Test Blu-ray / Jiu Jitsu, réalisé par Dimitri Logothetis

JIU JIUTSU réalisé par Dimitri Logothetis, disponible en DVD et Blu-ray le 17 mars 2021 chez AB Vidéo.

Acteurs : Nicolas Cage, Alain Moussi, Marie Avgeropoulos, Frank Grillo, Tony Jaa, Rick Yune, JuJu Chan, Marrese Crump…

Scénario : Dimitri Logothetis & James McGrath, d’après leur roman graphique

Photographie : Gerardo Madrazo

Musique : Adam Dorn

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Un ancien ordre de combattants experts du Jiu Jitsu doit faire face à un extraterrestre vicieux afin de protéger la Terre. L’avenir de l’humanité repose sur eux…

2019 a été particulièrement chargé pour notre cher Nicolas Cage, entre le très bon Froide vengeance, l’intéressant Running with the Devil, le sublime Color Out of Space, l’anecdotique Kill Chain, les sympatoches Primal et Grande Isle, le comédien a su terminer les années 2010 – durant lesquelles il aura au final tourner 36 films – sur une bonne note, prouvant une fois de plus à ses détracteurs qu’il en avait encore sous le capot et que l’on pouvait compter sur lui, y compris dans ses multiples productions hasardeuses et calamiteuses. A l’annonce de Jiu Jitsu et de son nouveau look, nous avons tous eu peur. Mais réunir sur la même affiche Alain Moussi, Frank Grillo, Tony Jaa et Nicolas Cage, avouez que c’était finalement tentant ! En fait, il vaut mieux en savoir le moins possible sur Jiu Jitsu pour mieux « l’apprécier », car cette série B, que certains rapprocheront forcément plus de la dernière lettre de l’alphabet, vaut son pesant de cacahuètes. Car Jiu Jitsu est ni plus ni moins un remake de Predator de John McTiernan. Oui, il y a un alien dans ce film que nous imaginions plutôt comme un petit film de combat, peut-être un mix entre Street Fighter, Kickboxer et Mortal Kombat. Mais non, il s’agit bien d’un « hommage » au chef d’oeuvre de McT, dans lequel brille le non-jeu et l’absence de charisme d’Alain Moussi, absolument ridicule (même si nous ne lui dirions pas en face), qui se contente de répéter les répliques de ses partenaires en y ajoutant un point d’interrogation, du style « Il faut exterminer cet alien ! » « Exterminer cet alien ? », tout en essayant d’avoir un tant soit peu l’air concerné par ce qui se passe. Il faut le voir plisser les yeux pour simuler la tristesse avec son regard vide d’expression. Et que les fans de Nicolas Cage soient rassurés, même en tant que « second rôle », celui-ci est bien présent à l’écran et assure le show comme toujours en y croyant à fond, dur comme fer, tout en s’amusant à croiser le fer avec un extraterrestre et en refilant vite fait son chèque encore tout chaud au fisc qui lui colle au cul depuis dix ans. Jiu Jitsu est un divertissement honnête, pas inoubliable hein, mais qui passe agréablement le temps après avoir bien pris soin de déconnecter ses fonctions neurologiques et mentales.

Tous les six ans, un ancien ordre de combattants experts en Jiu Jitsu doit affronter un mystérieux combattant alien. De ce combat dépend l’avenir de l’humanité. Jusqu’à maintenant, l’ordre a réussi à tenir l’invasion alien en échec mais pour combien de temps encore. Tout repose aujourd’hui sur les épaules du jeune Jake.

Au fait, c’est qui aux manettes de Jiu Jitsu ? Un certain Dimitri Logothetis, réalisateur, producteur, acteur et scénariste gréco-américain, qui adapte ici son propre roman graphique (dont il reprend le chapitrage) éponyme coécrit avec Jim McGrath, qui a déjà une dizaine de films à son actif, dont un certain The Closer (1990) avec Danny Aiello et un obscur Body Shot (1994) avec Robert Patrick. Mais ce qui reste pour l’instant son « film » le plus connu est l’efficace Kickboxer : Retaliation, dans lequel Dimitri Logothetis « dirigeait » déjà Alain Moussi, alors nouvelle star (et acteur improvisé) de la franchise depuis Kickboxer : Vengeance de John Stockwell. Cascadeur spécialisé dans les arts martiaux, kick-boxing et jiu-jitsu justement (ça tombe bien), Alain Moussi promène donc son lourd gabarit d’1m88 et ses traits figés dans Jiu Jitsu, dans lequel il a l’air de se demander constamment comme il a pu arriver ici, à donner quelques bons de pieds au méchant bonhomme venu d’une autre planète et qui semble vouloir lui donner une fessée. Avec sa moue boudeuse plantée sur son visage qui ressemble à un smiley, Alain Moussi vole presque la vedette à Nicolas Cage. Faut dire que le bougre prend son temps pour débarquer dans Jiu Jitsu, au moins quarante bonnes minutes. Mais bon, ça se mérite aussi un Nick Cage et quand il arrive sans crier gare on en a pour son argent. En complet décalage avec le reste du film et du casting, le comédien, très en forme, déclame ses tirades philosophiques sans intérêt avec une force et une conviction dont lui seul a et aura probablement à jamais le secret, tout en jouant avec son katana, en arborant un chapeau confectionné avec du papier journal (son passe-temps, car son personnage doit trouver de quoi s’occuper tous les six ans dans sa tanière), tout en riant au nez d’Alain Moussi et en adoptant le look de Dennis Hopper dans Apocalypse Now.

Si Jiu Jitsu doit être vu au moins une fois, c’est bel et bien pour cette confrontation entre un monstre du cinéma (oui oui) et un sportif qui pense faire un film de vacances avec des messieurs déguisés en soldat. Ne parlons pas de Frank Grillo, qui ne fout rien du film à part soigner sa laryngite qui ne passe jamais, tout en encaissant lui aussi son salaire qui lui permettra de financer sa prochaine séance d’U.V. On est loin de Boss Level ! Tony Jaa (Ong Bak, L’Honneur du Dragon, Fast and Furious 7) fait quelques démonstrations impressionnantes de son talent et s’en sort évidemment très bien, tout comme la belle Juju Chan, car il faut bien un personnage féminin dans cette histoire.

Tout ce beau petit monde a l’air d’y croire à fond, pas Alain Moussi certes, qui paraît se demander s’il s’agit d’un vrai alien ou d’un cascadeur déguisé, et il n’est pas interdit de passer un bon moment devant Jiu Jitsu, qui compile les scènes d’action (interminables ou inter-minables, c’est selon) les unes à la suite des autres, entrecoupées seulement par des dialogues rigolos vraisemblablement écrits par un enfant de dix ans en train de jouer avec des figurines. La mise en scène n’a rien de déshonorant, on a déjà vu bien pire et au final, les effets spéciaux sont « corrects » (le film a coûté 25 millions de dollars) et Jiu Jitsu se permet même d’être généreux envers un public complice enclin à ne pas trop réfléchir. C’est déjà ça de pris.

LE BLU-RAY

Après cinq films sortis dans les bacs français l’année dernière, dont trois rien que chez AB Vidéo (Kill Chain, Running With the Devil et Primal), Nicolas Cage est à nouveau à l’honneur chez l’éditeur. Cette fois, Jiu Jitsu est proposé en Blu-ray en plus du DVD. Le visuel de la jaquette saura attirer l’oeil des amateurs de films d’action (et de Nicolas Cage). Boîtier classique de couleur bleue. Menu principal animé et musical.

AB Vidéo ne vient pas les mains vides…ou presque…car il faudra se contenter seulement d’un minuscule making of (4’ à peine) composé d’images de tournage et des propos de l’équipe (réalisateur, comédiens, producteurs). On remarquera la modestie du metteur en scène qui indique purement et simplement que « Jiu Jitsu présente les meilleurs combats jamais vus à l’écran ». Puisqu’on vous le dit !

La bande-annonce est aussi au programme.

L’Image et le son

Un sensible manque de concision sur certains plans. Toutefois, sur ce master HD (1080p, AVC) aux credits français, les contrastes affichent une densité impressionnante. Le piqué n’est peut-être pas aussi ciselé sur les scènes sombres et certaines séquences apparaissent un peu douces avec des visages légèrement cireux, mais en dehors de cela, la profondeur de champ demeure fort appréciable, les détails se renforcent et abondent en extérieur jour, le cadre large est bien exploité et la colorimétrie froide est très bien rendue. La mise en scène brute entraîne quelques pertes inévitables de la définition mais l’ensemble demeure la plupart du temps probant et restitue les partis pris de la photographie signée Gerardo Madrazo, chef opérateur des Dossiers secrets du Vatican et de Kickboxer : Retaliation. Le codec AVC limite les dégâts lors des nombreuses séquences plus agitées.

Les mixages français et anglais DTS-HD Master Audio 5.1 créent un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique. Quelques basses percutantes mettent à mal le caisson et les enceintes latérales sans se forcer mais avec une efficacité chronique. Le doublage français est assez marrant et ajoute du piment au jeu d’Alain Moussi. Les sous-titres français sont imposés et le changement de langue impossible pendant le visionnage nécessite le recours au menu contextuel. Les deux langues sont également proposées en Stéréo de fort bon acabit.

Crédits images : © AB Vidéo / LBE JIU JITSU AVC LTD. ALL RIGHTS RESERVED / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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