Test Blu-ray / Conjuring 3 : Sous l’emprise du Diable, réalisé par Michael Chaves

CONJURING 3 : SOUS L’EMPRISE DU DIABLE (The Conjuring: The Devil Made Me Do It) réalisé par Michael Chaves, disponible en DVD et Blu-ray le 13 octobre 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Ruairi O’Connor, Sarah Catherine Hook, Julian Hilliard, John Noble, Eugenie Bondurant, Shannon Kook…

Scénario : David Leslie Johnson-McGoldrick

Photographie : Michael Burgess

Musique : Joseph Bishara

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Dans cette nouvelle affaire terrifiante de meurtre issue de leurs dossiers secrets – l’une des plus spectaculaires – , Ed et Lorraine Warren, les enquêteurs paranormaux, commencent par se battre pour protéger l’âme d’un petit garçon, puis basculent dans un monde radicalement inconnu. Ce sera la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un homme soupçonné de meurtre plaide la possession démoniaque comme ligne de défense.

A l’occasion de la sortie en Blu-ray de La Malédiction de la Dame Blanche, nous faisions un point complet sur le Conjuring-Verse. Nous vous invitons donc à vous y reporter afin d’éviter toutes redites. Car aujourd’hui, nous parlerons de Conjuring 3 : Sous l’emprise du diable, troisième volet de la franchise du même nom, deuxième suite du film d’où tout est parti en 2013. Avant cela, rappelons que cet univers s’étoffait dernièrement du troisième épisode d’Annabelle, intitulé Annabelle : La Maison du mal, suite directe au film réalisé par John R. Leonetti (vous suivez ?), mis en scène par Gary Dauberman, dans lequel apparaissaient Vera Farmiga et Patrick Wilson dans le rôle des époux Warren, qui faisaient d’ailleurs aussi un caméo dans La Nonne de Corin Hardy. On reprend notre respiration. Bref, les Warren sont de retour avec leur propre film et si l’on est content de revoir les deux excellentes têtes d’affiche, on déchante assez rapidement. Occupé avec Malignant et surtout Aquaman and the Last Kingdom, James Wan, ne pouvant être sur tous les fronts, décline la réalisation de Conjuring 3 : Sous l’emprise du Diable, mais reste cependant producteur. Comme cela ne sert à rien de perdre du temps, autant prendre un metteur en scène de proximité et donc Michael Chaves, qui venait de livrer La Malédiction de la Dame Blanche, rempile pour ce huitième épisode de la saga horrifique. Malheureusement, ce passage de relai ne se fait pas sans heurts et ce Conjuring 3 ne dépasse jamais ou rarement le stade du tout-venant.

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Test Blu-ray / Midway, réalisé par Roland Emmerich

MIDWAY réalisé par Roland Emmerich, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra-HD le 6 mars 2020 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Ed Skrein, Patrick Wilson, Luke Evans, Aaron Eckhart, Woody Harrelson, Nick Jonas, Mandy Moore, Dennis Quaid, Luke Kleintank, Keean Johnson…

Scénario : Wes Tooke

Photographie : Robby Baumgartner

Musique : Harald Kloser, Thomas Wanker

Durée : 2h18

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Après la débâcle de Pearl Harbor qui a laissé la flotte américaine dévastée, la marine impériale japonaise prépare une nouvelle attaque qui devrait éliminer définitivement les forces aéronavales restantes de son adversaire. La campagne du Pacifique va se jouer dans un petit atoll isolé du Pacifique nord : Midway. L’amiral Nimitz, à la tête de la flotte américaine, voit cette bataille comme l’ultime chance de renverser la supériorité japonaise. Une course contre-la-montre s’engage alors pour Edwin Layton qui doit percer les codes secrets de la flotte japonaise et, grâce aux renseignements, permettre aux pilotes de l’aviation américaine de faire face à la plus grande offensive jamais menée pendant ce conflit.

Il est de retour ! Après le bide mondial (et justifié) d’Independence Day : Resurgence, le réalisateur, producteur et scénariste allemand Roland Emmerich (né en 1955) remet le couvert avec un nouveau blockbuster. Pas de fin du monde ou d’attaque alien cette fois, mais une invasion, celle des Japonais durant l’attaque de Pearl Harbor et la riposte américaine lors de la bataille de Midway. Cela faisait plus de vingt ans que le cinéaste voulait aborder cette histoire, qu’il avait d’ailleurs projetée de mettre en scène après Godzilla. Finalement, après le refus de Sony Pictures, Roland Emmerich s’était concentré sur un autre film de guerre, The Patriot avec Mel Gibson et Heath Ledger, avant de retourner aux récits apocalyptiques, Le Jour d’aprèsThe Day after tomorrow (2004) et 2012 (2009). Depuis, le réalisateur a connu quelques sérieux revers de fortune avec Anonymous (2011) et Stonewall (2015), plus confidentiels certes, mais aussi avec White House Down (2013), coiffé au poteau par La Chute de la Maison-Blanche, et donc la suite tardive du hit Independence Day. Ayant dû essayer le refus des studios, Roland Emmerich produit Midway, le film qui lui tenait à coeur depuis de longues années. Alors oui, le bougre n’a rien perdu de son envie de livrer au public des grands spectacles bourrins et d’en mettre plein la vue aux spectateurs, mais Midway n’est rien d’autre qu’un best-of (ou un worst-of c’est selon) des films de guerre hollywoodiens des années 1990-2000, comme si Roland Emmerich s’était dit devant Pearl Harbor de Michael Bay « non, ce n’est pas comme ça que je l’aurais fait » et qu’il s’était décidé à donner sa version. Qui plus est, rien n’a changé dans sa mise en scène et l’on a souvent l’impression que le réalisateur a finalement échangé les vaisseaux aliens et les avions de chasse américains, contre des bombardiers. Toutefois, dire que l’on s’ennuie devant Midway serait mentir. Si les scènes de dialogues sont parfois longues, les séquences d’affrontements valent leur pesant de cacahuètes et de ce point de vue-là Roland Emmerich n’a pas perdu son efficacité.

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Test Blu-ray / Aquaman, réalisé par James Wan

AQUAMAN réalisé par James Wan, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra-HD le 19 avril 2019 chez Warner Bros.

Acteurs : Jason Momoa, Amber Heard, Willem Dafoe, Patrick Wilson, Nicole Kidman, Dolph Lundgren, Yahya Abdul-Mateen II, Temuera Morrison, Ludi Lin, Michael Beach, Randall Park, Graham McTavish…

Scénario : David Leslie Johnson-McGoldrick, Will Beall

Photographie : Don Burgess

Musique : Rupert Gregson-Williams

Durée : 2h23

Année de sortie : 2018

LE FILM

Les origines d’un héros malgré lui, dont le destin est d’unir deux mondes opposés, la terre et la mer. Cette histoire épique est celle d’un homme ordinaire destiné à devenir le roi des Sept Mers.

Après un caméo dans Batman v Superman : L’Aube de la justice et une participation plus conséquente dans le film malade Justice League, Aquaman a enfin droit à sa première aventure solo sur grand écran. Voulant dépoussiérer le personnage quelque peu falot du comics créé par Paul Norris et Mort Weisinger dans le numéro 73 de More Fun Comics publié en 1941, Zack Snyder a jeté son dévolu sur Jason Momoa. L’acteur né en 1979 avait jusqu’alors traîné son mètre 93 dans la série Alerte à Malibu à la fin des années 1990, puis dans Stargate Atlantis (comme par hasard) de 2005 à 2009, avant d’apparaître progressivement dans la série Game of Thrones dans laquelle il interprétait le marquant Khal Drogo dans dix épisodes. Le cinéma lui fait alors les yeux doux. En 2011, il obtient le rôle-titre de Conan dans le film éponyme de Marcus Nispel, avant d’affronter Sylvester Stallone dans le réjouissant Du plomb dans la tête de Walter Hill. Zack Snyder passe alors le relais à l’excellent James Wan, qui prend en charge cette superproduction de 180 millions de dollars. N’y allons pas par quatre chemins, Aquaman est l’un des meilleurs films issus de l’écurie DC Comics. Si James Wan se lâche encore une fois derrière la caméra pour livrer un blockbuster frappadingue, coloré et suprêmement divertissant, le personnage revenait de droit à Jason Momoa, impérial, drôle, bad-ass, qui rappelle la décontraction légendaire d’Arnold Schwarzenegger au bon vieux temps des années 1980. Aquaman est LE film DC que nous n’attentions pas forcément. La surprise est donc de taille !

En 1985 dans le Maine, le gardien de phare Tom Curry découvre Atlanna, une Atlante blessée, qu’il recueille et soigne. L’homme de la terre et la femme de la mer tombent vite amoureux. De leur amour naît un fils, Arthur. Lorsque les hommes du roi de l’Atlantide retrouvent sa promise Atlanna, celle-ci doit retourner dans son royaume et laisser son fils à Tom, craignant que les Atlantes ne les tuent tous les trois si elle ne revient pas. 33 ans plus tard, Arthur est devenu Aquaman, après des années d’entraînement avec son mentor Nuidis Vulko. Alors qu’il sauve les matelots d’un sous-marin russe de classe Akula, Aquaman se fait un nouvel ennemi, le pirate David Kane, lorsqu’il laisse mourir son père Jesse dans le submersible qui sombre vers les abysses. Il s’avère que les Kane ont été secrètement mandatés par Orm, roi d’Atlantis et demi-frère d’Arthur, pour manipuler le Roi Nérée du royaume de Xebel qu’il veut rallier à son projet d’attaque des hommes de la terre surnommés les Surfaciens. En effet, Orm est excédé par les exactions commises par le monde de la surface sur les océans (pollution, pêche excessive) et a décidé de déclarer la guerre aux Surfaciens. Or pour cela, il lui faut l’appui d’au moins trois autres populations sous-marines (et ainsi obtenir une majorité de quatre royaumes sur sept), et le seul moyen de les avoir à ses côtés est de rallier le roi Nérée, pour soumettre les deux autres l’une après l’autre. Alors que Vulko et Orm rencontrent Nérée dans un coin reculé de l’océan, ils sont attaqués par l’Akula. De nombreux Atlantes sont tués dans l’affrontement. C’est ce qu’il fallait pour convaincre Nérée, jusque-là réticent ; il décide dès lors de se joindre à Orm et ils lancent un avertissement au monde de la surface : une vague gigantesque s’abat sur les côtes, rejetant des tonnes de déchets sur les côtes et rendant les plages inutilisables. Arthur en fait les frais : alors qu’il rentrait chez lui avec son père en voiture, la vague s’est abattue sur leur voiture, manquant de noyer son père. Mera, fille du roi Nérée et promise d’Orm, sauve la vie de Tom grâce à ses pouvoirs hydrokinétiques et convainc Arthur de la suivre à Atlantis : en tant que fils aîné de la reine Atlanna, Arthur peut contester le trône à Orm, surtout s’il a en sa possession le trident légendaire du roi Atlan qui a été forgé il y a des millénaires mais perdu depuis la chute d’Atlantis sous l’eau.

Après la déconvenue de Justice League, malgré ses 650 millions de dollars de recette, DC misait gros avec son super-héros Aquaman, et ce en dépit de sa popularité moindre par rapport à Superman, Batman et Wonder Woman. Le mot d’ordre était visiblement de ne plus se prendre la tête. Tant mieux pour eux et surtout tant mieux pour nous, car Aquaman est un immense divertissement, cool, bourré d’action, lumineux, parfois régressif (les dialogues semblent parfois avoir été écrits par un gamin), ne reculant devant aucun effet outrancier pour offrir aux spectateurs ce qu’ils sont venus chercher sur le grand écran. Si le DC Extended Universe est pour ainsi dire mort au cinéma, on souhaiterait immédiatement reprendre une tranche des aventures d’Aquaman.

En quinze années de carrière, James Wan aura marqué le genre horrifique avec Saw, Dead Silence, les deux premiers Insidious, les deux opus de Conjuring, avant de se voir confier les rênes de Fast and Furious 7. Résultat, 1,5 milliard de dollars à travers le monde et une franchise une fois de plus relancée. Le réalisateur sino-malaisien avait très vite repoussé les limites de l’entertainment, avec un ton résolument cartoonesque et proche de l’univers de Tex Avery sous stéroïdes croisé avec Mission Impossible et L’Agence tous risques. Ce succès monstrueux lui a donc permis de se voir offrir Aquaman, avec lequel il s’est amusé tout du long.

Les effets spéciaux sont ultra-spectaculaires, les affrontements impressionnants, l’humour bon enfant et le casting, Jason Momoa donc, mais aussi l’incendiaire Amber Heard, Willem Dafoe, Patrick Wilson, Nicole Kidman, Dolph Lundgren, Temuera Morrison au diapason. Le seul bémol, comme bien souvent chez DC Comics, provient du badguy de pacotille, ici Black Manta interprété par Yahya Abdul-Mateen, aussi grimaçant que l’horripilant Jamie Foxx et ici improbable dans le rôle du « méchant qui veut tuer la gentille » dans son costume qui renvoie aux adversaires des Bioman. Mais peu importe, car le ton est ici résolument à la gaudriole, ce qui manquait cruellement à l’univers DC Comics au cinéma.

Visiblement, Marvel a fait des émules, heureusement, car les spectateurs s’attachent beaucoup plus à des personnages qui possèdent quelques punchlines de côté, plutôt qu’à des héros taciturnes plongés dans leur trauma. Tout le monde est donc ici parfaitement à sa place, on en prend plein les yeux (chapeau aux décors et créatures), plein les oreilles, le spectacle est total pendant plus de deux heures, bref ON EN REDEMANDE !!!

LE BLU-RAY

Le Blu-ray testé repose dans un boîtier classique et économique de couleur bleue. Le visuel de la jaquette reprend celui d’une des affiches d’exploitation. Même chose pour le menu principal, fixe et musical.

Warner et DC ont mis les petits plats dans les grands avec 1h40 de suppléments !

S’ils se trouvent divisés en une dizaine de modules, il s’agit bel et bien d’un vrai et grand making of. Chaque segment revient sur un élément spécifique. La préparation de Jason Momoa (qui s’amuse comme un gosse sur le plateau), la création du monde d’Aquaman avec James Wan (omniprésent) qui passe en revue les créatures aquatiques, les costumes, les effets spéciaux, la préparation des scènes d’action, les personnages, les armes, la technologie, le tout largement illustré par moult images de tournage, des dessins préparatoires, des screen-tests. Le réalisateur, mais aussi les comédiens et les responsables des équipes techniques interviennent à tour de rôle pour parler des 100 jours de tournage. Un retour exhaustif sur ce blockbuster, une interactivité impressionnante.

Cette section se clôt sur un aperçu du film DC Shazam ! (3’30), qui a connu plus de déboires dans les salles…

L’Image et le son

Nous n’avons pas pu mettre la main sur l’édition 4K, mais peu importe, car le résultat en (simple) HD est absolument fabuleux ! L’image est tellement ahurissante que l’on parvient à distinguer les détails apportés aux costumes et créatures désirés par le réalisateur. Disque de démonstration, l’édition Blu-ray d’Aquaman aveugle avec ses scènes luminescentes, la transparence de l’eau, ses bleus tétanisants (mais aussi les teintes marron, vertes et rouges), son piqué acéré comme la lame d’un scalpel et ses contrastes d’une densité abyssale (oh oh). Ajoutez à cela des détails à foison aux quatre coins du cadre et des noirs sublimes, une profondeur de champ de dingue et vous obtenez ce qui s’avère probablement un des plus impressionnants Blu-ray actuellement sur le marché. On reste bouche-bée, c’est splendide. Notons également que le format oscille entre le 2.40 et 1.78 plein cadre, ce dernier cadre renvoyant aux spectaculaires séquences diffusées en IMAX dans les salles équipées, autrement dit toutes les scènes sous-marines. Le procédé est toujours un peu cavalier, mais le résultat n’en demeure pas moins spectaculaire.

Comme pour l’image, votre home-cinéma est mis à rude épreuve avec le film de James Wan et ce dès la première séquence se déroulant à bord d’un sous-marin. Par ailleurs, nous vous conseillons de visionner le film en plein jour pour éviter tout tapage nocturne. Les pistes anglaise et française sont disponibles en Dolby Atmos (compatibles Dolby TrueHD 7.1 pour la VF et Dolby Digital + pour la VO) et en DTS-HD Master Audio 5.1. Les deux premières bénéficient d’un mixage explosif qui exploite le moindre recoin de votre installation dans un tourbillon acoustique aussi retentissant que renversant. Toutes les enceintes distillent un lot d’effets en tous genres durant plus de deux heures, la musique est particulièrement servie par une éblouissante spatialisation et les dialogues ne manquent jamais de punch ni de fluidité sur la centrale. Les pistes DTS-HD Master Audio conviendront largement à ceux qui ne seraient pas encore équipés en Atmos. Démentiel !

Crédits images : ©
2018 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. / © DC Comics / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr