Test Blu-ray / Terreur dans le Shanghaï Express, réalisé par Eugenio Martin – Édition Le Chat qui fume

TERREUR DANS LE SHANGHAÏ EXPRESS (Horror Train) réalisé par Eugenio Martin, disponible en Blu-ray depuis décembre 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Christopher Lee, Peter Cushing, Georges Rigaud, Telly Savalas, Alberto de Mendoza, Silvia Tortosa, Helga Liné…

Scénario : Arnaud d’Usseau & Julian Zimet

Photographie : Alejandro Ulloa

Musique : John Cacavas

Durée : 1h28 (version intégrale)

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

En 1906, en Chine, le professeur Alexander Saxton découvre un ancien fossile gelé dans la province isolée de Szechuan. Il apporte les restes de l’être, qu’il croit être le chaînon manquant, dans une boîte à Shanghaï à bord d’un train Trans-Siberien, où il rencontre une vieille connaissance le Dr Wells. Au cours de ce voyage, la créature glacée commence à fondre, et réussit à se libérer. Elle décide ensuite de tuer les passagers pour voler leur mémoire…

Le début des années 1970 a été faste pour Peter Cushing et Christopher Lee ! En 1972-73, le premier tournera près d’une douzaine de longs-métrages (dont Frissons d’outre-tombe From Beyond the Grave et And Now the Screaming Starts! de Roy Ward Baker), même chose pour le second, qui campera entre autres Rochefort dans Les Trois Mousquetaires de Richard Lester, ainsi que Lord Summerisle dans le légendaire The Wicker Man de Robin Hardy. Coup sur coup, les deux complices se retrouvent devant la même caméra dans Dracula 73 – Dracula A.D. 1972 et Dracula vit toujours à Londres The Satanic Rites of Dracula d’Alan Gibson, La Chair du diable The Creeping Flesh de Freddie Francis, Nothing but the Night de Peter Sasdy et Terreur dans le Shanghaï Express Horror Express, ou bien encore Pánico en el Transiberiano d’Eugenio Martín sous le pseudo ici de Gene Martin. Le pitch ? C’est « tout simple », en voyageant à bord du Transsibérien Express, un anthropologue et son rival doivent contenir la menace posée par la cargaison: un singe préhistorique qui est l’hôte d’une forme de vie qui absorbe l’esprit des passagers et de l’équipage. Un huis clos sur les rails, où le train devient un petit théâtre de l’horreur, où tous les passagers sont mis en danger. Terreur dans le Shanghaï Express s’accompagne souvent de critiques mitigées. Pourtant, ce petit opus du genre s’avère bougrement sympathique et contient son lot de séquences très efficaces, dont une trépanation et autres effets gore particulièrement réjouissants, tandis que le casting, notamment nos deux têtes d’affiche auxquelles se greffent Telly Savalas (qui apparaît au bout d’une heure), parfait en cosaque désagréable, assurent évidemment le show, sans se forcer, mais avec leur immense talent et une élégance de tous les instants.

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Test Blu-ray / Hamlet, réalisé par Laurence Olivier

HAMLET réalisé par Laurence Olivier, disponible en Édition Blu-ray + DVD + DVD bonus + livre – Boîtier Mediabook le 18 octobre 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Laurence Olivier, John Laurie, Esmond Knight, Anthony Quayle, Niall MacGinnis, Peter Cushing, Harcourt Williams, Patrick Troughton, Tony Tarver, Stanley Holloway, Basil Sydney, Eileen Herlie, Norman Wooland, Felix Aylmer, Terence Morgan, Jean Simmons…

Scénario : Laurence Olivier, d’après l’oeuvre de William Shakespeare

Photographie : Desmond Dickinson

Musique : William Walton

Durée : 2h30

Année de sortie : 1948

LE FILM

Le roi du Danemark est mort. Son spectre apparaît à son fils, le prince Hamlet, et lui révèle avoir été assassiné par Claudius, son propre frère, qui s’est ainsi emparé de sa couronne et de sa femme. Hamlet décide de simuler la folie afin de confondre le couple et de préparer sa vengeance.

Hamlet de Laurence Olivier, c’est tout d’abord un record de récompenses. Quatre Oscar en 1948 (meilleurs acteur, direction artistique, création des costumes et le premier film non-américain à remporter celui du meilleur film), Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine, Lion d’or à la Mostra de Venise, BAFTA du meilleur film, Golden Globe du meilleur acteur et celui du Meilleur film étranger. Puis, Hamlet est la seconde adaptation de William Shakespeare réalisée pour le cinéma par Laurence Olivier, quatre ans après Henry VThe Chronicle history of King Henry the Fift with his battell at Agincourt in France (qui avait déjà valu un Oscar d’honneur au cinéaste), et sept ans avant le dernier volet de son triptyque, Richard III. « Voici la tragédie d’un homme qui ne pouvait se décider à agir », ainsi débute ce film-fleuve de 150 minutes, mené sans aucun temps mort, ou presque, car on ne saurait mettre en scène Hamlet sans casser un peu les œufs. Bon, ça c’était pour la blague totalement gratuite, car le monument de Laurence Olivier demeure sans doute la plus grande transposition, la plus intense, la référence, et ce même si l’on est aussi en droit d’aimer celle de Franco Zeffirelli avec Mel Gibson (1990) ou celle plus massive et étendue de et avec Kenneth Branagh (1996). L’histoire d’Hamlet a été maintes et maintes fois reprises, chez Walt Disney Pictures pour Le Roi Lion (1994) ou dernièrement par Robert Eggers dans son formidable The Northman pour ne citer que ceux-là. Mais si vous ne deviez voir qu’une seule mouture cinématographique de l’oeuvre de William Shakespeare, nous ne saurons que trop vous conseiller celle de Laurence Olivier, qui captive et subjugue encore 75 ans après sa sortie.

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Test 4K UHD / Les Daleks envahissent la Terre, réalisé par Gordon Flemyng

LES DALEKS ENVAHISSENT LA TERRE (Dalek’s Ivasion Earth: 2150 A.D.) réalisé par Gordon Flemyng, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook le 20 juillet 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Peter Cushing, Bernard Cribbins, Ray Brooks, Jill Curzon, Roberta Tovey, Andrew Keir, Roger Avon, Geoffrey Cheshire…

Scénario : Milton Subotsky & David Whitaker, d’après une histoire de Terry Nation

Photographie : John Wilcox

Musique : Bill McGuffie & Barry Gray

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

À Londres de nos jours. Alors qu’il cherche à donner l’alerte à la suite du cambriolage d’une bijouterie, le policier Tom Campbell pensant se diriger vers une cabine police secours se retrouve en fait dans la machine à voyager dans le temps du Docteur Noors. Ce savant loufoque est accompagné de sa nièce et de sa fille. Tous se retrouvent dans la capitale britannique en l’an 2150.

Adulée au Royaume-Unis, mais plus discrète en France, Docteur Who est la plus longue série de science-fiction de tous les temps. Comptant près de 900 épisodes (!) depuis sa création en 1963, elle a eu le droit également à deux films tournés en 1964 et 1965. Remake de certains épisodes, ces deux longs-métrages, Dr Who et les Daleks et Les Daleks envahissent la Terre, ne sont pas considérés, par les fans, comme ayant une quelconque continuité avec la série originelle. Dans ces œuvres, le fameux Peter Cushing interprète le personnage principal, le comédien de la série de l’époque, William Hartnell, étant accaparé par celle-ci et se trouvant dans l’incapacité de tourner autre chose. Il voyage avec ses deux petites-filles dans une machine à voyager, le TARDIS, sorte de gigantesque cabine téléphonique bien identifiable.

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Test 4K UHD / Dr Who et les Daleks, réalisé par Gordon Flemyng

DR WHO ET LES DALEKS (Dr. Who and the Daleks) réalisé par Gordon Flemyng, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook le 29 juin 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Peter Cushing, Roy Castle, Jennie Linden, Roberta Tovey, Barrie Ingham, Geoffrey Toone, Michael Coles, John Bown…

Scénario : Sydney Newman, Milton Subotsky & David Whitaker, d’après une histoire de Terry Nation

Photographie : John Wilcox

Musique : Malcolm Lockyer

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Le Docteur montre à ses petites filles, Susan et Barbara, sa toute dernière invention: le TARDIS, un vaisseau capable de voyager dans le Temps et dans l’Espace. Malencontreusement, Ian, le petit-ami de Barbara, active la machine… Le Docteur et ses compagnons se retrouvent alors sur la planète Skaro, en ruines suite à la guerre nucléaire opposant les Daleks au peuple des Thals.

C’est en territoire neutre que l’auteur de ces mots a découvert Dr Who et les DaleksDr. Who and the Daleks, n’ayant jamais vu un seul épisode de la mythique série britannique de science-fiction Doctor Who, diffusée depuis novembre 1963 sur BBC One et à ce jour la plus longue série SF de tous les temps. Quand le film de Gordon Flemyng sort sur les écrans deux ans plus tard, c’est un triomphe, un phénomène national, alors que les fans purs et durs de la version petit écran n’auront de cesse d’appeler au boycott, en raison des grandes libertés prises avec l’oeuvre originale, notamment sa représentation du personnage principal. Si l’on retrouve les ingrédients, à l’instar du TARDIS (Time And Relative Dimension In Space ou Temps et Dimensions Relatifs dans l’Espace), ce fameux “véhicule” qui prend la forme d’une cabine téléphonique de la police anglaise à bord duquel le Docteur voyage à travers l’espace et le temps, les “stars” qui partagent le haut de l’affiche s’avèrent les célèbres Daleks. Ces extraterrestres ou mutants on ne sait pas trop, se déplacent dans leurs armures colorées et lumineuses, s’expriment avec une voix robotisée et possèdent quelques armes comme ce lance-fumée qui pulvérise celui ou celle qui leur chercheraient des noises. On imagine mal le succès rencontré par les Daleks, dont la première apparition remonte déjà au sixième épisode de la première saison, intitulé The Dead Planet. Par ailleurs, Dr Who et les Daleks reprend peu ou prou le même scénario, nos héros se retrouvant par inadvertance sur la planète Skaro, en apparence morte, sur laquelle survivent deux races. La première est celle des Thals, d’apparence humaine et pacifique qui survit tant bien que mal dans la forêt. L’autre est celle des Daleks, ayant perdu toute humanité et réduits à une forme tentaculaire. Les Daleks vivent tous dans des armures coniques d’où ils tirent leurs pouvoirs et ne peuvent vivre que dans les villes où l’électricité statique les fait se déplacer. Les deux gros points forts de cette relecture cinématographique sont la couleur, la série étant évidemment en N&B, et la présence au casting du légendaire Peter Cushing dans le rôle-titre. Entre Le Train des épouvantes Dr Terror’s House of Horrors de Freddie Francis et L’Île de la terreur Island of Terror de Terence Fisher, le comédien s’octroyait une petite récréation bienvenue et livre une formidable prestation, tout en recréant et en s’appropriant le personnage interprété à la télévision par William Hartnell. C’est merveilleusement kitsch, ultra-divertissant, drôle, tendre, bourré d’imagination, immanquable donc.

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Test Blu-ray / Shock Waves, Le Commando des morts-vivants, réalisé par Ken Wiederhorn

LE COMMANDO DES MORTS-VIVANTS (Shock Waves) réalisé par Ken Wiederhorn, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 12 avril 2022 chez Elephant Films.

Acteurs : Peter Cushing, John Carradine, Brooke Adams, Fred Buch, Jack Davidson, Luke Halpin, D.J. Sidney, Don Stout…

Scénario : John Kent Harrison & Ken Wiederhorn

Photographie : Reuben Trane

Musique : Richard Einhorn

Durée : 1h25

Date de sortie initiale: 1977

LE FILM

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la haute autorité nazie a autorisé des expérimentations menant à créer un commando de morts-vivants. Indestructibles, soumis aux ordres et dénués de sentiments, ils étaient les soldats parfaits. Cette unité a mystérieusement disparu. Trente ans plus tard, sur une île au large de la Floride, des naufragés vont découvrir où se terrent les nazis morts-vivants…

Rétrospectivement, il existe un lien entre Revenge of the Zombies (1943) de Steve Sekely (la suite de King of the Zombies de Jean Yarbrough sorti deux ans avant) et Shock Waves (1977), aka Le Commando des morts-vivants dans nos contrées, réalisé par Ken Wiederhorn. Dans les deux cas, il s’agit de soldats du Troisième Reich devenus des zombies des suites des expériences survenues durant la Deuxième Guerre mondiale, mais il y a aussi la présence du même comédien, l’illustre John Carradine, le père de David, Robert et Keith, un des acteurs fétiches de John Ford, vu chez Fritz Lang, Henry Hathaway, Henry King, Edward Dmytryk, Nicholas Ray, Cecil B. DeMille…un des C.V. les plus impressionnants à Hollywood. Alors qu’il jouait le savant-fou à l’origine des nazis zombies dans Revenge of the Zombies, il n’est qu’un simple capitaine dans Shock Waves, mais le point commun est aussi évident qu’amusant. D’ailleurs, le film de Ken Wiederhorn est une sacrée comédie involontaire, une série Z, à mi-chemin entre le nanar et le navet, un narvet comme nous avons coutume de dire sur Homepopcorn. Car si en effet on se marre beaucoup devant cet opus complètement fauché et mis en scène à la one again, le film pâtit d’un rythme neurasthénique, là où l’on s’attendait à rire du début à la fin, comme devant Le Lac des morts vivants de Jean Rollin et Julian de Lasernarts, qui sortira quatre ans plus tard et qui s’inspirera visiblement énormément du Commando des morts-vivants. Mais pas de Promizoulin !, il faudra se contenter du charme de Brooke Adams, qui n’était apparue principalement que dans divers téléfilms et séries télévisées, et qui trouve son premier « vrai » rôle au cinéma, même si on se souviendra d’elle essentiellement en bikini. Nous ne savons pas si Terrence Malick et Philip Kaufman l’auront repérée ici pour lui offrir ensuite le haut de l’affiche des Moissons du cielDays of Heaven et de L’Invasion des profanateursInvasion of the Body Snatchers qui suivront immédiatement après, toujours est-il qu’elle s’en sort plutôt bien dans Shock Waves. En dépit des bâillements qu’il provoque à maintes reprises, Le Commando des morts-vivants propose tout de même de bonnes idées, notamment tout ce qui concerne et touche les zombies en question, leur représentation aquatique (ceci dit, il faut attendre près d’une demi-heure pour apercevoir des boots…), dont certaines images restent, quoi qu’on en dise, longtemps en tête. Preuve que Shock Waves mérite bien qu’on lui accorde un coup de projecteur, surtout que Peter Cushing y fait aussi une petite participation. Alors, convaincus ?

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Test DVD / Terreur dans le Shanghaï Express, réalisé par Eugenio Martin

TERREUR DANS LE SHANGHAÏ EXPRESS (Horror Train) réalisé par Eugenio Martin, disponible en DVD depuis le 7 février 2017 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Christopher Lee, Peter Cushing, Georges Rigaud, Telly Savalas, Alberto de Mendoza, Silvia Tortosa, Helga Liné…

Scénario : Arnaud d’Usseau & Julian Zimet

Photographie : Alejandro Ulloa

Musique : John Cacavas

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

En 1906, en Chine, le professeur Alexander Saxton découvre un ancien fossile gelé dans la province isolée de Szechuan. Il apporte les restes de l’être, qu’il croit être le chaînon manquant, dans une boîte à Shanghaï à bord d’un train Trans-Siberien, où il rencontre une vieille connaissance le Dr Wells. Au cours de ce voyage, la créature glacée commence à fondre, et réussit à se libérer. Elle décide ensuite de tuer les passagers pour voler leur mémoire…

Le début des années 1970 a été faste pour Peter Cushing et Christopher Lee ! En 1972-73, le premier tournera près d’une douzaine de longs-métrages (dont Frissons d’outre-tombe From Beyond the Grave et And Now the Screaming Starts! de Roy Ward Baker), même chose pour le second, qui campera entre autres Rochefort dans Les Trois Mousquetaires de Richard Lester, ainsi que Lord Summerisle dans le légendaire The Wicker Man de Robin Hardy. Coup sur coup, les deux complices se retrouvent devant la même caméra dans Dracula 73 – Dracula A.D. 1972 et Dracula vit toujours à Londres The Satanic Rites of Dracula d’Alan Gibson, La Chair du diable The Creeping Flesh de Freddie Francis, Nothing but the Night de Peter Sasdy et Terreur dans le Shanghaï Express Horror Express, ou bien encore Pánico en el Transiberiano d’Eugenio Martín sous le pseudo ici de Gene Martin. Le pitch ? C’est « tout simple », en voyageant à bord du Transsibérien Express, un anthropologue et son rival doivent contenir la menace posée par la cargaison: un singe préhistorique qui est l’hôte d’une forme de vie qui absorbe l’esprit des passagers et de l’équipage. Un huis clos sur les rails, où le train devient un petit théâtre de l’horreur, où tous les passagers sont mis en danger. Terreur dans le Shanghaï Express s’accompagne souvent de critiques mitigées. Pourtant, ce petit opus du genre s’avère bougrement sympathique et contient son lot de séquences très efficaces, dont une trépanation et autres effets gore particulièrement réjouissants, tandis que le casting, notamment nos deux têtes d’affiche auxquelles se greffent Telly Savalas (qui apparaît au bout d’une heure), parfait en cosaque désagréable, assurent évidemment le show, sans se forcer, mais avec leur immense talent et une élégance de tous les instants.

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Test Blu-ray / Madhouse, réalisé par Jim Clark

MADHOUSE réalisé par Jim Clark, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 21 juillet 2021 chez ESC Editions.

Acteurs : Vincent Price, Peter Cushing, Robert Quarry, Adrienne Corri, Natasha Pyne, Michael Parkinson, Linda Hayden, Barry Dennen…

Scénario : Ken Levison & Greg Morrison, d’après le roman Devilday, d’Angus Hall

Photographie : Ray Parslow

Musique : Douglas Gamley

Durée : 1h32

Année de sortie : 1974

LE FILM

Le célèbre acteur de film d’horreur, Paul Toombes, connu notamment pour son interprétation du Dr Death, est frappé par une dépression nerveuse alors qu’il se rend en Angleterre pour le tournage d’une nouvelle série. C’est alors que les différents acteurs et membres de l’équipe technique de cette série commencent à mourir, d’une façon très analogue à celles dont mouraient les personnages des films du Dr Death…

Nous sommes en 1974 et le comédien Vincent Price (1911-1993) a déjà près de quarante ans de carrière derrière lui. Depuis le début de la décennie, il n’a cessé de tourner et l’on peut citer Lâchez les monstres Scream and Scream Again de Gordon Hessler, L’Abominable Dr. Phibes The Abominable Dr. Phibes de Robert Fuest et sa suite Le Retour de l’abominable Docteur Phibes Dr. Phibes Rises Again, sans oublier Théâtre de sang Theatre of Blood de Douglas Hickox. Parallèlement, Vincent Price apparaît également sur le petit écran, à l’instar de l’épisode de la série Columbo, Adorable mais dangereuse Lovely but Lethal, mis en scène par Jeannot Szwarc. Tournant principalement pour le compte de la Amicus Productions, l’acteur s’engage sur Madhouse, nouveau et énième film d’épouvante, d’après le roman Devilday d’Angus Hall, dont il trouve le scénario de Greg Morrison pourtant épouvantable et dont il demande la réécriture complète à son ami Ken Levison. Aux manettes de Madhouse, on retrouve Jim Clark (1931-2016), avant tout monteur de renom (Les Innocents de Jack Clayton, Charade de Stanley Donen, Marathon man de John Schlesinger, La Déchirure et Mission de Roland Joffé), dont il s’agit ici du dernier film en tant que réalisateur et qui remplaçait alors Robert Fuest. Le vent tourne au milieu des années 1970 et le cinéma d’horreur dit « traditionnel » donne à la fois quelques signes de fatigue, mais aussi de mutation. Bien avant Freddy sort de la nuit Wes Craven’s New Nightmare et Scream, qui sortiront respectivement en 1994 et 1996, Madhouse proposait une réflexion quasi-méta sur le genre, où un tueur semblant être sorti d’un film d’épouvante, assassine la compagne de celui qui l’interprétait à l’écran. Est-ce l’acteur lui-même qui revêt le costume de son personnage et s’empare d’une arme blanche pour assouvir ses instincts les plus primaires ? Ou est-ce un de ses fans, qui ne sait plus faire la distinction entre la réalité et la fiction ? Madhouse n’est certes pas exempt de défauts, notamment un rythme en dents de scie et un final assez grotesque, mais n’en reste pas moins un divertissement de qualité dans lequel on est heureux de retrouver Vincent Price, donner la réplique au non moins éminent Peter Cushing.

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Test Blu-ray / La Maison qui tue, réalisé par Peter Duffell

LA MAISON QUI TUE (The House That Dripped Blood) réalisé par Peter Duffell, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 4 décembre 2018 chez ESC Editions

Acteurs : Christopher Lee, Peter Cushing, Jon Pertwee, Joanna Lumley, Ingrid Pitt, Denholm Elliott, John Bennett, Tom Adams, Joss Ackland, Nyree Dawn Porter…

Scénario : Robert Bloch

Photographie : Ray Parslow

Musique : Michael Dress

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Un inspecteur de Scotland Yard enquête sur quatre cas de meurtres mystérieux qui se sont passés dans une maison inoccupée. Ce qui donne prétexte à un film à sketchs.

Nous en avons déjà parlé, mais petit rappel sur la Amicus, cette société de production cinématographique britannique née dans les années 1960, spécialisée dans les films d’horreur. Fondée par les américains Milton Subotsky et Max J.Rosenberg, la Amicus a voulu concurrencer la célèbre Hammer sur son propre territoire et dans le reste du monde. Dans cette optique, les pontes décident d’offrir quelque chose de différent aux spectateurs, notamment des histoires d’épouvante contemporaines. Pour La Maison qui tue The House That Dripped Blood (1971), pas de Freddie Francis à la barre cette fois ! Le réalisateur du Train des épouvantesDr. Terror’s House of Horrors, Histoire d’outre-tombeTales from the Crypt, Le Crâne maléfiqueThe Skull, Le Jardin des tortures Torture Garden et bien d’autres réjouissances laisse cette fois la place à un confrère inconnu venu de la télévision, Peter Duffell (1922-2017), qui a officié sur les séries L’Homme à la valise et Strange Report. La Maison qui tue est un film à sketches qui se compose de quatre segments reliés par un fil rouge, tous réalisés par le même metteur en scène. Aujourd’hui, cette House That Dripped Blood vaut surtout pour ses interprètes et son atmosphère toujours plaisante.

Un acteur a mystérieusement disparu sans laisser de trace. L’inspecteur Holloway, mandaté par Scotland Yard, se rend immédiatement sur place pour enquêter. Il rencontre des membres de la police locale, ainsi que l’agent immobilier mister Stoker (évidemment un clin d’oeil à Bram Stoker, auteur de Dracula) et entend de curieuses histoires sur les précédents occupants de la demeure : la première concerne un écrivain confronté à un étrangleur sorti de ses récits. La deuxième histoire met en scène deux hommes en visite dans un musée de cire qui sont obsédés par la statue d’une femme qui leur rappelle une ancienne maîtresse commune. La troisième parle d’un père veuf et de sa fillette mélancolique qui semble s’intéresser de très près à la sorcellerie. La quatrième revient sur le sort de l’acteur disparu (Jon Pertwee, le troisième Doctor Who de l’histoire), qui, vêtu d’une cape à l’occasion du tournage d’un film d’épouvante, a l’impression de se transformer réellement en vampire.

Quatre sketches forcément inégaux comme bien souvent dans ce genre de production, mais qui n’en restent pas moins élégants, souvent jubilatoires, bien rythmés, concis, même si prévisibles. S’ils apparaissent tous les deux au même générique de plus d’une vingtaine de films, les immenses Christopher Lee et Peter Cushing ne se donnent pas la réplique dans La Maison qui tue, chacun étant la vedette d’un segment disparate. Notre préférence se porte sur celui avec Christopher Lee, en prise avec un enfant démoniaque ! Si Peter Cushing est comme d’habitude excellent, son sketch vaut surtout pour ses éclairages baroques qui rappellent cette fois les gialli de Mario Bava et les chefs d’oeuvre de la Hammer quand son personnage se perd dans le musée de cire. Denholm Elliott, très classe, perd pied quand l’un de ses personnages créés sur le papier, semble lui apparaître et s’en prendre à son entourage, ainsi qu’à sa femme (Joanna Dunham). La dernière partie, qui s’inscrit plus dans le genre fantastique, permet d’admirer le charme et les courbes de la mythique Ingrid Pitt. L’épilogue est certes attendu, mais plutôt efficace.

Au-delà de son prestigieux générique, la qualité d’écriture de The House That Dripped Blood est indéniable. On doit ces récits au grand Robert Bloch (1917-1994), l’auteur du roman Psychose, mais aussi d’une quantité phénoménale de nouvelles. A l’adolescence, l’écrivain avait entretenu une correspondance avec Howard Phillips Lovecraft, qui l’encourageait à mettre son imagination débordante au profit de la littérature. L’ombre de Lovecraft plane sur La Maison qui tue, comme d’ailleurs moult écrits de Robert Bloch. Son style, son épure et sa radicalité avaient déjà fait le bonheur des spectateurs pour la série Alfred Hitchcock présente dans les années 1960. Puis, Robert Bloch entamait une collaboration fructueuse avec la Amicus. En plus des comédiens iconiques, le scénariste est comme qui dirait l’autre star de La Maison qui tue.

Même si la mise en scène n’a rien d’exceptionnel et n’a pas l’efficacité des travaux de Freddie Francis (pas de gouttes de sang ici, tout est suggéré), The House That Dripped Blood conserve encore un charme britannique inaltérable, l’humour noir fonctionne bien aussi bien que l’ironie mordante, les retournements de situations et les twists, tandis qu’on se délecte de passer d’un récit à l’autre.

LE BLU-RAY

La Maison qui tue intègre tout naturellement la collection « British Terrors » d’ESC Editions, qui comprend déjà les titres Le Caveau de la terreur, Le Train des épouvantes, Asylum, Les Contes aux limites de la folie et Histoires d’outre-tombe. Cette édition Mediabook se compose du DVD et du Blu-ray du film, ainsi que d’un livret de 16 pages rédigé par Marc Toullec. Le menu principal est animé et musical.

L’intervention de Laurent Aknin se déroule en deux temps. Dans le premier module, l’historien et critique de cinéma raconte l’histoire de la Amicus (5’). Sa création, les producteurs, les titres les plus célèbres de la firme, ses intentions et ses influences sur les réalisateurs des années 1980-90 sont donc abordés de façon concise et passionnante.

Le deuxième segment se focalise sur La Maison qui tue (17’). De la même manière que pour son exposé précédent, Laurent Aknin est toujours aussi attachant, enjoué et informatif sur la genèse du film de Peter Duffell, sur le casting et le scénariste Robert Bloch.

L’Image et le son

Hormis un générique aux légers fourmillements, le transfert est irréprochable, le master immaculé, stable et dépourvu de déchets résiduels. Les noirs sont concis, la colorimétrie est volontairement froide et fanée. La gestion des contrastes est également très solide. Ce master HD est également présenté dans son format d’origine 1.85. Le Blu-ray est au format 1080p.

Le film de Peter Duffell bénéficie d’un doublage français. Au jeu des comparaisons avec la version originale, la piste française au doublage réussi s’accompagne de quelques chuintements et les dialogues sont souvent mis trop en avant. La version anglaise DTS-HD Master Audio 2.0 est plus dynamique, propre et intelligible, homogène dans son rendu, notamment au niveau des effets sonores. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © ESC Distribution /  Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr