Test Blu-ray / L’Homme de guerre, réalisé par Perry Lang

L’HOMME DE GUERRE (Men of War) réalisé par Perry Lang, disponible en DVD et Blu-ray le 12 septembre 2017 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs :  Dolph Lundgren, Charlotte Lewis, B.D. Wong, Anthony John Denison, Tiny « Zeus » Lister, Tim Guinee…

Scénario :  John Sayles, Ethan Reiff, Cyrus Voris d’après une histoire originale de Stan Rogow

Photographie : Rohn Schmidt

Musique : Gerald Gouriet

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1994

LE FILM

Ne supportant plus son retour à la vie civile, Nick Gunar, un ancien mercenaire, accepte à contre-cœur un contrat très spécial : convaincre, par la force si nécessaire, les habitants d’une île paradisiaque de céder leurs terres et ses richesses à une multinationale. Nick réunit autour de lui d’anciens compagnons de combat entraînés et investit l’île. Mais au contact des indigènes de ce paradis perdu, le suédois entrevoit une nouvelle vie et renonce à sa mission. Son équipe de mercenaires ne l’entend pas ainsi et une guerre impitoyable éclate…

Ceux qui voudraient en savoir plus sur les débuts de Dolph Lundgren peuvent se tourner vers notre critique/chronique d’un de ses derniers films, l’excellente série B Don’t Kill It de Mike Mendez. L’ami Dolph est à la fête puisque l’éditeur Metropolitan Vidéo vient d’éditer un Blu-ray qui réunit deux des films les plus célèbres du comédien, L’Homme de guerre de Perry Lang et État d’urgence de Frédéric Forestier. Nous verrons le second très prochainement, pour nous concentrer uniquement sur le premier, Men of War, réalisé par Perry Lang en 1994, considéré à juste titre comme l’un des meilleurs opus de l’acteur suédois. Très bien mis en scène, écrit et photographié, L’Homme de guerre reste un très bon divertissement, généreux en scènes d’action et fusillades, en particulier durant son dernier tiers explosif et très brutal.

Nick Gunar, encore appelé « le Suédois », ancien militaire des Forces Spéciales, a loué son impressionnante force physique et son goût du meurtre sur tous les champs de carnage du monde. Il voit avec frayeur s’approcher l’heure de la retraite et, plutôt que de passer un autre Noël solitaire dans son appartement de Chicago, dans l’insupportable douceur hivernale, il décide de prêter main-forte à la Nitro Mine Corporation, qui a maille à partir avec une poignée d’indigènes récalcitrants, sur une île paradisiaque de la mer de Chine. Après avoir accepté de travailler comme mercenaire pour deux industriels, Gunar part en compagnie de six confrères et débarque sur les lieux où la bande commence à massacrer en gros. Il découvre rapidement qu’il a affaire à forte partie. La population n’est pas prête à céder ses droits. Parallèlement à sa carrière d’acteur (1941, L’Echelle de Jacob), Perry Lang passe à la mise en scène au début des années 1990 avec Little Vegas, puis signe son deuxième long métrage L’Homme de guerre quatre ans plus tard. Bien qu’il ait principalement fait sa carrière à la télévision à travers une multitude de séries (Dawson, Alias, Urgences), le réalisateur soigne vraiment son cadre et Men of War étonne par la beauté de ses plans, ce qui lui donne un cachet supplémentaire.

Le scénario de John Sayles (Piranhas, Hurlements), également script-doctor réputé, coécrit avec Ethan Reiff et Cyrus Voris (Robin des Bois de Ridley Scott), s’avère une réflexion sur les moyens utilisés par des hommes d’affaires peu scrupuleux, bien décidés à arriver à leurs fins, quitte à décimer une population entière afin de s’emparer de leurs ressources. Si le film s’ouvre une musique bien patriotique, le récit prend le temps d’installer les personnages et les enjeux, avec quelques touches d’humour et des répliques soignées (« pour cette mission ce qu’il nous faut c’est le doigté d’un poète ! »), un badguy bien cinglé (Trevor Goddard), tandis que Gunar (très bon Dolph Lundgren) constitue son équipe à l’instar des 12 Salopards, concept souvent repris dans le cinéma d’action, comme dernièrement dans le troisième opus de la franchise Expendables de Patrick Hughes.

L’histoire se resserre progressivement autour de deux bandes rivales, qui se disputent finalement la richesse ultime qui se révèle être de la fiente d’oiseaux. C’est là toute l’ironie de L’Homme de guerre, montrer des hommes qui explosent tout autour d’eux et qui déciment des autochtones qui refusent de se soumettre, afin d’acquérir…du guano. L’Homme de guerre est donc une agréable surprise, franchement divertissante avec ce festival de tronches patibulaires armées jusqu’aux dents (et le charme de Charlotte Lewis en bonus) et qui n’oublie pas de faire passer un message loin d’être idiot, sans omettre l’émotion.

LE BLU-RAY

Après une édition en DVD en 2002, L’Homme de guerre fait tout naturellement sa réapparition dans les bacs chez le même éditeur et cette fois en Haute-Définition ! Metropolitan Vidéo n’a pas fait les choses à moitié pour les amateurs de Dolph Lundgren puisque L’homme de guerre est accompagné d’État d’urgence pour une séance double-programme ! A la manière de ses récentes sorties consacrées à Jean-Claude Van Damme et Albert Pyun, deux films avec Dolph Lundgren se trouvent donc réunis sur la même galette. Le test d’ État d’urgence suivra très prochainement. En attendant, une fois le disque inséré, un menu fixe et muet nous propose de sélectionner directement le film, la langue et le supplément désiré. Notons que L’Homme de guerre est annoncé dans sa version uncut.

En ce qui concerne L’Homme de guerre, seule une présentation du film par Jérémie Damoiseau est proposée (4’). Ce spécialiste de Dolph Lundgren et auteur du livre Punisher : l’histoire secrète (Broché), explique pourquoi selon-lui L’Homme de guerre est un des meilleurs films du comédien suédois. Jérémie Damoiseau donne quelques indications sur les scénaristes, en particulier John Sayles (script-doctor chez Ron Howard, Steven Spielberg), l’histoire du film, le tout ponctué par quelques anecdotes de production et illustré de photos.

L’Image et le son

Si l’apport HD demeure parfois limité, force est de constater que le master affiche une stabilité fort plaisante. Bien que divers points, griffes et tâches subsistent (même un petit raccord de montage à la 39e minute, scène la plus abimée), la restauration est évidente, la colorimétrie retrouve une vraie vivacité, les contrastes et les détails sont bien renforcés, le grain cinéma est respecté, même si la gestion vacille sur les séquences sombres à l’instar de la séquence dans le night-club (à 15’). Certains arrière-plans fourmillent quelque peu, mais la définition contentera les grands fans de L’Homme de guerre. Un vrai plaisir de le posséder en HD, d’autant plus que le cadre large y est resplendissant ! Ce Blu-ray est au format 1080p.

En ce qui concerne le son, nous avons évidemment le choix entre la version originale et la version française en DTS-HD Master Audio 2.0 ! Le doublage français que nous connaissons tous (le grand Daniel Beretta prête son timbre grave à Dolph Lundgren) est évidemment respecté (mention aux accents asiatiques) et cette piste s’avère aussi claire et dynamique que la version originale. Les ambiances, la musique, les déflagrations et les dialogues sont aussi riches, même si la piste anglaise l’emporte probablement au niveau des effets. Les sous-titres ne sont pas imposés sur cette piste et le changement de langue n’est pas verrouillé.

Crédits images : © Dimension Films / Metropolitan Video / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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