Test Blu-ray / The Enforcer, réalisé par Richard Hughes

THE ENFORCER réalisé par Richard Hughes, disponible en DVD et Blu-ray le 2 mars 2023 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Antonio Banderas, Mojean Aria, Kate Bosworth, Alexis Ren, Zolee Griggs, 2 Chainz, Mark Rhino Smith, Luke Bouchier…

Scénario : W. Peter Iliff

Photographie : Callan Green

Musique : Giorgio Giampà

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Stray, un combattant adepte de fight clubs illégaux, est recruté pour ses talents martiaux par une cheffe mafieuse de Miami. Il doit faire équipe avec Cuda, un collecteur de cash expérimenté. Les affaires tournent mal lorsque Cuda découvre qu’une jeune fille qu’il a pris sous son aile est menacée par son propre employeur. Il va être prêt à tout pour la sauver quitte à devoir affronter les siens.

Entre deux grosses machines comme Indiana Jones et le Cadran de la DestinéeIndiana Jones and the Dial of Destiny de James Mangold, Uncharted de Ruben Fleischeret Le Voyage du Docteur Dolittle de Stephen Gaghan, Antonio Banderas cachetonne dans quelques obscures séries B voire Z pour payer ses arriérés d’impôts ou tout simplement pour se faire des liasses de billets verts pour sa retraite (un sujet d’actualité). Certaines de ces récréations s’avèrent très sympathiques comme Acts of Vengeance d’Isaac Florentine ou Security d’Alain Desrochers, dans lesquelles il surfe allègrement sur le terrain de Liam Neeson en mode Taken. Sa dernière production Millenium en date s’intitule The Enforcer (oui oui, comme le titre original de L’inspecteur ne renonce jamais), réalisé par un certain Richard Hughes (frère de Patrick, qui avait dirigé Banderas dans le navrant Expendables 3 et l’improbable Hitman and Bodyguard 2), venu d’Australie, du monde de la publicité et de la mode, remarqué en 2015 pour avoir développé, mis en scène et coproduit The Viral Experiment. Cette série expérimentale en 8 épisodes avait réussi à duper la planète (dans 180 pays exactement) en faisant croire que tous les sujets abordés étaient vrais, les informations « divulguées » ayant été relayées partout, commentées un demi-million de fois, fait près de 2 millions de likes, en cumulant au final près de 300 millions de vue sur internet. The Enforcer est son premier long-métrage…et…mouarf, c’est pas bon…Pourtant, on aime ce genre de petit film calibré pour détendre les hormones des mecs qui sentent le musc et la 1664 éventée, mais l’ensemble paraît en pilotage automatique, en premier lieu ce cher Antonio dont le charisme demeure indéniable à plus de 60 balais, peu aidé ici par un scénario (écrit par W. Peter Illif, qui avait pondu celui de Point Break et de Jeux de guerre il y a plus de trente ans) qui compile des clichés en veux-tu en voilà sur un rythme lent et une mise en scène neurasthénique. Attention, cela peut rester divertissant, mais on traverse le film comme si on était anesthésiés, tant on ne ressent rien et que ce qui nous est montré semble inodore, incolore, invisible…

Fraîchement sorti de prison, un homme de main de la pègre de Miami, Cuda, se remet au service de sa boss, Estelle, qui lui associe désormais un partenaire adepte de combats illégaux, Stray. Alors qu’il échoue à renouer des liens avec sa fille et son ex-compagne, Cuda reporte son affection paternelle sur une fugueuse mineure, Billie, qui est rapidement kidnappée et réduite en esclave sexuelle par un réseau clandestin qui s’avère être proche de sa supérieure… Dès lors, il est prêt à tout pour la secourir quitte à s’opposer à Estelle…

Il est comme ça Antonio, visage fermé, murmurant ses dialogues dans son bouc, petit bidou proéminent sous son t-shirt trahissant ses 62 piges. On l’aime bien cet homme de main, qui arrive en fin de parcours et décide de se racheter une conscience, en sacrifiant tout ce qui lui reste pour sauver une jeune fille de 15 ans, qui lui rappelle sa propre progéniture (du même âge), mais avec laquelle il n’a quasiment aucune relation. Richard Hughes met de tout dans son premier film. De la baston de rue qui fait mal, de la mafia, du cybersexe, des règlements de comptes bourrins à coup de poing, de couteau, de club de golf et bien sûr de pétoires, le tout éclairé avec des néons comme dans toutes les séries B-Z fauchées pour faire genre « notre image, elle a de la gueule ».

Le reste du casting est à cette image avec des acteurs qui font le job, sans se forcer, avec Mojean Aria (vu dans Reminiscence), qui a autant de présence à l’écran qu’Antonio Banderas, Kate Bosworth (qui grimace allègrement dans le rôle de la méchante), Alexis Ren qui s’occupe de celui de la belle poupée aux lèvres charnues et au débardeur bien rempli, Zolee Griggs se charge de jouer la victime que Cuda (diminutif et surnom lié à sa Plymouth Barracuda) recherche ardemment, sans oublier le rappeur 2 Chainz, absolument ridicule dans sa première « prestation » au cinéma, qui emmène The Enforcer aux frontières du nanar lors de ses apparitions.

On ne croit guère à cette rédemption qui paraît soudaine. Tout va bien trop vite en besogne, ne laissant même pas aux spectateurs le temps de s’attacher aux personnages, devant de ce fait les regarder se débattre pour survivre, expier leurs fautes, espérer l’absolution, avant de trouver un nouvel Éden ou de finir six pieds sous terre. La première partie est clairement plus amusante, avec la rencontre entre Cuda et Stray, Kate Bosworth qui en fait des tonnes et des bagarres qui font mal. On retrouve pas mal de violence dans le dernier acte, à l’instar de la descente de Cadu dans l’antre de Freddie, cependant le ventre mou en milieu de film nous a déjà rincé quelque peu. Mais on l’adore Antonio et finalement on ne garde pas non plus un souvenir « honteux » de The Enforcer. C’est juste qu’il vaut bien mieux que ça quoi. Antonio bandera plus fort la prochaine fois, c’est tout ce qu’on lui souhaite.

LE BLU-RAY

The Enforcer rejoint Hitman & Bodyguard 2, Security, Knight of Cups, Automata, Expendables 3, The Code, Dance with Me et Le 13ème guerrier au catalogue conséquent et prestigieux de Metropolitan Vidéo. Visuel stylé de la jaquette avec un Antonio Banderas prêt à en découdre. Le menu principal est animé et musical.

Une toute petite featurette de sept minutes fait office de supplément sur cette édition…Ce module donne la parole à l’équipe du film (acteurs, réalisateur, directeur de la photographie), qui nous raconte l’histoire, développe les personnages, tout en tentant d’expliquer pourquoi The Enforcer s’avère leur « plus belle expérience professionnel à ce jour ».

Quelques bandes-annonces sont aussi au programme.

L’Image et le son

L’image de ce Blu-ray au format 1080p ( AVC) frôle la perfection. D’emblée, les contrastes affichent une densité remarquable. La clarté est de mise, la définition subjugue, les couleurs sont riches, élégantes, chaudes et variées, les noirs denses, le piqué est très acéré aux quatre coins du cadre large, les détails abondent et les nombreuses scènes nocturnes, souvent éclairées avec les néons environnants, sont vraiment très belles. L’apport HD demeure omniprésent et indispensable.

Que votre choix se soit porté sur la version française ou la version originale DTS-HD Master Audio 5.1., le confort acoustique est total et la piste anglaise l’emporte du point de vue homogénéité des voix et des effets annexes. Le pouvoir immersif des deux mixages est fort plaisant. Toutes les enceintes sont intelligemment mises à contribution, les effets sont souvent percutants. La balance frontale et latérale est constante et riche, le caisson de basses souligne efficacement les séquences du film les plus agitées, tandis que les dialogues et commentaires restent fluides et solides.

Crédits images : © Metropolitan Video / Millenium Films / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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