Test DVD / Running with the Devil, réalisé par Jason Cabell

RUNNING WITH THE DEVIL réalisé par Jason Cabell, disponible en DVD le 20 mai 2020 chez AB Vidéo.

Acteurs : Nicolas Cage, Laurence Fishburne, Cole Hauser, Leslie Bibb, Natalia Reyes, Adam Goldberg, Peter Facinelli, Barry Pepper…

Scénario : Jason Cabell

Photographie : Cory Geryak

Musique : Reinhold Heil

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Quand un transport de cocaïne voyageant du Mexique au Canada est compromis, le chef d’un puissant cartel ordonne à son meilleur « cuisinier » et à son chef du trafic de remonter la chaîne afin d’identifier et régler le problème. En parallèle, le FBI remonte la piste d’une cocaïne coupée particulièrement mortelle. Rien ne va se passer comme prévu pour les deux camps…

Après Froide vengeanceA Score to Settle de Shawn Ku, pour lequel sa prestation avait été saluée – avec raison – par la critique, Nicolas Cage s’envolait pour le Nouveau-Mexique et la Colombie pour y tourner Running with the Devil, un thriller centré sur le trafic de drogue, dans lequel il s’apprêtait à donner la réplique à Laurence Fishburne. Les deux hommes et amis s’étaient déjà croisés au cinéma dans Rusty James (1983) et Cotton Club (1984) de Francis Ford Coppola, l’oncle de Nicolas Cage. Si on pouvait s’attendre à un Traffic du pauvre ou à un Sicario de bas étage, ce premier long métrage réalisé en solo par Jason Cabell, ancien comédien qui avait déjà co-dirigé Smoke Filled Lungs en 2016, ne manque ni d’idées, ni d’ambitions, et vaut notamment pour sa dissection de l’organisation d’un cartel, de la récolte des feuilles de coca en Colombie, jusqu’à l’arrivée de la poudre blanche dans les night-clubs des Etats-Unis et du Canada. Nicolas Cage y apparaît en pointillés, finalement comme un des rouages de cette mécanique implacable et diaboliquement organisée, mais s’impose une fois de plus (et avec peu de dialogues) dans cette production estimable, qui démontre le potentiel de Jason Cabell, également scénariste et surtout ancien Navy Seal, vétéran des forces spéciales de la marine de guerre des États-Unis, qui s’inspire ici de son propre vécu. Une plus-value non négligeable.

Le PDG d’un conglomérat international envoie deux de ses hommes de main les plus réputés pour enquêter sur les raisons pour lesquelles des expéditions de cocaïne sont détournées et coupées avec une substance inconnue, quelque part dans la chaîne d’approvisionnement.

Jason Cabell aurait pu tomber dans les partis pris simples du faux documentaire. Certes, le scénariste et réalisateur insuffle à son film un côté réaliste en démontrant comment la cocaïne passe de la première à la dernière étape de la filière de 1600 dollars le kilo à 34.000 dollars, mais livre avant tout une bonne série B, assez couillue, ponctuée ici et là de jolis plans, de bonnes scènes, avec un cadre maîtrisé et un rythme soutenu du début à la fin. Nicolas Cage se fond dans la peau de son personnage, dont on ne connaîtra que le surnom, The Cook – Le Cuisinier, restaurateur italo-américain, qui quand il ne prépare pas sa pâte à pizza rend service au grand boss d’un cartel, au grand désespoir de sa compagne. Dans sa nouvelle mission, il est secondé par The Man, interprété par Laurence Fishburne, qui s’amuse à en faire des tonnes dans la peau d’un obsédé sexuel. Ce que The Cook ne sait pas, c’est que The Man est en réalité celui qu’il recherche et qui a créé son propre marché en parallèle, en subtilisant la drogue qu’il est supposé surveiller, qu’il coupe ensuite avec un analgésique puissant, cent fois plus puissant que la morphine, ainsi que de l’héroïne. Un cocktail explosif qui ne tarde pas à terrasser celles et ceux qui auraient la mauvaise idée de se le passer dans les narines.

Ces différentes disparitions commencent à alerter la Drug Enforcement Administration de Seattle, agence fédérale américaine d’application de la loi dépendant du ministère de la justice des États-Unis, chargée de lutter contre le trafic et la distribution de drogues aux États-Unis. « L’agent en charge de la mission » (excellente Leslie Bibb, vue dans Iron Man, et la série American Housewife), puisqu’on ne connaîtra pas non plus son nom, vient justement de perdre sa sœur et son beau-frère, des suites d’une overdose suite à l’absorption de cette nouvelle substance mise sur le marché. Son enquête la mène (avec beaucoup de hasard c’est vrai) à Roger (Adam Goldberg), complice de The Man et qui s’est retrouvé en fâcheuse posture à cause de ce dernier. Pendant ce temps, The Cook et The Man interviennent à chaque étape du transit de la cocaïne, afin de l’analyser systématiquement pour découvrir quel rouage grippe la machine logistique. The Man voit alors l’étau se resserrer.

Mine de rien, il y a pas mal de choses à dire sur Running with the Devil. S’il n’évite pas quelques facilités scénaristiques, Jason Cabell se rattrape du point de vue technique et son film a souvent de la gueule. La photo signée Cory Geryak, qui a fait ses classes sur des œuvres aussi variées que conséquentes comme Kiss Kiss Bang Bang, la trilogie Dark Knight, 3h10 pour Yuma, Mission: Impossible – Protocole fantôme, The Greatest Showman et Le Mans 66, participe à la réussite de ce thriller modeste, mais qui a des choses à dire et qui s’applique à le faire.

LE DVD

Après The Runner, Pay The Ghost et Code 211, Nicolas Cage revient chez AB Vidéo avec son nouveau DTV. Nous passerons également prochainement en revue Kill Chain et Primal, disponibles en DVD chez l’éditeur. Edition minimaliste, visuel sobre. Menu principal animé et musical.

Aucun supplément sur cette édition.

L’Image et le son

Une édition Standard qui ne manque pas d’attraits avec notamment un cadre large très bien exploité, bénéficiant d’un piqué acéré et de contrastes denses. Les détails sont appréciables, la profondeur de champ marquée et les couleurs sont pimpantes, entre chaud et froid, du Mexique doré aux montagnes enneigées du Canada.

Du côté acoustique, les mixages français et anglais Dolby Digital 5.1 créent un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique et à quelques effets latéraux. Des ambiances naturelles percent les enceintes arrière sans se forcer mais avec une efficacité chronique. En revanche, Dominique Collignon-Maurin n’assure pas le doublage français sur ce film. L’éditeur joint aussi deux pistes Dolby Digital 2.0.

Crédits images : © AB Vidéo / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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