Test DVD / Vanquish, réalisé par George Gallo

VANQUISH réalisé par George Gallo, disponible en DVD le 24 novembre 2021 chez AB Vidéo.

Acteurs : Ruby Rose, Morgan Freeman, Patrick Muldoon, Nick Vallalonga, Julie Lott, Hannah Stocking, Miles Doleac…

Scénario : George Gallo & Samuel Bartlett

Photographie : Anastas N. Michos

Musique : Aldo Shllaku

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Victoria, ancienne transporteuse pour un baron de la drogue russe, essaye de mettre sa vie de criminelle de coté et d’élever sa fille convenablement. Malheureusement, un ancien commissaire de police ripou kidnappe sa fille pour la contraindre à l’aider à doubler ses anciens partenaires. Elle a une nuit pour s’exécuter avant qu’il ne soit trop tard…

Tiens, revoilà Ruby Rose dans un film d’action ! Écumant les suites au cinéma, Resident Evil : Chapitre final, xXx: Reactivated, John Wick 2 et Pitch Perfect 3 (cherchez l’erreur), la comédienne n’aura eu de cesse de promener son charisme atypique et bad-ass de film en film, ainsi qu’à la télévision où elle aura entre autres interprété Kate Kane / Batwoman durant une saison dans la série éponyme du ArrowVerse. Cependant, Ruby Rose semble avoir du mal à trouver des rôles « consistants ». Après le ronflant En eaux troubles The Meg de Jon Turteltaub, elle aura tenu le haut de l’affiche pour la première fois dans The Doorman, une toute petite série B réalisée par le japonais Ryûhei Kitamura, metteur en scène des acclamés Heat After Dark (1996), Down to Hell (1997) et The Midnight Meat Train. Si ce Die Hard de chez Wish passait le temps et se montrait efficace dans son genre, c’est une autre paire de manches pour Vanquish, réalisé par George Gallo. Né en 1956, ce dernier demeure connu pour avoir écrit Mafia Salad Wise Guys (1986) de Brian De Palma, Midnight Run (1988) de Matin Brest, Bad Boys (1995) de Michael Bay et emballé une comédie très sympa avec Nicolas Cage, Descente à Paradise Trapped in Paradise (1994). Seulement voilà, George Gallo n’a jamais su évoluer et très vite ses films et scénarios sont devenus has-been et navrants, à l’instar de Mon voisin le tueur 2 The Whole Ten Yards de Howard Deutch (peut-être une des pires suites de tous les temps), Nom de Code : Le Nettoyeur Code Name: The Cleaner de Les Mayfield et Mon espion préféré My Mom’s New Boyfriend. Il y a deux ans, il signait le pathétique The Poison Rose, DTV hideux avec John Tavolta, Brendan Fraser et Morgan Fraser. En 2020, il parvient à réunir un casting de fou pour Arnaque à Hollywood The Comeback Trail, dans lequel il dirige Robert De Niro, Tommy Lee Jones, Zach Braff, Emile Hirsch et cette fois encore Morgan Freeman. Avec ce dernier, c’est une affaire qui marche, car ils se retrouvent pour Vanquish, tourné dans le Mississippi après le premier confinement. On y retrouve les mêmes tares que pour The Poison Rose, un montage aux pâquerettes, des effets de style miteux, une photographie au rabais, une réalisation inexistante et une direction d’acteurs aux fraises. D’ailleurs, Morgan Freeman les sucre dans Vanquish, dans lequel il ne fait absolument rien, à part s’endormir dans son fauteuil roulant, tout en débitant ses dialogues ineptes à sa partenaire. A la fois série B et série Z, un BZ quoi, Vanquish est donc parfait pour faire la sieste.

Le flic handicapé à la retraite Damon (Morgan Freeman, que l’on croirait empaillé) oblige Victoria (Ruby Rose, qui fait la moue), qui dans une autre vie passait de la drogue et qui est désormais rangée des affaires louches, à collecter des sacs d’argent dans toute la ville en une seule nuit, en tenant sa fille en otage. Au fur et à mesure que les heures passent, Victoria découvre qu’à chaque arrêt qu’elle fait, divers ennemis liés à son passé l’attaquent. Victoria est alors capturée et emmenée au domicile d’un gouverneur corrompu, qui lui demande à son tour de l’aide pour abattre Damon.

Vanquish est quasiment un remake d’un autre gros navet, Accélération de Michael Merino et Daniel Zirilli, sorti récemment, dans lequel Dolph Lundgren « incarnait » un seigneur du crime vicieux, doublé par Rhona (Natalie Burn) son agent le plus digne de confiance, et qui par vengeance kidnappait le fils de celle-ci. Alors que la vie de son fils était en jeu, Rhona devait éliminer les délinquants les plus violents et les plus dépravés de la ville. C’est exactement la même chose ici. On remplace une fille tatouée en rogne par une autre, on place une ancienne star clouée dans un fauteuil pendant 90 minutes où le comédien donnera ses indications à l’héroïne par radio interposée, en attendant que ça se passe et avant d’aller encaisser son chèque. Les partis-pris sont semblables, on place des néons de toutes les couleurs à l’arrière-plan histoire de dissimuler la pauvreté des décors, on penche la caméra pour faire genre on donne du style à l’image, on reste quelques secondes sur les tronches patibulaires de comédiens vraisemblablement non-professionnels (s’ils le sont, bonne chance à eux pour la suite) et trouvés dans quelques bars moisis du coin.

Alors que Morgan Freeman (84 ans au compteur) complète son fond de retraite en se remémorant peut-être son dernier grand rôle au cinéma (Invictus en 2009 ?), Ruby Rose fait de la moto, ou laisse sa doublure prendre le relais plutôt, en slalomant entre les lens flare, avant de prendre la pose, le regard plissé à cause d’un néon vert et de buter ses ennemis vulgaires, libidineux, cocaïnés et alcooliques. Vanquish, c’est typiquement le genre de film que l’on regarde en réalisant son propre commentaire audio, avec des « Oh là là là là là ! Nan mais c’est pas vrai ! » d’un côté, ou des « Il reste de la pizza ? » par là, tout en constatant que Ruby Rose a de très beaux yeux, où brille cette lumière d’espoir de la nana qui voudrait qu’on la sorte de ce marasme. Morgan Freeman se réveille parfois au cours du film pour dire à Ruby Rose « Il te reste encore quatre paquets à récupérer », suivi quelques minutes plus tard de « Il te reste encore trois paquets à récupérer ! », puis un quart d’heure après « Il te reste encore deux paquets à récupérer ! », avant d’ajouter avec stupeur « Il te reste encore un paquet à récupérer ! ». Il est comme ça Morgan, pragmatique, expéditif, concis. Ou somnambule, on ne saura jamais.

Au final, Vanquish contentera les amateurs de mauvais films d’action sympathiques, même s’il penche plus du côté du navet que du nanar. C’est bête, car Ruby Rose en a vraiment sous le capot encore une fois, mais doit se contenter pour le moment de ce type de produit sans âme ni imagination.

LE DVD

Quasiment un an après The Doorman, Ruby Rose fait son retour chez AB Vidéo avec Vanquish, DTV qui mise sur son visuel où la comédienne arbore comme des ailes formées par des flingues, tandis que l’ombre de Morgan Freeman domine à l’arrière-plan. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce (en VF et VOSTF) est disponible comme supplément.

L’Image et le son

Tourné en numérique, Vanquish n’est guère aidé par ce master platounet qui peine à donner un relief aux décors ou un piqué digne de ce nom, d’autant plus que les partis-pris esthétiques ne sont guère reluisants. Si la clarté est agréable, quelques flous sporadiques subsistent, la photo reste laide et la définition chancelle quelque peu.

Concernant les pistes Dolby Digital 5.1., en français comme en anglais, la scène latérale distille ses effets avec une étonnante parcimonie et il faut véritablement attendre les quelques séquences d’action (des gunfights et les poursuites essentiellement) pour que la spatialisation se fasse enfin concrète et que le caisson de basses se réveille. Sans grande surprise, la version originale se révèle plus naturelle et riche que la piste française où les dialogues manquent parfois de punch et d’intelligibilité sous la percutante balance frontale. Les Stéréo assurent le spectacle, sans fausse note et avec une efficacité chronique. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé à la volée. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français, destinés aux spectateurs sourds et malentendants.

Crédits images : © AB Vidéo / The Longest Night / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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