Test DVD / Grand Isle, piège mortel, réalisé par Stephen S. Campanelli

GRAND ISLE, PIÈGE MORTEL (Grand Isle) réalisé par Stephen S. Campanelli, disponible en DVD le 22 juillet 2020 chez Program Store.

Acteurs : Nicolas Cage, KaDee Strickland, Luke Benward, Kelsey Grammer, Zulay Henao, Oliver Trevena, Emily Marie Palmer, Beatrice Hernandez…

Scénario : Iver William Jallah, Rich Ronat

Photographie : Eric Moynier

Musique : Josh Atchley

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Alors qu’un ouragan arrive sur Grand Isle, Walter Franklin et sa séduisante épouse Fancy invitent Buddy, le jeune père de famille qui réparait la clôture du jardin, à se réfugier à la nuit tombée dans leur grande maison victorienne. Quand le lendemain, ce dernier va être suspecté de meurtre par la police, tous les événements de la nuit vont remonter à la surface, révélant de sombres secrets…

S’il n’est pas apparu au cinéma en tête d’affiche depuis 2013 dans Joe de David Gordon Green, Nicolas Cage n’a évidemment jamais arrêté de tourner et n’a de cesse de fleurir les bacs de DVD et de Blu-ray du monde entier. Sa dernière prestation vue sur le grand écran remonte à Snowden d’Oliver Stone, dans lequel il faisait une apparition, mais néanmoins, le comédien oscarisé en 2016 pour Leaving Las Vegas a fait parfois le bonheur de ses aficionados à travers ses multiples Direct To Video. Depuis 2015, Nicolas Cage aura emballé une bonne vingtaine de longs métrages, dont les fort recommandables The Runner d’Austin Stark, Le CasseThe Trust d’Alex et Benjamin Brewer, USS Indianapolis de Mario Van Peebles, Dog Eat Dog de Paul Schrader et Mom and Dad de Brian Taylor. Il y a eu surtout Mandy de Panos Cosmatos, présenté dans de nombreux festivals, Sundance et Cannes à la Quinzaine des réalisateurs, où le film a fait sensation et démontré que le comédien en avait encore sacrément sous le capot. C’était encore le cas dernièrement avec Color Out of Space de Richard Stanley, un des six films emballés par Nicolas Cage en 2019. Outre le très bon et étonnant Froide vengeanceA Score to Settle de Shawn Ku, dont nous reparlerons très prochainement, se distingue également Grand Isle de Stephen S. Campanelli, thriller dans lequel l’acteur signe une prestation frappadingue comme lui seul en a le secret. Une série B tout ce qu’il y a de plus honnête et inattendue, portée par un Nicolas Cage en grande forme, comme au bon vieux temps.

Aux manettes de Grand Isle, sous-titré Piège mortel en France, on retrouve Stephen S. Campanelli. Si son premier long métrage en tant que réalisateur, Code Momentum (2015), interprété par Olga Kurylenko et Morgan Freeman, n’a pas marqué les esprits, le cinéaste reste surtout connu pour ses très nombreuses collaborations avec Clint Eastwood, dont il reste le principal cameraman depuis Sur la route de Madison en 1995. Expert du steadicam, très demandé à Hollywood, Stephen S. Campanelli a apporté tout son talent sur des œuvres aussi variées que Timecop, Congo, Twister, Relic, La Ligne rouge, La Fin des temps, Vanilla Sky, World Trade Center, A la poursuite de demain, Pirates des Caraïbes: La Vengeance de Salazar, 3 Billboards: Les panneaux de la vengeance et A Star Is Born. Un C.V. impressionnant. Promu réalisateur de la seconde équipe sur La Mule (2018) et Le Cas Richard Jewell (2019) de Clint Eastwood, Stephen S. Campanelli continue de faire ses preuves à la mise en scène avec Grand Isle, dans lequel il montre l’étendue de son savoir-faire technique.

Aux côtés de Nicolas Cage, parfait en mec taré, cheveux gras, bouc mal taillé et bedaine pleine de bière, on retrouve KaDee Strickland, « perfect milf » diront certains avec raison, aperçue chez James Mangold (Une vie volée), Woody Allen (La Vie et tout le reste), Frank Oz (Et l’homme créa la femme), les frères Farrelly (Terrain d’entente), ainsi que dans le nanar Anacondas – À la poursuite de l’orchidée de sang de Dwight H. Little. Cette dernière tient la dragée haute à son partenaire, qui en fait des caisses pour le plus grand plaisir de ses admirateurs, et il en a encore beaucoup. Malgré son visage fermé, le personnage de KaDee Strickland dissimule un tempérament de feu et sa démarche a de quoi attiser n’importe quel homme qui croiserait sa route. C’est le cas de ce pauvre Buddy, incarné par Luke Benward, dont le charisme fait penser à celui du jeune Bill Pullman. En dépit de la menace représentée par le mari, ancien marine et fou de la gâchette, Buddy va se laisser attraper par cette mante religieuse qui s’ennuie à mourir dans sa maison victorienne lugubre aux côtés d’un époux qui s’endort alors qu’elle tente de le séduire encore pour leur anniversaire de mariage. C’est alors que le mari demande à Buddy d’éliminer sa femme, contre une belle somme. Les rôles se sont inversés pour Nicolas Cage depuis Red Rock West (1993) de John Dahl ! Les fans de la série Frasier reconnaîtront évidemment Kelsey Grammer dans le rôle de l’inspecteur chargé de l’enquête.

Grand Isle nous emmène là où on l’imaginait le moins, même si quelques éléments peuvent se deviner avant la fin, du moins avant l’acte final, qui développe la réflexion sur le personnage principal et ses motivations. Alors oui, certains trouveront encore quelque chose à redire quant à la qualité du film, qui n’est sans doute pas à la hauteur d’un des plus grands acteurs du monde, néanmoins, il serait dommage de passer à côté de Grand Isle qui remplit son cahier des charges et divertit avant tout, et où Nicolas Cage se surpasse une fois de plus.

LE DVD

Grand Isle, piège mortel apparaît dans les bacs, uniquement en DVD, chez Program Store. Edition minimaliste. Le boîtier Amaray est glissé dans un fourreau cartonné. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce est proposée en supplément.

L’Image et le son

L’image n’est pas le point le fort de cette édition. Il faut dire aussi que la photographie de Grand Isle n’est au départ pas très reluisante. Les partis pris font la part belle (façon de parler) aux teintes grisonnantes, peu aidées par une compression parfois défaillante. Le cadre large déçoit par son manque de détails, le piqué est quelque peu émoussé et la définition reste moyenne tout du long. C’est un peu mieux en extérieur, comme durant la dernière scène, mais cela reste bien trop rare.

En revanche, les mixages anglais et français, proposés en Dolby Digital 5.1 et 2.0 font leur boulot comme il se doit. Les pistes 5.1 parviennent à créer une immersion grâce aux latérales, qui délivrent leur lot habituel d’ambiances (le vent et l’orage de la tempête), tout en spatialisant la musique de Josh Atchley à de nombreuses reprises. Les Stéréo assurent aussi et contenteront ceux qui ne sont pas équipés sur la scène arrière. Signalons aussi que Nicolas Cage ne bénéficie pas du talent habituel du grand Dominique Collignon-Maurin pour la version française…Les sous-titres français sont imposés sur la piste anglaise et le changement de langue est verrouillé à la volée.

Crédits images : © Program Store / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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