Test Blu-ray / Le Solitaire de Fort Humboldt, réalisé par Tom Gries

LE SOLITAIRE DE FORT HUMBOLDT (Breakheart Pass) réalisé par Tom Gries, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 19 août 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, Ben Johnson, Richard Crenna, Jill Ireland, Charles Durning, Ed Lauter, Bill McKinney, David Huddleston…

Scénario : Alistair MacLean, d’après son roman

Photographie : Lucien Ballard

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h35

Date de sortie initiale: 1975

LE FILM

Deakin est en apparence un tricheur qui se fait prendre sur le fait et emmener dans un train de soldats qui doit se rendre à Fort Humboldt, pour y renforcer une garnison décimée par une épidémie de diphtérie. Mais les passagers du train sont curieusement éliminés les uns après les autres.

En 1975, Charles Bronson, âgé de 54 ans, est revenu en haut de l’affiche aux Etats-Unis, après le triomphe d’Un justicier dans la ville Death Wish de Michael Winner, sorti l’année précédente. La parenthèse européenne qui a fait de lui une star grâce au succès international d’Il était une fois dans l’Ouest Once Upon a Time in the West de Sergio Leone est refermée et l’ami Charly peut cette fois tenir un film sur ses seules épaules sur le sol de l’oncle Sam. S’ensuivent le formidable Mister Majestyk de Richard Fleischer, puis le burné Bagarreur Hard Times de Walter Hill, qui confirment la nouvelle aura du comédien dans son pays. Il va alors enchaîner coup sur coup deux longs-métrages avec le réalisateur Tom Gries (1922-1977), célèbre pour avoir mis en scène deux westerns étonnants à la fin des années 1960, Will Penny, le solitaire avec Charlton Heston, et Les 100 fusils 100 Rifles avec Jim Brown et la sculpturale Raquel Welch, dont la scène d’amour demeure aussi hot qu’anthologique. Si L’Évadé Breakout était une histoire contemporaine, Le Solitaire de Fort Humboldt Breakheart Pass propose un retour dans les années 1870, dans l’ouest américain. Adapté du roman Le Défilé de Crêve-Cœur, du prolifique Alistair MacLean (Commando pour un seul homme, Les Canons de Navarone, Quand les aigles attaquent), qui transpose d’ailleurs lui-même son propre livre, ce western atypique surfe sur le récent succès rencontré l’année précédente par Le Crime de l’Orient-Express Murder on the Orient Express de Sidney Lumet, puisque Le Solitaire de Fort Humboldt est ni plus ni moins un whodunit dans lequel ce bon vieux Bronson serait comme qui dirait l’ancêtre d’Hercule Poirot, dissimulé sous l’identité d’un ancien professeur de médecine de l’Iowa, recherché pour dettes, incendie criminel, meurtre et vol. L’acteur a l’air plus impliqué que d’habitude et semble prendre beaucoup de plaisir à interpréter ce rôle pour lequel il fait preuve d’élégance et s’avère impliqué dans les scènes physiques, à l’instar de la séquence de baston se déroulant sur un véritable train en marche, dans un décor enneigé et glacé de toute beauté. Assez inattendu et original dans la filmographie de Charles Bronson, Le Solitaire de Fort Humboldt a très bien vieilli et se révèle être un ersatz d’Agatha Christie particulièrement réjouissant, dans lequel le cinéphile reconnaîtra quelques tronches indispensables du cinéma US.

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Test Blu-ray / Till Death, réalisé par S.K. Dale

TILL DEATH réalisé par S.K. Dale, disponible en DVD et Blu-ray le 19 août 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Megan Fox, Callan Mulvey, Eoin Macken, Lili Rich, Aml Ameen, Jack Roth…

Scénario : Jason Carvey

Photographie : Jamie Cairney

Musique : Walter Mair

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Dans une maison isolée dans la neige, une jeune femme se réveille menottée au corps sans vie de son mari. Incapable de se libérer, sans téléphone pour appeler du secours, elle découvre que des tueurs à gages sont en route pour venir l’éliminer.

Nous avions laissé précédemment Megan Fox en Afrique, où elle affrontait une lionne vorace dans Rogue, un film de guerre et survival nocturne vraiment sympathique. Décidée à reprendre sa carrière en main, la comédienne aura depuis donné la réplique à Bruce Willis dans le thriller Midnight in the switchgrass de Randall Emmett, producteur de Trauma Center, 10 Minutes Gone, Évasion 2 et 3, Backtrace, Représaille, enfin bref vous voyez le genre. Actrice peu considérée et la plupart du temps réduite à son physique, Megan Fox en a pourtant sous le capot, sous sa belle carrosserie, oui bon, elle était facile celle-là. D’ailleurs, elle le prouve une fois de plus dans Till Death, série B cette fois encore de fort bon acabit, dans laquelle elle ne se ménage pas et où elle livre une performance solide et avec une bonne dose d’ironie. Mis en scène par un certain S.K. Dale, dont il s’agit du premier long métrage après quelques courts très remarqués, dont The Coatmaker, petit film d’épouvante récompensé en 2019, Till Death s’avère très prometteur, contient son lot de rebondissements, que certains jugeront improbables certes (voir « empruntés » à Jessie de Stephen King et donc à l’excellent Gerald’s Game de Mike Flanagan), mais où le réalisateur parvient à maintenir une vraie et bien stressante tension durant 90 minutes.

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Test Blu-ray / Madhouse, réalisé par Jim Clark

MADHOUSE réalisé par Jim Clark, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 21 juillet 2021 chez ESC Editions.

Acteurs : Vincent Price, Peter Cushing, Robert Quarry, Adrienne Corri, Natasha Pyne, Michael Parkinson, Linda Hayden, Barry Dennen…

Scénario : Ken Levison & Greg Morrison, d’après le roman Devilday, d’Angus Hall

Photographie : Ray Parslow

Musique : Douglas Gamley

Durée : 1h32

Année de sortie : 1974

LE FILM

Le célèbre acteur de film d’horreur, Paul Toombes, connu notamment pour son interprétation du Dr Death, est frappé par une dépression nerveuse alors qu’il se rend en Angleterre pour le tournage d’une nouvelle série. C’est alors que les différents acteurs et membres de l’équipe technique de cette série commencent à mourir, d’une façon très analogue à celles dont mouraient les personnages des films du Dr Death…

Nous sommes en 1974 et le comédien Vincent Price (1911-1993) a déjà près de quarante ans de carrière derrière lui. Depuis le début de la décennie, il n’a cessé de tourner et l’on peut citer Lâchez les monstres Scream and Scream Again de Gordon Hessler, L’Abominable Dr. Phibes The Abominable Dr. Phibes de Robert Fuest et sa suite Le Retour de l’abominable Docteur Phibes Dr. Phibes Rises Again, sans oublier Théâtre de sang Theatre of Blood de Douglas Hickox. Parallèlement, Vincent Price apparaît également sur le petit écran, à l’instar de l’épisode de la série Columbo, Adorable mais dangereuse Lovely but Lethal, mis en scène par Jeannot Szwarc. Tournant principalement pour le compte de la Amicus Productions, l’acteur s’engage sur Madhouse, nouveau et énième film d’épouvante, d’après le roman Devilday d’Angus Hall, dont il trouve le scénario de Greg Morrison pourtant épouvantable et dont il demande la réécriture complète à son ami Ken Levison. Aux manettes de Madhouse, on retrouve Jim Clark (1931-2016), avant tout monteur de renom (Les Innocents de Jack Clayton, Charade de Stanley Donen, Marathon man de John Schlesinger, La Déchirure et Mission de Roland Joffé), dont il s’agit ici du dernier film en tant que réalisateur et qui remplaçait alors Robert Fuest. Le vent tourne au milieu des années 1970 et le cinéma d’horreur dit « traditionnel » donne à la fois quelques signes de fatigue, mais aussi de mutation. Bien avant Freddy sort de la nuit Wes Craven’s New Nightmare et Scream, qui sortiront respectivement en 1994 et 1996, Madhouse proposait une réflexion quasi-méta sur le genre, où un tueur semblant être sorti d’un film d’épouvante, assassine la compagne de celui qui l’interprétait à l’écran. Est-ce l’acteur lui-même qui revêt le costume de son personnage et s’empare d’une arme blanche pour assouvir ses instincts les plus primaires ? Ou est-ce un de ses fans, qui ne sait plus faire la distinction entre la réalité et la fiction ? Madhouse n’est certes pas exempt de défauts, notamment un rythme en dents de scie et un final assez grotesque, mais n’en reste pas moins un divertissement de qualité dans lequel on est heureux de retrouver Vincent Price, donner la réplique au non moins éminent Peter Cushing.

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Test Blu-ray (édition L’Atelier d’Images) / Au nom du père, réalisé par Jim Sheridan

AU NOM DU PÈRE (In the Name of the Father) réalisé par Jim Sheridan, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD le 7 septembre 2021 chez L’Atelier d’Images.

Acteurs : Daniel Day-Lewis, Emma Thompson, Pete Postlethwaite, Saffron Burrows, Mark Sheppard, Tom Wilkinson…

Scénario : Terry George & Jim Sheridan, d’après le livre de Gerry Conlon, Proved Innocent

Photographie : Peter Biziou

Musique : Trevor Jones

Durée : 2h12

Date de sortie initiale : 1993

LE FILM

1974 : Gerry Conlon, un nord-irlandais de 21 ans vit au jour le jour à Belfast, multipliant les petits délits, ainsi que les vols caractérisés. Alors qu’il est prit sur le fait lors d’un vol de cuivre, et qu’il tente d’échapper aux britanniques, celui-ci s’approche involontairement d’une planque de l’IRA, menaçant ainsi la sécurité du groupuscule armé. Face à cet impair, l’IRA ordonne à Conlon de quitter la ville.En réponse, Gerry Conlon part pour Londres avec son ami Paul Michael Hill. Très vite, tout deux font la rencontre d’une communauté hippie, et mènent une vie des plus dissolues, marquée par la drogue, et les petits larcins.Le 5 octobre 1974 à Guildford, Gerry et Paul volent une prostituée, ignorant qu’au même moment, 2 Pubs britanniques sont la cible d’un attentat à la bombe perpétré par l’IRA. L’attentat provoquera la mort de 5 britanniques, et défrayera la chronique, scandalisant l’opinion publique. Sous la pression médiatique, la police s’empresse de chercher les coupables, et trouve en Gerry et Paul des coupables idéaux.

« In the name of whiskey

In the name of song

You didn’t look back

You didn’t belong… »

Au nom du pèreIn the name of the Father est l’un des sommets de la carrière du cinéaste irlandais Jim Sheridan (né en 1949). En 1993, il retrouve Daniel Day-Lewis quatre ans après My Left Foot, qui avait valu au comédien son premier Oscar du meilleur acteur. Toujours engagé, soucieux de la situation économique, politique et sociale de son pays, Jim Sheridan s’inspire du procès à scandale des « Quatre de Guildford », quatre jeunes gens accusés et condamnés à tort (pour meurtre et conspiration) à la prison à vie par la cour d’assises d’Old Bailey à Londres en octobre 1974 au Royaume-Uni pour les attentats des pubs de Guildford, une ville du sud de l’Angleterre, située dans le Surrey. Ce jour-là, des bombes dissimulées par l’Armée républicaine irlandaise provisoire explosèrent dans deux établissements, tuant quatre militaires en permission et un civil, et fait près de cent blessés. En 1989, quinze ans après leur condamnation, les charges retenues contre les prisonniers sont annulées suite à une preuve irréfutable apportée par Gareth Peirce, l’avocate de la famille Conlon, jusqu’alors dissimulée par la police britannique. En février 2005, le Premier ministre Tony Blair a présenté des excuses publiques pour cette erreur judiciaire. Quatre ans seulement après l’acquittement des accusés à tort, le cinéma devait s’emparer de cette histoire. Le réalisateur et son coscénariste Terry George (The Boxer, Mission évasion, Hôtel Rwanda) s’inspirent du livre autobiographique de Gerry Conlon, Proved Innocent, et en tirent un extraordinaire film dramatique, un chef d’oeuvre pour ainsi dire instantané et magistralement interprété, par Daniel Day-Lewis certes, mais aussi par ses partenaires, Pete Postlethwaite et Emma Thompson. Au nom du père est un des uppercuts cinématographiques des années 1990.

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Test Blu-ray / Un flic aux trousses, réalisé par Jeff Kanew

UN FLIC AUX TROUSSES (Eddie Macon’s Run) réalisé par Jeff Kanew, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 6 juillet 2021 chez Elephant Films.

Acteurs : Kirk Douglas, John Schneider, Lee Purcell, Lisa Dunsheath, Leah Ayres, Tom Noonan, J.C. Quinn, Gil Rogers, Jay O. Sanders, Todd Allen…

Scénario : Jeff Kanew, d’après le roman de James McLendon

Photographie : James A. Contner

Musique : Norton Buffalo

Durée : 1h35

Date de sortie initiale: 1983

LE FILM

Eddie Macon, jeune homme condamné très durement alors qu’il n’a commis qu’un délit mineur, s’échappe de la prison de Huntsville au Texas et fuit à Laredo. Son but est simple : franchir la frontière Mexicaine pour enfin retrouver sa femme et son fils. Carl Marzack, le policier taciturne qui l’a arrêté la première fois, se lance à sa poursuite…

Dans les années 1980, Kirk Douglas, la soixantaine déjà bien entamée, commence à se faire rare sur le grand écran. Durant la décennie, il ne tournera que six longs-métrages, dont Saturn 3 de Stanley Donen, Home Movies de Brian De Palma et Nimitz, retour vers l’enfer de Don Taylor. Juste après le western australien L’Homme de la rivière d’argent de George Miller, le comédien revenait sur la terre de l’oncle Sam pour y tourner un film policier intitulé Un flic aux trousses Eddie Macon’s Run, réalisé par Jeff Kanew (né en 1944). Si en VF le flic en question est bien campé par la légende hollywoodienne, le Eddie Macon du titre original est quant à lui interprété par John Schneider, star de la série Shérif, fais-moi peur The Dukes of Hazzard (le cousin blond, Bo Duke, c’était lui !), à l’époque le show le plus regardé aux Etats-Unis après Dallas. C’est dire la popularité de l’acteur alors âgé de 22 ans. La fin de la série se profile et John Schneider commence à s’intéresser au cinéma. Avec Un flic aux trousses, il fait sa première apparition sur le grand écran et s’en sort remarquablement bien dans ce film policier très ancré dans son époque et qui annonce d’ailleurs l’ambiance de quelques films de la Cannon qui fleuriront peu de temps plus tard. Comme son titre anglais l’indique, il s’agit plus d’un « run movie » qu’un road movie, le personnage – très sympathique – d’Eddie Macon, prisonnier passant toute la première partie du film à courir après être parvenu à s’échapper, afin de rejoindre son épouse et leur fils de l’autre côté du Rio Grande. Mais c’était sans compter sur l’acharnement d’un vieux flic retors à qui Kirk Douglas prête volontiers sa fossette et son sourire carnassier. Tout cela pour dire qu’Un flic aux trousses n’est sans doute pas un sommet dans la carrière exceptionnelle du monstre hollywoodien, mais n’en demeure pas moins fort divertissant, bien mené, drôle et très agréable à suivre.

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Test Blu-ray / Accélération, réalisé par Michael Merino & Daniel Zirilli

ACCÉLÉRATION (Acceleration) réalisé par Michael Merino & Daniel Zirilli, disponible en DVD et Blu-ray le 21 juillet 2021 chez Crome Films.

Acteurs : Sean Patrick Flanery, Dolph Lundgren, Chuck Liddell, Natalie Burn, Quinton ‘Rampage’ Jackson, Danny Trejo, Al Sapienza…

Scénario : Michael Merino

Photographie : Jan-Michael Losada

Musique : Gregory De Iulio

Durée : 1h22

Année de sortie : 2019

LE FILM

Vladik Zorich, un seigneur du crime vicieux, est doublé par son agent le plus digne de confiance, Rhona. Par vengeance, Zorich kidnappe le fils de celle-ci. Alors que la vie de son fils est en jeu, Rhona élimine les délinquants les plus violents et les plus dépravés. Cependant, Vladik sous-estime la force de l’amour d’une mère…

Ces dernières années, nous avons déjà parlé de Dolph Lundgren à l’occasion de l’édition en DVD de l’excellent Don’t Kill It de Mike Mendez, de la ressortie en double programme de L’Homme de guerre, réalisé par Perry Lang et d’État d’urgence de Frédéric Forestier, sans oublier ses participations à la saison 5 d’Arrow, au blockbuster frappadingue Aquaman de James Wan, et bien sûr au Creed II de Steven Caple Jr. dans lequel il reprenait son rôle mythique d’Ivan Drago. On l’adore Dolph Lundgren, icône du cinéma d’action, diplômé en chimie après avoir suivi les cours du prestigieux Institut royal de technologie de sa ville natale Stockholm, qui se destinait à devenir ingénieur comme son père. Jusqu’à ce qu’il découvre les arts martiaux, le judo et le karaté à l’âge de 16 ans. La suite, on la connaît, il commence la compétition de haut niveau en 1979, deux ans avant de devenir ceinture noire et de compiler les titres nationaux au début des années 1980. C’est alors qu’il fait la rencontre de Warren Robertson, professeur d’art dramatique, disciple de l’imminent Lee Strasberg. C’est une révélation, il décide de devenir comédien. Profitant d’un regain de popularité au début des années 2010 suite au triomphe du premier épisode de la saga Expendables, Dolph Lundgren tournera plus de trente longs-métrages durant la décennie. Si la plupart resteront méconnus, pour ne pas dire inconnus voire introuvables (à part peut-être sur la TNT), on pourra citer tout de même une participation non créditée dans Ave, César ! de Joel et Ethan Coen, un Flic à la maternelle 2 de Don Michael Paul, Black Water de Pasha Patriki dans lequel il retrouvait Jean-Claude Van Damme et quatre films qu’il enchaîne avec son ami Giorgio Serafini. Avant de reprendre son rôle du roi Nérée dans le très attendu Aquaman and the Lost Kingdom de James Wan, Dolph Lundgren n’en finit pas de passer d’un continent à l’autre pour y tourner diverses séries B voire Z histoire de payer ses impôts entre deux projets plus valorisants. Accélération fait clairement partie du bas du panier. Nanar éclairé aux néons qui cumule les séquences poussives, pour ne pas dire chiantissimes, de couleur verte, bleue, rose, rouge, où le visage des acteurs est sans arrêt barré d’un lens flare, Accélération n’a aucun intérêt, si ce n’est qu’il a probablement aidé Dolph Lundgren – réduit ici à quelques apparitions en pointillés – à financer l’entretien de sa piscine.

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Test Blu-ray / La Mutinerie, réalisé par Buzz Kulik

LA MUTINERIE (Riot) réalisé par Buzz Kulik, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 15 juin 2021 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Jim Brown, Gene Hackman, Mike Kellin, Gerald S. O’Loughlin, Ben Carruthers, Clifford David, Bill Walker, Jerry Thompson…

Scénario : James Poe, d’après le roman de Frank Elli

Photographie : Robert B. Hauser

Musique : Krzysztof Komeda

Durée : 1h36

Date de sortie initiale: 1969

LE FILM

Dans le pénitencier d’Etat de l’Arizona, les prisonniers blancs et noirs se mêlent. En Arizona, deux détenus s’emparent des clés d’un gardien et tentent de prendre le pouvoir sur l’ensemble du pénitencier durant une gigantesque émeute qui mêle la confusion la plus total parmi les gardiens et les prisonniers. En réalité l’émeute doit servir à dissimuler une tentative d’évasion, au cours de laquelle de nombreux détenus et gardiens sont tués.

Complètement méconnu en France, La Mutinerie Riot est basé sur un roman de Frank Elli, lui-même inspiré par une histoire vraie, celle d’une émeute qui a eu lieu dans une prison de l’Arizona, ayant entraîné la mort de plusieurs détenus, de peines endurcies pour ceux qui tentaient de se faire la belle et qui ont été repris avant de pouvoir le faire. Seul un homme, Cully Briston, a pu s’évader. La Mutinerie raconte ce fait divers et a pu être tourné dans le véritable pénitencier d’état de l’Arizona, avec le concours du directeur, des gardiens et même des vrais prisonniers. Le film est réalisé par Buzz Kulik (1922-1999), connu pour avoir écumé les séries télévisées (Climax !, Rawhide, Perry Mason, Gunsmoke, La Quatrième dimension), mais aussi fait tourner quelques stars comme Steve McQueen (Le Chasseur), Yul Brynner, Robert Mitchum et Charles Bronson (Pancho Villa), Burt Reynolds (Le Fauve), sans oublier Pierce Brosnan dans une adaptation en mini-série du Tour du monde en quatre-vingts jours à la fin des années 1980. Dans La Mutinerie, il dirige Jim Brown (né en 1936), joueur professionnel de football américain – considéré comme étant l’un des meilleurs de tous les temps – évoluant au poste de fullback, qui venait de mettre un terme à sa carrière sportive. Son charisme, sa popularité hors normes et son gabarit impressionnant (1m88 pour plus de cent kilos) attirent le monde du cinéma. Avant de tenir le haut de l’affiche de La Mutinerie, on le voit dans Rio Conchos de Gordon Douglas, Les Douze Salopards de Robert Aldrich, Le Crime, c’est notre business de Gordon Flemyng (dans lequel jouait aussi Gene Hackman), Le Dernier train du Katanga de Jack Cardiff, Destination Zebra, station polaire de John Sturge et Les 100 fusils de Tom Gries. Il obtient le rôle principal de Riot, où il donne la réplique à Gene Hackman, révélé deux ans avant dans Bonnie and Clyde d’Arthur Penn. Ne vous attendez pas à voir ce dernier de tous les plans dans La Mutinerie, car la star du film est bel et bien Jim Brown, que Buzz Kulik filme sous tous les angles, presque comme un Dieu, en prenant soin de laisser le temps aux spectatrices d’admirer sa parfaite musculature, notamment lors de la scène d’exposition où son personnage est montré à moitié nu, le corps transpirant à grosses gouttes car travaillant le goudron sous une chaleur torride, suffocante. Riot est un film âpre, violent et souvent passionnant sur les conditions de détention, parfois à la limite du documentaire, mais avant tout un spectacle divertissant qui incite constamment à la réflexion.

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Test Blu-ray / Mortal Kombat, réalisé par Simon McQuoid

MORTAL KOMBAT réalisé par Simon McQuoid, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook le 21 juillet 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Lewis Tan, Jessica McNamee, Josh Lawson, Joe Taslim, Mehcad Brooks, Matilda Kimber, Laura Brent, Tadanobu Asano, Hiroyuki Sanada, Chin Han, Ludi Lin, Max Huang, Sisi Stringer, Mel Jarnson, Nathan Jones, Daniel Nelson, Ian Streetz…

Scénario : Greg Russo & Dave Callaham, d’après le jeu vidéo « Mortal Kombat » de Ed Boon et John Tobias

Photographie : Germain McMicking

Musique : Benjamin Wallfisch

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Lorsque les plus grands champions de la Terre sont appelés à combattre les ennemis de l’Autre Monde, ils doivent découvrir leurs véritables pouvoirs pour sauver notre planète de l’annihilation totale.

« Le sort de la Terre va dépendre de vous hin hin hin hin…pardon… ». Les grands fans de Christophe(r) Lambert savent de quel film est tiré cette réplique passée à la postérité. Il s’agit de Mortal Kombat version 1995, grand succès commercial qui avait rapporté pas moins de 125 millions de dollars à travers le monde et attiré près d’un million de français dans les salles. Si certains critiqueront toujours le choix de Paul W.S. Anderson (Event Horizon, le vaisseau de l’au-delà, Soldier, quatre opus de la saga Resident Evil) à la réalisation, cette adaptation cinématographique du jeu éponyme de Midway Games est devenu rapidement un vrai film culte, ainsi que sa bande originale (« MORTAL KOMBAAAAT ! »), que l’on a encore aujourd’hui beaucoup de plaisir à revoir. Cela n’est pas le cas pour Mortal Kombat : Destruction finale, sorti deux ans plus tard, mis en scène par John R. Leonetti (Annabelle, I Wish : Faites un vœu) et qui avait connu un bide retentissant et tué dans l’oeuf une trilogie. Un quart de siècle est passé, on ne s’en est pas rendu compte, et voilà que débarque une nouvelle transposition de la série de jeux vidéo, cette fois ciblée sur l’incarnation de la franchise développée par NetherRealm Studios. On repart à zéro donc avec ce film sobrement intitulé Mortal Kombat, pas plus, pas moins, reboot inattendu confié à l’australien Simon McQuoid, également producteur, qui n’avait travaillé exclusivement que dans le domaine de la publicité. Produit par l’omniprésent James Wan (Saw, Insidious, Conjuring, Fast & Furious 7, Aquaman), Mortal Kombat version 2021 ne rivalisera pas et sans doute jamais avec l’opus de 1995 dans le coeur des cinéphiles/ages nostalgiques, mais contre toute attente le film s’en sort pas trop mal avec des bastons étonnamment brutales et sanglantes, proches des légendaires « Finish Him ! » qui ont contribué à populariser le jeu original. Si le casting n’est pas aussi attachant que la première mouture, les acteurs font le job, s’avèrent aussi à l’aise dans les scènes « dramatiques » (notez bien l’usage des guillemets hein) que dans les arts martiaux, les effets visuels ne prennent pas le pas sur la chorégraphie des combats, le rythme est soutenu et l’on passe un bon moment.

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Test Blu-ray / The Beach Bum, réalisé par Harmony Korine

THE BEACH BUM réalisé par Harmony Korine, disponible en DVD et Blu-ray le 7 juillet 2021 chez Crome Films.

Acteurs : Matthew McConaughey, Snoop Dogg, Isla Fisher, Stefania LaVie Owen, Martin Lawrence, Zac Efron, Jonah Hill, Jimmy Buffett…

Scénario : Harmony Korine

Photographie : Benoît Debie

Musique : John Debney

Durée : 1h31

Année de sortie : 2019

LE FILM

Poète à l’esprit rebelle ayant connu son heure de gloire et la richesse, Moondog n’obéit à aucune règle, sinon les siennes. Alors qu’il pensait s’être constitué un petit trésor de guerre, son butin se volatilise. Mais Moondog est de la trempe des survivants et il renaîtra une nouvelle fois de ses cendres…

Tiens, revoilà Harmony Korine ! Nous n’avions plus de ses nouvelles depuis 2012 et l’électrisant Spring Breakers dans lequel Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson et Rachel Korine, interprétaient quatre amies d’enfance qui se retrouvaient en Floride sous la protection d’un rappeur et trafiquant de drogue excentrique, incarné par l’inénarrable James Franco. Depuis, le réalisateur de Gummo (1997), de Mister Lonely (2007) et de Trash Humpers (2009) aura signé quelques clips musicaux pour The Black Keys, Rihanna et Gucci Mane & Travis Scott, puis fait une apparition dans Manglehorn de David Gordon Green et 90’s – Mid90s de Jonah Hill. Après le succès colossal de Spring Breakers avec plus de trente millions de dollars amassés pour un budget de 2 « petits » millions, Harmony Korine avait de quoi se la couler douce. C’est un peu la même chose pour le personnage de Moondog dans The Beach Bum, le sixième long-métrage du cinéaste californien réalisé en l’espace de 22 ans. Nos amis québécois ont baptisé le film Débauche à Miami. C’est un peu exagéré, mais nous ne leur en voulons pas bien sûr, surtout que l’alcool, le fric, la fumette, la dope, le cul et les boobs sont pour ainsi dire le carburant des protagonistes dans The Beach Bum, en premier lieu de Moondog. Si l’on pense tout d’abord au mythique Dude de The Big Lebowski (1998) des frères Coen, Moondog peut finalement se rapprocher du metteur en scène et par ailleurs unique scénariste lui-même, qui aura mis sept ans pour se remettre à écrire, après avoir connu les honneurs de la critique internationale et l’engouement inespéré d’un public jusqu’alors de niche. Dans The Beach Bum, Matthew McConaughey, très vraisemblablement inspiré par la prestation virtuose de Jeff Bridges, s’en donne à coeur joie pour donner vie à Moondog, toujours fringué n’importe comment, une bière à la main et un pétard dans l’autre. On ne sait pas vraiment s’il s’agit de génie ou de cabotinage, sans doute les deux, mais le comédien texan semble prendre beaucoup de plaisir à créer ce personnage, et nous à le regarder parader, car celui-ci y va à fond, quitte à en faire trop comme il a pu le faire très souvent dans sa carrière. Une chose est sûre, c’est que l’acteur n’a jamais paru aussi attachant à l’écran.

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Test Blu-ray / Tremblement de terre, réalisé par Mark Robson

TREMBLEMENT DE TERRE (Earthquake) réalisé par Mark Robson, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 15 juin 2021 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Charlton Heston, Ava Gardner, George Kennedy, Lorne Greene, Geneviève Bujold, Richard Roundtree, Marjoe Gortner, Barry Sullivan, Lloyd Nolan, Victoria Principal…

Scénario : George Fox & Mario Puzo

Photographie : Philip H. Lathrop

Musique : John Williams

Durée : 2h02

Date de sortie initiale: 1974

LE FILM

Lorsque le tremblement de terre le plus ravageur de tous les temps frappe le sud de la Californie, la ville de Los Angeles est rasée et tous les habitants sont touchés…

Alors que le Nouvel Hollywood est en plein essor, en 1970 surgit sur les écrans Airport, de George Seaton, un des tout premiers succès de la vague des films catastrophe de la décennie qui vient de s’ouvrir. Devant l’engouement du public pour ces spectacles, les studios s’engouffrent dans la brèche et profitent des avancées faites dans le domaine des effets spéciaux pour renforcer le réalisme de ses histoires portées chaque fois par un casting exceptionnel. L’année 1972 est marquée par le triomphe de l’extraordinaire L’Aventure du Poséidon de Ronald Neame, qui reste encore aujourd’hui l’une des plus grandes références en la matière. Mais c’est en 1974 que les spectateurs se verront offrir pas moins de quatre longs-métrages, sortis à quelques mois, voire quelques semaines d’intervalle, qui deviendront des fleurons du genre. Terreur sur le Britannic Juggernaut de Richard Lester ouvre le bal en septembre 1974, suivi de près par 747 en péril Airport 1975 de Jack Smight au mois d’octobre. La Tour infernale The Towering Inferno de John Guillermin arrive pour les fêtes de fin d’année, Universal Pictures parvient à damer le pion à son concurrent direct en sortant Tremblement de terre Earthquake trois semaines avant. Si La Tour infernale est et restera probablement pour toujours sur la première marche du podium des films catastrophe, Tremblement de terre demeure un gigantesque divertissement qui compile tous les ingrédients du genre, autrement dit une longue exposition du décor où se déroulera l’action, suivie de la présentation successive des personnages principaux (et secondaires), leurs liens (familiaux ou professionnels), leurs boulots, leurs soucis, puis la mise en place des éléments qui conduiront à la catastrophe (incendie, éruption, tornade, déluge, apocalypse, aérienne, invasion d’aliens, virus, maritime, ferroviaire…), la grosse séquence de destruction massive (qui peut être suivie par d’autres plus rapides, avant de préparer le bouquet final, ici l’effondrement d’un barrage), pour enfin se concentrer à nouveau sur nos héros. Des protagonistes qui finissent par entrer en interaction et par s’entraider, alors que rien ne les prédisposait à se rencontrer dans une situation dite normale. Dans Tremblement de terre, Charlton Heston, déjà à l’affiche d’Alerte à la bombe Skyjacked de John Guillermin et de 747 en péril, se voit à nouveau embarqué dans une nouvelle aventure du même acabit et retrouve à cette occasion l’indispensable George Kennedy, omniprésent quand quelque chose ne tourne pas rond, puisque le comédien était lui aussi présent au générique d’Airport et Airport 1975. Ava Gardner, Lorne Greene, Geneviève Bujold, Richard Roundtree, Marjoe Gortner, Barry Sullivan, Lloyd Nolan et la sublime Victoria Principal complètent la distribution de Tremblement de terre, pierre angulaire de tout un pan du cinéma américain, qui n’aura de cesse d’inspirer moult réalisateurs, à l’instar de l’allemand Roland Emmerich, qui y puisera toute la matière pour Independence Day, Godzilla, Le Jour d’après et 2012. Toujours est-il que si vous décidez de vous faire une petite rétrospective dédiée à cette thématique, Earthquake est clairement un indispensable.

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