Test Blu-ray / Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas !, réalisé par Luigi Comencini

MON DIEU, COMMENT SUIS-JE TOMBÉE SI BAS ? (Mio Dio come sono caduta in basso !) réalisé par Luigi Comencini, disponible en DVD et Blu-ray le 28 mai 2020 chez LCJ Editions.

Acteurs : Laura Antonelli, Alberto Lionello, Michele Placido, Jean Rochefort, Ugo Pagliai, Rosemarie Dexter…

Scénario : Luigi Comencini, Ivo Perilli

Photographie : Tonino Delli Colli

Musique : Fiorenzo Carpi

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

Sicile, début du XXe siècle. Eugenia Maqueda et Raimondo Corrao, marquis de Maqueda découvrent lors de leur nuit de noces qu’ils sont frère et soeur. Il leur est donc impossible de consommer le mariage. Pour des questions d’apparences à sauvegarder et aussi d’héritage et ils décident de ne rien dire à personne et de vivre dans la chasteté absolue comme un frère et une soeur. Mais les besoins de la belle Eugenia sont de plus en plus pressants…

Comme beaucoup de ses confrères italiens, Luigi Comencini (1916-2007) a eu plusieurs carrières en une. Femmes dangereusesMogli pericolise (1958), son douzième long métrage marquait déjà un premier tournant dans la filmographie du mythique réalisateur de Pain, amour et fantaisie, Mariti in città, À cheval sur le tigre, Le Commissaire, La Ragazza, L’Incompris, Casanova, un adolescent à Venise, L’Argent de la vieille et bien d’autres chefs-d’oeuvre. A la fin des années 1950, Luigi Comencini souhaite sortir du carcan du réalisateur de « comédies simples » dans lequel il était enfermé malgré-lui suite au triomphe de Pain, amour et fantaisie (1953) et de sa suite Pain, amour et jalousie (1954). Il commence tout d’abord par refuser le troisième volet, Pain, amour, ainsi soit-il, finalement confié à son confrère Dino Risi. Le cinéaste désirait alors montrer ses capacités techniques en se dirigeant vers une mise en scène plus sophistiquée. Dans ce même objectif, Luigi Comencini, cinéaste moraliste, voulait enfin fignoler ses scénarios et dresser le portrait de ses compatriotes, en révéler les moeurs, les coutumes, les comportements et les rapports de classes. Après La Bella di Roma (1955) avec Alberto Sordi et le drame Tu es mon fils (1957), il entame une trilogie basée sur le couple et ses difficultés, le mariage et ses valeurs, en usant de la comédie pour mieux refléter les éléments dramatiques. Sur le tournage de Mariti in città (1957), il rencontre Giorgia Moll et Renato Salvatori. Enthousiasmé par cette collaboration, il les engage à nouveau dans Femmes dangereuses. C’est à partir de ce film que Luigi Comencini commence à se servir des préjugés sur l’homme italien, dragueur et « quelque peu cavaleur », pour s’en amuser, sans forcément les atténuer. Il en sera de même pour ses films suivants. Luigi Comencini ne cessera jamais d’alterner les films de commande avec les œuvres plus personnelles. Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas !Mio Dio come sono caduta in basso ! date de 1974. Après Un vrai crime d’amourDelitto d’amore, une œuvre méconnue, pudique, immense de sensibilité et divinement interprétée par le couple Stefania Sandrelli et Giuliano Gemma, Luigi Comencini accepte de mettre en scène Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ! avec la star du moment, Laura Antonelli. Considéré à sa sortie comme un film mineur, le film se place bien au-dessus de la prolifique production transalpine. Plastiquement irréprochable, grinçant à souhait envers la vieille aristocratie italienne, Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ! exploite la beauté de la comédienne, cette fois encore peu avare de ses charmes, mais lui offre aussi et surtout l’occasion de montrer ses véritables capacités d’actrice, qualités qu’elle allait prouver immédiatement après en collaborant par la suite avec Luchino Visconti (L’Innocent), Mauro Bolognini (Black Journal) et Ettore Scola (Passion d’amour).

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Test Blu-ray / Le Sexe fou, réalisé Dino Risi

LE SEXE FOU (Sessomatto) réalisé par Dino Risi, disponible en DVD et Blu-ray le 24 juin 2020 chez LCJ Editions.

Acteurs : Giancarlo Giannini, Laura Antonelli, Alberto Lionello, Duilio Del Prete, Paola Borboni, Carla Mancini…

Scénario : Ruggero Maccari, Dino Risi

Photographie : Alfio Contini

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h55

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Un valet amoureux de sa patronne, un jeune homme qui souhaite séduire une femme de 70 ans, un couple qui ne prend du plaisir que dans l’agressivité, un autre qui aime les lieux publics pour faire l’amour, un employé qui remplace sa femme par une prostituée, un donneur de sperme, une veuve qui venge son mari en épuisant sexuellement l’assassin, un paysan trompé par la femme qu’il aime, un couple qui invite un employé du mari pour raviver la flamme qui les unit… Tant d’histoires tournant autour de la question de l’érotisme en Italie.

Après Les Monstres (1963), Une poule, un train… et quelques monstres (1969) et Moi, la femme (1971), Dino Risi réalise un nouveau film à sketches en 1973 intitulé Le Sexe fou – Sessomatto. Il y dirige Giancarlo Giannni et Laura Antonelli dans neuf segments à travers lesquels ce magnifique couple endosse plusieurs personnages drôles, mélancoliques, monstrueux, en changeant d’apparences physiques à chaque fois. Avec son sens unique et acéré de la satire, Dino Risi égratigne dans Le Sexe fou les pratiques sexuelles de ses concitoyens tout en dressant un portrait au vitriol de l’être humain.

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Test Blu-ray (édition Rimini Editions) / Avanti !, réalisé par Billy Wilder

AVANTI ! réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD et Blu-ray le 17 mars 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jack Lemmon, Juliet Mills, Clive Revill, Edward Andrews, Gianfranco Barra, Franco Angrisano, Pippo Franco…

Scénario : Billy Wilder, I.A.L. Diamond

Photographie : Luigi Kuveiller

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 2h15

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Riche homme d’affaires américain, Wendell Armbruster III débarque sur l’île d’Ischia, en Italie, pour y récupérer la dépouille de son père. Il découvre que celui-ci avait une maîtresse, qu’il retrouvait chaque été depuis dix ans, et dont la fille Pamela loge dans le même hôtel que lui. Wendell souhaite à tout prix éviter le scandale que provoquerait une telle révélation.

Considéré à juste titre comme l’un des plus grands réalisateurs du cinéma américain, Billy Wilder excelle dans la comédie, utilisant un ton moraliste et caricatural. Il n’hésite pas à insérer des sujets audacieux, qu’il traite avec légèreté. Il signe des chefs d’œuvre tels que Sept ans de réflexion, Certains l’aiment chaud, La Garçonnière, Un, deux, trois, Irma la Douce, Embrasse-moi idiot ou encore La Grande Combine.

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Test Blu-ray / Le Dernier Round, réalisé par Buster Keaton

LE DERNIER ROUND (Battling Butler) réalisé par Buster Keaton, disponible le 16 juin 2020 en DVD et Combo Blu-ray+DVD chez Elephant Films.

Acteurs : Buster Keaton, Snitz Edwards, Sally O’Neil, Walter James, Budd Fine, Francis McDonald, Mary O’Brien, Tom Wilson, Eddie Borden…

Scénario : Lex Neal, Charles Henry Smith, Paul Girard Smith, Al Boasberg d’après la pièce de théâtre de Stanley Brightman et Austin Melford

Photographie : Bert Haines, Devereaux Jennings

Musique : Robert Israel (1995)

Durée : 1h17

Année de sortie : 1926

LE FILM

En vacances à la montagne, le milliardaire Alfred Butler s’éprend d’une jeune fille qui l’ignore pourtant royalement. Compatissant, son valet prend alors l’initiative de faire passer son maître pour un grand champion de boxe auprès de la bien-aimée. Le subterfuge fonctionne tellement bien qu’Alfred doit désormais se glisser dans la peau du boxeur Battling Butler. Pris au piège, il va devoir faire face à son premier combat…

Le Dernier Round (1926), étonnamment plus connu sous son titre original Battling Butler, n’est pas le plus célèbre des films de Buster Keaton, mais doit sa renommée grâce à l’investissement du comédien dans les scènes de boxe. A l’instar de son confrère (et ami) Charles Chaplin, Buster Keaton enfile les gants dans Le Dernier Round, puisqu’il se retrouve entraîné dans divers quiproquos, en raison d’un champion de boxe qui porte le même nom que lui, et sur le point d’être catapulté sur le ring pour prouver à sa belle qu’il n’est pas un lâche. Ce septième long métrage de l’acteur, réalisateur et cascadeur, d’une durée de 75 minutes, tient le choc, non pas pour ses gags, présents, mais pas aussi hilarants qu’à l’accoutumée, mais du fait de sa mise en scène absolument remarquable, sa fluidité narrative, sa beauté plastique et son rythme soutenu. Le Dernier Round ne possède pas le même statut que d’autres œuvres de Buster Keaton, comme Les Fiancées en folieSeven Chances, sorti l’année précédente, mais connaîtra tout de même un très large succès, qui permettra au cinéaste de tourner l’un de ses plus grands chefs d’oeuvre tout de suite après, Le Mécano de la « General »The General.

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Test Blu-ray / La Croisière du Navigator, réalisé par Buster Keaton

LA CROISIÈRE DU NAVIGATOR (The Navigator) réalisé par Buster Keaton, disponible le 16 juin 2020 en DVD et Combo Blu-ray+DVD chez Elephant Films.

Acteurs : Buster Keaton, Kathryn McGuire, Frederick Vroom…

Scénario : Clyde Bruckman, Jean C. Havez, Joseph A. Mitchell

Photographie : Byron Houck, Elgin Lessley

Musique : Robert Israel (2015)

Durée : 1h05

Année de sortie : 1924

LE FILM

Un couple loufoque composé de Rollo Treadway, un aristocrate fainéant, et de la roturière Betsy se retrouve seul à bord d’un navire à la dérive alors que la demoiselle a récemment écarté une demande en mariage du jeune homme. Dès lors, ils s’organisent pour survivre loin de leurs domestiques et du confort, enchaînant les situations rocambolesques jusqu’à jeter l’ancre près des côtes d’une île pas si déserte qu’elle n’y paraît.

En 1924, la même année que Sherlock Junior, Buster Keaton crée l’événement avec La Croisière du NavigatorThe Navigator, film qui fera de lui une véritable star et qui fera notamment un carton auprès des jeunes spectateurs. Même ceux qui ne sont pas forcément des grands passionnés du comédien, ont forcément déjà vu cette célèbre photographie, qui d’ailleurs n’est pas tirée du film, où Buster Keaton, arborant un uniforme de matelot, observe l’horizon à la jumelle, le corps souple et semblant défier les lois de la gravitation. C’est dire la portée de La Croisière du Navigator ! S’il ne s’agit pas de la plus grande comédie du cinéaste, le film de Buster Keaton, mêlant humour, burlesque et aventures reste un savoureux tour de force presque un siècle après sa sortie, où l’acteur se démène une fois de plus et livre quelques numéros impressionnants d’acrobatie dont lui seul avait le secret.

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Test Blu-ray / Sherlock Junior, réalisé par Buster Keaton

SHERLOCK JUNIOR (Sherlock Jr.) réalisé par Buster Keaton, disponible le 16 juin 2020 en DVD et Combo Blu-ray+DVD chez Elephant Films.

Acteurs : Buster Keaton, Kathryn McGuire, Joe Keaton, Erwin Connelly, Ward Crane…

Scénario : Clyde Bruckman, Jean C. Havez, Joseph A. Mitchell

Photographie : Byron Houck, Elgin Lessley

Musique : Timothy Brock (2015)

Durée : 0h44

Année de sortie : 1924

LE FILM

Projectionniste dans un modeste cinéma, un homme rêve de devenir un grand détective. Un jour, tandis qu’il rend visite à la demoiselle de ses pensées pour lui offrir une bague, son rival dérobe la montre du père, la place chez un prêteur sur gages puis glisse le billet dans la poche du pauvre amoureux. Celui-ci se met à jouer les détectives amateurs. Confondu, il est chassé de la maison…

Remarqué à la fin des années 1910 dans une multitude de courts-métrages aux côtés de la star Roscoe « Fatty » Arbuckle, Joseph Frank Keaton Junior, dit Buster Keaton (1895-1966), enfant de la balle (ses parents étaient acteurs de cabaret), commence à mettre en scène et à interpréter ses propres films dès 1920. Il crée ainsi le personnage de Malec, qu’il déclinera à plusieurs reprises, y compris pour son premier long métrage Ce crétin de MalecThe Saphead, pour lequel il confie la réalisation à Herbert Blaché. Voulant conserver la mainmise sur ses films, Buster Keaton est crédité en tant que co-metteur en scène dès 1923 avec Les Trois ÂgesThe Three Ages, aux côtés d’Edward F. Cline. Même chose pour Les Lois de l’hospitalitéOur Hospitality, signé la même année, mais cette fois aux côtés de John G. Blystone. Parallèlement à ses courts-métrages, Buster Keaton souhaite néanmoins conquérir le grand écran, à l’instar de ses principaux concurrents et déjà stars, Charles Chaplin et Harold Lloyd. En 1924, il mise alors beaucoup sur Sherlock Junior Sherlock, Jr., comédie, mais aussi grand spectacle visuel qui utilise les effets spéciaux de l’époque, pour faire passer son personnage principal à travers un écran de cinéma. Bien avant La Rose pourpre du CaireThe Purple Rose of Cairo (1985) de Woody Allen et Last Action Hero (1993) de John McTiernan, Sherlock Junior jouait avec la magie du septième art en effaçant la frontière tendue entre deux mondes, celui où un protagoniste qui a du mal à joindre les deux bouts dans la réalité, peut devenir un héros quasi-invulnérable dans la fiction. Buster Keaton signe ici l’un de ses chefs d’oeuvres, qui n’a pas pris une seule ride, un modèle de comédie que l’on pourrait qualifier de fantastique, mais aussi une fantastique comédie dans laquelle le comédien-réalisateur livre une performance hors-normes, le tout ponctué par de remarquables exploits physiques et des cascades ahurissantes.

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Test Blu-ray / Doubles vies, réalisé par Olivier Assayas

DOUBLES VIES réalisé par Olivier Assayas, disponible en DVD et Blu-ray le 7 janvier 2020 chez Ad Vitam

Acteurs : Guillaume Canet, Juliette Binoche, Vincent Macaigne, Nora Hamzawi, Christa Théret, Pascal Greggory, Lionel Dray, Sigrid Bouaziz, Laurent Poitrenaux…

Scénario : Olivier Assayas

Photographie : Yorick Le Saux

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

L’éditeur Alain Danielson, ami de l’écrivain Léonard Spiegel, décide de ne pas éditer son dernier livre. Pour quelle raison ? Peut-être parce que Léonard n’écrit que de l’autofiction vaguement maquillée en roman et que les personnages qui l’inspirent sont ses amis et sa maîtresse et que la maîtresse de l’un peut être la femme de l’autre…

Souvent porté par la critique, le réalisateur Olivier Assayas est habituellement représentatif d’un cinéma bourgeois, parisien, avec tous les poncifs qui l’accompagnent. S’il n’y a rien à redire sur sa sensibilité, sa mise en scène inodore-incolore-invisible ennuie la plupart du temps et donne l’impression de se regarder le nombril en attendant les éloges des Inrockuptibles. Evidemment, certains titres sortent du lot comme Clean (2004), qui avait valu à Maggie Cheung le Prix d’interprétation féminine à Cannes, sans aucun doute l’un des films les plus attachants d’Olivier Assayas, ou bien encore la mini-série Carlos (2010), percutante adaptation de la vie du terroriste. Ses deux collaborations avec Kristen Stewart, Sils Maria (2014) et Personnal Shopper (2016) ont une fois de plus irrité les allergiques à son cinéma poseur, même si le second était plus réussi et moins pédant. Nous n’attendions donc pas forcément (euphémisme) le retour du cinéaste derrière la caméra. Doubles vies est une petite surprise car il s’agit d’une comédie, intello certes, mais quand même. On a l’impression que le réalisateur âgé aujourd’hui de 65 ans, même s’il en paraît quinze de moins au bas mot, a voulu lâcher du lest et s’amuser. Toutes proportions gardées bien évidemment. Néanmoins, Doubles vies peut se voir comme la relecture d’un boulevard, un bo-bolevard pourrait-on dire, qui mixe beaucoup de choses, sans doute trop. Une réflexion sur le devenir du monde de l’édition et du livre, des tromperies à droite à gauche où les potes couchent avec la femme de l’autre pour oublier l’ennui, la communication dans le couple. Le casting est attractif, les comédiens sont qui plus est bien dirigés, les sujets de société abordés peuvent manquer de naturel mais n’en demeurent pas moins intéressants et la légèreté désirée par l’auteur fonctionne plutôt bien. En dehors de diverses longueurs et digressions, Doubles vies est étonnamment divertissant.

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Test Blu-ray / F comme Flint, réalisé par Gordon Douglas

F COMME FLINT (In Like Flint) réalisé par Gordon Douglas, disponible en DVD et Blu-ray le 28 janvier 2020 chez BQHL Editions

Acteurs : James Coburn, Lee J. Cobb, Jean Hale, Andrew Duggan, Anna Lee, Hanna Landy, Totty Ames, Steve Ihnat…

Scénario : Hal Fimberg

Photographie : William H. Daniels

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h54

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Le super espion Flint découvre que le président des États-Unis a été remplacé par un acteur. Celui-ci aurait été engagé par un groupe de femmes qui veulent conquérir le monde au moyen de lavages de cerveau dispensés par leurs salons de coiffure.

Flint, c’est James Coburn (1928-2002), qui avait commencé sa carrière au cinéma quelques années auparavant et traîné sa grande carcasse chez Budd Boetticher (La Chevauchée de la vengeance), John Sturges (Les Sept Mercenaires, La Grande évasion), Don Siegel (L’Enfer est pour les héros), Stanley Donen (Charade), William Conrad (L’Homme de Galveston) et Sam Peckinpah (Major Dundee). En 1966, Notre homme FlintOur man Flint lui offre le haut de l’affiche et le moins que l’on puisse dire, c’est que le comédien âgé de 38 ans est servi comme un prince avec cette parodie de film d’espionnage, en particulier des James Bond qui envahissaient les salles de cinéma depuis quatre ans. Formidable divertissement, Notre homme Flint, énorme succès commercial entraîne forcément une suite l’année suivante, F comme Flint – In Like Flint, réalisé cette fois par Gordon Douglas (1907-1993), qui succède ainsi à Daniel Mann. Si le premier volet était et demeure d’ailleurs une grande comédie policière qui jouait avec les codes en vigueur, en regorgeant de gadgets absurdes en tous genres (en fait quasiment tous contenus dans un briquet, qui donne aussi du feu !), de belles poupées déshabillées, de couleurs flashy et de décors psychédéliques, cette suite ne fait pas autant d’étincelles et pâtit d’un scénario plus classique. Derek Flint semble avoir perdu son mojo, même si certaines séquences restent jubilatoires. Si Notre homme Flint avait pris inévitablement quelques rides, le second épisode a encore plus mal vieilli et croule sous les clichés sexistes qui en feraient criser plus d’un aujourd’hui (on ne sait pas si le film est ouvertement misogyne ou non), ou plus d’une surtout, bien que toute cette entreprise soit avait tout placée sous le signe de la gaudriole. De ce point de vue, F comme Flint reste un divertissement très sympathique.

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Test Blu-ray / A couteaux tirés, réalisé par Rian Johnson

A COUTEAUX TIRÉS (Knives Out) réalisé par Rian Johnson, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra-HD le 27 mars 2020 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Daniel Craig, Chris Evans, Ana de Armas, Jamie Lee Curtis, Toni Collette, Don Johnson, Michael Shannon, LaKeith Stanfield, Katherine Langford, Jaeden Martell, Christopher Plummer, Frank Oz, M. Emmet Walsh…

Scénario : Rian Johnson

Photographie : Steve Yedlin

Musique : Nathan Johnson

Durée : 2h10

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey est retrouvé mort dans sa somptueuse propriété, le soir de ses 85 ans. L’esprit affûté et la mine débonnaire, le détective Benoit Blanc est alors engagé par un commanditaire anonyme afin d’élucider l’affaire. Mais entre la famille d’Harlan qui s’entre-déchire et son personnel qui lui reste dévoué, Blanc plonge dans les méandres d’une enquête mouvementée, mêlant mensonges et fausses pistes, où les rebondissements s’enchaînent à un rythme effréné jusqu’à la toute dernière minute.

Jusqu’à présent, le cinéma de Rian Johnson n’avait rien de vraiment enthousiasmant. Entre Brick (2005), film noir brouillon récompensé par le Prix spécial du jury au Festival de Sundance, Une arnaque presque parfaiteThe Brothers Bloom (2008), bordélique, un Looper (2012) surestimé et prétentieux et Star Wars, épisode VIII : Les Derniers JediStar Wars Episode VIII: The Last Jedi (2017) qui résume pour ainsi dire les tares de ses précédents longs métrages, nous n’attentions pas grand-chose d’A couteaux tirésKnives Out. La surprise est de taille. Le réalisateur met tous ses tics de côté et le classicisme lui sied à ravir. Rian Johnson reprend et s’approprie les codes des thrillers à énigmes qui fleurissaient dans les années 1970, la plupart du temps adaptés des romans d’Agatha Christie. Peter Collinson (Dix petits nègres), Sidney Lumet (Le Crime de l’Orient-Express), John Guillermin (Mort sur le Nil) et Guy Hamilton (Le Miroir se brisa, Meurtre au soleil) et même Michael Winner (Rendez-vous avec la mort) se sont essayés, la plupart du temps avec une très grande réussite, à ce sous-genre spécifique, où un détective mène l’enquête auprès d’un groupe de personnes défini dès le départ. On pense aussi à Un cadavre au dessertMurder by Death (1976) de Robert Moore et au LimierSleuth (1972) de Joseph L. Mankiewicz.

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Test Blu-ray / Les Blancs ne savent pas sauter, réalisé par Ron Shelton

LES BLANCS NE SAVENT PAS SAUTER (White Men Can’t Jump) réalisé par Ron Shelton, disponible en Édition Collector Limitée le 6 décembre 2019 chez Lionheart Editions.

Acteurs : Wesley Snipes, Woody Harrelson, Rosie Perez, Tyra Ferrell, Cylk Cozart, Kadeem Hardison, Ernest Harden Jr., John Marshall Jones…

Scénario : Ron Shelton

Photographie : Russell Boyd

Musique : Bennie Wallace

Durée : 1h58

Date de sortie initiale : 1992

LE FILM

Comment deux joueurs de basket-ball de rue vont faire équipe pour rançonner a coups d’arnaques les joueurs les plus coriaces des terrains publics de Los Angeles.

Yo mama ! Grand et inattendu succès de l’année 1992, Les Blancs ne savent pas sauterWhite Men Can’t Jump est très rapidement devenu un film culte pour toute une génération de cinéphiles et les basketteurs. Tout au long de sa carrière (ou presque), le réalisateur Ron Shelton (né en 1945) s’est spécialisé dans le film sportif et ce dès ses débuts en tant que scénariste (La Dernière PasseThe Best of Times de Roger Spottiswoode en 1986) et sa première mise en scène, Duo à troisBull Durham (1988), avec Kevin Costner, Susan Sarandon et Tim Robbins, dont l’histoire tournait autour du baseball. Avant le golf (Tin Cup, 1996) et la boxe (Les AdversairesPlay it to the Bone, 1999), Ron Shelton se penchait sur le basket avec Les Blancs ne savent pas sauter, comédie sportive teintée de drame social, merveilleusement interprétée par le duo Woody Harrelson – Wesley Snipes, encore au début de leurs carrières respectives, dont l’alchimie explosive, le charisme, la cool attitude et surtout l’immense talent enflamment l’écran de ce buddy movie à l’énergie furieusement contagieuse.

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