Test Blu-ray / And Soon the Darkness, réalisé par Robert Fuest

AND SOON THE DARKNESS réalisé par Robert Fuest, disponible en combo Blu-ray+DVD le 19 février 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Pamela Franklin, Michele Dotrice, Sandor Elès, John Nettleton, Clare Kelly, Hana-Maria Pravda, John Franklyn, Claude Bertrand, Jean Carmet…

Scénario : Brian Clemens, Terry Nation

Photographie : Ian Wilson

Musique : Laurie Johnson

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

June et Cathy, deux jeunes anglaises, passent leurs vacances en France, seules et à vélo. Dans un café, l’une d’elles fait la connaissance d’un homme. Peu après les deux amies se disputent et se séparent. Quand Jane revient dans le village pour retrouver Cathy, celle-ci a disparu…​

Bienvenue chez les Ch’tis ! Dans le Nord de la France (même si le film a été tourné en pleine Beauce), personne ne vous entendra crier. Nous sommes au début des années 1970 et depuis quelques années, le cinéma d’horreur britannique aime poser ses valises dans l’Hexagone, à l’instar de Hurler de peur (1961) et The Maniac (1963) de Michael Carreras, deux excellentes productions de la Hammer Films, qui s’inspiraient de l’ambiance installée par Henri-Georges Clouzot dans Les Diaboliques (1955). Le film à suspense a la cote dans les cinémas du monde entier, surtout depuis l’explosion dans les salles de Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock. And Soon the Darkness fait partie de ces thrillers champêtres, qui reposent sur une atmosphère éthérée et la peur qui s’installe dans un pays étranger dont on ne parle pas la langue. A la barre, Robert Fuest (1927-2012), l’un des réalisateurs phares de Chapeau melon et bottes de cuir (et du futur L’Abominable Dr Phibes avec Vincent Price), qui met en scène un scénario coécrit par Brian Clemens (Terreur aveugle de Richard Fleischer) et Terry Nation, également liés à la même série, surtout le premier avec plus de trente épisodes à son actif. And Soon the Darkness est devenu un vrai classique en Angleterre, où il est encore très souvent diffusé à la télévision et qui a même connu un remake du même en nom en 2010, réalisé par Marcos Efron, avec Amber Heard et Karl Urban, se déroulant cette fois en Argentine. Toujours est-il que And Soon the Darkness reste un petit film d’exploitation très efficace, excellemment interprété par la jolie Pamela Franklin, dix ans après sa révélation dans Les Innocents de Jack Clayton dans lequel elle interprétait Flora.

Dès les premières minutes, Robert Fuest instaure une atmosphère mystérieuse, sous un soleil d’été brillant de mille feux, avec ses petites buvettes perdues sur les routes isolées et quasi-désertes de la campagne française. Les deux amies anglaises, Jane et Cathy, infirmières et collègues d’une vingtaine d’années, ont quitté Nottingham pour découvrir la France profonde à vélo. Cet été aurait pu être l’occasion pour elles de se détendre et d’oublier quelque peu leur travail difficile, mais c’était sans compter sur leur caractère diamétralement opposé. Jane, la brune, doit faire face à Cathy, la blonde, quelque peu explosive et désireuse de rencontrer quelques jeunes hommes français. L’occasion se présente durant une pause bien méritée. Cathy aperçoit un individu étrange, le regard dissimulé derrière des lunettes fumées, mais bien que les deux s’observent, les deux vacancières repartent sur les routes. Derrière elle, elles entendent un bruit de moteur et sont rapidement dépassées par un scooter.

And Soon the Darkness place le spectateur du point de vue de Jane, qui parle à peine français et qui se retrouve perdue, sans pouvoir véritablement expliquer à ceux qu’elle croise que son amie a disparu. Ces derniers, de bons gars de chez nous, on peut même dire des bouseux, interprétés par des acteurs du cru avec nos Jean Carmet et Claude Bertrand nationaux, sont soit bougons, soit ignorants, et semblent tous avoir quelque chose à cacher ou à se reprocher. Beaucoup de suspects potentiels donc. De ce point de vue-là, le réalisateur en fait un peu trop avec le personnage de Paul, incarné par Sandor Elès (Comtesse Dracula), qui passe de façon inexpliquée de l’empathie à la menace. Certes, cela fait perdre ses repères au spectateur, qui se demande alors qui a bien pu enlever Cathy comme dans tout whodunit qui se respecte, mais la crédibilité en prend alors un coup.

Cela n’empêche pas And Soon the Darkness de conserver une tension jusqu’à la dernière seconde. Le film se clôt d’ailleurs sur un plan sublime, où le soleil plombant laisse place à une pluie diluvienne, qui révèle les péchés et la cruauté humaine.

LE BLU-RAY

Comme nous l’indiquions dans notre chronique de La peurFright, le numéro 21 de la collection Make My Day disponible chez Studiocanal est arrivé ! A l’instar du combo Digipack Hitler…connais pas / France société anonyme qui regroupait un film de Bertrand Blier et d’Alain Corneau, ainsi que celui du combo Folle tuer / Canicule qui comprenait deux longs métrages d’Yves Boisset, l’éditeur et Jean-Baptiste Thoret proposent ici deux thrillers britanniques très rares, And Soon the Darkness (1970) de Robert Fuest et Fright (1971) de Peter Collinson. Aujourd’hui nous passons en revue le premier. Le menu principal est typique de la collection, sensiblement animé et muet.

En tant que créateur de cette collection, Jean-Baptiste Thoret présente tout naturellement le film qui nous intéresse au cours d’une préface en avant-programme (6’). Comme il en a l’habitude, le critique replace de manière passionnante And Soon the Darkness dans son contexte, dans la filmographie et le parcours de Robert Fuest. Il évoque également le casting, ainsi que les deux scénaristes et d’autres membres de l’équipe technique, dont le dénominateur commun s’avère la série Chapeau melon et bottes de cuir. Tout cela est abordé sans pour autant spoiler le film pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore vu.

Auteur et critique, Kim Newman propose une analyse sur le fond comme sur la forme de And Soon the Darkness (28’30). Egalement, romancier, Kim Newman évoque l’évolution du thriller au cinéma au début des années 1970, et aborde la mise en scène de Robert Fuest, ainsi que le casting et le statut culte du film, bien inscrit dans la conscience collective en Angleterre. En revanche, le remake de 2010 n’est pas mentionné. Mais est-ce bien le plus important ?!

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

And Soon the Darkness en Haute-Définition en France ! Même si le film de Robert Fuest n’a pas le même statut chez nous qu’à l’étranger, nous n’allons pas faire la fine bouche ! D’autant plus que le transfert est quasi-irréprochable, le master – restauré 4K – immaculé, stable et dépourvu de déchets résiduels. Les noirs sont concis, la colorimétrie chaude et agréable, le grain argentique élégant. De très beaux gros plans qui foisonnent de détails, ainsi qu’une profondeur de champs éloquente sont les points forts de ce master HD. La gestion des contrastes est également très solide. Ce Blu-ray présenté dans son format d’origine 1.85. est exemplaire.

Le film de Robert Fuest bénéficie d’un doublage français. Au jeu des comparaisons avec la version originale, la piste française s’accompagne de quelques chuintements. De plus, And Soon the Darkness jouant sur les problèmes de communication entre les langues anglaise et française, l’ensemble n’est guère approprié. La piste anglaise est évidemment plus dynamique, propre et intelligible, homogène dans son rendu, notamment au niveau des effets sonores.

Crédits images : © Studiocanal / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Les Damnés, réalisé par Joseph Losey

LES DAMNÉS (The Damned) réalisé par Joseph Losey, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 4 février 2020 chez ESC Editions.

Acteurs : Macdonald Carey, Shirley Anne Field, Viveca Lindfors, Alexander Knox, Oliver Reed, Walter Gotell, James Villiers, Tom Kempinski, Kenneth Cope, Brian Oulton…

Scénario : Evan Jones d’après le roman d’après le roman « The Children of Light » de H.L. Lawrence.

Photographie : Arthur Grant

Musique : James Bernard

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1962

LE FILM

Dans un petit port britannique de la côte sud, l’Américain Simon Wells est dévalisé par une bande de blousons noirs dirigés par King. La soeur de ce dernier, Joan, qui a servi d’appât, prend la défense de Wells et s’enfuit avec lui à bord de son petit yacht. Un peu plus tard, caché dans une maison sur la falaise, refuge de la sculpteur Freya, la maîtresse de Bernard, un agent du gouvernement, le couple est retrouvé par King et sa bande. En fuyant à nouveau, Joan et Simon tombent de la falaise et prennent pied dans une grotte où ils sont bientôt rejoints par King.

Produit entre les formidables Maniac (1963) de Michael Carreras et Paranoïaque (1964) de Freddie Francis, Les DamnésThe Damned, ou bien encore These Are the Damned pour son exploitation aux Etats-Unis, a pour particularité d’avoir été mis en scène par un réalisateur que nous n’imaginions pas s’associer avec la célèbre firme britannique. Il s’agit de Joseph Losey (1909-1984), cinéaste américain à la filmographie déjà impressionnante en 1963, qui compte parmi ses œuvres les plus célèbres Le Garçon aux cheveux verts (1948) avec Dean Stockwell encore tout gamin dans le rôle-titre, Le Rôdeur The Prowler (1951) ou bien encore le formidable M (1951) remake du chef d’oeuvre de Fritz Lang. Avant d’obtenir le Grand prix du jury pour Accident au Festival de Cannes en 1967 et la Palme d’or pour Le Messager en 1971, le futur réalisateur de The Servant (1963), Cérémonie secrète (1968) et de Monsieur Klein (1976) emballe cette production Hammer, inspirée par le succès mondial du Village des damnésVillage of the Damned (1960) de Wolf Rilla. Etrange drame fantastique profondément pessimiste sur l’avenir de l’humanité, Les Damnés est autant un divertissement très réussi qu’un merveilleux objet de cinéma, dans lequel se démarque – une fois de plus – le grand Oliver Reed. Complètement méconnu et par ailleurs très souvent oublié quand on évoque l’histoire de la Hammer Films, The Damned connaît à juste titre un véritable regain d’intérêt depuis quelques années.

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Test Blu-ray / La Peur – Fright, réalisé par Peter Collinson

LA PEUR (Fright) réalisé par Peter Collinson, disponible en combo Blu-ray+DVD le 19 février 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Honor Blackman, Susan George, Ian Bannen, John Gregson, George Cole, Dennis Waterman, Tara Collinson…

Scénario : Tudor Gates

Photographie : Ian Wilson

Musique : Harry Robertson

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Amanda garde les enfants des amis ou des voisins. Un couple qui vient de s’installer dans le village lui demande de garder leur enfant. Le même soir, l’ex-époux et père de l’enfant, dangereux psychopathe, s’évade de l’établissement spécialisé dans lequel il était interné.​

Du réalisateur Peter Collinson (1936-1980), les cinéphiles se souviennent surtout de L’Or se barreThe Italian Job (1969) avec Michael Caine et Noël Coward, Les BaroudeursYou Can’t Win ‘Em All (1970) avec Tony Curtis, Charles Bronson et Michèle Mercier, ainsi que de l’adaptation d’Agatha Christie, Dix petits nègresAnd Then There Were None (1974), qui s’éloigne de la trame originale (dont le dénouement), mais qui vaut le coup pour son casting exceptionnel composé entre autres d’Olivier Reed, Richard Attenborough, Charles Aznavour et Stéphane Audran. Plus confidentiel, Thriller ou Fright en version originale, ou bien encore La Peur, titre français alternatif est un petit thriller emballé avec peu de moyens, mais qui réserve son lot d’émotions fortes et qui repose sur l’intense interprétation de l’incroyable Susan George.

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Test Blu-ray / El Perdido, réalisé par Robert Aldrich

EL PERDIDO (The Last Sunset) réalisé par Robert Aldrich, disponible en combo Blu-ray+DVD le 17 février 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Rock Hudson, Kirk Douglas, Dorothy Malone, Joseph Cotten, Carol Lynley, Neville Brand…

Scénario : Dalton Trumbo d’après le roman de Howard Rigsby

Photographie : Ernest Laszlo

Musique : Ernest Gold

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1961

LE FILM

Alors qu’elle engage son gigantesque troupeau vers le Texas, la famille Breckenridge reçoit la visite de Brendan O’Malley, un aventurier que le shérif Stribling poursuit pour le meurtre de son beau-frère. Si les deux hommes pactisent le temps de convoyer les bêtes, les embûches se multiplient sur le parcours, naturelles comme une tempête de sable, guerrières comme l’attaque d’indiens rebelles. La tension monte encore lorsque O’Malley séduit la jeune Missy Breckenridge…

Robert Aldrich sort de Trahison à AthènesThe Angry Hills (1959), « un film décevant, non parce qu’il n’est pas bon, mais parce qu’il aurait pu être bon » dixit le réalisateur. Ce dernier décide de revenir au western (et aux Etats-Unis), en acceptant de mettre en scène El Perdido, titre « français » de The Last Sunset, écrit par Dalton Trumbo, alors inscrit sur la tristement célèbre liste noire de Hollywood et exilé au Mexique. Juste avant d’être rayé de cette liste en 1960, le scénariste adapte donc un roman de Howard Rigsby. Seulement voilà, Kirk Douglas, tête d’affiche du film est également producteur exécutif d’El Perdido (via sa société Bryna Films) et les relations avec Robert Aldrich seront houleuses sur le plateau. Par ailleurs, le comédien reprendra le montage à son avantage en post-production, laissant un goût d’inachevé pour tout le monde. Pourtant, à l’écran et en dehors de quelques critiques professionnels, le résultat est on ne peut plus honorable et El Perdido demeure un excellent divertissement, dans lequel Kirk Douglas et Rock Hudson rivalisent de charisme et de talent.

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Test Blu-ray / Les Magnats du pouvoir – Winter Kills, réalisé par William Richert

LES MAGNATS DU POUVOIR (Winter Kills) réalisé par William Richert, disponible en combo Blu-ray+DVD le 29 janvier 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Jeff Bridges, John Huston, Anthony Perkins, Eli Wallach, Sterling Hayden, Dorothy Malone, Tomas Milian, Belinda Bauer, Ralph Meeker, Toshirô Mifune…

Scénario : William Richert d’après le roman de Richard Condon

Photographie : Vilmos Zsigmond

Musique : Maurice Jarre

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Nick est le demi-frère d’un président des Etats-Unis assassiné il y a plus de quinze ans. Il est plongé dans le passé, quand un homme mourant lui révèle être le véritable assassin de son frère. Le présumé coupable arrêté à l’époque par la police n’était qu’un homme de paille. Nick mène l’enquête mais sa propre vie est alors menacée…

Complètement méconnu, ou même totalement oublié par les historiens du cinéma et par les cinéphiles, Les Magnats du pouvoir, connu également sous le titre Qui a tué le président ? ou bien encore Winter Kills en version originale, est un des films les plus étranges que vous pourrez voir dans votre vie. Quasi-inclassable, comédie noire et décalée, thriller d’espionnage pur et dur, drame psychologique, on ne sait ou plutôt on ne peut jamais trancher et même longtemps après, le film ne cesse de revenir dans la tête. Réalisé par William Richert (né en 1942), à la base producteur de documentaires (Derby, A Dancer’s life), scénariste (La Loi de la pagaille), acteur occasionnel, Winter Kills est son premier long métrage en tant que réalisateur. Aussi passionnant à l’écran que pour l’histoire de son tournage catastrophique, Les Magnats du pouvoir est en fait l’aboutissement de quinze années d’enquête sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, puisque son récit condense toutes les théories du complot qui ont fleuri autour de ce drame historique. Sur un scénario foisonnant, passionnant, mais aussi ultra-complexe, William Richert livre une fabuleuse adaptation du roman de Richard Condon (auteur d’Un crime dans la tête, transposé par John Frankenheimer en 1962) dans laquelle brillent de fantastiques comédiens (et quel casting !), menés par le grand Jeff Bridges. Une découverte s’impose.

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Test Blu-ray / Une baraque à tout casser, réalisé par Richard Benjamin

UNE BARAQUE À TOUT CASSER (The Money Pit) réalisé par Richard Benjamin, disponible en DVD et en combo Blu-ray+DVD le 25 février 2020 chez Elephant Films.

Acteurs : Tom Hanks, Shelley Long, Alexander Godunov, Maureen Stapleton, Joe Mantegna, Philip Bosco, Josh Mostel, Yakov Smirnoff, Mia Dillon…

Scénario : David Giler

Photographie : Gordon Willis

Musique : Michel Colombier

Durée : 1h31

Année de sortie : 1986

LE FILM

Un jeune couple, Walter et Anna, décide de s’installer à la campagne dans une maison qui va s’avérer ruineuse après une série de catastrophes. Ils vont tenter par tous les moyens de remettre leur coûteux achat en état…

Tom Hanks Begins ! Ou presque, car Une baraque à tout casserThe Money Pit (ou La Foire aux malheurs au Québec) surfait alors sur le succès rencontré par le comédien avec Splash de Ron Howard en 1984. Après le remake du Grand Blond avec une chaussure noire intitulé L’Homme à la chaussure rougeThe Man with One Red Shoe (1985) de Stan Dragoti, Tom Hanks ajoutait un nouveau hit à sa jeune carrière, il était alors âgé de 30 ans, et confirmait à la fois l’engouement de la critique à son égard et surtout sa cote auprès des spectateurs qui s’étaient immédiatement attachés à ce grand gaillard dégingandé et un peu lunaire. Produit par Steven Spielberg entre Les Goonies de Richard Donner, Retour vers le futur de Robert Zemeckis, Le Secret de la pyramide de Barry Levinson et Fievel et le Nouveau Monde de Don Bluth, Une baraque à tout casser n’a sans doute pas le prestige de ces derniers, mais reste une comédie géniale et menée à cent à l’heure près de 35 ans après sa sortie. Une valeur sûre.

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Test Blu-ray / La Rose et la Flèche, réalisé par Richard Lester

LA ROSE ET LA FLÈCHE (Robin and Marian) réalisé par Richard Lester, disponible en DVD et Blu-ray le 18 février 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Sean Connery, Audrey Hepburn, Robert Shaw, Richard Harris, Nicol Williamson, Denholm Elliott, Ian Holm, Kenneth Haigh, Ronnie Barker, Victoria Abril…

Scénario : James Goldman

Photographie : David Watkin

Musique : John Barry

Durée : 1h46

Année de sortie : 1976

LE FILM

Après vingt ans passés aux Croisades, Robin des Bois et Petit-Jean reviennent au pays. Ils y retrouvent certains de leurs anciens compagnons. Marianne est devenue religieuse et le shérif de Nottingham sévit toujours. La nouvelle du retour de Robin se répand.

On a coutume de dire que les légendes sont immortelles. Certes, mais avant cela, il faut bien le héros en question disparaisse et que sa mort participe à l’histoire qui sera contée à travers les siècles. C’est le cas pour Robin des Bois, ou Robin Hood pour les intimes, personnage fictif né au Moyen Age en Angleterre, apparu à travers la littérature britannique du XIVe siècle. Le cinéma s’est très vite emparé de l’histoire de ce brigand au grand coeur, qui vivait avec ses compagnons dans la forêt de Sherwood et celle de Barnsdale. Si le premier film sur Robin des Bois remonte à 1908, on peut mentionner celui avec réalisé en 1922 par Allan Dwan avec Douglas Fairbanks dans le rôle-titre, mais aussi et surtout Les Aventures de Robin des BoisThe Adventures of Robin Hood (1938) de Michael Curtiz, avec Errol Flynn et Olivia de Havilland. On compte ensuite plusieurs dizaines de films (au bas mot) prenant pour personnage principal l’habile braconnier et défenseur des pauvres et des opprimés, dont une fantastique transposition produite par Walt Disney Pictures et réalisée par Wolfgang Reitherman en 1973. C’est alors que le réalisateur américain Richard Lester décide de mettre en scène La Rose et la FlècheRobin and Marian en 1976, d’après un scénario de James Goldman (Le Lion en hiver avec Katharine Hepburn), qui s’éloigne des représentations précédentes, puisque le film narre la vieillesse et la mort des personnages. Succès très mitigé à sa sortie, La Rose et la Flèche est devenu rapidement un film culte et demeure aujourd’hui très prisé par les cinéphiles, notamment en raison de l’interprétation de son couple star, Sean Connery et Audrey Hepburn.

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Test DVD / Le Destin est au tournant, réalisé par Richard Quine

LE DESTIN EST AU TOURNANT (Drive a Crooked Road) réalisé par Richard Quine, disponible en DVD le 18 février 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Mickey Rooney, Dianne Foster, Kevin McCarthy, Jack Kelly, Harry Landers, Jerry Paris, Paul Picerni, Dick Crockett…

Scénario : Blake Edwards d’après une histoire de James Benson Nablo

Photographie : Charles Lawton Jr.

Musique : George Duning

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1954

LE FILM

Mécanicien complexé par sa petite taille, Eddie Shannon s’éprend de Barbara Mathews. Deux amis de celle-ci, Steve Norris et Harold Baker, proposent 1 500 dollars à Eddie pour les aider lors d’un hold-up. Eddie refuse dans un premier temps, mais par amour, il finit par accepter…

Quand il tourne Le Destin est au tournantDrive a Crooked Road en 1957, le comédien Mickey Rooney a déjà près de trente ans de carrière derrière lui. Alors âgé de 34 ans, l’ancien enfant star des années 1930 n’a jamais arrêté de tourner et ce jusqu’à sa mort en 2014 à l’âge bien avancé de 93 ans. Cependant, même si l’acteur a été prolifique, peu de rôles restent marquants. Après les comédies musicales des années 1940, souvent réalisées par Norman Taurog, l’acteur est à la recherche d’un nouveau souffle. Il se voit alors proposer le superbe scénario écrit par le grand Blake Edwards, d’après une histoire de James Benson Nablo, The Wheel Man. Mis en scène par Richard Quine, Le Destin est au tournant est un drame qui lorgne sur le film noir et qui offre surtout à Mickey Rooney son plus beau rôle au cinéma, ni plus ni moins.

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Test Blu-ray / Atlantique, réalisé par Mati Diop

ATLANTIQUE réalisé par Mati Diop, disponible le 4 février 2020 en DVD et Blu-ray chez Ad Vitam.

Acteurs : Abdou Balde, Aminata Kane, Ibrahima Mbaye, Amadou Mbow, Mame Bineta Sane, Diankou Sembene, Nicole Sougou, Babacar Sylla…

Scénario : Mati Diop, Olivier Demangel

Photographie : Claire Mathon

Musique : Fatima Al Qadiri

Durée : 1h44

Année de sortie : 2019

LE FILM

Ada, qui va bientôt se marier avec Omar, immigré régulier en Italie, est amoureuse de Souleiman. Tous deux doivent se retrouver ce soir-là, avec les autres garçons et filles, dans une boîte de nuit de bord de mer. Mais Souleiman décide de quitter le pays en embarquant sur l’océan.

Pour son premier long métrage en tant que réalisatrice, la comédienne Mati Diop, vue dans 35 rhums (2008) de Claire Denis est repartie avec le Grand Prix au Festival de Cannes en 2019. Une récompense prestigieuse qui est venue distinguer très justement cette œuvre quasi-inclassable, mais néanmoins engagée, à la frontière de plusieurs genres, qui a des choses à dire, mais qui préfère en même temps faire confiance au ressenti du spectateur, pour ne pas lui servir un discours politique tout cuit dans le bec. Tout cela en flattant une audience cinéphile et même cinéphage en plaçant son histoire dans le film de genre, et plus particulièrement dans le film de zombies. Atlantique est typique d’une première œuvre, riche, peut-être et sans doute trop, dans laquelle Mati Diop place tout ce dont elle a envie de parler. En résulte un film qui peut parfois sembler bancal, traversé néanmoins par de remarquables fulgurances dramatiques, magnifiquement photographié et surtout interprété par une jeune comédienne en état de grâce, la révélation Mame Bineta Sané, en lice pour obtenir le César du Meilleur espoir féminin.

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Test Blu-ray / Le Temps du châtiment, réalisé par John Frankenheimer

LE TEMPS DU CHÂTIMENT (The Young Savages) réalisé par John Frankenheimer, disponible en DVD et Blu-ray le 18 février 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Burt Lancaster, Dina Merrill, Edward Andrews, Vivian Nathan, Shelley Winters, Larry Gates, Telly Savalas, Pilar Seurat…

Scénario : Edward Anhalt, J.P. Miller d’après un roman d’Evan Hunter

Photographie : Lionel Lindon

Musique : David Amram

Durée : 1h43

Année de sortie : 1961

LE FILM

Dans un quartier populaire d’une grande ville américaine, la guerre des gangs vient de faire une nouvelle victime : un jeune aveugle portoricain a été assassiné par trois adolescents d’origine italienne. L’opinion publique exige un châtiment exemplaire. Hank Bell, adjoint du procureur, mène l’enquête.

Le Temps du châtimentThe Young Savages (1961) est la première des cinq collaborations entre Burt Lancaster et le réalisateur John Frankenheimer (1930-2002). Cinq longs-métrages, tous tournés dans les années 1960. Suivront Le Prisonnier d’AlcatrazBirdman of Alcatraz (1962), Sept jours en maiSeven Days in May (1964), Le TrainThe Train (1964) et Les Parachustistes arriventThe Gypsy Moths (1969). Si l’entente entre les deux hommes a été particulièrement rude au début des prises de vues, Le Temps du châtiment a pourtant scellé l’une des associations les plus importantes de leurs carrières respectives. Le Temps du châtiment, second film pour le cinéma de John Frankenheimer, cinq ans après son premier coup d’essai Mon père, cet étrangerThe Young Stranger (1957), rend compte de l’aisance technique du cinéaste et de sa solide direction d’acteurs. Forcément, Burt Lancaster écrase la distribution par son charisme imposant et de son talent, mais comme à son habitude l’acteur ne tire jamais la couverture et laisse une belle place à ses partenaires, parmi lesquels Shelley Winters et Telly Savalas dans son premier rôle au cinéma. Au-delà de sa beauté plastique et de sa réalisation d’une folle modernité, Le Temps du châtiment interpelle toujours sur son étude de la délinquance juvénile. Un film coup de poing.

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