Test Blu-ray / Light Sleeper, réalisé par Paul Schrader

LIGHT SLEEPER réalisé par Paul Schrader, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 29 mars 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Willem Dafoe, Susan Sarandon, Dana Delany, David Clennon, Mary Beth Hurt, Victor Garber, Jane Adams, Paul Jabara…

Scénario : Paul Schrader

Photographie : Edward Lachman

Musique : Michael Been

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1992

LE FILM

New York, la nuit. John LeTour, la quarantaine, livre de la cocaïne aux jeunes branchés et aux noctambules. Ann, sa patronne, aimerait se reconvertir dans l’industrie des cosmétiques, plus valorisante socialement, et plus légale surtout. John, quant à lui, a décroché de la drogue depuis un moment et aimerait se lancer dans une autre activité. Un soir, il revoit Marianne, son ex-fiancée, ex-droguée elle aussi…

Au début des années 1990, quand on évoque Paul Schrader (né en 1946), le cinéphile pense immédiatement à son travail de scénariste, Yakuza de Sydney Pollack, Taxi Driver, Raging Bull et La Dernière Tentation du Christ de Martin Scorsese, Obession de Brian De Palma, Légitime violenceRolling Thunder de John Flynn, Mosquito Coast de Peter Weir…Cela se complique quand on souhaite aborder les films qu’il a mis en scène. Blue Collar (1978), son premier long-métrage, American Gigolo (1980) et à la rigueur son remake de La Féline (1982) viennent à l’esprit. Après l’escapade européenne d’Étrange Séduction The Comfort of Strangers, tourné entre Venise, Rome et Londres, le cinéaste revient à ses premières amours, à New York, afin de dresser le portrait d’un « jeune » quadra, qui gagne sa vie la nuit en vendant de la came aux yuppies et aux insomniaques, qui arrive au carrefour de sa vie. Drame existentiel furieusement mélancolique, Light Sleeper, neuvième opus de Paul Schrader, est un chef d’oeuvre indiscutable, à la fois puissant et bouleversant, qui prend pour partis-pris de rendre attachant un personnage qui n’est pourtant pas un enfant de choeur. Celui-ci est interprété par l’immense Willem Dafoe, alors entre Sailor et Lula Wild at Heart de David Lynch et BodyBody of Evidence d’Uli Edel, probablement dans un de ses plus grands et plus beaux rôles de sa carrière. Light Sleeper est un roller coaster émotionnel, qui ne caresse pas les spectateurs dans le sens du poil, qui les plonge dans un monde sombre et poisseux (et qui schlingue les poubelles qui s’amoncellent dans les rues en raison d’une grève des éboueurs), en se focalisant sur un homme arrivé au mi-temps de sa vie, qui va tout tenter pour remonter à la surface et envisager un autre futur.

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Test Blu-ray / Le Seul témoin – Narrow Margin, réalisé par Peter Hyams

LE SEUL TÉMOIN (NARROW MARGIN), réalisé par Peter Hyams, disponible en combo Blu-Ray + DVD le 25 janvier 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Gene Hackman, Anne Archer, James B. Sikking, J.T. Walsh, M. Emmet Walsh, Susan Hogan, Harris Yulin…

Scénario : Peter Hyams

Photographie : Peter Hyams

Musique : Bruce Broughton

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1990

LE FILM

Robert Caulfield, un district attorney de Los Angeles, escorte une femme témoin d’un meurtre perpétré par un cador de la mafia. Mais une bande de tueurs va tout faire pour empêcher qu’elle arrive jusqu’au tribunal. A bord d’un train qui traverse le coeur des Rocheuses canadiennes, une poursuite s’engage.

Peter Hyams, au moment de réaliser Narrow Margin en 1990 (sorti en France sous le titre Le Seul témoin), a à son actif une dizaine de longs-métrages témoignant d’une inclination certaine pour le film policier (La Nuit des juges, 1983, Presidio, 1988…), la science-fiction (Outland, loin de la Terre, 1981, avec Sean Connery, ou encore la suite du 2001 de Stanley Kubrick, 2010 : l’année du premier contact, en 1984), voire les deux en même temps (Capricorn one, 1978). Fort de ces expériences l’asseyant comme un artisan solide mais sur une pente descendante au box office avec l’échec de Presidio, Hyams se lance dans l’exercice du remake pour se remettre sur les rails. L’excellent film noir de Richard Fleischer, L’Énigme du Chicago express (The Narrow Margin, 1952), dont l’essentiel de l’action se déroule dans un train, va lui donner l’occasion d’expérimenter le genre du huis-clos ferroviaire, terrain naturellement propice aux audaces formelles, d’autant que Hyams décide d’emballer le tout en cinémascope. La pertinence d’un tel format dans un cadre aussi contraint peut sembler hasardeuse de prime abord, en dehors des scènes où Hyams filme les Rocheuses – le procédé se prêtant à merveille à la mise en lumière des grands espaces. Mais dès la première séquence du film, où Anne Archer assiste au meurtre d’un homme dans une chambre d’hôtel, ce choix se révèle pleinement justifié par les possibilités qu’il offre en termes d’immersion du spectateur et d’isolement du personnage.

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Test Blu-ray / Objectif 500 millions, réalisé par Pierre Schoendoerffer

OBJECTIF 500 MILLIONS réalisé par Pierre Schoendoerffer, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 2 mars 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Bruno Cremer, Marisa Mell, Jean-Claude Rolland, Etienne Bierry, Pierre Fromont, Jean-François Chauvel, D. Zimbaca, Hong Mai Thomas…

Scénario : Pierre Schoendoerffer & Jorge Semprún

Photographie : Alain Levent

Musique : Pierre Jansen

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

A sa sortie de prison, un ancien parachutiste se voit proposer un coup: voler un sac postal contenant cinq cents millions et transporté par avion de Paris à Bordeaux. Le seul complice qu’il trouve pour l’aider dans cette opération est l’officier qui l’avait autrefois dénoncé. Il réussira finalement à se venger de lui.

Du réalisateur Pierre Schoendoerffer (1928-2012), on connaît essentiellement La 317e Section (1965) et Le Crabe-Tambour (1977), adaptés de ses propres romans, ainsi que Diên Biên Phu (1992). S’il a finalement peu tourné, neuf longs-métrages et quatre documentaires en près de cinquante ans de carrière, l’ancien matelot (il rêvait de devenir marin) et photographe-reporter de guerre (il part comme volontaire en Indochine pour le compte du Service cinématographique des armées sous le grade de caporal, puis de caporal-chef), Pierre Schoendoerffer aura construit une œuvre cohérente, forcément marquée par son passé militaire, à ses expériences personnelles (il est fait prisonnier par le Vietminh en 1954, puis relâché quelques mois plus tard, après les accords de Genève). Il passe à la mise en scène en 1956 grâce à Joseph Kessel, qui lui écrit son premier film, La Passe du diable, qu’il coréalise avec Jacques Dupont, en compagnie de Raoul Coutard à la photographie et de Georges de Beauregard à la production, qui deviendra le grand nom de la Nouvelle vague prête à débarque. S’il ne sortira que deux ans plus tard, ce coup d’essai tourné en Afghanistan conforte le jeune cinéaste dans son désir de septième art. S’ensuit Ramuntcho (1959), comédie-dramatique qui se déroule à la fin de la Guerre d’Indochine, où ressort déjà l’approche didactique de Pierre Schoendoerffer, Pêcheur d’Islande (1959), qui narre les aventures en mer d’un équipage breton de Concarneau, puis le documentaire de propagande Attention ! Hélicoptères (1963). La reconnaissance arrive en 1965 avec La 317e Section, qui raconte l’histoire de six journées de guerre, en mai 1954, durant la guerre d’Indochine, dont le réalisme cru, renforcé par le N&B charbonneux du fidèle Raoul Coutard et des prises de vues capturées à l’épaule dans la jungle cambodgienne, crée l’événement auprès du public (1,7 millions d’entrées) et de la critique, le film repartant alors avec le Prix du meilleur scénario au Festival de Cannes en 1965. Dans la filmographie de Pierre Schoendoerffer, se cache un film de « genre », de braquage, Objectif 500 millions, qui sort dès l’année suivante. Une concession au cinéma commercial ? Pas du tout, car sous ses allures de spectacle du samedi soir, il s’agit ni plus ni moins d’un prolongement des thèmes qui animeront le réalisateur toute sa vie, en l’occurrence ici comment un homme, qui aura dédié toute son existence au combat peut-il survivre après un conflit, une fois démobilisé et rendu à la vie civile ? Interprété par Bruno Cremer, monstre de charisme qui crève l’écran et qui le vampirise du début à la fin en étant quasiment de chaque plan, Objectif 500 millions est une remarquable curiosité.

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Test Blu-ray / L’Homme pressé, réalisé par Edouard Molinaro

L’HOMME PRESSÉ réalisé par Edouard Molinaro, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 25 novembre 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Alain Delon, Mireille Darc, Michel Duchaussoy, Billy Kearns, Philippe Castelli, Marie Déa, Muriel Catala, Monica Guerritore…

Scénario : Maurice Rheims & Christopher Frank, d’après le roman de Paul Morand

Photographie : Jean Charvein & Maurice Fellous

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Pierre Nioxe est un homme doué d’un appétit illimité pour la vie et pour la beauté sous toutes ses formes. Il veut vivre dix existences en une et bousculer celle des autres pour leur faire partager cette rage d’exister à la puissance 1000. Il achète le domaine de ses rêves, y découvre un cloître roman ainsi que la fille de l’ex-propriétaire dont il tombe amoureux. Mais il n’a pas le temps d’aimer, en tout cas pas comme les autres et Hedwige n’est pas une femme comme les autres.

Le réalisateur Édouard Molinaro (1928-2013) commence sa carrière à la fin des années 50 avec des polars comme Le Dos au mur (1958) ou Un Témoin dans la ville (1959). Par la suite, il change de registre et connaît le succès avec des comédies populaires comme Oscar (1967) et Hibernatus (1969) avec Louis de Funès en tête d’affiche ou encore L’Emmerdeur (1973) avec Lino Ventura et Jacques Brel. En 1977, Édouard Molinaro réalise L’Homme pressé, une adaptation du roman de Paul Morand, mettant en scène le couple Alain Delon/Mireille Darc. Les années 1970 marquent le moment le plus prolifique de la carrière d’Alain Delon, qui n’hésitait pas à se lancer en tant que producteur sur des films abordant des sujets qui lui tenaient à cœur. C’est le cas avec L’Homme pressé, qu’il co-produit avec Raymond Danon.

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Test Blu-ray / Quelqu’un derrière la porte, réalisé par Nicolas Gessner

QUELQU’UN DERRIÈRE LA PORTE réalisé par Nicolas Gessner, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 juillet 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Charles Bronson, Anthony Perkins, Jill Ireland, Henri Garcin, Adriano Magistretti, Agathe Natanson, Viviane Everly, André Penvern…

Scénario : Jacques Robert, Marc Behm, Nicolas Gessner d’après le roman de Jacques Robert

Photographie : Pierre Lhomme

Musique : Georges Garvarentz

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Un chirurgien de grande renommée spécialisé dans le cerveau accueille chez lui un homme amnésique, recherché pour viol. Il veut en faire l’instrument qui le vengera de sa femme infidèle.

Quelqu’un derrière la porte n’est assurément pas le film le plus connu de la carrière européenne de Charles Bronson. Pourtant, ce drame psychologique qui flirte avec le thriller est probablement celui où le comédien a le plus d’éléments dramatiques à défendre, ainsi que les dialogues les plus abondants de toute sa filmographie réunie. Réalisé par le méconnu Nicolas Gessner, Quelqu’un derrière la porte est un quasi-huis clos très prenant, singulier et tordu, qui repose également sur l’interprétation morbide du grand Anthony Perkins. A connaître absolument.

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Test Blu-ray / En toute innocence, réalisé par Alain Jessua

EN TOUTE INNOCENCE réalisé par Alain Jessua, disponible en combo Blu-ray+DVD le 27 novembre 2019 chez Studiocanal.

Acteurs : Michel Serrault, Nathalie Baye, François Dunoyer, Suzanne Flon, Philippe Caroit, Sylvie Fennec, Bernard Fresson, André Valardy…

Scénario : Alain Jessua, Luc Béraud, Dominique Roulet, d’après le roman Suicide à l’amiable d’André Lay

Photographie : Jean Rabier

Musique : Michel Portal

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

Paul Duchesne, industriel du Bordelais, mène une vie bourgeoise et paisible auprès de son fils Thomas et de sa belle-fille Catherine. Très attaché aux valeurs familiales, il est profondément choqué lorsqu’il découvre que la jeune femme a un amant à tel point que, perturbé et inattentif, il est victime d’un accident qui le laisse paralysé et muet. Une lutte secrète va alors l’opposer à Catherine, à l’insu des autres membres de la famille…

Comédie noire, thriller pervers, drame bourgeois, s’il y a bien une chose que l’on puisse dire, c’est qu’En toute innocence n’a rien perdu de son caractère inclassable trente ans après sa sortie. Huitième et avant-dernier long métrage d’Alain Jessua (1932-2017), ce film étrange et singulier de l’ancien assistant de Max Ophüls, Marcel Carné, Yves Allégret et de Jacques Becker est une pépite de plus dans une des filmographies les plus étonnantes et originales de l’histoire du cinéma français. Dès son premier film, La Vie à l’envers (1964) avec Charles Denner et Jean Yanne, primé à Venise et une grande inspiration pour Martin Scorsese, le réalisateur a su imposer un univers qui lui est propre, qui a toujours détonné au sein de l’industrie cinématographique hexagonale. Suivront Jeu de massacre (1967) avec Jean-Pierre Cassel et Michel Duchaussoy, les deux opus avec Alain Delon, Traitement de choc (1973) et Armaguedon (1977), puis le légendaire Les Chiens (1979) avec Gérard Depardieu et Victor Lanoux, Paradis pour tous (1982), le dernier film de Patrick Dewaere et enfin le non-moins culte Frankenstein 90 (1984). Quatre ans plus tard, Alain Jessua jette son dévolu sur le roman Suicide à l’amiable, d’André Lay. En toute innocence est une adaptation culottée dans le sens où le réalisateur ne recherche pas un récit standard, mais distille son venin, goutte à goutte, dans un décor comme placé sous cloche, où les protagonistes, peu aimables et ambigus, s’affrontent violemment, mais sans véritable effusion. Il y a quelque chose de foncièrement troublant dans En toute innocence, et ce jeu entre l’immense Michel Serrault et la belle Nathalie Baye devient franchement jubilatoire.

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Test Blu-ray / Folle à tuer, réalisé par Yves Boisset

FOLLE À TUER réalisé par Yves Boisset, disponible en combo Blu-ray+DVD le 31 juillet 2019 chez Studiocanal

Acteurs : Marlène Jobert, Tomas Milian, Thomas Waintrop, Michel Peyrelon, Victor Lanoux, Jean Bouchaud, Jean Bouise, Michael Lonsdale…

Scénario : Yves Boisset, d’après le roman Ô dingos, ô châteaux ! de Jean-Patrick Manchette

Photographie : Jean Boffety

Musique : Philippe Sarde, Giuseppe Verdi (extraits de l’opéra La Force du destin)

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Une jeune femme, sortie d’une clinique psychiatrique, est engagée comme gouvernante du neveu d’un riche industriel. Mais un tueur à gages enlève celle-ci et le gamin lors d’une promenade. Le tueur la contraint à écrire une lettre la désignant comme coupable, avant de les tuer. Mais elle parvient à tromper sa vigilance et prend la fuite.

« Vous savez, j’suis pas grand-chose…un p’tit grain de sable… »

Coincé, dissimulé même entre deux grands piliers de sa carrière, Dupont Lajoie (1975) et Le juge Fayard dit Le Shériff (1977), Folle à tuer est pourtant un véritable exercice de style dans lequel Yves Boisset y met tout son amour pour le film noir, mais cette fois mâtiné de tendresse. C’est aussi la première fois que le cinéaste confie le rôle principal à une comédienne et pas n’importe laquelle, puisque Folle à tuer est véritablement porté par la grande et sublime Marlène Jobert, impériale dans le rôle de Julie, héroïne malgré-elle et prise dans une spirale infernale, dans laquelle elle fera tout pour sauver sa peau, mais surtout celle d’un petit garçon interprété par l’étonnant Thomas Waintrop. Complètement méconnu, Folle à tuer est pourtant un savoureux tour de force (même si le final se devine bien à l’avance), un polar fringuant, un drame psychologique doublé d’un road movie, bref, c’est un putain de bon film.

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Test Blu-ray / La Mafia fait la loi, réalisé par Damiano Damiani

LA MAFIA FAIT LA LOI (Il Giorno della civetta) réalisé par Damiano Damiani, disponible en combo Blu-ray/DVD le 26 juin 2019 chez Studiocanal

Acteurs : Claudia Cardinale, Franco Nero, Lee J. Cobb, Tano Cimarosa, Nehemiah Persoff, Ennio Balbo, Ugo D’Alessio, Fred Coplan…

Scénario : Ugo Pirro, Damiano Damiani d’après le roman de Leonardo Sciascia

Photographie : Tonino Delli Colli

Musique : Giovanni Fusco

Durée : 1h49

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

À peine arrivé dans une petite ville de Sicile, le capitaine Bellodi est chargé de mener une enquête sur l’assassinat d’un entrepreneur local en froid avec la mafia. Seule une femme, témoin du meurtre, est susceptible de l’aider.

Du silence et des ombres.

C’est dans le virage d’une route de campagne sicilienne, que le film s’ouvre. C’est quasiment un décor et une situation de western. Un lieu fort, bercé par le chant des cigales. En bord de chaussée, une présence se cache entre les arbres et les champs de chicorée, un fusil de chasse à la main. Pas de cheval à l’horizon de cette route sinueuse, sinon un camion transportant des sacs de ciment. Deux coups de feu sont tirés, le véhicule s’arrête dans la montée puis recule, agonise en dansant, avant de s’emboutir dans le talus. On voit un homme en tomber, blessé, il réussit à courir jusqu’au pont faisant la liaison entre la route montante et celle descendante, puis appelle à l’aide avant d’être abattu de deux coups de feu supplémentaires. Aux alentours, rien ou presque : Y a-t-il des yeux dans la vieille ferme en pierres, érigée sur la colline rocailleuse qui surplombe ce virage de la mort ? Il y a dans cette ouverture tout, sur un mode silencieux, de ce que sera La Mafia fait la loi – Il Giorno della civeta : Une science du cadre, un superbe sens de l’espace, une violence tranchante, le tout accompagné d’une lumière et d’une empreinte musicale déjà moins brutale, plus hétéroclite.

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Test Blu-ray / Max mon amour, réalisé par Nagisa Ôshima

MAX MON AMOUR réalisé par Nagisa Ôshima, disponible en combo Blu-ray/DVD le 25 septembre 2018 chez Studiocanal

Acteurs : Charlotte Rampling, Anthony Higgins, Victoria Abril, Anne-Marie Besse, Nicole Calfan, Pierre Étaix, Bernard Haller, Sabine Haudepin, Fabrice Luchini, Bernard-Pierre Donnadieu…

Scénario : Jean-Claude Carrière, Nagisa Ôshima

Photographie : Raoul Coutard

Musique : Michel Portal

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Peter, diplomate anglais en poste à Paris, s’aperçoit que sa femme a des rendez-vous secrets. Il la fait suivre. Le détective engagé par ses soins lui apprend qu’elle a loué un appartement, mais qu’il n’a jamais vu l’amant supposé qui s’y cache. Peter obtient un double de la clé…

Nagisa Oshima (1932-2013) est mondialement célèbre pour Nuit et brouillard du Japon (1960), Furyo (1983) et bien évidemment L’Empire des sens (1976). Les films du réalisateur japonais, diplômé en droit, politiques et transgressifs, auront toujours été accompagnés d’un parfum de scandale. Pour son unique incursion dans le cinéma français, le cinéaste s’associe à l’immense Jean-Claude Carrière. Dix ans après L’Empire des sens et sa suite L’Empire de la passion réalisée deux ans plus tard, Nagisa Oshima se penche sur le désir féminin avec Max mon amour, qui n’est pas sans rappeler l’univers de Luis Buñuel, Carrière faisant évidemment le lien, ainsi que le producteur Serge Silberman (Le Charme discret de la bourgeoisie, Cet obscur objet du désir).

Peter Jones est un brillant diplomate britannique posté à Paris, marié à une très belle femme, Margaret, et, théoriquement, heureux. Cependant, Peter découvre, avec l’aide d’un détective, que, les après-midi où elle prétend voir son amie Hélène, Margaret se rend en réalité à un appartement qu’elle a loué. Un jour, Peter va donc la surprendre sur place, croyant qu’il va la trouver avec son amant. Quelle n’est pas sa surprise de trouver Margaret au lit avec un… chimpanzé! Margaret affirme avoir des rapports sexuels et romantiques avec l’animal et ne pas vouloir s’en séparer, quitte à mettre en danger sa vie de famille. Voyant que Margaret est profondément attachée à cet être, Peter propose à sa femme de faire emménager Max, c’est le nom qu’elle a donné au singe, chez eux. Mais peu à peu, Peter s’aperçoit que cette solution n’était pas la bonne: il n’a pas du tout reconquis son épouse et voit bien qu’elle aime Max encore plus que lui.

Qui connaît la vérité à part toi ?

Quel film étrange ! Comment aborder Max mon amour ? Et pourquoi en divulguer plus que son postulat de départ ? En à peine dix minutes, Nagisa Oshima dresse le décor, un grand appartement bourgeois parisien, ses personnages, le grain de sable qui va faire gripper la machine trop bien installée de cette vie déconnectée des réalités. Connaissant la réputation qui le précède suite au triomphe international de L’Empire des sens, le cinéaste va jouer avec l’attente des spectateurs, qui comme le personnage de Peter, ne demande qu’à voir et à découvrir ce qui se cache réellement derrière la porte. Nagisa Oshima se penche sur la question du modèle sexuel, les conventions, les fantasmes impénétrables chez l’être humain, sur la sexualité féminine, sur l’incapacité des hommes à comprendre le sexe opposé. Max mon amour est une œuvre expérimentale, quasi-unique en son genre, pour ainsi dire inclassable.

Il n’est pas interdit de rire devant cette histoire invraisemblable et absurde, d’autant plus que Nagisa Oshima et Jean-Claude Carrière reprennent les codes du vaudeville, le tout violemment éclairé par le grand directeur de la photographie Raoul Coutard, qui accentue le côté surréaliste et frontal des évènements. L’appartement devient une scène d’opéra bouffe avec les portes qui claquent, les protagonistes qui déambulent d’un côté à l’autre du décor principal ou qui essayent de regarder par le trou de la serrure pour tenter d’y apercevoir ce qu’on évertue à leur dissimuler, comme le symbolise le générique de l’immense Maurice Binder avec les comédiens présentés à travers cet alvéole en question. Nagisa Oshima interroge le spectateur sur son propre voyeurisme, sur ce qu’il est prêt à faire pour connaître le fin mot de l’histoire, sur l’animal qui sommeille en chacun de nous.

Tu ne m’as jamais aimé ainsi…

La musique jazzy discrète de Michel Portal, souligne délicatement ce malaise ressenti par le mari. A ce titre, l’audience se met alors dans la peau de Peter, excellemment interprété par le méconnu Anthony Higgins (Une messe pour Dracula, Meurtre dans un jardin anglais), qui entre colère, espoir et résignation, va progressivement accepter la présence de cet être atypique, pour éviter que son couple se déchire et que son foyer vole en éclats. Si Max mon amour reste et demeure un film troublant et énigmatique, c’est aussi et surtout grâce à la composition magnétique de Charlotte Rampling, à la fois désirable, choquante, empathique et repoussante. Le reste du casting est au diapason, notamment Victoria Abril, juste avant sa collaboration avec Pedro Almodóvar, mais aussi Fabrice Luchini, Nicole Calfan, Pierre Étaix, Bernard-Pierre Donnadieu et l’inoubliable apparition de Sabine Haudepin, sommet d’érotisme quand elle se retrouve nue devant le chimpanzé. Pour l’anecdote, Max est une combinaison parfaite entre un véritable singe, une marionnette et surtout la participation de la chorégraphe Ailsa Berk glissée dans un costume très réaliste, qui avait déjà travaillé sur Le Retour du Jedi et surtout Greystoke, la légende de Tarzan, dans lequel elle jouait Kala.

Dans Max mon amour, le spectateur ne cesse d’être ballotté d’un sentiment à l’autre. On ne criera pas au chef d’oeuvre, la mise en scène est d’ailleurs très discrète, mais force est d’admettre que plus de trente ans après sa sortie, la fable burlesque et douce-amère d’Oshima n’a rien perdu de son mystère et c’est ce qui en fait la marque des grands films.

LE BLU-RAY

Max mon amour est le numéro 1 de la collection Make my Day supervisée par l’un de nos meilleurs critiques cinéma, Jean-Baptiste Thoret. Comme pour Sans mobile apparent, Six femmes pour l’assassin et Aux frontières de l’aube et La Mort a pondu un œuf, Studiocanal permet enfin de (re)découvrir Max mon amour, film rare, dans d’excellentes conditions. Le film de Nagisa Oshima est présenté ici dans un combo Blu-ray/DVD, disposés dans un Digipack, glissé dans un fourreau cartonné. Le menu principal est sobre, très légèrement animé et musical.

Jean-Baptiste Thoret présente tout naturellement le film qui nous intéresse au cours d’une préface en avant-programme (7’). Comme il en a l’habitude, le critique replace de manière passionnante Max mon amour dans son contexte, dans la filmographie de Nagisa Oshima et évoque les conditions de tournage. La genèse et les thèmes du film, mais également ce qui en fait son « étrangeté et son pouvoir de fascination », le casting, le rapport au spectateur, sont abordés sans pour autant spoiler le film pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore vu.

Le même Thoret revient, sa voix du moins, à travers un essai vidéo sur le générique de Maurice Binder et les dix premières minutes de Max mon amour (10’30). L’historien du cinéma et critique se livre à une très brillante et passionnante analyse de l’exposition du film de Nagisa Oshima, judicieusement intitulée Par le petit trou de la serrure.

Jean-Baptiste Thoret est ensuite allé à la rencontre de Jean-Claude Carrière, Charles Tesson et Michel Portal (52’). Le premier, éminent scénariste, partage ses souvenirs sur l’écriture de Max mon amour, mais aussi sur sa rencontre et le travail avec Nagisa Oshima. Le second, critique et historien du cinéma, dresse un parallèle entre Max mon amour et l’oeuvre de Luis Buñuel et propose une analyse du fond et de la forme du film de Nagisa Oshima. Le troisième, compositeur et musicien, saxophoniste et clarinettiste de jazz, intervient cinq minutes avant la fin du module. Il explique comment le thème principal a été trouvé, avant de nous le rejouer en live. Au cours de ces entretiens croisés, sont abordés le mauvais accueil du film au Festival de Cannes, les partis pris du réalisateur, la théâtralité des décors, les thèmes, la psychologie des personnages, etc.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

On craint tout d’abord durant le générique que les couleurs soient trop sombres ou fanées. Puis, tout s’améliore immédiatement après. L’appartement bourgeois regorge de détails, c’est clinquant, lumineux. La propreté de la copie n’est jamais prise en défaut, le master est stable, les noirs denses, le piqué impressionnant. Même chose en ce qui concerne les nombreux gros plans des comédiens, dont on peut distinguer toutes les (im)perfections. Cette édition Haute-Définition rend obsolète le DVD édité par Studiocanal en 2009. Superbe restauration.

Max mon amour combine à la fois les langues anglaise et française. L’écoute Stéréo est très agréable, riche, y compris dans ses silences. Les dialogues ne manquent pas de clarté. L’éditeur joint également les sous-titres français, destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © STUDIOCANAL / France 2 Cinéma / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Sans mobile apparent, réalisé par Philippe Labro

SANS MOBILE APPARENT réalisé par Philippe Labro, disponible en combo Blu-ray/DVD le 25 septembre 2018 chez Studiocanal

Acteurs : Jean-Louis Trintignant, Dominique Sanda, Sacha Distel, Carla Gravina, Paul Crauchet, Laura Antonelli, Jean-Pierre Marielle, Stéphane Audran…

Scénario : Vincenzo Labella, Philippe Labro, Jacques Lanzmann d’après le roman « Ten Plus One » d’Ed McBain

Photographie : Jean Penzer

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

À Nice, un mystérieux assassin tire sur un promoteur immobilier. D’autres meurtres suivent, tout aussi inexplicables, car sans mobile apparent. L’inspecteur Carella remonte alors dans le passé des victimes et découvre peu à peu une vérité guère reluisante…

Remarqué avec Tout peut arriver par le grand producteur Jacques-Éric Strauss, qui venait de connaître son premier triomphe avec Le Clan des Siciliens, sorti en même temps que son premier long métrage en tant que réalisateur, Philippe Labro décide de passer à l’étape supérieure avec Sans mobile apparent. En s’associant au scénariste, écrivain et parolier Jacques Lanzmann, le cinéaste peut enfin rendre hommage au cinéma qui n’aura de cesse de l’influencer, le polar américain, son genre de prédilection. En adaptant le roman Ten Plus One d’Ed McBain sur la Riviera, Philippe Labro rend hommage aux cinéastes qui lui ont donné envie de passer derrière la caméra, John Huston et Howard Hawks entre autres, ainsi qu’au romancier Raymond Chandler cité en ouverture, en adoptant l’atmosphère, le cadre et des décors propres au thriller US, mâtiné de giallo bien européen. La sauce a manifestement pris auprès du public français, puisque Sans Mobile apparent attirera 1,3 million de spectateurs dans les salles en septembre 1971. Aujourd’hui, ce film reste chéri par les cinéphiles et reste un véritable modèle du genre, dans lequel l’immense Jean-Louis Trintignant campe un inspecteur de police monomaniaque, froid, cynique, hargneux, antipathique et obstiné.

En trois jours, trois cadavres: celui d’un riche industriel, Monsieur Forest, celui d’un jeune playboy, Monsieur Buroyer et celui de l’astrologue, Kleinberg. L’arme du crime est un fusil à lunettes: c’est le seul élément positif que possède l’inspecteur Carella. Il décide de fouiller la vie des trois victimes, car il existe, il en est sûr, un lien entre elles. Grâce à la belle-fille de Forest, Sandra, il entre en possession du carnet de rendez-vous de l’industriel, sur lequel figure une liste de noms féminins. Parmi eux, celui d’une de ses amies, Jocelyne Rocca. Carella l’invite chez lui et apprend qu’elle a connu les trois victimes à l’université. Il pressent qu’elle sera la 4e victime.

Réalisé avec le parrainage de Jean-Pierre Melville, l’un de ses maîtres qui avait beaucoup d’affection pour lui, Sans mobile apparent de Philippe Labro est assurément le meilleur film de son auteur. Hybride, ce second long métrage joue avec les codes du cinéma américain, sans pour autant le singer. On serait même tenté de dire qu’il y a de l’Inspecteur Harry chez Carella, on y pense notamment dans la dernière scène, mais le film de Don Siegel est sorti quelques mois après celui de Philippe Labro. C’est dire si ce dernier sentait venir un changement quant à la représentation du flic à l’écran.

Le cinéaste prend un immense plaisir à filmer son décor naturel et surtout ses comédiens. Et quel casting. Jean-Louis Trintignant se voit entouré des sublimes Dominique Sanda, Carla Gravina, Stéphane Audran et Laura Antonelli, rien que ça, tandis que Sacha Distel, Paul Crauchet et Jean-Pierre Marielle complètent cette incroyable distribution. Le scénario, solide et bien ancré dans la tradition du whodunit, enchaîne les scènes cultes comme des perles sur un collier, et tous les spectateurs se souviennent encore aujourd’hui de la course de Jean-Louis Trintignant autour du port de Nice, séquence qui a d’ailleurs donné naissance à l’affiche du film et rythmée par l’incroyable composition du maestro Ennio Morricone.

Redoutablement efficace (le montage est épatant), les années coulent doucement sur Sans mobile apparent, une valeur sûre du polar hexagonal sous influence et bourré de charme.

LE BLU-RAY

Bienvenue à la collection Make my Day supervisée par l’un de nos meilleurs critiques cinéma, Jean-Baptiste Thoret ! Enfin l’occasion de (re)découvrir certains films très attendus en DVD et Blu-ray, comme Sans mobile apparent, inédit et convoité depuis vingt ans ! C’est désormais chose faite et le film de Philippe Labro est disponible ici dans un combo Blu-ray/DVD, disposés dans un Digipack, glissé dans un fourreau cartonné. Le menu principal est sobre, très légèrement animé et musical.

L’historien du cinéma et critique présente tout naturellement le film qui nous intéresse au cours d’une préface en avant-programme (5’). Comme il en a l’habitude, Jean-Baptiste Thoret (cigarette électronique à la main) replace de manière passionnante Sans mobile apparent dans son contexte, dans la filmographie de Philippe Labro et évoque les conditions de tournage. Les thèmes du film, les influences du cinéaste, l’adaptation du roman d’Ed McBain, le casting, sont abordés sans pour autant spoiler le film pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore vu.

Comme il l’avait fait pour L’Héritier et L’Alpagueur, également disponibles chez Studiocanal, Philippe Labro revient sur son second long métrage avec une aisance et un charisme tels qu’on pourrait l’écouter pendant des heures. D’ailleurs, cela tombe bien puisque cette présentation dure 51 minutes. De temps en temps ponctué par une interview d’époque du cinéaste ou de Jean-Louis Trintignant, Philippe Labro s’amuse en évoquant le jeune réalisateur un peu arrogant qu’il était alors, et insiste sur l’aide inattendue de son maître Jean-Pierre Melville, qui aimait ses articles dans France Soir et qui encourageait alors ce jeune journaliste à passer derrière la caméra. Philippe Labro parle de son premier choc au cinéma, Quai des Orfèvres d’Henri-Georges Clouzot, puis Citizen Kane d’Orson Welles, Assurance sur la mort de Billy Wilder, puis des films policiers de John Huston (Le Faucon maltais) et d’Howard Hawks (Le Grand sommeil). Avec Sans mobile apparent, le réalisateur a donc voulu déclarer son amour pour le polar US en voulant y retranscrire les ambiances et l’atmosphère qu’il chérissait tant dans ce cinéma. La figure du personnage incarné par Jean-Louis Trintignant est longuement analysée, la collaboration avec Ennio Morricone évoquée, bref, ne manquez pas cette rencontre.

L’Image et le son

Jusqu’alors inédit dans nos contrées en DVD, attendu comme le Messie depuis toujours pas les cinéphiles, Sans mobile apparent s’offre enfin à nous en Haute définition, dans une nouvelle copie entièrement restaurée à partir d’un master 2K. Ce Blu-ray renforce les contrastes, mais manque parfois d’homogénéité, malgré un grain argentique bien géré. L’image est stable, entièrement débarrassée de scories diverses et variées, les scènes en extérieur affichent une luminosité inédite, tout comme un relief inattendu, un piqué pointu et des couleurs vives et scintillantes à l’instar des credits rouges. Hormis quelques saccades notables et de légères pertes de la définition (des plans flous et des scènes sombres plus altérées), revoir Sans mobile apparent dans de telles conditions ravit les yeux !

Le mixage français DTS-HD Master Audio Mono 2.0 instaure un bon confort acoustique. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise, les effets riches et les silences denses, sans aucun souffle. La composition d’Ennio Morricone dispose d’un très bel écrin. l’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © STUDIOCANAL Euro International Films S.p.A /  Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr