BURIAL réalisé par Ben Parker, disponible en DVD le 19 avril 2023 chez AB Vidéo.
Acteurs : Tom Felton, Harriet Walter, Charlotte Vega, Barry Ward, Bill Milner, Dan Renton Skinner, Kristjan Üksküla, David Alexander…
Scénario : Ben Parker
Photographie : Rein Kotov
Musique : Alex Baranowski
Durée : 1h30
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
Un petit groupe de soldats russes, dirigé par l’officier de renseignement Brana Vasilyeva, a pour mission de ramener les restes découverts d’Hitler à Staline, à Moscou.
Voilà un pitch bien concis, qui va droit à l’essentiel. Un DTV dont nous n’attendions rien, si ce n’est le plaisir de revoir l’excellent Tom Felton (Drago Malefoy dans la saga Harry Potter), qui à l’instar de son compatriote Daniel Radcliffe a su prendre un virage déroutant dans des productions modestes et indépendantes, mais souvent intéressantes. Burial est le second long-métrage du britannique Ben Parker (rien à voir avec l’oncle de Peter hein), auteur d’un court-métrage en 2011 (Shifter). Comme pour son premier long-métrage The Chamber, sorti en 2016, le réalisateur est aussi le seul scénariste de Burial, qui revisite l’Histoire et imagine ce qui serait arrivé si le corps d’Hitler avait secrètement été récupéré par un escadron de soldats soviétiques, dans le but de l’apporter à Staline, désireux de contempler son ennemi vaincu. C’est une petite surprise fort sympathique que ce film de guerre, qui n’est sans doute pas une réussite totale, mais qui s’avère bien mis en scène, tendu du début à la fin et surtout brillamment interprété.
MAYDAY (Plane) réalisé par Jean-François Richet, disponible en DVD, Blu-ray & 4K Ultra-HD le 25 mai 2023 chez Metropolitan Vidéo.
Acteurs : Gerard Butler, Daniella Pineda, Mike Colter, Tony Goldwyn, Lilly Krug, Evan Dane Taylor, Kelly Gale, Tara Westwood…
Scénario : Charles Cumming & J.P. Davis
Photographie : Brendan Galvin
Musique : Marco Beltrami & Marcus Trumpp
Durée : 1h48
Date de sortie initiale : 2023
LE FILM
Alors que la foudre a frappé son avion, le commandant de bord Brodie Torrance pose son appareil en catastrophe et réussit à sauver les passagers. Mais ce crash n’est que le début de leurs problèmes. Ils ont atterri sur une île déchirée par la guerre et la plupart des rescapés sont pris en otage par une redoutable milice rebelle. Torrance va tout faire pour sauver une nouvelle fois ses passagers…
Ça fait du bien de revoir Jean-François Richet aux affaires. À croire que le réalisateur césarisé pour le diptyque Mesrine – L’Instinct de mort / L’Ennemi public n°1 ne parvient à s’exprimer pleinement que sur le sol américain, puisque ses plus grandes réussites demeuraient alors Assaut sur le central 13 – Assault on Precinct 13 (2005) et Blood Father (2016). Il faudra désormais ajouter Mayday – Plane, peut-être son meilleur film aujourd’hui. Après le boursouflé et lénifiant L’Empereur de Paris, Jean-François Richet s’est vu proposer (suite à la défection de Christian Gudegast, Criminal Squad et scénariste de La Chute de Londres) ce thriller d’action au budget confortable de 25 millions de dollars et un scénario cosigné par l’écrivain écossais Charles Cumming et J.P. Davis (auteur d’une obscure comédie romantique avec Michèle Laroque et Matthew Modine dans les années 2000), qu’il aura fait remanier, avant de s’investir pleinement dans ce projet. Au centre, Gerard Butler, à la fois tête d’affiche et producteur, a imposé notre cinéaste (inter)national, qui avait remarqué son travail avec Vincent Cassel (son acteur fétiche). N’y allons pas par quatre chemins ni de main-morte, Mayday est une fantastique série B, riche en rebondissements, menée quasiment en temps réel, à la mise en scène souvent virtuose, qui ne s’arrête pas une seconde. Un divertissement haut de gamme, ponctué par des éclats de violence très impressionnants et même étonnants, et surtout porté par un casting impeccable sur lequel trône Gerard Butler, un de nos derniers héros dignes de ce nom, qu’on a toujours un immense plaisir à retrouver.
LES HÉROS DE TÉLÉMARK (The Heroes of Telemark) réalisé par Anthony Mann, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 21 septembre 2022 chez LCJ Editions & Productions.
Acteurs : Kirk Douglas, Richard Harris, Ulla Jacobsson, Michael Redgrave, David Weston, Sebastian Breaks, Maurice Denham, Anton Diffring…
Scénario : Ivan Moffat & Ben Barzman, d’après le roman de John Drummond (But for These Men) et le roman de Knut Haukelid (Skis Against the Atom)
Photographie : Robert Krasker
Musique : Malcolm Arnold
Durée : 2h10
Date de diffusion initiale : 1965
LE FILM
Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands produisent de l’eau lourde à Télémark en Norvège dans le but de fabriquer la bombe atomique. Les forces britanniques délèguent un petit commando qui a pour mission de s’introduire dans l’usine de Télémark afin de détruire la dangereuse production ennemie.
Les Héros de Télémark – The Heroes of Telemark est le dernier long-métrage réalisé par Anthony Mann, qui décédera en 1967 lors du tournage de Maldonne pour un espion, qui sera ensuite repris par Laurence Harvey, alors en tête d’affiche. Cette petite référence du film de guerre s’inspire une fois de plus d’une histoire vraie, un exploit qui avait d’ailleurs déjà donné naissance à La Bataille de l’eau lourde, semi-documentairede Jean Dréville et Titus Vibe-Müller, sorti en 1948. Une opération qui avait été menée en plusieurs étapes grâce à une collaboration entre français, norvégiens et anglais, ce que nous dévoile (même si tout a été revisité) Les Héros de Télémark, superproduction hollywoodienne classique, qui accuse aujourd’hui quelques baisses de rythme, mais qui n’en reste pas moins passionnant sur le fond et surtout admirable sur la forme avec l’un des meilleurs cinéastes américains à la barre. Pas rancunier, il y dirige Kirk Douglas, la star (également producteur) qui l’avait viré du plateau de Spartacus six ans auparavant, pour divergences artistiques. Anthony Mann devait alors enchaîner avec deux spectacles gigantesques, Le Cid – El Cid et La Chute de l’Empire romain – The Fall of the Roman Empire, qui ont pu démontrer à Kirk Douglas que le metteur en scène pouvait tenir un budget conséquent, mais aussi se montrer très l’aise dans les séquences d’action et pas seulement que dans le western, genre dans lequel on l’a trop souvent catalogué. S’il n’est pas non plus un chef d’oeuvre, il lui manque en outre un certain souffle épique pour y prétendre, Les Héros de Télémark demeure un divertissement haut de gamme, « à l’ancienne », bourré de charme et beau à regarder, plein de rebondissements et de sentiments, où le tandem Kirk Douglas – Richard Harris fait des étincelles.
VENDETTA réalisé par Jared Cohn, disponible en DVD et Blu-ray le 3 mai 2023 chez AB Vidéo.
Acteurs : Bruce Willis, Thomas Jane, Theo Rossi, Clive Standen, Mike Tyson, Kurt Yue, Jackie Moore, Maddie Nichols…
Scénario : Jared Cohn
Photographie : Brandon Cox
Musique : David Findlay
Durée : 1h36
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
Lorsque sa fille se fait assassiner et que son meurtrier s’en sort libre, William Duncan décide de rendre justice lui-même. Mais après avoir tué le responsable, il va se retrouver en guerre contre sa famille et le gang qu’elle dirige. William se rendra vite compte que dans la quête de vengeance, il n’y a jamais de vainqueur.
Bruce Willis, Thomas Jane et Mike Tyson ! Une affiche qui a de la gueule pour les cinéphiles déviants ! Évidemment, nous sommes en plein Direct-to-video, l’un des quinze derniers films tournés par le premier en 2022, avant de tirer sa révérence avec la trilogie Detective Knight (Rogue – Redemption – Independence) d’Edward Drake. Vendetta (tout est dit dans le titre) est la seconde collaboration de Bruce Willis avec le réalisateur Jared Cohn, qui avaient déjà signé ensemble Deadlock, sympathique Williserie où le comédien se montrait froid et bourrin. Son rôle dans Vendetta est un peu du même acabit, même s’il est moins présent à l’écran ici, mais parvient à tirer son épingle du jeu au cours de deux séquences particulièrement brutales. Contre toute attente, celui qui tient la vedette est le plus méconnu, Clive Standen, britannique que certains auront pu voir dans la série Vikings dans laquelle il jouait Rollo ou pour avoir repris le personnage de Bryan Mills, anciennement joué par Liam Neeson, dans la série Taken, adaptée du film de la trilogie EuropaCorp. Et celui-ci s’en sort bien. Tout ce beau monde est donc réuni pour un thriller plutôt divertissant et bien fichu (toutes proportions gardées), complètement anecdotique, mais ponctué par une violence frontale aussi inattendue que purement gratuite.
PARADISE CITY réalisé par Chuck Russell, disponible en DVD et Blu-ray le 5 avril 2023 chez AB Vidéo.
Acteurs : Bruce Willis, John Travolta, Stephen Dorff, Blake Jenner, Noel Gugliemi, Branscombe Richmond, Kate Katzman, Amber Abara…
Scénario : Edward Drake, Corey Large & Chuck Russell
Photographie : Austin F. Schmidt
Musique : Sam Ewing
Durée : 1h32
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
Lorsque le chasseur de primes Ian Swan est abattu et présumé mort après avoir disparu dans les eaux de Maui, son fils Ryan, son ex-partenaire et un détective local se sont mis en quête de ses assassins. Après avoir été menacés par un courtier en puissance impitoyable, il semble que Ryan et son équipe n’aient plus d’options – jusqu’à ce qu’une excursion dans la communauté insulaire étroitement gardée de Paradise City les unit à un allié imprévu.
L’affiche promet du lourd ! Non pas en matière de shampooing, mais en action bad-ass quoique vintage, avec John Travolta, flingue à la main et visage mangé par la barbe, et Bruce Willis, chemise blanche tâchée de sang, crâne réfléchissant la lumière du soleil et les joues piquetées de poils blancs, les deux ayant l’air prêts à en découdre. Tourné en mai 2021, Paradise City est donc l’un des derniers films de Bruce Willis avant de mettre fin à sa carrière pour des raisons de santé. Et cet opus est loin d’être le plus mauvais des dernières Williseries comme nous les appelons et ce grâce à un réalisateur adroit aux manettes, ce bon vieux Chuck Russell. Ce dernier a fait le bonheur des cinéphiles dans les années 80-90 avec d’excellents divertissements comme Freddy 3 – Les griffes du cauchemar (le meilleur de la franchise), l’efficace Le Blob, le légendaire The Mask et le génial L’Effaceur avec Arnolad Schwarzenegger. Les années 2000 ont été plus difficiles avec les inénarrables L’Elue et Le Roi Scorpion. Après ce film, Chuck Russell produit le chef d’oeuvre Collateral de Michael Mann puis signe un épisode de la série Fringe en 2010, avant d’enchaîner avec The Revenge, titre français de I am Wrath, vigilante movie avec John Travolta en mode Taken, que devait à l’origine mettre en scène William Friedkin avec Nicolas Cage. À l’instar de The Revenge, Paradise City s’avère un spectacle fort sympathique, une série B bien emballée, bien jouée et rythmée, qui distrait et fait tout oublier pendant 1h30 avant de s’autodétruire dans nos mémoires dès le générique de fin.
ON L’APPELAIT MILADY (The Four Musketeers: Milady’s Revenge) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.
Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…
Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas
Photographie : David Watkin
Musique : Lalo Schifrin
Durée : 1h47
Date de sortie initiale : 1974
LE FILM
D’Artagnan, enfin devenu mousquetaire comme ses trois amis, fait aux côtés de l’armée royale le siège de La Rochelle, tenue par les protestants. Sa chère Constance, servante diligente d’Anne d’Autriche, a été enlevée par Richelieu. Celui-ci complote pour faire assassiner le duc de Buckingham, doublement coupable à ses yeux puisqu’il est aimé de la reine et se prépare à secourir les assiégés. Les quatre inséparables se sont donné pour mission de le sauver, et surtout de retrouver Constance Bonacieux. Mais Milady de Winter, la plus belle et la plus dangereuse des espionnes du cardinal, a juré de la faire mourir, ainsi que d’Artagnan…
On reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée, on retrouve les mêmes et on recommence. Enfin presque, pas tout à fait. Nous rappellerons juste qu’à la base, Les Trois Mousquetaires et On l’appelait Milady ne devaient faire qu’un seul et même film de 3h30, mais qu’en raison d’une date de sortie avancée, les Salkind ont décidé de scinder le récit en deux parties, sans en avertir les comédiens. Ainsi, The Three Musketeers allait rencontrer un immense succès aux États-Unis et en Angleterre surtout, moins dans nos contrées, alors que Raquel Welch et d’autres de ses camarades intentaient un procès aux producteurs, n’ayant été payés que pour un long-métrage. Six mois plus tard sort donc sur les écrans The Four Musketeers: Milady’s Revenge, évidemment toujours réalisé par Richard Lester, qui entre les deux volets avait eu le temps d’emballer le génial Terreur sur le Britannic – Juggernaut. Cependant, cette « suite » n’est pas du même acabit que Les Trois Mousquetaireset possède un ton plus sérieux, voire grave, même si l’humour est encore au rendez-vous, mais de façon beaucoup plus retenue. Les affrontements sont plus secs et brutaux, la violence assez frontale, l’émotion présente et ce grâce à la magnifique performance du grand Oliver Reed, bouleversant dans le rôle d’Athos, rôle central de cet épisode avec le personnage de Milady, magistralement campé par Faye Dunaway, tandis que D’Artagnan apparaît en retrait. Au final, les deux opus se complètent parfaitement, mais on peut avoir une nette préférence pour le second, sans doute plus riche et attachant.
LES TROIS MOUSQUETAIRES (The Three Musketeers) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.
Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…
Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas
Photographie : David Watkin
Musique : Michel Legrand
Durée : 1h47
Date de sortie initiale : 1973
LE FILM
Arrivant à Paris de sa Gascogne natale, le jeune d’Artagnan parvient à entrer dans le fameux régiment des Mousquetaires du roi Louis XIII. Il se lie d’amitié avec trois d’entre eux : Athos, Porthos et Aramis et deviendront inséparables. Sa logeuse, Constance Bonacieux, dont il est tombé amoureux, est aussi la confidente de la reine Anne d’Autriche. C’est ainsi qu’il sera mêlé à l’intrigue des ferrets que la reine a donnés à son amant, le duc de Buckingham. Déjouant les pièges de Milady de Winter et du comte de Rochefort, les âmes damnées du cardinal de Richelieu, il sauvera l’honneur de la reine.
Le cinéma n’a pas tardé pour s’emparer du roman d’Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, initialement publié en feuilleton dans le journal Le Siècle en 1844, puis édité la même année en volume, puisque la première adaptation date de 1903 et nous la devons au maître Georges Méliès, film aujourd’hui perdu…Le magicien y reviendra six ans plus tard (Le Mousquetaire de la reine), tout comme son compatriote Max Linder, qui pour le coup tournera sa version, L’Étroit Mousquetaire (1922), outre-Atlantique. Impossible de lister les versions qui suivront, en Italie, aux États-Unis (dont une avec Douglas Fairbanks), au Mexique, etc…les plus célèbres demeurent sans doute celle de 1948 de George Sidney, avec Gene Kelly, Lana Turner, Vincent Price, Van Heflin et Angela Lansbury, celle de 1953 d’André Hunebelle avec Georges Marchal et Bourvil, sans oublier celle de 1961, mise en scène par Bernard Borderie avec Gérard Barray, Mylène Demongeot, Georges Descrières et Guy Delorme, inoubliable en comte de Rochefort. En 1973, les français ont été un peu plus frileux avec Les Trois Mousquetaires – The Three Musketeers (seulement 629.000 entrées), emballé cette fois par Richard Lester, prestigieuse production qui réunissait pourtant une distribution quatre étoiles, avec Michael York (D’Artagnan), Oliver Reed (Athos), Richard Chamberlain (Aramis), Frank Finlay (Porthos), Faye Dunaway (Milady), Raquel Welch (Constance Bonacieux), Geraldine Chaplin (Anne d’Autriche), Jean-Pierre Cassel (Louis XIII), Christopher Lee (Rochefort) et Charlton Heston (Richelieu). Entièrement tourné en Espagne, Les Trois Mousquetaires devait à l’origine être une fresque de plus de 3h30, comprenant un entracte. Mais la famille de producteurs Salkind (Alexander, Ilya et Michael) a préféré la scinder en deux films, sans en avertir les comédiens, ce qui allait entraîner quelques procès. Coup de chance pour les Salkind, la première partie est un immense succès international, assurant un doublé l’année suivante pour On l’appelait Milady – The Four Musketeers: Milady’s Revenge. Le premier volet s’avère une redoutable et irrésistible comédie pour toute la famille, menée à cent à l’heure et portée par un casting d’exception. Si les scènes d’affrontement ont pris du plomb dans l’aile, le scénario de George MacDonald Fraser a su reprendre les ingrédients principaux du livre original et en restitue l’âme, notamment à travers de succulents dialogues. De grands numéros d’acteurs, beaucoup d’humour, du panache, de l’aventure, on en redemande.
DETECTIVE KNIGHT : INDEPENDENCE réalisé par Edward Drake, disponible en DVD et Blu-ray le 7 avril 2023 chez Metropolitan Films.
Acteurs : Bruce Willis, Jack Kilmer, Dina Meyer, Lochlyn Munro, Willow Shields, Jimmy Jean-Louis, Lorenzo Antonucci, Dax Campbell…
Scénario : Edward Drake & Corey Large
Photographie : Laffrey Witbrod
Musique : Scott Curie
Durée : 1h32
Date de sortie initiale : 2023
LE FILM
L’affectation de dernière minute du policier James Knight à l’équipe de la fête de l’Indépendance se transforme en une course contre la montre pour arrêter un ambulancier déséquilibré qui se fait passer pour un policier.
Le voici, le voilà, le tout dernier, l’ultime long-métrage que Bruce Willis aura tourné avant de mettre fin à sa carrière. Si nous avons longtemps tiré sur l’ambulance, sans savoir à l’époque que l’acteur était atteint d’aphasie, en passant en revue une quinzaine de ses longs-métrages sortis directement dans les bacs ou en VOD, nous sommes aussi revenus sur les producteurs opportunistes qui l’ont fait participer à leurs films – souvent – de bas étage. Toujours est-il que Detective Knight : Independence est assurément le meilleur opus de cette « trilogie » constituée de Rogue et de Redemption, ainsi qu’une des Williseries, notre terme pour désigner ces séries B (voire Z) dans lesquelles s’est illustré l’ami Bruce, les plus sympathiques. Contrairement où les deux premiers épisodes se « suivaient » ou s’enchaînaient lâchement, ce troisième volet aurait pu tout aussi bien être présenté indépendamment, puisque quasiment rien ne le rattache aux précédents. Il n’empêche que cet Independence tient la route et ce grâce à un jeune comédien charismatique et plutôt impressionnant, Jack Kilmer (né en 1995), qui n’est autre que le fils de Val Kilmer et Joanne Whalley, déjà croisé dans l’excellent Palo Alto de Gia Coppola et Lord of Chaos de Jonas Åkerlund. Il vole la vedette ici à chaque apparition et s’avère même assez flippant. Bruce Willis apparaît plus que dans Rogue et Redemption, possède plus de dialogues (ce qui apparemment a été extrêmement difficile, pour ne pas dire douloureux pour lui et ses partenaires) et ce dès le début du film. Le dernier acte le place enfin au coeur de l’action, même si les doublures se voient nettement (on entend également parfois sa voix, sans le voir), mais l’ensemble est bien fichu et divertissant. Ciao Bruce, prends soin de toi, faire tout ce voyage avec toi depuis 35 ans a été très chouette et on ne t’oubliera jamais.
CORRECTIVE MEASURES – MUTANTS SUPERPUISSANTS réalisé par Sean Patrick O’Reilly, disponible en DVD et Blu-ray le 8 mars 2023 chez Program Store.
Acteurs : Bruce Willis, Michael Rooker, Tom Cavanagh, Brennan Mejia, Kevin Zegers, Dan Payne, Celia Aloma, Hayley Sales…
Scénario : Sean Patrick O’Reilly, d’après le roman graphique de Grant Chastain
Photographie : Stirling Bancroft
Musique : George Streicher
Durée : 1h47
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
San Tiburon. Une prison abrite les criminels les plus dangereux du monde, dont certains ont des super-pouvoirs. Les tensions entre les détenus et le personnel s’exacerbent, entraînant l’anarchie dans la prison…
Encore un film de super-héros ??? Et avec Bruce Willis en plus ???!!! C’est Corrective Measures : Mutants surpuissants, qui surfe allègrement sur la vague Marvel-DC, mais avec des effets spéciaux réalisés à l’aide d’un Amstrad 6128+ à cartouche. Cessons ce cynisme, car cette adaptation du roman graphique du même nom de Grant Chastain est un divertissement honorable, qui fait ce qu’il peut avec les moyens qui lui ont été alloués, dans lequel on retrouve le tandem de White Elephant, Bruce Willis et Michael Rooker, qui se donnent la réplique dans une cellule de 10m², le cul vissé à leur banquette pendant que cela s’agite autour d’eux. Si le premier peine à articuler et se contente d’aligner une ou deux phrases par-ci par-là comme une marionnette manipulée par un ventriloque, le second, arborant lunettes teintées et canotier, a un peu plus à défendre dans le rôle du « superviseur » de cette prison spéciale, qui passe son temps à jouer aux échecs, se foutre de la tronche et à rabaisser ses subordonnés, en attendant de couler des jours paisibles grâce à une retraite dorée. Il ne se passe pas grand-chose dans Corrective Measures : Mutants surpuissants, mais l’ensemble est sympathique avec ses acteurs amusants dont l’excellent Tom Cavanagh, une des vedettes de la série Flash, dans laquelle il interprétait Eobard Thawne aka Nega-Flash, ainsi que le docteur Harrison Wells, qui aurait été impeccable dans une transposition live d’Où est Charlie ?. Une bonne gueule et une belle voix qui ont finalement été rares au cinéma et dont l’apparition est un des points forts de cette série B (pour être magnanime) fauchée aux maquillages navrants (et donc drôles malgré-eux, comme s’il s’agissait d’un masque d’Halloween dégoté aux Puces de Saint-Ouen) et aux CGI d’un autre temps. On ne s’ennuie pas (trop), il n’en restera absolument rien dès que le générique de fin apparaît (en dépit d’une fin ouverte), mais le film est à voir pour constater une fois de plus à quel point Bruce Willis aura tiré sur la corde jusqu’au dernier moment avant de stopper sa carrière, tandis que certains producteurs peu scrupuleux profitaient de cette poule aux œufs d’or pour monter au bas mot une trentaine de longs-métrages sur son nom en l’espace de cinq ans…
WHITE ELEPHANT réalisé par Jesse V. Johnson, disponible en DVD et Blu-ray le 22 février 2023 chez AB Vidéo.
Acteurs : Bruce Willis, Olga Kurylenko, Michael Rooker, John Malkovich, Michael Rose, Lorenzo Antonucci, Eric Buarque, Vadhir Derbez…
Scénario : Erik Martinez, Jesse V. Johnson & Katharine Lee McEwan
Photographie : Jonathan Hall
Musique : Sean Murray
Durée : 1h32
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
Un ancien marine devenu exécuteur pour la mafia, doit faire face à sa conscience et à son code d’honneur lorsqu’il est obligé d’aider à nettoyer un assassinat bâclé par son protégé, Carl.
On découvre désormais les tous derniers longs-métrages tournés par Bruce Willis, avant que celui-ci ne mette fin à son illustre carrière pour cause d’aphasie et démence fronto-temporale. Si l’on en croit IMDB, White Elephant, dont nous allons parler, apparaît entre Vendetta (disponible dans les bacs en mai 2023) et Wrong Place (toujours inédit et sans date de sortie). Et honnêtement, cet opus réalisé par le cascadeur Jesse V. Johnson, réalisateur d’un Triple Threat avec Tony Jaa, de Killers Game avec Steve Austin face à Dolph Lundgren et de Hooligans 2 est loin d’être mauvais et s’avère même sympathique, toutes proportions gardées bien sûr. L’ami Bruce ne fait que quelques brèves apparitions ici et là, dix minutes au total à peu près, mais s’en sort pas trop mal. S’il est cloué sur une chaise (une habitude dans ses ultimes DTV), il prend quand même la pétoire au cours d’un règlement de comptes dans un restaurant, rapide, mais efficace. Mais la véritable vedette de White Elephant est l’excellent Michael Rooker, dont on avait quasiment oublié le visage, habitués que nous étions depuis des années à le voir la peau bleue et le crâne arborant la crête rouge de Yondu Udonta dans Les Gardiens de la Galaxie. Si Jesse V. Johnson n’est évidemment pas le plus grand directeur d’acteurs, Michael Rooker s’en tire remarquablement bien dans le rôle de Gabriel Tancredi, vieux briscard et homme de main, veuf inconsolable, qui envisage de raccrocher, sans se douter que le contrat qu’il doit exécuter risque de le faire rejoindre son épouse décédée plus tôt que prévu. Également interprété par Olga Kurylenko et John Malkovich, White Elephant est un thriller qui à défaut d’originalité y va à fond dans la violence graphique des gunfights, bien nourris, rythmés, chorégraphiés et bourrins, particulièrement sanglants (ça bouillonne même à plusieurs reprises), dont un dernier acte où la boucherie est reine avec des têtes et des membres qui volent au contact des grosses bastos. On en garde un bon souvenir et White Elephant peut donc se targuer d’être une des meilleures « Williseries » de fin de parcours, avec La Proie – Midnight in the Switchgrass de Randall Emmett et Detective Knight: Rogue d’Edward John Drake.