Test Blu-ray / La Piste des Caribous, réalisé par Edwin L. Marin

LA PISTE DES CARIBOUS (The Cariboo Trail) réalisé par Edwin L. Marin, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 22 juillet 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Randolph Scott, George ‘Gabby’ Hayes, Bill Williams, Karin Booth, Victor Jory, Douglas Kennedy, Jim Davis, Dale Robertson, Mary Stuart, James Griffith, Lee Tong Foo…

Scénario : Frank Gruber, d’après une histoire originale de John Rhodes Sturdy

Photographie : Fred Jackman Jr.

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 1950

LE FILM

Au Canada, en Colombie-Britannique, Jim Redfern et ses associés Mike Evans et Ling suivent la « piste des caribous » avec leur bétail, souhaitant s’établir pour créer leur ranch. Une ruée vers l’or amène le prospecteur « Grizzly » Winters à les rejoindre. Frank Walsh, un riche propriétaire ayant mainmise sur la ville locale, s’oppose bientôt avec ses hommes de main à Jim. En ville, ce dernier rencontre Frances Harrison dont il s’éprend…

Nous revoilà avec Randolph Scott et le réalisateur Edwin L. Marin, qui nous avaient enchantés avec l’excellent Canadian Pacific. Ils remettent le couvert immédiatement après avec La Piste des CaribousThe Cariboo Trail, qui reprend plus ou moins le même canevas et en apparence les lieux de l’action, mais qui parvient à trouver son identité propre, ne serait-ce qu’avec le personnage interprété par la tête d’affiche, toujours aussi décontractée et impliquée dans cette production modeste. L’élément central de La Piste des Caribous est la ruée vers l’or, le précieux minerai étant découvert en Colombie-Britannique, nombreux sont ceux qui viennent des États-Unis et du Canada pour espérer trouver le bon filon. Mais les prospecteurs découvrent essentiellement une terre recouverte de forêts, parsemées de torrents, le long des pistes tortueuses suivant le fleuve, seules portes d’entrée vers l’or. C’est là que nous rencontrons le personnage principal, qui est finalement peu intéressé par cet événement et qui rêve surtout d’élever du bétail. La Piste des Caribous est un western aussi original que Canadian Pacific, cette fois encore joliment photographié par Fred Jackman Jr. en Cinecolor (Les Soucoupes volantes attaquent), remplit de confrontations, de bons sentiments et d’humour, notamment avec la présence du vétéran George « Gabby » Hayes, ici dans son dernier film, gueule reconnaissable du genre vue une bonne quinzaine de fois aux côtés de John Wayne et à six reprises avec Randolph Scott. Il est comme qui dirait l’équivalent de Stumpy dans Rio Bravo, que jouait l’immense Walter Brennan, le vieux briscard bien agité qui en a encore sous le capot et qui ferait tout pour venir en aide à notre héros. Très bon cru donc que La Piste des Caribous !

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Test Blu-ray / Canadian Pacific, réalisé par Edwin L. Marin

CANADIAN PACIFIC réalisé par Edwin L. Marin, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 22 juillet 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Randolph Scott, Jane Wyatt, J. Carrol Naish, Victor Jory, Nancy Olson, Robert Barrat, Walter Sande, Don Haggerty…

Scénario : Jack DeWitt & Kenneth Gamet

Photographie : Fred Jackman Jr.

Musique : Dimitri Tiomkin

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1949

LE FILM

Employé de la Canadian Pacific Railroad, Tom Andrews reçoit pour mission de trouver un passage dans les Montagnes Rocheuses pour finaliser un itinéraire de chemin de fer entre le Canada et les Etats-Unis. Une entreprise qui n’est pas du goût de tout de monde, en particulier des trappeurs qui mettent tout en oeuvre pour saboter le projet, allant jusqu’à provoquer une révolte indienne afin de préserver leurs intérêts dans le commerce de la fourrure…

À la fin des années 1940, Randolph Scott tourne pas moins de six westerns avec le réalisateur Edwin L. Marin, avec lequel il s’associera sur près d’une dizaine de longs-métrages au fil de sa carrière. Parmi ceux-ci, deux sont filmés en procédé Cinecolor (moins cher que le Technicolor) pour le compte de la Fox, dans des décors naturels, le premier dans les Rocheuses canadiennes, dans le parc national de Banff, la réserve indienne de Morley en Alberta et le parc national de Yoho en Colombie-Britannique, le second dans le Colorado (Gunnison, Lake City) et en Californie. Deux œuvres jumelles, portées par la même star, signées du même auteur, photographiées par le même chef opérateur (Fred Jackman Jr.) et produites par Nat Holt, Canadian Pacific et La Piste des CaribousThe Cariboo Trail. Ces deux raretés, qui ont pu être sauvées récemment, sont à la fois différents et complémentaires. Dans Canadian Pacific, celui qui nous intéresse aujourd’hui, Randolph Scott est prospecteur, loin du cowboy monolithique et taciturne qu’il incarnera (merveilleusement) par la suite, notamment dans le cycle Ranown chez Budd Boetticher. Le comédien a l’air de prendre un immense plaisir dans la peau de Tom Andrews, homme chaleureux, courageux et déterminé, aimé de tous (ou presque) et auprès duquel les femmes, comme ses amis, se sentent en sécurité. Canadian Pacific est un vrai bijou de série B, mis en scène avec élégance, excellemment interprété, passionnant à suivre et dépaysant, qui n’a sans doute pas les moyens colossaux du magnifique Pacific Express Union Pacific de Cecil B. DeMille, auquel on peut penser, mais qui s’en sort haut la main.

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Test Blu-ray / Le Cavalier de la mort, réalisé par André De Toth

LE CAVALIER DE LA MORT (Man in the Saddle) réalisé par André De Toth, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD + Livret le 7 avril 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Randolph Scott, Joan Leslie, Ellen Drew, Alexander Knox, Richard Rober, John Russell, Alfonso Bedoya, Guinn ‘Big Boy’ Williams…

Scénario : Kenneth Gamet, d’après une nouvelle d’Ernest Haycox

Photographie : Charles Lawton Jr.

Musique : George Duning

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1951

LE FILM

Owen Merritt, petit propriétaire d’un ranch, se fait voler la femme qu’il aime par un important propriétaire terrien, Will Isham. Mais quand celui-ci apprend que c’est un mariage d’intérêt, il décide de se débarrasser définitivement de celui qui reste son rival. Merritt ne réagit pas, jusqu’au jour où ses deux amis et associés sont assassinés par l’homme de main de Isham.

Le comédien Randolph Scott et le réalisateur André de Toth auront collaboré à six reprises, entre 1951 et 1954. Six westerns, Le Cavalier de la mortMan in the Saddle, Les Conquérants de Carson CityCarson City, Les Massacreurs du Texas The Stranger Wore a Gun, La Trahison du capitaine Porter Thunder Over the Plains, Le Cavalier traqué‘Riding Shotgun et Terreur à l’Ouest The Bounty Hunter. Nous avons déjà passé en revue ce corpus à travers les chroniques du quatrième et de l’avant-dernier opus, nul besoin d’épiloguer, vous savez ce qui vous reste à faire pour en savoir plus. Nous pourrons aller droit au but en disant que cette première association, Le Cavalier de la mort donc, est un formidable divertissement, qui sous ses allures de série B, est en fait un spectacle ambitieux, merveilleusement mis en scène, tendu, à la fois pur western et histoire d’amour contrariée, qui a pour particularité de se dérouler essentiellement de nuit (un gunfight se passe même dans un saloon plongé dans le noir total), du moins une très grande partie du film. Randolph Scott a peu à faire pour s’imposer, son charisme fonctionne et l’acteur se permet même de n’apparaître qu’en pointillés dans le premier acte, en laissant à ses camarades l’occasion de briller, à l’instar de la magnifique Joan Leslie et l’excellent Richard Rober, qui campe un génial salaud habile de la gâchette. Avec son scénario simple, mais recherché et qui exploite toutes ses idées, allié à la virtuosité d’un cinéaste de renom (le final dans la tempête et la poussière est à se damner, tout comme la bagarre au pied des cascades), Le Cavalier de la mort est un western – pas dénué d’humour au passage – qui contentera encore et toujours les amateurs du genre.

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Test Blu-ray / Dix hommes à abattre, réalisé par H. Bruce Humberstone

DIX HOMMES À ABATTRE (Ten Wanted Men) réalisé par H. Bruce Humberstone, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 2 mars 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Randolph Scott, Jocelyn Brando, Richard Boone, Alfonso Bedoya, Donna Martell, Skip Homeier, Clem Bevans, Leo Gordon, Minor Watson, Lester Matthews, Tom Powers, Dennis Weaver, Lee Van Cleef…

Scénario : Kenneth Gamet, d’après une histoire originale d’Irving Ravetch & Harriet Frank Jr.

Photographie : Wilfrid M. Cline

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h20

Date de sortie initiale: 1955

LE FILM

John Stewart s’installe dans un immense domaine en Arizona. Campbell, un éleveur, aimerait épouser sa fille adoptive, Maria. Devant ses menaces, Maria se cache chez John. Furieux, Campbell engage dix hommes pour se débarrasser de John, dont il convoite la ferme, et récupérer Maria…

Inconnu au bataillon, du moins en ce qui nous concerne, le réalisateur H. Bruce Humberstone (1901-1984), malgré près de soixante mises en scène à son actif, ne possède qu’une infime partie de son œuvre disponible en DVD-Blu-ray dans nos contrées. On peut ainsi trouver Le Cavalier au masqueThe Purple Mask (1955) avec Tony Curtis, un western avec Victor Mature, Massacre à Furnace CreekFury at Furnace Creek (1948), un film de guerre avec John Payne et Maureen O’Hara, Les Rivages de TripoliTo the Shores of Tripoli (1942), une comédie-musicale avec Glenn Miller, Tu seras mon mari Sun Valley Serenade (1941). les cinéphiles les plus pointus sauront qu’il est aussi celui qui aura signé trois opus de Tarzan avec Gordon Scott dans le rôle-titre, Tarzan et le Safari perdu (1957), Le Combat mortel de Tarzan (1958) et le téléfilm Tarzan et les trappeurs (1960), même s’il n’est pas crédité pour ce dernier. Sorti en 1955, Dix hommes à abattre Ten Wanted Men est l’un des ultimes ouvrage de H. Bruce Humberstone pour le cinéma, puisqu’il se consacrera essentiellement au petit écran par la suite, sur beaucoup de séries comme The Survivors, Daniel Boone et Colt.45. Plus de dix ans après Les Rivages de Tripoli il retrouve Randolph Scott, alors dans la dernière partie de sa carrière, juste avant que celui-ci n’entame le légendaire cycle Ranown avec Budd Boetticher. Dix hommes à abattre, à ne pas confondre avec Sept hommes à abattre, justement le premier film du cycle susmentionné, est un petit western que l’on pourrait qualifier d’anecdotique, clairement divisé en deux parties. Si la première, en gros jusqu’à la quarantième minute, soit à mi-temps du film, s’avère redondante et peu enthousiasmante, la seconde vaut le coup d’oeil avec ses règlements de comptes qui ont tardé à venir, mais qui ne déçoivent pas, tout comme l’interprétation toujours inspirée de Randolph Scott. Les fans apprécieront sans doute, les autres pourraient trouver le temps long…

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Test Blu-ray / Les Écumeurs, réalisé par Ray Enright

LES ÉCUMEURS (The Spoilers) réalisé par Ray Enright, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 2 mars 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Marlene Dietrich, Randolph Scott, John Wayne, Margaret Lindsay, Harry Carey, Richard Barthelmess, George Cleveland, Samuel S. Hinds…

Scénario : Lawrence Hazard & Tom Reed, d’après le roman de Rex Beach

Photographie : Milton R. Krasner

Musique : Hans J. Salter

Durée : 1h27

Date de sortie initiale: 1942

LE FILM

La ruée vers l’or bat son plein en Alaska. De prétendus agents du gouvernement détournent la loi en spoliant de leur concession les prospecteurs les plus modestes qui, désormais associés à Glennister, propriétaire d’un gisement important, tiennent tête au commissaire aux mines McNamara. Avec l’aide d’un juge véreux, ce dernier réplique par davantage d’expropriations encore, allant jusqu’à envoyer Glennister derrière les barreaux. Celui-ci n’entend pas se laisser faire…

Ray Enright (1896-1965), a roulé sa bosse à Hollywood et aura signé près de 80 films en 35 ans de carrière, marquée par un désir d’éclectisme et du travail bien fait. Réalisateur emblématique de l’âge d’or des studios ayant oeuvré dès le cinéma muet, il passera allègrement de la comédie au film de gangsters, en passant par le polar, la comédie musicale et bien sûr le western. 1944, Ray Enright collabore pour la première fois avec Randolph Scott pour Les ÉcumeursThe Spoilers, sur lequel une vraie complicité naît entre les deux hommes, qui se retrouveront encore à cinq reprises jusqu’en 1948. S’il est vrai que ce western peut paraître anecdotique, celui-ci vaut sacrément le coup d’oeil pour deux raisons. La première, pour la mise en scène énergique de Ray Enright, qui dispose d’un budget somme toute conséquent et qui se voit à l’écran, notamment à travers ses impressionnants décors. La seconde, pour le casting qui réunit rien de moins que Randolph Scott, Marlene Dietrich et John Wayne ! Une distribution prestigieuse, trois monstres talentueux, débordant de charisme et qui ont l’air de s’amuser à se donner la réplique, même s’il est avéré que les deux mâles alpha ne sont pas véritablement entendus sur le tournage. Néanmoins, leur confrontation cartonne, les deux hommes se disputant les faveurs de la magnifique Cherry Malotte, tenancière de saloon, qui s’impose naturellement dans un milieu d’hommes en rut suintant le whisky frelaté. Les Écumeurs est un savoureux western mené à cent à l’heure, drôle, bourré d’action, qui se clôt sur une baston homérique entrée dans l’histoire. Un plaisir de cinéma.

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Test DVD / Les Rôdeurs de l’aube, réalisé par Tim Whelan

LES RÔDEURS DE L’AUBE (Rage at Dawn) réalisé par Tim Whelan, disponible en DVD le 1er décembre 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Forrest Tucker, Randolph Scott, Mala Powers, J. Carrol Naish, Edgar Buchanan, William Forrest…

Scénario : Horace McCoy, d’après une histoire de Frank Gruber

Photographie : Ray Rennahan

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h23

Année de sortie : 1955

LE FILM

En 1866, dans le sud de l’Indiana, le gang des frères Reno terrorise la région en braquant des banques et pillant des trains, avec la complicité de notables locaux qui ferment les yeux sur leurs activités, prenant au passage leur « commission ». Les habitants du secteur, lassés de cette situation, font appel à l’agence de détectives Pinkerton qui dépêche un de ses agents. Les renseignements recueillis permettent d’organiser un guet-apens lors d’une nouvelle attaque de banque, mais les frères Reno en réchappent (sauf un qui est tué). Ils découvrent peu après que l’agent en question est le barman Murphy et l’assassinent. L’agence envoie alors un nouvel homme, James Barlow, qui parvient à infiltrer le gang en courtisant la sœur des Reno, Laura, et en se faisant lui-même passer pour un braqueur…

Vous n’aviez jamais entendu parler des frères Reno ? Non, rien à voir avec Jean, mais comme les spécialistes du Far-West pourront vous le dire, ainsi qu’un carton au début du film qui nous intéresse aujourd’hui, les frères Reno, Clint fermier respecté, Frank, Simeon, John et Bill demeurent célèbres pour avoir été les premiers voleurs de train de l’histoire des Etats-Unis. Pillant, brûlant et tuant, la bande a parcouru les états frontaliers du Midwest, ouvrant la voie aux grands gangs de hors-la-loi, plus connus pour le coup, les frères James, les frères Dalton et les Younger. Sur une histoire signée Horace McCoy, l’auteur du légendaire On achève bien les chevaux et scénariste (Gentleman Jim de Raoul Walsh, Le Fauve en liberté de Gordon Douglas et Les Indomptables de Nicholas Ray), inspirée d’un récit du spécialiste du roman policier et du western Frank Gruber, le réalisateur Tim Whelan livre pour la RKO un petit film bien emballé, toujours aussi divertissant 65 ans après. Il offre aussi à Randolph Scott l’un des derniers rôles à l’écran et qui s’avère impeccable dans la peau du dénommé Barlow, un agent fédéral qui se fait passer pour un hors-la-loi, afin de gagner la confiance des frères et des bureaucrates pourris. Cela se complique avec la compassion qu’éprouve Barlow pour Laura, la soeur des Reno, qui tient la maison à contre-coeur. La tension monte alors que la bande s’apprête un coup pour attaquer un train.

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Test Blu-ray / Le Relais de l’or maudit, réalisé par Roy Huggins

LE RELAIS DE L’OR MAUDIT (Hangman’s Knot) réalisé par Roy Huggins, disponible en DVD et Blu-ray le 10 août 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Randolph Scott, Donna Reed, Claude Jarman Jr., Frank Faylen, Glenn Langan, Richard Denning, Lee Marvin, Jeanette Nolan…

Scénario : Roy Huggins

Photographie : Charles Lawton Jr.

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Commandés par le major Matt Stewart, des soldats sudistes attaquent un convoi nordiste transportant de l’or. Si une de leurs victimes leur apprend que la guerre est terminée depuis un mois, il est trop tard. Désormais considérés comme des bandits, ils se rendent à l’évidence qu’ils ont été manipulés par leur officier supérieur. En gardant le butin pour eux, ils deviennent à leur tour des proies, prises en chasse par tous les hors la loi de l’état, ainsi que par les représentants de la loi…

Le Relais de l’or maudit – Hangman’s Knot (1952) est l’unique film écrit et réalisé par Roy Huggins, habituellement scénariste pour le cinéma et la télévision, qui a surtout fait une immense carrière en tant que producteur de séries télévisées. L’une d’elles connaît un grand succès dans les années 60 et sera adaptée au cinéma trente ans plus tard, Le Fugitif – The Fugitive (1993) avec Harrison Ford et Tommy Lee Jones, réalisé par Andrew Davis et toujours produit par Roy Huggins. Le Relais de l’or maudit est un western qui commence avec une scène époustouflante, celle de l’attaque d’un convoi rempli d’or par un groupe de soldats confédérés. Des explosions à la dynamite et des tirs de fusils entraînent la mort de plusieurs personnes. 70 ans après la sortie du film, la mise en scène et le montage de cette séquence d’ouverture n’ont pas pris une seule ride.

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Test Blu-ray / Les Pionniers de la Western Union, réalisé par Fritz Lang

LES PIONNIERS DE LA WESTERN UNION (Western Union) réalisé par Fritz Lang, disponible en combo Blu-ray+DVD le 15 septembre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Randolph Scott, Robert Young, Virginia Gilmore, Dean Jagger, John Carradine, Slim Summerville, Chill Wills, Barton MacLane…

Scénario : Robert Carson d’après le roman de Zane Grey

Photographie : Edward Cronjager, Allen M. Davey

Musique : David Buttolph

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1941

LE FILM

Vance Shaw, un hors-la-loi, sauve Edward Creighton, pied-tendre en charge de la construction de la ligne télégraphique. Sensible à la sœur de Creighton, il abandonne la vie de brigand et se joint comme éclaireur à l’équipe. Mais les ouvriers de la ligne sont les victimes régulières et des Indiens, et des attaques de bandits menés par le propre frère de Vance. Chacun dans un camp opposé, les deux frères vont dès lors s’affronter.

Grand amateur du travail de Sigmund Freud, Friedrich Christian Anton Lang alias Fritz Lang (1890-1976) n’aura de cesse au cours de sa longue et prolifique carrière, de se pencher sur la question du meurtre, des assassins, de la culpabilité et de la vengeance. En 1933, Joseph Goebbels propose au cinéaste le poste de directeur du département cinématographique de son ministère, celui de la propagande. Fritz Lang refuse. La légende dit que le réalisateur aurait déclaré à Goebbels que sa mère était juive. Il s’enfuit en France avant de s’installer aux Etats-Unis. Furie, son premier film américain et réquisitoire contre le lynchage, montre l’engagement du réalisateur. Suivront J’ai le droit de vivre (1937), Casier judiciaire (1938) et Le Retour de Frank James (1940), son premier western. Devant le succès rencontré par cette suite de Jesse James (Henry King, 1939) aka Le Brigand bien-aimé dans nos contrées, Fritz Lang se voit proposer un nouveau western par la Fox et Darryl Francis Zanuck, ainsi qu’un budget conséquent doublé d’une lourde équipe. Ce sera Les Pionniers de la Western Union (1941) ou tout simplement Western Union en version originale. Juste avant d’entamer sa tétralogie antinazie constituée de Chasse à l’hommeMan Hunt (1941), Les Bourreaux meurent aussiHangmen Also Die! (1943), Espion sur la Tamise Ministry of Fear (1944) et Cape et Poignard Cloak and Dagger (1946), Fritz Lang continue de se faire la main au sein des studios hollywoodiens en acceptant ce western assez lambda, qui vaut essentiellement aujourd’hui pour son casting de luxe et la séquence très impressionnante de l’incendie.

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Test Blu-ray / L’Homme de l’Arizona, réalisé par Budd Boetticher

L’HOMME DE L’ARIZONA (The Tall T) réalisé par Budd Boetticher, disponible en combo Blu-ray+DVD le 15 septembre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Randolph Scott, Richard Boone, Maureen O’Sullivan, Arthur Hunnicutt, Skip Homeier, Henry Silva, John Hubbard, Robert Burton…

Scénario : Burt Kennedy d’après une nouvelle d’Elmore Leonard

Photographie : Charles Lawton Jr.

Musique : Heinz Roemheld

Durée : 1h18

Date de sortie initiale : 1957

LE FILM

Trois desperados ont tué le propriétaire d’un relais de diligence et son jeune fils. Dans la foulée, ils attaquent un convoi où ont pris place un couple en voyage de noces et Pat Brennan, un rancher solitaire. Apprenant que la jeune épouse est la fille d’une fortune de la région, les hors-la-loi envoient son mari réclamer, sous bonne escorte, une rançon au père. Pat Brennan et la femme restent seuls avec deux des bandits…

Le western de série B dans toute sa splendeur ! L’Homme de l’ArizonaThe Tall T (1957) est le second film sur sept du très célèbre cycle Ranown. Même s’il est aujourd’hui quelque peu oublié des cinéphiles, le comédien Randolph Scott (1898-1987) demeure l’une des incarnations du héros du western américain, ayant collaboré avec les plus grands noms du genre, de John Ford à Victor Fleming, en passant par Henry Hathaway, Henry King, Michael Curtiz, Fritz Lang, John Sturges, André De Toth et bien d’autres. Un C.V. bien rempli et qui a de quoi faire des envieux ! Entretenant d’excellents rapports avec les cinéastes qui l’ont employé, Randolph Scott aura tourné huit fois sous la direction de Henry Hathaway et six fois chez André De Toth. Mais la fin de sa carrière reste marquée par son association avec le cinéaste Budd Boetticher (1916-2001). A l’aube de ses soixante ans, Randolph Scott entame une collaboration de sept longs métrages avec le réalisateur. Le film qui nous intéresse aujourd’hui, L’Homme de l’ArizonaThe Tall T, est quasiment tourné dans la continuité de leur précédente association, Sept hommes à abattre – Seven Men from Now (1956), et avant Le Vengeur agit au crépusculeDecision at Sundown (1957), L’Aventurier du TexasBuchanan Rides Alone (1958), La Chevauchée de la vengeanceRide Lonesome (1959), Le Courrier de l’orWestbound (1960) et enfin Comanche Station (1960). Pur produit de la Columbia, L’Homme de l’Arizona est un grand western, sec, épuré, qui repose entre autres sur le charisme toujours intact de la star, sur son affrontement avec le génial Richard Boone, mais aussi sur une mise en scène ultra-efficace, ainsi que des dialogues somptueux écrits par le grand Burt Kennedy, d’après la nouvelle The Captive d’Elmore Leonard.

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Test DVD / La Trahison du capitaine Porter, réalisé par André De Toth

LA TRAHISON DU CAPITAINE PORTER (Thunder Over the Plains) réalisé par André De Toth, disponible en DVD le 9 mars 2020 chez LCJ Editions.

Acteurs : Randolph Scott, Lex Barker, Phyllis Kirk, Charles McGraw, Henry Hull, Elisha Cook Jr., Hugh Sanders, Lane Chandler…

Scénario : Russell S. Hughes

Photographie : Bert Glennon

Musique : David Buttolph

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1953

LE FILM

En 1870 au Texas, le capitaine Porter, Texan mais officier de l’Union, est chargé de rétablir la légalité mise à mal par les exactions des « carpetbaggers » dans les années qui suivirent la guerre de Sécession. Porter éprouve une vive répulsion pour sa tâche, mais, homme de devoir, il ne peut y couper.

D’origine austro-hongroise, André De Toth (1912-2002) est un réalisateur, scénariste et producteur qui demeure encore très chéri par les cinéphiles. Indépendant des grands studios hollywoodiens, pour lesquels il travaillera toutefois volontiers à plusieurs reprises, le cinéaste dirigera les plus grands comme Gary Cooper (La Mission du commandant Lex), Robert Ryan (La Chevauchée des bannis), Kirk Douglas (La Rivière de nos amours), Veronica Lake (Femme de feu), Barbara Stanwyck (L’Orchidée Blanche) et Richard Widmark (La Furie des Tropiques). Mais la plus grande collaboration de sa carrière reste celle entamée en 1951 avec Randolph Scott (1898-1987) pour Le Cavalier de la mortMan in the Saddle. Les deux hommes se retrouveront à cinq autres reprises (et autres westerns), Les Conquérants de Carson CityCarson City (1952), Les Massacreurs du KansasThe Stranger Wore a Gun (1953), La Trahison du capitaine PorterThunder Over the Plains (1953), Le Cavalier traquéRiding Shotgun (1954) et Terreur à l’OuestThe Bounty Hunter (1954). Le western qui nous intéresse aujourd’hui est l’un des meilleurs de l’association De Toth/Scott. Le cinéaste fait certes partie des célèbres « borgnes d’Hollywood » aux côtés de John Ford, Fritz Lang, Raoul Walsh et Nicholas Ray, ce qui ne l’a d’ailleurs pas empêché de mettre en scène deux films en relief stéréoscopique, L’Homme au masque de cireHouse of Wax (1953) avec Vincent Price, formidable remake de Masques de cireMystery of the Wax Museum de Michael Curtiz (1933), et Les Massacreurs du Kansas, mais André De Toth n’est certainement pas un manchot derrière la caméra. La Trahison du capitaine Porter repose sur un scénario intelligent et bien construit de Russell Hughes, futur auteur de Des monstres attaquent la villeThem ! (1954) de Gordon Douglas, de La charge des tuniques bleues The Last Frontier (1955) d’Anthony Mann et de L’homme de nulle partJubal (1956) de Delmer Daves, de belles et évidentes références. Thunder Over the Plain témoigne non seulement de la belle plume du scénariste, mais reste aussi un western excellemment mis en scène par un maître de la série B, tandis que le charisme de Randolph Scott fait le reste.

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