Test Blu-ray / Les Maîtres de l’univers, réalisé par Gary Goddard

LES MAÎTRES DE L’UNIVERS (Masters of the Universe) réalisé par Gary Goddard, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 5 juillet 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Dolph Lundgren, Frank Langella, Meg Foster, Billy Barty, Courteney Cox, Robert Duncan McNeill, Jon Cypher, Chelsea Field…

Scénario : David Odell

Photographie : Hanania Baer

Musique : Bill Conti

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Aux confins des galaxies, la planète Eternia connaît le joug du terrible Skeletor. Seul Musclor, guerrier d’une force et d’un courage exceptionnels, peut changer le cours des évènements et c’est sur la planète Terre, où il se retrouve avec ses compagnons, que Musclor entreprend un combat titanesque contre Skeletor et les Forces des Ténèbres. Un combat dont l’enjeu est le sort de l’Univers.

Il était une fois dans une galaxie lointaine, très lointaine…Non, ce n’est pas ce que vous croyez, même si bien sûr Les Maîtres de l’universMasters of the Universe, version live, s’inspire bougrement des épisodes de Star Wars, en reprenant beaucoup d’éléments provenant d’Un nouvel espoir et Le Retour du Jedi. Mais avant de devenir des personnages en chair et en os (et en muscles aussi) sous la direction de Gary Goddard il y a des figurines articulées créées par Mattel en 1981, jouets qui ont ensuite donné naissance à une série animée au succès mondial, des comics, des jeux vidéo, sans compter les autres produits dérivés divers et variés (l’auteur de ces mots avait un pyjama, qui ne lui va plus, mais qui lui manque), un vrai business. Musclor (He-Man en version originale) et Skeletor sont devenus des héros de l’univers heroic fantasy, pensés entre ceux de Star Wars et Conan le Barbare. Mais les goûts changent et cette branche de chez Mattel est en danger en 1986. La firme décide alors, en collaboration avec la Cannon, d’adapter sur grand écran, avec de vrais acteurs, le monde des Maîtres de l’univers, afin de renflouer les caisses. Les moyens sont conséquents, les alliés, accessoires et ennemis prennent vie au cinéma. Seulement voilà, le deal du financement du film à 50-50 ne sera pas respecté par la Cannon en fin de vie. Si Mattel mettra donc finalement plus de ronds dans cette superproduction, Les Maîtres de l’univers ne sera pas le film qui sera responsable de la faillite de la Cannon, même s’il ne parviendra pas à rentabiliser sa mise de départ de 17 millions de dollars sur le sol américain. En l’état, presque quarante ans après à sa sortie, qu’en reste-t-il ? Un divertissement ô combien jouissif et décomplexé, un pur produit de son époque, dont il se dégage un charme dingue avec ses costumes nawak, ses décors en carton-pâte, ses acteurs en plastique arborant des coupes de cheveux hallucinantes, bref, Les Maîtres de l’univers est un spectacle pour toute la famille, qui ne s’en cache pas, qui ratisse large, qui le fait bien, sans se moquer du spectateur, avec une générosité qui suinte par tous les pores. Culte !

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Test 4K UHD / Expendables 4, réalisé par Scott Waugh

EXPENDABLES 4 (Expend4bles) réalisé par Scott Waugh, disponible en DVD, Blu-ray et 4K UHD le 15 février 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Sylvester Stallone, Jason Statham, 50 Cent, Megan Fox, Dolph Lundgren, Tony Jaa, Iko Uwais, Andy Garcia, Randy Couture, Levy Tran…

Scénario : Kurt Wimmer, Tad Daggerhart & Max Adams

Photographie : Tim Maurice-Jones

Musique : Guillaume Roussel

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Les Expendables sont envoyés en Libye pour empêcher le mercenaire Suarto Rahmat de voler des têtes nucléaires pour le compte d’un mystérieux terroriste nommé Ocelot, que Barney Ross n’avait pas réussi à appréhender 25 ans auparavant. Barney mène donc son équipe, composée des membres habituels (Lee Christmas, Toll Road et Gunner Jensen), avec de nouveaux venus comme Easy Day et Galan, le fils de Galgo. Cependant, ils sont mis hors d’état de nuire lorsque tous leurs véhicules sont détruits lors de la lutte qui s’ensuit. Lorsque Rahmat abat leur avion, l’équipe trouve le corps brûlé de Barney dans les décombres, identifié par sa bague.

Bon…On ne tire pas sur l’ambulance. Mais avouez parfois que c’est tentant. Après les triomphes d’Expendables – Unité spéciale (275 millions de dollars de recettes) et Expendables 2 (300 millions), un troisième volet avait rapidement été mis en route. Malgré la réunion de la crème de la crème des films d’action, la précédente mission des « Sacrifiés » (comme on dit au Québec) avait connu un sacré revers au box-office avec seulement 39 millions de dollars de recette sur le sol américain, là où le premier dépassait la barre des cent millions et où le second la frôlait de près. Nous étions donc loin de penser que la bande à Stallone referait surface et tout ce gang de bras cassés aurait mieux fait de s’abstenir. Sly a d’ailleurs préféré laisser le scénario à d’autres, il était déjà occupé à signer ceux de Rambo:Last Blood et Creed 2 sur un papier OCB, tout en voyant les manettes confiées à un type du nom de Scott Waugh (Patrick Hughes devait revenir, avant de finalement décliner), réalisateur de Need for Speed, succès surprise de 2014, secondé par son confrère Brian Smrz, metteur en scène du pitoyable 24H Limit. Et n’imaginez pas que Sylvester Stallone en profite pour se consacrer pleinement aux scènes d’action non, car sur 105 minutes celui-ci n’apparaît en tout et pour tout qu’un petit quart d’heure, durée qu’il lui faut pour essayer d’enfourcher sa bécane. L’« intérêt » d’Expend4bles était d’illustrer le passage de relais entre Barney Ross et Lee Christmas, autrement dit entre Sly et Jason Statham. Seulement voilà, cela semble avoir été fait depuis belle lurette et rien, absolument rien n’est à sauver dans ce quatrième et on espère dernier volet de cette franchise qui ne laissera pas un grand souvenir alors qu’il y avait au départ tout pour en faire un monument de la pop culture.

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Test Blu-ray / Accélération, réalisé par Michael Merino & Daniel Zirilli

ACCÉLÉRATION (Acceleration) réalisé par Michael Merino & Daniel Zirilli, disponible en DVD et Blu-ray le 21 juillet 2021 chez Crome Films.

Acteurs : Sean Patrick Flanery, Dolph Lundgren, Chuck Liddell, Natalie Burn, Quinton ‘Rampage’ Jackson, Danny Trejo, Al Sapienza…

Scénario : Michael Merino

Photographie : Jan-Michael Losada

Musique : Gregory De Iulio

Durée : 1h22

Année de sortie : 2019

LE FILM

Vladik Zorich, un seigneur du crime vicieux, est doublé par son agent le plus digne de confiance, Rhona. Par vengeance, Zorich kidnappe le fils de celle-ci. Alors que la vie de son fils est en jeu, Rhona élimine les délinquants les plus violents et les plus dépravés. Cependant, Vladik sous-estime la force de l’amour d’une mère…

Ces dernières années, nous avons déjà parlé de Dolph Lundgren à l’occasion de l’édition en DVD de l’excellent Don’t Kill It de Mike Mendez, de la ressortie en double programme de L’Homme de guerre, réalisé par Perry Lang et d’État d’urgence de Frédéric Forestier, sans oublier ses participations à la saison 5 d’Arrow, au blockbuster frappadingue Aquaman de James Wan, et bien sûr au Creed II de Steven Caple Jr. dans lequel il reprenait son rôle mythique d’Ivan Drago. On l’adore Dolph Lundgren, icône du cinéma d’action, diplômé en chimie après avoir suivi les cours du prestigieux Institut royal de technologie de sa ville natale Stockholm, qui se destinait à devenir ingénieur comme son père. Jusqu’à ce qu’il découvre les arts martiaux, le judo et le karaté à l’âge de 16 ans. La suite, on la connaît, il commence la compétition de haut niveau en 1979, deux ans avant de devenir ceinture noire et de compiler les titres nationaux au début des années 1980. C’est alors qu’il fait la rencontre de Warren Robertson, professeur d’art dramatique, disciple de l’imminent Lee Strasberg. C’est une révélation, il décide de devenir comédien. Profitant d’un regain de popularité au début des années 2010 suite au triomphe du premier épisode de la saga Expendables, Dolph Lundgren tournera plus de trente longs-métrages durant la décennie. Si la plupart resteront méconnus, pour ne pas dire inconnus voire introuvables (à part peut-être sur la TNT), on pourra citer tout de même une participation non créditée dans Ave, César ! de Joel et Ethan Coen, un Flic à la maternelle 2 de Don Michael Paul, Black Water de Pasha Patriki dans lequel il retrouvait Jean-Claude Van Damme et quatre films qu’il enchaîne avec son ami Giorgio Serafini. Avant de reprendre son rôle du roi Nérée dans le très attendu Aquaman and the Lost Kingdom de James Wan, Dolph Lundgren n’en finit pas de passer d’un continent à l’autre pour y tourner diverses séries B voire Z histoire de payer ses impôts entre deux projets plus valorisants. Accélération fait clairement partie du bas du panier. Nanar éclairé aux néons qui cumule les séquences poussives, pour ne pas dire chiantissimes, de couleur verte, bleue, rose, rouge, où le visage des acteurs est sans arrêt barré d’un lens flare, Accélération n’a aucun intérêt, si ce n’est qu’il a probablement aidé Dolph Lundgren – réduit ici à quelques apparitions en pointillés – à financer l’entretien de sa piscine.

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Test Blu-ray / Creed II, réalisé par Steven Caple Jr.

CREED II réalisé par Steven Caple Jr., disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra-HD le 15 mai 2019 chez Warner Bros.

Acteurs : Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson, Phylicia Rashad, Dolph Lundgren, Florian Munteanu, Russell Hornsby, Wood Harris…

Scénario : Sascha Penn, Cheo Hodari Coker, Sylvester Stallone, Juel Taylor

Photographie : Kramer Morgenthau

Musique : Ludwig Göransson

Durée : 2h10

Année de sortie : 2019

LE FILM

La vie est devenue un numéro d’équilibriste pour Adonis Creed. Entre ses obligations personnelles et son entraînement pour son prochain grand match, il est à la croisée des chemins. Et l’enjeu du combat est d’autant plus élevé que son rival est lié au passé de sa famille. Mais il peut compter sur la présence de Rocky Balboa à ses côtés : avec lui, il comprendra ce qui vaut la peine de se battre et découvrira qu’il n’y a rien de plus important que les valeurs familiales.

2016. Le projet était casse-gueule et sommeillait depuis pas mal de temps. Hollywood attendait probablement le bon acteur et le bon réalisateur. N’y allons pas par quatre chemins Creed – L’Héritage de Rocky Balboa s’est avéré un véritable miracle cinématographique. Reprenons. Ce spin-off centré sur le fils d’Apollo Creed, est réalisé par Ryan Coogler, jeune cinéaste tout juste âgé de 30 ans, révélé par l’acclamé Fruitvale Station, Prix du public et Grand prix du jury du Festival de Sundance en 2013. Ce premier long métrage avait également permis au comédien Michael B. Jordan, vu dans l’excellent Chronicle de Josh Trank en 2012, de confirmer son talent précoce. Il se glisse à merveille dans le short et les gants d’Adonis Creed, fils illégitime de l’ancien champion du monde des poids lourds, adversaire de Rocky Balboa dans les deux premiers opus, entraîneur dans L’Oeil du Tigre, puis meilleur ami dans Rocky IV dans lequel il meurt sur le ring face à Ivan Drago (Dolph Lundgren). Après le retour inespéré de Rocky dans le magnifique Rocky Balboa en 2006, Sylvester Stallone, qui avait jusqu’à maintenant écrit tous les opus de la saga, n’apparaît ici qu’en tant que comédien et reprend donc son rôle mythique pour le plus grand plaisir de ses fans. Plus qu’un spin-off, il s’agit d’une suite logique au sixième et précédent épisode.

Nous retrouvions donc ce cher vieux Rocky dans son resto déserté de Philadelphie. Rattrapé par l’âge, veuf, ayant également perdu son beau-frère Paulie, Rocky regarde le temps passer, en espérant recevoir quelques nouvelles de son fils. Il vit au jour le jour quand un jeune homme se présente à lui et lui demande de l’entraîner à la boxe. Il dit être le fils d’Apollo Creed, dont le fantôme hante encore Rocky avec les photos qui ornent les murs de son restaurant. Rocky ne sait pas d’où sort ce jeune homme bien décidé à enfiler les gants et après quelques hésitations décide de l’aider, ce qui va lui permettre également de sortir de son quotidien qui se résume essentiellement à se recueillir sur la tombe d’Adrian pour lui lire le journal. Adonis de son côté souhaite se faire un prénom et assumer le nom d’un père qu’il n’a pas connu puisque mort avant sa naissance. Passionné par la boxe, il a mené une enfance difficile, à la force des poings dans les orphelinats, avant d’être adopté par la veuve d’Apollo Creed qui avait appris que son époux avait eu un enfant avec une autre femme. Adonis est à la recherche de ses origines et décide de rencontrer l’homme qui a su tenir tête à son père. Creed – L’Héritage de Rocky Balboa est l’histoire d’une double filiation. Adonis est le fils d’Apollo et va rencontrer un père spirituel en la personne de Rocky. Creed est l’héritier de 40 ans de cinéma, d’une saga anthologique.

Si pour la première fois Rocky ne se bat pas sur le ring, son combat est ailleurs. Et Sylvester Stallone est extraordinaire. Récompensé par le Golden Globe du meilleur second rôle, le comédien aurait largement mérité l’Oscar. Michael B. Jordan est formidable, autant crédible dans les scènes intimistes que sur le ring, scènes pour lesquelles le jeune acteur s’est soumis à un entraînement physique impressionnant et un régime alimentaire strict.

Adonis va se découvrir, probablement naître pour la première fois. Se découvrir aux côtés de l’homme qui a le mieux connu son père. Découvrir aussi l’amour auprès de Bianca, interprétée par la superbe Tessa Thompson. Accepter qui était son père tout en s’imposant lui-même. C’est un hommage de Ryan Coogler (également scénariste avec Aaron Covington), remarquablement filmé, monté et photographié. La nostalgie est là, elle fonctionne, surtout lorsque retentit le thème principal de Bill Conti (frissons garantis) et que la statue de Rocky apparaît en haut des marches emblématiques du Philadelphia Museum of Art. Mais Creed ne repose pas que sur cela et c’est là toute la réussite de cette entreprise. Le passage de relais se fait dans la tradition des Rocky. La relève est bien assurée et adoubée par le maître en personne. Relève mais aussi un nouveau départ. La mythologie perdure et c’est superbe.

Tourné pour un budget de 35 millions de dollars, Creed – L’Héritage de Rocky Balboa en a rapporté près de 110 millions sur le sol américain, près de 60 dans le reste du monde et attiré 1,7 million de spectateurs dans les salles françaises.

Creed II arrive donc logiquement dans les salles en 2019. Et l’histoire reprend là où elle s’était arrêtée. Trois ans après le match contre le champion du monde qui l’a fait connaître du public, Adonis Creed s’est fait un nom sous le mentorat de Rocky Balboa. Le jeune boxeur devient champion du monde dans la catégorie « poids lourds », récupérant le titre à « Stuntman » Wheeler. Adonis est sur un nuage et vit sereinement avec sa petite-amie chanteuse, Bianca. Mais tout s’assombrit à Philadelphie lorsqu’Ivan Drago, le boxeur russe qui a tué son père Apollo il y environ 30 ans, arrive sur le sol américain avec son fils Viktor, pour défier Adonis. Ne suivant pas les conseils de Rocky, Adonis relève le défi sans être épaulé par son mentor. Il en paie le prix fort dans une joute punitive qu’il gagne seulement par disqualification. Maintenant blessé et démoralisé, Adonis peine à se remettre à la boxe, laissant son esprit en divagation et son titre en péril. Sa famille et Rocky doivent donc trouver un moyen de relancer l’esprit de combat d’Adonis pour affronter l’avenir quoi qu’il advienne.

Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson et Phylicia Rashād sont de retour. Mais l’argument de ce deuxième opus de la franchise Creed est sans conteste la participation du grand Dolph Lundgren, qui reprend ici son rôle emblématique d’Ivan Drago, qui l’a fait connaître aux spectateurs du monde entier dans Rocky IV. Il est ici accompagné de Florian Munteanu, né en Allemagne et d’origine roumaine, boxeur professionnel, qui interprète le fils d’Ivan Drago. Si son gabarit impressionne (1m95 pour 106 kg), on ne peut pas en dire autant de son charisme et l’apprenti comédien fait pâle figure à côté de Dolph Lundgren, qui bouffe l’écran à chaque apparition. Encore plus que pour Creed premier du nom, l’intérêt de cette suite vaut pour la « suite » de Rocky IV quand l’Etalon italien se retrouve face à son ancien adversaire. A ce moment-là, les frissons sont bel et bien présents.

Cependant, Creed II pâtit d’un personnage principal dont on se désintéresse petit à petit. Michael B. Jordan a beau faire de son mieux sur le ring, ses scènes avec la belle Tessa Thompson (quelque peu oubliée dans l’histoire) n’ont jamais la force de celles de Rocky avec Adrian dans la première saga et le comédien peine à rendre son personnage aussi attachant que dans Creed et multiplie les froncements de sourcils. Soyons honnêtes, nous n’avons d’yeux que pour Sylvester Stallone et Dolph Lundgren. Outre une apparition rapide de Brigitte Nielsen, qui reprend elle aussi son rôle créé il y a plus de trente ans, le nouveau venu est ici le réalisateur Steven Caple Jr, qui remplace Ryan Coogler (parti chez Marvel pour réaliser Black Panther) derrière la caméra et après le désistement de Sylvester Stallone aux manettes. La mise en scène est ici plus fonctionnelle, beaucoup moins inspirée et ambitieuse sur les séquences de combat, tandis que le cinéaste ne parvient pas à insuffler un rythme suffisamment dynamique sur les 130 minutes de son second long métrage. Néanmoins, cela n’empêche pas de verser de nombreuses larmes quand Sly est filmé en gros plan, son visage très fatigué, ses yeux mi-clos, jusqu’au final bouleversant qui boucle admirablement l’itinéraire de son personnage mythique, enfin apaisé, qui peut espérer couler des jours heureux en attendant de retrouver sa bien-aimée Adrian.

Quant à Adonis, le passage de flambeau est cette fois définitif et un troisième volet, surtout sans Rocky puisque Stallone a déclaré avoir fait ses adieux à son personnage dans Creed II, serait une erreur. Mais tout est possible, d’autant plus que ce second chapitre a encore mieux fonctionné que le premier, aux Etats-Unis, comme dans le reste du monde. Nous verrons bien.

LE BLU-RAY

Creed II arrive dans les bacs chez Warner Bros., en DVD, Blu-ray et 4K Ultra-HD. Le menu principal est fixe et musical. Le disque repose dans un boîtier classique, économique et de couleur bleue.

L’interactivité est pour ainsi dire la même que pour l’édition HD de Creed.

On commence par un module intitulé Fathers & Sons (7’), au cours duquel le réalisateur Steven Caple Jr., les comédiens et le producteur Irwin Winkler reviennent sur les personnages, leur psychologie et les liens qui les unissent. Les thèmes du film sont ici explorés, tandis que des images révèlent l’envers du décor et la préparation des acteurs.

Le second supplément se concentre sur le casting organisé pour trouver l’interprète de Viktor Drago (6’). Parmi plusieurs centaines de postulants, Sylvester Stallone aura finalement jeté son dévolu sur le boxeur professionnel Florian Munteanu.

Ensuite, les femmes de Creed II, autrement dit Tessa Thompson et Phylicia Rashād, ne sont pas oubliées et bénéficient d’un petit reportage de six minutes, consacré à leurs personnages.

Plus conséquent, le bonus intitulé The Rocky Legacy (15’), propose un retour sympathique sur la saga et son héritage, aussi bien au cinéma que dans la culture populaire. L’ensemble est présenté par Dolph Lundgren, qui s’entretient d’ailleurs avec Sly en regardant quelques extraits de Rocky IV.

Enfin, nous trouvons dix minutes de scènes coupées, très réussies, notamment celle où Rocky rend hommage à l’un de ses amis lors d’une cérémonie funèbre (sublime Stallone) et une autre intervenant après le match final où tous les personnages se font face dans le vestiaire, Adonis avec Viktor, Adonis face à Ivan, puis Rocky face à Ivan. Une séquence superbe. Dommage de ne pas retrouver la scène regrettée par Sylvester Stallone car coupée au montage, où Rocky et Ivan Drago en venaient aux mains, avant d’être séparés par la sécurité.

L’Image et le son

Que voilà un bel objet ! Warner met les petits plats dans les grands et offre à la photo de Kramer Morgenthau, jusqu’alors habitué aux nanars et navets (Terminator Genisys, Thor: Le monde des ténèbres, Godsend, expérience interdite) ,un superbe écrin qui restitue adroitement les partis pris esthétiques originaux. Le piqué est diaboliquement ciselé, le cadre large flatte les rétines, tout comme un léger grain d’ailleurs, les contrastes sont particulièrement tranchés, les noirs concis et la colorimétrie est sublime. L’ensemble est soutenu par une compression AVC de haute volée et fort élégante, les détails sont légion, le relief omniprésent et la profondeur de champ toujours présente. Un master HD (1080p, AVC) brillant, dense et minutieux, en un mot superbe.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre un mixage Dolby Atmos-TrueHD anglais (également disponible en DTS-HD Master Audio 5.1), aussi percutant dans les scènes d’affrontements secs que dans les échanges plus intimistes. Les séquences sur le ring peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. En revanche, la piste française, proposée dans un pauvre Dolby Digital 5.1, parvient à s’en sortir, même s’il n’y a pas de comparaison possible avec la version originale.


Crédits images : © MGM, Warner Bros. Pictures, New Line Cinema, Chartoff-Winkler Productions

Test Blu-ray / Aquaman, réalisé par James Wan

AQUAMAN réalisé par James Wan, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra-HD le 19 avril 2019 chez Warner Bros.

Acteurs : Jason Momoa, Amber Heard, Willem Dafoe, Patrick Wilson, Nicole Kidman, Dolph Lundgren, Yahya Abdul-Mateen II, Temuera Morrison, Ludi Lin, Michael Beach, Randall Park, Graham McTavish…

Scénario : David Leslie Johnson-McGoldrick, Will Beall

Photographie : Don Burgess

Musique : Rupert Gregson-Williams

Durée : 2h23

Année de sortie : 2018

LE FILM

Les origines d’un héros malgré lui, dont le destin est d’unir deux mondes opposés, la terre et la mer. Cette histoire épique est celle d’un homme ordinaire destiné à devenir le roi des Sept Mers.

Après un caméo dans Batman v Superman : L’Aube de la justice et une participation plus conséquente dans le film malade Justice League, Aquaman a enfin droit à sa première aventure solo sur grand écran. Voulant dépoussiérer le personnage quelque peu falot du comics créé par Paul Norris et Mort Weisinger dans le numéro 73 de More Fun Comics publié en 1941, Zack Snyder a jeté son dévolu sur Jason Momoa. L’acteur né en 1979 avait jusqu’alors traîné son mètre 93 dans la série Alerte à Malibu à la fin des années 1990, puis dans Stargate Atlantis (comme par hasard) de 2005 à 2009, avant d’apparaître progressivement dans la série Game of Thrones dans laquelle il interprétait le marquant Khal Drogo dans dix épisodes. Le cinéma lui fait alors les yeux doux. En 2011, il obtient le rôle-titre de Conan dans le film éponyme de Marcus Nispel, avant d’affronter Sylvester Stallone dans le réjouissant Du plomb dans la tête de Walter Hill. Zack Snyder passe alors le relais à l’excellent James Wan, qui prend en charge cette superproduction de 180 millions de dollars. N’y allons pas par quatre chemins, Aquaman est l’un des meilleurs films issus de l’écurie DC Comics. Si James Wan se lâche encore une fois derrière la caméra pour livrer un blockbuster frappadingue, coloré et suprêmement divertissant, le personnage revenait de droit à Jason Momoa, impérial, drôle, bad-ass, qui rappelle la décontraction légendaire d’Arnold Schwarzenegger au bon vieux temps des années 1980. Aquaman est LE film DC que nous n’attentions pas forcément. La surprise est donc de taille !

En 1985 dans le Maine, le gardien de phare Tom Curry découvre Atlanna, une Atlante blessée, qu’il recueille et soigne. L’homme de la terre et la femme de la mer tombent vite amoureux. De leur amour naît un fils, Arthur. Lorsque les hommes du roi de l’Atlantide retrouvent sa promise Atlanna, celle-ci doit retourner dans son royaume et laisser son fils à Tom, craignant que les Atlantes ne les tuent tous les trois si elle ne revient pas. 33 ans plus tard, Arthur est devenu Aquaman, après des années d’entraînement avec son mentor Nuidis Vulko. Alors qu’il sauve les matelots d’un sous-marin russe de classe Akula, Aquaman se fait un nouvel ennemi, le pirate David Kane, lorsqu’il laisse mourir son père Jesse dans le submersible qui sombre vers les abysses. Il s’avère que les Kane ont été secrètement mandatés par Orm, roi d’Atlantis et demi-frère d’Arthur, pour manipuler le Roi Nérée du royaume de Xebel qu’il veut rallier à son projet d’attaque des hommes de la terre surnommés les Surfaciens. En effet, Orm est excédé par les exactions commises par le monde de la surface sur les océans (pollution, pêche excessive) et a décidé de déclarer la guerre aux Surfaciens. Or pour cela, il lui faut l’appui d’au moins trois autres populations sous-marines (et ainsi obtenir une majorité de quatre royaumes sur sept), et le seul moyen de les avoir à ses côtés est de rallier le roi Nérée, pour soumettre les deux autres l’une après l’autre. Alors que Vulko et Orm rencontrent Nérée dans un coin reculé de l’océan, ils sont attaqués par l’Akula. De nombreux Atlantes sont tués dans l’affrontement. C’est ce qu’il fallait pour convaincre Nérée, jusque-là réticent ; il décide dès lors de se joindre à Orm et ils lancent un avertissement au monde de la surface : une vague gigantesque s’abat sur les côtes, rejetant des tonnes de déchets sur les côtes et rendant les plages inutilisables. Arthur en fait les frais : alors qu’il rentrait chez lui avec son père en voiture, la vague s’est abattue sur leur voiture, manquant de noyer son père. Mera, fille du roi Nérée et promise d’Orm, sauve la vie de Tom grâce à ses pouvoirs hydrokinétiques et convainc Arthur de la suivre à Atlantis : en tant que fils aîné de la reine Atlanna, Arthur peut contester le trône à Orm, surtout s’il a en sa possession le trident légendaire du roi Atlan qui a été forgé il y a des millénaires mais perdu depuis la chute d’Atlantis sous l’eau.

Après la déconvenue de Justice League, malgré ses 650 millions de dollars de recette, DC misait gros avec son super-héros Aquaman, et ce en dépit de sa popularité moindre par rapport à Superman, Batman et Wonder Woman. Le mot d’ordre était visiblement de ne plus se prendre la tête. Tant mieux pour eux et surtout tant mieux pour nous, car Aquaman est un immense divertissement, cool, bourré d’action, lumineux, parfois régressif (les dialogues semblent parfois avoir été écrits par un gamin), ne reculant devant aucun effet outrancier pour offrir aux spectateurs ce qu’ils sont venus chercher sur le grand écran. Si le DC Extended Universe est pour ainsi dire mort au cinéma, on souhaiterait immédiatement reprendre une tranche des aventures d’Aquaman.

En quinze années de carrière, James Wan aura marqué le genre horrifique avec Saw, Dead Silence, les deux premiers Insidious, les deux opus de Conjuring, avant de se voir confier les rênes de Fast and Furious 7. Résultat, 1,5 milliard de dollars à travers le monde et une franchise une fois de plus relancée. Le réalisateur sino-malaisien avait très vite repoussé les limites de l’entertainment, avec un ton résolument cartoonesque et proche de l’univers de Tex Avery sous stéroïdes croisé avec Mission Impossible et L’Agence tous risques. Ce succès monstrueux lui a donc permis de se voir offrir Aquaman, avec lequel il s’est amusé tout du long.

Les effets spéciaux sont ultra-spectaculaires, les affrontements impressionnants, l’humour bon enfant et le casting, Jason Momoa donc, mais aussi l’incendiaire Amber Heard, Willem Dafoe, Patrick Wilson, Nicole Kidman, Dolph Lundgren, Temuera Morrison au diapason. Le seul bémol, comme bien souvent chez DC Comics, provient du badguy de pacotille, ici Black Manta interprété par Yahya Abdul-Mateen, aussi grimaçant que l’horripilant Jamie Foxx et ici improbable dans le rôle du « méchant qui veut tuer la gentille » dans son costume qui renvoie aux adversaires des Bioman. Mais peu importe, car le ton est ici résolument à la gaudriole, ce qui manquait cruellement à l’univers DC Comics au cinéma.

Visiblement, Marvel a fait des émules, heureusement, car les spectateurs s’attachent beaucoup plus à des personnages qui possèdent quelques punchlines de côté, plutôt qu’à des héros taciturnes plongés dans leur trauma. Tout le monde est donc ici parfaitement à sa place, on en prend plein les yeux (chapeau aux décors et créatures), plein les oreilles, le spectacle est total pendant plus de deux heures, bref ON EN REDEMANDE !!!

LE BLU-RAY

Le Blu-ray testé repose dans un boîtier classique et économique de couleur bleue. Le visuel de la jaquette reprend celui d’une des affiches d’exploitation. Même chose pour le menu principal, fixe et musical.

Warner et DC ont mis les petits plats dans les grands avec 1h40 de suppléments !

S’ils se trouvent divisés en une dizaine de modules, il s’agit bel et bien d’un vrai et grand making of. Chaque segment revient sur un élément spécifique. La préparation de Jason Momoa (qui s’amuse comme un gosse sur le plateau), la création du monde d’Aquaman avec James Wan (omniprésent) qui passe en revue les créatures aquatiques, les costumes, les effets spéciaux, la préparation des scènes d’action, les personnages, les armes, la technologie, le tout largement illustré par moult images de tournage, des dessins préparatoires, des screen-tests. Le réalisateur, mais aussi les comédiens et les responsables des équipes techniques interviennent à tour de rôle pour parler des 100 jours de tournage. Un retour exhaustif sur ce blockbuster, une interactivité impressionnante.

Cette section se clôt sur un aperçu du film DC Shazam ! (3’30), qui a connu plus de déboires dans les salles…

L’Image et le son

Nous n’avons pas pu mettre la main sur l’édition 4K, mais peu importe, car le résultat en (simple) HD est absolument fabuleux ! L’image est tellement ahurissante que l’on parvient à distinguer les détails apportés aux costumes et créatures désirés par le réalisateur. Disque de démonstration, l’édition Blu-ray d’Aquaman aveugle avec ses scènes luminescentes, la transparence de l’eau, ses bleus tétanisants (mais aussi les teintes marron, vertes et rouges), son piqué acéré comme la lame d’un scalpel et ses contrastes d’une densité abyssale (oh oh). Ajoutez à cela des détails à foison aux quatre coins du cadre et des noirs sublimes, une profondeur de champ de dingue et vous obtenez ce qui s’avère probablement un des plus impressionnants Blu-ray actuellement sur le marché. On reste bouche-bée, c’est splendide. Notons également que le format oscille entre le 2.40 et 1.78 plein cadre, ce dernier cadre renvoyant aux spectaculaires séquences diffusées en IMAX dans les salles équipées, autrement dit toutes les scènes sous-marines. Le procédé est toujours un peu cavalier, mais le résultat n’en demeure pas moins spectaculaire.

Comme pour l’image, votre home-cinéma est mis à rude épreuve avec le film de James Wan et ce dès la première séquence se déroulant à bord d’un sous-marin. Par ailleurs, nous vous conseillons de visionner le film en plein jour pour éviter tout tapage nocturne. Les pistes anglaise et française sont disponibles en Dolby Atmos (compatibles Dolby TrueHD 7.1 pour la VF et Dolby Digital + pour la VO) et en DTS-HD Master Audio 5.1. Les deux premières bénéficient d’un mixage explosif qui exploite le moindre recoin de votre installation dans un tourbillon acoustique aussi retentissant que renversant. Toutes les enceintes distillent un lot d’effets en tous genres durant plus de deux heures, la musique est particulièrement servie par une éblouissante spatialisation et les dialogues ne manquent jamais de punch ni de fluidité sur la centrale. Les pistes DTS-HD Master Audio conviendront largement à ceux qui ne seraient pas encore équipés en Atmos. Démentiel !

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2018 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. / © DC Comics / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr