray / Dernier été à Tanger, réalisé par Alexandre Arcady

DERNIER ÉTÉ À TANGER réalisé par Alexandre Arcady, disponible en DVD & Blu-ray le 3 juin 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Valeria Golino, Thierry Lhermitte, Roger Hanin, Vincent Lindon, Jean Bouise, Julien Guiomar, Jacques Villeret, Anna Karina…

Scénario : Alexandre Arcady, Alain Le Henry, Tito Topin d’après le roman Au diable son dû (The Devil His Due) de William O’Farrell

Photographie : Robert Alazraki

Musique : Serge Franklin

Durée : 2h04

Année de sortie : 1987

LE FILM

L’été 1956 à Tanger : Richard Corrigan dans son bureau de détective privé rêve d’Amérique. Quand un avocat suisse lui propose une forte somme pour porter une enveloppe à quelques mètres de là au bar de l’hôtel Minzah. Là, Claudia, magnifique Italienne de vingt ans l’attend. Pour Corrigan c’est le début de la fortune, mais aussi le commencement des ennuis. De nombreux crimes suivent le sillage de la pulpeuse Claudia.

Rétrospectivement, Dernier été à Tanger est le premier revers commercial d’Alexandre Arcady. Abonné au succès depuis son premier film Le Coup de Sirocco, le réalisateur met pourtant tous les atouts de son côté dans ce cinquième long métrage aux décors fastes et à la reconstitution soignée. Il peut se permettre ce luxe grâce à ce qui restera ses deux plus grands triomphes, Le Grand pardon (1982) avec 2,2 millions d’entrées et Hold-up (1985) avec Jean-Paul Belmondo qui attire 2,4 millions de spectateurs. Avec Dernier été à Tanger, le cinéaste revient à une œuvre plus personnelle, réunit un casting impressionnant devant la caméra et livre une histoire où plane l’ombre du cinéma classique hollywoodien. Si le projet est ambitieux, le résultat n’est pas à la hauteur des espérances, même si Dernier été à Tanger n’a rien de honteux et reste un divertissement très honnête.

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Test Blu-ray / Le Coup de Sirocco, réalisé par Alexandre Arcady

LE COUP DE SIROCCO réalisé par Alexandre Aracady, disponible en DVD & Blu-ray le 3 juin 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Roger Hanin, Michel Auclair, Marthe Villalonga, Patrick Bruel, Philippe Sfez, Marie-Anne Chazel, Gérard Jugnot, Lucien Layani…

Scénario : Alexandre Arcady, Daniel Saint-Hamont, Jan Saint-Hamont d’après le roman éponyme de Daniel Saint-Hamont

Photographie : Jean-François Robin

Musique : Serge Franklin

Durée : 1h45

Année de sortie : 1978

LE FILM

Paul Narboni se souvient de son enfance heureuse à Oran en Algérie avant de quitter le pays suite aux événements de 1954. Avec sa famille, il arrive alors à Marseille avant de monter à Paris. Épicier, son père Albert va devoir s’adapter à ce nouveau pays. Paul est alors adolescent : c’est le temps des premiers amours. La famille rencontre d’aimables gens qui se révéleront être des escrocs. Ensemble, ils vont malgré tout s’intégrer peu à peu et s’habituer à leur nouvelle vie…

C’est de là que tout est parti pour Alexandre Arcady. Dans son premier long métrage, Le Coup de Sirocco, le réalisateur de 32 ans se penche sur un événement qu’il a connu personnellement avec ses parents et ses quatre frères, l’exil en métropole à la fin de la guerre d’Algérie. Après une carrière avortée de comédien, puis de metteur en scène de théâtre, Alexandre Arcady est attiré par le cinéma et réalise quelques courts métrages. Avec sa compagne Diane Kurys, il crée une société de production, Alexandre Films et coproduit Diabolo menthe, immense succès de l’année 1977 avec plus de 3 millions d’entrées. De son côté, Alexandre Arcady découvre la première ébauche du roman Le Coup de Sirocco de Daniel Saint-Hamont, dans lequel il y voit une résonance avec sa propre histoire. Les deux hommes s’associent et adaptent le livre pour le grand écran. C’est un grand succès. Non seulement le film est l’un des premiers à évoquer le rapatriement des familles Pieds-noirs en métropole, mais il est également largement autobiographique et a aussi contribué à relancer la carrière de Roger Hanin. Quarante ans après sa sortie, Le Coup de Sirocco reste un film très frais, joliment mis en scène avec des personnages très attachants.

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Test Blu-ray / La Tour du Diable, réalisé par Jim O’Connolly

LA TOUR DU DIABLE (Tower of Evil) réalisé par Jim O’Connolly, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 6 juin 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Bryant Haliday, Jill Haworth, Mark Edwards, Jack Watson, Anna Palk, Derek Fowlds, Dennis Price, Anthony Valentine, Gary Hamilton…

Scénario : Jim O’Connolly, d’après une histoire originale de George Baxt

Photographie : Desmond Dickinson

Musique : Kenneth V. Jones

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Deux pêcheurs accostent sur la petite île de Snape Island, où se dresse un phare isolé. Sur place, ils découvrent les cadavres de trois adolescents, ainsi qu’une survivante. Visiblement terrorisée, la malheureuse est conduite dans un hôpital psychiatrique. L’une des victimes, retrouvée empalée par une lance en or phénicienne, provoque la curiosité d’un groupe d’archéologues, qui décident de monter une expédition sur l’île…

La Tour du Diable ou Tower of Evil. Tout est dit dès le titre et le public sait à quoi s’attendre avec cet opus d’épouvante sorti en 1972 et réalisé par un certain Jim O’Connolly (1926-1986), dont il s’agit du seul film édité en DVD-Blu-ray dans nos contrées. À son palmarès, figurent de multiples productions, sa fonction principale, mais aussi les scénarios de quelques épisodes de la série Le Saint avec Roger Moore, sans oublier la mise en scène du Cercle de sangBerserk! (1967), thriller d’horreur avec Joan Crawford dans un de ses derniers rôles au cinéma, ainsi que de La Vallée de GwangiThe Valley of Gwangi (1969), production Ray Harryhausen (également à la tête des effets visuels) qui mêle le western et le film de monstres . Il se retrouve à la barre de La Tour du Diable, qui sort alors que l’épouvante made in England est en cours de mutation. En 1972, sortent Dracula 73 d’Alan Gibson avec Christopher Lee, Le Cirque des vampires Vampire Circus de Robert Young, Capitaine Kronos, tueur de vampires de Brian Clemens, Sueur froide dans la nuit Fear In The Night de Jimmy Sangster, Straight on Till Morning de Peter Collinson, tous estampillés du sceau de la Hammer Films, tandis que la Amicus présente Histoires d’outre-tombeTales from the Crypt de Freddie Francis et Asylum de Roy Ward Baker. Autant dire que La Tour du Diable apparaît déjà désuet à sa sortie et fleure bon le divertissement de genre qui pullulait dans les salles la décennie précédente. Avec ses décors apparents et son « monstre » nawak, Tower of Evil contentera les amateurs, risque de faire sourire les autres spectateurs, mais dans les deux cas le spectacle reste assuré et le charme demeure.

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Test Blu-ray / La Nuit des maléfices, réalisé par Piers Haggard

LA NUIT DES MALÉFICES (Blood on Satan’s Claw) réalisé par Piers Haggard, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 11 avril 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Patrick Wymark, Linda Hayden, Barry Andrews, Michele Dotrice, Wendy Padbury, Anthony Ainley, Charlotte Mitchell, Tamara Ustinov, Simon Williams, James Hayter, Howard Goorney, Avice Landone, Robin Davies…

Scénario : Robert Wynne-Simmons & Piers Haggard

Photographie : Dick Bush

Musique : Marc Wilkinson

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Angleterre, XVIIIème siècle. Dans un petit village, un jeune homme affirme avoir vu le Diable. Le juge du comté n’y prête pas attention. Mais soudain, des événements anormaux se déroulent : les villageois sombrent dans la folie, et des jeunes femmes se voient affligées de marques sur le corps. C’est alors qu’un groupe mené par la jolie Angel Blake pratique d’étranges cérémonies funèbres.

Piers Haggard (1939-2003) est essentiellement connu des amateurs de cinéma d’épouvante pour son film Venin Venom (1981), dans lequel Klaus Kinski, Sarah Miles et Oliver Reed affrontaient un mamba noir, le serpent le plus dangereux au monde. Ce thriller hybride, bien que commencé par Tobe Hooper, tournage ensuite récupéré par Piers Haggard, rendait compte de l’efficacité de cet artisan, qui avait fait sa carrière à la télévision dans les années 1970. On se souvient moins de son boulot pour le cinéma et pourtant quelques titres sortent du lot à l’instar de The Quatermass Conclusion en 1979 et Le Complot diabolique du docteur Fu Manchu en 1980 avec Peter Sellers et Helen Mirren. Mais s’il y a bien une œuvre qui mérite assurément d’être redécouverte, c’est bien La Nuit des maléficesThe Blood on Satan’s Claw, opus d’horreur britannique sortie de l’usine Tigon Pictures, qui tentait alors de rivaliser avec la Hammer Films et la Amicus. Galvanisée par le succès rencontré par Le Grand InquisiteurWitchfinder General, ou bien encore The Conqueror Worm pour son exploitation américaine, réalisé par Michael Reeves, la société spécialisée dans les films d’exploitation à petit budget surfe sur le même sous-genre que l’on qualifiera bientôt de folk horror. La Nuit des maléfices est sans doute l’un des meilleurs représentants de cette vague, largement popularisée avec The Wicker Man de Robin Hardy, qui sortira deux ans plus tard, et demeure un très grand divertissement, formidablement mis en scène, immersif, original, angoissant comme il se doit car empreint de réalisme. Une vraie et grande découverte.

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Test Blu-ray / Body Trash, réalisé par Philip Brophy

BODY TRASH (Body Melt) réalisé par Philip Brophy, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 16 mai 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Gerard Kennedy, Andrew Daddo, Ian Smith, Vince Gil, Regina Gaigalas, Neil Foley, Anthea Davis, Matthew Newton…

Scénario : Philip Brophy & Rob Bishop

Photographie : Ray Argall

Musique : Philip Brophy

Durée : 1h20

Date de sortie initiale : 1993

LE FILM

Une nouvelle vitamine est testée en secret sur les habitants d’une petite ville australienne, alors que jusqu’ici, tous les essais se sont révélés mortels. Un homme ayant participé aux précédents tests tente de donner l’alerte, mais, contaminé, il décède dans des circonstances atroces. Deux policiers mènent l’enquête, tandis que mutations, effets secondaires violents et hallucinations se multiplient dans la population.

Nous sommes ici clairement entre Street Trash (1987) de Jim Muro et Re-Animator (1985) de Stuart Gordon, un body-horror passé à la sauce Vegemite, vous savez cette pâte à tartiner noire étrange venue du pays des kangourous ! Body Trash, ou Body melt en version originale, est le premier et à ce jour le seul long-métrage de Philip Brophy, touche-à-tout en musique et en cinéma, qui après un court (No Dance, 1985) et un moyen-métrage (Salt, Saliva, Sperm and Sweat, 1988), décide de se lancer dans le grand format, histoire de régler quelques comptes avec sa contrée. C’est peu dire que tout le monde en prend plein la tronche dans cet opus d’horreur décomplexé et bourré d’inventions, qui peine cependant à maintenir l’intérêt du spectateur en raison d’un rythme et d’un scénario bien trop décousus. Heureusement, quelques séquences gores bien senties viennent redynamiser un peu l’ensemble, mais en dépit d’une durée ramassée de 79 minutes, l’ennui peut s’installer à plusieurs reprises. Si Body Trash est culte pour de nombreux spectateurs amateurs du genre, il est moins sûr qu’il fasse de nouveaux adeptes aujourd’hui…

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Test Blu-ray / Sac de noeuds, réalisé par Josiane Balasko

SAC DE NOEUDS réalisé par Josiane Balasko, disponible en DVD & Blu-ray le 18 mars 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Isabelle Huppert, Josiane Balasko, Farid Chopel, Jean Carmet, Coluche, Dominique Lavanant, Michel Albertini, Daniel Russo, Jean-Pierre Coffe…

Scénario : Josiane Balasko & Jacques Audiard

Photographie : François Catonné

Musique : Gérard Blanchard & Michel Goglat

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Une vamp de banlieue se réfugie chez sa voisine, une demi-clocharde plutôt laide et suicidaire. Se croyant meurtrière de son mari policier et alcoolique qu’elle vient de mettre hors d’état de nuire, elle embarque dans son échappée sa voisine ainsi qu’un délinquant en cavale presque malgré lui…

Alors que ses amis Gérard Jugnot et Michel Blanc viennent de passer avec succès à la réalisation, avec Pinot simple flic (2,4 millions d’entrées) et Marche à l’ombre (6,1 millions de spectateurs), Josiane Balasko s’y colle à son tour avec Sac de nœuds. Moins burlesque, plus sombre et sans doute moins accessible au grand public, ce premier long-métrage témoigne d’une vraie patte au niveau de son scénario et de ses dialogues (ciselés), tout en s’inspirant ouvertement de l’univers de Bertrand Blier. Sac de nœuds est comme une synthèse digérée des Valseuses, de Buffet froid et de La Femme de mon pote, en se focalisant notamment sur la fuite en avant (et vers nulle part surtout) d’un trio original, d’inadaptés, de marginaux, de paumés, qui ne s’attendaient pas à se carapater ensemble, mais que le destin a finalement décidé de réunir. Comme l’union fait la force, Anita, Rose-Marie et Rico, vont apprendre à se supporter, à s’apprécier et même à s’aimer, tout en fonçant à vive allure vers la Creuse. Sac de nœuds n’est pas une comédie comme les autres. On peut même dire qu’il s’agit souvent d’un drame, teinté de mélancolie, de crasse aussi, puisque les personnages ne sont guère reluisants, cabossés par l’existence, qui n’a guère été sympa avec eux jusqu’à présent. C’est pourquoi, même s’il a pris un coup sur la cafetière dans la forme (y compris dans la musique signée Gérard Blanchard), redécouvrir Sac de nœuds détonne, car le film emmène le spectateur là où il le soupçonnait le moins, sûrement pas dans la gaudriole. Évidemment, si l’on rit souvent, la réflexion n’est pas oubliée et l’émotion pointe à plusieurs reprises, jusqu’au final aussi inattendu que culotté.

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Test Blu-ray / Les Yeux de feu, réalisé par Avery Crounse

LES YEUX DE FEU (Eyes of Fire) réalisé par Avery Crounse, disponible en Édition Collector Blu-ray + 2 DVD + Livret le 13 février 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Dennis Lipscomb, Guy Boyd, Rebecca Stanley, Sally Klein, Karlene Crockett, Fran Ryan, Rob Paulsen, Kerry Sherman…

Scénario : Avery Crounse

Photographie : Wade Hanks

Musique : Brad Fiedel

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

1750. Chassé de son village pour adultère, un pasteur s’enfuit avec quelques fidèles dans une région inexplorée d’Amérique du Nord. Le petit groupe finit par trouver un endroit où s’installer, inconscient des dangers qui se cachent dans les bois environnants.

Nous sommes ici dans le genre folk horror, dont certains titres demeurent emblématiques comme The Wicker Man, Le Grand Inquisiteur, La Nuit des maléfices, Les Démons du maïs (adapté de Stephen King) et plus proches de nous Le Projet Blair Witch, The Witch et Midsommar. L’opus qui nous intéresse aujourd’hui sort en 1983 et s’intitule Les Yeux de feuEyes of Fire. Mais avant cela le titre original était Crying Blue Sky, puisque le réalisateur Avery Crounse (1951-2023) a décidé de revoir sa copie, jugée trop longue et qui a dû couper plus de vingt minutes afin de gagner en rythme, afin aussi de privilégier le fantastique, le premier montage ayant été qualifié de trop contemplatif. Ce premier long-métrage d’un photographe confirmé est une splendeur visuelle, une révélation, un film unique et osons l’écrire une matrice pour de nombreux longs-métrages d’épouvante qui suivront. Écrit et mis en scène par Avery Crounse, qui s’était occupé aussi personnellement de la distribution de son premier « bébé », Les Yeux de feu est une merveille de tous les instants, un trip sensoriel inattendu, un classique instantané.

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Test Blu-ray / Les Hommes préfèrent les grosses, réalisé par Jean-Marie Poiré

LES HOMMES PRÉFÈRENT LES GROSSES réalisé par Jean-Marie Poiré, disponible en DVD & Blu-ray le 18 mars 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Josiane Balasko, Daniel Auteuil, Luis Rego, Dominique Lavanant, Ariane Lartéguy, Thierry Lhermitte, Xavier Saint-Macary, François-Eric Gendron, Martin Lamotte…

Scénario : Josiane Balasko & Jean-Marie Poiré

Photographie : Bernard Lutic

Musique : Catherine Lara

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Lydie prend possession d’un grand appartement pour son fiancé et elle. Mais il la quitte. Le loyer étant trop cher, elle opte pour la cohabitation. C’est un mannequin, Eva, qui lui loue la chambre. Eva a beaucoup d’amis et Lydie, possédant un physique moins avantageux, voit sa vie bousculée…

Aaaaah Les Hommes préfèrent les grosses…ou quand les chaînes de télévision ne craignaient de diffuser certains films, ne serait-ce qu’en raison de leurs titres, de peur que certains spectateurs « sensibles » ne soient heurtés au point d’en parler des heures sur les réseaux sociaux. Cette comédie géniale qui en a bercé plus d’un, dont l’auteur de ces mots, demeure le premier grand succès personnel de Josiane Balasko en tête d’affiche, mais aussi celui de Jean-Marie Poiré, qui signait son troisième long-métrage comme réalisateur et dont Les Petits Câlins (1977) et Retour en force (1980) étaient restés plus confidentiels avec « seulement » 481.000 entrées pour le premier et 457.000 spectateurs pour le second. Avec près de deux millions d’entrées engrangés en août 1981, alors que le box-office était pour l’instant dominé par Moi Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée…, Viens chez moi j’habite chez une copine, Elephant man, Excalibur et Diva, la grande Josiane s’immisce dans ce top et même si le film se fera ensuite dépasser par La Chèvre, Les Aventuriers de l’arche perdue, Le Professionnel, La Guerre du feu, Les Uns les autres, Rien que pour vos yeux, La Soupe aux choux, Le Maître d’école et Pour la peau d’un flic, Les Hommes préfèrent les grosses devient l’un des films de l’année. Merveilleusement écrite par la comédienne, en collaboration étroite avec Jean-Marie Poiré lui-même, aux moments perdus du tournage des Bronzés font du ski, cette ode aux outsiders n’a rien perdu de son mordant et reste une étape indispensable pour tous les amoureux de la comédie, la vraie, celle qui fonçait dans le tas et qui n’avait pas besoin d’être méchante pour cela.

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Test Blu-ray / La Femme au portrait, réalisé par Fritz Lang

LA FEMME AU PORTRAIT (The Woman in the Window) réalisé par Fritz Lang, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 26 février 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Edward G. Robinson, Joan Bennett, Raymond Massey, Edmund Breon, Dan Duryea, Thomas E. Jackson, Dorothy Peterson, Arthur Loft…

Scénario : Nunnally Johnson, d’après le roman J.H. Wallis

Photographie : Milton R. Krasner

Musique : Arthur Lange

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1944

LE FILM

Un soir, en sortant de son club, le professeur Wanley rencontre la jeune fille, Alice, dont le portrait dans la vitrine voisine le fascinait depuis longtemps. Invité par elle, ce dernier se trouve en présence d’un inconnu qui s’en prend à Alice puis à lui. Wanley, en état de légitime violence, est obligé de le poignarder.

La Femme au portrait The Woman in the Window est comme qui dirait le film qui a redonné confiance à Fritz Lang, qui cumulait les échecs publics ou les déceptions au box-office, à l’instar des Bourreaux meurent aussi. Ce très grand succès critique et commercial reste d’ailleurs une merveille technique, passionnante à analyser pour les spécialistes, mais aussi et surtout une tragédie ironique servie par de formidables comédiens. Edward G. Robinson excellait déjà dans le contre-emploi chez Lloyd Bacon pour Un meurtre sans importanceA Slight Case of Murder, comédie hilarante de 1938. Loin de son image de dur à cuire et de salaud éternel (Key Largo, 1948), l’acteur livre une performance sensationnelle où son personnage, un type naïf et chaleureux, devient meurtrier malgré lui. Joan Bennett et Dan Duryea sont à ses côtés, parfaits de vanité, antipathiques et odieux. La Femme au portrait est un enchaînement fatal de situations, un engrenage implacable où tous les protagonistes sont aliénés dans leur passion, leurs mensonges et leurs illusions. Le malaise s’accentue, les ombres prennent le pas sur la lumière, les personnages se réfugient dans l’obscurité, le clignotement intermittent des néons renvoyant à leur conflit interne quand ils perdent leurs repères. Le film devient alors violent, pris d’une démence physique et mentale inexorable. Pour le cinéaste allemand, aucun meurtrier ne peut échapper à son crime. Mais nous sommes au cinéma et le final réserve une surprise supplémentaire, pouvant changer le sort et donc le destin des protagonistes de cette histoire. Angoissant, machiavélique et plastiquement irréprochable, La Femme au portrait, qui contient déjà des éléments liés à la psychanalyse, sujet qui passionne le réalisateur et qui n’aura de cesse d’y revenir encore, se voit et se redécouvre avec un plaisir aussi immense qu’intact.

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