Test Blu-ray / Paiement Cash, réalisé par John Frankenheimer

PAIEMENT CASH (52 Pick-Up) réalisé par John Frankenheimer, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 16 octobre 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Roy Scheider, Ann-Margret, Vanity, John Glover, Robert Trebor, Lonny Chapman, Kelly Preston, Doug McClure…

Scénario : John Steppling, d’après le roman d’Elmore Leonard

Photographie : Jost Vacano

Musique : Gary Chang

Durée : 1h50

Date de sortie initiale: 1986

LE FILM

Un industriel américain, Harry Mitchell, mène une vie très active entre son entreprise florissante et sa femme Barbara qui « manage » un homme politique. Mais Harry s’est entiché d’une jeune mannequin et le jour où il décide de rompre, un maître-chanteur et deux complices lui projettent une cassette contenant des preuves irréfutables de cette aventure. Harry décide, après une explication très franche avec Barbara, de ne pas céder…

Paiement Cash 52 Pick-Up, ou quand John Frankenheimer (1930-2002), le réalisateur du Prisonnier d’Alcatraz (1962), Un crime dans la tête (1962), Le Train (1964) et Grand prix (1966), French Connection 2 (1975) se mettait au service de la légendaire Cannon Films ! Contrairement à À armes égalesThe Challenge (1982), film de ninja et d’action de seconde zone dans lequel il était difficile de reconnaître la griffe du metteur en scène, Paiement Cash est comme qui dirait un pot-pourri de tout le bagage technique de John Frankenheimer, qui se fait plaisir avec ce thriller de série B (de luxe), adapté du roman Fifty-Two Pickup de l’immense Elmore Leonard, publié en 1974, qu’il transpose pour ainsi dire page par page, parfois à la réplique près, juste en délocalisant le lieu de l’action de Detroit à Los Angeles. S’il n’a connu aucun succès dans les salles, 52 Pick-Up est rapidement devenu culte et demeure par ailleurs un des derniers bons films où Roy Scheider tenait le haut de l’affiche. Le comédien retrouvera John Frankenheimer quatre ans plus tard pour La Quatrième Guerre The Fourth War. En l’état, Paiement Cash reste un savoureux divertissement, solidement réalisé et dont l’univers malsain dans lequel se déroule l’intrigue annonce 8 Millimètres de Joel Schumacher.

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Test Blu-ray / Le Journal d’une femme de chambre, réalisé par Jean Renoir

LE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE (The Diary of a Chambermaid) réalisé par Jean Renoir, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 24 août 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Paulette Goddard, Burgess Meredith, Hurd Hatfield, Francis Lederer, Judith Anderson, Florence Bates, Irene Ryan, Reginald Owen…

Scénario : Burgess Meredith, André Heuzé, André de Lorde & Thielly Norès, d’après le roman d’Octave Mirbeau

Photographie : Lucien N. Andriot

Musique : Michel Michelet

Durée : 1h27

Date de sortie initiale: 1946

LE FILM

En Normandie, à la fin du XIXe siècle. Célestine, une jeune et jolie femme de chambre, débarque de Paris pour se mettre au service des Lanlaire, une famille bourgeoise et conservatrice qui ne lui compte pas les humiliations. Madame Lanlaire, qui ne vit que pour son fils Georges, malade et dépressif, pousse la jeune femme dans les bras de celui-ci. Mais cette liaison est fragile, d’autant plus que Célestine, soucieuse de se ranger, est également convoitée par Joseph, l’inquiétant valet qui prend plaisir à faire souffrir les oies qu’il tue, et le capitaine Mauger, un voisin primesautier. Joseph finit par entraîner la soubrette dans ses sinistres projets…

En janvier 1941, Jean Renoir (1894-1979) débarque aux Etats-Unis et s’installe en Californie, où il parvient à signer un contrat avec la Fox. Mais cela ne va pas être le rêve américain pour le réalisateur et la vie à Hollywood encore moins chose facile. Il démarre sa carrière US avec L’Étang tragique Swamp Water, avec Walter Brennan et Anne Baxter, dont le tournage sera surveillé par la production, qui lui impose des prises de vue en studio, là où le cinéaste pensait profiter des extérieurs comme il en avait l’habitude. C’est un échec commercial. Dans Vivre libre This Land is Mine, il dirige Charles Laughton, son témoin à son mariage, ainsi que la sublime Maureen O’Hara, qui obtient un Oscar en 1943. Avec L’Homme du sud The Southerner, Jean Renoir, qui a pour assistant un certain Robert Aldrich, se rapproche par ses thèmes abordés d’un John Ford et obtient le Prix du meilleur film à la Biennale de Venise en 1946, ainsi qu’une nomination à l’Oscar du meilleur réalisateur. La même année, il décide d’adapter enfin Le Journal d’une femme de chambre, roman d’Octave Mirbeau paru en 1900, projet de longue date et qu’il peut concrétiser grâce au soutien financier de ses deux amis Paulette Goddard et Burgess Meredith, alors époux à la ville. Grâce à cette liberté, Jean Renoir signera ce qui apparaît sans doute comme son œuvre américaine la plus libre, la plus proche de lui et la plus représentative de son univers. Même s’il prend beaucoup de libertés avec le livre original, le réalisateur ponctue son film de moments tragi-comiques succulents, en fustigeant les bassesses de la bourgeoisie et l’arrivisme exacerbé des petites gens, notamment du personnage principal, merveilleusement incarné par Paulette Goddard, au sommet de son talent de sa beauté.

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Test Blu-ray / Retour à la bien-aimée, réalisé par Jean-François Adam

RETOUR À LA BIEN-AIMÉE réalisé par Jean-François Adam, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 24 août 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Isabelle Huppert, Jacques Dutronc, Bruno Ganz, Christian Rist, Jean-François Adam, Aline Bertrand, Rodolphe Schacher, Axelle Bernard…

Scénario : Jean-François Adam, Jean-Claude Carrière, Benoît Jacquot & Georges Perec

Photographie : Pierre Lhomme

Musique : Antoine Duhamel

Durée : 1h38

Date de sortie initiale: 1979

LE FILM

Obscur pianiste, Julien vit de plus en plus mal la séparation avec sa femme Jeanne et son fils, d’autant plus que ceux-ci forment désormais une famille auprès du docteur Kern et qu’ils vivent tous dans son ancienne maison. Impatient de reconquérir celle qu’il a perdu, aidé d’un complice qu’il sacrifie, Julien orchestre un complot machiavélique dans le but de faire accuser son rival de meurtre…

Jean-François Adam a comme qui dirait été un feu follet dans le cinéma français. Né en 1938, Jean François Albert Hermant Abraham-Adam de son vrai nom aura été assistant réalisateur de Robert Enrico (Au coeur de la vie, La Belle vie) et de Jean-Pierre Melville (Le Deuxième Souffle, L’Armée des ombres), régisseur et décorateur sur Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda, ainsi que comédien chez François Truffaut (Antoine et Colette, Baisers volés) et chez Maurice Pialat (Passe ton bac d’abord). Parallèlement, il écrit et réalise trois longs-métrages, M comme Mathieu (1970), Le Jeu du solitaire (1975) et Retour à la bien-aimée (1979). Redoutablement dépressif, il se donnera la mort le 15 octobre 1980 à l’âge de 42 ans. Son troisième et dernier film rend compte du caractère à la fois romantique et furieusement mélancolique de son auteur. Si quatre auteurs sont crédités au scénario, dont Jean-Claude Carrière, Benoît Jacquot et Georges Perec, Retour à la bien-aimée demeure emblématique de la sensibilité et de l’univers de Jean-François Adam, où derrière une apparence froide, voire clinique, qui pourra rebuter plus d’un spectateur, s’affrontent des êtres poussés par leurs sentiments amoureux exacerbés. Réservée à un public averti et non allergique au cinéma d’auteur français , cette œuvre personnelle s’avère difficile d’accès et permet surtout d’admirer le jeu intense, ainsi que le charisme magnétique de Jacques Dutronc, qui se permet de voler la vedette à Isabelle Huppert, diaphane, quasi-fantomatique et donc parfaite pour incarner la femme qui s’est évaporée de la vie du personnage principal. Une expérience à part entière.

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Test Blu-ray / L’Amour trop fort, réalisé par Daniel Duval

L’AMOUR TOP FORT réalisé par Daniel Duval, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 24 août 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Marie-Christine Barrault, Jean Carmet, Daniel Duval, Hubert Deschamps, Christian Delangre, Alain Flick, Monique Pantel, Bernard Dumaine…

Scénario : Daniel Duval & Jean Curtelin

Photographie : Michel Cénet

Musique : Maurice Vander

Durée : 1h31

Date de sortie initiale: 1981

LE FILM

Une solide amitié liait Max, vieil acteur raté, à Charlie, jeune metteur en scène ambitieux, jusqu’au jour où ce dernier rencontre le grand amour en la personne de Rose-Marie, une jeune antiquaire un peu bourgeoise. Abandonné par sa femme, Max se raccroche au nouveau couple mais sa présence devient trop pesante et Rose-Marie menace de rompre si Charlie ne choisit pas.

Dans l’esprit des cinéphiles, Daniel Duval (1944-2013) c’est avant tout une gueule incroyable vue dans Que la fête commence (1974) de Bertrand Tavernier, Le Bar du téléphone (1980) de Claude Barrois, Les Loups entre eux (1985) de José Giovanni, Stan the Flasher (1990) de Serge Gainsbourg. Peu de grands rôles, mais des apparitions marquantes, un charisme à part, une sensibilité à fleur de peau, une rage intérieure. En 1996, le succès surprise de Y aura-t-il de la neige à Noël ? de Sandrine Veysset va changer la donne et le comédien, qui avait entamé la cinquantaine, va se voir proposer plus de rôles au cinéma, chez Xavier Durringer (J’irai au paradis car l’enfer est ici), Jeanne Labrune (Si je t’aime, prends garde à toi), Philippe Garrel (Le Vent de la nuit), Michael Haneke (Le Temps du loup), Olivier Marchal (36 Quai des Orfèvres), etc. Mais parallèlement à sa carrière d’acteur, Daniel Duval était également scénariste et réalisateur. Six longs-métrages écrits et mis en scène de 1974 avec Le Voyage d’Amélie à 2006 avec Le Temps des porte-plumes, son plus grand hit restant bien sûr La Dérobade (1979), qui attire 2,8 millions de spectateurs à sa sortie et qui connaît un succès foudroyant dans le monde entier. Après ce triomphe, Daniel Duval revenait à une œuvre plus intimiste et personnelle, complètement méconnue, L’Amour trop fort, dont il partageait l’affiche avec Jean Carmet et Marie-Christine Barrault. Ou quand l’amour et l’amitié s’imbriquent et doivent cohabiter. On pense à une version tragique de Viens chez moi, j’habite chez une copine, mais L’Amour trop fort s’en distingue très rapidement avec la force, la délicatesse, l’élégance et la passion propres à son auteur, loin de toute mièvrerie ou facilité, qui rappellent souvent le cinéma de Claude Sautet. Autant dire que L’Amour trop fort, qui n’avait pas du tout connu le même engouement que La Dérobade, demeure encore un film ignoré, peut-être incompris ou obscur, et qui s’avère quarante ans après une sacrée belle découverte.

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Test Blu-ray / Le Bison Blanc, réalisé par J. Lee Thompson

LE BISON BLANC (The White Buffalo) réalisé par J. Lee Thompson, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 19 août 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, Jack Warden, Will Sampson, Clint Walker, Slim Pickens, Stuart Whitman, Kim Novak, John Carradine…

Scénario : Richard Sale, d’après son roman

Photographie : Paul Lohmann

Musique : John Barry

Durée : 1h37

Date de sortie initiale: 1977

LE FILM

En septembre 1874, Wild Bill Hickok, poursuivi par un cauchemar récurrent figurant un énorme bison blanc, retourne dans l’Ouest américain. Caché sous le pseudonyme de James Otis, l’homme, qui ne s’est pas fait que des amis, est bien décidé à traquer l’animal. Pendant ce temps, un énorme bison blanc fait un massacre dans un village d’indiens Oglalas. Après un long périple, Hickok entre finalement en contact avec Crazy Horse, des Oglalas, qui évoque le carnage perpétré par l’animal.

Les fans de Charles Bronson le savent, Le Bison Blanc The White Buffalo est un film à part dans la carrière conséquente de l’acteur, un opus rare qui avait longtemps disparu des radars après son échec au cinéma en 1977. Cette seconde collaboration (sur neuf) du comédien et du réalisateur britannique J. Lee Thompson, mise en scène un an après Monsieur St. Ives et trois ans avant Capo Blanco, n’est assurément pas leur plus célèbre, mais probablement la plus singulière d’entre toutes, puisque Charles Bronson y interprète un ersatz de Capitaine Achab, qui va se lancer non pas à la recherche d’une baleine blanche, mais d’un bison blanc, présenté dès le générique comme une créature quasi-fantastique, un animal mythique qu’il ne cesse de voir dans un cauchemar prémonitoire. Une aura mystérieuse plane du début à la fin sur ce long-métrage bizarre, où les genres paraissent se fondre l’un dans l’autre et dans lequel notre ami Charley campe une figure emblématique de l’ouest américain, Wild Bill Hickcok, qui avait déjà été incarné au cinéma par Gary Cooper dans Une aventure de Buffalo Bill The Plainsman (1936) de Cecil B. DeMille, dans Le Triomphe de Buffalo Bill Pony Express (1953) de Jerry Hopper et même dans Little Big Man (1970) d’Arthur Penn. Le Bison Blanc est un western atypique qui se démarque très rapidement par ses effets visuels, cette fameuse bête éponyme réalisée en animatronique et montrée dans un décor presque surréaliste, mais aussi par l’apparence physique de la star, qui crée un décalage un peu à la Mystères de l’Ouest. Une belle curiosité.

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Test Blu-ray / Terreur extraterrestre, réalisé par Greydon Clark

TERREUR EXTRATERRESTRE (Without Warning) réalisé par Greydon Clark, disponible en DVD et Édition Digibook Collector, Combo Blu-ray + DVD + Livret le 19 août 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Jack Palance, Cameron Mitchell, Martin Landau, David Caruso, Kevin Peter Hall, Neville Brand, Sue Ane Langdon, Ralph Meeker…

Scénario : Lyn Freeman, Daniel Grodnik, Steve Mathis & Bennett Tramer

Photographie : Dean Cundey

Musique : Dan Wyman

Durée : 1h37 (version intégrale)

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Une série d’attaques de petites créatures volantes et voraces provoque des morts isolées dans une campagne de l’Amérique profonde. Alerté par un couple de jeunes ayant survécu à l’hécatombe, un petit groupe lutte désespérément contre un impitoyable prédateur d’un autre monde, qui hante les forêts et chasse tous les humains qu’il rencontre.

Pour beaucoup, Greydon Clark est le réalisateur d’un nanar ultime, une référence en la matière, Le Clandestin Uninvited, dans lequel George Kennedy se retrouvait face à un chat mutant, fruit des expériences d’un laboratoire ayant entraîné, qui avait pour particularité de dissimuler un autre chat démoniaque, vivant à l’intérieur de l’animal. Ça y est ? Vous l’avez ? C’est lui Greydon Clark (né en 1943), metteur en scène, producteur, scénariste et parfois acteur, à qui l’on doit aussi Black Shampoo (1976), Satan Cheerleaders (1977) et Les 7 Filles en or Angels’ Brigade (1979), emblématique du cinéma de drive-in, des séries B souvent à la limite du Z, quand elles ne s’y vautraient pas complètement, de l’exploitation pur jus, faite à la va-vite, tournée avec le moins de fric possible, dans l’espoir d’en ramasser un maximum. 1979, Alien, le huitième passager sort sur les écrans. Les (méchantes) créatures de l’espace vont soudainement renaître sur le grand écran suite au triomphe du film de Ridley Scott. Un scénario circule à la fin des années 1970. S’il est aujourd’hui difficile de dire qui a écrit ou réécrit quoi parmi les quatre auteurs crédités, Lyn Freeman, Daniel Grodnik (également producteur et qui signera juste après Le Monstre du train de Roger Spottiswoode), Bennett Tramer (producteur de la série Sauvés par le gong) et Steve Mathis (un des futurs grands techniciens de John Carpenter), Terreur extraterrestre Without Warning est rapidement mis en route et débarque sur les écrans américains le 26 septembre 1980. De l’avis général des Bisseux et autres cinéphiles déviants, cet opus demeure le meilleur de toute la carrière de Greydon Clark, qui lui aussi aura mis la main à la pâte pour réécrire le script, y compris sur le tournage. Quarante ans ont passé et Terreur extraterrestre a pris du plomb dans l’aile. Si le film vaut encore un curieux coup d’oeil, c’est surtout (pour ne pas dire uniquement) pour la photographie de l’immense chef opérateur Dean Cundey, qui avait fait ses débuts grâce entre autres à Greydon Clark, qui allait se faire remarquer pour son travail avec John Carpenter sur Halloween, la nuit des masques (qu’il allait retrouver pour Fog, New York 1997, The Thing…), avant d’entamer une longue et fructueuse collaboration avec Robert Zemeckis, d’À la poursuite du diamant vert Romancing the Stone (1984) à La Mort vous va si bien Death Becomes Her (1992), en passant par la trilogie Retour vers le futur Bath to the Future, sans oublier son boulot pour Jurassic Park (1991) de Steven Spielberg. Soyons honnêtes, Terreur extraterrestre peine à maintenir l’intérêt du spectateur. S’il n’est pas déplaisant, surtout en raison du cabotinage de Martin Landau et de Jack Palance (déjà à l’affiche d’Angels’ Brigade), le film pâtit de trop grandes longueurs et d’un manque de rythme. Sympathique, mais très paresseux, malgré une ambiance oppressante finalement réussie.

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Test Blu-ray / Les Monstres de la mer, réalisé par Barbara Peeters

LES MONSTRES DE LA MER (Humanoids from the Deep) réalisé par Barbara Peeters, disponible en Édition Digibook Collector, Combo Blu-ray + DVD + Livret le 19 août 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Doug McClure, Ann Turkel, Vic Morrow, Cindy Weintraub, Anthony Pena, Denise Galik, Lynn Theel, Meegan King…

Scénario : Frank Arnold, Martin B. Cohen & Frederick James

Photographie : Daniel Lacambre

Musique : James Horner

Durée : 1h20

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Le petit village tranquille de Noyo est victime d’une vague de violence. Les hommes sont assassinés et les femmes sont violées. Il apparaît rapidement qu’une expérience génétique a mal tourné, et une nouvelle race de créatures mi-homme, mi-poisson quitte son monde aquatique… pour s’accoupler avec les femmes !

Au début des années 1980, Roger Corman se consacre uniquement à la production et Dieu sait qu’il a du pain sur la planche. En effet, en l’espace de quelques mois, au moins une dizaine de longs-métrages affichent son nom en lettres dorées et celles de sa société New World Pictures, à l’instar de Destructor de Max Kleven et The Private Eyes de Lang Elliott. Deux de ses films se distinguent. Le premier est Les Mercenaires de l’espace Battle Beyond the Stars de Jimmy T. Murakami, dont Roger Corman reprend le tournage sans être crédité, le second est Les Monstres de la mer Humanoids from the Deep. Cette série B, limite Z avec son budget famélique, ses deux semaines de prises de vue et son casting de quasi-inconnus complètement à côté de la plaque, est symbolique du génie du producteur spécialisé dans le cinéma d’exploitation. Il confie son nouveau bébé à Barbara Peeters, remarquée dès 1970 avec son premier film, Je suis une hard-girl The Dark Side of Tomorrow, puis Les Diablesses de la moto Bury Me an Angel (1971), Summer School Teachers (1975) et Starhops (1978). Roger Corman avait déjà été impressionné par la qualité d’écriture, mais aussi et surtout par l’efficacité de la mise en scène de la réalisatrice, au point de lui avoir produit son troisième opus. Recherchant une nouvelle approche de l’horreur et une sensibilité inédite pour aborder le genre, le nabab lui propose donc Les Monstres de la mer, avant tout destiné aux projos dans les drive-in et devant comporter les ingrédients attendus par les spectateurs avides de ce genre de spectacle, autrement dit du sang, du gore même, et des belles nanas chichement habillées voire carrément nues si cela est possible. Barbara Peeters s’acquitte de sa tâche en grande professionnelle, mais la copie rendue déçoit Roger Corman en raison du manque de sexe. La cinéaste refuse de procéder à des reshoots. Qu’à cela ne tienne, le producteur rappelle son poulain Jimmy T. Murakami pour filmer quelques plans boobs bien gratos et des séquences beaucoup plus explicites de viols de femmes par les humanoids éponymes. Énorme succès en son temps, que reste-t-il des Monstres de la mer quarante ans après ? Un formidable divertissement complètement fou, très bien rythmé, malin, à la photographie soignée, qui fait rire autant pour son côté nawak que pour le mauvais jeu des comédiens. 80 minutes de rires non-stop, cela ne se refuse pas et surtout fonctionne encore aujourd’hui à plein régime. Vous ne verrez plus jamais un pavé de saumon de la même façon !

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Test Blu-ray / Le Solitaire de Fort Humboldt, réalisé par Tom Gries

LE SOLITAIRE DE FORT HUMBOLDT (Breakheart Pass) réalisé par Tom Gries, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 19 août 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, Ben Johnson, Richard Crenna, Jill Ireland, Charles Durning, Ed Lauter, Bill McKinney, David Huddleston…

Scénario : Alistair MacLean, d’après son roman

Photographie : Lucien Ballard

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h35

Date de sortie initiale: 1975

LE FILM

Deakin est en apparence un tricheur qui se fait prendre sur le fait et emmener dans un train de soldats qui doit se rendre à Fort Humboldt, pour y renforcer une garnison décimée par une épidémie de diphtérie. Mais les passagers du train sont curieusement éliminés les uns après les autres.

En 1975, Charles Bronson, âgé de 54 ans, est revenu en haut de l’affiche aux Etats-Unis, après le triomphe d’Un justicier dans la ville Death Wish de Michael Winner, sorti l’année précédente. La parenthèse européenne qui a fait de lui une star grâce au succès international d’Il était une fois dans l’Ouest Once Upon a Time in the West de Sergio Leone est refermée et l’ami Charly peut cette fois tenir un film sur ses seules épaules sur le sol de l’oncle Sam. S’ensuivent le formidable Mister Majestyk de Richard Fleischer, puis le burné Bagarreur Hard Times de Walter Hill, qui confirment la nouvelle aura du comédien dans son pays. Il va alors enchaîner coup sur coup deux longs-métrages avec le réalisateur Tom Gries (1922-1977), célèbre pour avoir mis en scène deux westerns étonnants à la fin des années 1960, Will Penny, le solitaire avec Charlton Heston, et Les 100 fusils 100 Rifles avec Jim Brown et la sculpturale Raquel Welch, dont la scène d’amour demeure aussi hot qu’anthologique. Si L’Évadé Breakout était une histoire contemporaine, Le Solitaire de Fort Humboldt Breakheart Pass propose un retour dans les années 1870, dans l’ouest américain. Adapté du roman Le Défilé de Crêve-Cœur, du prolifique Alistair MacLean (Commando pour un seul homme, Les Canons de Navarone, Quand les aigles attaquent), qui transpose d’ailleurs lui-même son propre livre, ce western atypique surfe sur le récent succès rencontré l’année précédente par Le Crime de l’Orient-Express Murder on the Orient Express de Sidney Lumet, puisque Le Solitaire de Fort Humboldt est ni plus ni moins un whodunit dans lequel ce bon vieux Bronson serait comme qui dirait l’ancêtre d’Hercule Poirot, dissimulé sous l’identité d’un ancien professeur de médecine de l’Iowa, recherché pour dettes, incendie criminel, meurtre et vol. L’acteur a l’air plus impliqué que d’habitude et semble prendre beaucoup de plaisir à interpréter ce rôle pour lequel il fait preuve d’élégance et s’avère impliqué dans les scènes physiques, à l’instar de la séquence de baston se déroulant sur un véritable train en marche, dans un décor enneigé et glacé de toute beauté. Assez inattendu et original dans la filmographie de Charles Bronson, Le Solitaire de Fort Humboldt a très bien vieilli et se révèle être un ersatz d’Agatha Christie particulièrement réjouissant, dans lequel le cinéphile reconnaîtra quelques tronches indispensables du cinéma US.

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Test Blu-ray / Les Implacables, réalisé par Raoul Walsh

LES IMPLACABLES (The Tall Men) réalisé par Raoul Walsh, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 3 juin 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Clark Gable, Jane Russell, Robert Ryan, Cameron Mitchell, Juan García, Harry Shannon, Emile Meyer, Steve Darrell…

Scénario : Sydney Boehm & Frank S. Nugent, d’après le roman de Clay Fisher

Photographie : Leo Tover

Musique : Victor Young

Durée : 2h02

Date de sortie initiale: 1955

LE FILM

A la fin de la guerre de Sécession, deux frères, Clint et Ben Allison, anciens sudistes, s’associent avec le redoutable Nathan Stark avec l’idée de l’escroquer. Ensemble, ils mènent un immense troupeau du Texas au Montana. En cours de route, ils rencontrent de nouveaux émigrants dont Nella, seule survivante d’un convoi après une attaque indienne. La présence de Nella exacerbe les rivalités entre les trois hommes.

Vous voulez voir du grand cinéma ? Du vrai cinoche ? Un putain de bon film? Ne cherchez pas plus longtemps et précipitez-vous sur Les Implacables The Tall Men ! S’il n’a pas le prestige de La Piste des géants The Big Trail (1930), L’Escadron noir Dark Command (1940), La Charge fantastique They Died with Their Boots On (1941), La Vallée de la peur Pursued (1947), La Fille du désert Colorado Territory (1949) ou La Brigade héroïque Saskatchewan (1954) pour ne citer que ceux-là et réalisés avant lui, Les Implacables est pourtant un très grand western, merveilleusement réalisé. A croire que le CinemaScope a été inventé pour lui, Raoul Walsh, épaulé par le directeur de la photographie Leo Tover (L’Héritière de William Wyler, Étranges compagnons de lit de Melvin Frank, Uniformes et jupon court de Billy Wilder, L’Énigme du Lac Noir de Michael Gordon), se place en tant que peintre devant sa toile et entreprend de représenter l’Ouest américain à sa façon, avec son immense sensibilité, son œil acéré (et pour cause…), son humour aussi (le film en regorge souvent). Chaque plan des Implacables est à se damner de beauté, chaque séquence est un modèle de rythme et de montage, de direction d’acteurs, d’où il ressort sans cesse un amour aussi grandiose qu’infini pour le septième art. Alors, enfourchez votre canasson et prenez place dans ce convoi qui s’avère ni plus ni moins qu’un road-movie passionnant, drôle, bourré d’action et de sentiments, qui vous collera un sourire au visage pendant deux heures et vous fera déclamer au bout du chemin que « c’est quand même bon le cinéma ! ».

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Test Blu-ray / Texas, réalisé par George Marshall

TEXAS réalisé par George Sherman, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 3 juin 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : William Holden,, Glenn Ford, Claire Trevor, George Bancroft, Edgar Buchanan, Don Beddoe, Andrew Tombes, Addison Richards…

Scénario : Horace McCoy, Lewis Meltzer & Michael Blankfort

Photographie : George Meehan

Musique : Sidney Cutner, Ross DiMaggio & Carmen Dragon

Durée : 1h34

Date de sortie initiale: 1941

LE FILM

Au lendemain de la guerre de Sécession, Dan et Tod, deux soldats démobilisés, décident de tenter leur chance au Texas. Mais bientôt, leurs chemins se séparent : tandis que Dan cède à la tentation de l’illégalité, Tod, plus classiquement, devient cow-boy. Plus gênant, les deux amis s’éprennent de la même femme, Claire. Et ne tardent pas à devenir les meilleurs ennemis du monde…

Sept avant le poussif The Man from Colorado, aka La Peine du talion dans nos contrées, William Holden et Glenn Ford se donnaient déjà la réplique dans un western intitulé tout simplement Texas, aussi bien en version originale qu’en français. Nous sommes au début des années 1940 et les deux futures grandes stars hollywoodiennes font comme qui dirait leurs débuts au cinéma ici. Glenn Ford, 24 ans au compteur, enchaîne alors les apparitions depuis quatre ans et vient de tourner rien de moins que 5 films en l’espace d’un an, dont The Lady in question de Charles Vidor, ainsi qu So Ends Our Night Ainsi finit notre nuit de John Cromwell. Sa belle gueule est vite repérée par la Columbia, qui l’emploie dans quelques séries B, principalement des westerns. De son côté, William Holden, 22 ans, s’est très vite fait remarquer dans L’Esclave aux mains d’or Golden Boy de Rouben Mamoulian (1939), mais le comédien devra véritablement attendre 1950 pour exploser aux yeux du monde, grâce au triomphe de Boulevard du crépuscule Sunset Boulevard de Billy Wilder, qui lui vaudra une nomination à l’Oscar du meilleur acteur. Texas est un petit western rétro bien emballé par le vieux briscard George Marshall (l’excellent Fort de la dernière chance avec Audie Murphy, le passionnant Houdini le grand magicien, sans oublier Le Dahlia Bleu, grand classique du film noir), marqué par l’humour récurrent du réalisateur, quelques séquences héritées du burlesque muet et la jeunesse bondissante de ses deux têtes d’affiche.

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