Test Blu-ray / Moon 44, réalisé par Roland Emmerich

MOON 44 réalisé par Roland Emmerich, disponible en Blu-ray le 10 octobre 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : Michael Paré, Lisa Eichhorn, Dean Devlin, Brian Thompson, Malcolm McDowell, Stephen Geoffreys, Leon Rippy, Jochen Nickel…

Scénario : Dean Heyde & Oliver Eberle, d’après une histoire originale de Roland Emmerich, Oliver Eberle, Dean Heyde & P.J. Mitchell

Photographie : Karl Walter Linderlaub

Musique : Joel Goldsmith

Durée : 1h39

Année de sortie : 1990

LE FILM

En 2038, les ressources naturelles de la Terre sont quasiment épuisées. La lutte est âpre pour s’approprier les dernières portions minérales disponibles sur les autres planètes. Des corporations se créent. Lorsque l’une d’elles voit disparaître ses robots, elle fait appel à des prisonniers pour la défendre. Au sein de l’équipe, la tension monte.

Moon 44 est le film de transition, la passerelle qui mènera Roland Emmerich de son Allemagne natale à Hollywood, où il deviendra le roi du box-office et le spécialiste de la destruction massive avec des titres aussi populaires qu’Independence Day, Godzilla, Le Jour d’après et 2012, sans doute ses quatre plus gros hits. Juste avant Stargate, la porte des étoiles et même Universal Soldier, le réalisateur tournait Moon 44 dans un hangar dans la banlieue de Stuttgart, avec un budget d’environ 4,5 millons d’euros, une somme « dérisoire » pour un film de science-fiction supposé se dérouler dans l’espace, mais c’était sans compter le système D de l’équipe technique entourant Roland Emmerich et l’imagination déjà débordante de ce dernier, qui contre toute attente livre un formidable divertissement. Fait avec les moyens du bord, mais aussi et surtout avec une folle envie de cinéma, une passion contagieuse et beaucoup de coeur, Moon 44 demeure un très bon spectacle et extrêmement généreux en action.

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Test Blu-ray / Pumpkinhead : Le Démon d’Halloween, réalisé par Stan Winston

LE DÉMON D’HALLOWEEN (Pumpkinhead) réalisé par Stan Winston, disponible en Blu-ray le 10 octobre 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : Lance Henriksen, Jeff East, John D’Aquino, Kimberly Ross, Joel Hoffman, Cynthia Bain, Kerry Remsen, Florence Schauffler…

Scénario : Mark Patrick Carducci & Gary Gerani, d’après une histoire originale de Mark Patrick Carducci, Stan Winston & Richard Weinman, d’après un poème de Ed Justin

Photographie : Bojan Bazelli

Musique : Richard Stone

Durée : 1h26

Année de sortie : 1988

LE FILM

D’après le poème d’Ed Justin, un démon peut se venger à votre place. Un homme décide de faire appel à ce démon pour venger son fils tué accidentellement par des jeunes.

Les cinéphiles pointus et passionnés par les effets spéciaux connaissent le nom de Stan Winston (1946-2008), spécialiste et même pionnier dans son domaine. En revanche, ce qu’ils ne savent peut-être pas, c’est qu’il s’est également essayé à la réalisation. Quand il entreprend son premier long-métrage, Pumpkinhead : Le Démon d’Halloween, Stan Winston a déjà collaboré avec Sidney Lumet (The Wiz), Oliver Stone (La Main du cauchemar), Sidney J. Furie (L’Emprise), John Carpenter (The Thing, pour lequel il crée l’une des premières animatroniques de l’histoire du cinéma), Wes Craven (Terreur froide), Tobe Hooper (L’Invasion vient de Mars) et James Cameron (Aliens le retour), sans oublier la série Manimal et le clip Thriller de Michael Jackson et John Landis. Réalisateur de seconde équipe sur Predator de John McTiernan, ainsi que sur Terminator et Aliens (la reine xénomorphe lui vaudra une avalanche de récompenses, dont l’Oscar des meilleurs effets spéciaux) de James Cameron, Stan Winston souhaite s’essayer à la mise en scène. Ce sera donc Pumpkinhead, un film fantastique et d’épouvante produit pour 3,5 millions de dollars, qui n’a pas connu un grand retentissement à sa sortie, mais qui trouvera finalement son public plus tard, au point de donner naissance à trois suites à ce jour, emballées entre 1994 et 2007. Bourré de charme « rétro », ce coup d’essai n’est certes pas un coup de maître, mais n’en reste pas moins savoureux à plusieurs égards, grâce notamment à un scénario inventif, des effets spéciaux évidemment réussis et surtout une belle place laissée à l’émotion, élément pour le coup inattendu car trop souvent oublié dans le genre. Un beau et bon spectacle, un vrai ride pour les amateurs.

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Test 4K UHD / Ticks, réalisé par Tony Randel

TICKS réalisé par Tony Randel, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray le 10 octobre 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : Rosalind Allen, Ami Dolenz, Seth Green, Virginya Keehne, Ray Oriel, Alfonso Ribeiro, Peter Scolari, Dina Dayrit…

Scénario : Brent V. Friedman

Photographie : Steve Grass

Musique : Daniel Licht & Christopher L. Stone

Durée : 1h28

Année de sortie : 1993

LE FILM

Un groupe d’adolescents part à la campagne et découvre un labo de stéroïdes anabolisants installé dans une vieille cabane. Lorsque les ados brisent par accident un des récipients, son contenu se déverse sur un nid de tiques. Celles-ci voient leur taille et leur force augmenter…

Tout d’abord officiant dans le monde des effets spéciaux (pour Roger Corman), puis comme monteur sur Space Raiders, mais aussi et surtout sur le premier Hellraiser (même s’il n’est pas crédité), dont il réalisera lui-même le second opus en 1988, Tony Randel (né en 1956) commence à tâter du scénario ici et là pour Grunt! The Wrestling Movie d’Allan Holzman, avant de passer derrière la caméra. Sa spécialité sera l’épouvante avec quelques titres explicites, Les Enfants des ténèbres, Amityville 1993 – Votre heure a sonné, North Star – La légende de Ken le survivant (oui oui), Morsures, tout en restant monteur pour les autres. L’un de ses films les plus connus demeure indubitablement Ticks, aussi appelé Infested, un vrai et grand délire bien allumé et dégueu comme on les aime avec des personnages jeunes et agaçants, qui se retrouvent à affronter des tiques génétiquement modifiées, des mutants gélatineux qui ont trop absorbé de stéroïdes déstinés à accélérer la croissance d’une plantation forcément illégale de…marijuana. Quand on vous dit que la drogue c’est mal, vous y réfléchirez à deux fois avant d’allumer votre bédo, car il se pourrait bien qu’une tique en profite pour se frayer un chemin sous votre épiderme à votre insu. Ticks affiche déjà trente ans au compteur et reste un divertissement on ne peut plus sympathique, à la mise en scène nerveuse et aux effets spéciaux rigolos. Sortez le pop-corn, la binouse fraîche et détendez-vous pendant 90 minutes !

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Test Blu-ray / Sweetie, You Won’t Believe It, réalisé par Yernar Nurgaliyev

SWEETIE, YOU WON’T BELIEVE IT (Zhanym, ty ne poverish – Жаным, ты не поверишь!) réalisé par Yernar Nurgaliyev, disponible en Combo Blu-ray + DVD depuis le 11 juillet 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : Daniyar Alshinov, Assel Kaliyeva, Yerkebulan Daiyrov, Azamat Marklenov, Yerlan Primbetov, Dulyga Akmolda, Almat Sakatov, Rustem Zhaniyamanov, Bekaris Akhetov, Kadirgali Kobentay…

Scénario : Yernar Nurgaliyev, Zhandos Aibassov, Daniyar Soltanbayev, Il’yas Toleu, Anuar Turizhigitov & Alisher Utev

Photographie : Azamat Dulatov

Musique : Nazarbek Orazbekov

Durée : 1h25

Année de sortie : 2020

LE FILM

A la suite d’une dispute avec sa jeune épouse, le mari décide de s’enfuir avec deux amis : un homme d’affaires malchanceux et un flic local. Mais au lieu d’une paisible journée de pêche, une série d’événements mystérieux les attend.

Et si on allait faire un tour au Kazakhstan ? Nous en avions déjà eu l’occasion lors de la sortie dans les bacs du mythique L’Aiguille Igla (1988) de Rachid Nougmanov, avec le légendaire Viktor Tsoi, rockeur et alors représentant d’une génération en pleine ébullition. Depuis, le cinéma kazakh a subsisté, ses réalisateurs étant même souvent invités dans les festivals du monde entier, quand ils ne sont pas carrément conviés à Hollywood, à l’instar du bourrin Timour Bekmambetov, découvert avec son diptyque Night Watch / Day Watch (2004-2005), qui signera par la suite le carton mondial Wanted : Choisis ton destin (2008) avec Angelina Jolie, Morgan Freeman et James McAvoy. En 2019, le premier Festival du film kazakhstanais (ça se dit) se tient à Paris et depuis, un acteur s’est très largement distingué, Daniyar Alshinov, vu récemment dans l’excellente série Infiniti de Thierry Poiraud, aux côtés de Céline Sallette, révélé en 2019 dans le remarqué A Dark, Dark Man d’Adilkhan Yerzhanov. Loin du registre dramatique où on l’avait admiré, il tient le haut de l’affiche d’une comédie noire et déjantée, Zhanym, ty ne poverish, exploitée en France sous le titre Sweetie, You Won’t Believe It. Un étrange et désopilant mélange du magnifique Old Joy (2006) de Kelly Reichardt et de Tucker et Dale fightent le mal Tucker and Dale vs Evil (2010) d’Eli Craig, le tout saupoudré d’humour dingue venu tout droit du cinéma des frères Coen et non pas de celui de Quentin Tarantino, qui rappelons-le, n’a pour le coup rien inventé. Autant vous dire que le dépaysement et le spectacle sont garantis !

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Test Blu-ray / My Heart Can’t Beat Unless You Tell It To, réalisé par Jonathan Cuartas

MY HEART CAN’T BEAT UNLESS YOU TELL IT TO réalisé par Jonathan Cuartas, disponible en Combo Blu-ray + DVD depuis le 24 mai 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : Patrick Fugit, Ingrid Sophie Schram, Owen Campbell, Moises L. Tovar, Judah Bateman, Katie Preston, Anthony Pedone, Ivanna Picon…

Scénario : Jonathan Cuartas

Photographie : Michael Cuartas

Durée : 1h26

Année de sortie : 2020

LE FILM

Deux frères et soeurs se trouvent en désaccord quant aux soins à prodiguer à leur jeune frère malade, qui pourrait bien être un vampire…

À défaut de parler de réel coup de maître, My Heart Can’t Beat Unless You Tell It To est assurément l’une des propositions de cinéma les plus originales présentées aux spectateurs depuis la Pandémie qui a ralenti le monde en 2020. On doit cette réussite très prometteuse à Jonathan Cuertas, dont il s’agit du premier long-métrage, réalisé en 2019, après quatre courts, The Pallor (2013), Twelve Traditions (2015), Kuru (2017) et The Horse and the Stag (2018). Tous ont comme particularité d’être des films d’horreurs psychologiques et d’être, à l’exception de Kuru, photographiés par le frère du réalisateur, Michael Cuartas. My Heart Can’t Beat Unless You Tell It To découle d’ailleurs de Kuru, remarqué dans les festivals et primé à plusieurs reprises à Miami, ville de résidence des frères Cuartas. Tourné en l’espace de trois semaines, avec un budget modeste et une équipe vraisemblablement réduite, ce drame horrifique capturé en 1.33 interpelle non seulement par son dispositif, privilégiant l’économie, mais aussi par sa beauté plastique, sa langueur qui crée un malaise prenant aux tripes, sans oublier un casting composé de trois comédiens exceptionnels, Patrick Fugit, Owen Campbel et Ingrid Sophie Schram. Vous cherchiez une alternative aux produits industriels fabriqués à la chaîne par les gros studios ? Alors partez à la découverte de My Heart Can’t Beat Unless You Tell It To !

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Test Blu-ray / Sonny Boy, réalisé par Robert Martin Carroll

SONNY BOY réalisé par Robert Martin Carroll, disponible en Blu-ray le 23 mars 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : David Carradine, Paul L. Smith, Brad Dourif, Conrad Janis, Sydney Lassick, Savina Gersak, Alexandra Powers, Michael Boston…

Scénario : Graeme Whifler

Photographie : Roberto D’Ettorre Piazzoli

Musique : Carlo Maria Cordio

Durée : 1h43

Année de sortie : 1989

LE FILM

Weasel, l’homme de main de Slue, kidnappe par inadvertance un nourrisson qu’il remet à son boss. Rebaptisé Sonny Boy, l’enfant est éduqué dans la haine et subit des sévices physiques et psychologiques visant à en faire un parfait psychopathe. Un jour, sa cage reste ouverte…

Qui aurait pu penser que celui qui campait Kwai Chang Caine dans la série Kung Fu incarnerait un jour une femme, ou plutôt un travesti très maniéré, torse velu offert au vent balayant les plaines du Nouveau Mexique, la taille serrée dans une robe ajustée, les talons hauts s’enfonçant dans la terre sableuse ? Il s’agit de Sonny Boy, réalisé par un certain Robert Martin Carroll, qui signait ici son premier long-métrage en 1989. Qui est ce metteur en scène ? On ne sait pas trop, ou plutôt on ne sait rien. En l’état, Sonny Boy est un OFNI qui repose sur un scénario écrit par Graeme Whifler, auteur d’un Dr. Rictus en 1992 et du film d’horreur Neighborhood Watch en 2005. Ces deux natures indépendantes et pour le moins underground s’associent donc pour une œuvre singulière, qui parvient à rendre la fange poétique, la saloperie « attachante », le glauque en histoire d’amour « contrariée ». Évidemment, les actes du père de famille, magistralement interprété par l’impressionnant Paul L. Smith, sont ignobles, impardonnables, condamnables, pourtant les personnages ne sont jamais montrés du doigt ou jugés. Ces portraits dressés de dégénérés, qui ont appris à faire avec les moyens du bord et qui ont su instaurer un système d’échanges de bons procédés pour faire fonctionner la communauté, ne sont pas réalistes. Il est plus aisé pour les spectateurs de s’y intéresser, même si le film n’est pas exempt de défauts de rythme. Sonny Boy est une expérience cinématographique à part entière, dont il demeure moult images après la projection et à laquelle on repense encore bien longtemps après.

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Test Blu-ray / L’Ambulance, réalisé par Larry Cohen

L’AMBULANCE (The Ambulance) réalisé par Larry Cohen, disponible en Blu-ray le 23 mars 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : Eric Roberts, James Earl Jones, Megan Gallagher, Red Buttons, Janine Turner, Eric Braeden, Richard Bright, James Dixon…

Scénario : Larry Cohen

Photographie : Jacques Haitkin

Musique : Jay Chattaway

Durée : 1h36

Année de sortie : 1990

LE FILM

Josh Baker, dessinateur à New York, tombe amoureux d’une jeune femme, Cheryl. S’effondrant en pleine rue, celle-ci est récupérée par une mystérieuse ambulance. Josh s’aperçoit alors que Cheryl n’a été admise dans aucun hôpital de la ville, et va alors mener son enquête, la police ne croyant pas ses dires…

Je ne vais pas refaire le parcours du légendaire Larry Cohen (1936-2019). Ceux qui voudront en savoir plus sur la vie et la carrière du scénariste et réalisateur pourront se reporter à la chronique consacrée à Meurtres sous contrôle God Told Me To (1976). Allons donc faire un tour au début des années 1990. Alors qu’il vient de réunir Bette Davis (dans son dernier rôle et qui meurt peu de temps après la sortie du film) et Barbara Carrera dans Ma belle-mère est une sorcière Wicked Stepmother, Larry Cohen a de la suite dans les idées et enchaîne directement avec L’Ambulance The Ambulance, qui sera son avant-dernier opus mis en scène pour le cinéma, six ans avant Original Gangstas avec Fred Williamson et Pam Grier. Mais pour l’heure, L’Ambulance restera sans doute le film le plus célèbre du créateur des Envahisseurs et de Maniac Cop, dont l’affiche est par ailleurs connue de ceux qui ne l’ont pourtant jamais vu, ce qui prouve le statut culte dont jouit le long-métrage. Incontestable réussite, série B de luxe, L’Ambulance est un divertissement haut de gamme, pour ainsi dire inclassable, comédie, thriller paranoïaque, film d’épouvante, polar, à la lisière du fantastique, qui entraîne les spectateurs dans une succession de rebondissements qui vont à cent à l’heure. En dehors de l’improbable coupe mulet et des costumes laaaarges d’Eric Roberts, L’Ambulance, sur lequel plane l’ombre de La Mort aux trousses d’Alfred Hitchcock, n’a pas pris une ride et reste représentatif du cinéma de Larry Cohen, qui n’avait pas son pareil pour doser les émotions fortes avec une virtuosité évidente, en revenant aux bases mêmes du cinéma, à savoir une attraction, son dix-septième film faisant souvent penser à un rollercoaster. Un manège parfois branlant sur ses fondations, mais dans lequel on embarque volontiers en sachant qu’on ne regrettera sûrement pas le voyage.

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Test Blu-ray / Milla, réalisé par Shannon Murphy

MILLA (Babyteeth) réalisé par Shannon Murphy, disponible en Combo Blu-ray + DVD depuis le 31 décembre 2021 chez Extralucid Films.

Acteurs : Eliza Scanlen, Michelle Lotters, Toby Wallace, Sora Wakaki, Renee Billing, Zack Grech, Georgina Symes, Essie Davis, Ben Mendelsohn…

Scénario : Rita Kalnejais, d’après sa pièce de théâtre

Photographie : Andrew Commis

Musique : Amanda Brown

Durée : 1h58

Année de sortie : 2019

LE FILM

Milla n’est pas une adolescente comme les autres et quand elle tombe amoureuse pour la première fois, c’est toute sa vie et celle de son entourage qui s’en retrouvent bouleversées.

Au début de l’été 2021, les panneaux publicitaires plantés dans les gares et ceux qui fleurissent dans la rue, ont mis en valeur cette affiche de cinéma sur laquelle une jeune fille aux cheveux bleus, les pieds dans l’eau azur d’une piscine, le regard aussi clair levé vers le ciel, arborait un sourire énigmatique, entre le bonheur et la résignation. 30.000 spectateurs français seront allés à la rencontre de Milla, découvrir ce que dissimulait ce beau visage. Milla ou Babyteeth en version originale, est le premier long-métrage de l’australienne Shannon Murphy, après quelques épisodes de séries télévisées et une poignée de courts-métrages réalisés depuis une dizaine d’années. Un vrai coup de maître, tiré de la pièce à succès Babyteeth de Rita Kalnejais, produit par Jan Chapman (La Leçon de piano, Holy Smoke, Mister Babadook), entièrement tourné à Sydney, avec un budget modeste, mais un casting en or. Shannon Murphy confie le rôle principal à Eliza Scanlen (née en 1999), la grande révélation de la poisseuse série HBO Sharp Objects du regretté Jean-Marc Vallée, dans laquelle elle affrontait Amy Adams et Patricia Clarkson. Déjà vue dans Les Filles du docteur March Little Women de Greta Gerwig, où elle interprétait le rôle de Beth, elle crève l’écran dans Milla, au même titre que son partenaire Toby Wallace, récompensé pour sa prestation par le Prix Marcello-Mastroianni du meilleur espoir à la Mostra de Venise en 2019. Merveilleux film, lumineux et solaire, optimiste, bouleversant, mais aussi contre toute attente parcouru par de petites touches d’humour, jamais pathos, Milla est un vrai coup de coeur.

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Test Blu-ray / Balada triste, réalisé par Álex de la Iglesia

BALADA TRISTE (Balada triste de trompeta) réalisé par Álex de la Iglesia, disponible en Blu-ray depuis le 22 novembre 2021 chez Extralucid Films.

Acteurs : Carlos Areces, Antonio de la Torre, Carolina Bang, Manuel Tallafé, Alejandro Tejería, Manuel Tejada, Enrique Villén, Gracia Olayo, Sancho Gracia…

Scénario : Álex de la Iglesia

Photographie : Kiko de la Rica

Musique : Roque Baños

Durée : 1h41

Année de sortie : 2010

LE FILM

En Espagne, en 1937, en pleine guerre civile, un cirque ambulant fait tout ce qu’il peut pour ne pas sombrer. Le clown Auguste est réquisitionné par l’armée républicaine et se retrouve sur le champ de bataille, en costume de scène, où, entraîné par la violence ambiante, il finit par participer lui aussi à la tuerie. Quelques années plus tard, Franco a imposé au pays son gouvernement autoritaire et dictatorial. Javier, le fils du clown soldat, se fait embaucher comme clown triste dans un cirque. Face à lui, un autre clown, Sergio, un homme déprimé et taciturne. Les deux hommes tombent amoureux de Natalia, une belle acrobate un brin cruelle…

Après un détour par la Grande-Bretagne où il aura réalisé Crimes à Oxford The Oxford Murders, avec Elijah Wood, John Hurt et Leonor Watling nue sous son tablier, Álex de la Iglesia, qui a eu le temps de récupérer suite au déchaîné Le Crime farpait Crimen ferpecto, revient en très grande forme (euphémisme) avec Balada triste ou pour les puristes Balada triste de trompeta en version originale. Comme s’il avait besoin d’expulser, ou pour reprendre directement ses propos, « de vomir tout un tas d’idées mal digérées », le cinéaste livre un de ses films les plus explosifs, violents, brutaux, frontaux, corrosifs, frénétiques, agressifs, et l’on pourrait continuer encore longtemps comme ça. Balada triste est assurément un sommet dans la carrière d’Álex de la Iglesia, il y a eu un avant et un après et aucun de ses opus suivants n’a vraiment retrouvé cette hargne extrême et jusqu’au-boutiste qui anime ce dixième long-métrage, son neuvième en fait, mais nous tenons compte du téléfilm La Chambre du fils La habitación del niño tourné en 2006. S’il refuse de parler de « maturité », préférant évoquer « une plus grande expérience », l’enfant terrible du cinéma espagnol signe ici un premier film-testament, dans lequel il se livre corps et âme. D’ailleurs, pour la première fois, le metteur en scène était le seul crédité au scénario, le fidèle Jorge Guerricaechevarría ayant déclaré forfait, laissant Álex de la Iglesia, lauréat du Lion d’argent du meilleur réalisateur à Venise, porter jusqu’au bout son projet très personnel, unique, original, difficile d’accès parfois, épuisant souvent, mais on peut le dire inoubliable. Déconseillé aux coulrophobes donc.

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Test 4K UHD / Perdita Durango, réalisé par Álex de la Iglesia

PERDITA DURANGO réalisé par Álex de la Iglesia, disponible en édition 4K Ultra HD + Blu-ray depuis le 22 novembre 2021 chez Extralucid Films.

Acteurs : Rosie Perez, Javier Bardem, Harley Cross, Aimee Graham, James Gandolfini, Screamin’ Jay Hawkins, Carlos Bardem, Demián Bichir…

Scénario : Barry Gifford, David Trueba, Álex de la Iglesia & Jorge Guerricaechevarria, d’après le roman de Barry Gifford

Photographie : Flavio Martínez Labiano

Musique : Simon Boswell

Durée : 2h10

Année de sortie : 1997

LE FILM

Perdita Durango, une femme solitaire venu au Mexique répandre les cendres de sa soeur, rencontre l’étrange Roméo Dolorosa un tueur sans scrupule adepte de magie noire vaudou. Les deux protagonistes deviennent amants Dans leur périple de sexe et violence ils kidnappent un jeune couple américain en vacances au Mexique. Toujours sur un mauvais coup, Dolorosa se voit confier le transport d’un camion rempli de fœtus pour le compte de la mafia. Mais la route menant jusqu’à Las Vegas sera parsemée de policiers, d’assassins, de journalistes et par les parents des jeunes gens enlevés…

Quasiment deux ans jour pour jour après Le Jour de la bête, Álex de la Iglesia livrait son troisième long-métrage, Perdita Durango, nouvelle bombe cinématographique comme lui seul en a le secret, même si le réalisateur reprenait ici un projet destiné auparavant à son compatriote Bigas Luna. Le film devait à la base réunir Javier Bardem, Madonna et Dennis Hopper, puis dans un deuxième temps Victoria Abril, Johnny Depp et Ray Liotta. Finalement, après la reprise en main par Álex de la Iglesia, Javier Bardem est confirmé, mais le rôle-titre est confié à la torride Rosie Perez, d’origine portoricaine, découverte en 1989 dans Do the Right Thing de Spike Lee, vue ensuite en 1991 dans Night on Earth de Jim Jarmusch, et surtout en 1992 dans Les Blancs ne savent pas sauter White Men Can’t Jump de Ron Shelton, dans lequel elle interprète la petite amie explosive et caliente de Woody Harrelson. Dans Perdita Durango, elle trouve l’un des rôles de sa vie et signe une prestation flippante, qui n’a rien à envier à celle de son partenaire, qui repousse les limites une fois de plus. Álex de la Iglesia embarque son audience dans les aventures mouvementées et violentes de ces « tueurs nés latinos », dans un environnement qui rappelle beaucoup celui de U Turn – Ici commence l’enfer d’Oliver Stone, pourtant sorti en même temps, le même mois, la même année. Particulièrement dérangeant, Perdita Durango n’est certainement pas un film « aimable », le cinéaste s’amusant à pousser les spectateurs dans ses retranchements, son empathie pour des personnages non seulement outranciers, mais aussi criminels et agressifs. C’est une expérience à part entière, pas forcément réussie du début à la fin, comme la plupart des œuvres du metteur en scène qui comme d’habitude a cette fâcheuse tendance à s’éparpiller, mais force est de constater que Perdita Durango n’a absolument rien perdu de sa force et de son aura un quart de siècle après sa sortie.

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