Test 4K UHD / Expendables 4, réalisé par Scott Waugh

EXPENDABLES 4 (Expend4bles) réalisé par Scott Waugh, disponible en DVD, Blu-ray et 4K UHD le 15 février 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Sylvester Stallone, Jason Statham, 50 Cent, Megan Fox, Dolph Lundgren, Tony Jaa, Iko Uwais, Andy Garcia, Randy Couture, Levy Tran…

Scénario : Kurt Wimmer, Tad Daggerhart & Max Adams

Photographie : Tim Maurice-Jones

Musique : Guillaume Roussel

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Les Expendables sont envoyés en Libye pour empêcher le mercenaire Suarto Rahmat de voler des têtes nucléaires pour le compte d’un mystérieux terroriste nommé Ocelot, que Barney Ross n’avait pas réussi à appréhender 25 ans auparavant. Barney mène donc son équipe, composée des membres habituels (Lee Christmas, Toll Road et Gunner Jensen), avec de nouveaux venus comme Easy Day et Galan, le fils de Galgo. Cependant, ils sont mis hors d’état de nuire lorsque tous leurs véhicules sont détruits lors de la lutte qui s’ensuit. Lorsque Rahmat abat leur avion, l’équipe trouve le corps brûlé de Barney dans les décombres, identifié par sa bague.

Bon…On ne tire pas sur l’ambulance. Mais avouez parfois que c’est tentant. Après les triomphes d’Expendables – Unité spéciale (275 millions de dollars de recettes) et Expendables 2 (300 millions), un troisième volet avait rapidement été mis en route. Malgré la réunion de la crème de la crème des films d’action, la précédente mission des « Sacrifiés » (comme on dit au Québec) avait connu un sacré revers au box-office avec seulement 39 millions de dollars de recette sur le sol américain, là où le premier dépassait la barre des cent millions et où le second la frôlait de près. Nous étions donc loin de penser que la bande à Stallone referait surface et tout ce gang de bras cassés aurait mieux fait de s’abstenir. Sly a d’ailleurs préféré laisser le scénario à d’autres, il était déjà occupé à signer ceux de Rambo:Last Blood et Creed 2 sur un papier OCB, tout en voyant les manettes confiées à un type du nom de Scott Waugh (Patrick Hughes devait revenir, avant de finalement décliner), réalisateur de Need for Speed, succès surprise de 2014, secondé par son confrère Brian Smrz, metteur en scène du pitoyable 24H Limit. Et n’imaginez pas que Sylvester Stallone en profite pour se consacrer pleinement aux scènes d’action non, car sur 105 minutes celui-ci n’apparaît en tout et pour tout qu’un petit quart d’heure, durée qu’il lui faut pour essayer d’enfourcher sa bécane. L’« intérêt » d’Expend4bles était d’illustrer le passage de relais entre Barney Ross et Lee Christmas, autrement dit entre Sly et Jason Statham. Seulement voilà, cela semble avoir été fait depuis belle lurette et rien, absolument rien n’est à sauver dans ce quatrième et on espère dernier volet de cette franchise qui ne laissera pas un grand souvenir alors qu’il y avait au départ tout pour en faire un monument de la pop culture.

On reprend. Lors des funérailles de Barney à La Nouvelle-Orléans, l’équipe est rejointe par Marsh, nouvel agent de liaison de la CIA auprès des Expendables. Ce dernier leur révèle qu’ils vont partir à la poursuite d’Ocelot et de Rahmat, mais sans Christmas. Marsh lui reproche en effet d’avoir compromis la mission en essayant de sauver Barney. Il est remplacé par Gina, son ancienne amante, qui amène également une nouvelle venue, Lash. L’équipe se rend en Asie, secrètement suivie par Lee Christmas, qui avait glissé un dispositif dans son couteau offert à Gina. La mort de Barney a ouvert un dossier scellé qui indique qu’il y a un témoin oculaire qui pourrait identifier Ocelot. Ce dernier prévoit de provoquer la Troisième Guerre mondiale en laissant exploser les têtes nucléaires dans l’Extrême-Orient russe, en les transportant sur un navire déguisé en porte-avions américain. Alors que les Expendables et Marsh montent à bord du navire, ils sont pris en embuscade et détenus en otage. Marsh est emmené pour négocier un échange de prisonniers contre le témoin. Pendant ce temps, Lee Christmas se rend en Thaïlande pour recruter l’ancien Expendable Decha, dont Barney disait le plus grand bien. Mais il s’est désormais tourné vers le pacifisme. Par respecter pour Barney et pour le venger, il accepte de le conduire avec son petit rafiot. Christmas s’infiltre à bord du navire tenu par les hommes de Rahmat.

Voilà, tout le film ou presque est résumé ici. Et surtout, n’attendez rien des scènes d’action, elles sont illisibles, hachées par un montage exécrable (Michael J. Duthie, déjà le responsable des bouillies visuelles Hitman & Bodyguard 2, Assiégés, Hunter Killer), saturées par un étalonnage baveux d’où ressortent les fonds bleus et verts qui environnent constamment le casting. En gros, Expend4bles se réduit à une course-poursuite inter-minable en Libye, le crash d’un avion en (mauvaises) images de synthèse et l’assaut sur un porte-avions en carton-pâte, qu’on imagine également entouré de green-screen. Rien de bandant donc, même pas Megan Fox, dont on se demande ce qui est le plus en plastique entre son jeu, les seins et le visage (passé au DNR). Bravo à elle pour le Razzie de la Pire actrice dans un second rôle.

Jason Statham a l’air de sacrément s’emmerder là-dedans, mais il pense à son chèque de 25 millions de dollars (soit un quart du budget quand même) pour supporter le calvaire. Si Sly imagine déjà aussi le Razzie qu’il allait recevoir pour sa prestation (à 3 millions de dollars), 50 cent, qui paraît lobotomisé, ferme ses petits poings en faisant la moue, Dolph Lundgren s’emmerde, Tony Jaa lève la jambe comme s’il allait se soulager contre un réverbère, Iko Uwais plisse les yeux (car ça fait méchant), Andy Garcia mâche un cure-dent (car ça fait encore plus méchant), Randy Couture fait de la broderie (attention, blague), Jacob Scipio et Levy Tran…bah c’est qui ceux-là ? Trois, ils se sont mis à trois pour pondre cette calomnie, cinq si l’on compte ceux qui avaient imaginé l’histoire originale. Parmi les auteurs, on retrouve ceux de Moonfall, Total Recall – Mémoires programmées, UltraViolet, Black Lotus, Wonder Woman 1984, Doom et Bus 657, de beaux et gros casiers judiciaires. Il faudra désormais ajouter à leur palmarès ce Expend4bles complètement has-been.

Comme dirait le dicton, plus on est de fous, plus on rit. Comme il n’y a pour ainsi dire plus personne, autant vous dire que le temps n’est plus à la rigolade. On regrette presque que Kellan Lutz (inénarrable Hercule – aussi expressif qu’une poupée Ken – dans le péplum de Renny Harlin), Ronda Rousey (championne de l’Ultimate Fighting Championship), Glen Powell et Victor Ortiz (boxeur professionnel) n’aient pas rempilé alors qu’ils ne servaient déjà à rien (leur manque de charisme n’arrangeait rien non plus) dans Expendables 3. Si l’opus précédent était plus ou moins raté, certains considéraient l’échec commercial en raison de la disponibilité du film sur les sites de téléchargement illégal en qualité HD quelques semaines avant sa sortie dans les salles, Patrick Hughes soignait au moins le cadre et savait filmer les tronches burinées de ses interprètes à coup de gros plans bien sentis, les séquences d’action étaient dantesques, ça castagnait, ça hurlait, ça explosait…plus rien de tout ça dans Expend4bles, un narvet (entre le nanar et le navet) comme on n’en fait plus et comme on ne devrait plus faire, surtout avec un budget de blockbuster estival.

LE 4K UHD

Expend4bles dispose d’une mouture 4K UHD, vous vous rendez compte ? Même les trois précédents devaient se contenter uniquement d’une version Blu-ray…Dommage que le bousin soit le seul être présenté à la fois en DVD, HD, en 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition SteelBook limitée et enfin en 4K Ultra HD + Blu-ray. Si vous avez mauvais goût, vous aurez l’embarras du choix. Le menu principal est très légèrement animé et musical.

En premier lieu, nous trouvons un commentaire audio du réalisateur Scott Waugh. Soyez rassurés, cette intervention n’est pas sous-titrée et il vous faudra être un anglophone bien pervers pour vraiment savoir ce que ce dernier a à nous dire sur le quatrième volet de la saga. En tout cas, le bougre a l’air très fier de son film, s’envoie des roses (cela doit lui changer de l’odeur du reste de la critique), dit être fier d’avoir pu apporter sa pierre à l’édifice, d’avoir dirigé des légendes. Donc n’attendez surtout pas un mea culpa de Scott Waugh, ce qui finalement n’est pas plus mal et fait que l’on est obligé de rire du début à la fin.

« C’est moi le responsable ! »

On retrouve ce dernier dans le module suivant, dont l’interview ultra-promotionnelle est croisée avec celle de toute une palanquée de producteur (dont Les Weldon, The Enforcer, Rambo : Last Blood, La Chute du président, Code 211) et des comédiens (dont Megan Fox, sur laquelle visiblement les producteurs misaient beaucoup et mettaient en avant). « Vous croyez quoi ? On fait tout péter ! » nous dit-on en début de programme. Sauf le box-office sans doute. Et puis quand on entend « Les scènes d’action sont plus impressionnantes que dans les précédents et l’on privilégie le réel aux images de synthèse », on s’étrangle un petit peu.

Le segment suivant est consacré aux nouvelles recrues (19’). Lol. Entre une Megan Fox qui garde la tête penchée en raison du poids de ses lèvres, 50 Cent qui n’y croit toujours pas (nous non plus d’ailleurs), Tony Jaa qui ne comprend rien, Iko Uwais qui sourit et oublie de répondre, Levy Tran qui (bah on ne sait plus qui c’est) et Jacob Scipio qui irrite par sa présence, on se force à aller jusqu’au bout, car nous sommes des professionnels. Et puis on y parle aussi un peu de Sly et Dolph Lundgren vient faire le con, donc ça compense. Quant à Jason Statham, faut pas déconner non plus, il n’est tout simplement pas présent.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

Metropolitan se devait de mettre la barre très haute. Ou pas. Mais c’est quand même chose faite avec cette fantastique édition UHD qui en met plein la vue. Changement de chef opérateur pour cette « séquelle », Scott Waugh s’est octroyé les services de Tim Maurice-Jones (355, Kick-Ass 2, Snatch – Tu braques ou tu raques). Pour ce quatrième opus, les « partis-pris esthétiques » font la part belle aux couleurs plus acidulées et chaudes que le précédent et trouvent ici un écrin surréaliste. Ce master 4K respecte non seulement les « volontés artistiques originales », mais parvient à les rendre encore plus factices, notamment sur toutes les scènes à effets spéciaux. Mention spéciale aux plans sur l’avion durant l’assaut en Libye ou toute la partie sur le porte-avions. Malgré quelques séquences bien agitées qui deviennent de la vraie bouillie visuelle, le piqué n’est jamais altéré, les contrastes (étalonnage Dolby Vision) demeurent d’une richesse jamais démentie, le cadre large fourmille de détails, le relief est omniprésent et les gros plans sur les tronches des Expendables sont impressionnants. Metropolitan confirme encore une fois – et de loin – sa place sur la première marche du podium des éditeurs sur le marché français.

Comme pour l’image, votre home-cinéma (comme votre patience et votre amour-propre) est mis à rude épreuve avec le film de Scott Waugh et ce dès l’attaque en Libye. Par ailleurs, nous vous conseillons de visionner le film en plein jour pour éviter tout tapage nocturne. La piste anglaise Dolby Atmos – True HD bénéficie donc de ce mixage explosif qui exploite le moindre recoin de votre installation dans un tourbillon acoustique aussi retentissant que renversant. Toutes les enceintes distillent un lot d’effets en tous genres, TOUT y est exagéré pour faire genre, la musique est particulièrement servie par une éblouissante spatialisation et les dialogues ne manquent jamais de punch ni de fluidité sur la centrale. N’oublions pas la piste française, livrée en DTS HD Master Audio 7.1, qui demeure un sommet du genre du point de vue technique. Notons qu’il s’agit de l’ultime doublage d’Alain Dorval pour un film avec Sylvester Stallone…Un ultime baroud d’honneur, sans doute le seul à sauver. Metropolitan fournit également une piste française en Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / LionsGate / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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