Test DVD / Trop jolies pour être honnêtes, réalisé par Richard Balducci

TROP JOLIES POUR ÊTRE HONNÊTES réalisé par Richard Balducci, disponible en DVD depuis le 19 août 2015 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Bernadette Lafont, Elisabeth Wiener, Jane Birkin, Emma Cohen, Carlo Giuffrè, Henri Virlojeux, Serge Gainsbourg, Henri Attal, Dominique Zardi, Hubert Deschamps, Fernand Sardou, Max Montavon…

Scénario : Richard Balducci, Michel Martens, Guy Grosso, Catherine Varlin et Augusto Caminito d’après une histoire de Catherine Carone

Photographie : Tadasu Suzuki

Musique : Serge Gainsbourg

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Frédérique, responsable d’un mouvement féministe, Christine, psychiatre, Martine, leur voisine et Bernadette, soubrette délurée, s’apprêtent à fêter l’anniversaire de Martine lorsqu’elles sont témoins d’un hold-up à la Caisse d’Epargne de Nice… L’évènement relègue au second plan la présence du fiancé de Martine, officier de marine, jusqu’au moment où il fait cadeau à la jeune femme d’une longue-vue. Celle-ci leur permet d’observer leurs nouveaux voisins d’en face en toute discrétion…

En 1972, pas moins de deux longs-métrages réalisés par Richard Balducci débarquent sur les écrans. Le premier est L’Odeur des fauves, étonnant mélodrame centré sur le dilemme moral d’un paparazzi interprété par le grand Maurice Ronet, Vittorio De Sica, Josephine Chaplin et Francis Blanche. Une curiosité dans la filmographie du bonhomme…Quelques mois plus tard, le second, intitulé Trop jolies pour être honnêtes (ou Quatre souris pour un hold-up) est plus représentatif du scénariste-réalisateur, une grosse comédie assez frappadingue dans son genre. L’affiche est alléchante puisqu’elle réunit quatre actrices sexy, Jane Birkin, Bernadette Lafont, Elisabeth Wiener et Emma Cohen, qui ont l’air de passer du bon temps, faut dire que Balducci ne leur demande pas grand-chose, y compris de savoir réellement jouer, mais tout de même leur énergie et leur bonne humeur participent au charme indéniable du film. À partir d’une histoire écrite par Catherine Carone (inconnue au bataillon), ils sont quatre (sans compter Richard Balducci lui-même) à avoir signé à l’adaptation du scénario, Catherine Winter (Le Joli mai de Chris Marker & Pierre Lhomme), Michel Martens (Dupont Lajoie), Augusto Caminito (futur metteur en scène de Nosferatu à Venise et producteur de The King of New York) et surtout Guy Grosso, le légendaire maréchal des logis Tricard s’étant également chargé des dialogues. Quand on voit le résultat, on peine à croire qu’autant de monde ait été convié, mais cela reflète le côté bordélique du film, qui semble ne jamais savoir où aller, en passant d’une séquence à l’autre avec une paresse formelle décomplexée et un je-m’en-foutisme hallucinant. Il n’empêche, on peut cette fois encore y prendre un petit plaisir de cinéphage perverti et sadique…vous voilà prévenus !

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Test Blu-ray / La Femme de ma vie, réalisé par Régis Wargnier

LA FEMME DE MA VIE réalisé par Régis Wargnier, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 16 mars 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Jane Birkin, Christophe Malavoy, Jean-Louis Trintignant, Béatrice Agenin, Dominique Blanc, Elsa Lunghini, Andrzej Seweryn, Didier Sandre, Florent Pagny…

Scénario : Catherine Cohen, Alain Le Henry, Régis Wargnier & Alain Wermus, d’après une histoire originale de Régis Wargnier

Photographie : François Catonné

Musique : Romano Musumarra

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Simon, violoniste, sombre peu à peu dans l’alcoolisme. Dans sa déchéance, il est soutenu par sa maîtresse, qui est également l’administratrice de l’orchestre dans lequel il joue. L’aide-t-elle réellement ? Ne le maintient-elle pas ainsi sous sa dépendance ? Un homme, qui a connu le même parcours que Simon, va tenter de l’aider.

Régis Wargnier (né en 1948) débute comme assistant de Michel Deville (La Femme en bleu), Claude Chabrol (Nada, Le Banc de désolation, De Grey), Valerio Zurlini (Le Désert des Tartares), Francis Girod (La Banquière, Le Grand Frère, Le Bon Plaisir), Volker Schlöndorff (Le Faussaire), Patrice Leconte (Viens chez moi, j’habite chez une copine), Alexandra Arcady (Le Grand Pardon)…un C.V. qu’il se constitue en l’espace d’une dizaine d’années. En 1986, il franchit le pas du premier long-métrage avec La Femme de ma vie, qu’il coécrit avec Catherine Cohen (Les Fauves, Indochine) et Alain Le Henry (Dernier été à Tanger, Subway, Diabolo menthe), et confie le premier rôle à Christophe Malavoy. Le comédien a alors le vent en poupe et vient tout juste d’être auréolé du César du meilleur espoir masculin pour Family Rock de José Pinheiro, ainsi que du Prix Jean-Gabin. Les tournages s’enchaînent, on le voit chez Michel Deville dans Le Dossier 51, Le Voyage en douce et bien sûr Péril en la demeure (vous voyez l’affiche ?), Patrice Leconte (Ma femme s’appelle reviens), Pierre Schoendoerffer (L’Honneur d’un capitaine) et Bob Swaim (La Balance). Sa haute silhouette élancée, ses faux airs de BHL aux sourcils plus épais, mais surtout sa puissance dramatique commencent à attirer les réalisateurs de tous bords et Régis Wargnier lui offre le rôle principal de son coup d’essai. Aujourd’hui, il semble que La Femme de ma vie soit plus connu pour la chanson qui a accompagné le film à sa sortie, T’en vas pas, immortalisée par Elsa Lunghini, alors âgée de 13 ans, qui interprète aussi à l’écran la fille de Jane Birkin, les deux reprenant d’ailleurs cet air dans le film. Elle allait devenir la plus jeune artiste à accéder à la première place du Top 50 et ce pendant deux mois, durant lesquels elle allait vendre près d’1,5 million d’exemplaires de son single. On se souvient donc moins du film lui-même, ce qui est bien dommage, car La Femme de ma vie demeure une œuvre intéressante, pas forcément réussie sur tous les points et qui a pris quelques rides, mais qui n’en reste pas moins forte dans les thèmes qu’elle aborde et grâce à l’excellence de son casting, sur lequel trône le monstre Jean-Louis Trintignant.

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Test Blu-ray / Les Chemins de Katmandou, réalisé par André Cayatte

LES CHEMINS DE KATMANDOU réalisé par André Cayatte, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 25 avril 2018 chez LCJ Editions

Acteurs : Serge Gainsbourg, Pascale Audret, Jane Birkin, Elsa Martinelli, Arlene Dahl, Renaud Verley…

Scénario : André Cayatte, René Barjavel

Photographie : Andréas Winding

Musique : Serge Gainsbourg

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Déçu par Mai 68, Olivier part pour les Indes réclamer à son père une pension de divorce jamais versée. Là-bas, il rencontre Jane, une jeune hippie droguée qu’il décide de « sauver ». Mais la découverte de la malhonnêteté de son père et la mort de Jane vont provoquer chez lui une prise de conscience qui donnera un nouveau sens à sa vie.

Auteur d’immenses succès populaires et critiques comme Le Passage du Rhin, Nous sommes tous des assassins, Le Miroir à deux faces, Marcel Truc alias André Cayatte (1909-1989), ancien avocat au Barreau de Toulouse, vient de connaître un nouveau triomphe au box-office avec Les Risques de métier, qui attire 3,5 millions de spectateurs en décembre 1967. Quelques mois après, mai 68 explose, les pavés sont lancés, les étudiants affrontent les C.R.S. et Charles de Gaulle démissionne en avril 1969. Préoccupé par les sujets de société, André Cayatte rencontre des jeunes d’à peine 20 ans et apprend que certains et certaines se sont littéralement perdus sur les chemins empruntés pour fuir la société qu’ils rejetaient en bloc. Notamment celles et ceux qui ont décidé de tout plaquer pour partir à Katmandou, qui se sont ensuite retrouvés sans un sou, démunis, incapables de prévenir un proche et qui ont trouvé refuge dans la drogue et la prostitution. C’est cette « face cachée » de mai 68 qui intéresse le réalisateur. En résulte une œuvre singulière au sein d’une filmographie très « française », mais finalement pas si éloignée des thèmes de prédilection d’un cinéaste et auteur avant tout humaniste. Les Chemins de Katmandou est une étonnante découverte, qui réunit entre autres Serge Gainsbourg et Jane Birkin juste après leur rencontre sur Slogan de Pierre Grimblat.

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Test Blu-ray / La Pirate, réalisé par Jacques Doillon

LA PIRATE réalisé par Jacques Doillon, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 26 septembre 2018 chez LCJ Editions

Acteurs : Jane Birkin, Maruschka Detmers, Philippe Léotard, Andrew Birkin, Laure Marsac, Michael Stevens…

Scénario : Jacques Doillon

Photographie : Bruno Nuytten

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Déchirée entre l’amour qu’elle voue à son mari et la passion qui la lie à son amie Carol, Alma est plongée dans la confusion la plus totale. Un mystérieux enfant la délivrera de ses tourments.

La Pirate est le septième long métrage de Jacques Doillon (né en 1944) et reste l’un de ses films les plus célèbres en raison du scandale suscité auprès du public lors de sa présentation au Festival de Cannes, où il était sélectionné en compétition officielle. Mais au-delà de ça, La Pirate demeure également une de ses œuvres les plus emblématiques, qui cristallise ses thèmes et obsessions. Intimiste et complexe, personnel et intellectuel, mais en même temps animé par le sujet universel de la confusion des sentiments amoureux, La Pirate ne cesse d’étonner, d’irriter, de prendre aux tripes, d’exciter, de jouer avec la patience, le coeur et l’âme du spectateur pendant 90 minutes. Parallèlement, le film renvoie à la propre situation de Jane Birkin (qui avait déjà tourné La Fille prodigue), à l’époque partagée entre deux hommes, Serge Gainsbourg, qu’elle a quitté en septembre 1980, et Jacques Doillon lui-même. Amoureuse des deux hommes, Jane Birkin devra néanmoins prendre une décision et se séparer de Serge Gainsbourg. La Pirate s’imprègne de cette histoire. Parallèlement, la passion charnelle entre les deux femmes annonce La Vie d’Adèle : Chapitres 1 et 2 d’Abdellatif Kechiche trente ans avant, avec ces corps nus filmés frontalement en train de faire l’amour, mais avec une élégance absente de la Palme d’or 2013. La Pirate est un film qui ne s’adresse pas à tous les spectateurs, qui continue à diviser et c’est d’autant mieux comme cela.

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