Test Blu-ray / Les 55 jours de Pékin, réalisé par Nicholas Ray

LES 55 JOURS DE PÉKIN (55 Days at Peking) réalisé par Nicholas Ray, disponible en Combo Blu-ray + DVD – Édition Limitée le 20 octobre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Charlton Heston, Ava Gardner, David Niven, Flora Robson, John Ireland, Harry Andrews, Leo Genn, Robert Helpmann…

Scénario : Philip Yordan & Bernard Gordon

Photographie : Jack Hildyard

Musique : Dimitri Tiomkin

Durée : 2h36

Année de sortie : 1963

LE FILM

Pékin, 1900. La révolte des Boxers prend de l’ampleur et les autorités chinoises sont divisées : le général Jung-Lu presse l’impératrice Tzu-Hsi d’arrêter les fanatiques, tandis que le prince Tuan lui conseille de les aider à chasser les étrangers. Face à la menace de conflit, les délégations étrangères regroupées au sein du Quartier des légations organisent leur défense. Le major Matt Lewis arrive à Pékin à la tête d’un détachement chargé de protéger l’ambassade américaine. Il y rencontre la baronne Natacha Ivanoff et l’ambassadeur britannique, Sir Arthur Robertson. Le 20 juin, le siège du quartier des ambassades commence. Il durera 55 jours…

Charlton Heston, Ava Gardner, David Niven, dirigés par Nicholas Ray. Une affiche de rêve. Celle des 55 jours de Pékin55 Days at Peking, superproduction de l’année 1963, intégralement supervisée par le grand manitou Samuel Bronston (1908-1994), déjà aux commandes du Cid d’Anthony Mann et du Roi des rois King of Kings, mis en scène par Nicholas Ray (1911-1979), qui relatait librement des épisodes de la vie de Jésus-Christ dans le contexte de la Judée en révolte sous l’occupation romaine. Entièrement monté dans le but de concurrencer la télévision installée dans tous les foyers et pour attirer à nouveau les spectateurs dans les salles, Les 55 jours de Pékin est un gigantesque spectacle, qui en met plein les yeux avec ses décors, costumes et accessoires foudroyants de beauté, ses milliers de figurants, ses scènes de batailles homériques. 1963 marque la fin d’un genre, la même année que le Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz, tout un symbole, qui à l’instar de 55 Days at Peking avait connu un tournage titanesque et rocambolesque, marqué par quelques caprices de stars, de multiples reconstructions de décors, sans parler de la crise cardiaque qui allait immobiliser Nicholas Ray, obligé d’être remplacé par Andrew Marton et Guy Green. Quasiment soixante ans après sa sortie, ce véritable blockbuster demeure un vrai monument cinématographique, qui parvient à passionner les spectateurs avec un sujet pourtant délicat, car pour ainsi dire inconnu en dehors des frontières chinoises, qui emporte son audience dans un tourbillon d’images inoubliables. Une évasion, un voyage, un divertissement cinq étoiles, une fresque merveilleuse, un très grand classique inaltérable.

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Test Blu-ray / Le Rapace, réalisé par José Giovanni

LE RAPACE réalisé par José Giovanni, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 10 septembre 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Lino Ventura, Xavier Marc, Rosa Furman, Aurora Clavel, Augusto Benedico, Marco Antonio Arzate, René Barrera, Farnecio de Bernal, Carlos Lopez Figueroa, Enrique Lucero…

Scénario :José Giovanni, d’après le roman de John Carrick

Photographie : Pierre Petit

Musique : François de Roubaix

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

Le “Rital”, un mercenaire aventurier est engagé par l’avocat Calvez, éminence grise d’une bande de conjurés, pour abattre le Président d’une République d’Amérique du Sud. Il s’agit d’abattre le Président actuel pour faire un héros national du petit-fils de l’ancien Président, celui-ci devant partager l’aventure aux côtés du tueur à gages pour justifier sa renommée…

Ecrivain, scénariste, dialoguiste et réalisateur, José Giovanni (1923-2004), de son vrai nom Joseph Damiani, est un ancien collabo et repris de justice, trois fois condamné, à vingt ans de travaux forcés, puis condamné à mort pour trois assassinats (gracié par le président Vincent Auriol en 1949) et à nouveau condamné à dix ans de prison pour rançonnement de juifs cachés sous l’Occupation. Après quelques remises de peine, il sort de prison en 1956 à l’âge de 33 ans après plus de onze années passées derrière les barreaux, non sans avoir emporté avec lui un journal qu’il avait tenu durant son incarcération et dans le couloir de la mort dans l’attente de la décision de la Cour de cassation et de la grâce présidentielle. Ce journal intime deviendra un roman, Le Trou, qui raconte également sa tentative d’évasion de la Prison de la Santé en 1947. Le succès est immédiat et le cinéaste Jacques Becker s’empare des droits pour le cinéma. José Giovanni ne quittera plus le monde du Septième Art et collaborera avec les plus grands comme Claude Sautet (Classe tous risques), Jacques Deray (Symphonie pour un massacre), Robert Enrico (Les Grandes gueules, Les Aventuriers), Jean-Pierre Melville (Le Deuxième Souffle), avant de passer lui-même à la mise en scène en 1967 avec La Loi du Survivant. Chose étonnante, ce dernier n’est autre que l’adaptation d’une partie de son roman Les Aventuriers, délaissée par Robert Enrico. Encouragé par Lino Ventura à continuer sur sa lancée de metteur en scène, il entreprend lui-même Le Rapace, tiré du roman The Vulture de l’auteur écossais John Carrick. Direction le Mexique donc, pour ce thriller insolite qui offre à Lino Ventura un de ses rôles les plus singuliers des années 1960, celui d’un justicier qui débarque de nulle part, près de Veracruz en 1938, dans le but d’assassiner un dictateur local d’un pays fictif et non identifié d’Amérique du Sud. Un personnage violent, qui parle peu (sa première réplique intervient au bout d’un bon quart d’heure) et qui d’ailleurs n’est pas là pour s’étaler sur sa vie qu’on imagine essentiellement liée au meurtre et au sang. Longtemps indisponible, peu diffusé à la télévision, Le Rapace est l’une des grandes redécouvertes de l’année 2021.

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Test Blu-ray / Train d’enfer, réalisé par Gilles Grangier

TRAIN D’ENFER réalisé par Gilles Grangier, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 10 septembre 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Jean Marais, Marisa Mell, Howard Vernon, Gérard Tichy, Antonio Casas, Rico Lopez, José Manuel Martin, Carlos Casaravilla, Alvaro de Luna, Jean Lara, André Cagnard, Gamil Rabib, Léon Zitrone…

Scénario : Jacques Robert & Gilles Grangier, d’après le roman de René Cambon

Photographie : Antonio Maccasoli

Musique : André Hossein

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Agent des services secrets français, Antoine Donadieu infiltre un groupe terroriste, basé sur la Côte d’Azur et dirigé par Matras, qui prépare un attentat contre l’Émir Ali Salem. En compagnie de Frieda, il se rend à Barcelone où il doit aller chercher « le professeur », l’homme chargé de la mise au point technique de l’attentat.

Depuis l’avènement de James Bond au cinéma en 1962, les spectateurs se sont pris de passion pour les histoires d’espionnage et les producteurs l’ont bien compris. Suite au triomphe de James Bond 007 contre Dr. No, Bons baisers de Russie et de Goldfinger, la mode de l’Euro Spy est lancée. De l’autre côté des Alpes, moult fleurons du genre vont voir le jour, à l’instar de Suspense au Caire pour A008 A 008, operazione Sterminio (1965), Super 7 appelle le Sphinx Superseven chiama Cairo (1965) et Des fleurs pour un espion Le Spie amano i fiori d’Umberto Lenzi, Opération Goldman Operazione Goldman (1966) d’Antonio Margueriti et bien d’autres. Mais on oublie souvent que la France a elle aussi été une digne représentante en ersatz de l’agent 007, avec notamment la série des OSS 117, d’après l’oeuvre de Jean Bruce. C’est Jean Marais qui donne l’idée au réalisateur André Hunebelle, avec qui il avait tourné Le Bossu (1959), Le Capitan (1960), Le Miracle des loups (1961) et Les Mystères de Paris, de transposer cette série de livres et de surfer sur le succès des Bond, en espérant bien sûr obtenir le rôle principal. Seulement voilà, cela ne se passe pas comme le comédien l’espérait. Si André Hunebelle obtient les droits pour transposer les aventures de l’agent OSS 117 sur le grand écran, celui-ci engage l’américain Kerwin Mathews (On ne joue pas avec le crime 5 Against the House de Phil Karlson, rôle-titre du Septième Voyage de Sinbad The 7th Voyage of Sinbad de Nathan Juran) pour interpréter Hubert Bonisseur de La Bath. Jean Marais n’oubliera jamais cette « trahison », ce qui ne l’empêchera pas de retravailler avec le réalisateur sur la trilogie Fantômas et surtout de trouver d’autres agents secrets ou aventuriers à incarner. Ce sera le cas dans Pleins feux sur Stanislas (1965) de Jean-Charles Dudrumet, Le Gentleman de Cocody (1965) et Le Saint prend l’affût (1966) de Christian-Jaque. Même chose dans le méconnu Train d’enfer (1965), d’après un roman de René Cambon, mis en scène par le prolifique Gilles Grangier (1911-1996), qui avait déjà dirigé l’acteur en 1952 dans L’Amour, Madame. Dans ce film, Jean Marais peut laisser libre-cours à sa fantaisie, en enchaînant les exploits physiques, les bagarres, les poursuites, tout en séduisant les femmes qu’il rencontre dans sa mission. Forcément vintage, Train d’enfer ne révolutionne pas le genre, mais s’avère un divertissement décontracté, amusant, kitsch et rythmé, où Jean Marais se fait visiblement plaisir et où son énergie est sans cesse contagieuse.

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Test Blu-ray / The Shadow, réalisé par Russell Mulcahy

THE SHADOW réalisé par Russell Mulcahy, disponible en DVD et Blu-ray le 5 octobre 2021 chez L’Atelier d’Images.

Acteurs : Alec Baldwin, John Lone, Penelope Ann Miller, Peter Boyle, Ian McKellen, Tim Curry, Jonathan Winters, Sab Shimono…

Scénario : David Koepp, d’après les romans de Walter B. Gibson

Photographie : Stephen H. Burum

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1994

LE FILM

Autrefois criminel violent et sanguinaire semant la terreur au Tibet, Lamont Cranston, désormais repenti, a appris à maîtriser sa part d’ombre pour vaincre le mal et protéger New York des malfaiteurs grâce à ses nombreux pouvoirs. Sous le nom de The Shadow, il se bat toutes les nuits contre le crime pour faire régner l’ordre et la justice sur la ville. Mais le quotidien du héros légendaire est perturbé lorsque son ennemi juré Shiwan Khan, doté des mêmes pouvoirs, refait surface en menaçant de tout détruire à l’aide d’une bombe atomique. L’affrontement est inévitable…

Peu connu en France, The Shadow est pourtant la principale inspiration de Bob Kane pour Batman en 1939. Créé par Walter B. Gibson sous le pseudo de Maxwell Grant au début des années 1930, juste après la crise de 1929, ce personnage devient le héros de près de 300 romans et nouvelles pulps durant près de vingt ans, ainsi que le protagoniste d’un célèbre feuilleton radiophonique avec la voix d’Orson Welles, de comics, d’un feuilleton télévisé et de sept films produits par la Columbia. The Shadow a pratiquement disparu de la circulation pendant près d’un demi-siècle, quand il réapparaît soudainement dans le paysage cinématographique hollywoodien en 1994. Au début des années 1990, le triomphe international du Batman de Tim Burton donne quelques idées aux réalisateurs et producteurs qui vont suivre ce nouvel engouement, à l’instar de Sam Raimi avec Darkman, Albert Pyun avec Captain America, ainsi que la trilogie Tortues Ninja. Deux films se distinguent en 1990-1991, Dick Tracy de Warren Beatty et The Rocketeer de Joe Johnston, d’après l’œuvre de Dave Stevens, qui proposaient déjà un retour aux années 1930-40 et jouaient sur une ambiance et un décor vintage. The Shadow est comme qui dirait une synthèse de ces deux précédents longs-métrages et parvient à s’en distinguer à travers la mise en scène inspirée de l’excellent Russell Mulcahy (Razorback, Highlander), qui sortait de L’Affaire Karen McCoy The Real McCoy, dans lequel il dirigeait Kim Basinger. Dans The Shadow, il collabore cette fois avec l’époux de cette dernière, Alec Baldwin, qui enchaînait alors les tournages de Malice de Harold Becker et Guet-apens The Getway de Roger Donaldson, juste avant d’enfiler le costume crasseux de sueur de Dave Robicheaux dans le génial Vengeance froide Heaven’s Prisoners de Phil Joanou. L’acteur s’impose sans mal dans le rôle-titre et campe un parfait justicier ambigu, luttant contre ses propres démons, lancé sur le chemin de la rédemption en traquant la racaille de New York. Doté d’un budget plutôt confortable de 40 millions de dollars, The Shadow n’a connu qu’un succès relatif à sa sortie durant l’été 1994. Malheureusement pour lui, la concurrence était rude, Le Roi Lion, Forrest Gump, True Lies, The Mask, Speed, Danger immédiat n’ayant fait qu’une bouchée de ce film que personne n’attendait vraiment. Pourtant, The Shadow est une œuvre de qualité, très soignée sur la forme avec de superbes décors, des costumes très élégants, un casting solide également composé de la divine Penelope Ann Miller, Ian McKellen, Peter Boyle, John Lone et Tim Curry, sans oublier la magistrale partition de Jerry Goldsmith. Les années ont passé, The Shadow a su trouver son public et birn que certains effets spéciaux aient pris un gros coup de vieux, le charme serial opère.

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Test Blu-ray / Kull le conquérant, réalisé par John Nicolella

KULL LE CONQUÉRANT (Kull the Conqueror) réalisé par John Nicolella, disponible en Combo Blu-ray + DVD – Édition Limitée le 19 août 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Kevin Sorbo, Tia Carrere, Thomas Ian Griffith, Litefoot, Roy Brocksmith, Harvey Fierstein, Karina Lombard, Edward Tudor-Pole…

Scénario : Charles Edward Pogue, d’après les personnages de Robert E. Howard

Photographie : Rodney Charters

Musique : Joel Goldsmith

Durée : 1h32

Année de sortie : 1997

LE FILM

Kull est un bon roi. Sa droiture et sa vaillance incomparables l’ont porté sur le trône et il est aimé de son peuple. Seulement quelques nobles corrompus lui vouent une haine féroce et sont bien décidés à l’éliminer. C’est alors que, malgré les tendres sentiments qu’il porte à l’esclave Zareta, il cède à la séduction de la belle Akivasha, une sorcière maléfique que ses ennemis ont ressuscitée pour le tuer au cours de sa nuit de noces.

Bon…Si vous cherchez à retrouver l’univers de Robert Ervin Howard au cinéma, allez voir ailleurs. Mais ce serait dommage de vous priver d’un aussi bon nanar d’heroic fantasy que ce Kull le conquérant, réalisé par un certain John Nicolella, décédé en 1998, soit un an après la sortie de son ultime long-métrage. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’il y a une relation de cause à effet (le crabe serait la raison de son départ anticipé), mais toujours est-il que le metteur en scène âgé de 52 ans signait ici une nouvelle référence du genre, mais sûrement pas dans le sens où il l’attendait. Car Kull le conquérant est un mauvais film sympathique comme on dit, où tout part en sucette pour notre plus grand plaisir de spectateur déviant, à commencer par l’interprétation de Kevin Sorbo dans le rôle-titre, sur qui le film a quasiment été monté suite au refus d’Arnold Schwarzenneger de reprendre le rôle de Conan dans un troisième opus intitulé Conan le Conquérant. Quelque peu embarrassé par son mètre 92, de long comme d’épaules, le comédien, qui aura incarné Hercule dans quelques téléfilms aux côtés d’un Anthony Quinn à bout de souffle, dans Xena, la guerrière et dans sa propre série, paraît bien plus préoccupé par son brushing que par son jeu. Déambulant dans des décors en carton-pâte passés à la gouache brillante, ce cher Kevin ne cesse de prendre la pose, tout en plissant des yeux, comme s’il était constamment en train de réfléchir à la meilleure routine à adopter pour conserver son postiche le plus soyeux possible. Face à lui, Tia Carrere, trois ans après True Lies de James Cameron et juste avant la série Sydney Fox, l’aventurière, tente de faire bonne figure dans le rôle d’Akivasha, la reine sorcière d’Acheron, qui va donner du fil à retordre (et décoiffer) notre héros, qui nous fait rudement penser à celui de l’inénarrable La Revanche de Samson, avec le légendaire Paul Hays-Marshall, autre mètre étalon de la série Z. Produit par Raffaella De Laurentiis fille du grand Dino De Laurentiis, qui quinze ans plus tôt était à la barre de Conan le Barbare et Conan le Destructeur, aussi librement des récits de Robert E. Howard – une affaire de famille donc- Kull le conquérant, roi d’Atlantis, se rapproche plutôt de Kalidor, la légende du talisman Red Sonja (1985) de Richard Fleischer et s’avère un film d’aventures certes raté et manquant cruellement de moyens, mais ô combien divertissant.

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Test Blu-ray / Les Feux de l’enfer, réalisé par Andrew V. McLaglen

LES FEUX DE L’ENFER (Hellfighters) réalisé par Andrew V. McLaglen, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 6 juillet 2021 chez Elephant Films.

Acteurs : John Wayne, Katharine Ross, Jim Hutton, Vera Miles, Jay C. Flippen, Bruce Cabot, Edward Faulkner, Barbara Stuart…

Scénario : Clair Huffaker

Photographie : William H. Clothier

Musique : Leonard Rosenman

Durée : 2h01

Date de sortie initiale: 1968

LE FILM

Chance Buckman dirige une entreprise spécialisée dans l’extinction des feux liés aux puits de pétrole. Lors d’une intervention périlleuse il est gravement blessé et finit à l’hôpital. L’un de ses associés appelle alors la fille de Chance, avec laquelle il est brouillé. L’homme blessé va renouer petit à petit avec sa fille et son ex-femme, toujours traumatisée par les années passées…

Les années 1960 prennent fin et à Hollywood tout est bouleversé depuis l’abandon du tristement célèbre Code Hays. Bonnie and Clyde d’Arthur Penn et Le Lauréat – The Graduate de Mike Nichols déboulent sur les écrans. Le fonctionnement des studios est remis en question, ainsi que la crédibilité des stars déjà bien installées, qui apparaissent soudainement anachroniques, pour ne pas dire archaïques. C’est le cas de notre cher John Wayne, qui juste après El Dorado de Howard Hawks, avait enchaîné avec Les Bérets verts The Green Berets, qu’il avait coréalisé avec Ray Kellogg, film foncièrement conservateur mis en œuvre pour justifier l’intervention américaine au Viêt Nam. Alors qu’il s’évertue à illustrer son engagement personnel, patriote jusqu’au bout des ongles et fervent républicain, le comédien est également bien décidé à ne pas se laisser écraser par ce nouveau courant en vogue et par une nouvelle génération prête à remettre en cause les idéaux fondamentaux des Etats-Unis. Il s’investit corps et âme dans Les Feux de l’enfer Hellfighters de son ami Andrew V. McLaglen (1920-2014), avec lequel il avait déjà tourné Le Grand McLintock McLintock! cinq ans auparavant et qu’il retrouvera encore à trois reprises (Les Géants de l’Ouest The Undefeated, Chisum et Les Cordes de la potence Cahill U. S. Marshal). Dans cet apparent film d’action, John Wayne incarne le mâle alpha, le patriarche, comme une réincarnation de l’Oncle Sam. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas prêt à raccrocher les gants (ignifugés) dans Les Feux de l’enfer, dans lequel il interprète le héros US dans toute sa splendeur et qui malgré ses soixante balais, compte bien faire la morale à la jeunesse décadente. Contrairement à ce que l’on pouvait penser après avoir découvert la bande-annonce et vu les photos d’exploitation, Hellfighters n’est pas un film catastrophe, mais une comédie de remariage teinté de romance et de mélo, où John Wayne se confronte à la magnifique Katharine Ross, révélée par Andrew V. McLaglen trois ans auparavant dans le superbe ShenandoahLes Prairies de l’honneur, avant d’exploser aux yeux du monde dans Le Lauréat. Deux écoles s’affrontent dans ce spectacle fort sympathique, même si on se rend compte très vite que ce sont bien les mecs font tout le boulot et que les « bonnes femmes » devraient rester à la maison pour faire le ménage, s’occuper des gamins s’il y en a et préparer un bon petit plat prêt à servir du four quand nos héros reviennent du turbin. C’était le bon temps…on rigole bien sûr, mais à l’écran cela demeure rigolo et divertissant, surtout que les séquences enflammées valent sacrément le coup d’oeil.

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Test Blu-ray / Accélération, réalisé par Michael Merino & Daniel Zirilli

ACCÉLÉRATION (Acceleration) réalisé par Michael Merino & Daniel Zirilli, disponible en DVD et Blu-ray le 21 juillet 2021 chez Crome Films.

Acteurs : Sean Patrick Flanery, Dolph Lundgren, Chuck Liddell, Natalie Burn, Quinton ‘Rampage’ Jackson, Danny Trejo, Al Sapienza…

Scénario : Michael Merino

Photographie : Jan-Michael Losada

Musique : Gregory De Iulio

Durée : 1h22

Année de sortie : 2019

LE FILM

Vladik Zorich, un seigneur du crime vicieux, est doublé par son agent le plus digne de confiance, Rhona. Par vengeance, Zorich kidnappe le fils de celle-ci. Alors que la vie de son fils est en jeu, Rhona élimine les délinquants les plus violents et les plus dépravés. Cependant, Vladik sous-estime la force de l’amour d’une mère…

Ces dernières années, nous avons déjà parlé de Dolph Lundgren à l’occasion de l’édition en DVD de l’excellent Don’t Kill It de Mike Mendez, de la ressortie en double programme de L’Homme de guerre, réalisé par Perry Lang et d’État d’urgence de Frédéric Forestier, sans oublier ses participations à la saison 5 d’Arrow, au blockbuster frappadingue Aquaman de James Wan, et bien sûr au Creed II de Steven Caple Jr. dans lequel il reprenait son rôle mythique d’Ivan Drago. On l’adore Dolph Lundgren, icône du cinéma d’action, diplômé en chimie après avoir suivi les cours du prestigieux Institut royal de technologie de sa ville natale Stockholm, qui se destinait à devenir ingénieur comme son père. Jusqu’à ce qu’il découvre les arts martiaux, le judo et le karaté à l’âge de 16 ans. La suite, on la connaît, il commence la compétition de haut niveau en 1979, deux ans avant de devenir ceinture noire et de compiler les titres nationaux au début des années 1980. C’est alors qu’il fait la rencontre de Warren Robertson, professeur d’art dramatique, disciple de l’imminent Lee Strasberg. C’est une révélation, il décide de devenir comédien. Profitant d’un regain de popularité au début des années 2010 suite au triomphe du premier épisode de la saga Expendables, Dolph Lundgren tournera plus de trente longs-métrages durant la décennie. Si la plupart resteront méconnus, pour ne pas dire inconnus voire introuvables (à part peut-être sur la TNT), on pourra citer tout de même une participation non créditée dans Ave, César ! de Joel et Ethan Coen, un Flic à la maternelle 2 de Don Michael Paul, Black Water de Pasha Patriki dans lequel il retrouvait Jean-Claude Van Damme et quatre films qu’il enchaîne avec son ami Giorgio Serafini. Avant de reprendre son rôle du roi Nérée dans le très attendu Aquaman and the Lost Kingdom de James Wan, Dolph Lundgren n’en finit pas de passer d’un continent à l’autre pour y tourner diverses séries B voire Z histoire de payer ses impôts entre deux projets plus valorisants. Accélération fait clairement partie du bas du panier. Nanar éclairé aux néons qui cumule les séquences poussives, pour ne pas dire chiantissimes, de couleur verte, bleue, rose, rouge, où le visage des acteurs est sans arrêt barré d’un lens flare, Accélération n’a aucun intérêt, si ce n’est qu’il a probablement aidé Dolph Lundgren – réduit ici à quelques apparitions en pointillés – à financer l’entretien de sa piscine.

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Test Blu-ray / Mortal Kombat, réalisé par Simon McQuoid

MORTAL KOMBAT réalisé par Simon McQuoid, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook le 21 juillet 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Lewis Tan, Jessica McNamee, Josh Lawson, Joe Taslim, Mehcad Brooks, Matilda Kimber, Laura Brent, Tadanobu Asano, Hiroyuki Sanada, Chin Han, Ludi Lin, Max Huang, Sisi Stringer, Mel Jarnson, Nathan Jones, Daniel Nelson, Ian Streetz…

Scénario : Greg Russo & Dave Callaham, d’après le jeu vidéo « Mortal Kombat » de Ed Boon et John Tobias

Photographie : Germain McMicking

Musique : Benjamin Wallfisch

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Lorsque les plus grands champions de la Terre sont appelés à combattre les ennemis de l’Autre Monde, ils doivent découvrir leurs véritables pouvoirs pour sauver notre planète de l’annihilation totale.

« Le sort de la Terre va dépendre de vous hin hin hin hin…pardon… ». Les grands fans de Christophe(r) Lambert savent de quel film est tiré cette réplique passée à la postérité. Il s’agit de Mortal Kombat version 1995, grand succès commercial qui avait rapporté pas moins de 125 millions de dollars à travers le monde et attiré près d’un million de français dans les salles. Si certains critiqueront toujours le choix de Paul W.S. Anderson (Event Horizon, le vaisseau de l’au-delà, Soldier, quatre opus de la saga Resident Evil) à la réalisation, cette adaptation cinématographique du jeu éponyme de Midway Games est devenu rapidement un vrai film culte, ainsi que sa bande originale (« MORTAL KOMBAAAAT ! »), que l’on a encore aujourd’hui beaucoup de plaisir à revoir. Cela n’est pas le cas pour Mortal Kombat : Destruction finale, sorti deux ans plus tard, mis en scène par John R. Leonetti (Annabelle, I Wish : Faites un vœu) et qui avait connu un bide retentissant et tué dans l’oeuf une trilogie. Un quart de siècle est passé, on ne s’en est pas rendu compte, et voilà que débarque une nouvelle transposition de la série de jeux vidéo, cette fois ciblée sur l’incarnation de la franchise développée par NetherRealm Studios. On repart à zéro donc avec ce film sobrement intitulé Mortal Kombat, pas plus, pas moins, reboot inattendu confié à l’australien Simon McQuoid, également producteur, qui n’avait travaillé exclusivement que dans le domaine de la publicité. Produit par l’omniprésent James Wan (Saw, Insidious, Conjuring, Fast & Furious 7, Aquaman), Mortal Kombat version 2021 ne rivalisera pas et sans doute jamais avec l’opus de 1995 dans le coeur des cinéphiles/ages nostalgiques, mais contre toute attente le film s’en sort pas trop mal avec des bastons étonnamment brutales et sanglantes, proches des légendaires « Finish Him ! » qui ont contribué à populariser le jeu original. Si le casting n’est pas aussi attachant que la première mouture, les acteurs font le job, s’avèrent aussi à l’aise dans les scènes « dramatiques » (notez bien l’usage des guillemets hein) que dans les arts martiaux, les effets visuels ne prennent pas le pas sur la chorégraphie des combats, le rythme est soutenu et l’on passe un bon moment.

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Test Blu-ray / Le 2e Amendement, réalisé par Brian Skiba

LE 2E AMENDEMENT (The 2nd) réalisé par Brian Skiba, disponible en DVD et Blu-ray le 14 avril 2021 chez AB Vidéo.

Acteurs : Ryan Phillippe, Casper Van Dien, Jack Griffo, Lexi Simonsen, Richard Burgi, William Katt, Samaire Armstrong, William McNamara…

Scénario : Eric Bromberg & Paul Taegel

Photographie : Adam Biddle

Musique : Richard Patrick

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Alors qu’il récupère son fils à l’université, l’agent des services secrets Vic Davies se retrouve au milieu d’une opération terroriste. Seul contre tous, il doit alors mobiliser tous ses talents…

Oh, un fight entre deux has-been des années 1990 ! D’un côté, Ryan Phillippe, né en 1974, connu pour avoir joué chez les frères Scott, chez Tony dans USS Alabama (1995), chez Ridley dans Lame de fond White Squall (1996), dans les petits classiques Souviens-toi…l’été dernier I Know What You Did Last Summer (1997) et Sexe intentions Cruel Intentions de Roger Kumble (1999), ainsi que dans les sympathiques Studio 54 (1998) de Mark Christopher et Way of the Gun (2000) de Christopher McQuarrie. Après quelques apparitions chez Robert Altman (Gosford Park), Paul Haggis (Collision Crash) et Clint Eastwood (Mémoires de nos pères Flags of Our Fathers), le comédien, ex-monsieur Reese Witherspoon et père de deux de ses enfants, a surtout fait parler de lui pour avoir enchaîné les histoires avec des actrices de dix, quinze voire vingt ans de moins que lui. Pour la série Shooter (2016-2018) aussi c’est vrai, soyons honnêtes. De l’autre côté on trouve Casper Van Dien, né en 1968, découvert dans Starship Troopers (1997) de Paul Verhoeven et l’année suivante dans Tarzan et la Cité perdue Tarzan and the Lost City de Carl Schenkel, dans lequel il interprétait l’homme-singe en pagne et qui arborait ses tablettes de chocolat difficilement obtenues dans un club de gym de la jungle. A part le Sleepy Hollow (1999) de Tim Burton et – à la rigueur – Battle Angel de Robert Rodriguez vingt ans plus tard, il n’y a absolument rien d’autre à sauver de sa filmographie, pourtant conséquente. On était donc curieux, un peu pervers aussi sans doute, de découvrir Le 2e Amendement The 2nd de Brian Skiba, réalisateur prolifique, dont « l’oeuvre » semble destinée au fin fond des bacs vidéo et aux multiples diffusions sur la TNT. Le metteur en scène de titres aussi « évocateurs » comme Dans les griffes de mon beau-père, Une grossesse manipulée, Dangereuse infidélité, Des vacances en enfer et divers films de Noël, livre avec Le 2e Amendement un Die Hard de chez Wish, grossièrement réalisé avec peu de moyens, tout juste divertissant si le spectateur n’est pas très regardant sur la qualité de ce qu’on lui propose.

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Test Blu-ray / Godzilla vs. Kong, réalisé par Adam Wingard

GODZILLA VS. KONG réalisé par Adam Wingard, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD + Blu-ray 3D + Blu-ray – Édition Limitée SteelBook le 7 juillet 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Alexander Skarsgård, Millie Bobby Brown, Rebecca Hall, Brian Tyree Henry, Shun Oguri, Eiza González, Julian Dennison, Lance Reddick, Kyle Chandler, Demián Bichir…

Scénario : Eric Pearson & Max Borenstein

Photographie : Ben Seresin

Musique : Junkie XL

Durée : 1h53

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

À une époque où les monstres parcourent la Terre, et alors que l’humanité lutte pour son avenir, Godzilla et King Kong, les deux forces les plus puissantes de la nature, entrent en collision dans une bataille spectaculaire inédite. Alors que Monarch se lance dans une mission périlleuse en terrain inconnu, et qu’il découvre des indices sur les origines des Titans, un complot humain menace d’éradiquer ces créatures – qu’elles soient bonnes ou mauvaises – de la surface de la planète.

Cela faisait près de soixante ans que ces deux titans Alpha ne s’étaient pas affrontés. En effet, il faut remonter à 1962 pour retrouver un King Kong contre Godzilla, réalisé par Ishiro Honda, metteur en scène du Godzilla original, celui de 1954. Immense succès de l’époque, il s’agissait du premier film de la franchise en couleurs, alors que le personnage de King Kong venait d’être racheté par la Toho à la RKO Pictures. Ce sera le plus grand triomphe au box-office de la saga, qui attirera plus de dix millions de japonais dans les salles. On est donc loin du Godzilla – ou Gojira pour les intimes – premier du nom, le monstre expiatoire, l’icône populaire, symbole du trauma collectif japonais né dix ans après les bombes qui ont ravagé Nagasaki et Hiroshima. Godzilla symbolise l’émergence d’un genre à lui tout seul, le Kaigu eiga, «  le cinéma de monstre  », qui allait engendrer près de trente suites dans lesquelles la créature sera confrontée à Mothra, Hedora, Gigan, Megalon, Mecanik Monster, Biollante, King Ghidorag, Mechagodzilla, Space Mechagodzilla, Destroyah, Megaguirius. De son côté, Kong s’est toujours fait plus discret au cinéma. Sans tenir compte des copies, des parodies et autres ersatz, Godzilla vs. Kong est le dixième film ayant King Kong en vedette. Apparu au cinéma en 1933 devant la caméra de Merian C. Cooper et Ernest Schoedsack, le gorille géant a également tenu l’affiche du Fils de Kong, réalisé la même année par Ernest Schoedsack en solo, de King Kong Appears in Edo, film japonais aujourd’hui perdu (1938), de King Kong contre Godzilla (1962) de Ishirô Honda, de La Revanche de King Kong (1967) encore une fois mis en scène par Ishirô Honda avec Rawkin Arthur. Il faudra attendre 1976 pour que King Kong fasse son retour à Hollywood devant la caméra de John Guillermin, dans lequel le dieu Kong s’éprenait (et on le comprend) de Jessica Lange et l’emmenait au sommet du World Trade Center. Dix ans plus tard, John Guillermin remettait ça avec Charles McCracken avec son King Kong 2. En 2005, Peter Jackson embarquait Naomi Watts et Adrien Brody sur l’île de Kong, tandis qu’Andy Serkis interprétait le personnage principal en motion-capture. En 2014, Warner Bros. (distributeur) et Legendary Pictures (producteur) lancent le MonsterVerse, en partenariat avec la Toho, toujours détentrice des droits sur Godzilla. Plusieurs films sont annoncés avec ce personnage, un autre avec King Kong, le but étant de les réunir à l’écran et de les voir se mettre sur la tronche. La suite, on la connaît. Godzilla de Gareth Edwards sort en 2014, Kong : Skull Island de Jordan Vogt-Roberts en 2017 et Godzilla 2 : Roi des monstres de Michael Dougherty en 2019. Trois opus qui amassent près d’1,5 milliard de dollars dans le monde entier, qui prouvent encore la notoriété des deux monstres. Si la qualité est relative et les recettes déclinantes sur le sol de l’Oncle Sam, Godzilla vs. Kong peut enfin voir le jour.

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