Test Blu-ray / Confession d’un tueur, réalisé par Gene Fowler Jr.

CONFESSION D’UN TUEUR (Showdown at Boot Hill) réalisé par Gene Fowler Jr., disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD + Livret le 13 février 2025 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, Robert Hutton, John Carradine, Carole Mathews, Fintan Meyler, Paul Maxey, Thomas Browne, Henry William.…

Scénario : Louis Vittes

Photographie : John M. Nickolaus Jr.

Musique : Albert Harris

Durée : 1h11

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

Le Marshall Luke Welsh traque et abat un hors-la-loi nommé Maynor. Il le ramène dans sa ville natale afin de toucher la prime mais les habitants se refusent à identifier le corps.

C’est en 1958 que la carrière de Charles Bronson connaît son premier grand tournant. En effet, cette année-là, le comédien d’origine lituanienne et de son vrai nom Charles Dennis Buchinsky, est pour la première fois placé en tête d’affiche, non pas d’un, mais de plusieurs films qui sortent à quelques jours ou semaines d’intervalle. Trois longs-métrages qui misent alors sur cet acteur de 26 ans, déjà aperçu une vingtaine de fois au cinéma, chez Henry Hathaway, John Sturges, Robert Parrish, George Cukor, Hugo Fregonese, André de Toth, Robert Aldrich, Delmer Daves et Samuel Fuller. Autrement dit, Charles Bronson, bien que loin d’être une star, possède déjà un C.V. qui ferait bien des envieux, tandis que son nom circule partout à Hollywood. Le vent tourne quand Roger Corman et Gene Fowler Jr. lui offrent simultanément l’opportunité d’accéder au premier rôle, respectivement dans Mitraillette Kelly Machine-Gun Kelly et dans Confession d’un tueur Showdown at Boot Hill. Nous sommes déjà revenus sur le premier, et nous venons avec le même enthousiasme de découvrir le second, qui nous intéresse aujourd’hui. Loin, très loin des rôles qui feront sa marque de fabrique et forgeront son mythe, Charles Bronson trouve dans Confession d’un tueur un de ses personnages les plus originaux, dans un western qui se révèle être plutôt un drame psychologique teinté de romance, où deux jeunes solitaires vont se rencontrer dans des circonstances exceptionnelles et violentes, puis découvrir l’amour dans un monde hostile, où règne la loi de la jungle. Le comédien y révèle un talent dramatique qu’il n’avait dévoilé qu’avec pudeur et qu’il n’aura d’ailleurs que peu d’occasions d’exploiter par la suite. C’est pourquoi visionner Showdown at Boot Hill est une chance pour le spectateur français, puisque longtemps resté inédit chez nous. C’est aussi l’occasion de voir un Charles Bronson à fleur de peau, loin du héros macho et viril qu’il campera sans arrêt et ce quasiment jusqu’à la fin de sa vie. Le voir acheter une crème pour les mains pour sa bien-aimée à une épicière mexicaine (très peau personnage) vaut assurément le coup d’oeil.

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Test Blu-ray / Monamour, réalisé par Tinto Brass

MONAMOUR réalisé par Tinto Brass, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 4 février 2025 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Anna Jimskaia, Nela Lucic, Riccardo Marino & Max Parodi…

Scénario : Tinto Brass, Carla Cipriani & Massimiliano Zanin

Photographie : Andrea Doria

Musique : Heron Borelli, Francesco Gualerzi & Lucio Boiardi Serri

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 2005

LE FILM

Marta n’est plus satisfaite par les relations intimes partagées avec son mari, Dario. D’autant plus que ce dernier se consacre à plein temps au salon de la littérature de Mantoue. Elle croise alors le chemin de Léon, jeune artiste français, avec lequel elle s’emploie à satisfaire ses moindres désirs érotiques…

Même si le maestro est encore parmi nous aujourd’hui et vient d’ailleurs de fêter ses 92 printemps, Monamour demeure le dernier long-métrage de Tinto Brass. Sorti directement dans les bacs en 2005, ce dernier baroud d’honneur du réalisateur de Fallo !, Transgression, Le Voyeur, La Clé, Monella – Lola la frivole, Salon Kitty et Miranda montrait à quel point celui-ci était toujours vert et animé par ses obsessions. À l’instar du dénommé Claudio, séducteur que vous connaissez sans doute pour ses punchlines du genre « Je pense que chaque journée sans femme est une journée de perdue » ou bien encore « J’adore la vie, je suis un jouisseur et j’aime la vie du matin au soir et du soir au matin », l’amico Tinto n’a jamais pu s’empêcher de filmer les charmantes donzelles dans le plus simple appareil. Dans Monamour, titre tout attaché et faisant référence à l’amant français du film, le cinéaste, qui adapte ici un roman d’Alina Rizzi (Amare Leon), s’intéresse une fois de plus au désir, féminin et masculin, en indiquant que les femmes veulent que les hommes les prennent, pas qu’ils les comprennent. Sur ce postulat, il livre une radiographie des rapports humains, en se concentrant sur un couple, non pas en manque d’amour, mais en manque de plaisir, surtout pour la jeune femme. Là-dessus, l’adultère et la jalousie s’en mêlent, ravivant le désir et la bestialité propres à chaque être humain. Monamour est un peu bavard, mais que les fans se rassurent, Tinto Brass ne les a jamais trahis et son ultime film (à ce jour, qui sait…) saura contenter leurs instincts primaires en ébullition.

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Test Blu-ray / Le Voyeur, réalisé par Tinto Brass

LE VOYEUR (L’Uomo che guarda) réalisé par Tinto Brass, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 4 février 2025 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Francesco Casale, Katarina Vasilissa, Franco Branciaroli, Cristina Garavaglia, Raffaella Offidani, Martine Brochard, Antonio Salines, Eleonora De Grassi, Gabri Crea…

Scénario : Tinto Brass

Photographie : Massimo Di Venanzo

Musique : Riz Ortolani

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1994

LE FILM

Dans un collège de Rome, un professeur dénommé Dodo est en pleine dépression. Silvia, sa femme vient de le quitter pour un autre homme. Il ne cesse de penser à leurs ébats érotiques passés. En rendant visite à son exhibitionniste de père, Dodo fait la connaissance de Fausta, la servante de la maison. Cette jolie fille au tempérament torride va rapidement lui faire oublier ses déboires conjugaux. Plus tard, Dodo fait la rencontre de Pascasie, une ravissante étudiante métisse dont il va tomber amoureux…

Si Le Voyeur L’Uomo che guarda est sorti sur les écrans (mais pas chez nous) en 1994, ce projet remonte en fait presque dix ans en arrière, mais avait dû être mis de côté suite à la mort de l’écrivain et journaliste Alberto Moravia. En effet, dès la publication du roman publié en France sous le titre L’Homme qui regarde, Tinto Brass désire l’adapter et ce avec la bénédiction de l’auteur avec lequel il était très ami. Avant le décès d’Alberto Moravia en septembre 1990, le cinéaste avait été obligé de reporter cette transposition. Suite à cette disparition, les deux anciennes compagnes de l’intellectuel transalpin s’en mêlent et refusent finalement que le nom illustre de l’auteur soit mentionné par Tinto Brass si son projet venait à naître. C’est finalement ce qui arrive en 1994. Le maître du cinéma érotique s’en donne à coeur joie et celui-ci plonge une nouvelle fois le spectateur dans son univers personnel, teinté de décors tiré du théâtre avec ses toiles peintes, dans lesquels déambulent des comédiennes aux formes très rebondies, allant là où Federico Fellini n’avait su ou pu s’engouffrer, parfois même jusqu’aux frontières de l’anatomie féminine, le tout sur une musique de Riz Ortolani qui mise sur le « sexophone ».. Ode au plaisir et, comme si son titre l’indique, au voyeurisme, « qui n’est pas une perversion, ni un vice, mais une vertu » comme l’a souvent indiqué Tinto Brass au cours de sa vie et de sa carrière, Le Voyeur n’est pas son opus le plus célèbre, mais reste marqué par quelques belles fulgurances et certains délires qui lui sont propres. Et puis, soyons honnêtes, L’Uomo che guarda demeure un film que l’on peut aisément qualifier de bandant.

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Test Blu-ray / Le Sorcier du Rio Grande, réalisé par Charles Marquis Warren

LE SORCIER DU RIO GRANDE (Arrowhead) réalisé par Charles Marquis Warren, disponible en Blu-ray + DVD + Livret depuis le 15 novembre 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charlton Heston, Jack Palance, Katy Jurado, Brian Keith, Mary Sinclair, Milburn Stone, Richard Shannon, Lewis Martin.…

Scénario : Charles Marquis Warren, d’après le roman de W.R. Burnett

Photographie : Ray Rennahan

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1953

LE FILM

Dans le désert du Sud-Ouest Américain, Ed Bannon, officier de cavalerie qui a grandi chez les Apaches, commande une unité chargée de faire la paix avec les guerriers de cette tribu. Forcé au combat, il affronte le chef indien élevé chez les blancs, Toriano, les deux hommes se connaissent depuis leurs enfances.

Le nom de Charles Marquis Warren (1912-1990) n’est sans doute pas très connu de ce côté de l’Atlantique. En revanche, il demeure célèbre aux États-Unis pour son travail dans le western, en littérature, mais aussi au cinéma comme à la télévision. Si ses œuvres les plus marquantes restent les séries Gunsmoke, Le Virginien et Rawhide, pour le grand écran, c’est un peu plus aléatoire, puisqu’il écrit pour les autres (Le Triomphe de Buffalo Bill de Jerry Hopper, Fort Invincible de Gordon Douglas, La Chevauchée de l’honneur de Leslie Fenton, La Mission du commandant Lex d’André de Toth), mais aussi pour lui-même (Charro avec Elvis Presley, La Chevauchée des Vaqueros avec Joel McCrea, Little Big Horn avec Lloyd Bridges). 1953, il adapte Adobe Walls, un roman de W. R. Burnett, auteur très prisé par Hollywood puisque Quand la ville dort de John Huston, La Fille du désert, La Grande évasion et L’Escadron noir de Raoul Walsh, ainsi que Le Petit César de Mervyn LeRoy étaient déjà tirés de ses œuvres. Si Charles Marquis Warren s’éloigne volontairement du livre original, c’est pour mieux recentrer son récit sur l’opposition des deux personnages principaux, interprétés ici par Charlton Heston et Jack Palance. Le premier a alors le vent en poupe au début des années 1950 et enchaîne une série de westerns, à l’instar du Fils de GéronimoThe Savage de George Marshall et de films d’aventures à succès (Quand la Marabunta grondeThe Naked Jungle de Byron Haskin, Le Secret des IncasSecret of the Incas de Jerry Hopper). Prenant déjà de beaux risques alors qu’il n’est qu’au début de sa carrière cinématographique, il incarne un individu froid, repoussant, animé par la haine. Mais comme souvent, Charlton Heston, qui n’a jamais choisi ses rôles au hasard et surtout sans réflexion, apporte à son personnage une importante et passionnante ambiguïté, cherchant non pas à excuser les agissements de son personnage, mais plutôt à comprendre pourquoi Ed Bannon est devenu ainsi. Western excessivement mal reçu à sa sortie et bien encore après, au point où il est encore aujourd’hui très souvent rejeté par les cinéphiles qui en ont entendu des vertes et des pas mûres, surtout son caractère raciste (ce qu’il n’est pas du tout), Le Sorcier du Rio Grande Arrowhead vaut pour la confrontation de ses deux têtes d’affiche, qui assurent chacun de leur côté et qui font des étincelles quand ils se retrouvent face à face. Un divertissement avant tout, mais aussi doublé d’une réflexion sur ce qui peut amener un être humain à vivre dans l’hostilité, l’aversion, la malveillance et le ressentiment. Un western pas aussi idiot, comme ont pu le qualifier certains critiques et même historiens du cinéma spécialisés dans le genre, les mêmes qui encensent Le Vent de la plaine The Unforgiven, qui pour le coup est plus que nauséabond. Faites-vous donc votre propre opinion, avant de tirer sur l’ambulance sans même connaître ce film finalement moins célèbre que sa réputation.

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Test Blu-ray / Hercule et la Reine de Lydie, réalisé par Pietro Francisci

HERCULE ET LA REINE DE LYDIE (Ercole e la regina di Lidia) réalisé par Pietro Francisci, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 4 mars 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Steve Reeves, Sylvia Lopez, Sylva Koscina, Gabriele Antonini, Sergio Fantoni, Mimmo Palmara, Primo Carnera, Andrea Fantasia, Patrizia Della Rovere, Carlo D’Angelo…

Scénario : Ennio De Concini a Pietro Francisci

Photographie : Mario Bava

Musique : Enzo Masetti

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Hercule, sa femme Iole et son ami Ulysse, font route vers Thèbes. En découvrant que le trône est disputé entre les deux fils du roi Œdipe, Etéocle et Polynice, Hercule décide d’intervenir. Il se retrouve alors confronté à la terrible Omphale, reine de Lydie, connue pour faire perdre la mémoire à ses victimes.

Il fallait s’y attendre ! Après l’extraordinaire succès rencontré dans le monde par Les Travaux d’Hercule, le demi-Dieu revient sur les écrans, quasiment un an jour pour jour après sa sortie dans les cinémas italiens. Tout le monde ou presque fait son comeback devant comme derrière la caméra pour Hercule et la Reine de LydieErcole e la regina di Lidia, nouveau péplum franco-hispano-italien, toujours mis en scène par Pietro Francisci, avec l’aide de Mario Bava, officiellement comme directeur de la photographie, mais aussi coréalisateur sur certaines séquences. Devenu l’acteur le mieux payé de la planète, Steve Reeves se repasse de l’huile sur le corps et vient mouliner des (gros) bras, même s’il paraît moins concerné que dans le premier épisode. Il faut dire qu’il n’a pas grand-chose à faire dans celui-là, où il passe beaucoup de temps à manger, vautré dans les confortables intérieurs de la Reine de Lydie. Cependant, Pietro Francisci met le paquet et propose plus de…tout, plus d’humour, plus de couleurs, plus de muscles luisants, plus d’amazones. Et cela fonctionne encore aujourd’hui. Il se dégage un charme inaltérable de cette superproduction, qui connaîtra le même engouement que Les Travaux d’Hercule et même encore plus, étant donné que le phénomène n’était pas retombé suite aux sorties décalées à l’internationale. En l’état, Hercule et la Reine de Lydie est une suite tout à fait honorable, qui pousse les curseurs comme il se doit et qui visuellement s’avère plus recherchée.

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Test Blu-ray / Les Travaux d’Hercule, réalisé par Pietro Francisci

LES TRAVAUX D’HERCULE (Le Fatiche di Ercole) réalisé par Pietro Francisci, disponible en Combo Blu-ray + DVD + Livre le 4 mars 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Steve Reeves, Sylva Koscina, Gianna Maria Canale, Ivo Garrani, Mimmo Palmara, Arturo Dominici, Lidia Alfonsi, Gina Rovere, Luciana Paluzzi, Gabriele Antonini…

Scénario : Ennio De Concini, Pietro Francisci & Gaio Frattini

Photographie : Mario Bava

Musique : Enzo Masetti

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

Le roi de Iolcos, Pellas, fait venir Hercule à sa cour pour lui confier l’éducation de son fils, Iphitos. Ce dernier, jaloux de la force de son précepteur, trouve la mort en affrontant le lion de Némée. Pellas envoie alors Hercule combattre le taureau de Crète. Mais le trône de Iolcos revient de droit à Jason, Pellos n’étant qu’un fourbe usurpateur. Hercule va s’embarquer avec Jason sur l’Argos à la recherche de la Toison d’or afin de l’aider à reconquérir son royaume.

C’est donc avec Les Travaux d’Hercule Le Fatiche di Ercole que tout a (re)commencé. En effet, si le péplum avait déjà connu un bel engouement au temps du cinéma muet (en France, en Italie et également à Hollywood), le film réalisé par Pietro Francisci (1906-1977) va relancer ce genre à travers le monde. Si juste avant celui-ci, UlysseUlisse de Mario Camerini avait attiré plus de 13 millions de spectateurs dans les salles en Italie (le film est encore le quinzième plus grand succès de tous les temps de l’autre côté des Alpes), point de Kirk Douglas à l’affiche des Travaux d’Hercule et pourtant près de six millions d’italiens se déplaceront pour découvrir les exploits de ce demi-Dieu. Ancêtre du blockbuster, Le Fatiche di Ercole fait de Steve Reeves (1926-2000), culturiste de son état, essayant alors de percer au cinéma, une star planétaire du jour au lendemain. Les producteurs voudront aussi profiter de cet engouement en mettant en route à leur tour un péplum et le public n’aura que l’embarras du choix. Ainsi, le personnage d’Hercule (pour ne citer que lui) sera décliné à toutes les sauces, La Vengeance d’Hercule, Les Amours d’Hercule, La Fureur d’Hercule, Hercule à la conquête de l’Atlantide, Hercule contre les vampires, Ulysse contre Hercule, Hercule se déchaîne, Samson contre Hercule, Hercule contre Moloch, Hercule contre les mercenaires, Hercule, Samson et Ulysse, Le Triomphe d’Hercule, Hercule contre Rome, Hercule contre les tyrans de Babylone…tout cela en l’espace de six ou sept ans seulement. Mais pour l’heure, Les Travaux d’Hercule demeure une pierre angulaire, une matrice, une étape indispensable pour le cinéphile, qui saura encore aujourd’hui apprécier le soin apporté à la mise en scène, aux décors, mais aussi et surtout à la photographie que l’on doit à l’un des plus grands artistes transalpins, Mario Bava, qui aurait également apporté son soutien à Pietro Francisci sur certaines séquences. Le divertissement reste assuré, le charme rétro fait son effet, tout comme les costumes courts et cintrés de la sublime Sylva Koscina, à se damner dans la peau de Iole fille de Pélias, pour laquelle Hercule est prêt à devenir un humain à part entière.

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Test 4K UHD / Red One, réalisé par Jake Kasdan

RED ONE réalisé par Jake Kasdan, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD le 19 mars 2025 chez Warner Bros.

Acteurs : Dwayne Johnson, Chris Evans, Lucy Liu, J.K. Simmons, Bonnie Hunt, Kristofer Hivju, Kiernan Shipka, Mary Elizabeth Ellis, Wesley Kimmel, Nick Kroll…

Scénario : Chris Morgan

Photographie : Dan Mindel

Musique : Henry Jackman

Durée : 1h57

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Après l’enlèvement du Père Noël – Nom de code: Rouge – le chef de la sécurité du pôle Nord doit s’associer avec le chasseur de primes le plus célèbre du monde dans une mission pleine d’action à travers le globe pour sauver Noël.

S’il s’agit indéniablement d’un des plus gros échecs commerciaux de l’année 2024 (185 millions de dollars de recette pour un budget estimé à 250 millions hors-promo), Red One ne méritait assurément pas cette volée de bois vert reçue de la part de la critique et certainement pas ce bide. Réalisé par Jake Kasdan, à qui l’on doit ces dernières années les deux cartons mondiaux de Jumanji: Welcome to the Jungle et Jumanji: The Next Level (1,750 milliard de dollars récoltés sur ces deux opus), Red One était pourtant une superproduction qui tombait à point nommé pour les fêtes de fin d’année, mais qui n’a au final rameuté personne ou presque dans les salles. Ce blockbuster entièrement monté sur les noms de Dwayne Johnson, déjà à l’affiche des deux Jumanji mentionnés, et Chris Evans, autrement dit pour les fans de super-héros (il y en a encore), Black Adam et Captain America. Red One n’a pas connu d’exploitation dans les salles françaises, le film ayant sans doute été jugé « trop » américain dans l’âme, quand bien même l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne (pour ne citer que ces pays-là) l’ont proposé dans leurs cinémas dès le mois de novembre 2024. Red One a été directement été présenté sur Amazon Prime Video chez nous, plateforme sur laquelle il a su s’épanouir et trouver son public. En l’état, nous assistons à un beau dépoussiérage du conte de Noël, une mise à jour avec des effets spéciaux impressionnants, ce qu’il faut d’action et de sentiments qui dégoulinent. Attendez les prochaines fêtes pour découvrir Red One, ça passera crème avec vos têtards et il se peut même que vous y preniez beaucoup de plaisir également.

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Test DVD / Le Choix, réalisé par Gilles Bourdos

LE CHOIX réalisé par Gilles Bourdos, disponible en DVD le 12 mars 2025 chez UGC.

Acteurs : Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Micha Lescot, Pascale Arbillot, Grégory Gadebois, Cédric Kahn, Milo Machado Graner, Solan Machado Graner…

Scénario : Michel Spinosa, d’après le film et le scénario de Steven Knight (Locke)

Photographie : Ping Bin Lee

Durée : 1h17

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Joseph Cross ressemble à son métier. Solide comme du béton. Marié, deux enfants, son existence est parfaitement organisée. Pourtant cette nuit, seul au volant, il doit prendre une décision qui peut ruiner sa vie.

Alors celui-là, on ne l’a pas vu venir ! En effet, Le Choix est le remake de Locke, sorti en 2013, réalisé par Steven Knight, avec Tom Hardy enfermé dans sa voiture pendant 80 minutes. À la barre de ce remake français, Gilles Bourdos, connu pour le superbe Renoir (2012), dans lequel Michel Bouquet incarnait l’illustre peintre impressionniste. Nous n’avions plus de nouvelles du cinéaste depuis Espèces menacées, sorti en 2017, qui réunissait un casting de luxe (Alice Isaaz, Vincent Rottiers, Grégory Gadebois…). À peine 8500 spectateurs (oui oui) s’étaient déplacés dans les salles il y a dix ans pour découvrir le monolithique Tom Hardy grogner dans sa bagnole. Pour Le Choix, Gilles Bourdos n’aura guère attiré les foules de son côté avec seulement 41.000 entrées au compteur. Celles et ceux qui auront déjà vu Locke pourront trouver le temps long, puisqu’il s’agit quasiment d’un plagiat plan par plan (à quelques exceptions près) du film de Steven Knight, qui participe à cette aventure en tant que producteur. Le scénariste, auteur de Dirty Pretty Things et Les Promesses de l’ombre, faisait fi d’un budget réduit (1,5 million de dollars) et n’avait tourné que pendant sept nuits consécutives. On imagine que les conditions de prises de vues étaient plus ou moins similaires pour Le Choix, qui repose donc ici entièrement sur les épaules carrées de Vincent Lindon, qui s’avère bien plus convaincant que son (surestimé, et on persiste à le dire) confrère britannique. C’est une curiosité, peu dispensable pour les spectateurs qui ont Locke en tête, et, malgré la prestation toujours aussi magnétique de Vincent Lindon, qui risque de décontenancer les autres.

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Test Blu-ray / Jeunesse perdue, réalisé par Pietro Germi

JEUNESSE PERDUE (Gioventù perduta) réalisé par Pietro Germi, disponible en Combo Blu-ray + DVD depuis le 20 mars 2025 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Carla Del Poggio, Massimo Girotti, Jacques Sernas, Franca Maresa, Diana Borghese, Nando Bruno, Leo Garavaglia, Dino Maronetto, Giorgio Metrailler…

Scénario : Pietro Germi, Mario Monicelli, Antonio Pietrangeli, Enzo Provenzale, Leopoldo Trieste & Bruno Valeri

Photographie : Carlo Montuori

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Dans la Rome de l’après-guerre, un homme est tué lors d’un braquage. Soupçonnant des étudiants, l’inspecteur Mariani s’infiltre dans l’université en se faisant passer pour un étudiant. Il va vite localiser un suspect, mais aussi tomber amoureux de sa sœur…

Les sorties en Haute-Définition de Séduite et abandonnée et Divorce à l’italienne, nous avaient permis de revenir sur l’un des cinéastes italiens les plus importants de l’après-guerre, Pietro Germi (1914-1974). Jeunesse perdue Gioventù perduta est son second long-métrage comme metteur en scène, qui rend compte de sa cinéphilie, en l’occurrence de son amour pour le film noir américain, auquel il rendra souvent hommage. Leçon de montage, très bien rythmé, Jeunesse perdue tient en haleine du début à la fin et démontre le savoir-faire de Pietro Germi derrière la caméra. L’élégance de la mise en scène, la beauté de Carla Del Poggio et le sens du récit emportent facilement l’adhésion, d’autant plus que, comme à son habitude, le cinéaste dresse une implacable radiographie de son pays, ce qui lui vaudra d’ailleurs de grands démêlés avec la censure mise en place par Giulio Andreotti. Que reste-t-il du fascisme après la chute et l’exécution de Benito Mussolini ? En se focalisant sur un jeune de bonne famille, dont l’ambition a été tuée dans l’oeuf après la pendaison du Duce, Pietro Germi démontre que le mal couve encore et qu’il n’a sûrement pas disparu en même temps que celui qui avait alors gouverné l’Italie durant une vingtaine d’années. Édifiant et percutant, mais aussi un bel objet de cinéma.

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Test Blu-ray / Quand la Marabunta gronde, réalisé par Byron Haskin

QUAND LA MARABUNTA GRONDE (The Naked Jungle) réalisé par Byron Haskin, disponible en Blu-ray + DVD + Livret depuis le 23 août 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charlton Heston, Eleanor Parker, Abraham Sofaer, William Conrad, Romo Vincent, Douglas Fowley, John Dierkes, Pilar Del Rey, Bernie Gozier, Jerry Groves.…

Scénario : Ranald MacDougall, Ben Maddow & Philip Yordan, d’après une nouvelle de Carl Stephenson

Photographie : Ernest Laszlo

Musique : Daniele Amfitheatrof

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1954

LE FILM

Joanna rejoint au Brésil l’homme qu’elle a épousé dans le cadre d’un mariage arrangé. Son mari se montre très distant avec elle et ne pense qu’à s’occuper de sa plantation de cacao. D’ailleurs, il apprend un jour que des millions de Marabunta, une espèce de fourmis, sont en passe d’infester et donc de détruire son exploitation. Joanna se montre alors d’un soutien sans faille afin de trouver une solution au problème.

Quand la Marabunta grondeThe Naked Jungle a laissé de beaux et bons souvenirs à de nombreux spectateurs. Charlton Heston n’hésitait pas non plus à déclarer qu’il s’agissait de l’un des meilleurs films de son début de carrière. Passant d’un genre à l’autre, du polar (La Main qui venge) au western (Le Fils de Géronimo), du film politique (Le Général invincible) à la comédie dramatique (Sous le plus grand chapiteau du monde), le comédien aborde le registre de l’aventure avec Quand la Marabunta gronde, réalisé par Byron Haskin (1899-1984), metteur en scène, directeur de la photographie (pour Frank Borzage, Michael Curtiz, Lloyd Bacon…) et technicien de renom dans le domaine des effets spéciaux, spécialité qui lui a valu d’être nommé à plusieurs reprises aux Oscars. Il se voit confier des budgets confortables de la part de Disney (pour la première adaptation entièrement en prise de vue réelle de L’Île au trésor de Robert Louis Stevenson), mais la consécration mondiale viendra avec La Guerre des mondes The War of the Worlds, produit par George Pal, adaptation du roman de H. G. Wells, film qui fera date et qui demeure encore aujourd’hui une immense référence de la science-fiction. L’année suivante, rebelote pour le producteur et Byron Haskin, qui emmènent cette fois les spectateurs en Amérique du Sud, où un « couple » (les guillemets sont indispensables puisque cet homme et cette femme sont mariés…mais ne s’étaient jamais rencontrés) en crise, va devoir s’unir pour de bon afin de contrer l’invasion de…fourmis rouges. Celles-ci forment une marée destructrice de 30 kilomètres de long sur 3 kilomètres de large, capable d’anéantir tout sur leur passage. Mais elles n’avaient pas pensé à affronter celui qui allait incarner Moïse trois ans après, mister Heston en personne. Si beaucoup trouveront le temps long en raison de la romance contrariée du couple star qui dure au bas mot une bonne heure, les autres se délecteront de la dernière demi-heure qui remplit son contrat dans le genre film catastrophe avant l’heure. On aime ce divertissement désuet, qui offre à Charlton Heston l’occasion d’interpréter un personnage peu sympathique, froid, glacial même, brutal, misogyne…mais qu’on aime détester et auquel l’acteur apporte une réelle et intéressante ambiguïté. À (re)découvrir.

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