Test DVD / On l’appelle Catastrophe, réalisé par Richard Balducci

ON L’APPELLE CATASTROPHE réalisé par Richard Balducci, disponible en DVD depuis le 21 août 2016 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Michel Leeb, Michel Galabru, Darry Cowl, Carol Lixon, Ibrahim Seck, Pierre Doris, Billy Kearns…

Scénario : Richard Balducci

Photographie : Marcel Combes

Musique : Cécil Maury

Durée : 1h20

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

Alors qu’il pensait passer une soirée paisible en compagnie de sa fiancée, Antoine Malibran se retrouve malgré lui mis en cause dans un hold-up, et atterrit en prison. Sans le vouloir, il parvient à s’évader. Lorsqu’il retourne dans sa cellule de son propre gré, il fait l’étonnement des gardiens et des autres détenus.

Attention nanar ! Et celui-là il est beau hein ! Réalisation, Richard Balducci. Scénario, Richard Balducci. Dialogues, Richard Balducci. Cela devrait déjà suffire pour attirer votre curiosité et si ce n’est pas le cas, relisez la chronique de N’oublie pas ton père au vestiaire. Alors, quand on sait qu’On l’appelle Catastrophe est interprété par un Michel Leeb, 35 ans ici, livré à lui-même, on fonce tête baissée ou on met le nez dedans immédiatement plutôt. Navrant du début à la fin, donc forcément jubilatoire, mais pas comme le metteur en scène l’attendait, On l’appelle Catastrophe est pour ainsi dire un « véhicule de star » pour son acteur principal, dans le sens où celui-ci n’avait pas encore une grande renommée, puisqu’il ne fera son premier Olympia qu’un an après le film de Richard Balducci. Au moment où ce dernier sort sur les écrans, l’humoriste commence à se produire dans quelques émissions de télévision, où son sketch de l’Africain cartonne. 1983 est comme qui dirait une année matricielle dans la carrière de Michel Leeb, qui avait fait sa première apparition au cinéma dans Godefinger ou certaines chattes n’aiment pas le mou de Jean-Pierre Fougéa (ça ne s’invente pas), et revoir cette comédie quarante ans après sa sortie en dit long sur l’évolution de l’humour au fil des décennies, mais aussi et surtout sur celle des mœurs, car il est évident qu’un film comme On l’appelle Catastrophe compile TOUT ce que l’on ne pourrait plus faire aujourd’hui. Quant à savoir si c’est tant mieux ou dommage, cela serait sans doute trop long à étayer. Toujours est-il qu’on ne peut pas s’empêcher de sourire devant ce spectacle absolument consternant, piteusement emballé, mais ô combien rafraîchissant car complètement régressif.

Antoine Malibran, un jeune projectionniste trop influencé par les héros des films qu’il projette, se trouve entraîné, malgré lui, dans une suite d’aventures rocambolesques, à la suite d’une banale confusion de voiture. Il se trouve impliqué dans l’attaque à main armée de la banque de la Seine. Antoine ne faisait qu’attendre sa petite amie Carole, caissière de la banque, mais les apparences sont contre lui et il est mis en prison avant même d’avoir compris pourquoi. Coincé entre les quatre murs de sa cellule, il en sort, sans le vouloir, en s’endormant dans la voiture du directeur. Réintégrant sagement la prison par honnêteté, il en devient « le caïd ». Plus tard, grâce à un coup d’Etat, il se retrouve Conseiller Principal d’un nouveau Président africain, et son ambassadeur en France. Non sans avoir, sur le chemin du retour, maîtrisé un terroriste tentant vainement de détourner son avion.

Ah ça oui il se donne à fond Michel Leeb dans On l’appelle Catastrophe, probablement conscient de la chance qui lui est donnée de laisser libre cours à sa fantaisie, à ses grimaces et à ses imitations ! Tout y passe, Jean-Paul Belmondo, Jean Gabin, Jean-Pierre Marielle et même E.T. ! Mais la cerise sur le gâteau demeure évidemment sa rapide caricature du chinois (attention, grosse blague sur l’efficacité d’un tailleur asiatique) et surtout de l’Africain, puisque le dernier acte, qui se déroule au Gabon, amène le personnage principal aux côtés d’un dictateur frappadingue (pléonasme) génialement interprété par Ibrahim Seck (le domestique de Louis de Funès dans Le Tatoué), auprès duquel Antoine va se laisser imprégner par ce pays, ses couleurs locales et bien sûr son accent. Devenu le conseilleur du dictateur, Antoine va s’adresser aux responsables politiques, tout d’abord sobrement, avant de rouler des yeux, de montrer les dents et de rrrrouler les r. C’est là que la machine s’emballe, on ne sait pas s’il s’agit d’improvisation (mauvaise si c’est le cas) ou d’une scène réellement écrite (et très mauvaise cette fois encore), mais il faut le (re)voir pour le croire.

Des exemples comme celui-ci il y en a à la pelle dans On l’appelle Catastrophe, comme lorsqu’à deux reprises Antoine, essayant de se défendre déclare à ses adversaires « Je suis blanc comme neige ! », un homme noir apparaît derrière un poteau en déclamant (avec l’accent bien sûr) « Comment ? ». On peut ajouter à cela un casting de tronches avec Darry Cowl en juge d’instruction qui bégaye, comme c’est original, Michel Galabru qui vient toucher son chèque en directeur de la banque, Daniel Darnault qui se prend pour Louis de Funès, Pierre Doris en marchand d’armes, Guy Delorme, Ticky Holgado, Dominique Zardi…sans oublier la mignonne Carole Lixon, vue dans Le Cavaleur de Philippe de Broca, ici dans son avant-dernière apparition au cinéma, ainsi que quelques plans boobs bien gratos et les apparitions de Françoise Blanchard (muse de Jean Rollin et Bruno Mattei) et Alexandra Delli Colli (L’Éventreur de New York, Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu).

« Comment ??? »

Bref, un Expendables de la comédie franchouillarde, dans laquelle Michel Leeb écarquille les yeux à outrance, incapable d’aligner une ligne de dialogues sans bafouiller, qui promène son absence de charisme en laissant ses camarades faire les débiles autour de lui quand il n’est pas en train de se prendre pour un personnage de cartoon comme le fera Michel Courtemanche dans La Ballade de Titus de Vincent De Brus. Si l’on ajoute aussi la laideur des décors et de la photographie de Marcel Combes (N’oublie pas ton père au vestiaire, La Nuit de la mort et…Le Deuxième souffle de Jean-Pierre Melville), la musique pouet-pouet de Cécil Maury qui nous met les tympans en sang, c’est trop de bonheur.

LE DVD

On l’appelle Catastrophe avait déjà bénéficié d’une édition DVD en 2006 chez Antartic, où le film était couplé avec celui d’Yvan Chiffre, Le Fou du Roi, aussi interprété par Michel Leeb. Première édition « single » donc pour ce grand nanar, désormais disponible chez LCJ Editions. La jaquette reprend le visuel de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est fixe et musical.

Aucun supplément.

L’Image et le son

Sans surprise, On l’appelle Catastrophe est présenté au format 4/3. La copie est stable, mais les couleurs sont ternes, le piqué émoussé, la gestion des contrastes complètement aléatoire. Certaines poussières demeurent, c’est un peu mieux dans la dernière partie africaine aux teintes plus chatoyantes. Dans l’ensemble et d’après nos souvenirs, l’image est conforme à celle que l’on voyait lors des diffusions à la télévision.

Un mixage Stéréo sans esbroufe, propre, aux dialogues nets. Pas de sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants.

« Comment ??? »

Crédits images : © LCJ Editions & Productions / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Bilitis, réalisé par David Hamilton

BILITIS réalisé par David Hamilton, disponible en Edition Collector Mediabook Blu-ray + CD de la bande originale et Edition Collector Mediabook DVD + CD de la bande originale depuis le 25 août 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Patti D’Arbanville, Mona Kristensen, Gilles Kohler, Bernard Giraudeau, Mathieu Carrière, Irka Bochenko, Jacqueline Fontaine, Marie-Thérèse Caumont…

Scénario : Catherine Breillat, Jacques Nahum et Robert Boussinot, d’après Les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs

Photographie : Bernard Daillencourt

Musique : Francis Lai

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

La découverte de l’amour et des plaisirs d’une jeune pensionnaire d’école privée, Bilitis, à travers l’objectif du photographe Lucas.

Trois ans après le triomphe international d’Emmanuelle de Just Jaeckin, le cinéma érotique voire pornographique remplit les salles. Bilitis est le premier long-métrage réalisé par le photographe britannique David Hamilton (1933-2016). Il s’agit en fait d’un roman-photo dont les clichés prendraient vie grâce à la magie du septième art, puisqu’on y retrouve le style éthéré qui a fait la renommée de l’artiste à travers le monde, avec des images ouatées, à l’instar d’un rêve éveillé ou de réminiscences. D’ailleurs la toute première séquence renvoie à cette idée en nous présentant celle qui sera le personnage principal du film et qui lui donne son titre, Bilitis, qui assise sur son lit paraît se remémorer un passé proche. Des flashs lui arrivent alors sous la forme de photographies, dont le format s’étend soudainement sur tout l’écran. Puis les images s’animent…Bilitis est un produit de son époque, le témoignage d’un temps révolu. Si certains et certaines ne manqueront pas de crier au scandale, puisque David Hamilton y montre longuement de jeunes adolescentes dans le plus simple appareil (dans le premier quart d’heure du moins), comme il l’a toujours fait, d’autres pourront sûrement apprécier ce catalogue d’images papier glacé, naïf à souhait, joliment mis en scène, dans lequel déambulent Bernard Giraudeau, Patti d’Arbanville dans le rôle-titre et surtout Mona Kristensen qui vole la vedette à ses deux partenaires par sa beauté troublante. Près de 45 ans après sa sortie sur les écrans, Bilitis demeure une vraie curiosité.

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Test DVD / Le Mensonge, réalisé par Vincent Garenq

LE MENSONGE réalisé par Vincent Garenq, disponible en DVD depuis le 9 juin 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Daniel Auteuil, Charlie Bruneau, Grégoire Bonnet, Catherine Alric, Benjamin Bellecour, Alex Terrier-Thiebaux, Maud Imbert, Jean-Baptiste Puech, Bruno Ricci, Jeanne Arènes, Myriam Bourguignon, Victor Meutelet, Alicia Rousseau…

Scénario : Vincent Garenq, d’après le livre de Christian Iacono

Photographie : Renaud Chassaing

Musique : Nicolas Errèra

Durée : 3h (4×45 minutes)

Date de sortie initiale : 2020

LA MINI-SÉRIE

Claude a tout réussi dans sa vie : son mariage, sa carrière… Maire de sa ville, il se destine à devenir sénateur. Pour Lucas, son petit-fils adoré, la vie est bien moins souriante : ses parents divorcent, il n’est pas bien dans sa peau, et il accuse un jour son grand-père de viol…

S’il n’a jamais arrêté de tourner, les années 2010 n’ont pas été brillantes pour Daniel Auteuil. Peu de films marquants en dehors de La Mer à boire de Jacques Maillot, Le Brio d’Yvan Attal et La Belle Époque de Nicolas Bedos. Le comédien s’est certes quelque peu égaré, mais sa cote de popularité demeure haute dans le coeur des spectateurs et l’on notera un certain rebond à la fin de la décennie. Mais l’un des plus beaux rôles de sa carrière reste sans aucun doute celui que lui a offert en 2016 le réalisateur Vincent Garenq dans Au nom de ma fille, drame inspiré de l’affaire Dieter Krombach, une affaire criminelle remontant au début des années 1980, dans laquelle un médecin était soupçonné d’avoir violé et assassiné Kalinka, sa belle fille âgée de 14 ans. Le père de Kalinka, André Bamberski, se battait alors pour que justice soit faite. Le succès a été plutôt modeste dans les salles avec un peu plus de 350.000 entrées, mais Daniel Auteuil et le cinéaste ont vite décidé de collaborer à nouveau. Cela a donné naissance à la mini-série Le Mensonge, événement de l’année 2020 sur France Télévisions, divisée en quatre épisodes de 45 minutes et en tout point exceptionnelle.

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Test Blu-ray / L’Été prochain, réalisé par Nadine Trintignant

L’ÉTÉ PROCHAIN réalisé par Nadine Trintignant, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 16 juin 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Philippe Noiret, Claudia Cardinale, Fanny Ardant, Jean-Louis Trintignant, Marie Trintignant, Jérôme Anger, Pierre-Loup Rajot, Judith Godrèche…

Scénario : Nadine Trintignant

Photographie : William Lubtchansky

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Jeanne et Édouard Séverin partagent avec leurs six enfants un chalet dans les Alpes du Sud. Dino, une de leurs filles, décoratrice de profession, a pour compagnon un dramaturge, Paul, qui traverse une crise d’inspiration, qu’il ne résiste pas à lui faire partager et dont la jalousie maladive est de surcroît bien difficile à supporter. Quant à Sidonie, le couple qu’elle forme avec Jude, comme elle un brillant jeune pianiste, présente toutes les apparences d’une association harmonieuse et heureuse. Pour sa part, Édouard semble ne pas douter qu’il est un mari idéal et un père irréprochable. Il a pourtant de nombreuses aventures.

Regardez un peu cette affiche : Philippe Noiret, Claudia Cardinale, Jean-Louis Trintignant, Fanny Ardant, Marie Trintignant, ainsi que Christian et Serge Marquand. Ils sont tous réunis pour le septième long-métrage écrit et réalisé par Nadine Trintignant, qui fait donc tourner son époux, sa fille et ses deux frères pour un film forcément très personnel, L’Été prochain. Cinq ans après Premier voyage, la cinéaste faisait son retour au cinéma après avoir signé un documentaire sur le compositeur et homme politique grec Míkis Theodorákis (Z de Costa-Gavras, Zorba le grec de Michael Cacoyannis, Serpico de Sidney Lumet), en s’entourant une fois de plus des siens. L’Été prochain est avec Ça n’arrive qu’aux autres (1971) l’un des plus grands succès de Nadine Trintignant. Certes, cette comédie-dramatique n’a pas cassé la baraque au box-office à sa sortie avec 368.000 spectateurs en janvier 1985, où elle devait faire face à Train d’enfer de Roger Hanin, À nous les garçons de Michel Lang et même le Kaos des frères Taviani, mais a su tirer son épingle du jeu grâce à son fabuleux casting. Aujourd’hui, L’Été prochain demeure complètement méconnu, mais vaut assurément qu’on s’y attarde, rien pour admirer ses fabuleux comédiens, tous visiblement ravis de se donner la réplique.

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Test Blu-ray / Les Arnaud, réalisé par Léo Joannon

LES ARNAUD réalisé par Léo Joannon, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 20 mai 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Bourvil, Salvatore Adamo, Christine Delaroche, Gérard Croce, Alain Doutey, Xavier Fonty, Gisèle Grandpré, Suzanne Courtal…

Scénario : Léo Joannon & Jacques Robert

Photographie : Willy Faktorovitch

Musique : Franck Pourcel

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Henri Arnaud, juge au tribunal pour enfants d’Aix-en-Provence, est connu pour sa clémence envers les jeunes délinquants. Au cours d’un procès, il fait la connaissance d’un étudiant en droit, André Arnaud qui est aussi son homonyme. Ce dernier est orphelin et ne peut poursuivre ses études que grâce à l’aide financière de son oncle, un simple ouvrier. Mais celui-ci meurt dans un accident de travail et André, qui a besoin d’argent, accepte les avances de Josseron, un antiquaire homosexuel…

Quasiment un an après le triomphe de La Grande vadrouille, Bourvil faisait son retour au cinéma avec Les Arnaud, l’ultime long-métrage du réalisateur Léo Joannon (1904-1969). Complètement oublié aujourd’hui, ce dernier, également scénariste et producteur a quand même tourné plus d’une trentaine de films et dirigé les plus grands, Pauline Carton, Simone Simon, Danielle Darrieux, Arletty, Raimu, Pierre Brasseur, Pierre Fresnay, Edwige Feuillère, Jules Berry, Annie Girardot, Fernandel, Jean Rochefort et même Laurel & Hardy ! Réputé pour sa nervosité et même son mauvais caractère, Léo Joannon s’est aussi fait un nom durant l’Occupation allemande, en oeuvrant pour la société de production Continental, créée par Joseph Goebbels, époque durant laquelle il n’hésite pas à menacer son collègue Raymond Bernard, de le dénoncer lui et sa famille juive, s’il n’obtient pas l’obtention de certains scénarios. Un peu plus tard, il se rallie au régime de Vichy, ce qui lui vaudra d’être écarté de la profession à la Libération, pour une durée de cinq ans. Puis, il reprend tranquillement ses activités de cinéaste, où à travers ses films il traitera notamment des thèmes de la rédemption. Natif d’Aix-en-Provence, il y tourne son dernier opus, Les Arnaud, pour lequel il réunit un duo inattendu, Bourvil donc, et surtout Salvatore Adamo, âgé de 23 ans, vedette de la chanson dont le succès a été fulgurant depuis 1963. Étonnant de voir l’interprète de Tombe la neige, Vous permettez, Monsieur ? et Mes mains sur tes hanches jouer un étudiant en droit, qui durant sa quatrième année tue un antiquaire qui voulait abuser de lui. Léo Joannon joue sur ce décalage, un jeune homme bien sous tous rapports, qui du jour au lendemain devient malgré lui un meurtrier. Si Adamo s’en tire bien, on ne peut qu’être admiratif de la prestation de Bourvil, bouleversant dans la peau de ce magistrat vieux garçon, qui se prend d’affection pour cet étudiant destiné à une brillante carrière, dont le destin paraît brutalement interrompu. Tourné un an avant les événements qui allaient fleurir dans toutes les universités du monde, Les Arnaud semble imprégné d’une colère sourde, contenue, qui contraste avec la chaleur humaine, la délicatesse et la tendresse qui émanent du personnage du juge, et donc forcément de Bourvil. Une redécouverte des Arnaud s’impose.

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Test DVD / Les Tueurs de San Francisco, réalisé par Ralph Nelson

LES TUEURS DE SAN FRANCISCO (Once a Thief) réalisé par Ralph Nelson, disponible en DVD depuis le 29 août 2018 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Alain Delon, Ann-Margret, Van Heflin, Jack Palance, John Davis Chandler, Jeff Corey, Steve Mitchell, Tammy Locke…

Scénario : Zekial Marko, d’après son roman « Scratch A Thief »

Photographie : Robert Burks

Musique : Lalo Schifrin

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Eddie Pedak, un ancien détenu, goûte aux joies d’une vie normale : il a une femme, une fille et un bateau. Un inspecteur de police le persécute, ainsi que son frère, qui a besoin de lui pour un coup.

Pour Alain Delon, tout s’est enchaîné très vite. Trois ans après sa première apparition au cinéma dans Quand la femme s’en mêle (1957) d’Yves Allégret, il devient une star planétaire avec Plein Soleil de René Clément et enchaîne directement avec Rocco et ses frères Rocco e i suoi fratelli, sa première collaboration avec Luchino Visconti. Il enchaîne alors les succès, séduit à la fois la critique et le public, tout en alternant les films d’auteur et les divertissements populaires. De Michelangelo Antonioni (L’Éclipse L’Eclisse) à Henri Verneuil (Mélodie en sous-sol), en passant par Alain Cavalier (L’Insoumis) et Christian-Jaque (La Tulipe Noire), Alain Delon est partout, le mythe vivant est en route. Il n’en fallait pas plus pour qu’Hollywood lui fasse les yeux doux. Après une première expérience en anglais dans La Rolls-Royce jaune The Yellow Rolls-Royce, film britannique à sketches réalisé par Anthony Asquith et sorti en 1964, le comédien s’envole pour rejoindre la côte ouest des Etats-Unis pour y tourner Les Tueurs de San Francisco Once a Thief. Méconnu dans la prolifique et exceptionnelle carrière d’Alain Delon, ce remarquable film noir est un vrai bijou, remarquablement mis en scène par Ralph Nelson (1916-1987). Habitué des séries télévisées dans les années 1950, ce dernier se tourne progressivement et avec réussite vers le cinéma la décennie suivante avec Requiem pour un champion (1962) avec Anthony Quinn et Mickey Rooney, Les Lys des champs (1963) avec Sidney Poitier, La Dernière bagarre (1963) avec Steve McQueen, Le Crash mystérieux (1964) avec Glenn Ford. Les stars font confiance à Ralph Nelson, habile, voire virtuose technicien, avec lequel les acteurs s’entendent bien. Un an après Grand méchant loup appelle Father Goose, dans lequel Cary Grant donnait la réplique à Leslie Caron, le réalisateur change de registre et passe donc de la comédie d’aventure au film noir pur et dur avec Les Tueurs de San Francisco, sur lequel tous les amateurs du genre devraient se précipiter ne serait-ce que pour voir Alain Delon manier la langue de Shakespeare, ce dont il s’acquitte avec élégance, mais aussi pour le voir donner la réplique à Ann-Margret, Van Heflin et Jack Palance.

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Test Blu-ray / Les Enfants terribles, réalisé par Jean-Pierre Melville

LES ENFANTS TERRIBLES réalisé par Jean-Pierre Melville, disponible en DVD et Blu-ray en édition Édition 70ème anniversaire – Coffret collector limité le 16 juin 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Nicole Stéphane, Edouard Dermithe, Renée Cosima, Jacques Bernard, Melvyn Martin, Maria Cyliakus, Jean-Marie Robain, Maurice Revel…

Scénario : Jean Cocteau & Jean-Pierre Melville, d’après le roman de Jean Cocteau

Photographie : Henri Decaë

Musique : Johann Sebastian Bach & Antonio Vivaldi

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 1950

LE FILM

Paul et Elisabeth sont frère et soeur. Entre eux, existe un lien étrange et exclusif, qui peut les amener à refuser la présence des autres. Dans la demeure familiale, ils ont un bien à eux : leur chambre. Celle-ci est un véritable sanctuaire où trône un « trésor » chargé d’une signification également connue d’eux seuls. Élisabeth rencontre Michaël et l’épouse, mais, le jour suivant, il meurt lors d’un accident…

Contrairement à ce que beaucoup de cinéphiles ont encore souvent tendance à penser, Les Enfants terribles n’est pas réalisé par Jean Cocteau (1889-1963), mais par Jean-Pierre Melville (1917-1973), dont il s’agissait de la première œuvre de commande. Il est vrai que ce drame, évidemment adapté du livre éponyme, le plus connu de son auteur, écrit en une semaine durant une période de sevrage d’opiacé, et publié en 1929, est guère représentatif du metteur en scène du Deuxième souffle (1966), du Samouraï (1967), de L’Armée des ombres (1969) ou bien encore du Cercle rouge (1970). Pourtant, ces deux univers et sensibilités disparates, que l’on pensait incompatibles, ont bel et bien débouché sur ce projet commun. Si Jean-Pierre Melville reste bien le réalisateur sur ce film, le scénario et la transposition ont été signés par les deux hommes, tandis que Jean Cocteau prête sa voix inimitable au narrateur des Enfants terribles version cinéma et écrit les dialogues. Soixante-dix ans après sa sortie, on ne peut pas dire que les années ont été douces pour ce psychodrame disons-le pompeux, souvent insupportable, où le surjeu (ou le non-jeu, c’est selon) des deux têtes d’affiche, Edouard Dermit (petit mignon de Cocteau, qui était aussi son fils adoptif, imposé à Melville par l’artiste) et Nicole Stéphane, en tout point irritants, bien trop âgés pour incarner les personnages (ou comment jouer un ado quand on a déjà 25 ans), a raison de notre patience, en passant leur temps à se crier dessus ou à imiter des gamins de 10 ans qui s’engueulent tout le temps. Si l’on peut sauver à la rigueur la superbe photographie d’Henri Decaë (Un château en enfer, Flic ou voyou, La Tulipe Noire), il n’est pas certain que celles et ceux qui avaient déjà pu être réfractaires aux Enfants terribles lors d’une précédente projection lui trouvent de nouvelles qualités. Quant à ceux qui ne l’auraient jamais vu, bonne chance à eux et armez-vous de café noir.

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Test Blu-ray / Une dernière fois, réalisé par Olympe de G.

UNE DERNIÈRE FOIS réalisé par Olympe de G., disponible en DVD le 14 avril 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Brigitte Lahaie, Alexandra Cismondi, Philippe Sivy, Arsène Laclos, Francis Mischkind, Misungui Bordelle, Rico Simmons, Heidi Switch…

Scénario : Alexandra Cismondi & Olympe de G.

Photographie : Kevin Klein

Musique : Jean-Baptiste Hanak

Durée : 1h11

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

L’histoire d’une femme de 69 ans qui refuse de vieillir dans une société dans laquelle on ne prend pas soin des personnes âgées. Elle décide de préparer sa mort, et avant cela sa dernière année à vivre.

Bon, on ne va pas refaire la biographie de Brigitte Lahaie, ni réexpliquer pourquoi la comédienne restera à jamais la reine du genre pornographique hexagonal. Si cela vous amuse, on pourra redonner quelques titres fleuris en vrac, Je suis une belle salope, Suprêmes jouissances, Arrête, tu me déchires, C’est la fête à mon cul, Rentre c’est bon, Le Bijou d’amour, Inonde mon ventre, La Mouillette, Anna cuisses entrouvertes, Pénétrez-moi par le petit trou, Pénétrations méditerranéennes et bien d’autres ré-jouissances issues de l’âge d’or. Depuis ses adieux en 1980 au cinéma qui l’a rendue célèbre, Brigitte Lahaie est devenue animatrice radio, en intervenant principalement sur les sujets liés à l’érotisme et la sexualité. Une reconversion professionnelle réussie puisqu’elle restera notamment quinze années à la tête de l’émission Lahaie, l’Amour et Vous, quotidienne de deux heures qui a fait les belles heures de la station RMC, de 2001 à 2016. L’ancienne égérie du porno français anime désormais une nouvelle quotidienne sur Sud Radio. Quelle surprise de la retrouver en 2020 en tant que premier rôle dans Une dernière fois, long-métrage porno-érotique, soit 25 ans après Electric Blue: Sex Model de Vic Marchant. Mais autant vous prévenir tout de suite, Brigitte Lahaie n’y apparaît pas une seconde dans le plus simple appareil, sa seule exigence pour apparaître dans ce film, mais n’est pas avare pour dévoiler sa superbe poitrine qui a fait fantasmer des millions de spectateurs, non seulement en France, mais aussi dans le reste du monde durant les années 1970. Dans cette oeuvre étrange, faux documentaire ou portrait de femme, Brigitte Lahaie (qui ne joue pas son propre rôle), observe plus qu’elle n’agit dans Une dernière fois. La réalisatrice féministe Olympe de G., enchaîne les scènes sexuellement explicites, dont le fil conducteur est une conversation avec une femme de 69 ans, qui a décidé d’en finir avec la vie, dont elle a déterminé la fin, mais aussi avant cela la dernière fois où elle fera l’amour. Il en résulte un « programme » hybride, très mal écrit avec des dialogues souvent agaçants, filmé n’importe comment, mention spéciale à la caméra embarquée qui vous donnera plus la gerbe qu’elle ne vous excitera, sans véritable intérêt, si ce n’est la douceur et la sensualité qui émanent encore et toujours de Brigitte Lahaie, seule attraction de cette vidéo.

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Test DVD / Une affaire d’hommes, réalisé par Nicolas Ribowski

UNE AFFAIRE D’HOMMES réalisé par Nicolas Ribowski, disponible en DVD le 17 février 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Claude Brasseur, Jean-Louis Trintignant, Jean-Paul Roussillon, Patrice Kerbrat, Eva Darlan, Béatrice Camurat, Jean-Pierre Bernard, Peter Bonke, Jean Carmet, Serge Sauvion, Roland Giraud, Jacques Boudet…

Scénario : Georges Conchon

Photographie : Jean-Paul Schwartz

Musique : Vladimir Cosma

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Une histoire policière se déroulant dans un club de cyclistes qui roulent à Longchamp. Un tueur des toits sévit et a tué trois femmes dans Paris. L’épouse de Louis Faguet, riche promoteur et cycliste amateur, est la quatrième victime. L’enquête est confiée au divisionnaire de police Servolle, lui aussi cycliste et ami de peloton de Faguet. Mais ses liens amicaux le poussent à se faire dessaisir au profit de son adjoint Ensor.

Rares sont les films français à prendre le sport, amateur ou professionnel, comme sujet principal ou même comme toile de fond. On peut quand même citer pêle-mêle Soigne ton gauche (1936) de René Clément, Pour le maillot jaune (1939) de Jean Stelli, Coup de tête (1979) de Jean-Jacques Annaud, À mort l’arbitre (1983) de Jean-Pierre Mocky, 3 zéros (2002) de Fabien Onteniente, Michel Vaillant (2003) de Louis-Pascal Couvelaire, Les Seigneurs (2012) d’Olivier Dahan, La Grande boucle (2013) de Laurent Tuel et Une belle équipe (2020) de Mohamed Hamidi. Si le football se distingue nettement dans le septième art, le cyclisme s’est toujours fait un peu plus discret chez nous. Si l’on aurait pu aussi citer Les Cracks (1968) d’Alex Joffé, il existe un polar plutôt méconnu où le vélo tient une place prépondérante dans le récit, même si « ce flim n’est pas un flim sur le cyclimse ». Il s’agit d’Une affaire d’hommes, le premier long-métrage réalisé par Nicolas Ribowski (né en 1939), qui a fait ses classes comme assistant auprès d’Alain Cavalier (Le Combat dans l’île), de Claude Berri (Le Poulet), de Jean-Paul Rappeneau (La Vie de château), de René Allio (La Vieille Dame indigne, L’une et l’autre) et de Jacques Tati (Playtime). Mais c’est à la télévision qu’il fait réellement ses armes derrière la caméra, aussi bien à travers des téléfilms (il signera d’ailleurs plus tard les adaptations de Marcel Pagnol pour Roger Hanin dans les années 2000), que des séries (Médecins de nuit) ou des émissions (Apostrophes). Alors qu’il couvre le Tour de France, Nicolas Ribowski se rend compte à quel point le cyclisme est cinématographique. Il imagine une trame policière autour de ce sujet, à laquelle se grefferait une histoire d’amitié. Le réalisateur en parle à son ami Georges Conchon (1925-1990), écrivain, journaliste et scénariste, que le cinéma s’arrache, de Luchino Visconti (L’Étranger) à Francis Girod (L’État sauvage, La Banquière), en passant par Jacques Rouffio (Sept morts sur ordonnance, Le Sucre), Jean-Jacques Annaud (La Victoire en chantant) et Patrice Chéreau (Judith Therpauve). Georges Conchon ira plus loin en abordant la trahison d’une amitié. Étrangement, l’affiche d’exploitation d’Une affaire d’hommes reste plus célèbre que le film lui-même, avec ce visuel montrant Jean-Louis Trintignant à gauche et Claude Brasseur (qui sortait du triomphe international de La Boum de Claude Pinoteau, et qui coproduit aussi le film) à droite, en train de s’affronter au bras de fer, en se regardant droit dans les yeux. S’il annonce visiblement une opposition, ce dessin n’évoque pas du tout le cyclisme, passion à l’origine de l’osmose des deux protagonistes. Toujours est-il qu’Une affaire d’hommes vaut bien plus pour le duel de ces monstres du cinéma français et son intrigue originale que pour sa mise en scène fonctionnelle voire paresseuse. A sa sortie en novembre 1981, le film de Nicolas Ribowski peine à attirer 600.000 spectateurs dans les salles. Peu diffusé à la télévision, ce coup d’essai, auréolé en 1982 d’une nomination aux Césars pour la compression de la Meilleure première oeuvre, a su néanmoins marquer l’esprit de quelques cinéphiles et demeure aujourd’hui une curiosité.

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Test DVD / C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule !, réalisé par Jacques Besnard

C’EST PAS PARCE QU’ON A RIEN À DIRE QU’IL FAUT FERMER SA GUEULE ! réalisé par Jacques Besnard, disponible en DVD et Blu-ray le 14 avril 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Bernard Blier, Michel Serrault, Jean Lefebvre, Tsilla Chelton, Marion Game, Gérard Jugnot, Popeck, Max Amyl, Christian Clavier…

Scénario : Jacques Besnard & Jean Halain, d’après une idée de Christian Clavier, Gérard Jugnot & Thierry Lhermitte

Photographie : Jean-Pierre Baux

Musique : Gérard Calvi

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Deux truands minables, Max et Riton travaillent dans le vol de voitures, dirigés par un «cerveau», Phano. Leur maladresse est telle que Phano songe à les renvoyer. Pourtant, il a besoin d’eux pour le «coup du siècle» : le cambriolage de la caisse de retraite de la SNCF, dont le coffre est, au sous-sol de la gare de l’Est, dans une salle mitoyenne des toilettes. Il suffit de percer la cloison d’une cabine. Phano, Max et Riton vont se succéder dans cette cabine en utilisant des déguisements divers pour ne pas se faire remarquer de «Madame Pipi», la préposée aux toilettes.

A part pour les spécialistes de la comédie française, le nom de Jacques Besnard (1929-2013) demeure obscur et pour ne pas dire inconnu. Pourtant, ce réalisateur et ancien assistant d’André Hunebelle sur les deux premiers Fantômas et les OSS 117 possède un hit dans la dizaine de films qu’il signera entre 1966 et 1982, Le Grand restaurant, son premier long-métrage, avec Louis de Funès dans la peau de Monsieur Septime, immense succès populaire avec près de quatre millions d’entrées. Le reste de sa filmographie se compose tout de même de quelques pépites à l’instar du Fou du labo 4 (1967) et La Situation est grave…mais pas désespérée (1975). Mais il y en a une autre qui a toujours fait la quasi-unanimité auprès des spectateurs, il s’agit de C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule !, le troisième plus grand succès du metteur en scène derrière Le Grand restaurant donc et Le Jour de gloire (2 millions d’entrées). Derrière cette comédie au titre « Audiardesque » et vraisemblablement inspirée du PigeonI Soliti Ignoti (1958) de Mario Monicelli, se cachent en réalité Christian Clavier, Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte, des jeunes comédiens et auteurs de 22 ans, qui venaient de former leur troupe du Splendid, et qui font d’ailleurs ici l’une de leurs premières apparitions au cinéma. C’est à eux que l’on doit l’idée géniale de ce casse malin et original, qui offre au trio vedette, Bernard Blier – Jean Lefebvre – Michel Serrault, l’occasion d’arborer de multiples déguisements, qui ont fait la renommée du film. Porté par ces merveilleux comédiens, auxquels s’ajoute bien sûr Tsilla Chelton dans le rôle culte de « Madame Pipi », C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule ! demeure une vraie madeleine, une fantaisie dont on ne se lassera jamais.

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