Test DVD / Sierra, réalisé par Alfred E. Green

SIERRA réalisé par Alfred E. Green, disponible en DVD le 17 juillet 2019 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Audie Murphy, Tony Curtis, Wanda Hendrix, Burl Ives, Dean Jagger, Richard Rober…

Scénario : Edna Anhalt, Milton Gunzburg d’après le roman de Stuart Hardy

Photographie : Russell Metty

Musique : Walter Scharf

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1950

LE FILM

Jeff Hassard est recherché pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Il se cache avec son fils Ring dans les montagnes de la Sierra Nevada. Un jour, la petite famille vient en aide à une jeune avocate perdue. Cette dernière va tout mettre en oeuvre pour prouver l’innocence de Jeff. Malheureusement, les complications ne se font pas prier lorsqu’une bande de voleurs vient les affronter…

A travers d’autres chroniques, nous avons déjà parlé en long en large d’Audie Murphy, de se personnalité trouble, de son palmarès durant la Seconde Guerre mondiale, de sa carrière à Hollywood et plus spécialement dans le western où il rencontra un très large succès. Nous ne nous étendrons donc pas à nouveau sur tout cela, pour nous concentrer plus rapidement sur le film qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir Sierra, également connu sous les titres français (ou belges) La Tête d’un innocent ou bien encore Aventure dans la Sierra. Réalisé par le vieux briscard Alfred E. Green (1889-1960), Sierra est l’un des premiers longs métrages mettant en scène Audie Murphy en vedette. 1950 est l’année phare pour le comédien, qui enchaînera alors trois films pour le studio Universal, Le Kid du Texas The Kid from Texas de Kurt Neumann, Sierra donc, et Kansas en feuKansas Raiders de Ray Enright. Rétrospectivement, Sierra est clairement le plus faible des trois, même si Audie Murphy commence à se sentir à l’aise devant la caméra et démontre son potentiel. Sierra n’est pas déplaisant et se regarde comme un petit récit de western qui divertir durant 1h20 et qui s’oublie immédiatement après, avant de passer à un autre.

Alors qu’il est à la poursuite de chevaux sauvages, Ring Hassard rencontre Riley Martin, une jeune avocate qui s’est perdue. Ring l’emmène alors là où il habite avec son père Jeff, un endroit caché dans les montagnes. Le lendemain, Jeff se blesse au dos en tentant d’apprivoiser un cheval et, malgré l’insistance de Riley, Jeff et Ring refusent d’aller dans la vallée à Sierra Vista pour voir un docteur. À la place, Ring fait appel à Lonesome, un prospecteur qui passe son temps à chanter, dont le diagnostic est que Jeff risque d’être paralysé et qu’il lui faut vraiment voir un médecin. Riley apprend alors que Jeff est un fugitif, accusé d’avoir commis un meurtre 15 ans plus tôt.

Adapté du roman The Mountains Are My Kingdom de Stuart Hardy, déjà transposé par Wyndham Gittens en 1938 avec La Vallée interditeForbidden Valley, Sierra est un petit western sympathique, dans lequel il ne se passe pas grand-chose. C’est surtout l’occasion de voir Audie Murphy donner la réplique à son épouse d’alors, la ravissante Wanda Hendrix, de croiser rapidement un jeune comédien du nom d’Anthony Curtis qui deviendra Tony Curtis la même année dès Kansas en feu, toujours aux côtés d’Audie Murphy. Le reste du temps, la beauté des paysages encaissés fait son effet, les personnages sont certes rapidement esquissés, mais répondent aux clichés de l’époque et le spectacle est assuré avec ce qu’il faut d’action et même d’humour, avec le personnage improbable de Lonesome, interprété par Burl Ives qui pousse (un peu trop) la chansonnette en jouant de la guitare.

Entre les anciennes accusations de meurtre, les chevaux volés, une amourette esquissée, des gunfights où les cowboys ne rechargent jamais leurs six-coups, Alfred E. Green, réalisateur de plus d’une centaine de films (ici l’un de ses derniers) et séries, emballe ce western avec suffisamment de professionnalisme, l’aide du légendaire directeur de la photographie Russell Metty et surtout de l’utilisation de certaines séquences reprises du Red Canyon de George Sherman (1949) pour palier à l’évident manque de moyens. Cette production quelque peu chaotique et patchwork remplit finalement son contrat et aide Audie Murphy à honorer le sien, sans se forcer et pour l’aider à se faire la main.

LE DVD

Après un détour chez Universal en 2014, Sierra intègre la collection Western de légende chez Sidonis Calysta. Le titre n’est proposé qu’en DVD et le menu principal animé et musical est typique de la vague mensuelle de l’éditeur.

Patrick Brion répond à l’appel de Sidonis Calysta pour nous présenter Sierra (8’30). Cela peut arriver à l’historien du cinéma de ramer quelque peu quand le film dont il a la charge présente peu d’intérêt. C’est ici le cas. Patrick Brion démarre donc ce module en rappelant les titres des plus grands westerns sortis en 1950 (cela fait gagner du temps), un genre alors à son apogée. Après, l’historien rappelle qui était Audie Murphy, ce qui fait évidemment écho avec le bonus suivant. Il en vient enfin à Sierra proprement dit en rappelant qui était le réalisateur Alfred E. Green, qu’il souhaite faire redécouvrir malgré une carrière médiocre et inégale, qui contient néanmoins quelques bons titres à réhabiliter. Diverses anecdotes remplissent ensuite ce segment.

Nous l’évoquions précédemment, la vie de soldat et la carrière d’Audie Murphy sont au centre d’un petit module réalisé en 2010, avec Patrick Brion face caméra (5’30).

L’Image et le son

Le master 1.33 (16/9) présenté a été restauré. La copie est stable et propre, malgré des points blancs encore visibles, mais cela reste anecdotique. Les partis pris esthétiques sont respectés, la texture argentique bien gérée. L’ensemble se tient avec notamment de très belles couleurs (Technicolor géré par Russell Metty) et des contrastes soignés y compris sur les séquences peu éclairées. La clarté est de mise et les détails ne manquent pas, surtout sur les paysages traversés par les personnages. Dommage de ne pas bénéficier de ce film en HD.

Seule la version originale aux sous-titres français non imposés est disponible sur cette édition. La restauration est également fort satisfaisante, un très léger souffle est constaté (rien de grave), l’écoute est frontale, riche, dynamique et vive. Les effets annexes sont conséquents et le confort acoustique assuré.

Crédits images : © Sidonis Calysta / Universal Pictures / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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