Test Blu-ray / Death Warmed Up, réalisé par David Blyth

DEATH WARMED UP réalisé par David Blyth, disponible en combo DVD/Blu-ray le 5 août 2020 chez Extralucid Films.

Acteurs : Michael Hurst, Margaret Umbers, William Upjohn, Norelle Scott, David Letch, Geoff Snell, Gary Day, Bruno Lawrence, Ian Watkin, David Weatherley, Tina Grenville…

Scénario : Michael Heath

Photographie : James Bartle

Musique : Mark Nicholas

Durée : 1h20

Année de sortie : 1984

LE FILM

Michael Tucker a été programmé par le chirurgien en génétique Archer Howell pour assassiner ses parents. Suite au massacre, il est incarcéré dans un asile psychiatrique. Des années plus tard, Michael et ses amis voyagent sur une île isolée sur laquelle Howell mène des expérimentations sur des humains pour les transformer en des machines à tuer. Michael doit se venger d’Howell pour le meurtre de ses parents mais aussi l’arrêter pour le bien de l’humanité.

Il existe un cinéma d’épouvante dans tous les pays du monde, ou presque. Souvenez-vous de Dracula au Pakistan (Khwaja Sarfraz, 1967) dont nous vous parlions il y a quelques mois ! Même chose en Nouvelle-Zélande ! Il n’y a pas que Martin Campbell, Peter Jackson, Geoff Murphy, Andrew Niccol, Lee Tamahori et Taika Waititi qui ont su démarquer dans ce pays d’Océanie, il y a aussi le dénommé David Blyth, né en 1956 à Auckland, qui reste l’un des fondateurs du cinéma d’horreur néo-zélandais, avec notamment son troisième long-métrage, Death Warmed Up, qui sort en 1984. Si le film se voit aujourd’hui comme une série B/Z, on ne pourra pas reprocher au réalisateur d’y mettre tout et n’importe quoi, avec une générosité de tous les instants et surtout de repousser les limites avec une noirceur franchement inattendue, surtout dans le traitement de ses personnages. Définitivement le genre de film qui devait s’arracher en VHS (René Chateau Vidéo présente…) dans les vidéoclubs avec sa jaquette au visuel forcément très attractif, Death Warmed Up fait toujours son petit effet 35 ans après sa sortie.

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Test Blu-ray / La Grande pagaille, réalisé par Luigi Comencini

LA GRANDE PAGAILLE (Tutti a casa) réalisé par Luigi Comencini, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 octobre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Alberto Sordi, Serge Reggiani, Carla Gravina, Martin Balsam, Didi Perego, Nino Castelnuovo, Alex Nicol, Claudio Gora…

Scénario : Agenore Incrocci, Furio Scarpelli

Photographie : Carlo Carlini

Musique : Angelo Francesco Lavagnino

Durée : 1h55

Date de sortie initiale : 1960

LE FILM

8 septembre 1943. Mussolini est destitué et l’Italie signe l’armistice avec les alliés. Le sous-lieutenant Innocenzi et deux de ses hommes tentent de rentrer chez eux. Le voyage sera long et mouvementé, cocasse et bouleversant…

Immense star en Italie, peut-être la plus grande de toute l’histoire du cinéma transalpin, adulé par les spectateurs, encore plus que les autres piliers Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman, Nino Manfredi, Ugo Tognazzi et autres monstres, le mythique Alberto Sordi (1920-2003) a fait les grandes heures de la comédie italienne. Loin de se reposer sur ses lauriers, le comédien n’aura de cesse de se renouveler de film en film, plus de 150 au total, étalés sur soixante ans. Alors âgé de 40 ans, le comédien vient d’enchaîner tour à tour La Grande guerreLa Grande Guerra de Mario Monicelli, Profession MagliariI Magliari de Francesco Rosi et Le VeufIl Vedovo de Dino Risi. S’il n’avait fait que ces trois longs-métrages, Alberto Sordi serait déjà inscrit au panthéon des plus grands acteurs dans son pays. Pourtant, les années 1960 seront encore plus spectaculaires avec notamment Il Vigile et Il medico della mutua de Luigi Zampa, Une vie difficileUna vita difficile de Dino Risi, Mafioso ou L’Homme de la Mafia d’Alberto Lattuada ou Il boom de Vittorio De Sica. Mais cette extraordinaire filmographie compte aussi huit collaborations avec un autre maître du cinéma italien, Luigi Comencini (1916-2007). Cinq ans après La Belle de Rome La bella di Roma, les deux hommes se retrouvent pour La Grande pagailleTutti a casa. Il serait redondant de dire qu’il s’agit d’une de leurs meilleures associations, puisqu’ils signeront plus tard Le Commissaire Il commissario (1962), L’Argent de la vieilleLo scopone scientifico (1972) et Le Grand EmbouteillageL’ingorgo (1979), mais c’est bel et bien le cas. La Grande pagaille, étrangement moins connu en France que les titres mentionnés précédemment, n’en demeure pas moins sensationnel à tout point de vue, de l’interprétation en passant par la mise en scène, le scénario, la qualité des dialogues, tout en faisant passer le spectateur du rire aux larmes en un claquement de doigts. Il fut un temps où le cinéma italien était le plus grand d’Europe. En voici une nouvelle démonstration.

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Test Blu-ray / Cromwell, réalisé par Ken Hughes

CROMWELL réalisé par Ken Hughes, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 22 septembre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Richard Harris, Alec Guinness, Robert Morley, Dorothy Tutin, Frank Finlay, Timothy Dalton…

Scénario : Ken Hughes

Photographie : Geoffrey Unsworth

Musique : Frank Cordell

Durée : 2h20

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

Angleterre, 1640. Oliver Cromwell, membre du Parlement, s’inquiète des injustices commises sous le règne du roi Charles 1er. Tandis que le peuple gronde, le roi refuse de partager son pouvoir avec le Parlement. Une guerre civile éclate, opposant les troupes de Cromwell à celles du roi.

Nous n’aurons pas la prétention de pointer les erreurs historiques, les anachronismes et les libertés prises par le réalisateur Ken Hughes présents dans son film, puisque personnellement nous ne connaissions ni le personnage Oliver Cromwell (1599-1658), ni le contexte social et politique, ni le pourquoi de cette guerre civile. A moins d’être un britannique pur et dur, il est certain que la plupart des spectateurs se trouveront dans le même cas. Toujours est-il que Cromwell est un immense divertissement, absolument passionnant, clair pour les non-initiés (c’est-à-dire pour tout le monde ou presque), qui vaut évidemment avant tout pour la confrontation de deux monstres du cinéma anglais, Richard Harris dans le rôle-titre face à Alec Guinness dans celui de Charles 1er. Considéré comme étant l’un des films historiques les plus exceptionnels des années 1970, Cromwell aura connu une très longue gestation de près de dix ans pour Ken Hughes (1922-2001), véritablement passionné par son sujet – même si le film fait volontairement l’impasse sur le caractère tyrannique du personnage (responsable d’un vrai génocide en Irlande) qui restera l’un des plus controversés de l’histoire des îles Britanniques – et qui n’aura eu de cesse d’approfondir ses recherches pour coller au plus près des faits, avant de s’embarquer dans un tournage qui s’étalera sur près d’une année. Si les experts dénonceront les raccourcis ou les trahisons, le spectateur lui n’est pas perdant dans cette affaire puisque Cromwell demeure un très grand moment de cinéma, qui allie scènes d’action épiques et conspiration politique.

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Test Blu-ray / Starcrash, le choc des étoiles, réalisé par Luigi Cozzi

STARCRASH, LE CHOC DES ÉTOILES (Starcrash) réalisé par Luigi Cozzi, disponible en combo DVD/Blu-ray le 3 juin 2020 chez Extralucid Films.

Acteurs : Marjoe Gortner, Caroline Munro, Christopher Plummer, David Hasselhoff, Joe Spinell, Robert Tessier, Nadia Cassini, Judd Hamilton…

Scénario : Luigi Cozzi, Nat Wachsberger

Photographie : Roberto D’Ettorre Piazzoli

Musique : John Barry

Durée : 1h32

Année de sortie : 1978

LE FILM

Aux confins de l’univers, le maléfique comte Zarth Arn s’oppose à l’Empire et à son bienveillant empereur. Deux aventuriers, Stella Star et Akton, reçoivent de l’empereur la dangereuse mission de trouver la base secrète de Zarth Arn.

Considéré à juste titre comme étant l’un des plus grands nanars de tous les temps, Starcrash : Le Choc des étoiles, ou bien encore Scontri stellari oltre la terza dimensione (littéralement Affrontements stellaires au-delà de la troisième dimension), connu aussi aux Etats-Unis sous le titre The Adventures of Stella Star est surtout un divertissement qui déborde de générosité. Ceci dans le sens où le metteur en scène italien Luigi Cozzi (né en 1947), sous le nom de Lewis Coates, réalisait ici son rêve, celui de signer un long-métrage de science-fiction dans lequel il voulait y mettre tout son amour pour le genre. Alors que Star Wars débarque et cartonne dans les salles américaines, le réalisateur, qui n’avait essuyé que des refus quand il essayait de vendre ses histoires fantastiques, se voit rappeler par deux producteurs, Nat Wachsberger et son fils Patrick, qui désiraient surfer sur ce triomphe inattendu et jetaient donc leur dévolu sur n’importe quel ersatz. Wachsberger père et Luigi Cozzi s’unissent et livrent Starcrash, coproduction italo-américaine, qui sera essentiellement tournée en Italie, de Bari à la Sicile, en passant par les studios de Cinecittà, avec juste un aller-retour dans les Alpes Suisses. Avec son casting hétéroclite qui en fait des tonnes, ses effets spéciaux bricolés dans le garage de ton oncle, ses couleurs psychédéliques et ses dialogues tordants, Starcrash est et demeure un immense moment d’humour, à voir et à (re)découvrir comme une attraction tape-à-l’oeil, du genre de celles qui mettent le paquet dans les fêtes foraines avec du bruit, de la fumée et des spots aveuglants afin d’attirer le chaland. Ne manque plus que l’odeur de la pomme d’amour ou de la barbe-à-papa ! C’est cela Starcrash, avec en plus la présence de la sculpturale et hypeeeeeer sexy Caroline Munro dans le rôle de Stella Star, qui crève l’écran une fois de plus et enflamme les sens.

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Test Blu-ray / Spéciale première, réalisé par Billy Wilder

SPÉCIALE PREMIÈRE (The Front Page) réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD et Blu-ray le 16 septembre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jack Lemmon, Walter Matthau, Vincent Gardenia, Susan Sarandon, Allen Garfield, Charles Durning, Austin Pendleton, Carol Burnett…

Scénario : Billy Wilder, I.A.L. Diamond d’après la pièce The Front Page de Ben Hecht & Charles MacArthur

Photographie : Jordan Cronenweth

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

Rédacteur en chef d’un journal, Walter Burns est en colère contre Hildy Johnson, son meilleur journaliste, qui, absent, risque de lui faire manquer l’exécution d’un dangereux assassin. Mais le reporter désire abandonner le journalisme et toute recherche de scoop, et préfère se marier. Walter va tout faire pour qu’Hildy revienne sur sa décision.

Quatre ans après le rejet total de La Vie privée de Sherlock HolmesThe Private Life of Sherlock Holmes et deux ans après l’accueil tiède d’Avanti !, aussi bien de la part de la critique que du public, Billy Wilder, qui a illuminé le cinéma américain pendant près de vingt ans, sent le vent tourner. Pourtant, le cinéaste ne souhaite pas se laisser emporter par cette nouvelle vague qui secoue l’industrie hollywoodienne depuis l’arrivée sur les écrans d’Easy Rider de Peter Fonda à la fin des années 1960. Curieusement, il jette son dévolu sur une commande (rejetée par Joseph L. Mankiewicz), une nouvelle adaptation de la pièce The Front Page de Ben Hecht et Charles MacArthur, écrite près de cinquante ans auparavant et qui avait déjà connu deux adaptations au cinéma. La première, The Front Page réalisée en 1931 par Lewis Milestone, la seconde en 1940 par Howard Hawks, La Dame du vendrediHis Girl Friday, mettant en vedette Cary Grant dans le rôle de Walter et Rosalind Russell. Billy Wilder y a certainement vu une aubaine pour se refaire une santé au box-office, tout en sachant que la mouture d’Howard Hawks, déjà considérée comme un classique, suffisait largement. Néanmoins, le réalisateur se plonge dans son scénario avec l’aide de son acolyte – depuis Certains l’aiment chaud – I.A.L. Diamond, qui avait d’ailleurs écrit Chérie, je me sens rajeunirMonkey Business (1952) du même Howard Hawks. S’il apparaît complètement anachronique quand il fait son apparition au milieu des années 1970, Spéciale première n’a cessé d’être redécouvert. Certes, The Front Page de Billy Wilder n’est pas un chef d’oeuvre et quoi qu’on en dise restera toujours un film mineur dans sa carrière, mais cette comédie trépidante n’est pas un film raté comme il a été trop longtemps considéré. Billy Wilder y retrouvait le tandem Jack Lemmon – Walter Matthau pour la seconde fois huit ans après La Grande combineThe Fortune Cookie et sept ans avant leur ultime collaboration avec Victor la gaffeBuddy Buddy, impensable remake de L’Emmerdeur d’Edouard Molinaro avec lequel le cinéaste allait tirer sa révérence. Dans l’état, Spéciale première, l’antépénultième long-métrage de Billy Wilder, demeure un divertissement de haute volée, magistralement interprété et qui rappelle parfois les anciens typhons comiques de son auteur.

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Test Blu-ray / Tango, réalisé par Patrice Leconte

TANGO réalisé par Patrice Leconte, disponible en combo DVD/Blu-ray le 21 octobre 2020 chez Pathé.

Acteurs : Philippe Noiret, Richard Bohringer, Thierry Lhermitte, Carole Bouquet, Jean Rochefort, Miou-Miou, Judith Godrèche, Michèle Laroque, Jean Benguigui, Laurent Gamelon, Ticky Holgado…

Scénario : Patrice Leconte, Patrick Dewolf

Photographie : Eduardo Serra

Musique : Angélique Nachon, Jean-Claude Nachon

Durée : 1h29

Année de sortie : 1993

LE FILM

La femme de Paul, fatiguée d’être trompée par son mari volage, l’a quitté. Depuis, au lieu de profiter de cette toute nouvelle liberté, Paul se morfond. Il court chez son oncle, célibataire endurci, lui demander conseil. Pour l’oncle une seule solution: se débarrasser de la mauvaise épouse. Pour ce faire ils font appel à Vincent, mari autrefois trompé.

Tango est probablement l’un des films de Patrice Leconte qui a connu le plus de critiques assassines, la plupart taxant le réalisateur de misogyne. Comme bien souvent, la presse n’avait absolument rien compris aux intentions du réalisateur qui avait voulu au contraire rendre un vibrant hommage aux femmes à travers l’immaturité des hommes, qui au-delà de leur lâcheté et de leur mesquinerie, ne peuvent vivre sans elles. A sa sortie dans les salles, près de 650.000 spectateurs décident de se faire leur propre avis sur ce film quelque peu vilipendé. Cela peut paraître modeste, mais Tango aura quand même permis à Patrice Leconte de se remettre en selle après l’échec du Mari de la coiffeuse (350.000 entrées) sorti trois ans plus tôt. Mais la première et vraie déculottée arrivera l’année suivante pour le cinéaste avec Le Parfum d’Yvonne. Souvent comparé au cinéma de Bertrand Blier, hilarant, tendre, gentiment grivois et avant tout une profonde réflexion sur les rapports entre les hommes et les femmes, Tango est l’une des œuvres les plus sous-estimées de la filmographie de Patrice Leconte.

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Test Blu-ray / La Reine du mal, réalisé par Oliver Stone

LA REINE DU MAL (Seizure !) réalisé par Oliver Stone, disponible en combo DVD/Blu-ray le 19 août 2020 chez Extralucid Films.

Acteurs : Jonathan Frid, Martine Beswick, Joseph Sirola, Christina Pickles, Hervé Villechaize, Anne Meacham, Roger De Koven, Troy Donahue, Mary Woronov, Richard Cox…

Scénario : Oliver Stone, Edward Mann

Photographie : Roger Racine

Musique : Lee Gagnon

Durée : 1h31

Année de sortie : 1974

LE FILM

L’écrivain Edmund Blackstone voit son pire cauchemar prendre vie lorsque les membres de sa famille et ses amis sont tués un à un par la Reine du mal et ses serviteurs, un nain nommé Spider et un géant à la force surhumaine appelé Jackal. Est-ce un mauvais rêve ou la réalité ?

S’il y a bien un début pour tout le monde, nous étions loin d’imaginer Oliver Stone aux commandes d’un film d’épouvante pour son premier long-métrage, La Reine du mal, étonnamment plus connu par les cinéphiles français sous son titre original, Seizure !. Agé de 28 ans, le réalisateur issu d’une famille juive franco-américaine, entame d’abord des études à Yale où il a d’ailleurs pour un camarade un certain George W. Bush. Puis, suite aux refus successifs de nombreux éditeurs concernant un de ses manuscrits, Oliver Stone décide de s’engager dans l’armée et part au Viêt Nam en 1967, près de la frontière cambodgienne. De retour au pays, il reprend les cours et se tourne vers le cinéma en intégrant l’université de New York, où il a pour professeur Martin Scorsese. C’est ce dernier qui l’encourage à s’inspirer de son expérience personnelle sur le front pour le coucher sur papier. En 1971, il réalise son film de fin d’année, Last Year in Viet Nam, un court-métrage forcément influencé par son vécu. Trois ans plus tard, Oliver Stone a l’opportunité de mettre en scène son premier long-métrage, La Reine du mal, qui sera entièrement tourné au Québec. Rétrospectivement, il est difficile d’y reconnaître la griffe, l’âme et l’univers de celui qui écrira Midnight Express d’Alan Parker en 1978 et réalisera des œuvres aussi variées comme Salvador (1986), Platoon (1986), Wall Street (1987), JFK (1991), Tueurs nés (1994) et bien d’autres qui composeront l’une des filmographies les plus éclectiques et explosives du cinéma américain. Seizure ! étant une première œuvre, Oliver Stone y met beaucoup de choses, trop sans doute, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que La Reine du mal est un film complètement barré, survolté, étrange et complexe, qui joue avec les genres, tout en annonçant quelque part La Part des ténèbres qui sera écrit par Stephen King en 1989 et qui sera d’ailleurs adapté par George A. Romero en 1992. C’est donc un film bordélique, mais ô combien intéressant.

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Test Blu-ray / Monsieur Hire, réalisé par Patrice Leconte

MONSIEUR HIRE réalisé par Patrice Leconte, disponible en combo DVD/Blu-ray le 21 octobre 2020 chez Pathé.

Acteurs : Michel Blanc, Sandrine Bonnaire, Luc Thuillier, André Wilms, Cristiana Réali, Eric Bérenger, Marielle Berthon, Philippe Dormoy…

Scénario : Patrice Leconte, Patrick Dewolf d’après le roman de Georges Simenon

Photographie : Denis Lenoir

Musique : Michael Nyman

Durée : 1h19

Année de sortie : 1989

LE FILM

Monsieur Hire est un tailleur misanthrope, qui espionne par la fenêtre sa voisine d’en face dont il est tombé amoureux. En arrière-plan se déroule une enquête sur le meurtre non résolu d’une jeune femme. Monsieur Hire est soupçonné par l’inspecteur chargé de l’affaire.

Patrice Leconte a toujours été admiratif du film Panique (1946), réalisé par Julien Duvivier, avec Michel Simon et Viviane Romance. L’idée d’un remake lui trottait dans la tête depuis quelques années. C’est alors qu’il apprend que le film est en réalité l’adaptation du roman de Georges Simenon, Les Fiançailles de M. Hire paru en 1933 chez Fayard. Il se rue alors sur le livre et y voit matière pour une nouvelle transposition qu’il entreprend avec son complice Patrick Dewolf, avec lequel il travaille depuis Les Spécialistes (1985). Monsieur Hire est l’un des films les plus atypiques de Patrice Leconte. Froid en apparence, il s’agit en fait d’une réelle histoire d’amour tragique où les sentiments sont tus, mais bouillonnent dans la tête du personnage principal. C’est là le coup de génie du réalisateur, avoir proposé le rôle-titre à Michel Blanc. Lauréat du Prix d’interprétation masculine obtenu au Festival de Cannes en 1986 pour Tenue de soirée de Bertrand Blier, le comédien va encore plus loin dans le registre dramatique avec Monsieur Hire, qui repose en grande partie sur son charisme, sur son visage, sa silhouette et son regard. Un rôle en or pour l’acteur, à voir comme une version sombre et mélancolique de Jean-Claude Dusse, une nouvelle étape dans la carrière respective de Michel Blanc et de Patrice Leconte, qui se retrouvaient pour leur sixième film en commun après Les Bronzés (1978), Les Bronzés font du ski (1979), Viens chez moi, j’habite chez une copine (1980), Ma femme s’appelle reviens (1981), Circulez y’a rien à voir (1983), leur septième en réalité puisque le comédien avait également signé le scénario et les dialogues des Spécialistes. Ils se retrouveront en 1996 avec Les Grands ducs, puis enfin en 2006 avec Les Bronzés 3 : Amis pour la vie.

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Test Blu-ray / Tandem, réalisé par Patrice Leconte

TANDEM réalisé par Patrice Leconte, disponible en combo DVD/Blu-ray le 21 octobre 2020 chez Pathé.

Acteurs : Gérard Jugnot, Jean Rochefort, Sylvie Granotier, Julie Jézéquel, Jean-Claude Dreyfus, Marie Pillet, Albert Delpy, Philippe Dormoy, Anne-Marie Pisani…

Scénario : Patrice Leconte, Patrick Dewolf

Photographie : Denis Lenoir

Musique : François Bernheim

Durée : 1h30

Année de sortie : 1987

LE FILM

Michel Mortez anime depuis 25 ans un jeu radiophonique, « La langue au chat ». Cabotin saltimbanque, il ne vit plus que pour et par son émission et le public des villes qu’il traverse. Sa vie ne serait que vide et solitude s’il n’y avait Bernard Rivetot, qui lui sert d’homme à tout faire ! Mortez tutoie Rivetot qui le vouvoie, tout en surveillant les excès d’orgueil ou de boisson de son patron. Un jour, Bernard apprend que sa direction de la station va supprimer l’émission. Bouleversé, Rivetot tait la nouvelle à Mortez, en attendant le moment opportun…

Difficile pour un réalisateur de se lancer un nouveau challenge après avoir rassemblé plusieurs millions de spectateurs dans les salles. En 1985, Les Spécialistes de Patrice Leconte attire 5,3 millions de français au cinéma, ce qui le place sur la troisième marche du podium cette année-là derrière les dix millions de Trois hommes et un couffin et les 5,8 millions de Rambo 2 : la mission. Plutôt que de rechercher un nouveau succès à tout prix et facilement, le cinéaste décide d’aller au contraire vers quelque chose de diamétralement opposé, un tout petit film, une équipe réduite, une comédie mélancolique, un road-movie inattendu qui se concentre sur un nouveau duo d’acteurs, Jean Rochefort (déjà présent dans le premier long métrage du réalisateur, Les Vécés étaient fermés de l’intérieur) et Gérard Jugnot. Tandem est un nouveau tournant dans la carrière de Patrice Leconte, dont l’immense sensibilité éclate cette fois au grand jour, comme s’il était temps pour lui à désormais 40 ans de trouver un nouveau langage cinématographique, qui exprimerait une nouvelle facette de sa personnalité. Merveilleux film, doux, tendre, drôle, émouvant et désabusé, pourtant optimiste, Tandem est sans doute l’oeuvre du réalisateur qui lui ressemble le plus.

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Test Blu-ray / Mother’s Day, réalisé par Charles Kaufman

MOTHER’S DAY réalisé par Charles Kaufman, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 15 octobre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Nancy Hendrickson, Deborah Luce, Tiana Pierce, Holden McGuire, Michael McCleery, Beatrice Pons, Robert Collins, Peter Fox…

Scénario : Charles Kaufman, Warren Leight

Photographie : Joseph Mangine

Musique : Phil Gallo, Clem Vicari Jr.

Durée : 1h27

Année de sortie : 1980

LE FILM

Trois copines de fac partent chaque année à l’aventure. Cette année, elles installent leur tente près d’une maison où vivent une mère et ses deux fils simples d’esprit. Or, ceux-ci ont pour habitude de massacrer les promeneurs égarés. Les trois jeunes femmes vont en faire les frais, mais tout ne va pas se passer comme prévu pour les ravisseurs.

Quel délire ! Dans la famille Kaufman je voudrais…le frère ! Autrement dit Charles et non pas Lloyd, le célèbre fondateur de la Troma Entertainment à qui l’on doit entre autres The Toxic Avenger et Tromeo and Juliet. Moins connu, mais tout aussi frappadingue, Charles Kaufman a fait ses classes en tant que gagman pour le compte de Bob Hope, mais aussi comme assistant auprès de son frère sur Squeeze Play (1979), ainsi qu’en tant que réalisateur de film pornographique avec Liberté des sensThe Secret Dreams of Mona Q (1977) que les plus coquins parviendront à trouver sur Xhamster, leur site préféré après Homepopcorn.fr. Anyway, Charles Kaufman a de la suite dans les idées et décide de se lancer dans l’écriture d’un slasher, genre alors en pleine explosion. Produit avec un budget dérisoire de 115.000 dollars, dans une vieille bâtisse abandonnée et avec quelques comédiens payés au lance-pierre, Mother’s Day est pourtant devenu un grand classique et un modèle de comédie noire horrifique, un rape & revenge qui parvient à faire rire, à mettre mal à l’aise et à faire réfléchir. Aujourd’hui, s’il s’est reconverti en tant que gérant d’une grande boulangerie à San Diego, Charles Kaufman peut être fier d’avoir signé un fleuron du genre, qui a même connu un (très mauvais) remake en 2010, réalisé par Darren Lynn Bousman (le responsable des opus II, III et IV de la saga Saw) et produit par Brett Ratner. Mais oublions ça et concentrons-nous sur le seul et véritable Mother’s Day !

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