Test Blu-ray / Race for Glory, réalisé par Stefano Mordini

RACE FOR GLORY (Audi Vs Lancia) réalisé par Stefano Mordini, disponible en DVD & Blu-ray le 7 juin 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Riccardo Scamarcio, Daniel Brühl, Katie Clarkson-Hill, Volker Bruch, Esther Garrel, Bruno Gouery, Carlotta Verny, Jacopo Rampini…

Scénario : Filippo Bologna, Stefano Mordini & Riccardo Scamarcio

Photographie : Luigi Martinucci

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

1983, la rivalité est à son paroxysme, entre l’écurie italienne Lancia, dirigée par le charismatique Cesare Fiorio et la puissante équipe allemande Audi, dirigée par le redoutable Roland Gumpert. Mais, c’est sur le terrain, pilotées respectivement par Walter Röhrl et Hannu Mikkola, que leurs voitures : la Lancia Rally 037 et l’Audi Quattro, les départageront durant un championnat du monde des rallyes devenu légendaire.

Entre le sport automobile et le cinéma, ça n’a jamais vraiment été une histoire d’amour et rares sont les films traitant ce sujet qui sont véritablement passés à la postérité. On peut citer en vrac Grand Prix (1966) de John Frankenheimer, Virages (1969) de James Goldstone, Le Mans (1971) de Lee H. Katzin, Gonflés à bloc (1969) de Ken Annakin, Jours de tonnerre (1990) de Tony Scott, Driven (2001) de Renny Harlin, Michel Vaillant (2003) de Louis-Pascal Couvelaire, Speed Racer (2008) des sœurs Wachowski, Rush (2013) de Ron Howard et Gran Turismo (2023) de Neill Blomkamp. Ce ne sont pas les exemples qui manquent, on en oublie évidemment certains. Même l’Italie vient de livrer son opus, Race for Glory, surfant probablement sur le beau succès rencontré par Le Mans 66 (2019) de James Mangold, y compris dans son titre original, Audi Vs Lancia. Projet mené du début à la fin par le comédien Riccardo Scamarcio, qui officie ici comme interprète principal, coscénariste et coproducteur, Race for Glory rappelle parfois le côté opportuniste du cinéma d’exploitation des années 1970-80, qui recopiait les succès étrangers, passés à la sauce pesto. Audi Vs Lancia n’a rien de déshonorant, s’avère même sympathique à plus d’un titre, patine certes au niveau de sa mise en scène, mais repose sur des acteurs attachants et une histoire certes très classique (et essentiellement tirée de faits réels), mais bien menée et divertissante.

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Test 4K UHD / L’Homme de Rio, réalisé par Philippe de Broca

L’HOMME DE RIO réalisé par Philippe de Broca, disponible en DVD, Blu-ray & 4K Ultra HD + Blu-ray le 23 mars 2024 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Jean-Paul Belmondo, Françoise Dorléac, Jean Servais, Roger Dumas, Daniel Ceccaldi, Adolfo Celi, Milton Ribeiro, Simone Renant…

Scénario : Jean-Paul Rappeneau, Ariane Mnouchkine, Daniel Boulanger & Philippe de Broca

Photographie : Edmond Séchan

Musique : Georges Delerue

Durée : 2h05

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Adrien Dufourquet, un jeune soldat en permission, assiste, impuissant, à l’enlèvement de sa fiancée Agnès Villermosa par deux inconnus. Parallèlement, une statuette brésilienne d’une valeur inestimable est volée au musée de l’Homme. Sans réfléchir une seconde, Adrien se lance à la poursuite des ravisseurs de sa bien-aimée en montant clandestinement à bord d’un avion à destination de Rio de Janeiro. Sur place, il parvient à délivrer Agnès, complètement droguée. Mais le professeur Catalan envoie ses hommes enlever à nouveau Agnès après avoir dérobé la fameuse statuette à un riche homme d’affaires. Adrien vole à son secours dans la forêt amazonienne…

Soixante ans après sa sortie, que peut-on dire de nouveau sur L’Homme de Rio ? Cette adaptation peu dissimulée des Aventures des Tintin est et demeure LA référence du film d’aventures à la française (avec du sang belge dans les veines donc), étonnamment peu copiée, car il aurait fallu se lever de bonne heure pour l’égaler. Alors qu’il planchait sur la transposition cinématographique live des albums d’Hergé, Philippe de Broca, qui sortait du grand succès de Cartouche, abandonne ce projet original de Tintin et le Mystère de La Toison d’or, qui sera finalement réalisé par Jean-Jacques Vierne, pour plancher sur une sorte de détournement personnel, qui reprendra les codes et les motifs des albums du célèbre reporter et de son chien Milou. En effet, persuadé que le résultat ne sera jamais aussi bon à l’écran qu’à travers les cases de la BD et ce même après avoir déniché l’acteur Jean-Pierre Talbot qui interprétera Tintin en chair et en os, Philippe de Broca imagine un autre personnage calqué sur son modèle, ou presque, qui se lance à la poursuite de sa bien-aimée kidnappée et emmenée à l’autre bout de monde, avant de plonger dans une histoire quasi-fantastique et blindée de rebondissements. Ainsi naquit L’Homme de Rio, coécrit par le réalisateur lui-même avec son complice Jean-Paul Rappeneau, Daniel Boulanger et Ariane Mnouchkine. Porté par Jean-Paul Belmondo, omniprésent en 1964, délaissant momentanément la Nouvelle vague pour se consacrer au cinéma populaire (Cent Mille Dollars au soleil, Échappement libre, La Chasse à l’homme et Week-end à Zuydcoote sortent à quelques semaines d’intervalle) et la sublime Françoise Dorléac, alors au mi-temps de sa carrière éphémère qui allait être brisée des suites d’un accident de voiture qui l’emportera à l’âge de 25 ans, L’Homme de Rio est un film intemporel, un spectacle pour toute la famille, un chef d’oeuvre à voir et à revoir jusqu’à la fin des temps.

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Test Blu-ray / Le Maître des îles, réalisé par Tom Gries

LE MAÎTRE DES ÎLES (The Hawaiians) réalisé par Tom Gries, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 22 mars 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charlton Heston, Tina Chen, Geraldine Chaplin, Mako, John Phillip Law, Alec McCowen, Don Knight, Miko Mayama, Virginia Ann Lee…

Scénario : James R. Webb, d’après le roman de James A. Michener

Photographie : Lucien Ballard & Philip H. Lathrop

Musique : Henry Mancini

Durée : 2h14

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

L’archipel d’Hawaï dans les années 1880. Descendant d’une riche famille de planteurs, Whip Hoxworth abandonne le commerce maritime pour prendre possession des terres héritées de son grand-père. Contre vents et marées, il devient à l’issue de quelques années le plus grand propriétaire de la région grâce au travail acharné de ses ouvriers chinois dont un couple élève son fils. Sachant son activité menacée par l’indépendance des îles, il fomente une révolution de manière à ce que son territoire bénéficie du protectorat américain…

La carrière de Charlton Heston est telle que nous avons toujours cette impression de découvrir sans cesse de nouveaux films ou des pépites quasi-inédites. C’est encore le cas pour Le Maître des îles, que l’auteur de ces mots ne connaissait pas du tout et n’en avait même jamais entendu parler. Nous sommes en 1970 et la star hollywoodienne vient de connaître l’un des plus grands succès avec La Planète des singes Planet of the Apes de Franklin J. Schaffner. Voyant le vent tourné à Hollywood, Charlton Heston se réfugie dans le répertoire de William Shakespeare et tourne Jules César de Stuart Burge, tout en préparant Antoine et Cléopâtre de son côté et mettra en scène lui-même. Avant de retrouver son rôle du capitaine George Taylor pour une petite apparition dans Le Secret de la planète des singes Beneath the Planet of the Apes de Ted Post, il revient au film d’aventure historique avec Le Maître des îles The Hawaiians, qui n’est autre que la suite d’Hawaï, réalisé par George Roy Hill quatre ans plus tôt, adaptation du roman-fleuve éponyme de James Michener. Cet auteur américain avait déjà inspiré le cinéma et avait vu quelques-uns de ses livres être adaptés par Mark Robson (Retour au paradis et Les Ponts de Toko-Ri), Robert Wise (Femmes coupables) et Joshua Logan (Sayonara et South Pacific). Ancien lieutenant de l’US Navy envoyé dans le Pacifique Sud durant la Seconde Guerre mondiale, James Michener se spécialise dans le roman historique, reçoit le prix Pulitzer en 1948 pour son premier livre Tales of the South Pacific. Forcément, après le triomphe d’Hawaï, lauréat de deux Golden Globes et sept fois nommé aux Oscar, la tentation est alléchante de revenir au pavé original de l’écrivain, dont une petite partie seulement avait été transposée. Le producteur Walter Mirisch (Scorpio, Mr. Majestyk, Deux sur la balançoire, Le Shérif aux mains rouges, Fort Massacre) met donc cette séquelle en route, alors que ce genre de divertissement devient pour ainsi dire obsolète, dépassé par l’avènement du Nouvel Hollywood. Néanmoins, Le Maître des îles demeure un formidable spectacle, à la mise en scène comme d’habitude inspirée de Tom Gries (Le Solitaire de Fort Humboldt, Les 100 fusils), qui avait déjà dirigé Charlton Heston dans Will Penny, le solitaire, et sublimement photographié par deux illustres chefs opérateurs, Lucien Ballard (7 secondes en enfer, Les 4 fils de Katie Elder, Boeing Boeing, Le Tueur s’est évadé, Baïonnette au canon), tombé malade et remplacé par Philip H. Lathrop (Le Bagarreur, Tremblement de terre, Seuls sont les indomptés). Et est-ce utile de préciser que Charlton Heston est comme toujours immense ?

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Test 4K UHD / Expendables 4, réalisé par Scott Waugh

EXPENDABLES 4 (Expend4bles) réalisé par Scott Waugh, disponible en DVD, Blu-ray et 4K UHD le 15 février 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Sylvester Stallone, Jason Statham, 50 Cent, Megan Fox, Dolph Lundgren, Tony Jaa, Iko Uwais, Andy Garcia, Randy Couture, Levy Tran…

Scénario : Kurt Wimmer, Tad Daggerhart & Max Adams

Photographie : Tim Maurice-Jones

Musique : Guillaume Roussel

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Les Expendables sont envoyés en Libye pour empêcher le mercenaire Suarto Rahmat de voler des têtes nucléaires pour le compte d’un mystérieux terroriste nommé Ocelot, que Barney Ross n’avait pas réussi à appréhender 25 ans auparavant. Barney mène donc son équipe, composée des membres habituels (Lee Christmas, Toll Road et Gunner Jensen), avec de nouveaux venus comme Easy Day et Galan, le fils de Galgo. Cependant, ils sont mis hors d’état de nuire lorsque tous leurs véhicules sont détruits lors de la lutte qui s’ensuit. Lorsque Rahmat abat leur avion, l’équipe trouve le corps brûlé de Barney dans les décombres, identifié par sa bague.

Bon…On ne tire pas sur l’ambulance. Mais avouez parfois que c’est tentant. Après les triomphes d’Expendables – Unité spéciale (275 millions de dollars de recettes) et Expendables 2 (300 millions), un troisième volet avait rapidement été mis en route. Malgré la réunion de la crème de la crème des films d’action, la précédente mission des « Sacrifiés » (comme on dit au Québec) avait connu un sacré revers au box-office avec seulement 39 millions de dollars de recette sur le sol américain, là où le premier dépassait la barre des cent millions et où le second la frôlait de près. Nous étions donc loin de penser que la bande à Stallone referait surface et tout ce gang de bras cassés aurait mieux fait de s’abstenir. Sly a d’ailleurs préféré laisser le scénario à d’autres, il était déjà occupé à signer ceux de Rambo:Last Blood et Creed 2 sur un papier OCB, tout en voyant les manettes confiées à un type du nom de Scott Waugh (Patrick Hughes devait revenir, avant de finalement décliner), réalisateur de Need for Speed, succès surprise de 2014, secondé par son confrère Brian Smrz, metteur en scène du pitoyable 24H Limit. Et n’imaginez pas que Sylvester Stallone en profite pour se consacrer pleinement aux scènes d’action non, car sur 105 minutes celui-ci n’apparaît en tout et pour tout qu’un petit quart d’heure, durée qu’il lui faut pour essayer d’enfourcher sa bécane. L’« intérêt » d’Expend4bles était d’illustrer le passage de relais entre Barney Ross et Lee Christmas, autrement dit entre Sly et Jason Statham. Seulement voilà, cela semble avoir été fait depuis belle lurette et rien, absolument rien n’est à sauver dans ce quatrième et on espère dernier volet de cette franchise qui ne laissera pas un grand souvenir alors qu’il y avait au départ tout pour en faire un monument de la pop culture.

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Test Blu-ray / Sampo, le jour où la Terre gela, réalisé par Alexandre Ptouchko

SAMPO, LE JOUR OÙ LA TERRE GELA (Sampo) réalisé par Alexandre Ptouchko, disponible en Mediabook Blu-ray + 2 DVD + Livret le 6 février 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Urho Somersalmi, Anna Orochko, Ivan Voronov, Andris Osins, Ada Voytsik, Eve Kivi, Georgiy Millyar, Mikhail Troyanovskiy…

Scénario :Viktor Vitkovich & Grigori Yagdfeld, d’après l’oeuvre d’Elias Lönnrot

Photographie : Gennadi Tsekavyj & Viktor Yakushev

Musique : Igor Morozov

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Dans un beau pays du Nord, le bûcheron Lemminkainen rencontre la belle Anniki, sœur du forgeron Ilmarinen qui connaît le secret de fabrication du Sampo, une roche magique produisant l’abondance. Non loin de là, sur l’île de Pohjola, peuplée de gnomes et de trolls, la sorcière Louhi désire augmenter sa puissance grâce au Sampo. Elle fait alors enlever Anniki afin d’attirer Ilmarinen sur ses terres.

Sampo, le jour où la Terre gela ou tout simplement Sampo est l’adaptation d’un roman d’Elias Lönnrot (1802-1884), à la fois médecin, explorateur, lexicographe, linguiste, écrivain, enseignant du folklore, pionnier de la botanique, journaliste, éditeur, scientifique, professeur de finnois et de littérature finlandaise. Une carte de visite conséquente, célèbre dans le monde entier pour ses ouvrages intitulés Kalevala et Kanteletar, recueils des anciens chants du peuple finnois. Sampo est inspiré du Kalevala, épopée basée sur des poésies de la mythologie finnoise transmises par l’oral et considérée comme faisant partie des œuvres les plus significatives en finnois. C’est celui que l’on surnommait le Walt Disney soviétique, Alexandre Loukitch Ptouchko (Le Conte du tsar Saltan, Le Géant de la steppe) qui prend en main ce blockbuster à l’ancienne, en s’emparant du récit publié en 1835, enrichi quinze ans plus tard, constitué de plus de 20.000 vers divisés en une cinquantaine de chants. Il fallait un magicien pour mettre en images cet ensemble de poèmes populaires, qui ressuscitent la vie dans les campagnes finlandaises, plus particulièrement en Carélie. Considéré comme le fondement de l’identité nationale de la Finlande, le Kalevala prend forme, naît devant nos yeux ébahis par tant de beauté grâce à la virtuosité de son metteur en scène. Si évidemment nous ne pourrons faire une comparaison entre le film et l’oeuvre d’Elias Lönnrot (ce que Matthieu Rehde fait magistralement dans le livret joint à la sublime édition Blu-ray de Sampo, disponible chez Artus Films), nous, simples spectateurs, ne pouvons que nous laisser porter par l’imagination débordante d’Alexandre Ptouchko, qui nous embarque une fois de plus dans un pays « imaginaire » où le surnaturel est omniprésent. C’est somptueux et annonciateur de l’heroic fantasy, puisque Sampo aura entre autres une grande influence sur Le Seigneur des anneaux de Tolkien. Rien que ça. Si ça ne vous donne pas envie on ne peut rien pour vous.

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Test Blu-ray / Gold Run – Le Convoi de l’impossible, réalisé par Hallvard Bræin

GOLD RUN – LE CONVOI DE L’IMPOSSIBLE (Gulltransporten) réalisé par Hallvard Bræin, disponible en DVD et Blu-ray le 27 janvier 2024 chez Condor Entertainment.

Acteurs : Jon Øigarden, Ida Elise Broch, Sven Nordin, Eivind Sander, Axel Bøyum, Morten Svartveit, Anatole Taubman, Thorbjørn Harr…

Scénario : Thomas Moldestad, Jørgen Storm Rosenberg & Sofia Lersol Lund, d’après une histoire originale de Lasse Lindtner & Arne Lindtner Næss

Photographie : Oskar Dahlsbakken

Musique : Christian Wibe

Durée : 1h57

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Le 9 avril 1940, les soldats allemands entrent dans Oslo pour s’emparer de trois cibles : le roi, le gouvernement et l’or du pays. En quelques heures chaotiques, le secrétaire parlementaire Fredrik Haslund réunit une équipe improbable, composée de sa soeur Nini, d’employés de banque, de chauffeurs de camion et du célèbre poète Nordahl Grieg, pour mener à bien une mission top secrète et périlleuse : déplacer plus de cinquante tonnes d’or à travers le pays pour atteindre un convoi maritime allié.

Si l’on vous demande de citer quelques réalisateurs norvégiens, vous nous répondez ? Bent Hamer oui (les géniaux Factotum et 1001 grammes), Erik Poppe peut-être (le troublant Utøya, 22 juillet), Joachim Trier bien sûr (les sublimes Oslo, 31 août, Julie (en 12 chapitres)), Mortel Tyldum (connu pour Imitation Game et Passengers) ou Harakld Zwart si vous êtes vicieux (La Panthère rose 2, The Mortal Instruments : La Cité des ténèbres). On se rend compte qu’Hollywood ne s’est jamais gêné pour aller chercher des metteurs en scène du côté du pays du soleil de minuit, susceptibles d’apporter un peu d’originalité à leurs grosses productions. Étrange que la Mecque du Cinéma n’ait jamais fait appel à Hallvard Bræin (né en 1965), pourtant remarqué avec sa sympathique et recommandable trilogie Børning (2014, 2016 et 2020), relecture nordique de la franchise Fast & Furious, mais avec plus d’acteurs sans calvitie. Avec son dernier opus en date, Gold Run – Le Convoi de l’impossible, ou Gulltransporten en version originale, il rend un très bel hommage au cinéma d’aventure d’antan, en s’inspirant d’une histoire vraie et méconnue survenue durant la Seconde Guerre mondiale. Oui, encore une. Durant près de deux heures, le cinéaste enchaîne les rebondissements durant ce qui s’apparente à un vrai road-movie, un survival (pour les hommes, mais aussi pour l’économie du pays), un film de guerre évidemment, le tout saupoudré d’émotions et surtout très bien interprété par une belle brochette d’acteurs du cru. Une bonne surprise.

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Test Blu-ray / Le Prince esclave, réalisé par Pietro Francisci

LE PRINCE ESCLAVE (Le Meravigliose avventure di Guerrin Meschino) réalisé par Pietro Francisci, disponible en édition Blu-ray + DVD + Livre le 6 février 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Gino Leurini, Leonora Ruffo, Aldo Fiorelli, Anna Di Leo, Camillo Pilotto, Tamara Lees, Ugo Sasso, Antonio Amendola…

Scénario : Raul De Sarro, Alessandro Ferraù, Fiorenzo Fiorentini, Pietro Francisci, Giorgio Graziosi & Weiss Ruffilli, d’après l’oeuvre d’Andrea Barberino

Photographie : Giovanni Ventimiglia

Musique : Nino Rota

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Un jeune garçon enlevé par des pirates puis vendu comme esclave se retrouve échanson à la cour de Constantinople, alors assiégée par les Turcs. Alors qu’un accord de paix est enfin trouvé, le jeune garçon a une vision, provoquée par un astrologue : il serait le fils du roi de Durazzo, enlevé jadis par le fils du Duc de Bourgogne. Il va se lancer dans une quête initiatique qui l’amènera à reconquérir son trône.

Oyez, oyez ! Mais qu’est-ce donc cette diablerie ? Le Prince esclave, ou plus longuement en version originale Le Meravigliose avventure di Guerrin Meschino (ça fait tout de suite plus classe) est un film d’aventure forcément vintage, puisque sorti en 1952, adapté (et il s’agit de la seule transposition cinématographique à ce jour) de l’oeuvre d’Andrea Barberino, composée de huit livres, et publiée pour la première fois à la fin du 15è siècle. Autant dire que la demi-douzaine de scénaristes (oui, c’est à ne pas croire, dont Fiorenzo Fiorentini, auteur de L’Homme à la Ferrari et Zenabel) disposaient d’une matière suffisante pour y piocher ce dont ils avaient envie, même s’ils devaient au final se contenter d’éléments tirés essentiellement du premier volume. Il en résulte un côté souvent nawak, où l’action passe du coq à l’âne durant 80 minutes (la succession de fondus au noir témoigne d’une envie d’accélérer l’ensemble en ayant recours à quelques ellipses), même s’il faut reconnaître que la mise en scène de Pietro Francisci (1906-1977), l’un des « pères » du péplum en Italie (Les Travaux d’Hercule, Hercule et la reine de Lydie), n’a rien de statique et insuffle un rythme à cette fantaisie aussi drôle que riche en rebondissements, loin de l’aspect figé et douteux des Visiteurs du soir de Marcel Carné avec son Alain Cuny qui semblait avoir des problèmes de transit. Certes, tout cela est bien désuet, mais le charme l’emporte et le divertissement est garanti.

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Test Blu-ray / Le Prince et le Pauvre, réalisé par Richard Fleischer

LE PRINCE ET LE PAUVRE (Crossed Swords – The Prince and the Pauper), réalisé par Richard Fleischer, disponible en combo Blu-ray/DVD le 31 janvier 2024 chez Studiocanal.

Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Mark Lester, Ernest Borgnine, George C. Scott, Rex Harrison, David Hemmings, Harry Andrews…

Scénario : Berta Domínguez D., Pierre Spengler & George MacDonald Fraser, d’après le roman de Mark Twain

Photographie : Jack Cardiff

Musique : Maurice Jarre

Durée : 1h53

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Un jeune voleur, pour échapper à la police, escalade un mur et se retrouve face à face avec le prince Edward, dont il est le parfait sosie. Pour une nuit, les deux garçons vont échanger leur vie. Mais il est aussi difficile pour le prince de se retrouver dans la rue que pour le pauvre d’être au palais !

Quand il réalise Le Prince et le PauvreThe Prince and the Pauper (ou bien encore Crossed Swords aux États-Unis) en 1977, Richard Fleischer a déjà trente ans de cinéma derrière-lui et amorce la toute dernière partie de sa carrière. Deux ans après le terrible échec critique de l’extraordinaire Mandingo, le cinéaste, qui était alors toujours en quête de reconnaissance et qui misait sur ce film qu’il attendait comme étant celui qu’il avait voulu faire toute sa vie, dépose les armes et retourne à son « simple » statut de metteur en scène, à défaut d’être considéré comme un auteur. Il enchaîne avec un biopic consacré à Sarah Bernhardt, The Incredible Sarah, interprété par Glenda Jackson, puis il est appelé par les producteurs Pierre Spengler et Ilya Salkind, qui avaient financé l’étonnant Kill de Romain Gary et qui prévoyaient de monter un budget conséquent pour Superman, pour prendre les manettes du Prince et le Pauvre. Ilya Salkind et son père Alexander avaient connu deux triomphes dans le monde entier avec Les Trois Mousquetaires et On l’appelait Milady, divertissements quasi-anachroniques, qui avaient pourtant explosé le box-office aussi bien en Europe que sur le sol américain. La tentation était trop grande de surfer sur ce genre inattendu et cette adaptation du roman de Mark Twain, écrite par le même scénariste George MacDonald Fraser, tombait à point nommé. S’il ne fait pas et ne fera jamais partie des films les plus célèbres de Richard Fleischer, Le Prince et le Pauvre n’en reste pas moins un spectacle mené à cent à l’heure, porté par un casting exceptionnel (en dehors de Mark Lester certes, nous y reviendrons) et marqué par des scènes d’action solidement emballées par un artiste et artisan, qui s’il avait dû mettre ses ambitions de côté, n’a jamais renié son travail et s’est toujours acquitté élégamment de la tâche qui lui était confiée.

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Test Blu-ray / Orgueil et Passion, réalisé par Stanley Kramer

ORGUEIL ET PASSION (The Pride and the Passion) réalisé par Stanley Kramer, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 7 décembre 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Cary Grant, Frank Sinatra, Sophia Loren, Theodore Bikel, John Wengraf, Jay Novello, José Nieto, Carlos Larrañaga…

Scénario : Edna Anhalt & Edward Anhalt, d’après le roman The Gun, de C.S. Forester

Photographie : Franz Planer

Musique : George Antheil

Durée : 2h12

Date de sortie initiale : 1957

LE FILM

Après avoir saisi un canon à longue portée, Miguel, guerrier espagnol, prévoit d’attaquer l’armée de Napoléon en abattant les murs de la ville d’Avila occupée par l’armée française. Mais pour y parvenir, il doit compter sur l’aide du Capitaine Trumbell, un officier britannique. Mais, s’ils sont alliés sur le champ de bataille, Trumbell et Miguel sont ennemis dans la guerre qu’ils se livrent pour gagner le coeur de la sulfureuse Juana…

Producteur indépendant acclamé (Le Champion, C’étaient des hommes, le Cyrano de Bergerac de Michael Gordon, L’Homme à l’affût, L’Équipée sauvage), Stanley Kramer (1913-2001) décide de passer lui-même derrière la caméra en 1955 avec Pour que vivent les hommes Not as a Stranger. Aussi ambitieux que lorsqu’il officiait avec d’autres réalisateurs, il jette son dévolu sur le roman de Cecil Scott Forester (auteur de L’Odyssée de l’African Queen et de Capitaine sans peur), Le Canon The Gun, publié en 1933, dans le but d’en faire un grand spectacle hollywoodien, mais aussi un pamphlet contre la guerre. Malheureusement, le scénario coécrit par Edna (Panique dans la rue, Sierra) et Edward Anhalt (L’Étrangleur de Boston, 7 secondes en enfer, Boeing Boeing), couple alors en instance de divorce, n’est pas à la hauteur des aspirations du cinéaste, qui devra commencer les prises de vue sans véritable script. Résultat des courses, Orgueil et Passion apparaît comme une succession ininterrompue de scènes de batailles, de rebondissements « hénaurmes » et de vagabondages des personnages, qui ne savent pas quoi faire, en dehors du transport de leur canon encombrant (on ne parle pas de Sophia Loren ici) et d’affronter les français qu’ils rencontrent sur le chemin. Même si The Pride and the Passion n’a rien à voir avec les intentions originales de Stanley Kramer, le divertissement est on ne peut plus généreux, de qualité et superbe à regarder.

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Test Blu-ray / Le Convoi, réalisé par Sam Peckinpah

LE CONVOI (Convoy) réalisé par Sam Peckinpah, disponible en Blu-ray le 1er septembre 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Kris Kristofferson, Ali MacGraw, Ernest Borgnine, Burt Young, Madge Sinclair, Franklyn Ajaye, Brian Davies, Seymour Cassel, Cassie Yates…

Scénario : Bill L. Norton

Photographie : Harry Stradling Jr.

Musique : Chip Davis

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Rubber Duck est rejoint par ses anciens collègues camionneurs dans un mouvement contestataire contre le shérif Wallace qui agit comme un véritable tyran. Leur convoi parcourt les routes du Nouveau-Mexique jusqu’au moment où les forces de l’ordre les arrêtent en les empêchant de poursuivre. L’affaire commence alors à se médiatiser…

C’est l’avant-dernier opus d’un cinéaste dont le nom donne des frissons aux cinéphiles. Le Convoi Convoy est en effet le treizième long-métrage de Sam Peckinpah, mais aussi son plus grand succès commercial à travers le monde, malgré des critiques plus que mitigées à sa sortie. S’il est toujours aujourd’hui considéré comme mineur dans la filmographie du maître, Le Convoi n’en reste pas moins un sacré tour de force et demeure l’un des derniers témoignages du Nouvel Hollywood, comme si la dépouille de ce courant avait été ranimée une ultime fois, pour renouer avec l’aura d’oeuvres comme Macadam à deux voies Two-Lane Blacktop de Monte Hellman et surtout de Point limite zéro Vanishing Point de Richard C. Sarafian, auxquels Sam Peckinpah aurait greffé la légèreté de Cours après moi shérif Smokey and the Bandit de Hal Needham, gros carton de l’année précédente. Il en résulte un spectacle haut de gamme, un road movie où les gros bahuts suivraient la ligne blanche séparant l’asphalte, avec d’un côté le quotidien sclérosé et corseté, et de l’autre le désir inné de liberté. À ce titre, Kris Kristofferson est impeccable dans la peau du leader malgré-lui du mouvement improvisé de cette folle échappée, où prenant le volant pour échapper à la prison après une bagarre qui a mal tourné, celui-ci se retrouve à la tête d’un convoi de camions (mais pas que) qui commence à s’étaler sur le ruban goudronné et interminable. Ou quand Sam Peckinpah remplace ses canassons par des camions cylindrés pour parcourir le Nouveau-Mexique. Un pur et grand divertissement.

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