Test Blu-ray / Terreur dans le Shanghaï Express, réalisé par Eugenio Martin – Édition Le Chat qui fume

TERREUR DANS LE SHANGHAÏ EXPRESS (Horror Train) réalisé par Eugenio Martin, disponible en Blu-ray depuis décembre 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Christopher Lee, Peter Cushing, Georges Rigaud, Telly Savalas, Alberto de Mendoza, Silvia Tortosa, Helga Liné…

Scénario : Arnaud d’Usseau & Julian Zimet

Photographie : Alejandro Ulloa

Musique : John Cacavas

Durée : 1h28 (version intégrale)

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

En 1906, en Chine, le professeur Alexander Saxton découvre un ancien fossile gelé dans la province isolée de Szechuan. Il apporte les restes de l’être, qu’il croit être le chaînon manquant, dans une boîte à Shanghaï à bord d’un train Trans-Siberien, où il rencontre une vieille connaissance le Dr Wells. Au cours de ce voyage, la créature glacée commence à fondre, et réussit à se libérer. Elle décide ensuite de tuer les passagers pour voler leur mémoire…

Le début des années 1970 a été faste pour Peter Cushing et Christopher Lee ! En 1972-73, le premier tournera près d’une douzaine de longs-métrages (dont Frissons d’outre-tombe From Beyond the Grave et And Now the Screaming Starts! de Roy Ward Baker), même chose pour le second, qui campera entre autres Rochefort dans Les Trois Mousquetaires de Richard Lester, ainsi que Lord Summerisle dans le légendaire The Wicker Man de Robin Hardy. Coup sur coup, les deux complices se retrouvent devant la même caméra dans Dracula 73 – Dracula A.D. 1972 et Dracula vit toujours à Londres The Satanic Rites of Dracula d’Alan Gibson, La Chair du diable The Creeping Flesh de Freddie Francis, Nothing but the Night de Peter Sasdy et Terreur dans le Shanghaï Express Horror Express, ou bien encore Pánico en el Transiberiano d’Eugenio Martín sous le pseudo ici de Gene Martin. Le pitch ? C’est « tout simple », en voyageant à bord du Transsibérien Express, un anthropologue et son rival doivent contenir la menace posée par la cargaison: un singe préhistorique qui est l’hôte d’une forme de vie qui absorbe l’esprit des passagers et de l’équipage. Un huis clos sur les rails, où le train devient un petit théâtre de l’horreur, où tous les passagers sont mis en danger. Terreur dans le Shanghaï Express s’accompagne souvent de critiques mitigées. Pourtant, ce petit opus du genre s’avère bougrement sympathique et contient son lot de séquences très efficaces, dont une trépanation et autres effets gore particulièrement réjouissants, tandis que le casting, notamment nos deux têtes d’affiche auxquelles se greffent Telly Savalas (qui apparaît au bout d’une heure), parfait en cosaque désagréable, assurent évidemment le show, sans se forcer, mais avec leur immense talent et une élégance de tous les instants.

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Test Blu-ray / Milliardaire pour un jour, réalisé par Frank Capra

MILLIARDAIRE POUR UN JOUR (Pocketful of Miracles) réalisé par Frank Capra, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 21 février 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Glenn Ford, Bette Davis, Hope Lange, Arthur O’Connell, Peter Falk, Thomas Mitchell, Edward Everett Horton, Mickey Shaughnessy, David Brian, Sheldon Leonard, Ann-Margret…

Scénario : Hal Kanter & Harry Tugend, d’après une histoire originale de Damon Runyon, d’après un scénario de Robert Riskin

Photographie : Robert J. Bronner

Musique : Walter Scharf

Durée : 2h11

Date de sortie initiale : 1961

LE FILM

New York, au début du XXe siècle. Dave-le-dandy, patron d’un club de jeu, est devenu le défenseur des petites gens, enfants, mendiants et poètes confondus. Sa nouvelle protégée est une orpheline de 20 ans, Queenie, que son père lui a confiée avant de mourir. Annie, une clocharde, frappe à sa porte, bien embarrassée. Sa fille Louise, élevée dans un couvent et ignorant la situation de sa mère, lui a annoncé sa visite en compagnie de son fiancé, un comte espagnol fortuné. Dave et ses amis décident de jouer la comédie à Louise et de se faire tous passer pour des notables de la ville, avec l’espoir de tromper la famille, très collet monté, du futur époux…

New York Miami, L’Extravagant Mr. Deeds, Les Horizons perdus, Vous ne l’emporterez pas avec vous, Monsieur Smith au Sénat, L’Homme de la rue, Arsenic et vieilles dentelles, La Vie est belle…tant de titres qui font vibrer encore et toujours les cinéphiles. Les films de Francesco Rosario Capra alias Frank Capra (1897-1991) sont indéniablement une étape dans la vie d’un passionné du septième art. Ce que l’on connaît moins en revanche, c’est sa fin de carrière, marquée par l’échec commercial de La Vie est belle en 1946. Par la suite, le réalisateur aura du mal à revenir sur le devant de la scène, en enchaînant trois films qui passeront plus ou moins inaperçus, L’EnjeuState of the Union, Jour de chance Riding High et Si l’on mariait papaHere Comes the Groom. Le succès reviendra avec Un trou dans la têteA Hole in the Head, avec Frank Sinatra et Edward G. Robinson. Les années 1950 disparaissent et Frank Capra décide de mettre en route ce qui sera alors son ultime opus, Milliardaire pour un jourPocketful of Miracles. À l’instar de Jour de chance, qui était le remake de La Course de Broadway Bill (1934), le cinéaste jette son dévolu sur La Grande dame d’un jour Lady for a Day, qu’il avait mis en scène en 1933, qui lui avait valu sa première nomination aux Oscar. On ne peut pas parler de « mise à jour » de l’oeuvre originale, mais plutôt d’une relecture plus étendue (le nouveau film durant 140 minutes, contre 95 minutes pour le film original), Frank Capra (comme Alfred Hitchcock et Leo McCarey avant lui) préférant jouer la sécurité avec un scénario qui avait déjà fait ses preuves. Seulement voilà, Milliardaire pour un jour sort en 1961 et apparaît comme qui dirait anachronique la même année que West Side Story, Diamants sur canapé, Un pyjama pour deux, Le Zinzin d’Hollywood, L’Arnaqueur, La Fièvre dans le sang…néanmoins, plus de soixante après, nous redécouvrons ce petit bijou, le chant du cygne d’un des plus grands réalisateurs de la première moitié du vingtième siècle, un film testamentaire (qui s’ignore), succulent, drôle, enlevé, qui offre à ses comédiens de fabuleux numéros. Il est temps de reparler de Pocketful of Miracles, qui condense et résume quarante ans de carrière dédiée au divertissement et aux spectateurs, en s’inspirant une fois de plus du conte Cendrillon.

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Test DVD / L’Innocent, réalisé par Louis Garrel

L’INNOCENT réalisé par Louis Garrel, disponible en DVD et Blu-ray le 21 février 2023 chez Ad Vitam.

Acteurs : Louis Garrel, Roschdy Zem, Noémie Merlant, Anouk Grinberg, Jean-Claude Pautot, Yanisse Kebbab, Léa Wiazemsky, Manda Touré…

Scénario : Louis Garrel, Tanguy Viel & Naïla Guiguet

Photographie : Julien Poupard

Musique : Grégoire Hetzel

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Quand Abel apprend que sa mère Sylvie, la soixantaine, est sur le point de se marier avec un homme en prison, il panique. Épaulé par Clémence, sa meilleure amie, il va tout faire pour essayer de la protéger. Mais la rencontre avec Michel, son nouveau beau-père, pourrait bien offrir à Abel de nouvelles perspectives.

En 2010 sort sur les écrans Les Mains libres de Brigitte Sy, un magnifique premier long métrage inspiré de son histoire à l’époque où elle dirigeait des ateliers de théâtre en prison avec les détenus. Loin des clichés propres aux films se déroulant en milieu carcéral, mais avec une extrême pudeur ainsi qu’une émotion continuellement à fleur de peau, la réalisatrice y dressait le portrait d’un homme et d’une femme, solitaires et abîmés par la vie, dont la rencontre dans un milieu inattendu va les ressusciter tous les deux. L’immense et regrettée Ronit Elkabetz et l’impressionnant Carlo Brandt incarnaient ces deux êtres troublants avec une rare intensité qui nous bouleversait tout du long jusqu’à la poignante séquence finale. En 2022, son fils Louis Garrel signe L’Innocent, son quatrième long-métrage comme réalisateur, qui s’inspire dans la première partie de la vie de sa mère. Après une critique on ne peut plus enthousiaste, plus de 700.000 entrées dans les salles et deux César, cette comédie-policière, mais aussi polar sentimental et même familial saisit directement le spectateur en plein coeur. Dès son premier film en tant que metteur en scène, le superbe Les Deux amis (adaptation contemporaine de la pièce de théâtre Les Caprices de Marianne d’Alfred de Musset), Louis Garrel (né en 1983) dévoilait une vraie ambition derrière la caméra. Si L’Homme fidèle et La Croisade n’avaient pas atteint la réussite de ce coup d’essai, leur auteur démontrait lui sa capacité à jongler avec les tons et les genres. Dans L’Innocent, il trouve enfin cet équilibre absolu, aussi bien en tant que comédien que cinéaste. On ressort absolument et entièrement conquis par L’Innocent, fabuleux numéro de funambule, interprété par quatre splendides acteurs, parfaits d’alchimie, qui se délectent de marcher sur le fil tendu entre la rigolade et l’émotion, le polar et la romance, mais aussi le cinéma populaire et celui dit d’art et d’essai. Un bijou.

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Test Blu-ray / Cité de la violence, réalisé par Sergio Sollima

CITÉ DE LA VIOLENCE (Città violenta) réalisé par Sergio Sollima, disponible en DVD et Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 16 février 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, Telly Savalas, Jill Ireland, Michel Constantin, Umberto Orsini, George Savalas, Ray Saunders, Benjamin Lev, Peter Dane…

Scénario : Sauro Scavolini, Gianfranco Calligarich, Lina Wertmüller & Sergio Sollima, d’après une histoire originale de Dino Maiuri & Massimo De Rita

Photographie : Aldo Tonti

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h44

Date de sortie initiale: 1970

LE FILM

Tandis qu’il circule en voiture avec sa compagne Vanessa, le tueur à gages Jeff Heston tombe dans un piège. Blessé, il échoue en prison. Libéré, il ne poursuit désormais plus qu’un double objectif : se venger de ceux qui l’ont trahi et retrouver celle qu’il aime. Sa croisade sanglante débute à la Nouvelle Orléans où la mafia locale l’attend de pied ferme…

Quand on évoque le nom du cinéaste romain Sergio Sollima (1921-2015), le spectateur se souvient d’un cinéma carré, brutal, violent, sec, nerveux, qui a toujours su concilier le divertissement populaire et le cinéma dit d’auteur. Troisième Sergio aux côtés de Leone et Corbucci, Sollima est à la base journaliste et critique de cinéma, profession qu’il exerce en sortant de la Seconde Guerre mondiale, après ses études au mythique Centro sperimentale di cinematografia. En même temps, il commence à écrire pour le théâtre, puis devient scénariste (ainsi que script doctor) pour les plus grands « faiseurs » du moment de Luigi Capuano à Domenico Paolella (Le Secret de l’Épervier Noir), en passant par Gianfranco Parolini, avec une prédilection pour le péplum, qui remplit alors les salles. 1962, il passe lui-même derrière la caméra aux côtés de Nino Manfredi, pour un segment du film à sketches Les Amours difficiles. Sergio Sollima enchaîne rapidement en surfant sur la mode de l’Eurospy (Agent 3S3, passeport pour l’enfer, Agent 3S3, massacre au soleil, Un certain Monsieur Bingo), puis sur celle du western (Colorado, Le Dernier Face à face, Saludos hombre). Ce qui nous amène au début des années 1970 et Cité de la violenceCittà violenta, un des monuments de la filmographie de Sergio Sollima, dans lequel il dirige Charles Bronson et sa compagne Jill Ireland, mais aussi Telly Savalas, qui venait de camper Ernst Stavro Blofeld (et ses oreilles sans lobes) dans le fabuleux Au service secret de Sa Majesté de Peter Hunt. Contrairement à ce que certains ont tendance à penser, Cité de la violence n’est pas un poliziottesco, mais une œuvre qui condense toutes les influences du réalisateur, américaines surtout (il avait d’ailleurs écrit un ouvrage sur le cinéma US à la fin des années 1940), qui prend des allures de polar, analyse, dissèque et à la fois explose les codes du genre en vigueur, ainsi que le film noir traditionnel. Aussi passionnant sur le fond que sur la forme, Cité de la violence offre à Charles Bronson le rôle d’un tueur à gages, qui non seulement annonce Le FlingueurThe Mechanic de Michael Winner, qui sortira deux ans plus tard, mais se révèle être clairement l’une des pierres fondatrices de la carrière à venir du comédien. Un film remarquable, qui réussit à trouver cet équilibre souvent recherché en vain entre le spectacle et le contemplatif.

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Test DVD / Les Piliers du ciel, réalisé par George Marshall

LES PILIERS DU CIEL (Pillars of the Sky) réalisé par George Marshall, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 16 février 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Jeff Chandler, Dorothy Malone, Ward Bond, Keith Andes, Lee Marvin, Sydney Chaplin, Willis Bouchey, Michael Ansara…

Scénario : Sam Rolfe, d’après le roman de Will Henry

Photographie : Harold Lipstein

Musique : William Lava & Heinz Roemheld

Durée : 1h31

Date de sortie initiale: 1956

LE FILM

Des Indiens évangélisés vivent en paix avec les autorités. Pourtant, ils viennent à découvrir que l’armée a l’intention de construire un fort et une route en plein cœur de leur territoire. Or, cette décision constitue une véritable violation des traités en vigueur. Aussi les Indiens décident-ils de se révolter…

Les Piliers du cielPillars of the Sky est un western de l’année 1956 réalisé par le vétéran George Marshall. Alors que La Prisonnière du désert de John Ford, La Loi de la prairie de Robert Wise, Bandido Caballero de Richard Fleischer, L’Homme de nulle part de Delmer Daves, Le Roi et quatre reines de Raoul Walsh, La Dernière chasse de Richard Brooks, Sept hommes à abattre de Budd Boetticher, se bousculent sur les écrans, George Marshall se voit confier un gros budget de la part des studios Universal pour Les Piliers du ciel. Ceux qui voudront en savoir plus sur ce réalisateur très prolifique et éclectique pourront se reporter aux articles consacrés à Houdini le grand magicien, Le Fort de la dernière chance et Texas, largement représentatifs de son talent, un « faiseur » très convoité et formidable artisan dans le sens noble du terme. Le western qui nous intéresse actuellement met en scène l’un des meilleurs comédiens du cinéma américain des années 1950, Jeff Chandler (1918-1961). Le mythique acteur d’À l’assaut du Fort Clark de George Sherman, du Salaire du diable de Jack Arnold, de Violence au Kansas de Melvin Frank, de La Flèche brisée de Delmer Daves aura illuminé le grand écran toute une décennie avant de disparaître prématurément à l’âge de 42 ans après le tournage des Maraudeurs attaquentMerrill’s Marauders de Samuel Fuller. Dans Pillars of the Sky, on ne peut s’empêcher de l’admirer une fois de plus dans la peau du bienveillant sergent Emmett Bell, personnage à qu’il apporte une ambiguïté (le type est porté sur la boisson et s’avère fort en gueule, même face à sa hiérarchie) doublée d’une réelle humanité. C’est là toute la virtuosité de Jeff Chandler, ne jamais forcer le trait et transmettre une impressionnante palette de sentiments rien qu’à travers son regard, son élégance, sa voix toujours bien placée et son charisme hors normes. Sur un sujet très rare (l’évangélisation des amérindiens), Les Piliers du ciel est un très grand spectacle tourné en CinémaScope et Technicolor, remplit d’action, d’affrontements et d’émotion, à redécouvrir absolument.

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Test Blu-ray / Dix hommes à abattre, réalisé par H. Bruce Humberstone

DIX HOMMES À ABATTRE (Ten Wanted Men) réalisé par H. Bruce Humberstone, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 2 mars 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Randolph Scott, Jocelyn Brando, Richard Boone, Alfonso Bedoya, Donna Martell, Skip Homeier, Clem Bevans, Leo Gordon, Minor Watson, Lester Matthews, Tom Powers, Dennis Weaver, Lee Van Cleef…

Scénario : Kenneth Gamet, d’après une histoire originale d’Irving Ravetch & Harriet Frank Jr.

Photographie : Wilfrid M. Cline

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h20

Date de sortie initiale: 1955

LE FILM

John Stewart s’installe dans un immense domaine en Arizona. Campbell, un éleveur, aimerait épouser sa fille adoptive, Maria. Devant ses menaces, Maria se cache chez John. Furieux, Campbell engage dix hommes pour se débarrasser de John, dont il convoite la ferme, et récupérer Maria…

Inconnu au bataillon, du moins en ce qui nous concerne, le réalisateur H. Bruce Humberstone (1901-1984), malgré près de soixante mises en scène à son actif, ne possède qu’une infime partie de son œuvre disponible en DVD-Blu-ray dans nos contrées. On peut ainsi trouver Le Cavalier au masqueThe Purple Mask (1955) avec Tony Curtis, un western avec Victor Mature, Massacre à Furnace CreekFury at Furnace Creek (1948), un film de guerre avec John Payne et Maureen O’Hara, Les Rivages de TripoliTo the Shores of Tripoli (1942), une comédie-musicale avec Glenn Miller, Tu seras mon mari Sun Valley Serenade (1941). les cinéphiles les plus pointus sauront qu’il est aussi celui qui aura signé trois opus de Tarzan avec Gordon Scott dans le rôle-titre, Tarzan et le Safari perdu (1957), Le Combat mortel de Tarzan (1958) et le téléfilm Tarzan et les trappeurs (1960), même s’il n’est pas crédité pour ce dernier. Sorti en 1955, Dix hommes à abattre Ten Wanted Men est l’un des ultimes ouvrage de H. Bruce Humberstone pour le cinéma, puisqu’il se consacrera essentiellement au petit écran par la suite, sur beaucoup de séries comme The Survivors, Daniel Boone et Colt.45. Plus de dix ans après Les Rivages de Tripoli il retrouve Randolph Scott, alors dans la dernière partie de sa carrière, juste avant que celui-ci n’entame le légendaire cycle Ranown avec Budd Boetticher. Dix hommes à abattre, à ne pas confondre avec Sept hommes à abattre, justement le premier film du cycle susmentionné, est un petit western que l’on pourrait qualifier d’anecdotique, clairement divisé en deux parties. Si la première, en gros jusqu’à la quarantième minute, soit à mi-temps du film, s’avère redondante et peu enthousiasmante, la seconde vaut le coup d’oeil avec ses règlements de comptes qui ont tardé à venir, mais qui ne déçoivent pas, tout comme l’interprétation toujours inspirée de Randolph Scott. Les fans apprécieront sans doute, les autres pourraient trouver le temps long…

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Test Blu-ray / Les Écumeurs, réalisé par Ray Enright

LES ÉCUMEURS (The Spoilers) réalisé par Ray Enright, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 2 mars 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Marlene Dietrich, Randolph Scott, John Wayne, Margaret Lindsay, Harry Carey, Richard Barthelmess, George Cleveland, Samuel S. Hinds…

Scénario : Lawrence Hazard & Tom Reed, d’après le roman de Rex Beach

Photographie : Milton R. Krasner

Musique : Hans J. Salter

Durée : 1h27

Date de sortie initiale: 1942

LE FILM

La ruée vers l’or bat son plein en Alaska. De prétendus agents du gouvernement détournent la loi en spoliant de leur concession les prospecteurs les plus modestes qui, désormais associés à Glennister, propriétaire d’un gisement important, tiennent tête au commissaire aux mines McNamara. Avec l’aide d’un juge véreux, ce dernier réplique par davantage d’expropriations encore, allant jusqu’à envoyer Glennister derrière les barreaux. Celui-ci n’entend pas se laisser faire…

Ray Enright (1896-1965), a roulé sa bosse à Hollywood et aura signé près de 80 films en 35 ans de carrière, marquée par un désir d’éclectisme et du travail bien fait. Réalisateur emblématique de l’âge d’or des studios ayant oeuvré dès le cinéma muet, il passera allègrement de la comédie au film de gangsters, en passant par le polar, la comédie musicale et bien sûr le western. 1944, Ray Enright collabore pour la première fois avec Randolph Scott pour Les ÉcumeursThe Spoilers, sur lequel une vraie complicité naît entre les deux hommes, qui se retrouveront encore à cinq reprises jusqu’en 1948. S’il est vrai que ce western peut paraître anecdotique, celui-ci vaut sacrément le coup d’oeil pour deux raisons. La première, pour la mise en scène énergique de Ray Enright, qui dispose d’un budget somme toute conséquent et qui se voit à l’écran, notamment à travers ses impressionnants décors. La seconde, pour le casting qui réunit rien de moins que Randolph Scott, Marlene Dietrich et John Wayne ! Une distribution prestigieuse, trois monstres talentueux, débordant de charisme et qui ont l’air de s’amuser à se donner la réplique, même s’il est avéré que les deux mâles alpha ne sont pas véritablement entendus sur le tournage. Néanmoins, leur confrontation cartonne, les deux hommes se disputant les faveurs de la magnifique Cherry Malotte, tenancière de saloon, qui s’impose naturellement dans un milieu d’hommes en rut suintant le whisky frelaté. Les Écumeurs est un savoureux western mené à cent à l’heure, drôle, bourré d’action, qui se clôt sur une baston homérique entrée dans l’histoire. Un plaisir de cinéma.

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Test DVD / Quand siffle la dernière balle, réalisé par Henry Hathaway

QUAND SIFFLE LA DERNIÈRE BALLE (Shoot Out) réalisé par Henry Hathaway, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 16 février 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Gregory Peck, Patricia Quinn, Robert F. Lyons, Susan Tyrrell, Jeff Corey, James Gregory, Rita Gam, Dawn Lyn…

Scénario : Marguerite Roberts, d’après le roman de Will James

Photographie : Earl Rath

Musique : Dave Grusin

Durée : 1h31

Date de sortie initiale: 1971

LE FILM

Un homme, Clay Lomax, sort de prison après avoir purgé une peine de 8 ans et veut se venger de Sam Foley, un complice qui l’a trahi. Mais au passage, il lui échoit la petite fille de 7 ans de la femme qu’il avait aimé avant son incarcération et qui est morte entre temps. Donc il lui reste à poursuivre son objectif, avec une petite fille dans les pattes, et une bande de tueurs à ses trousses engagés par le fameux traître.

Nous avions très largement évoqué la carrière et les films emblématiques de Henry Leopold de Fiennes alias Henry Hathaway (1898-1985), au cours de notre article sur le sublime Les 4 Fils de Katie ElderThe Sons of Katie Elder (1965), qui réunissait entre autres John Wayne, Dean Martin, George Kennedy, Dennis Hopper…Aujourd’hui, c’est sur Quand siffle la dernière balleShoot Out, d’après le roman The Lone Cowboy de Will James, que nous nous concentrerons. Sorti en 1971, soit deux ans après le triomphe de Cent dollars pour un shérifTrue Grit, pour lequel le Duke obtiendra son unique Oscar du meilleur acteur, le réalisateur revient une dernière fois au western, genre dont il signera quelques-uns des plus beaux fleurons. Cependant, avec Quand siffle la dernière balle, Henry Hathaway n’a pas la prétention de rivaliser avec ses précédents monuments comme L’Attaque de la malle-poste (1951) ou Nevada Smith (1966), et prend le train en marche du Nouvel Hollywood alors en plein essor, pour finalement livrer une œuvre intimiste. Un dernier tour de piste pour le cinéaste dans les magnifiques paysages du Nouveau-Mexique et de la Californie, ainsi que sa seconde et ultime collaboration avec l’immense Gregory Peck, qui lui aussi commencera à se faire plus rare au cinéma. Petit western dont l’aspect téléfilm peut rebuter et dont la première partie peut laisser perplexe, Quand siffle la dernière balle n’en reste pas moins charmant, divertissant et s’améliore au fil du récit, comme si Henry Hathaway, qui approchait les 75 balais, se réveillait en cours de route pour montrer qu’il en avait encore sous le capot. Anecdotique certes, mais attachant.

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Test Blu-ray / Mitraillette Kelly, réalisé par Roger Corman

MITRAILLETTE KELLY (Machine-Gun Kelly) réalisé par Roger Corman, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 16 février 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, Susan Cabot, Morey Amsterdam, Richard Devon, Jack Lambert, Frank DeKova, Connie Gilchrist, Wally Campo…

Scénario : R. Wright Campbell

Photographie : Floyd Crosby

Musique : Gerald Fried

Durée : 1h23

Date de sortie initiale: 1958

LE FILM

Surnommé par sa maîtresse Mitraillette Kelly, le gangster George Kelly réussit un audacieux hold-up. Il en confie le butin à Fandango, un complice qui, en essayant de détourner une partie de l’argent à son profit, suscite sa colère. Plutôt que de se faire oublier, lui et son gang préparent un nouveau braquage. L’attaque des banques et transports de fonds présentant désormais des risques trop élevés, Kelly kidnappe la fille d’un riche industriel…

Si l’on considère souvent Mitraillette KellyMachine-Gun Kelly comme une « œuvre de jeunesse » de Charles Dennis Buchinsky aka Charles Bronson, ce dernier, déjà monstre de charisme, approche la quarantaine quand il collabore avec Roger Corman. Il a d’ailleurs derrière-lui Bronco Apache et Vera Cruz de Robert Aldrich, ainsi que L’Homme de nulle partJubal de Delmer Daves. En 1958, il accède en tête d’affiche, dans Syndicat du crimeGang War de Gene Fowler Jr, dans Confessions d’un tueurShowdown at Boothill de Gene Fowler Jr, dans L’Enfer des humainsWhen Hell Broke Loose de Kenneth G. Crane, mais l’histoire retiendra donc surtout ce Mitraillette Kelly, deux ans avant sa mise sur orbite définitive grâce aux 7 MercenairesThe Magnificent Seven de John Sturges. D’une part en raison de son légendaire réalisateur, qui en était alors qu’au début (autrement dit à son vingtième long-métrage) de sa prolifique (euphémisme) et éclectique carrière, d’autre part parce que Charles Bronson y incarne une véritable figure du crime américain, George Kelly Barnes alias George « Machine-Gun » Kelly alias George R. Kelly (1895-1954), célèbre bootlegger, kidnappeur et braqueur de banques qui a sévi durant la prohibition, qui fut ensuite incarcéré à vie à la prison d’Alcatraz. Tourné en une petite semaine avec un budget anémique, Machine-Gun Kelly peut compter sur le système D de génie du cinéaste, la mise en scène étant un vrai petit modèle du genre, couplée à un montage dynamique qui ne laisse pas un moment de répit aux spectateurs, ou tout simplement le temps d’apercevoir ce qui pourrait trahir une production fauchée ou des faux raccords inévitables. En l’état, Mitraillette Kelly est un excellent film de gangsters, une série B bourrée de charme et d’action, avec une touche d’humour et de psychologie.

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Test Blu-ray / Un accident de chasse, réalisé par Emil Loteanu

UN ACCIDENT DE CHASSE (Moy laskovyy i nezhnyy zver) réalisé par Emil Loteanu, disponible en Combo Blu-ray + DVD – Édition limitée le 22 février 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Galya Belyaeva, Oleg Yankovskiy, Kirill Lavrov, Leonid Markov, Svetlana Toma, Grigori Grigoriu, Vasyl Simchich, Olegar Fedoro…

Scénario : Emil Loteanu, d’après le roman d’Anton Tchekhov

Photographie : Anatoliy Petritskiy

Musique : Evgeniy Doga

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Le vieux comte Korneev invite dans sa propriété délabrée quelques amis afin de célébrer ses « adieux à la vie », dont un juge d’instruction à la retraite, l’intendant du comte et le beau-frère de ce dernier. L’intrusion d’Olenka, fille d’un forestier, va perturber la fête. Née d’une famille pauvre, elle doit épouser un homme riche pour échapper à son sort. Trois hommes se battent pour son cœur. Qui aurait pu savoir que tout cela finirait en tragédie ?

Arrêtez séance tenante tout ce que vous êtes en train de faire. Installez-vous confortablement devant Un accident de chasseМой ласковый и нежный зверь (qui signifie littéralement « Mon tendre et doux animal sauvage »), pour ensuite vous laisser porter par la magnificence des images du film d’Emil Loteanu (1936-2003). Cette adaptation du roman Drame de chasse d’Anton Tchekhov, publié sous la forme de feuilletons en 1884-1885, qui avait déjà inspiré L’AveuSummer Storm (1944) de Douglas Sirk, avec George Sanders et Linda Darnell s’avère une valse qui subjugue et chavire les sens des spectateurs, hypnotise par son étourdissante photographie, foudroie par la beauté de ses interprètes, avant de les emporter dans un tourbillon de sentiments. Film culte ayant attiré 26 millions de spectateurs en Union Soviétique, Un accident de chasse est un cadeau pour les cinéphiles, un miracle comme seul le septième art est capable de créer, avant d’envoûter une audience définitivement conquise et dont la mémoire restera sans doute marquée à jamais par ce récit, ses personnages et sa furieuse mélancolie. Un somptueux et précieux chef d’oeuvre.

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