Test 4K Ultra-HD / Gwendoline, réalisé par Just Jaeckin

GWENDOLINE réalisé par Just Jaeckin, disponible en édition 4K Ultra HD + Blu-ray le 13 juillet 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Tawny Kitaen, Brent Huff, Zabou Breitman, Bernadette Lafont, Jean Rougerie, Roland Amstutz, Stanley Capoul, André Julien…

Scénario : Just Jaeckin

Photographie : André Domage

Musique : Pierre Bachelet

Durée : 1h45

Année de sortie : 1984

LE FILM

Décidée à retrouver son père disparu, parti en quête d’un papillon rare, Gwendoline se lance à sa recherche avec l’aide de Beth, sa demoiselle de compagnie. Parvenues dans un port malfamé de Chine, les deux jeunes femmes sont kidnappées par des truands, puis libérées par un aventurier nommé Willard. Ce dernier accepte alors d’accompagner Gwendoline et Beth dans un long périple qui les conduira jusqu’à la mystérieuse contrée de Yik-Yak. Là-bas, au cœur d’un volcan, une reine cruelle et tyrannique dirige d’une main de fer une armée d’amazones…

Just Jaeckin. Quand on évoque ce réalisateur, les spectateurs et cinéphiles pensent immédiatement à son triomphe international, Emmanuelle, son premier long métrage sorti en 1974. Cette adaptation du roman d’Emmanuelle Arsan aura rassemblé près de neuf millions spectateurs sur plusieurs années rien que sur le sol français et aurait amassé près de cent millions de dollars à travers le monde. Difficile de s’en remettre et surtout de trouver d’autres sujets pour se démarquer d’un genre qui a fait de vous un cinéaste en vue ou au contraire un paria. Né en 1940, Just Jaeckin aura beau devenir l’un des réalisateurs de publicités les plus prolifiques, son nom restera à jamais lié au cinéma érotique, avec également Histoire d’O (1975), Madame Claude (1977) et L’Amant de Lady Chatterley (1981) pour lequel il retrouvait Sylvia Kristel. S’ils sont complètement méconnus en France, Le Dernier Amant romantique (1978) et Girls (1980) lui permettaient de s’éloigner de l’érotisme pur jus et de mettre en exergue une sensibilité que certains diront inattendue. Dans sa filmographie, Collections privées (1979) demeure à part car constitué de trois sketches, un réalisé par Just Jaeckin, les deux autres par Walerian Borowczyk et Shûji Terayama. Le cinéaste livre en 1984 son dernier opus cinématographique à ce jour, Gwendoline. Comédie d’aventure avec quelques touches coquines et teintée d’action, cette libre adaptation de la bande dessinée fétichiste Adventures of Sweet Gwendoline de John Willie reste un immense divertissement dans lequel Just Jaeckin démontre tout ce qu’il a sous le capot. Comme s’il était enfin débarrassé de l’étiquette « metteur en scène d’Emmanuelle », le réalisateur se permet les plus grandes et les plus belles folies, avec une légèreté et une insouciance absolument jubilatoires. Injustement qualifié de nanar par une partie des spectateurs, Gwendoline est pourtant une série B de luxe à la mise en scène élégante, aux décors dingues et soignés, au rythme soutenu et qui assume totalement son côté nawak, surtout durant la dernière partie où Just Jaeckin ose et expérimente au risque d’en décontenancer plus d’un. Le spectateur qui acceptera d’emblée le postulat de départ, se laissera facilement entraîner dans ces quelques aventures étonnantes et imprévisibles où se démarquent notamment Zabou Breitman, qui vole la vedette et participe à la belle réussite de Gwendoline.

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Test Blu-ray / Je suis vivant !, réalisé par Aldo Lado

JE SUIS VIVANT ! (La Corta notte delle bambole di vetro) réalisé par Aldo Lado, disponible en Blu-ray le 13 août 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Jean Sorel, Mario Adorf, Ingrid Thulin, Barbara Bach, José Quaglio, Piero Vida, Fabijan Sovagovic, Relja Basic…

Scénario : Aldo Lado d’après une histoire originale d’Ernesto Gastaldi

Photographie : Giuseppe Ruzzolini

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h32

Année de sortie : 1971

LE FILM

Le corps apparemment sans vie d’un homme est découvert dans un jardin public de Prague. Transporté à l’hôpital, où il est identifié, il entend son décès confirmé par un médecin. Le corps est celui de Gregory Moore, un journaliste américain qui enquêtait sur des jeunes femmes disparues dans de mystérieuses circonstances. Incapable de parler ni de bouger, Moore est conduit dans une chambre froide. Laissé seul dans l’obscurité, le journaliste essaie alors de se remémorer les événements s’étant déroulés durant les jours précédents, afin de comprendre comment il a pu en arriver à cette situation inextricable.

Je suis vivant ! La Corta notte delle bambole di vetro, ou Horreur dans la nuit pour certains, est le premier long métrage d’Aldo Lado, né en Croatie en 1934 et qui se rendra célèbre peu de temps après avec Qui l’a vue mourir ?Chi l’ha vista morire ? (1972), La Cosa Buffa (1972), La CousineLa Cugina (1974) et plus tard L’humanoïde L’Umanoide (1979). Ancien assistant de Maurizio Lucidi (Pecos è qui: prega e muori!, Trois salopards, une poignée d’or, Les Héros ne meurent jamais), de Bernardo Bertolucci (Le Conformiste) et même de Gérard Pirès (Fantasia chez les ploucs), Aldo Lado fait ses armes en tant que scénariste avec Une charogne est néeCarogne si nasce (1968) d’Alfonso Brescia, La victime désignéeLa vittima designata (1971) de Maurizio Lucidi et Un’anguilla da 300 milioni (1971) de Salvatore Samperi. Je suis vivant !, avait tout d’abord été envisagé sous le titre Malastrana, qui renvoyait au nom d’un quartier du centre de Prague où se déroule l’intrigue du film. S’il est tout de même sorti sous cette appellation en Allemagne et au Brésil, Je suis vivant ! a aussi été intitulé La Corta notte delle farfalle pendant un temps en Italie, titre visible sur diverses affiches d’exploitation, avant d’adopter définitivement celui de La Corta notte delle bambole di vetro ou « La courte nuit des poupées de verre ». Avec cette première œuvre, Aldo Lado s’empare des codes du giallo, jusqu’au titre énigmatique à rallonge, pour mieux les triturer et les inscrire dans une thématique qui sera récurrente dans sa carrière, la critique de la bourgeoisie. S’il n’est pas exempt de longueurs, Je suis vivant ! n’en garde pas moins un charme inaltérable, constamment ponctué de séquences marquantes, comme la présence de la sensuelle Barbara Bach, dans une de ses premières apparitions au cinéma, six ans avant de devenir l’une des meilleures James Bond Girls dans L’Espion qui m’aimaitThe Spy Who Loved Me (1977) de Lewis Gilbert.

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Test Blu-ray / La Bête tue de sang-froid, réalisé par Aldo Lado

LA BÊTE TUE DE SANG-FROID (L’Ultimo treno della notte) réalisé par Aldo Lado, disponible en Blu-ray le 13 août 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Flavio Bucci, Macha Méril, Gianfranco De Grassi, Enrico Maria Salerno, Marina Berti, Franco Fabrizi, Irene Miracle, Laura D’Angelo, Dalila Di Lazzaro…

Scénario : Aldo Lado, Renato Izzo d’après une histoire originale d’Ettore Sanzò & Roberto Infascelli

Photographie : Gábor Pogány

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h32

Année de sortie : 1975

LE FILM

Deux jeunes filles doivent se rendre pour le week-end dans la famille de l’une d’elles. Dans le train de nuit qu’elles empruntent, elles sont agressées par deux marginaux accompagnés d’une femme désaxée.

C’est ce qu’on appelle un film coup de poing. La Bête tue de sang-froidL’Ultimo treno della notte, connu également sous le titre Le Dernier Train de la nuit, mais aussi La Chienne du train de nuit, Le Train de la mort et Train d’enfer, est le sixième long métrage réalisé par l’excellent Aldo Lado (né en 1934). L’auteur et metteur en scène de quelques références du cinéma d’exploitation italien, à qui l’on doit Je suis vivantLa Corta notte delle bambole di vetro (1971), Qui l’a vue mourir ?Chi l’ha vista morire ? (1972), La Cosa Buffa (1972), La CousineLa Cugina (1974) et plus tard L’humanoïdeL’Umanoide (1979), signe ici un remarquable thriller, dramatique et anxiogène, percutant et redoutable. Un film qui n’a pour ainsi dire pas pris de rides et qui reste aussi célèbre que chéri par les amateurs de cinéma Bis pour la sensationnelle interprétation de Macha Méril, surprenante, sadique et glaçante en bourgeoise frappadingue qui usera de ses charmes de poupée de porcelaine auprès de deux jeunes délinquants, pour assouvir ses pulsions violentes, voire meurtrières. La Bête tue de sang-froid est un chef d’oeuvre de genre.

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Test Blu-ray / Le Jardin des supplices, réalisé par Christian Gion

LE JARDIN DES SUPPLICES réalisé par Christian Gion, disponible en Blu-ray le 13 août 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Roger Van Hool, Ysabelle Lacamp, Jacqueline Kerry, Tony Taffin, Robert Bazil, Jean Rougeul, Raymond Jourdan, Arlette Balkis, Stéphane Fey, Jean-Claude Carrière…

Scénario : Pascal Lainé d’après le roman d’Octave Mirbeau

Photographie : Lionel Legros

Musique : Jean-Pierre Doering

Durée : 1h34

Année de sortie : 1976

LE FILM

1926. À la suite de problèmes liés à la drogue, Antoine Durrieu, jeune médecin dévoyé, est contraint de quitter la France et embarque à bord d’un navire en route pour la Chine. Durant la traversée, il fait la connaissance de la belle et trouble Clara Greenhill, fille d’une riche et influente personnalité basée à Canton. Dès son arrivée, Antoine va pénétrer dans un monde au cadre étrangement idyllique vicié par la torture et les meurtres, tandis qu’au dehors couve une révolution populaire.

Aaaaah Christian Gion, le réalisateur de moult comédies populaires qui nous ont souvent réjouis et qui sont devenues cultes comme Le Pion (1978) avec Henri Guybet et la délicieuse Claude Jade, Pétrole ! Pétrole ! (1981) avec Bernard Blier, Jean-Pierre Marielle et la délicieuse (Bis) Catherine Alric et Les Diplômés du dernier rang (1982) avec Patrick Bruel, Michel Galabru et la délicieuse (Ter) Catriona MacColl ! Egalement le scénariste et le metteur en scène de deux Aldo Maccione Movies, Le Bourreau des cœurs (1983) et Pizzaiolo et Mozzarel (1985), Christian Gion n’a jamais eu la reconnaissance d’un Claude Zidi, mais n’en demeure pas moins chéri par les amateurs de films potaches (rien de péjoratif ici, nous ne sommes pas chez Les Inrocks ou Télérama) qui ont fait rire – et continuent d’ailleurs de le faire aujourd’hui – les spectateurs connaisseurs de valeurs sûres. Si ses derniers longs métrages sont sans doute moins connus, Le Provincial (1989), son film le plus personnel et peut-être le plus autobiographique, Sup de fric (1992), dernier baroud d’honneur de Jean Poiret devant la caméra et Les Insaisissables (1999) avec Daniel Prévost, il existe aussi un petit trésor insoupçonné du cinéma Bis dans la carrière de Christian Gion intitulé Le Jardin des supplices. Véra Belmont, qui jusqu’à présent avait financé les films de Paul Vecchiali, Marcel Carné, Maurice Pialat et d’André Téchiné, avait produit quelques œuvres plus étonnantes comme La Loi du survivant (1967) de José Giovanni, Un condé (1970) d’Yves Boisset et La Faute de l’abbé Mouret (1970) de Georges Franju. Il n’est donc pas si étonnant de la retrouver à la production de ce Jardin des supplices, réalisé en 1976 par Christian Gion. Après le triomphe international d’Emmanuelle en 1974 avec près de 9 millions d’entrées rien qu’en France, il y avait de quoi donner envie à certains de surfer sur cette nouvelle vague érotico-soft. C’est le cas de ce Jardin des supplices, sur le papier adapté du roman éponyme d’Octave Mirbeau, publié en 1899, mais qui serait en fait inspiré par une pièce de théâtre de Pierre Chaine et André de Lorde, déjà influencée lointainement du livre original. Si cela n’a jamais été réellement prouvé, surtout que Christian Gion a toujours déclaré avoir travaillé à partir du roman d’Octave Mirbeau, Le Jardin des supplices est un film très étonnant, parfois lent, mais animé par une vraie envie de faire du cinéma, d’autant plus que l’histoire permet au réalisateur de se frotter au genre érotique, tâche dont il s’acquitte admirablement. Et pour résumer nous dirons surtout que Le Jardin des supplices apparaît comme une étrange expérience hypnotique et sensorielle.

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Test Blu-ray / Trilogie Majin : Majin, Le Retour de Majin, Le Combat final de Majin, réalisés par Kimiyoshi Yasuda, Kenji Misumi & Kazuo Mori

MAJIN, LE RETOUR DE MAJIN, LE COMBAT FINAL DE MAJIN (Daimajin, Daimajin ikaru, Daimajin gyakushū) réalisés par Kimiyoshi Yasuda, Kenji Misumi et Kazuo Mori, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Miwa Takada, Yoshihiko Aoyama, Jun Fujimaki, Ryūtarō Gomi, Kōjirō Hongō, Shiho Fujimura, Tarō Marui, Takashi Kanda, Riki Hashimoto, Hideki Ninomiya, Shinji Hori, Masahide Iizuka…

Scénario : Tetsurō Yoshida

Photographie : Fujio Morita

Musique : Akira Ifukube

Durée : 1h24 / 1h19 / 1h27

Année de sortie : 1966

LA TRILOGIE

Les trois longs métrages de la série Daimajin (dans l’ordre : Majin, Le Retour de Majin, Le Combat final de Majin) furent tournés simultanément durant l’année 1966. Cette trilogie, affiliée aux genres Kaiju Eiga (films de monstres géants, dont Godzilla demeure le précurseur) et Jidai Geki (en rapport avec l’histoire du Japon médiéval, et notamment le chanbara – film de sabre), développe une thématique commune en fil conducteur. Ainsi, dans chacun de ces films, Daimajin, un géant de pierre, vient aider des villageois opprimés par un seigneur tyrannique. Sorte d’équivalence au Golem issu de la mythologie juive, Daimajin (traduction littérale : « Grand Démon ») est une divinité de pierre endormie, ne se réveillant que pour porter secours au peuple et châtier l’oppresseur. Et ce dernier, qu’il soit chambellan ou monarque, peut alors trembler, car la vengeance de Daimajin n’a aucune limite !

Ou quand la Daiei, société de production cinématographique japonaise fondée en janvier 1942, décide de mélanger les genres, le film historique et le film fantastique, tout en surfant sur le grand succès rencontré par Gamera, réalisé par Noriaki Yuasa et sorti en 1965. Ainsi naît Majin, de Kimiyoshi Yasuda (1911-1983), bien connu des cinéphiles pour avoir mis en scène six des vingt-six films de la série Zatoichi interprétée par Shintarō Katsu. Ici, point de monstre préhistorique ressemblant à une tortue, mais une statue de pierre avoisinant les dix mètres de haut ! En avril 1966, le triomphe de Majin est suivi de deux suites, en fait tournées en même temps, Le Retour de Majin de Kenji Misumi et Le Combat final de Majin de Kazuo Mori, qui sortent respectivement en août 1966 et en décembre 1966. Chaque opus de cette trilogie reprend peu ou prou la même trame (les trois films ont été écrits par Tetsurō Yoshida), mais transposée chaque fois dans une atmosphère différente. Aujourd’hui, revoir les trois épisodes à la suite s’apparente à un récit composé de trois chapitres qui se reflètent et se complètent tout en même temps. Produits par Masaichi Nagata (président de la Daiei), tournés dans de magnifiques décors, naturels ou reconstitués en studio, Majin, Le Retour de Majin et Le Combat final de Majin sont de véritables merveilles cinématographiques, pleines de magie, d’aventures, de combats au sabre, de belles valeurs et de bons sentiments.

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Test Blu-ray / Le Couteau de glace, réalisé par Umberto Lenzi

LE COUTEAU DE GLACE (Il Coltello di ghiaccio) réalisé par Umberto Lenzi, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Carroll Baker, Alan Scott, Evelyn Stewart, Eduardo Fajardo, Silvia Monelli, George Rigaud, Franco Fantasia, Dada Gallotti, Lorenzo Robledo, Mario Pardo…

Scénario : Umberto Lenzi, Luis G. de Blain

Photographie : José F. Aguayo

Musique : Marcello Giombini

Durée : 1h31

Année de sortie : 1972

LE FILM

Adolescente, Martha Caldwell a réchappé d’une catastrophe ferroviaire dans laquelle elle a vu mourir ses parents, traumatisme qui l’a rendue muette. Quinze ans ont passé quand Martha, qui vit désormais avec son oncle Ralph, féru d’occultisme, dans une propriété située à Montseny, dans les Pyrénées espagnoles, reçoit la visite de sa cousine Jenny Ascot, célèbre chanteuse résidant en Angleterre. Cette dernière est mortellement poignardée durant la nuit. La police mène son enquête, tandis que d’autres meurtres surviennent. Les soupçons se portent vers une secte sataniste, à moins qu’il ne s’agisse d’un tueur en série isolé. Dans un cas comme dans l’autre, Martha pourrait bien être la prochaine victime…

Umberto Lenzi (1931-2017) est l’exemple typique du réalisateur qui a su suivre la mode, les goûts et les préférences des spectateurs, en passant successivement du film de pirates (Mary la rousse, femme pirate, Les Pirates de la Malaisie) au péplum (Maciste contre Zorro, Hercule contre les mercenaires) dans les années 1960, puis du giallo (Le Tueur à l’orchidée, Spasmo) au poliziottesco (Brigade spéciale, La Rançon de la peur, Le Cynique, l’Infâme et le Violent) dans les années 1970, pour terminer sa carrière dans le genre épouvante (La Secte des cannibales, L’Avion de l’apocalypse). Un cinéaste prolifique, diplômé du Centro Sperimentale di Cinematografia, avec plus de 60 films à son actif réalisés en 35 ans de carrière. Le Couteau de glaceIl Coltello di ghiaccio (1972) apparaît tout juste au milieu de sa carrière. Pour la quatrième et dernière fois, Umberto Lenzi retrouve la comédienne Carroll Baker, qu’il avait déjà dirigé dans Une folle envie d’aimer Orgasmo (1969), Si douces, si perversesCosì dolce… così perversa (1969), avec Jean-Louis Trintignant et Paranoia (1970), trois gialli au succès international. Pour cette ultime collaboration, l’ex-star hollywoodienne vue chez George Stevens (Géant), Elia Kazan (Baby Doll), William Wyler (Les Grands espaces), Edward Dmytryk (Les Ambitieux), John Ford (Les Cheyennes) signe une remarquable prestation, tandis qu’Umberto Lenzi assure comme d’habitude derrière la caméra. En dehors d’un final quelque peu abracadabrant, Le Couteau de glace est non seulement un excellent fleuron du genre, mais traverse aussi les années sans prendre trop de rides. Le divertissement est toujours au rendez-vous.

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Test Blu-ray / Waxwork, réalisé par Anthony Hickox

WAXWORK réalisé par Anthony Hickox, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume

Acteurs : Zach Galligan, Patrick Macnee, Joe Baker, David Warner, John Rhys-Davies, Jennifer Bassey, Deborah Foreman, Michelle Johnson, Dana Ashbrook, Miles O’Keeffe, Eric Brown…

Scénario : Anthony Hickox

Photographie : Gerry Lively

Musique : Roger Bellon

Durée : 1h37

Année de sortie : 1988

LE FILM

Un groupe d’adolescents est invité à visiter un curieux musée de cire qui expose de célèbres classiques de la littérature d’horreur. Au fur et à mesure ils vont se rendre compte que les sculptures de cire sont plus que de simples statues.

Premier long métrage du britannique Anthony Hickox (né en 1959), Waxwork est un vrai film culte. Comme l’indiquent les remerciements en fin de générique, le réalisateur vouait alors un culte aux œuvres de la Hammer, aux films de Dario Argento, George A. Romero, Joe Dante, John Landis, Steven Spielberg et de John Carpenter. Sorti en 1988, Waxwork est immédiatement devenu mythique auprès des spectateurs et un carton en VHS, à tel point que le film connaîtra une suite en 1992, Waxwork II : Perdus dans le tempsWaxwork II : Lost in Time. Mais pour l’heure, ce film fantastique emblématique des années 1980 reste un immense divertissement bourré d’imaginations, réalisé avec une passion contagieuse pour le cinéma et dont l’affrontement final contre les créatures ramenées à la vie demeure un des moments les plus foutraques et surtout les plus jouissifs du genre.

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Test Blu-ray / Halloween III : Le Sang du Sorcier, réalisé par Tommy Lee Wallace

HALLOWEEN III : LE SANG DU SORCIER (Halloween III: Season of the Witch) réalisé par Tommy Lee Wallace, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume

Acteurs : Tom Atkins, Stacey Nelkin, Dan O’Herlihy, Michael Currie, Ralph Strait, Jadeen Barbor, Brad Schacter, Garn Stephens, Nancy Kyes, Dick Warlock…

Scénario : John Carpenter, Tommy Lee Wallace, Nigel Kneale

Photographie : Dean Cundey

Musique : John Carpenter, Alan Howarth

Durée : 1h38

Année de sortie : 1982

LE FILM

Il se passe des choses bien étranges à Santa Mira, petite ville d’apparence tranquille. Suite à l’assassinat de l’un de ses patients, le Dr Daniel Challis vient y enquêter, accompagné d’Ellie Grimbridge, la fille du défunt, déterminée à retrouver les coupables. La présence d’un masque de Halloween près de l’homme assassiné conduit le duo jusqu’à l’usine de jouets dirigée par l’inquiétant Conal Cochran, protégé par une garde rapprochée d’androïdes…

« La nuit où personne ne rentre à la maison… ».

John Carpenter et Debra Hill en ont fini avec Michael Myers. Du moins c’est ce qu’ils pensaient à l’époque. Toujours est-il qu’après le succès commercial d’Halloween II, Universal Studios et John Carpenter ont dans l’idée de créer une franchise liée à la fête du 31 octobre, en imaginant un film d’épouvante qui sortirait chaque année à la même période. Le scénario est confié à Nigel Kneale, créateur du personnage Bernard Quatermass, que John Carpenter adule. Cependant, ce dernier n’est pas totalement convaincu par l’histoire qu’il juge lugubre, sombre, même si l’ensemble le fascine. Nigel Kneale refuse d’y retoucher, mais doit se résoudre à laisser John Carpenter faire ce dont il a envie. Il décide alors de retirer ses billes et demande même à ce que son nom soit ôté du générique. Pourtant, malgré les remaniements du grand manitou de la franchise, il subsistera bien 60 % de son travail original. Si Joe Dante est un temps envisagé derrière la caméra, ce sera finalement Tommy Lee Wallace, directeur artistique et monteur du premier Halloween, qui avait refusé la mise en scène du second, qui sera choisi pour réaliser l’opus qui s’intitulera Halloween III : Le Sang du Sorcier. Devant l’absence de Michael Myers, le film déconcertera le public à sa sortie en octobre 1982 aux Etats-Unis. Longtemps considéré comme étant le mouton noir, le vilain petit canard ou l’enfant illégitime, Halloween III : Le Sang du Sorcier a connu depuis un véritable regain d’intérêt, au point de devenir un vrai film culte et l’un des épisodes les plus aimés par les fans de la première heure.

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Test Blu-ray / Halloween II, réalisé par Rick Rosenthal

HALLOWEEN II réalisé par Rick Rosenthal, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume

Acteurs : Jamie Lee Curtis, Donald Pleasence, Charles Cyphers, Jeffrey Kramer, Lance Guest, Pamela Susan Shoop, Hunter von Leer, Dick Warlock, Leo Rossi, Gloria Gifford, Dana Carvey…

Scénario : John Carpenter, Debra Hill

Photographie : Dean Cundey

Musique : John Carpenter, Alan Howarth

Durée : 1h32

Année de sortie : 1981

LE FILM

Michael Myers n’est pas mort ! Les six balles tirées par le Dr Loomis n’ont pas suffi à arrêter le tueur, qui poursuit son but : retrouver et supprimer Laurie Strode. Blessée et choquée, la jeune femme, transportée à l’hôpital de Haddonfield, est loin de se douter que Myers est encore à ses trousses, laissant toujours plus de cadavres dans son sillage, tandis que Samuel Loomis traque sans relâche son ancien patient…

« La nuit où il est revenu se poursuit… ».

Pouvait-on passer après John Carpenter ? La réponse est oui ! En voyant le succès monstre rencontré par Vendredi 13Friday the 13th de Sean S. Cunningham en 1980 et sa suite Vendredi 13 : Chapitre 2Friday the 13th Part 2 de Steve Miner, John Carpenter et Debra Hill se voient proposer une somme plus que correcte pour imaginer la suite de leur triomphe de l’année 1978. Si Moustapha Akkad est toujours crédité comme producteur, c’est le mythique Dino De Laurentiis, qui vient alors de racheter la franchise, qui apporte les pépètes, soit 2,5 millions de dollars. La naissance de cette suite est difficile, on pense même faire réaliser un film en 3D, ce qui pourrait être un bon argument de vente, d’autant plus que John Carpenter a purement et simplement décidé de ne pas la mettre en scène. L’idée est rapidement abandonnée, alors les scénaristes imaginent plutôt une séquelle directe, qui commencerait là où s’arrêtait le premier, autrement dit quand le Dr Loomis découvre la disparition du corps de Michael Myers, après lui avoir tiré dessus à plusieurs reprises. Un procédé repris entre autres par les deux premiers Rocky.

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Test Blu-ray / Maniac, réalisé par William Lustig

MANIAC réalisé par William Lustig, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume

Acteurs :  Joe Spinell, Caroline Munro, Abigail Clayton, Kelly Piper, Rita Montone, Tom Savini, Hyla Marrow, James L. Brewster, Sharon Mitchell…

Scénario : Joe Spinell, C.A. Rosenberg d’après une histoire originale de Joe Spinell

Photographie : Robert Lindsay

Musique : Jay Chattaway

Durée : 1h28

Année de sortie : 1980

LE FILM

Un psychopathe sème la mort à New York en scalpant ses victimes pour recréer sa mère abusive décédée plusieurs années auparavant.

Maniac, c’est tout d’abord une affiche inoubliable qui a dû orner les murs des cinéphiles déviants et des amateurs de films d’horreur au début des années 1980. Une flaque de sang, un scalp tenu de la main gauche, du sang qui s’écoule des cheveux encore fraîchement « coupés », qui dégouline sur le pantalon (sous lequel on devine une érection) et les godasses de cette silhouette sans tête, capturée en dessous de la ceinture. La main droite agrippe un couteau, dont la pointe rouge indique que le crime vient d’être commis. Une affiche qui aura rendu hystérique les mouvements féministes, qui n’hésitaient pas à la recouvrir de peinture blanche, afin que le cinéma d’épouvante arrête d’utiliser la violence faite aux femmes comme objet de divertissement. Maniac, c’est aussi un visage absent de cette campagne de promotion. Celui du comédien Joseph J. Spagnuolo alias Joe Spinell (l’usurier Tony Gazzo dans Rocky), visage grêlé, silhouette massive, yeux chassieux. Et surtout exceptionnel acteur, qui officie en plus ici comme coscénariste (avec C.A. Rosenberg) et coproducteur. Sa fantastique interprétation dans Maniac demeure l’une des grandes références du genre, du cinéma d’horreur, qui remplissait alors les salles depuis Halloween, la nuit des masques de John Carpenter. Véritable électrochoc au cinéma, carton international en VHS, film culte, le premier véritable long métrage de William Lustig (né en 1955) est comme qui dirait le Citizen Kane du thriller paranoïaque d’épouvante des années 1980.

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