Test Blu-ray / Mortal Kombat, réalisé par Simon McQuoid

MORTAL KOMBAT réalisé par Simon McQuoid, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook le 21 juillet 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Lewis Tan, Jessica McNamee, Josh Lawson, Joe Taslim, Mehcad Brooks, Matilda Kimber, Laura Brent, Tadanobu Asano, Hiroyuki Sanada, Chin Han, Ludi Lin, Max Huang, Sisi Stringer, Mel Jarnson, Nathan Jones, Daniel Nelson, Ian Streetz…

Scénario : Greg Russo & Dave Callaham, d’après le jeu vidéo « Mortal Kombat » de Ed Boon et John Tobias

Photographie : Germain McMicking

Musique : Benjamin Wallfisch

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Lorsque les plus grands champions de la Terre sont appelés à combattre les ennemis de l’Autre Monde, ils doivent découvrir leurs véritables pouvoirs pour sauver notre planète de l’annihilation totale.

« Le sort de la Terre va dépendre de vous hin hin hin hin…pardon… ». Les grands fans de Christophe(r) Lambert savent de quel film est tiré cette réplique passée à la postérité. Il s’agit de Mortal Kombat version 1995, grand succès commercial qui avait rapporté pas moins de 125 millions de dollars à travers le monde et attiré près d’un million de français dans les salles. Si certains critiqueront toujours le choix de Paul W.S. Anderson (Event Horizon, le vaisseau de l’au-delà, Soldier, quatre opus de la saga Resident Evil) à la réalisation, cette adaptation cinématographique du jeu éponyme de Midway Games est devenu rapidement un vrai film culte, ainsi que sa bande originale (« MORTAL KOMBAAAAT ! »), que l’on a encore aujourd’hui beaucoup de plaisir à revoir. Cela n’est pas le cas pour Mortal Kombat : Destruction finale, sorti deux ans plus tard, mis en scène par John R. Leonetti (Annabelle, I Wish : Faites un vœu) et qui avait connu un bide retentissant et tué dans l’oeuf une trilogie. Un quart de siècle est passé, on ne s’en est pas rendu compte, et voilà que débarque une nouvelle transposition de la série de jeux vidéo, cette fois ciblée sur l’incarnation de la franchise développée par NetherRealm Studios. On repart à zéro donc avec ce film sobrement intitulé Mortal Kombat, pas plus, pas moins, reboot inattendu confié à l’australien Simon McQuoid, également producteur, qui n’avait travaillé exclusivement que dans le domaine de la publicité. Produit par l’omniprésent James Wan (Saw, Insidious, Conjuring, Fast & Furious 7, Aquaman), Mortal Kombat version 2021 ne rivalisera pas et sans doute jamais avec l’opus de 1995 dans le coeur des cinéphiles/ages nostalgiques, mais contre toute attente le film s’en sort pas trop mal avec des bastons étonnamment brutales et sanglantes, proches des légendaires « Finish Him ! » qui ont contribué à populariser le jeu original. Si le casting n’est pas aussi attachant que la première mouture, les acteurs font le job, s’avèrent aussi à l’aise dans les scènes « dramatiques » (notez bien l’usage des guillemets hein) que dans les arts martiaux, les effets visuels ne prennent pas le pas sur la chorégraphie des combats, le rythme est soutenu et l’on passe un bon moment.

Japon, XVIIe siècle. Les assassins de Lin Kuei dirigés par Bi-Han tuent les guerriers du clan ninja rival Shirai Ryu dirigé par Hanzo Hasashi, dont la femme et le fils de ce dernier. Hanzo parvient à tuer les attaquants avant d’être assassiné par Bi-Han, entraînant la condamnation de son âme au Netherrealm. Raiden, dieu du tonnerre, arrive et met en sécurité la petite fille survivante de Hanzo. Dans le présent, le royaume d’Outworld a vaincu Earthrealm dans neuf des dix tournois connus sous le nom de « Mortal Kombat »; si Earthrealm perd le dixième tournoi, les règles stipulent qu’il sera conquis par Outworld. Cependant, une ancienne prophétie déclare que le « sang de Hanzo Hasashi » unira une nouvelle génération de champions d’Earthrealm pour empêcher la victoire d’Outworld. Conscient de cela, le sorcier dévoreur d’âmes Shang Tsung, qui a supervisé les neuf dernières victoires, envoie ses guerriers tuer les champions d’Earthrealm, identifiés par une marque de dragon, avant le début du prochain tournoi. L’un de ces champions, un ancien combattant professionnel de MMA nommé Cole Young, est attaqué aux côtés de sa famille par Bi-Han, qui se fait désormais appeler Sub-Zero. Cependant, le major des forces spéciales Jackson « Jax » Briggs sauve les Young, les ordonnant de trouver sa partenaire, Sonya Blade. Jax reste pour combattre Sub-Zero mais perd ses bras dans le combat. Cole suit Sonya jusqu’à son repaire, où elle interroge un mercenaire australien en captivité nommé Kano. Elle révèle qu’elle et Jax ont enquêté sur l’existence de Mortal Kombat et que la marque du dragon peut être transférée à quiconque tue le porteur d’origine. Ils sont attaqués par l’assassin de Shang Tsung, Syzoth, mais Kano le tue avec l’aide de Cole et Sonya. Ils se rendent au temple de Raiden et rencontrent les champions actuels de Earthrealm, Liu Kang et Kung Lao avant d’être amenés au dieu du tonnerre, qui critique les nouveaux arrivants. Shang Tsung tente d’attaquer le temple, mais Rayden parvient à le stopper. Cole et Kano s’entraînent avec Kang et Lao pour débloquer leurs « arcanes », un pouvoir spécial unique à tous les porteurs de la marque de dragon.

Lewis Tan (Cole Young), Jessica McNamee (Sonya Blade), Josh Lawson (Kano), Tadanobu Asano (Lord Raiden), Mehcad Brooks (Jax), Ludi Lin (Liu Kang), Chin Han (Shang-Tsung), Max Huang (Kung Lao), Joe Taslim (Bi-Han / Sub-Zero) et Hiroyuki Sanada (Hanzo Hasachi / Scorpion) sont les nouveaux visages de ce Mortal Kombat 2021. Si Lewis Tan est la tête d’affiche (et le seul personnage créé à l’occasion) de cette production confortable de 55 millions de dollars, il se fait voler facilement la vedette par Jessica McNamee, actrice bad-ass vue précédemment dans En eaux troubles de Jon Turteltaub aux côtés de Jason Statham, par le brutus Josh Lawson (et son œil à laser), Joe Taslim (vu dans The Raid, Fast & Furious 6 et Star Trek : Sans Limites) aka le glacial et glaçant Sub-Zero, Mehcad Brooks (méconnaissable pour celles et ceux qui l’auront vu dans la série Supergirl, dans laquelle il jouait Jimmy Olsen) et Ludi Lin (Power Rangers, Aquaman) qui incarne comme qui dirait la voix de la raison à tous ces valeureux guerriers. S’il fait de son mieux, Tadanobu Asano (Midway, 47 Ronin, Thor : Ragnarok) ne peut faire oublier notre Cricri Lambert (inter)national et a même du mal à faire revivre le personnage, qui d’ailleurs ne fait pas grand-chose ici. Belle présence également que celle de Hiroyuki Sanada, surtout dans la toute première séquence du film, assurément la plus belle et la plus réussie, dans laquelle le comédien vu dans la série Westworld et Wolverine : Le Combat de l’immortel, se livre à un combat impressionnant avec son partenaire Joe Taslim. Dommage que le reste du film ne soit pas du même acabit et s’avère beaucoup plus classique par la suite, car sa beauté plastique demeure franchement impressionnante. Quant à Chin Han, le bougre a beau grimacer et en faire des tonnes, il ne possède pas le charisme ni le talent de Cary-Hiroyuki Tagawa, grand acteur nippo-américain qui aura marqué les spectateurs dans les années 1990 dans Soleil levant Rising Sun de Philip Kaufman, Vampires de John Carpenter et Le Fantôme du Bengale The Phantom de Simon Wincer.

L’histoire, prétexte pour accumuler les scènes de FIGHT !, fonctionne, même si elle n’est guère complexe, mais l’ensemble se tient et les « fatality » sont de plus en plus sanglantes, sauvages et gores à mesure que le métrage avance. On retiendra notamment celle mettant en scène Kung Lao qui utilise son chapeau comme d’une scie circulaire qui ouvre en deux le corps de son adversaire, ou bien encore celle de Jax qui explose littéralement la tête de son ennemi avec ses poings mécaniques. Et pour les fans, oui Goro fait son retour dans cet épisode.

Rattrapé par la pandémie, Mortal Kombat parvient à se glisser dans quelques salles de cinéma en avril 2021, puis sort aux Etats-Unis à la fois dans les salles IMAX et sur la plateforme HBO Max. En dépit du contexte sanitaire, le film parvient à engranger 80 millions de dollars de recette, tout en signant quelques records sur le service de SVOD. On ne sait toujours pas à l’heure actuelle si une suite, clairement annoncée à la fin au détour d’une affiche de cinéma centrée sur le nom de Johnny Cage, verra le jour, toujours est-il que ce nouveau départ est un divertissement à la violence graphique très sympathique, joliment photographié et qui remplit bien son contrat.

LE BLU-RAY

Mortal Kombat débarque chez Warner Bros. en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook. Nous chroniquons ici la version HD Standard. Le disque à la sérigraphie très sobre, repose dans un boîtier économique (utilisant moins de plastique) de couleur bleue. La jaquette reprend l’un des visuels d’exploitation, à savoir un visage scindé en deux parties, composé de celui de Scorpion à gauche et de celui de Sub-Zero à droite. Même chose pour le menu principal, fixe et musical.

En ce qui concerne les suppléments, l’éditeur livre un peu plus d’une heure de modules.

Cette section démarre par quatre scènes coupées (4’), aux effets spéciaux non finalisés voire absents, qui présentent une version longue du cauchemar de Cole et de l’histoire de Kano, une autre où Mileena s’exprime de façon assez sèche à Shang Tsung, une rencontre entre Kung Lao, Liu Kang et Lord Raiden (où l’on peut voir les yeux Tadanobu Asano, sans images de synthèse) au jardin chinois, ainsi qu’un affrontement entre Sub-Zero et Shang Tsung.

Le segment suivant est un making of (21’) proprement dit, constitué d’images de tournage et d’interviews de toute l’équipe. Pas de grande surprise de ce côté-là, c’est classique, efficace, cela remplit le cahier des charges avec les acteurs qui jouent à Mortal Kombat sur une borde d’arcade. Chacun y va de son petit souvenir lié au jeu original (ou plus récent), tandis que le réalisateur Simon McQuoid s’acharne à dire que les fans ne seront pas frustrés par cette nouvelle version cinématographique, en précisant que les fatality seront bel et bien présentes. Les costumes, les personnages, les effets spéciaux et les décors sont passés au peigne fin.

Nous passons à une succession de 11 petites vidéos centrées sur chaque personnage du film (17’ au total). Les acteurs reviennent sur leurs personnages respectifs, leurs points forts sont abordés ainsi que leur background dans le jeu, tout cela avec quelques mots du réalisateur et des images issues du plateau en Australie.

Les combats sont passés au crible dans un supplément à part de près de dix minutes, en compagnie des responsables de la seconde équipe, des cascadeurs et doublures des acteurs. L’entraînement des comédiens et leur investissement ne sont pas oubliés et on peut d’ailleurs les voir au cours des répétitions.

Les fans du jeu vidéo auront remarqué quelques clins d’oeil disséminés à droite à gauche au cours du film. Il s’agit d’easter eggs soigneusement dispersés par le réalisateur Simon McQuoid, comme les différentes affiches de films avec Johnny Cage en vedette, ou bien encore l’éventail de Kitana (4’).

Enfin, le metteur en scène est de retour pour passer à la loupe sept combats du film (12’), des affrontements qu’il a voulus « brutaux, puissants et vibrants ».

L’Image et le son

Mortal Kombat a été tourné via les caméras numériques Arri Alexa LF et Mini LF avec des objectifs Panavision Anamorphic. La colorimétrie est vive voire étincelante, le relief omniprésent, les contrastes fermes, la clarté aveuglante, le piqué acéré malgré une petite baisse de régime sur les scènes plus sombres avec des noirs sensiblement bouchés. Les détails ne sont pas en reste et fourmillent aux quatre coins du cadre large 2.40, sur les innombrables décors mais aussi sur les costumes que l’on peut analyser sous toutes leurs coutures. N’oublions pas la constante profondeur de champ. Superbe édition HD.

Warner Bros. sort l’artillerie lourde avec une version originale Dolby Atmos-TrueHD ! Autant dire que nous vous déconseillons de visionner ce film tard le soir au risque de vous faire arrêter pour tapage nocturne. Dès la scène d’exposition, les latérales distillent des effets latéraux qui ne s’arrêteront pour ainsi dire jamais. Le caisson de basses démarre et se déplace presque tout seul sur le plancher, la musique de Benjamin Wallfisch (Invisible Man, Shazam !, Gentlemen cambrioleurs, Ça) explose, c’est parti pour une succession de déflagrations et de bastons. A côté, la piste française fait pâle figure avec son petit encodage Dolby Digital 5.1, même si elle conviendra aux allergiques à la V.O. (il y en a), avec son ouverture suffisante des enceintes frontales, des arrières qui assurent et son doublage rigolo. Un film « d’auteur » hollywoodien qui rend sourd et qui anesthésie, mais qu’on aime bien !

Crédits images : © Warner Bros. / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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