Test DVD / Lectures diaboliques, réalisé par Tibor Takács

LECTURES DIABOLIQUES (I, Madman) réalisé par Tibor Takács, disponible en DVD et Blu-ray le 8 juillet 2020 chez ESC Editions.

Acteurs : Jenny Wright, Clayton Rohner, Randall William Cook, Stephanie Hodge, Michelle Jordan, Vance Valencia, Mary Baldwin, Raf Nazario, Bob Frank, Bruce Wagner…

Scénario : David Chaskin

Photographie : Bryan England

Musique : Michael Hoenig

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1990

LE FILM

Passionnée de romans d’horreur, une employée de librairie permet sans le savoir à un docteur fou, héros de ses lectures, de commettre des atrocités dans la réalité.

Tiens, d’où sort ce long métrage, Lectures diaboliques aka I, Madman ou bien encore Hardcover en Angleterre et en Europe, réalisé par un certain Tibor Takács ? Il semblerait que ce petit film fantastique soit devenu culte avec les années et compte encore de très nombreux aficionados à travers le monde. Grand Prix au Festival international du film fantastique d’Avoriaz en 1990, l’année où Jerry Schatzberg était le président du jury composé entre autres d’Yves Boisset, Wes Craven et Karel Reisz, Lectures diaboliques avait réussi à damer le pion à Appel d’urgenceMiracle Mile de Steve De Jarnatt, Embrasse-moi, vampireVampire’s Kiss de Robert Bierman, Leviathan de George Pan Cosmatos (reparti avec le Prix des effets spéciaux) ou bien encore de SimetierrePet Sematary de Mary Lambert (Prix du public). Tout cela pour dire que malgré sa popularité moins conséquente que les précédents titres, I, Madman a su conserver une aura évidente auprès des fans de genre. Classique, mais inventif comme un bon épisode des Contes de la Crypte, Lectures diaboliques demeure une bonne série B, portée par la trop rare, excellente et sexy Jenny Wright, actrice culte des Frontières de l’aubeNear Dark (1987) de Kathryn Bigelow.

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Test Blu-ray / Incubus, réalisé par John Hough

INCUBUS (The Incubus) réalisé par John Hough, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 26 juin 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : John Cassavetes, John Ireland, Kerrie Keane, Helen Hughes, Erin Noble, Duncan McIntosh, Harvey Atkin, Harry Ditson…

Scénario : George Franklin d’après le roman de Ray Russell

Photographie : Albert J. Dunk

Musique : Stanley Myers

Durée : 1h32

Année de sortie : 1981

LE FILM

Une petite ville américaine est le théâtre d’une série de meurtres et de viols d’une rare violence. Afin d’identifier le coupable, le shérif Hank Walden fait appel au docteur Jack Cordell. Or, le petit ami de la fille de Cordell est hanté par d’étranges cauchemars…et les meurtres se multiplient.

Même s’il n’a connu qu’un succès d’estime à sa sortie, Incubus, ou THE Incubus en version originale, est rapidement devenu un classique du film fantastique et d’épouvante. Le film détenait déjà de sérieux atouts dans sa manche, en l’occurrence John Cassavetes devant la caméra (et à la production, même si non mentionné à ce poste) et le réalisateur John Hough aux manettes. Le cinéaste britannique (né en 1941), à qui l’on doit de grandes réussites comme Les Sévices de Dracula – Twins of Evil (1971), La Maison des damnésThe Legend of Hell House (1973), Larry le dingue, Mary la garce Dirty Mary Crazy Larry (1974) et La Montagne ensorceléeEscape to Witch Mountain (1975) avait déjà collaboré avec le comédien sur La Cible étoilée Brass Target en 1978. Ravi de cette expérience, John Cassavetes, entre Gloria et Love Streams, revient vers John Hough pour lui proposer Incubus. Ce dernier accepte, même si le scénario, à l’origine adapté du roman de Ray Russell, change du tout au tout une semaine avant la date prévue du début des prises de vues, selon les vœux de la star du cinéma indépendant. Incubus est une œuvre qui se fera au jour le jour, sans que les acteurs soient mis au courant des changements de dernière minute, et ce jusqu’à l’ultime tour de manivelle où le casting apprend enfin qui est le fameux Incubus de l’histoire. En résulte un récit quelque peu alambiqué, pour ne pas opaque puisque de nombreux éléments resteront sans réponse, mais diaboliquement (le terme est bien choisi) mis en scène et impeccablement interprété. De la bonne came qui continue de faire son effet presque quarante ans après sa sortie et qui n’a d’ailleurs rien à envier, ce serait même le contraire, aux films de genre contemporains.

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Test Blu-ray / Le Couteau de glace, réalisé par Umberto Lenzi

LE COUTEAU DE GLACE (Il Coltello di ghiaccio) réalisé par Umberto Lenzi, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Carroll Baker, Alan Scott, Evelyn Stewart, Eduardo Fajardo, Silvia Monelli, George Rigaud, Franco Fantasia, Dada Gallotti, Lorenzo Robledo, Mario Pardo…

Scénario : Umberto Lenzi, Luis G. de Blain

Photographie : José F. Aguayo

Musique : Marcello Giombini

Durée : 1h31

Année de sortie : 1972

LE FILM

Adolescente, Martha Caldwell a réchappé d’une catastrophe ferroviaire dans laquelle elle a vu mourir ses parents, traumatisme qui l’a rendue muette. Quinze ans ont passé quand Martha, qui vit désormais avec son oncle Ralph, féru d’occultisme, dans une propriété située à Montseny, dans les Pyrénées espagnoles, reçoit la visite de sa cousine Jenny Ascot, célèbre chanteuse résidant en Angleterre. Cette dernière est mortellement poignardée durant la nuit. La police mène son enquête, tandis que d’autres meurtres surviennent. Les soupçons se portent vers une secte sataniste, à moins qu’il ne s’agisse d’un tueur en série isolé. Dans un cas comme dans l’autre, Martha pourrait bien être la prochaine victime…

Umberto Lenzi (1931-2017) est l’exemple typique du réalisateur qui a su suivre la mode, les goûts et les préférences des spectateurs, en passant successivement du film de pirates (Mary la rousse, femme pirate, Les Pirates de la Malaisie) au péplum (Maciste contre Zorro, Hercule contre les mercenaires) dans les années 1960, puis du giallo (Le Tueur à l’orchidée, Spasmo) au poliziottesco (Brigade spéciale, La Rançon de la peur, Le Cynique, l’Infâme et le Violent) dans les années 1970, pour terminer sa carrière dans le genre épouvante (La Secte des cannibales, L’Avion de l’apocalypse). Un cinéaste prolifique, diplômé du Centro Sperimentale di Cinematografia, avec plus de 60 films à son actif réalisés en 35 ans de carrière. Le Couteau de glaceIl Coltello di ghiaccio (1972) apparaît tout juste au milieu de sa carrière. Pour la quatrième et dernière fois, Umberto Lenzi retrouve la comédienne Carroll Baker, qu’il avait déjà dirigé dans Une folle envie d’aimer Orgasmo (1969), Si douces, si perversesCosì dolce… così perversa (1969), avec Jean-Louis Trintignant et Paranoia (1970), trois gialli au succès international. Pour cette ultime collaboration, l’ex-star hollywoodienne vue chez George Stevens (Géant), Elia Kazan (Baby Doll), William Wyler (Les Grands espaces), Edward Dmytryk (Les Ambitieux), John Ford (Les Cheyennes) signe une remarquable prestation, tandis qu’Umberto Lenzi assure comme d’habitude derrière la caméra. En dehors d’un final quelque peu abracadabrant, Le Couteau de glace est non seulement un excellent fleuron du genre, mais traverse aussi les années sans prendre trop de rides. Le divertissement est toujours au rendez-vous.

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Test Blu-ray / L’Affaire Winston, réalisé par Guy Hamilton

L’AFFAIRE WINSTON (Man in the Middle) réalisé par Guy Hamilton, disponible en DVD et Blu-ray le 28 janvier 2020 chez BQHL Editions

Acteurs : Robert Mitchum, France Nuyen, Barry Sullivan, Trevor Howard, Keenan Wynn, Sam Wanamaker, Alexander Knox, Gary Cockrell…

Scénario : Keith Waterhouse, Willis Hall, d’après un roman de Howard Fast

Photographie : Wilkie Cooper

Musique : Lionel Bart

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

En 1944, en garnison aux Indes, le lieutenant américain Winston abat de plusieurs balles, sans motif apparent, le sergent britannique Quinn. Un meurtre qui survient au plus mauvais moment, à la veille d’une offensive contre l’ennemi japonais. Tandis que la tension monte entre les Alliés, l’état-major américain désigne le lieutenant-colonel Adams pour défendre l’accusé devant la cour martiale. En essayant de percer le mystère de la santé mentale de Winston, Adams se heurte à des supérieurs bien décidés à cacher qu’un des leurs puisse être un psychopathe…

Ancien assistant-réalisateur de Julien Duvivier (Untel père et fils, Anna Karénine), de Carol Reed (Première Désillusion, Le Troisième Homme, Le Banni des îles) et de John Huston (L’Odyssée de l’African Queen), Guy Hamilton (1922-2016) reste surtout célèbre auprès des cinéphiles pour avoir mis en scène quatre épisodes cultes de la saga James Bond, Goldfinger (1964), Les Diamants sont éternels (1971), Vivre et laisser mourir (1973) et L’Homme au pistolet d’or (1974). Mais avant son premier opus de 007, le cinéaste britannique avait déjà signé une dizaine de longs métrages, dont le formidable L’Affaire WinstonMan in the Middle. Thriller d’investigation et de procès, ce film méconnu dans la carrière de Guy Hamilton reste pourtant d’une folle modernité et un modèle du genre, parfaitement calibré pour sa star Robert Mitchum. Passionnant, sans aucun temps mort, toujours d’actualité, remarquablement interprété et solidement mis en scène, L’Affaire Winston témoigne du solide bagage technique d’un réalisateur qui allait connaître son heure de gloire (bien méritée) dès l’année suivante.

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Test Blu-ray / Le Scandale, réalisé par Claude Chabrol

LE SCANDALE réalisé par Claude Chabrol, disponible en DVD et Blu-ray le 28 janvier 2020 chez BQHL Editions

Acteurs : Anthony Perkins, Maurice Ronet, Yvonne Furneaux, Stéphane Audran, Annie Vidal, Henry Jones, Catherine Sola, George Skaff…

Scénario : Claude Brulé, Derek Prouse, William Benjamin

Photographie : Jean Rabier

Musique : Pierre Jansen

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Paul Wagner dirige une négoce de champagne mais à la suite d’un très grave traumatisme crânien, il n’est plus capable de s’en occuper. Son entreprise devient alors la cible de nombreuses convoitises et des personnes commencent à être assassinées ! Les soupçons de la police se tournent vers Paul…

Oui, bon…comment dire…Le Scandale est comme qui dirait l’aboutissement de la période commerciale de Claude Chabrol et annonce quelque part les grands titres à venir. Après Le Tigre aime la chair fraîche (1964), Marie-Chantal contre docteur Kha (1965) et Le Tigre se parfume à la dynamite (1965), le réalisateur qui enchaînait alors les tournages par peur de ne plus pouvoir faire son travail, sort du méconnu et très bon film de guerre, La Ligne de démarcation, dans lequel Maurice Ronet tenait le rôle principal. Ce dernier accepte un scénario un peu cinglé coécrit par Claude Brulé (les deux premiers Angélique de Bernard Borderie), Derek Prouse et Paul Gégauff (Le Signe du lion d’Eric Rohmer et complice de Claude Chabrol), d’après une idée originale de William Benjamin (Quai des Orfèvres d’Henri-Georges Clouzot), qui aurait été entièrement remanié par le cinéaste lui-même. A l’écran, Le Scandale rend compte de son écriture passée de main en main, en d’autres termes c’est un gros bordel. Avant qu’il soit de nouveau inspiré – puisque suivront Les Biches, La Femme infidèle et Que la bête meure – Claude Chabrol livre un thriller dramatique sur la folie humaine, qui lorgne volontairement sur le cinéma d’Alfred Hitchcock, mais qui accouche au final d’un film raté, interminable, qui contient néanmoins quelques bonnes idées ici et là, dont un twist pour le coup très surprenant et qui donne finalement envie de revoir le film. Ou comment le cinéaste s’amuse à emmener le spectateur là où il l’attend le moins, mais qui en fait justement trop au risque d’en laisser beaucoup sur la bande d’arrêt d’urgence dès la première demi-heure. Du coup, on ne peut pas détester Le Scandale en dépit de ses nombreux défauts, même s’il est difficile, très difficile, d’aller jusqu’au bout des quasiment 120 minutes du long métrage.

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Test Blu-ray / Le Justicier de New York, réalisé par Michael Winner

LE JUSTICIER DE NEW YORK (Death Wish 3) réalisé par Michael Winner, disponible en DVD et Blu-ray le 22 mai 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, Deborah Raffin, Ed Lauter, Martin Balsam, Gavan O’Herlihy, Kirk Taylor, Alex Winter, Tony Spiridakis, Marina Sirtis…

Scénario : Don Jacoby

Photographie : John Stanier

Musique : Jimmy Page

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

L’architecte Paul Kersey arrive à New York et découvre son vieil ami Charley, battu à mort par des voyous. Retrouvé sur les lieux du crime, il est arrêté par les forces de l’ordre. Mais le chef de la police, qui connaît le passé de justicier de Kersey, l’incite à reprendre ses activités. Kersey se lance alors sur les traces de Fraker, un chef de bande qui terrorise le quartier où habitait le défunt Charley.

Paul Kersey is back ! Après son retour triomphal et inattendu sous les couleurs de la Cannon en 1982, le justicier le plus célèbre de l’histoire du cinéma n’attendra pas huit années pour revenir s’occuper de la racaille. Yoram Globus et Menahem Golan décident de remettre le couvert et font un pont d’or à l’ami Charles Bronson, qui entre-temps aura tourné Le Justicier de minuitTen To Midnight, rien à voir avec la saga Death Wish, ainsi que L’Enfer de la violenceThe Evil That Men Do, deux films de J. Lee Thompson. A près de 65 ans, le comédien reprend la pétoire, pas n’importe laquelle, et fait son comeback dans la Grosse Pomme, lieu d’action du premier épisode. Si Un justicier dans la ville 2 était une suite tout à fait honorable et mérite même d’être réévaluée, on ne peut pas en dire autant de ce Death Wish 3 Le Justicier de New York, qui bien que mis en scène une fois de plus par Michael Winner, vire désormais au nanar. Ultra-divertissant, complètement irresponsable, cet opus n’a plus rien à dire sur le thème de l’autodéfense, mais fait la part belle au spectacle bourrin où le personnage de Paul Kersey devient un ersatz de Rambo, prêt à décimer à lui seul, ou presque, tout un gang qui a mis la main sur un quartier délabré et laissé à l’abandon. Alors oui, on pourra taxer le film de tous les noms, réactionnaire entre autres, mais force est de constater que Le Justicier de New York vaut son pesant de cacahuètes et va au bout de son concept en proposant notamment un dernier acte explosif où Bronson/Kersey flingue sur tout ce qui bouge et aligne comme au balltrap les petites frappes rasées et tatouées. Bref, la Cannon offre aux spectateurs ce qu’ils sont venus chercher, à savoir une succession de règlements de comptes, où chaque nouvelle victime de Paul Kersey se voit trucider par un calibre toujours plus gros.

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Test Blu-ray / A couteaux tirés, réalisé par Rian Johnson

A COUTEAUX TIRÉS (Knives Out) réalisé par Rian Johnson, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra-HD le 27 mars 2020 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Daniel Craig, Chris Evans, Ana de Armas, Jamie Lee Curtis, Toni Collette, Don Johnson, Michael Shannon, LaKeith Stanfield, Katherine Langford, Jaeden Martell, Christopher Plummer, Frank Oz, M. Emmet Walsh…

Scénario : Rian Johnson

Photographie : Steve Yedlin

Musique : Nathan Johnson

Durée : 2h10

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey est retrouvé mort dans sa somptueuse propriété, le soir de ses 85 ans. L’esprit affûté et la mine débonnaire, le détective Benoit Blanc est alors engagé par un commanditaire anonyme afin d’élucider l’affaire. Mais entre la famille d’Harlan qui s’entre-déchire et son personnel qui lui reste dévoué, Blanc plonge dans les méandres d’une enquête mouvementée, mêlant mensonges et fausses pistes, où les rebondissements s’enchaînent à un rythme effréné jusqu’à la toute dernière minute.

Jusqu’à présent, le cinéma de Rian Johnson n’avait rien de vraiment enthousiasmant. Entre Brick (2005), film noir brouillon récompensé par le Prix spécial du jury au Festival de Sundance, Une arnaque presque parfaiteThe Brothers Bloom (2008), bordélique, un Looper (2012) surestimé et prétentieux et Star Wars, épisode VIII : Les Derniers JediStar Wars Episode VIII: The Last Jedi (2017) qui résume pour ainsi dire les tares de ses précédents longs métrages, nous n’attentions pas grand-chose d’A couteaux tirésKnives Out. La surprise est de taille. Le réalisateur met tous ses tics de côté et le classicisme lui sied à ravir. Rian Johnson reprend et s’approprie les codes des thrillers à énigmes qui fleurissaient dans les années 1970, la plupart du temps adaptés des romans d’Agatha Christie. Peter Collinson (Dix petits nègres), Sidney Lumet (Le Crime de l’Orient-Express), John Guillermin (Mort sur le Nil) et Guy Hamilton (Le Miroir se brisa, Meurtre au soleil) et même Michael Winner (Rendez-vous avec la mort) se sont essayés, la plupart du temps avec une très grande réussite, à ce sous-genre spécifique, où un détective mène l’enquête auprès d’un groupe de personnes défini dès le départ. On pense aussi à Un cadavre au dessertMurder by Death (1976) de Robert Moore et au LimierSleuth (1972) de Joseph L. Mankiewicz.

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Test Blu-ray / Doctor Sleep, réalisé par Mike Flanagan

DOCTOR SLEEP réalisé par Mike Flanagan, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD chez Warner Bros. le 11 mars 2020

Avec : Ewan McGregor, Rebecca Ferguson, Kyliegh Curran, Cliff Curtis, Carl Lumbly, Zahn McClarnon, Emily Alyn Lind, Bruce Greenwood…

Scénario : Mike Flanagan d’après le roman Doctor Sleep de Stephen King

Photographie : Michael Fimognari

Musique : The Newton Brothers

Durée : 2h32

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Encore profondément marqué par le traumatisme qu’il a vécu, enfant, à l’Overlook Hotel, Dan Torrance a dû se battre pour tenter de trouver un semblant de sérénité. Mais quand il rencontre Abra, courageuse adolescente aux dons extrasensoriels, ses vieux démons resurgissent. Car la jeune fille, consciente que Dan a les mêmes pouvoirs qu’elle, a besoin de son aide : elle cherche à lutter contre la redoutable Rose Claque et sa tribu du Nœud Vrai qui se nourrissent des dons d’innocents comme elle pour conquérir l’immortalité. Formant une alliance inattendue, Dan et Abra s’engagent dans un combat sans merci contre Rose. Face à l’innocence de la jeune fille et à sa manière d’accepter son don, Dan n’a d’autres choix que de mobiliser ses propres pouvoirs, même s’il doit affronter ses peurs et réveiller les fantômes du passé…

Doctor Sleep est un double pari. D’une part, livrer une suite au film Shining (1980) de Stanley Kubrick, référence du film d’épouvante, un film culte, un chef d’oeuvre intemporel. D’autre part, transposer à l’écran le roman éponyme de Stephen King, considéré, à juste titre, comme étant l’un si ce n’est le plus mauvais livre du maître de l’horreur. Et c’est une très grande réussite que l’on doit à un seul homme, le monteur, producteur, scénariste et réalisateur Mike Flanagan. L’auteur de l’exceptionnelle série The Haunting of Hill House, disponible sur la plateforme Netflix, s’empare du roman de Stephen King, probablement conscient des très nombreux points faibles du récit, l’adapte en essayant d’en retranscrire la trame originale, tout en tenant compte des modifications apportées par Stanley Kubrick au roman Shining, par ailleurs très décrié par Stephen King depuis sa sortie. Mike Flanagan a su en retirer la moelle et s’approprier cette histoire, tout en rendant un hommage fabuleux à l’un des films qui lui ont donné envie de passer lui-même derrière la caméra. Doté d’un budget confortable de 45 millions de dollars, Doctor Sleep a connu une carrière difficile au cinéma. Certains spectateurs n’ont pu s’empêcher de comparer le film à celui de Stanley Kubrick, une connerie soit dit en passant, tandis que d’autres ont été quelque peu décontenancé par son rythme lent et sa longue durée de 2h30. Pourtant, contre toute attente, Doctor Sleep est probablement l’une des meilleures transpositions d’un roman de Stephen King à l’écran. Bien supérieur en qualité, en émotions fortes et surtout en virtuosité que le deuxième chapitre de Ça, que le remake affreux de Simetierre, que l’inénarrable Tour Sombre, que le soporifique Cell Phone, Doctor Sleep (un film culotté haha) est l’une des plus belles surprises du genre. C’est même un film magistral.

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Test Blu-ray / Les Yeux de Laura Mars, réalisé par Irvin Kershner

LES YEUX DE LAURA MARS (Eyes of Laura Mars) réalisé par Irvin Kershner, disponible en Édition Digibook Collector, Combo Blu-ray + DVD + Livret le 19 mars 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Faye Dunaway, Tommy Lee Jones, Brad Dourif, René Auberjonois, Raul Julia, Frank Adonis, Lisa Taylor, Darlanne Fluegel…

Scénario : John Carpenter, David Zelag Goodman

Photographie : Victor J. Kemper

Musique : Artie Kane

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Photographe de mode engagée contre la guerre et le sexisme, Laura Mars mène une brillante carrière. Aucune ombre au tableau de ses spectaculaires compositions, du moins jusqu’au jour où, par la pensée, elle capte les agissements d’un tueur en série, vivant en direct le meurtre qu’il commet. Un cauchemar qui se répète et dont elle pourrait bien être l’une des prochaines victimes…

Quand elle tourne Les Yeux de Laura MarsEyes of Laura Mars en 1978, Faye Dunaway est au sommet de sa carrière et fait partie des plus grandes actrices du monde. C’est bien simple, en huit ans, la comédienne aura enchaîné Little Big Man (1970) d’Arthur Penn, Portrait d’une enfant déchue Puzzle of a Downfall Child (1970) de Jerry Schatzberg, La Maison sous les arbres (1971) de René Clément, L’Or noir de l’Oklahoma Oklahoma Crude (1973) de Stanley Kramer, le diptyque Les trois Mousquetaires / On l’appelait Milady (1973-1974) de Richard Lester, Chinatown (1974) de Roman Polanski, La Tour infernaleThe Towering Inferno (1974) de John Guillermin et Irwin Allen, Les Trois Jours du CondorThree Days of the Condor (1975) de Sydney Pollack et Network, main basse sur la télévisionNetwork (1976) de Sidney Lumet qui lui vaut l’Oscar de la meilleur actrice en 1977. Une des filmographies les plus impressionnantes du cinéma. Les Yeux de Laura Mars est coécrit par un jeune scénariste d’à peine trente ans, un certain John Carpenter, remarqué avec son premier long métrage en tant que réalisateur, Assaut. Largement influencé par le giallo dont on retrouve la plupart des codes, Eyes of Laura Mars est un thriller teinté de fantastique prenant, brillamment mis en scène, excellemment interprété, dont le final, très culotté et dont on peut difficilement parler sans en dévoiler la teneur pour celles et ceux qui ne l’auraient pas vu, divise encore beaucoup de cinéphiles plus de quarante ans après sa sortie. Cela n’empêche pas Les Yeux de Laura Mars d’être un polar – situé dans le milieu de mode – très réussi, avec sa magnifique patine seventies et emmené par l’immense talent de sa comédienne principale.

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Test Blu-ray / Le Crocodile de la mort, réalisé par Tobe Hooper

LE CROCODILE DE LA MORT (Eaten Alive) réalisé par Tobe Hooper, disponible en DVD et Blu-ray le 25 mars 2020 chez Carlotta Films.

Acteurs : Neville Brand, Mel Ferrer, Carolyn Jones, Marilyn Burns, William Finley, Stuart Whitman, Robert Englund, Roberta Collinsi…

Scénario : Alvin L. Fast, Mardi Rustam, Kim Henkel

Photographie : Robert Caramico

Musique : Wayne Bell, Tobe Hooper

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Au cœur de la Louisiane, une jeune prostituée qui cherche un endroit pour la nuit, échoue à l’hôtel Starlight. Le gérant du motel est un maniaque qui, dans ses accès de folie, offre ses clients aux redoutables mâchoires de son crocodile.

Le Crocodile de la mortEaten Alive est probablement le long métrage de Tobe Hooper (1943-2017) qui divise le plus ses aficionados. Sorti trois ans après le triomphe international de Massacre à la tronçonneuseThe Texas Chain Saw Massacre, ce film d’épouvante quasi-inclassable a immédiatement eu ses détracteurs et continue d’ailleurs d’être rejeté par une grande majorité des spectateurs et des critiques. Film douloureux pour son auteur, qui a jeté l’éponge en cours de tournage – pour cause de divergences artistiques – pour laisser le producteur Mardi Rustam, qui souhaitait avant tout un film de monstre aquatique à la Jaws, terminer les prises de vue et faire au montage ce qu’il désirait, Le Crocodile de la mort témoigne bel et bien de l’univers de Tobe Hooper avec ses personnages complètement dégénérés, mais souffre de grands problèmes de rythme et surtout d’intérêt. C’est ce qu’on appelle un film malade, qui se place entre le navet et le nanar, parcouru de réelles fulgurances, mais qui demeure néanmoins un film raté.

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