Test Blu-ray / Mes très chers enfants, réalisé par Alexandra Leclère

MES TRÈS CHERS ENFANTS réalisé par Alexandra Leclère, disponible en DVD et Blu-ray le 20 avril 2022 chez UGC.

Acteurs : Josiane Balasko, Didier Bourdon, Marilou Berry, Cédric Ben Abdallah, Laurent Stocker, Estéban, Joséphine de Meaux, Lise Lamétrie…

Scénario : Alexandra Leclère

Photographie : Jean-Marc Fabre

Musique : Philippe Rombi

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Chantal et Christian Blanc ont deux enfants : Sandrine et Stéphane. Cependant, ces deux derniers n’ont jamais de temps à consacrer à leurs parents, allant même jusqu’à éviter leurs coups de téléphone. À bout de nerfs et à l’approche des fêtes de Noël, les parents Blanc ont une grande idée pour que leurs enfants se rapprochent à nouveau enfin d’eux : prétendre qu’ils ont gagné plusieurs millions d’euros au jeu. Comment les enfants réagiront-ils ? Combien de temps le mensonge va-t-il tenir ?

Cela fait plaisir de revoir Alexandra Leclère aux (bonnes) affaires ! Révélée en 2004 avec son premier long-métrage devenu un petit classique, Les Soeurs fâchées, incarné par Isabelle Huppert et Catherine Frot, qui avait attiré près d’1,5 million de spectateurs dans les salles, la réalisatrice a su très vite confirmer ce coup d’essai. Suivront les succès du Prix à payer (2007), avec Christian Clavier, Nathalie Baye, Gérard Lanvin et Géraldine Pailhas (1,4 millions d’entrées) et du Grand partage en 2015 (1,2 millions). Seules ombres au tableau, les revers connus en 2012 avec Maman (268.000 spectateurs) et en 2017 avec Garde alternée (470.000 entrées). Pour Mes très chers enfants, son sixième film, elle s’associe avec deux pointures de la comédie française qu’elle avait déjà fait tourner à deux reprises, Josiane Balasko (Maman, Le Grand partage) et Didier Bourdon (Le Grand partage, Garde alternée). Une belle idée, puisque ces deux cadors s’en donnent à coeur joie à l’écran et leur alchimie (ils avaient déjà été mariés dans Beaux-parents de Héctor Cabello Reyes) participe à la réussite de Mes très chers enfants, comédie vraiment drôle, excellemment rythmée, merveilleusement interprétée par les deux têtes d’affiche, auxquelles se joignent Marilou Berry, qu’on ne présente plus, et l’humoriste Ben, une vraie découverte, qui tire constamment son épingle du jeu devant ses plus illustres camarades. Alexandra Leclère retrouve cette verve efficace qui lui faisait défaut depuis deux ou trois films, se rapprochant de la comédie italienne d’antan, où les personnages n’étaient pas forcément des plus sympathiques et attachants, mais qui paradoxalement s’avéraient on ne peut plus humains. Cela fait du bien de croiser ce genre de protagonistes, finalement rares dans le paysage cinématographique hexagonal. On est prêt à parier qu’un voire plusieurs remakes verront d’ailleurs le jour…

Chantal et Christian vivent une retraite paisible. Mais depuis que leurs enfants Sandrine et Stéphane ont quitté le nid, ceux-ci ne donnent plus beaucoup de nouvelles. Les occasions de se réunir en famille se font de plus en plus rares… Quand les rejetons annoncent qu’ils ne viendront pas fêter Noël, c’en est trop pour Chantal et Christian ! Ils décident alors de leur faire croire qu’ils ont touché le jackpot. Une tentative désespérée pour tenter de les faire revenir et un mensonge qui pourrait leur coûter cher…

La musique du maestro Philippe Rombi (L’un dans l’autre, Frantz, Boîte noire) donne le ton. Mes très chers enfants est une fable légère qui a des choses à dire sur le comportement humain, qui n’est pas tout à fait réaliste, mais qui n’en demeure pas moins pertinente sur les liens familiaux, tout en étant un divertissement qui fait autant rire que réfléchir. Ce qui est déjà en soi un vrai miracle, quand on voit se succéder moult pseudo-comédies qui non seulement n’ont rien à dire, mais n’arrachent aucun sourire en 90 pénibles minutes. Ici, la cinéaste parvient à trouver ce parfait équilibre, sans jamais oublier l’émotion. Une scène est d’ailleurs marquante, celle où Chantal « invite » sa fille Sandrine à La Tour d’Argent. En un regard, en une fraction de seconde, Josiane Balasko, virtuose, passe de la gaudriole aux larmes. Impossible donc, bien évidemment, de détester les parents et leur progéniture intéressée. Alexandra Leclère va au bout de son postulat de départ, invente de multiples rebondissements, quiproquos, gags visuels et signe de formidables mots d’auteur, le tout très bien mis en scène et joliment photographié par Jean-Marc Fabre (Vaurien de Peter Dourountzis, Yao de Philippe Godeau).

Mes très chers enfants est un petit modèle de comédie, ponctuée de clins d’oeil aux Trois frères (1995), auxquels on pense forcément quand le personnage joué par l’explosif Laurent Stocker souhaite que Stéphane investisse abondamment dans la société, mais aussi aux Bronzés font du ski quand Chantal, exténuée, sort de la salle de bain en disant à son mari « J’en peux plus…j’en peux plus… », en référence à Nathalie, fatiguée de porter ses après-ski. Outre notre quatuor, la cinéaste soigne une fois de plus le reste du casting, composé de la pétillante Joséphine de Meaux, l’alien Estéban (l’incarnation parfaite d’Homer Simpson) et l’excellente Lise Lamétrie, habituée de la rubrique « On ne sait jamais comment il/elle s’appelle » et des personnages satellites sans noms (une responsable de crèche, une institutrice, une gardienne d’école, une conseillère Pôle Emploi, une concierge), qu’on a toujours plaisir à retrouver de film en film.

Avec près de 650.000 entrées, Mes très chers enfants a su trouver son public, alors que SpiderMan : No Way Home ne faisait qu’une bouchée de ses concurrents. On espère aussi sincèrement qu’Alexandra Leclère continuera sur cette nouvelle (re)lancée !

LE BLU-RAY

Après Studiocanal, France Télévision Distribution et Wild Side, Alexandra Leclère voit son dernier long-métrage être pris en charge par UGC, en DVD et Blu-ray. La jaquette reprend le visuel de l’affiche d’exploitation, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue pour l’édition HD. Le menu principal est animé et musical.

Deux petites scènes coupées (4’) seulement à se mettre sous la dent. C’est dommage…Néanmoins celles-ci sont très réussies, surtout la seconde, qui s’avère un cauchemar de Chantal, qui imagine son trépas la tête dans la bûche de Noël, sa veillée funèbre (où brille l’absence de sa fille et où son fils est venu en tenue de ski), puis son enterrement où sa pierre tombale arbore comme épitaphe « Fausse manip’ ». Puis, Chantal se réveille et accepte finalement la proposition Christian.

L’Image et le son

Le Blu-ray du film d’Alexandra Leclère est au format 1080p. Cette édition s’avère plutôt soignée. La propreté de la copie est assurée, les couleurs lumineuses, le piqué ferme et acéré. La gestion des contrastes est solide, les détails riches aux quatre coins du cadre, l’encodage AVC consolide l’ensemble, les séquences tournées en extérieur sont très belles. N’oublions pas les scènes nocturnes ou tamisées qui se révèlent aussi riches et qui savent tirer profit de cette promotion HD.

Mes très chers enfants repose essentiellement sur les dialogues. La piste DTS-HD Master Audio 5.1 distille les voix des comédiens avec un beau ramdam, tandis que les latérales s’occupent de la musique du film de Philippe Rombi. Une spatialisation concrète, immersive et efficace. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription et une dernière en Stéréo pour les spectateurs non équipés sur la zone latérale.

Crédits images : © UGC / Les Films du 24 / France 2 Cinéma / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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