Test Blu-ray / Lacenaire, réalisé par Francis Girod

LACENAIRE réalisé par Francis Girod, disponible en DVD et Blu-ray le 12 février 2025 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Daniel Auteuil, Jean Poiret, Jacques Weber, François Périer, Geneviève Casile, Jean Davy, Jacques Duby, Paul Le Person, Maïwenn Le Besco…

Scénario : Francis Girod & Georges Conchon

Photographie : Bruno de Keyzer

Musique : Laurent Petitgirard

Durée : 2h06

Date de diffusion initiale : 1990

LE FILM

Dans sa prison, Lacenaire , condamné à mort, vit ses derniers jours en attendant la guillotine qu’il désire comme une forme de suicide spectaculaire et une immense gifle à l’ordre social. Il reçoit diverses visites – son ami intime et complice Avril, un phrénologue venu étudier le crâne d’un grand criminel, sa tendre maîtresse Ida, l’écrivain et journaliste Arago, le Préfet de police Allard, à qui il décide de conter ses tristes aventures et sa vision personnelle de la vie. Né dans une famille bourgeoise, il a souffert enfant du manque d’amour d’une mère qui préférait son frère. Il découvre peu à peu le chemin du mal comme voie vers le suicide par la guillotine. Parti du simple vol, c’est à l’armée qu’il franchit le pas du meurtre en se vengeant d’un tricheur. Il se fait envoyer en prison pour de petites escroqueries afin d’y recruter des hommes de main dont il serait le cerveau et s’y lie d’amitié avec Avril et le jeune, naïf et maladroit Baton, avec lesquels il monte des coups de plus grande envergure, dont le meurtre d’un receleur qu’ils dépouillent. Trahi par Avril, qui espérait ainsi un allégement de peine et qu’il entraînera dans sa chute, Lacenaire avoue sans difficulté ses crimes au Préfet Allard, fait de son procès une tribune et supplie le jury de le condamner à mort. En prison, il écrit ses mémoires. Il confie à Allard, avec qui il s’est lié d’une amitié fondée sur une estime réciproque, le soin de publier son ouvrage et de s’occuper de sa pupille Hermine, une orpheline qu’il a recueillie et élevée. Après l’exécution, Allard tient ses promesses, même si Arago empiète largement sur sa mission.

Quand il tourne Lacenaire, Daniel Auteuil est tout juste auréolé du César du meilleur acteur pour le diptyque Jean de Florette/Manon des sources de Claude Berri (qui resteront les deux plus grands succès de son illustre carrière), vient d’être encore nommé dans la même catégorie pour Quelques jours avec moi de Claude Sautet, connaît un beau score au box-office avec Romuald et Juliette de Coline Serreau et double Bruce Willis, qui lui-même prête sa voix au bébé (et même à un spermatozoïde avant cela) pour Allô maman, ici bébé. Mais en décembre 1990, c’est un revers pour le comédien, Lacenaire de Francis Girod n’attire guère les foules, ce qui n’est pas étonnant en cette période de fêtes, propice aux triomphes de Pretty Woman et La Petite sirène, sorti depuis déjà un bon mois, tandis que Maman, j’ai raté l’avion et Uranus font le plein, ainsi que Rocky 5, dans une moindre mesure par rapports aux précédents épisodes. Froid comme la glace, ce biopic du plus célèbre dandy criminel du 19e siècle ne franchira pas la barre des 300.000 spectateurs.

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Test Blu-ray / Psycho Beach Party, réalisé par Robert Lee King

PSYCHO BEACH PARTY réalisé par Robert Lee King, disponible en Blu-ray le 16 juillet 2025 chez Extralucid Films.

Acteurs : Lauren Ambrose, Thomas Gibson, Nicholas Brendon, Kimberley Davies, Matt Keeslar, Charles Busch, Beth Broderick, Danni Wheeler…

Scénario : Charles Busch, d’après sa pièce

Photographie : Arturo Smith

Musique : Ben Vaughn

Durée : 1h36

Année de sortie : 2000

LE FILM

Été 1962. Le drive-in est le lieu incontournable où les jeunes se donnent rendez-vous pour flirter… jusqu’à ce qu’un cadavre soit découvert, la première victime d’un tueur en série ! Florence « Chicklet » Forest est une jeune fille maladroite en quête de popularité et dont le rêve ultime est d’approcher la bande des surfeurs et leur leader le Grand Kanaka. Le problème, c’est que Chicklet, légèrement schizophrène, a plus de personnalités qu’une pizza pepperoni a de parts ; et lorsque ses nouveaux amis surfeurs se mettent à tomber comme des mouches, elle commence à sérieusement douter de son innocence.

Mais…mais…d’où sort ce truc ? Cet Objet Filmique Non Identifié ? Ce long-métrage réalisé par Robert Lee King, après un court-métrage (The Disco Years, 1991) et une participation à une œuvre collective (Boys Life: Three Stories of Love, Lust, and Liberation, 1994) est l’adaptation d’une pièce à succès, créée par Charles Busch off-Broadway en 1987, qui s’intitulait à l’origine Gidget goes Psychotic, en référence directe aux trois films Gidget interprétés par la légendaire Sandra Dee pour le premier opus, puis par Deborah Walley dans Gidget à Hawaï Gidget Goes Hawaiian et par Cindy Carol dans Gidget à Rome Gidget Goes to Rome, précurseur de la culture du surf aux États-Unis à la fin des années 1950. Lui-même comédien, Charles Busch s’était jadis octroyé le rôle de Chicklet dans sa création. Les années ayant passé, la maturité aussi, il devient Monica Stark dans Psycho Beach Party à l’aube des années 2000. Présenté au Festival de Sundance, ce film interdit aux moins de 16 ans (oui oui, on a bien du mal à le croire) joue avec les genres, s’apparente à un film des sixties, s’empare des codes du slasher remis au goût du jour par Scream de Wes Craven (qui lui aussi était interdit aux moins de 16 ans), tout en célébrant le genre camp, qui représente les films destinés aux jeunes, qui, le plus souvent, mettent en scène des personnages de l’âge du public visé dans des situations plus ou moins familières. En l’état, Psycho Beach Party est quasi-inclassable, emmène le spectateur là où il s’y attend le moins, fait sa place aux côtés de la filmographie de John Waters (Pink Flamingos, Polyester, Hairspray, Cry-Baby), avec une petite touche de James Signorelli, Stephan Elliott et Ken Russell. Le tout dans une bonne humeur on ne peut plus contagieuse. On en redemande !

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Test Blu-ray / La Maison du lac, réalisé par Mark Rydell

LA MAISON DU LAC (On Golden Pond) réalisé par Mark Rydell, disponible en DVD & Blu-ray depuis le 29 mai 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Katharine Hepburn, Henry Fonda, Jane Fonda, Doug McKeon, Dabney Coleman, William Lanteau, Christopher Rydell…

Scénario : Ernest Thompson, d’après sa pièce

Photographie : Billy Williams

Musique : Dave Grusin

Durée : 1h49

Date de diffusion initiale: 1981

LE FILM

À l’automne de leur vie, Norman Thayer et sa femme Ethel s’installent comme chaque été depuis longtemps dans leur maison de vacances de Golden Pond, sur la rive d’un lac du New Hampshire. Cette année-là, leur fille Chelsea leur rend visite, accompagnée de son nouveau fiancé et de son fils, Billy, 13 ans. Les relations ne sont pas simples entre Chelsea et son père, un homme bourru qui défie la vieillesse en n’en faisant qu’à sa tête. Mais s’il se montre d’abord fidèle à lui-même, ronchon et irritable, face à Billy il va peu à peu s’attendrir.

La Maison du lac On Golden Pond est l’adaptation de la pièce de théâtre éponyme d’Ernest Thompson, ici scénariste de cette transposition que l’on doit au réalisateur américain Mark Rydell (né en 1929), qui recevra un Oscar pour son travail. Éclectique, le metteur en scène du méconnu Reivers (1969) avec Steve McQueen, des Cowboys (1972) avec John Wayne et Bruce Dern, des Farfelus à New York Harry and Walter go to New York (1976) avec James Caan, Elliott Gould et Michael Caine, sans oublier l’explosif The Rose (1979), porté par Bette Midler signe l’un de ses plus beaux films avec La Maison du lac. Si celui-ci est resté dans les mémoires, c’est aussi parce qu’il s’agit du dernier long-métrage de l’immense (par le talent, comme par la taille) d’Henry Fonda, qui devait être récompensé par l’Oscar du Meilleur acteur en 1982 (un an après avoir reçu l’Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière), quelques mois avant sa disparition, alors que la fameuse statuette était aussi convoitée par Warren Beatty, Burt Lancaster, Dudely Moore et Paul Newman. Les temps ont changé oui. Il est exceptionnel dans On Golden Pond, dans la peau d’un vieux grincheux âgé de bientôt 80 ans, qui arrive au dernier carrefour de son existence. Le comédien est par ailleurs magnifiquement épaulé par un autre monstre hollywoodien, Katharine Hepburn, bouleversante, elle aussi lauréate de l’Oscar de la Meilleure actrice pour ce film (le quatrième de son illustre carrière), également devenu culte pour avoir réuni, devant la caméra, comme en coulisses, Henry Fonda et sa fille Jane, aussi productrice. Vous avez dit œuvre testamentaire ?

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Test Blu-ray / L’Attaque des fourgons blindés, réalisé par Bruce Beresford

L’ATTAQUE DES FOURGONS BLINDÉS (Money Movers) réalisé par Bruce Beresford, disponible en Blu-ray le 30 juillet 2025 chez Badlands.

Acteurs : Terence Donovan, Tony Bonner, Ed Devereaux, Charles ‘Bud’ Tingwell, Candy Raymond, Jeanie Drynan, Bryan Brown, Alan Cassell…

Scénario : Bruce Beresford, d’après le roman de Devon Minchin

Photographie : Donald McAlpine

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Un fourgon blindé des services de sécurité Darcy transportant le salaire de centaines d’employés est intercepté par des hommes armés. Ils s’emparent du butin, mais ils sont bientôt tous abattus par Dino, tueur à gages qui travaille pour le compte de Henderson, chef de gang.

Essentiellement connu pour Miss Daisy et son chauffeur Driving Miss Daisy (1989), drame au succès planétaire ayant récolté au passage quatre Oscars, dont ceux de la Meilleure actrice pour Jessica Tandy et du Meilleur film, le réalisateur australien Bruce Beresford (né en 1940) a pourtant eu une sacrée carrière avant ce hit. Il fait ses armes en 1972 derrière la caméra avec The Adventures of Barry McKenzie, comédie à succès qui entraîne immédiatement une suite, Barry McKenzie Holds His Own. Il continue son bonhomme de chemin, signe quasiment un film par an, est sélectionné au Festival de Berlin (pour Don’s Party), quand il décide de se lancer dans le polar, genre alors rare, pour ne pas dire inédit dans le cinéma australien. Adapté du roman éponyme de Devon Minchin, L’Attaque des fourgons blindésMoney Movers sera donc un film de casse, tiré de faits réels, quand bien même un panneau en introduction indique que les personnages dépeints sont fictifs et sans ressemblance avec toute personne existante. Une ambiguïté déjà amusante, d’autant plus que l’auteur du livre était lui-même le fondateur des Metropolitan Security Services en 1954, devenue l’une des plus grandes sociétés de sécurité privées du pays. L’Attaque des fourgons blindés est une sacrée découverte et prouvera aux détracteurs de Bruce Beresford qu’il est tout sauf un cinéaste pantouflard à l’image d’un Taylor Hackford. Deux avant l’exceptionnel Héros ou SalopardsBreaker Morant, le metteur en scène et scénariste se plaçait dans la droite lignée de Sam Peckinpah et de William Friedkin avec ce polar complètement dingue, prenant, immersif (on se croirait presque dans un documentaire, impression renforcée par l’utilisation de la caméra portée), incroyablement violent (le dernier acte est considéré à juste titre comme ce qui s’est fait de plus violent dans le cinéma australien des années 1970), magistralement réalisé et interprété par toute une ribambelle de comédiens venus de la petite lucarne. Complexe et dense, anxiogène et pessimiste, L’Attaque des fourgons blindés, qui ne sera distribué en France qu’en 1986, saura ravir les amateurs du genre et mérite amplement d’être réhabilité.

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Test DVD / Un monde merveilleux, réalisé par Giulio Callegari

UN MONDE MERVEILLEUX réalisé par Giulio Callegari, disponible en DVD le 16 septembre 2025 chez Blaq Out.

Acteurs : Blanche Gardin, Angélique Flaugère, Laly Mercier, Lucie Guien, Édouard Sulpice, Georgia Scalliet, Xavier Lacaille, Yanisse Kebbab, Jérémy Sanagheal…

Scénario : Giulio Callegari

Photographie : Aurélien Marra

Musique : William Serfass

Durée : 1h15

Année de sortie : 2025

LE FILM

Dans un futur proche où les humains dépendent des robots, une ancienne prof, remplacée par un robot, totalement réfractaire à la technologie, vivote avec sa fille grâce à des petites combines. Elle a un plan : kidnapper un robot dernier cri, T- O, pour le revendre en pièces détachées. Mais tout dérape. Flanquée de ce robot qui l’exaspère, elle s’embarque dans une course-poursuite pour retrouver sa fille et prouver qu’il reste un peu d’humanité dans ce monde.

Le genre est suffisamment rare en France pour qu’on se penche sur Un monde merveilleux, premier long-métrage de Giulio Callegari, jusqu’à présent scénariste (Selfie, Validé, Terminal). Pour un coup d’essai, c’est une belle réussite, par ailleurs saluée à travers de nombreux festivals internationaux, de Hong Kong à Saint-Jean-de-Luz, en passant par Singapour et Mâcon, jusqu’aux États-Unis. Le nouveau réalisateur retrouve Blanche Gardin, présente à l’affiche de Selfie et la plonge dans un futur « un peu trop proche », où les robots ont pris place dans la vie quotidienne des êtres humains. Du moins dans certains pays. C’est le cas de la France, où on les trouve partout. Mais certains ont encore beaucoup de mal à cohabiter avec ces êtres de métal et d’électronique, d’autant plus que l’intelligence artificielle a fait des bonds de géant en peu de temps. C’est le cas de Max. Un jour, celle-ci et sa fille Paula, déguisée en garçon, entrent dans une maison de repos, s’annonçant sous une fausse identité, où elles prétendent rendre visite à un proche atteint de la maladie d’Alzheimer. Elles réussissent en fait à dérober un robot assistant, programmé sur la fonction médicale, en le déguisant avec un manteau et l’embarquant sur un fauteuil roulant. Mais une fois chez un revendeur, celui-ci refuse de le leur acheter, car il s’agit d’un vieux modèle, le T-0 (Théo), alors que la dernière génération est au T-5. Elles doivent alors garder Théo avec elles, décidant de l’embarquer dans leurs petits larcins, ce qui ne va pas aller sans poser de problèmes. Petit film de science-fiction dont l’intrigue se trouve resserrée sur 70 minutes (on ne va pas se plaindre), Un monde merveilleux pâtit sans doute d’un flagrant manque de moyens, mais regorge d’idées on ne peut plus sympathiques et pertinentes et s’avère au final une fable contemporaine ambitieuse, qui a des choses à dire, qui le fait bien et qui divertit tout en même temps. Un coup de coeur.

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Test DVD / Aimons-nous vivants, réalisé par Jean-Pierre Améris

AIMONS-NOUS VIVANTS réalisé par Jean-Pierre Améris, disponible en DVD le 3 septembre 2025 chez ARP Sélection.

Avec : Gérard Darmon, Valérie Lemercier, Patrick Timsit, Alice de Lencquesaing, Aurélien Cavagna, Eric Viellard, Sophie Mounicot, François Berland…

Scénario : Jean-Pierre Améris & Marion Michau

Photographie : Pierre Milon

Musique : Stéphane Moucha

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

Dans le train pour Genève, Victoire, une passagère envahissante, croise Antoine Toussaint, son idole, une grande vedette de la chanson française. Entre lui, au bout du rouleau, et elle, débordante d’énergie, la rencontre sera explosive…

Quinze longs-métrages en trente ans de carrière, c’est un joli score pour le réalisateur Jean-Pierre Améris, dont le plus grand succès demeure Les Émotifs anonymes, avec plus d’1,1 million d’entrées en 2011. Depuis 2020, le cinéaste a mis les bouchées doubles en sortant pas moins de quatre films, Profession du père (un échec cinglant et non mérité), Les Folies fermières et Marie-Line et son juge, deux films passés plus ou moins inaperçus, ainsi qu’Aimons-nous vivants, dernier opus en date de son auteur, qui lui aussi n’a guère attiré les foules dans les salles avec seulement avec un peu plus de 200.000 tickets vendus en avril 2025. Décidément, Jean-Pierre Améris a du mal à retrouver la formule pour renouer avec les faveurs du public, quand bien même ses comédies restent toujours aussi sympathiques. C’est le cas à nouveau avec Aimons-nous vivants, titre évidemment tiré de la chanson éponyme de François Valéry, tube de l’année 1989, qui clôt le film sur une version plus douce. En fait, tout est résumé sur l’affiche, tout repose sur la confrontation entre Valérie Lemercier et Gérard Darmon, comme s’il n’y avait rien d’autre d’autour d’eux. C’est bien cela le problème, car ils ne sont pas forcément tous les deux au diapason, surtout la première, qui pour une fois a tendance à en faire des tonnes, au point de rendre son personnage non pas antipathique, mais très agaçant, d’autant plus que son partenaire est d’une impeccable sobriété et signe même une de ses meilleures performances depuis longtemps. Quelques séquences fonctionnent mieux, d’autres tombent à plat, mais le divertissement, qui ne laissera certainement aucun souvenir, marche malgré tout sur le moment.

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Test 4K UHD / La Règle du jeu, réalisé par Jean Renoir

LA RÈGLE DU JEU réalisé par Jean Renoir, disponible en Édition collector – 4K Ultra HD + Blu-ray + Blu-ray bonus + Livre depuis le 4 juin 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Roland Toutain, Nora Gregor, Marcel Dalio, Jean Renoir, Paulette Dubost, Mila Parély, Julien Carette, Gaston Modot…

Scénario : Jean Renoir & Carl Koch

Photographie : Jean Bachelet

Musique : Joseph Kosma

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1939

LE FILM

En 1939, à Paris et en Sologne, un aviateur amoureux d’une femme du monde, ne respecte pas la règle du jeu qui consiste à sauver les apparences dans une société où maîtres et domestiques ont la même nature, de chaque côté de la barrière des classes.

Incompris lors de sa sortie en 1939, La Règle du jeu de Jean Renoir, son 24e long-métrage, est aujourd’hui considéré comme l’un des films les plus importants de l’histoire du cinéma. Encensé par tous les réalisateurs du monde entier, Bertrand Tavernier, Peter Bogdanovich, Alain Resnais, Robert Altman, Olivier Assayas, mais aussi en particulier par François Truffaut qui lui vouait un véritable culte (« le crédo des cinéphiles de sa génération » disait-il), le chef d’oeuvre de Jean Renoir, le plus grand « drame fantaisiste » de tous les temps ne peut laisser indifférent et s’avère une étape indispensable pour tous les cinéphiles du monde entier. Dense, passionnant, remarquablement mis en scène et interprété par toute une ribambelle d’extraordinaires comédiens qui campent TOUS le rôle principal, La Règle du jeu est un film exceptionnel (dont Jean Renoir lui-même dans la peau d’Octave), magistralement photographié par Jean Bachelet (Nous, les gosses), qui comme la plupart des films de Jacques Tati est encore de nos jours passionnant à analyser, tant sur le fond que sur la forme.

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Test Blu-ray / Tracking, réalisé par Pierre B. Reinhard

TRACKING réalisé par Pierre B. Reinhard, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Marie-Isabelle Heck, Geneviève Lesourd, Laurence Molinatti, Natasha Davidson, Annick Chatel…

Scénario : Jean-Philippe Berger

Photographie : Henry Froger

Musique : Christian Bonneau

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Trois copines – Lisa, Nathalie et Stéphanie – sont réunies dans un grand manoir appartenant aux parents de Lisa. Après une soirée arrosée à se raconter des histoires, le trio commence à être victime d’hallucinations dans lesquelles elles sont violées et torturées par le fantôme d’un militaire. Mais s’agit-il vraiment d’une illusion ou de la réalité ?

La même année que La Revanche des mortes-vivantes, le réalisateur Pierre B. Reinhard (né en 1951) se voit proposer un nouveau long métrage, non pas pornographique, domaine dans lequel il multipliait aussi les ré-jouissances (Délires sodos, Chattes salées prêtes à baiser, Le marteau-pilon anal, Profondes Sodomies pour fêlées du cul) sous le pseudonyme de Mike Strong, mais un thriller psychologique et paranoïaque intitulé Tracking. Certes, les trois jeunes comédiennes sont dénudées à la moindre occasion, mais le tournage emballé avec trois francs six sous (150.000 francs exactement) et les étonnantes ambitions que ce film affiche le rendent éminemment sympathique. Marie-Isabelle Heck, Laurence Molinatti et Natasha Davidson sont les trois vedettes (éphémères) de Tracking. Sorties de nulle part, elles s’en sortent très bien et se voient plonger dans un quasi-huis clos, se déroulant dans une maison trouvée dans la Sarthe, où un homme vêtu en soldat s’en prend au trio, en les violant tour à tour. Mais tout ceci n’est-il qu’une hallucination collective ? Sur un scénario de Jean-Philippe Berger (Le Diable Rose du même metteur en scène), Pierre B. Reinhard brouille les pistes, les repères, prend des risques en perdant les spectateurs, qui ne s’attendaient sûrement pas à ce qu’on leur raconte cette histoire, tout en flattant leurs hormones. Une indéniable découverte, qu’une voix-off « certifie » être inspirée d’une histoire vraie.

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Test Blu-ray / Deux soeurs, réalisé par Mike Leigh

DEUX SOEURS (Hard Truths) réalisé par Mike Leigh, disponible en DVD et Blu-ray le 19 août 2025 chez Diaphana.

Acteurs : Marianne Jean-Baptiste, Michele Austin, David Webber, Tuwaine Barrett, Ani Nelson, Sophia Brown, Jonathan Livingstone, Samantha Spiro…

Scénario : Mike Leigh

Photographie : Dick Pope

Musique : Gary Yershon

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

Pansy est rongée par la douleur physique et mentale, et son rapport au monde ne passe que par la colère et la confrontation. Son mari Curtley ne sait plus comment la gérer, tandis que son fils Moses vit dans son propre monde. Seule sa sœur, Chantelle, la comprend et peut l’aider.

Quel plaisir de revoir le grand Mile Leigh (né en 1943) à l’oeuvre ! Sept ans après Peterloo, qui n’avait pas eu l’honneur d’être distribué dans les salles françaises, le réalisateur britannique revient à une veine plus intimiste dans la droite lignée d’Another Year (2010) et Be Happy Happy-Go-Lucky (2008), retrouvant à cette occasion Marianne Jean-Baptiste, sa comédienne de Secrets et mensongesSecret ans Lies, Palme d’or de l’année 1996. Tourné avec peu de moyens et pendant un mois et demi seulement, Deux sœursHard Truths permet au cinéaste de s’adonner à nouveau au drame psychologique contemporain, en se focalisant sur le caractère diamétralement opposé de deux frangines, qui ne vieillissent pas de la même façon dirons-nous. Alors, quand vient le jour de la Fête des Mères, le passé ressurgit, certaines tensions s’exacerbent et il est sans doute temps de parler. Si l’entière réussite de Deux sœurs ne nous a pas sauté aux yeux, le film n’a de cesse de retourner le cerveau, de le triturer, d’infuser, preuve s’il en est que Hard Truths ne laisse sûrement pas indifférent, que le temps fera son affaire et que le film deviendra à coup sûr un autre petit classique d’un des plus grands metteurs en scène anglais.

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Test Blu-ray / In Bed with Madonna, réalisé par Alex Keshishian

IN BED WITH MADONNA (Madonna: Truth or Dare) réalisé par Alex Keshishian, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret & Édition Collector FNAC Blu-ray + DVD depuis le 28 mai 2025 chez Bubbel Pop’ Édition.

Acteurs : Madonna, Antonio Banderas, Warren Beatty, Pedro Almodóvar, Kevin Costner, Ingrid Casares, Sandra Bernhard, Luis Camacho, Matt Dillon….

Musique : Madonna

Durée : 2h00

Date de sortie initiale : 1991

LE FILM

Plongée très intime dans l’univers de la chanteuse Madonna, à travers les différentes étapes de la tournée mondiale « The Blonde ambition tour » de 1990.

Au début des années 1990, les documentaires musicaux sont encore rares à être distribués au cinéma et ce depuis Don’t Look Back (1967) avec Bob Dylan. On peut toutefois penser à One + OneSympathy for the Devil (1968) de Jean-Luc Godard, avec les Rolling Stones, Pink Floyd : Live at Pompeii (1972), Let It Be (avec les Beatles bien sûr), La Dernière Valse The Last Waltz de Martin Scorsese, Let’s Get Lost (1988) sur Chet Baker…Après cela devient difficile d’en trouver, si ce n’est la captation de concerts devenus mythiques, Ziggy Stardust and the Spiders from Mars (1979), Woodstock (1970)…Puis, il y a eu Rattle and Hum, documentaire original sur le périple américain de U2, qui n’a pas connu le succès escompté. Néanmoins, Madonna a de la suite dans les idées. Après quatre albums, Madonna (1983), Like a Virgin (1984), True Blue (1986) et Like a Prayer (1989), la star veut tourner la page de cette décennie qui l’a portée au firmament, tout en préparant déjà la sortie du cinquième album studio qui sera le sulfureux Erotica. Et quoi de mieux pour se mettre en avant de proposer au public et à ses aficionados de la première heure, une plongée dans son intimité, non pas anatomique (quoique…), mais dans son quotidien et ce dès le lendemain du dernier concert de la tournée mondiale Blond Ambition. Dans sa chambre d’hôtel, Madonna se remémore la tournée et l’impact que son achèvement aurait sur elle. Filmé avec une poignée de cameramen qui se fondaient dans le décor ou capturant la chanteuse, installés derrière un miroir sans tain (ou comment annoncer l’émission qui commençait par le jingle « Onze célibataires coupés du monde… »), In Bed with Madonna est assurément l’un des meilleurs films-documentaires jamais sortis, marqué par une excellente mise en scène, qui colle au plus près d’un personnage fascinant, riche, complexe, énervant, attachant. Chef d’oeuvre du genre.

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