Test Blu-ray / Les Amants sacrifiés, réalisé par Kiyoshi Kurosawa

LES AMANTS SACRIFIÉS (Supai no tsuma – スパイの妻) réalisé par Kiyoshi Kurosawa, disponible en DVD et Blu-ray le 19 avril 2022 chez Arte Editions.

Acteurs : Yu Aoi, Issey Takahashi, Masahiro Higashide, Ryota Bando, Yuri Tsunematsu, Minosuke, Hyunri, Takashi Sasano…

Scénario : Ryusuke Hamaguchi, Kiyoshi Kurosawa & Tadashi Nohara

Photographie : Tatsunosuke Sasaki

Musique : Ryosuke Nagaoka

Durée : 1h56

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Kobe, 1941. Yusaku et sa femme Satoko vivent comme un couple moderne et épanoui, loin de la tension grandissante entre le Japon et l’Occident. Mais après un voyage en Mandchourie, Yusaku commence à agir étrangement… Au point d’attirer les soupçons de sa femme et des autorités. Que leur cache-t-il ? Et jusqu’où Satoko est-elle prête à aller pour le savoir ?

Quand Kiyoshi Kurosawa (Au bout du monde, Cure, Kaïro, Avant que nous disparaissions, Le Secret de la chambre noire, Vers l’autre rive, Shokuzai, Tokyo Sonata…) rencontre Ryusuke Hamaguchi (Drive My Car, Asako I & II, Senses). A l’écran tout du moins, puisque le second (tout comme le coscénariste Tadashi Nohara) aura été l’étudiant du premier à l’Université des Arts de Tokyo. Les deux maîtres du cinéma japonais se trouvent réunis sur la même affiche pour Les Amants sacrifiés, mis en scène par le prolifique Kiyoshi Kurosawa, dont la filmographie avoisine la soixantaine d’oeuvres (courts/longs-métrages et séries) et écrit par Ryusuke Hamaguchi, qui signe pour la première fois un scénario réalisé par un autre cinéaste. Cette association donne naissance à un sommet d’émotions, de sensibilité à fleur de peau et de délicatesse, une élégance racée aussi bien sur le fond comme sur la forme, qui convoque à la fois le cinéma britannique et américain des années 1940-50, avec une rigueur nippone, tout en s’inscrivant parfaitement à travers ses thèmes dans la filmographie de Kiyoshi Kurosawa, où le couple, les relations entre les hommes et les femmes sont la clé de voûte. Outre ses qualités exceptionnelles, Les Amants sacrifiés a été filmé en 8K. Pour vous donner une idée de la définition de l’image, le nombre de pixels est multiplié par 4 en comparaison de l’UHD dite traditionnelle, format souhaité, pour ne pas dire imposé par la NHK, l’unique groupe audiovisuel public au Japon, qui cherchait à financer la production d’un film tourné dans la ville de Kobe, en utilisant une caméra 8K comme médium. Si le procédé a tout d’abord fait peur au réalisateur, qui craignait une image lisse artificielle, diamétralement opposée à la texture attendue pour un film d’époque, par ailleurs son premier opus historique, Kiyoshi Kurosawa a été très vite rassuré en apprenant qu’il pouvait la retravailler en post-production. Si l’on peut déplorer quelques problèmes de rythme, sans doute trop languissant, Les Amants sacrifiés hypnotise et happe le spectateur pour l’emporter dans un tourbillon de sentiments du début à la fin, jusqu’au dernier plan, absolument bouleversant. Du grand art.

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Test Blu-ray / Twist à Bamako, réalisé par Robert Guédiguian

TWIST À BAMAKO réalisé par Robert Guédiguian, disponible en DVD et Blu-ray le 17 mai 2022 chez Diaphana.

Acteurs : Stéphane Bak, Alice Da Luz, Saabo Balde, Bakary Diombera, Ahmed Dramé, Diouc Koma, Miveck Packa, Issaka Sawadogo…

Scénario : Robert Guédiguian & Gilles Taurand

Photographie : Pierre Milon

Musique : Olivier Alary & Johannes Malfatti

Durée : 2h09

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

1962. Le Mali goûte son indépendance fraîchement acquise et la jeunesse de Bamako danse des nuits entières sur le twist venu de France et d’Amérique. Samba, le fils d’un riche commerçant, vit corps et âme l’idéal révolutionnaire : il parcourt le pays pour expliquer aux paysans les vertus du socialisme. C’est là, en pays bambara, que surgit Lara, une jeune fille mariée de force, dont la beauté et la détermination bouleversent Samba. Samba et Lara savent leur amour menacé. Mais ils espèrent que, pour eux comme pour le Mali, le ciel s’éclaircira…

Quel plaisir ! Quel bonheur ! Quelle émotion ! Quelle force et quelle fraîcheur aussi ! Tourné en 2020 durant la pandémie de Covid 19, qui aura d’ailleurs entraîné une interruption pendant sept longs mois, Twist à Bamako, le 22è film de Robert Guédiguian (né en 1953), démontre toute l’éternelle jeunesse, l’engagement et la flamme qui animent encore et toujours le réalisateur. Agé de 66 ans au moment des prises de vue, le cinéaste mythique de Marius et Jeanette, Marie-Jo et ses deux amours, Mon père est ingénieur, Le Promeneur du Champ-de-Mars, Les Neiges du Kilimandjaro, Une histoire de fou, La Villa et plus proche de nous de Gloria Mundi, s’éloigne de sa terre natale, de son « beau pays », traverse la Méditerranée et pose ses valises en Afrique, au Sénégal pour le tournage, qui devient en fait le Mali dans son récit, pour nous raconter l’histoire du bel âge à Bamako, du temps des surprises-parties, de Salut les Copains et des diabolos menthe. Depuis 1960 et la proclamation de l’indépendance du Soudan français qui devient la république du Mali, avec Modibo Keïta comme président de la république, on danse le rock et le twist à Bamako, et le socialisme est un rêve porté par les plus jeunes, qui espèrent ainsi que leur pays deviendra un symbole d’espoir pour l’Afrique, mais aussi pour le reste du monde. Mais c’était sans compter l’attachement aux traditions ancestrales de certains, qui feront tout pour casser dans l’oeuf la révolution souhaitée par les plus idéalistes et les plus fougueux. Même si Twist à Bamako ne se déroule pas à Marseille ou dans ses environs, Robert Guédiguian reste fidèle à ses convictions et son dernier long-métrage en date s’intègre parfaitement et logiquement dans sa florissante filmographie. Merveilleusement interprété par des acteurs jusqu’alors inconnus, Twist à Bamako est un véritable bijou, un gros coup de coeur et assurément l’un des meilleurs opus à sortir au cinéma en cette année 2022.

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Test Blu-ray / 13 Minutes, réalisé par Lindsay Gossling

13 MINUTES réalisé par Lindsay Gossling, disponible en DVD et Blu-ray le 6 avril 2022 chez AB Vidéo.

Acteurs : Amy Smart, Thora Birch, Sofia Vassilieva, Anne Heche, Paz Vega, Peter Facinelli, Laura Spencer, Trace Adkins…

Scénario : Lindsay Gossling, d’après une histoire de Travis Farncombe

Photographie : Steve Mason

Musique : Ariel Marx

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Alors qu’une nouvelle journée ordinaire commence pour les habitants de la petite ville américaine de Siren, la nature en a décidé autrement. Les habitants n’ont que 13 minutes pour trouver un abri avant que la plus grande tornade jamais enregistrée ne ravage la ville. Ils vont devoir se battre pour protéger leurs proches et lutter pour leur vie. Livrées à elles-mêmes pour faire face à la catastrophe, quatre familles doivent surmonter leurs différences et trouver en elles la force de survivre.

Le film de tornades appartient au genre catastrophe et a su livrer moult séries B et Z, qui ont contribué à fleurir les bacs de DVD chez Cash Express ou Easy Cash. Si l’opus le plus célèbre reste bien évidemment Twister de Jan de Bont, l’un des plus grands succès de l’année 1996, on ne compte plus les ersatz qui ont essayé depuis de reprendre les mêmes ingrédients, sans y parvenir, mais il faut bien l’avouer sans les mêmes moyens financiers non plus. L’un des derniers à avoir tenté de retrouver cette essence demeure Hurricane (2018) de Rob Cohen, une vraie série Z, laide à regarder, mais qui contre toute attente divertissait sans mal avec ses FX ratés, son interprétation neurasthénique et ses scènes d’action invraisemblables. 13 Minutes de Lindsay Gossling n’est pas du tout à ranger dans cette catégorie. Loin des Sharknado, de F6 Twister (Au coeur de la tornade et Christmas Twister pour les connaisseurs) dans lequel Casper Van Dien affrontait la nature en colère, ou bien encore de Stone Impact avec ses effets spéciaux rigolos réalisés avec un Amstrad 6128+ à cartouche, sans oublier les trucs du style Twister Apocalypse, Twister II : Extreme Tornado, Black Storm, Final Storm, voici enfin un film intelligent avec un cyclone en toile de fond, un premier long-métrage prometteur. Venue du documentaire, elle impose une réelle sensibilité à travers les portraits croisés de cette poignée de personnages, les habitants d’une petite bourgade, qui va être complètement rasée par une colossale tornade. Après avoir présenté ses protagonistes et les enjeux durant 55 minutes, les éléments naturels se déchaînent et les conséquences seront forcément cataclysmiques. Ce qui est loin d’être le cas de ce 13 Minutes, dont la mise en scène délicate, la réussite des effets visuels et l’excellence du casting emportent facilement l’adhésion.

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Test Blu-ray / Mes très chers enfants, réalisé par Alexandra Leclère

MES TRÈS CHERS ENFANTS réalisé par Alexandra Leclère, disponible en DVD et Blu-ray le 20 avril 2022 chez UGC.

Acteurs : Josiane Balasko, Didier Bourdon, Marilou Berry, Cédric Ben Abdallah, Laurent Stocker, Estéban, Joséphine de Meaux, Lise Lamétrie…

Scénario : Alexandra Leclère

Photographie : Jean-Marc Fabre

Musique : Philippe Rombi

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Chantal et Christian Blanc ont deux enfants : Sandrine et Stéphane. Cependant, ces deux derniers n’ont jamais de temps à consacrer à leurs parents, allant même jusqu’à éviter leurs coups de téléphone. À bout de nerfs et à l’approche des fêtes de Noël, les parents Blanc ont une grande idée pour que leurs enfants se rapprochent à nouveau enfin d’eux : prétendre qu’ils ont gagné plusieurs millions d’euros au jeu. Comment les enfants réagiront-ils ? Combien de temps le mensonge va-t-il tenir ?

Cela fait plaisir de revoir Alexandra Leclère aux (bonnes) affaires ! Révélée en 2004 avec son premier long-métrage devenu un petit classique, Les Soeurs fâchées, incarné par Isabelle Huppert et Catherine Frot, qui avait attiré près d’1,5 million de spectateurs dans les salles, la réalisatrice a su très vite confirmer ce coup d’essai. Suivront les succès du Prix à payer (2007), avec Christian Clavier, Nathalie Baye, Gérard Lanvin et Géraldine Pailhas (1,4 millions d’entrées) et du Grand partage en 2015 (1,2 millions). Seules ombres au tableau, les revers connus en 2012 avec Maman (268.000 spectateurs) et en 2017 avec Garde alternée (470.000 entrées). Pour Mes très chers enfants, son sixième film, elle s’associe avec deux pointures de la comédie française qu’elle avait déjà fait tourner à deux reprises, Josiane Balasko (Maman, Le Grand partage) et Didier Bourdon (Le Grand partage, Garde alternée). Une belle idée, puisque ces deux cadors s’en donnent à coeur joie à l’écran et leur alchimie (ils avaient déjà été mariés dans Beaux-parents de Héctor Cabello Reyes) participe à la réussite de Mes très chers enfants, comédie vraiment drôle, excellemment rythmée, merveilleusement interprétée par les deux têtes d’affiche, auxquelles se joignent Marilou Berry, qu’on ne présente plus, et l’humoriste Ben, une vraie découverte, qui tire constamment son épingle du jeu devant ses plus illustres camarades. Alexandra Leclère retrouve cette verve efficace qui lui faisait défaut depuis deux ou trois films, se rapprochant de la comédie italienne d’antan, où les personnages n’étaient pas forcément des plus sympathiques et attachants, mais qui paradoxalement s’avéraient on ne peut plus humains. Cela fait du bien de croiser ce genre de protagonistes, finalement rares dans le paysage cinématographique hexagonal. On est prêt à parier qu’un voire plusieurs remakes verront d’ailleurs le jour…

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Test Blu-ray / L’Amour c’est mieux que la vie, réalisé par Claude Lelouch

L’AMOUR C’EST MIEUX QUE LA VIE réalisé par Claude Lelouch, disponible en DVD et Blu-ray le 26 mai 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Sandrine Bonnaire, Gérard Darmon, Ary Abittan, Philippe Lellouche, Kev Adams, Elsa Zylberstein, Béatrice Dalle, Clémentine Célarié, Robert Hossein, Olivier Rabourdin…

Scénario : Claude Lelouch, Pierre Leroux, Grégoire Lacroix & Valérie Perrin

Photographie : Maxime Héraud

Musique : Laurent Couson

Durée : 1h55

Année de sortie : 2021

LE FILM

Les trois A : L’AMOUR, L’AMITIÉ et L’ARGENT sont les trois principales préoccupations de l’humanité. Pour en parler le plus simplement possible, Gérard, Ary et Philippe ont fait connaissance il y a 20 ans, à leur sortie de prison, et se sont tout de suite posé la vraie question : Et si l’honnêteté était la meilleure des combines ? Aujourd’hui, ils sont inséparables et scrupuleusement vertueux… Mais Gérard apprend qu’il souffre d’un mal incurable. Le sachant condamné, Ary et Philippe veulent lui offrir sa dernière histoire d’amour… car Gérard a toujours répété que l’amour c’était mieux que la vie.

Nous pensions que La Vertu des impondérables était le cinquantième long-métrage de Claude Lelouch. Nous avions mal compté, ou alors le cinéaste s’était embrouillé dans ses comptes. Non, en réalité le 50ème film de l’ami Claude, le voici (la sobriété et la modestie de l’intéressé poussent le bouchon jusqu’à le mentionner dans les credits, sur l’affiche et dans la bande-annonce), L’Amour c’est mieux que la vie, qui recycle quelque peu le titre abandonné du second volet de sa trilogie avortée au début des années 2000, entamée avec Les Parisiens et qui devait donc s’intituler Le Bonheur, c’est mieux que la vie. On craignait que le réalisateur reprenne son ancien projet, qui avait été finalement bidouillé pour devenir Le Courage d’aimer, une de ses plus grosses arnaques qui présentait plus ou moins le même montage agrémenté d’une poignée scènes supplémentaires, histoire de, mais pour résumer il s’agissait bien de foutage de gueule. L’Amour c’est mieux que la vie n’a rien à voir. Bien qu’il ait longtemps annoncé que tel film était son dernier (on pense aux paroles de Daniel Balavoine pour Le Chanteur, « Je remonterai sur scène, Comme dans les années folles, Je ferai pleurer mes yeux, Je ferai mes adieux, Et puis l’année d’après, Je recommencerai, Et puis l’année d’après, Je recommencerai, Je me prostituerai, Pour la postérité…), il s’agit ici du premier épisode d’une nouvelle trilogie teasée dans le générique de fin. A l’instar de James Bond, Claude Lelouch will return…et nous avons déjà le titre, La Folie des sentiments ou l’incroyable fertilité du chaos. En l’état, L’Amour c’est mieux que la vie peut apparaître comme un sempiternel film testament, dans lequel CL évoque la mort, ou plutôt la célébration de l’existence, se penche sur le temps qui passe (« Je n’ai plus de temps à perdre avec le temps »), tout en imaginant celles et ceux qui pleureront à son enterrement. Ce n’est pas un secret, Lelouch s’est toujours glorifié lui-même. A bientôt 85 ans, refusant de prendre une retraite bien méritée, il a cette fois recours à divers extraits de L’Aventure c’est l’aventure (1972), La Bonne année (1974), Les Uns et les Autres (1981), créant une passerelle avec le second à travers le personnage incarné par Sandrine Bonnaire. Cette introduction est bordélique, mais comme L’Amour c’est mieux que la vie en fait, qui passe du coq à l’âne, du rire (gênant) aux larmes (embarrassantes), avec un casting fade, sur un rythme neurasthénique et un montage aux pâquerettes. Pourtant, une fois de plus, on ne rejette pas ce film et nous répondrons encore présents au prochain opus.

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Test DVD / Meilleurs ennemis, réalisé par Peter Hutchings

MEILLEURS ENNEMIS (The Hating Game) réalisé par Peter Hutchings, disponible en DVD le 26 mai 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Lucy Hale, Austin Stowell, Damon Daunno, Sakina Jaffrey, Corbin Bernsen, Yasha Jackson, Sean Cullen, Nance Williamson…

Scénario : Christina Mengert, d’après le roman de Sally Thorne

Photographie : Noah Greenberg

Musique : Spencer David Hutchings

Durée : 1h38

Année de sortie : 2021

LE FILM

Bien décidée à réussir professionnellement sans compromettre son sens de l’éthique, Lucy se lance dans un jeu impitoyable de surenchère contre Joshua, son ambitieux collègue de bureau. Mais son attirance croissante pour cet homme qu’elle aime détester va venir compliquer leur rivalité.

Évidemment, il n’y a qu’à voir le titre ou l’affiche du film pour se dire « c’est bon, on connaît déjà la fin ». Et là dessus on ne se trompe pas. En revanche, Meilleurs ennemisThe Hating Game, adapté d’un best seller de Sally Thorne, est loin d’être une comédie romantique désagréable, grâce notamment à la pétillante et sexy Lucy Hale (née en 1989), que l’on avait découvert au cinéma en 2011 dans Scream 4 de Wes Craven, puis en 2018 dans la production Blumhouse Action ou VéritéTruth or Dare de Jeff Wadlow. Mais c’est à la télévision que la consécration se fera pour elle, avec la série Privileged, et surtout Pretty Little Liars, où elle interprète le rôle d’Aria Montgomery au fil des sept saisons et de ses 160 épisodes. Également invitée sur la série Riverdale, de laquelle découlera celle de Katy Keene, centrée sur son personnage, Lucy Hale démontre un vrai talent comique dans Meilleurs ennemis, un petit côté burlesque, un impressionnant débit à la mitraillette, le tout avec un sourire dévastateur et des yeux de velours. Elle donne ici la réplique – parfois bien vacharde – à Austin Stowell, révélé en 2011 grâce au succès inattendu de L’Incroyable Histoire de Winter le dauphinDolphin Tale de Charles Martin Smith, qui sera ensuite repéré chez Damien Chazelle (Whiplash), Steven Spielberg (Le Pont des espions), Simon West (Stratton) et Nacho Vigalondo (Colossal). L’alchimie est bien présente entre les deux acteurs, qui s’en donnent à coeur joie dans ce jeu du chat et de la souris, une guéguerre des sexes légère, une partie de ping-pong verbal sans grande surprise, mais bien rythmée, drôle, piquante, où le charme de ses interprètes agit facilement. On passe un bon moment et c’est déjà ça.

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Test Blu-ray / Le Fleuve de la dernière chance, réalisé par Jerry Hopper

LE FLEUVE DE LA DERNIÈRE CHANCE (Smoke Signal) réalisé par Jerry Hopper, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 7 avril 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Dana Andrews, Piper Laurie, Rex Reason, William Talman, Milburn Stone, Douglas Spencer, Gordon Jones, William Schallert.…

Scénario : George F. Slavin & George W. George

Photographie : Clifford Stine

Musique : Henry Mancini

Durée : 1h28

Date de sortie initiale: 1955

LE FILM

Commandés par le capitaine Harper, des soldats américains fuient, par le fleuve, le fort assiégé par les Utes, très supérieurs en nombre et qui attendent le renfort des tribus sioux. Parmi les Blancs se trouvent Laura, fille du major Evans, mort au combat et un prisonnier, Halliday. Ce dernier est un ancien officier qui a vécu longtemps chez les Utes. Tandis qu’Evans était partisan de la guerre, Halliday voulait sceller la paix. Lors des engagements, il s’est trouvé du côté indien et a dès lors été considéré comme un traître, un meurtrier et un déserteur.

Jerry Hopper (1907-1988), voilà un réalisateur méconnu. Certains cinéphiles se souviennent peut-être du Triomphe de Buffalo BillPony Express (1953) avec Charlton Heston et Rhonda Fleming. La cinquantaine se profilant à l’horizon, le cinéaste met les bouchées doubles et parvient à livrer quatre films en 1955, Le Fleuve de la dernière chanceSmoke Signal, La Guerre privée du major BensonThe Private War of Major Benson, La Jungle des hommesThe Square Jungle avec Tony Curtis, et Son seul amour One Desire avec Rock Hudson. Avant de consacrer le reste de sa vie à la télévision à travers moult épisodes de séries télévisées diverses et variées (L’Homme à la carabine, Les Incorruptibles, La Grande Caravane, Perry Mason, Gunsmoke, La Famille Addams, Le Fugitif, Le Virginien…), Jerry Hopper renoue donc avec le western avec Le Fleuve de la dernière chance, formidable opus, excellemment mis en scène, qui certes pâtit de l’usage de transparences, mais qui fait oublier ce stratagème avec un récit riche en rebondissements, en gunfights, en action, des personnages à la psychologie bien fouillée et complexe, élégamment campés par Dana Andrews et la magnifique Piper Laurie.

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Test Blu-ray / Massacre au dortoir, réalisé par Stephen Carpenter & Jeffrey Obrow

MASSACRE AU DORTOIR (The Dorm That Dripped Blood) réalisé par Stephen Carpenter & Jeffrey Obrow, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 12 avril 2022 chez Elephant Films.

Acteurs : Laurie Lapinski, Stephen Sachs, David Snow, Pamela Holland, Dennis Ely, Woody Roll, Daphne Zuniga, Jake Jones…

Scénario : Stephen Carpenter, Jeffrey Obrow & Stacey Giachino

Photographie : Stephen Carpenter

Musique : Christopher Young

Durée : 1h28

Date de sortie initiale: 1982

LE FILM

Une résidence universitaire va fermer ses portes afin d’être revendue. Après le départ de tous les étudiants, Joanne, Patty, Brian, Craig et Debbie restent seuls pour débarrasser le mobilier et tout nettoyer. Patty surprend un étudiant, John Hemmit, dans l’enceinte de l’établissement. Peu de temps après, des objets disparaissent et un certain malaise s’installe parmi le petit groupe, qui se sent espionné. Quand Debbie doit quitter la résidence et partir avec ses parents venus la chercher, ces derniers se font massacrer…

Attention nanar ! Ou plutôt, vive les mauvais films sympathiques ! Massacre au dortoirThe Dorm That Dripped Blood, aussi connu sous le titre La Maison de sang, en est un beau, un vrai, un grand, qui vous fera rire durant 1h25 et qui y va souvent à fond dans le nawak et le goût doûteux pour vous faire rire involontairement. On doit cet opus aux élèves de l’école de cinéma de l’University Cooperative Housing Association, présente sur le campus de l’UCLA (l’Université de Californie de Los Angeles), où le film a été quasiment intégralement tourné, avec les moyens du bord, en 16mm, gonflé plus tard en 35mm. Le problème, ou heureusement c’est selon, c’est que cela se voit, que rien ou presque ne fonctionne. On s’amuse vraiment du début à la fin en découvrant jusqu’où le récit peut aller dans non-sens et les « acteurs » dans non-jeu. Le pire, c’est que l’on s’attendait à un vrai slasher, le film sort d’ailleurs en 1982, juste après Vendredi 13 de Sean S. Cunningham, Le Tueur du vendredi et Meurtres en 3 dimensions de Steve Miner, les trois premiers de la saga Vendredi 13 donc, espérait probablement tirer son épingle du jeu et amasser un max de billets verts en surfant sur l’engouement des spectateurs pour les films d’épouvante. Mais par son budget anémique, ses comédiens en carton, son sang réalisé avec de l’encre Waterman (ou du ketchup Heinz pour le coup de la perceuse) et ses cadavres en papier mâché, Massacre au dortoir ne peut évidemment pas rivaliser avec ces références, mais s’avère une très bonne comédie.

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Test DVD / L’Enterrée vive, réalisé par Jack Smight

L’ENTERRÉE VIVE (The Screaming Woman) réalisé par Jack Smight, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 12 avril 2022 chez Elephant Films.

Acteurs : Olivia de Havilland, Ed Nelson, Laraine Stephens, Joseph Cotten, Walter Pidgeon, Charles Knox Robinson, Alexandra Hay, Lonny Chapman…

Scénario : Merwin Gerard, d’après une histoire originale de Ray Bradbury

Photographie : Sam Leavitt

Musique : John Williams

Durée : 1h14

Date de sortie initiale: 1993

LE TÉLÉFILM

Laura Wynant sort d’un séjour en hôpital psychiatrique. Fragilisée, elle rentre cependant dans son grand domaine. Mais quand elle commence à entendre les cris d’une femme semblant enterrée vivante, ses proches voient l’opportunité parfaite de prouver qu’elle est folle et contrôler son argent…

Une fois n’est pas coutume, nous parlerons d’un téléfilm, L’Enterrée viveThe Screaming Woman de Jack Smight, production Universal qui a su marquer plusieurs générations de téléspectateurs. En effet, celui-ci possède divers atouts, et non des moindres, à commencer par la présence en haut de l’affiche (ou du programme TV c’est selon) d’une légende hollywoodienne, en la personne d’Olivia de Havilland. Au début des années 1970, la star a évidemment sa carrière derrière elle, ainsi que deux Oscars de la meilleure actrice (pour À chacun son destin et L’Héritière, plus le Golden Globe pour le second) et une Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine pour La Fosse aux serpents. Elle consacrera désormais essentiellement le reste de sa vie professionnelle à la petite lucarne (Racines 2, La Croisière s’amuse, Un meurtre est-il facile ?, The Royal Romance of Charles and Diana, Nord et Sud II) et ne reviendra que trois ou quatre fois au cinéma, y compris dans Les Naufragés du 747 Airport ‘77 de Jerry Jameson. Dans L’Enterrée vive, à 55 ans, la comédienne démontre qu’elle en avait encore sous le capot (d’ailleurs en y repensant, elle n’en était quasiment qu’à la moitié de son existence) et signe une remarquable prestation dans ce thriller paranoïaque fort sympathique, qui s’inspire d’une histoire de Ray Bradbury, à l’origine écrite pour la radio en 1948, puis publiée trois ans plus tard. 75 minutes qui passent en un éclair, durant lesquelles la tension est maintenue du début à la fin.

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Test Blu-ray / Caltiki – Le Monstre immortel, réalisé par Riccardo Freda & Mario Bava

CALTIKI – LE MONSTRE IMMORTEL (Caltiki, il mostro immortale) réalisé par Riccardo Freda & Mario Bava, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 19 avril 2022 chez Artus Films.

Acteurs : John Merivale, Didi Perego, Daniela Rocca, Gérard Herter, Giacomo Rossi-Stuart, Daniele Vargas, Vittorio André, Arturo Dominici, Nerio Bernardi…

Scénario : Filippo Sanjust

Photographie : Mario Bava

Musique : Roberto Nicolosi

Durée : 1h16

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Lors d’une expédition dans un ancien temple Maya, des archéologues découvrent la statue millénaire de Caltiki, la déesse de la mort. Un monstre surgit et s’en prend à un membre de l’équipe, lui greffant une substance gélatineuse. Au même moment, la comète Arsinoé passe près de la Terre, augmentant la radioactivité. La masse informe grossit progressivement, ravageant tout sur son passage.

Beware! Caltiki !!! En effet, un an après Danger planétaire The Blob (1958) d’Irvin S. Yeaworth Jr., l’Italie s’emparait aussi d’une « créature » flasque et visqueuse, un être unicellulaire qui grossit et s’étend en absorbant tout ce qui passe à proximité, Caltiki, le monstre immortelCaltiki – il mostro immortale. A la tête de cette entreprise, deux réalisateurs et non des moindres, Riccardo Freda (sous le pseudonyme anglo-saxon de Robert Hampton) et Mario Bava, le premier ayant quitté le tournage avant la fin des prises de vue, avant d’être remplacé par le second, alors directeur de la photographie et créateur des effets spéciaux. Sur un scénario de Filippo Sanjust, qui pour Riccardo Freda avait déjà signé Le Château des amants maudits Beatrice Cenci et les futurs 7 épées pour le roi Le sette spade del vendicatore et L’aigle de Florence Il magnifico avventuriero, le récit compile les morceaux de bravoure avec des plans étonnamment gores pour l’époque, sur un rythme soutenu du début à la fin et bénéficie d’effets visuels particulièrement réussis encore aujourd’hui. N’hésitez plus et entrez dans cette pyramide sacrée située à Tikal, grande cité maya des basses terres, ville morte située à 500 kilomètres au sud de Mexico, afin de comprendre pourquoi celle-ci a été abandonnée par ses habitants au début du septième siècle. Mais vous n’en reviendrez peut-être pas…

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