Test Blu-ray / Les Chasseurs de scalps, réalisé par Sydney Pollack

LES CHASSEURS DE SCALPS (The Scalphunters) réalisé par Sydney Pollack, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 avril 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Burt Lancaster, Shelley Winters, Telly Savalas, Ossie Davis, Dabney Coleman, Paul Picerni, Dan Vadis, Armando Silvestre…

Scénario : William W. Norton

Photographie : Duke Callaghan & Richard Moore

Musique : Elmer Bernstein

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

En 1850, dans les Montagnes Rocheuses. Un trappeur, Joe Bass, rencontre des Indiens Kiowas, qui lui proposent d’échanger ses fourrures contre un esclave noir. Joe est obligé d’accepter. Plus tard, il retrouve les Indiens scalpés. Il décide de retrouver ses chasseurs, payés par l’Etat, afin de reprendre ses fourrures.

Sydney Pollack (1934-2008) doit comme qui dirait les débuts de sa carrière à Burt Lancaster (1913-1994), ce dernier ayant remarqué le talent qui couvait chez ce jeune aspirant metteur en scène sur le tournage du Temps du châtiment de John Frankeinheimer (1961) où il officiait comme stagiaire, l’avait encouragé et fait sa promo auprès de quelques gens importants des studios. C’est tout d’abord à la télévision qu’il va faire ses classes, en mettant en boite moult épisodes de séries diverses et variées (Bob Hope Presents the Chrysler Theatre, Haute tension, Ben Casey, The Law and Mr. Jones, Shotgun Slade), avant de signer son premier long-métrage en 1965, 30 minutes de sursis The Slender Thread, avec Sidney Poitier, Anne Bancroft et Telly Savalas. Il enchaîne très vite sur Propriété interdite This Property Is Condemned, d’après une pièce de Tennessee Williams et un scénario de Francis Ford Coppola, sur lequel il dirige Robert Redford, Natalie Wood et Charles Bronson. 1968, Sydney Pollack dirige enfin Burt Lancaster dans un western quelque peu tardif, Les Chasseurs de scalps The Scalphunters, d’après une histoire de William W. Norton, futur auteur du formidable The Hunting Party Les Charognards (1971) de Don Medford et de White Lightning Les Bootleggers de Joseph Sargent (1973). Alors qu’On l’appelle Trinita – Lo chiamavano Trinità… n’était même pas encore sorti, le troisième long-métrage du réalisateur flirtait déjà avec le western parodique, sans se vautrer complètement dans la comédie (au contraire de Cat Ballou d’Elliot Silverstein sorti trois ans plus tôt), mais comporte tout de même beaucoup d’humour et même quelques séquences quasi-burlesques, qui contrastent avec la violence sèche des affrontements. Chasse à l’homme, survival, road-trip, comédie, buddy-movie, Les Chasseurs de scalps est bel et bien et avant tout un vrai et excellent western.

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Test Blu-ray / Le Salaire du Diable, réalisé par Jack Arnold

LE SALAIRE DU DIABLE (Man In the Shadow) réalisé Jack Arnold, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 15 février 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jeff Chandler, Orson Welles, Colleen Miller, Ben Alexander, Barbara Lawrence, John Larch, James Gleason, Royal Dano…

Scénario : Gene L. Coon

Photographie : Arthur E. Arling

Musique : Hans J. Salter & Herman Stein

Durée : 1h17

Date de sortie initiale : 1957

LE FILM

Ben Sadler est le shérif d’une petite ville, cernée de terres appartenant au puissant Virgil Renchler, propriétaire d’un ranch florissant où travaillent de très nombreux clandestins mexicains. Un soir, le contremaître du ranch tue l’un des employés. Renchler va tout mettre en oeuvre pour empêcher le shérif de mener l’enquête.

Spécialiste des séries B, John Arnold Waks alias Jack Arnold (1916-1992) n’en est pas moins un immense réalisateur. Bien que disposant de budgets très modestes, le cinéaste a toujours su transcender son postulat de départ minimaliste…pour aller vers le gigantisme. Prolifique, Jack Arnold prend son envol dans les années 1950 où il enchaîne les films qui sont depuis devenus de grands classiques : Le Météore de la nuit (1953), L’Etrange Créature du lac noir (1954), La Revanche de la créature (1955), Tarantula (1955), L’Homme qui rétrécit (1957) d’après l’oeuvre de Richard Matheson, sans oublier La Souris qui rugissait (1959). Au total, près d’une vingtaine de longs-métrages tournés à la suite, toujours marqués par le professionnalisme et le talent de son auteur, combinant à la fois les effets spéciaux alors à la pointe de la technologie, des personnages ordinaires et attachants, plongés malgré eux dans une histoire extraordinaire. Le film qui nous intéresse aujourd’hui est Le Salaire du diable, tout de suite mis en scène par Jack Arnold après L’Homme qui rétrécit et se révèle être une passerelle dressée entre le western et le film noir. Le cinéaste avait d’ailleurs déjà abordé les deux genres, avec Tornade sur la ville The Man from Bitter Ridge et Crépuscule sanglant Red Sundown d’un côté (il y reviendra avec le formidable Une balle signée X No Name on the Bullet, un des meilleurs films avec Audie Murphy), et Le Crime de la semaine The Glass Web de l’autre. Avec Le Salaire du diable Man In The Shadow, Jack Arnold revient à une épure après son merveilleux film fantastique. Il en résulte un polar rural bluffant de maîtrise, sec et brutal, qui annonce les romans de James Lee Burke, dans lequel le génial Jeff Chandler crève l’écran une fois de plus en shérif droit et intègre, prêt à se mettre la ville à dos pour que justice soit faite. Un immanquable pour les cinéphiles.

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Test Blu-ray / Fort Massacre, réalisé par Joseph M. Newman

FORT MASSACRE réalisé par Joseph M. Newman, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 6 janvier 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Joel McCrea, Forrest Tucker, John Russell, Susan Cabot, George N. Neise, Anthony Caruso, Robert Osterloh, Denver Pyle.…

Scénario : Martin Goldsmith

Photographie : Carl E. Guthrie

Musique : Marlin Skiles

Durée : 1h20

Date de sortie initiale: 1958

LE FILM

La mission du Sergent Vinson est de ramener au fort les survivants d’une colonne de cavalerie qui fut attaquée et décimée par les Indiens. Vinson perd le sens de ses responsabilités et cherche avant tout à satisfaire une vengeance personnelle.

Spécialiste du western de série B, Joseph M. Newman (1909-2006) s’est très souvent démarqué de ses confrères par le caractère insolite de ses œuvres, dont le réalisme étonnant est tout droit hérité de son passé dans le domaine du documentaire. S’il n’est pas, et ne sera jamais, le plus célèbre des réalisateurs, il aura donné au cinéma américain quelques beaux et jolis fleurons de l’entertainment au sens noble à l’instar des Bannis de la Sierra (1952), Dans les bas-fonds de Chicago (1954), Les Survivants de l’infini (1955) et Tonnerre apache (1961) avec une nette prédilection pour le film noir, puis les aventures se déroulant dans le grand Ouest, avant de se tourner vers la science-fiction puisqu’il signera quelques épisodes de La Quatrième dimension dans les années 1960. A l’instar du Shérif aux mains rouges The Gunfight at Dodge City (1959), pour lequel Joseph M. Newman retrouvera le comédien Joel McCrea, ou La Dernière flèche Pony Soldier (1952), dans lequel Tyrone Power abordait la dernière partie de sa carrière, avant de disparaître à l’âge prématuré de 44 ans en 1958, Fort Massacre se suit avec un immense plaisir. Le metteur en scène signe probablement l’un de ses chefs d’oeuvre, qui n’a eu de cesse d’être redécouvert et réhabilité par la critique et les cinéphiles. Carré, sec, particulièrement violent et oppressant, Fort Massacre est un western pur et dur qui plaira aux éternels aficionados du genre.

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Test Blu-ray / Le Cri de guerre des Apaches, réalisé par Jodie Copelan

LE CRI DE GUERRE DES APACHES (Ambush at Cimarron Pass) réalisé Jodie Copelan, disponible en DVD et Blu-ray le 19 janvier 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Scott Brady, Margia Dean, Clint Eastwood, Irving Bacon, Frank Gerstle, Ray Boyle, Baynes Barron, William Vaughn…

Scénario : Richard G. Taylor & John K. Butler, d’après une histoire de Robert A. Reeds & Robert W. Woods

Photographie : John M. Nickolaus Jr.

Musique : Paul Sawtell & Bert Shefter

Durée : 1h10

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

À la fin de la Guerre de Sécession, le major Matt Blake et ses hommes doivent conduire un prisonnier à Fort Waverly. En route, ils sont attaqués par une bande d’anciens soldats confédérés. Parmi eux, Keith Williams, qui a perdu sa famille durant le conflit. Tous vont devoir s’entraider pour affronter les Apaches qui contrôlent la région.

C’est un petit western tourné en à peine une dizaine de jours, avec peu de moyens, noyé dans la masse en 1958, la même année que Duel dans la Sierra de George Sherman, L’Homme de l’Ouest d’Anthony Mann, Les Bravados de Henry King, L’Or du Hollandais et Cowboy de Delmer Daves, Le Fier rebelle de Michael Curtiz, Les Grands espaces de William Wyler et L’Aventurier du Texas de Budd Boetticher. Rien n’aurait pu le distinguer du tout-venant, surtout face à certains monuments du genre. Il y a pourtant UN élément qui a permis à ce film réalisé par Jodie Copelan de devenir une curiosité à part entière, la présence au générique du jeune Clint Eastwood, alors âgé de 28 ans. Autant le dire d’emblée, nous n’avons évidemment d’yeux que pour ce grand gaillard d’1m93 et au regard perçant, qui crève l’écran à chaque apparition et qui parvient même à voler la vedette à la star Scott Brady. Si Le Cri de guerre des Apaches – connu aussi sous le titre La Marche à la mort – n’est pas déplaisant et conserve un vrai charme rétro, l’ensemble reste anecdotique, mais peut-on réellement qualifier ainsi ce long-métrage quand l’un des plus grands acteurs de l’histoire du cinéma y faisait ses débuts ? Toujours est-il que ce divertissement court et rapide (72 minutes, montre en main) remplit parfaitement son contrat et compile tout ce que le spectateur est en droit d’attendre d’un western. Alors, pourquoi se priver ?

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Test Blu-ray / Fort Yuma, réalisé par Lesley Selander

FORT YUMA réalisé par Lesley Selander, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 6 janvier 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Peter Graves, Joan Vohs, John Hudson, Joan Taylor, Abel Fernández, James O’Hara.…

Scénario : Danny Arnold

Photographie : Gordon Avil

Musique : Paul Dunlap

Durée : 1h19

Date de sortie initiale: 1955

LE FILM

Lorsque le chef apache Colorado est assassiné, son fils et sa tribu préparent sa vengeance. A Fort Yuma, la tension monte, et un messager finit par être envoyé à Fort Apache pour demander du renfort. Mais quand ce dernier est tué pendant sa mission, la terreur s’empare des autres soldats.

Lesley Selander (1900-1979) n’est sans doute pas le réalisateur américain le plus connu (euphémisme), pourtant moult de ses films demeurent appréciés par les aficionados du western de série B, genre dont il reste l’un des plus prolifiques en la matière, puisqu’il en aura signé plus de cent en trente ans de carrière. On peut citer en vrac El Texican (1966) avec Audie Murphy, Fort Courage (1965) avec Fred Beir, Shotgun ! (1955) avec Sterling Hayden, L’Heure de la vengeance (1952) avec Richard Conte, Le Justicier de la Sierra et La Ruée vers l’or noir, deux opus réalisés en 1948 avec Rod Cameron. On lui doit aussi un certain Destination Mars Flight to Mars (1951), petite production de l’illustre Walter Mirisch, chérie par les amateurs de SF vintage. Évidemment, une filmographie aussi foisonnante ne peut pas receler que de bons métrages. Celui qui nous intéresse aujourd’hui, Fort Yuma, s’inscrit définitivement dans le peloton de tête. Ce western étonnamment violent, sec, où l’intrigue se trouve resserrée sur 80 minutes, détonne au milieu des années 1950 et rencontrera d’ailleurs de multiples problèmes avec la censure, qui entraîneront plusieurs coupes au montage (un écartèlement ici, quelques pendaisons par là) en raison de « sadisme et d’horreur excessive ». Mais incontestablement, Fort Yuma est l’un des westerns rétros américains les plus brutaux que vous aurez l’occasion de voir dans votre vie de cinéphile.

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Test Blu-ray / Le Roi et Quatre Reines, réalisé par Raoul Walsh

LE ROI ET QUATRE REINES (The King and Four Queens) réalisé par Raoul Walsh, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 22 novembre 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Clark Gable, Eleanor Parker, Jean Willes, Barbara Nichols, Sara Shane, Roy Roberts, Arthur Shields, Jay C. Flippen, Jo Van Fleet.…

Scénario : Richard Alan Simmons & Margaret Fitts

Photographie : Lucien Ballard

Musique : Alex North

Durée : 1h21

Date de sortie initiale: 1956

LE FILM

Dan Kehoe, un aventurier qui vient d’arriver à Touchstone, une petite ville de l’Ouest, apprend qu’une certaine Ma McDade, propriétaire d’un ranch voisin, accueille les visiteurs à coups de fusil. Quelque temps auparavant, les quatre fils de celle-ci ont été pourchassés par le shérif et ses hommes après avoir dévalisé une banque. Trois d’entre eux ont péri carbonisé dans l’incendie de la grange où ils s’étaient retranchés. Le quatrième s’est enfui, mais nul ne sait lequel a survécu. Et les quatre veuves sont restées auprès de Ma en attendant que le survivant vienne récupérer le magot que sa mère a enterré quelque part…

Peu connu des aficionados de Raoul Walsh, conspué aux Etats-Unis, mais célébré en France, Le Roi et Quatre Reines The King and Four Queens est donc loin de faire l’unanimité. Pourtant, ce western de fin de carrière – le réalisateur signera encore sept longs-métrages après celui-ci – est un véritable bijou. Si le film démarre de façon « traditionnelle » avec d’emblée une course-poursuite, un homme pourchassé à cheval par trois autres cavaliers qui ont visiblement décidé de le capturer ou même de le tuer, se déroulant dans de magnifiques paysages sauvages, Le Roi et Quatre Reines bifurque très rapidement, et contre toute-attente, dans le marivaudage. Pour leur seconde collaboration, un an après Les Implacables The Tall Men et un an avant L’Esclave libre Band of Angels, Raoul Walsh et Clark Gable se font plaisir et cela se ressent du début à la fin. Car The King and Four Queens est avant tout un délice, un ravissement, un bonheur, une fantaisie, une grâce, un régal de cinéma.

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Test Blu-ray / California, réalisé par Michele Lupo

CALIFORNIA réalisé par Michele Lupo, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 16 novembre 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Giuliano Gemma, William Berger, Miguel Bosé, Chris Avram, Paola Dominguín, Robert Hundar, Malisa Longo, Dana Ghia…

Scénario : Roberto Leoni, Nico Ducci, Franco Bucceri & Mino Roli

Photographie : Alejandro Ulloa

Musique : Gianni Ferrio

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

A la fin de la guerre de Sécession, deux anciens soldats sudistes, Willi Preston et California, se lient d’amitié. Malheureusement Willie est abattu sur le chemin le ramenant chez lui. California décide alors d’aller chez les parents de son compère pour leur remettre la médaille gagnée par Willie au champ d’honneur. Mais des chasseurs de primes chargés d’éliminer les anciens confédérés ne vont pas tarder à menacer sa vie…

Michele Lupo (1932-1989) est évidemment loin d’être le réalisateur italien le plus célèbre, mais les spectateurs friands de cinéma Bis, de séries B et de comédies populaires connaissent inévitablement ses films. Citons-en quelques-uns, comme je sais que vous aimez bien ça, les péplums Maciste contre les géants Maciste, il gladiatore più forte del mondo (1962) et Le Retour des Titans Maciste, l’eroe più grande del mondo (1963) avec Mark Forest, le western Arizona Colt Il pistolero di Arizona (1966), les films policiers Qui êtes-vous inspecteur Chandler – Troppo per vivere… poco per morire (1967) et Un homme à respecter Un uomo da rispettare (1972), sans oublier les collaborations du cinéaste avec le grand Bud Spencer, Mon nom est Bulldozer Lo chiamavano Bulldozer (1978), Le Shérif et les Extra-terrestres Uno sceriffo extraterrestre – poco extra e molto terrestre (1979), Faut pas pousser Chissà perché… capitano tutte a me (1980), On m’appelle Malabar Occhio alla penna (1981) et Capitaine Malabar dit La Bombe Bomber (1982). Un artisan, un vrai. Mais l’autre association de Michele Lupo demeure celle entamée en 1963 avec Giuliano Gemma (1938-2013). Au total, les deux hommes tourneront à six reprises, Le Retour des Titans Maciste, l’eroe più grande del mondo (1963), Arizona Colt Il pistolero di Arizona (1966), Méfie-toi Ben, Charlie veut ta peau Amico stammi lontano almeno un palmo (1971), Un homme à respecter Un uomo da rispettare (1972), Africa Express (1976) et le film qui nous intéresse aujourd’hui, California, connu aussi sous le titre Adios California (1977), qui clôt ce partenariat très lucratif. Ce dernier appartient à la période du chant du cygne du western transalpin, dont le plus grand représentant reste bien sûr Mon nom est Personne Il mio nome è Nessuno de Tonino Valerii, que Michele Lupo avait failli réaliser, mais qui suite à des divergences avec Sergio Leone, avait dû laisser les manettes à un autre. California est un magnifique western, un immense opus du genre, un vrai film dramatique, solidement mis en scène et interprété par Giuliano Gemma. Le comédien, culturiste et cascadeur, y est à la fois bouleversant et bad-ass, sensationnel du début à la fin, un monstre de charisme et de talent.

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Test Blu-ray / Calibre 32, réalisé par Alfonso Brescia

CALIBRE 32 (Killer calibro 32) réalisé par Alfonso Brescia, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 16 novembre 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Peter Lee Lawrence, Agnès Spaak, Lucy Scay, Massimo Righi, Alberto Dell’Acqua, Andrea Bosic, Nello Pazzafini, Valentino Macchi…

Scénario : Lorenzo Gicca Palli

Photographie : Fulvio Testi

Musique : Robby Poitevin

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Silver, un chasseur de primes, chargé d’éliminer sept bandits pilleurs de banque, découvre que ses employeurs ne sont autres que les bandits en question, qui l’utilisent pour régler leurs comptes…

Calibre 32, Killer calibro 32, Justicia calibre 45 ou bien encore 32 Calibre Killer est réalisé par Al Bradley en 1967. Mais qui est Al Bradley ? Derrière ce pseudonyme se cache en fait Alfonso Brescia (1930-2001), dont nous vous avons déjà parlé longuement au cours de nos chroniques consacrées au Gladiateur magnifique et Les Contrebandiers de Santa Lucia. Nul besoin de refaire son portrait donc et vous savez ce qui vous reste à faire si vous désirez en savoir plus. Le western qui nous intéresse aujourd’hui, Calibre 32, est le sixième long-métrage du réalisateur, situé entre le film d’aventure Missione sabbie roventi avec Howard Ross et Furie au Missouri, western classique, mais néanmoins de haute tenue, très bien mis en scène et qui pouvait passer pour un film américain. Après le péplum et avant le fantastique, l’érotique et le polar urbain, Alfonso Brescia continue sur sa lancée et livre sa deuxième incursion dans le monde des cowboys, deux ans après Le Colt c’est ma loiLa Colt è la mia legge. Il y dirige pour la première fois Peter Lee Lawrence dans Calibre 32, formidable opus du genre, forcément très inspiré par les films de Sergio Leone, redoutablement efficace et à l’image de son personnage principal très élégant. Un très bon spectacle.

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Test Blu-ray / Le Bison Blanc, réalisé par J. Lee Thompson

LE BISON BLANC (The White Buffalo) réalisé par J. Lee Thompson, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 19 août 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, Jack Warden, Will Sampson, Clint Walker, Slim Pickens, Stuart Whitman, Kim Novak, John Carradine…

Scénario : Richard Sale, d’après son roman

Photographie : Paul Lohmann

Musique : John Barry

Durée : 1h37

Date de sortie initiale: 1977

LE FILM

En septembre 1874, Wild Bill Hickok, poursuivi par un cauchemar récurrent figurant un énorme bison blanc, retourne dans l’Ouest américain. Caché sous le pseudonyme de James Otis, l’homme, qui ne s’est pas fait que des amis, est bien décidé à traquer l’animal. Pendant ce temps, un énorme bison blanc fait un massacre dans un village d’indiens Oglalas. Après un long périple, Hickok entre finalement en contact avec Crazy Horse, des Oglalas, qui évoque le carnage perpétré par l’animal.

Les fans de Charles Bronson le savent, Le Bison Blanc The White Buffalo est un film à part dans la carrière conséquente de l’acteur, un opus rare qui avait longtemps disparu des radars après son échec au cinéma en 1977. Cette seconde collaboration (sur neuf) du comédien et du réalisateur britannique J. Lee Thompson, mise en scène un an après Monsieur St. Ives et trois ans avant Capo Blanco, n’est assurément pas leur plus célèbre, mais probablement la plus singulière d’entre toutes, puisque Charles Bronson y interprète un ersatz de Capitaine Achab, qui va se lancer non pas à la recherche d’une baleine blanche, mais d’un bison blanc, présenté dès le générique comme une créature quasi-fantastique, un animal mythique qu’il ne cesse de voir dans un cauchemar prémonitoire. Une aura mystérieuse plane du début à la fin sur ce long-métrage bizarre, où les genres paraissent se fondre l’un dans l’autre et dans lequel notre ami Charley campe une figure emblématique de l’ouest américain, Wild Bill Hickcok, qui avait déjà été incarné au cinéma par Gary Cooper dans Une aventure de Buffalo Bill The Plainsman (1936) de Cecil B. DeMille, dans Le Triomphe de Buffalo Bill Pony Express (1953) de Jerry Hopper et même dans Little Big Man (1970) d’Arthur Penn. Le Bison Blanc est un western atypique qui se démarque très rapidement par ses effets visuels, cette fameuse bête éponyme réalisée en animatronique et montrée dans un décor presque surréaliste, mais aussi par l’apparence physique de la star, qui crée un décalage un peu à la Mystères de l’Ouest. Une belle curiosité.

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Test Blu-ray / Dans le silence de l’ouest, réalisé par Daniel Barber

DANS LE SILENCE DE L’OUEST (The Keeping Room) réalisé par Daniel Barber, disponible en DVD et Blu-ray le 19 août 2021 chez Condor Entertainment.

Acteurs : Brit Marling, Hailee Steinfeld, Muna Otaru, Sam Worthington, Kyle Soller, Ned Dennehy, Amy Nuttall, Nicholas Pinnock…

Scénario : Julia Hart

Photographie : Martin Ruhe

Musique : Martin Phipps

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 2014

LE FILM

1865, dans le sud des États-Unis, en pleine Guerre de Sécession. Alors que les hommes sont appelés au front, Augusta, sa petite sœur Louise et leur esclave Mad, se retrouvent livrées à elles-mêmes dans la ferme familiale. La vie s’organise au mieux entre les trois femmes, jusqu’à l’annonce d’une menace imminente : une troupe de soldats sans foi ni loi, menée par le sergent Moses, pille et assassine tous ceux qu’ils croisent dans la vallée. Un seul choix s’impose à elles : prendre les armes pour repousser les assaillants…

Du réalisateur britannique Daniel Barber (né en 1965), on ne connaît que ses deux œuvres précédentes, son court-métrage The Tonto Woman, nommé à l’Oscar en 2008, et surtout son premier long-métrage, Harry Brown, avec Michael Caine, dans lequel le comédien prenait les armes pour devenir – après avoir incarné Alfred dans la triste trilogie de Christopher Nolan – à son tour un chevalier noir tuant tour à tour les petites frappes de sa cité qui ont tué son meilleur ami. Un thriller à la moralité plus que douteuse, chaînon manquant entre Un justicier dans la ville et À vif, où la star anglaise paraissait fatiguée à flinguer autant les dealers que sa fin de sa carrière. Depuis, plus de nouvelles du cinéaste. Pourtant, cinq ans après Harry Brown, celui-ci repassait derrière la caméra pour un western haut de gamme intitulé Dans le silence de l’ouest The Keeping Room, film annoncé dès 2012 avec Olivia Wilde. Quelques mois plus tard, la comédienne quitte le projet et se voit remplacer par Brit Marling. Entièrement tourné en Roumanie durant l’année 2013, Dans le silence de l’ouest avait ensuite disparu des radars. Il est temps aujourd’hui d’en parler puisque le film de Daniel Barber connaît enfin une exploitation en DVD et Blu-ray en France, en espérant que les passionnés de westerns et de home-invasion se ruent dessus très vite, puisqu’il s’agit d’un très grand cru, aussi percutant que The Salvation (2014) de Kristian Levring, Bone Tomahawk (2015) de S. Craig Zahler, Brimstone (2016) de Martin Koolhoven et Never Grow Old (2019 d’Ivan Kavanagh. Autant dire de belles références auxquelles vous pouvez d’ores et déjà ajouter The Keeping Room.

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