Test Blu-ray / Le Comte de Monte-Cristo, réalisé par Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière

LE COMTE DE MONTE-CRISTO réalisé par Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD le 6 novembre 2024 chez Pathé.

Acteurs : Pierre Niney, Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier, Anamaria Vartolomei, Laurent Lafitte, Pierfrancesco Favino, Patrick Mille, Vassili Schneider…

Scénario : Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : Nicolas Bolduc

Musique : Jérôme Rebotier

Durée : 2h58

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

En 1815, à Marseille, au début du règne de Louis XVIII et alors que Napoléon s’apprête à quitter l’île d’Elbe, le jeune matelot Edmond Dantès, sur le point d’épouser sa bien-aimée Mercedès, est accusé à tort de menées bonapartistes et emprisonné dans le château d’If. Quatorze années plus tard, il parvient à s’évader et élabore un implacable plan de vengeance.

À l’heure où est réalisée cette critique, Le Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière continue de réaliser près de 100.000 entrées par semaine, le film étant sorti fin juin 2024. Alors que la barre des 9 millions d’entrées est d’ores et déjà acquise, cette adaptation du roman d’Alexandre Dumas (publié en 1844) est devenue celle qui a remporté le plus de succès au cinéma, 70 ans après celle portée par Jean Marais (7,8 millions d’entrées) et celle de Claude Autant-Lara avec Louis Jourdan dans le rôle principal (4,5 millions de spectateurs). Un triomphe tant critique que public et donc commercial pour cette superproduction au budget colossal de plus de 40 millions d’euros, qui rencontre aussi un accueil chaleureux dans le reste du monde. Si l’oeuvre de Dumas n’a eu de cesse d’inspirer le septième art et ce depuis ses débuts (la première transposition remonterait à 1908), l’une des plus célèbres demeure la mini-série mise en scène en 1998 par Josée Dayan, avec Gérard Depardieu, qui restera l’un des plus grands événements de l’histoire de la télévision française. On a oublié la transposition, également sous la forme d’une mini-série, avec Jacques Weber dans le rôle-titre et réalisée en 1979 par Denys de La Patellière (Le Bateau d’Émile, Rue des prairies, Les Grandes familles). C’est Alexandre, le fils de ce dernier, et Matthieu Delaporte, déjà auréolés par le succès du Prénom en 2012 et scénaristes du diptyque de Martin Bourboulon, Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan et Milady, qui dépoussièrent le monument littéraire original et livrent un chef d’oeuvre instantané. Sublime de la première à la dernière seconde, impressionnant, ambitieux, magistral, passionnant, Le Comte de Monte-Cristo version 2024, qui peut se voir comme une vraie relecture de Batman (à moins que Dantès ait inspiré le personnage de Bruce Wayne en fait), repose sur un récit virtuose, une distribution qui mérite tous les éloges et une mise en scène luxueuse. Vive le cinéma populaire français !

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Test Blu-ray / Le Prince esclave, réalisé par Pietro Francisci

LE PRINCE ESCLAVE (Le Meravigliose avventure di Guerrin Meschino) réalisé par Pietro Francisci, disponible en édition Blu-ray + DVD + Livre le 6 février 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Gino Leurini, Leonora Ruffo, Aldo Fiorelli, Anna Di Leo, Camillo Pilotto, Tamara Lees, Ugo Sasso, Antonio Amendola…

Scénario : Raul De Sarro, Alessandro Ferraù, Fiorenzo Fiorentini, Pietro Francisci, Giorgio Graziosi & Weiss Ruffilli, d’après l’oeuvre d’Andrea Barberino

Photographie : Giovanni Ventimiglia

Musique : Nino Rota

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Un jeune garçon enlevé par des pirates puis vendu comme esclave se retrouve échanson à la cour de Constantinople, alors assiégée par les Turcs. Alors qu’un accord de paix est enfin trouvé, le jeune garçon a une vision, provoquée par un astrologue : il serait le fils du roi de Durazzo, enlevé jadis par le fils du Duc de Bourgogne. Il va se lancer dans une quête initiatique qui l’amènera à reconquérir son trône.

Oyez, oyez ! Mais qu’est-ce donc cette diablerie ? Le Prince esclave, ou plus longuement en version originale Le Meravigliose avventure di Guerrin Meschino (ça fait tout de suite plus classe) est un film d’aventure forcément vintage, puisque sorti en 1952, adapté (et il s’agit de la seule transposition cinématographique à ce jour) de l’oeuvre d’Andrea Barberino, composée de huit livres, et publiée pour la première fois à la fin du 15è siècle. Autant dire que la demi-douzaine de scénaristes (oui, c’est à ne pas croire, dont Fiorenzo Fiorentini, auteur de L’Homme à la Ferrari et Zenabel) disposaient d’une matière suffisante pour y piocher ce dont ils avaient envie, même s’ils devaient au final se contenter d’éléments tirés essentiellement du premier volume. Il en résulte un côté souvent nawak, où l’action passe du coq à l’âne durant 80 minutes (la succession de fondus au noir témoigne d’une envie d’accélérer l’ensemble en ayant recours à quelques ellipses), même s’il faut reconnaître que la mise en scène de Pietro Francisci (1906-1977), l’un des « pères » du péplum en Italie (Les Travaux d’Hercule, Hercule et la reine de Lydie), n’a rien de statique et insuffle un rythme à cette fantaisie aussi drôle que riche en rebondissements, loin de l’aspect figé et douteux des Visiteurs du soir de Marcel Carné avec son Alain Cuny qui semblait avoir des problèmes de transit. Certes, tout cela est bien désuet, mais le charme l’emporte et le divertissement est garanti.

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Test 4K UHD / On l’appelait Milady, réalisé par Richard Lester

ON L’APPELAIT MILADY (The Four Musketeers: Milady’s Revenge) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…

Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : David Watkin

Musique : Lalo Schifrin

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

D’Artagnan, enfin devenu mousquetaire comme ses trois amis, fait aux côtés de l’armée royale le siège de La Rochelle, tenue par les protestants. Sa chère Constance, servante diligente d’Anne d’Autriche, a été enlevée par Richelieu. Celui-ci complote pour faire assassiner le duc de Buckingham, doublement coupable à ses yeux puisqu’il est aimé de la reine et se prépare à secourir les assiégés. Les quatre inséparables se sont donné pour mission de le sauver, et surtout de retrouver Constance Bonacieux. Mais Milady de Winter, la plus belle et la plus dangereuse des espionnes du cardinal, a juré de la faire mourir, ainsi que d’Artagnan…

On reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée, on retrouve les mêmes et on recommence. Enfin presque, pas tout à fait. Nous rappellerons juste qu’à la base, Les Trois Mousquetaires et On l’appelait Milady ne devaient faire qu’un seul et même film de 3h30, mais qu’en raison d’une date de sortie avancée, les Salkind ont décidé de scinder le récit en deux parties, sans en avertir les comédiens. Ainsi, The Three Musketeers allait rencontrer un immense succès aux États-Unis et en Angleterre surtout, moins dans nos contrées, alors que Raquel Welch et d’autres de ses camarades intentaient un procès aux producteurs, n’ayant été payés que pour un long-métrage. Six mois plus tard sort donc sur les écrans The Four Musketeers: Milady’s Revenge, évidemment toujours réalisé par Richard Lester, qui entre les deux volets avait eu le temps d’emballer le génial Terreur sur le BritannicJuggernaut. Cependant, cette « suite » n’est pas du même acabit que Les Trois Mousquetaires et possède un ton plus sérieux, voire grave, même si l’humour est encore au rendez-vous, mais de façon beaucoup plus retenue. Les affrontements sont plus secs et brutaux, la violence assez frontale, l’émotion présente et ce grâce à la magnifique performance du grand Oliver Reed, bouleversant dans le rôle d’Athos, rôle central de cet épisode avec le personnage de Milady, magistralement campé par Faye Dunaway, tandis que D’Artagnan apparaît en retrait. Au final, les deux opus se complètent parfaitement, mais on peut avoir une nette préférence pour le second, sans doute plus riche et attachant.

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Test 4K UHD / Les Trois Mousquetaires, réalisé par Richard Lester

LES TROIS MOUSQUETAIRES (The Three Musketeers) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…

Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : David Watkin

Musique : Michel Legrand

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Arrivant à Paris de sa Gascogne natale, le jeune d’Artagnan parvient à entrer dans le fameux régiment des Mousquetaires du roi Louis XIII. Il se lie d’amitié avec trois d’entre eux : Athos, Porthos et Aramis et deviendront inséparables. Sa logeuse, Constance Bonacieux, dont il est tombé amoureux, est aussi la confidente de la reine Anne d’Autriche. C’est ainsi qu’il sera mêlé à l’intrigue des ferrets que la reine a donnés à son amant, le duc de Buckingham. Déjouant les pièges de Milady de Winter et du comte de Rochefort, les âmes damnées du cardinal de Richelieu, il sauvera l’honneur de la reine.

Le cinéma n’a pas tardé pour s’emparer du roman d’Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, initialement publié en feuilleton dans le journal Le Siècle en 1844, puis édité la même année en volume, puisque la première adaptation date de 1903 et nous la devons au maître Georges Méliès, film aujourd’hui perdu…Le magicien y reviendra six ans plus tard (Le Mousquetaire de la reine), tout comme son compatriote Max Linder, qui pour le coup tournera sa version, L’Étroit Mousquetaire (1922), outre-Atlantique. Impossible de lister les versions qui suivront, en Italie, aux États-Unis (dont une avec Douglas Fairbanks), au Mexique, etc…les plus célèbres demeurent sans doute celle de 1948 de George Sidney, avec Gene Kelly, Lana Turner, Vincent Price, Van Heflin et Angela Lansbury, celle de 1953 d’André Hunebelle avec Georges Marchal et Bourvil, sans oublier celle de 1961, mise en scène par Bernard Borderie avec Gérard Barray, Mylène Demongeot, Georges Descrières et Guy Delorme, inoubliable en comte de Rochefort. En 1973, les français ont été un peu plus frileux avec Les Trois MousquetairesThe Three Musketeers (seulement 629.000 entrées), emballé cette fois par Richard Lester, prestigieuse production qui réunissait pourtant une distribution quatre étoiles, avec Michael York (D’Artagnan), Oliver Reed (Athos), Richard Chamberlain (Aramis), Frank Finlay (Porthos), Faye Dunaway (Milady), Raquel Welch (Constance Bonacieux), Geraldine Chaplin (Anne d’Autriche), Jean-Pierre Cassel (Louis XIII), Christopher Lee (Rochefort) et Charlton Heston (Richelieu). Entièrement tourné en Espagne, Les Trois Mousquetaires devait à l’origine être une fresque de plus de 3h30, comprenant un entracte. Mais la famille de producteurs Salkind (Alexander, Ilya et Michael) a préféré la scinder en deux films, sans en avertir les comédiens, ce qui allait entraîner quelques procès. Coup de chance pour les Salkind, la première partie est un immense succès international, assurant un doublé l’année suivante pour On l’appelait MiladyThe Four Musketeers: Milady’s Revenge. Le premier volet s’avère une redoutable et irrésistible comédie pour toute la famille, menée à cent à l’heure et portée par un casting d’exception. Si les scènes d’affrontement ont pris du plomb dans l’aile, le scénario de George MacDonald Fraser a su reprendre les ingrédients principaux du livre original et en restitue l’âme, notamment à travers de succulents dialogues. De grands numéros d’acteurs, beaucoup d’humour, du panache, de l’aventure, on en redemande.

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Test Blu-ray / Le Secret de l’Épervier Noir, réalisé par Domenico Paolella

LE SECRET DE L’ÉPERVIER NOIR (Il Segreto dello sparviero nero) réalisé par Domenico Paolella, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 5 juillet 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Lex Barker, Livio Lorenzon, Nadia Marlowa, Germano Longo, Walter Barnes, Pina Cornel, Loris Gizzi, Dina De Santis…

Scénario : Domenico Paolella & Sergio Solima

Photographie : Carlo Bellero

Musique : Gino Filippini

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1961

LE FILM

Au début du XVIIIème siècle, le corsaire Carlos de Herrera est missionné par le royaume d’Espagne afin de récupérer des documents commerciaux tombés entre les mains du pirate Calico Jack. Il va être en concurrence avec le sergent Rodriguez, alias l’Épervier noir, qui, lui aussi, veut s’emparer des documents.

Non, il ne s’agit pas d’un super-héros, d’ailleurs l’Épervier noir du titre n’apparaît que sporadiquement et n’est même pas le personnage principal du film qui nous intéresse aujourd’hui. À la barre d’Il segreto dello sparviero nero ? Domenico Paolella (1915-2002), que certains pourraient connaître pour Les Pirates de la côte I Pirati della costa (1960) avec Lex Barker, plusieurs opus centrés sur Maciste (Maciste à la cour du Cheik, Maciste contre les Mongols, Maciste dans l’enfer de Gengis Khan), d’autres péplums à la mode (Hercule contre les tyrans de Babylone, Goliath à la conquête de Bagdad, Hercule défie Spartacus), un Eurospy (003 agent secret), un western (Django prépare ton exécution), bref un réalisateur qui a su suivre les goûts des spectateurs et profiter de l’engouement pour les divertissements au budget modeste et au rendement élevé. Et il s’en tire pas mal du tout derrière la caméra pour ce Secret de l’Épervier Noir, film d’aventures ou de piraterie, généreux en batailles, de retournements de situation, de quiproquos, de mystères, de bagarres sur la plage sur fond de soleil couchant, de scènes étonnamment brutales, qui s’avère en réalité un film d’espionnage en costumes. Aucun ennui durant ces 95 minutes, qui filent comme un éclair grâce à un montage nerveux, parfois même surprenant car sec et marqué par des fondus en noir et de légères ellipses de temps. Un bon cru.

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Test DVD / La Belle et le Corsaire, réalisé par Giuseppe Maria Scotese

LA BELLE ET LE CORSAIRE (Il Corsaro della mezzaluna) réalisé par Giuseppe Maria Scotese, disponible en DVD le 5 juillet 2022 chez Artus Films.

Acteurs : John Derek, Gianna Maria Canale, Ingeborg Schöner, Alberto Farnese, Raf Mattioli, Camillo Pilotto, Gianni Rizzo, Paul Muller…

Scénario : Mario Amendola, Riccardo Pazzaglia & Giuseppe Maria Scotese

Photographie : Adalberto Albertini

Musique : Renzo Rossellini

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1957

LE FILM

Les pirates barbaresques écument la Méditerranée, pillant et ravageant les côtes, menés par Nadir El Krim. Dans son château, le baron Camerlata accueille Catherine d’Autriche, la sœur de l’empereur Charles Quint. Les pirates vont assiéger le château afin d’enlever la dame et demander rançon. Mais ils séquestrent par erreur la nièce du baron, la belle Angela. Il va falloir tenir avant l’arrivée des troupes impériales.

1957 est l’année où nos amis transalpins démarrent leurs copies carbones des films de pirates anglo-saxons. Nous en avions parlé lors de la sortie en DVD du Tigre des mers de Luigi Capuano, disponible chez Artus Films, mis à part les cow-boys, les vampires, les voyous et les flics, les flibustiers ont eux aussi prospéré durant l’âge d’or des films d’exploitation italiens. La Belle et le CorsaireIl Corsaro della mezzaluna est donc l’un des premiers ersatz à voir le jour en Italie, mais sans doute pas l’un des meilleurs représentants de ce sous-genre. En effet, le film de Giuseppe Maria Scotese ne vole pas bien haut et s’avère trop sage, lisse, sans aspérité, à peine divertissant, marqué par des décors très pauvres, des costumes peu reluisants et un rythme aux oubliettes. Reste le casting, qui fait le job sans se forcer, mais grâce auquel on parvient néanmoins à aller jusqu’au bout de cette entreprise laborieuse, notamment la merveilleuse et sublime Gianna Maria Canale, qui illuminait alors moult opus du Bis italien comme La Muraille de feu La Gerusalemme liberata de Carlo Ludovico Bragaglia, Le Tigre des mers La Tigre dei sette mari et Le Lion de Saint Marc Il leone di San Marco de Luigi Capuano. Complètement anecdotique, très bavard et réservé uniquement aux complétistes purs et durs.

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Test Blu-ray / Le Pirate des Caraïbes, réalisé par James Goldstone

LE PIRATE DES CARAÏBES (Swashbuckler) réalisé par James Goldstone, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 janvier 2022 chez Rimini Editions

Acteurs : Robert Shaw, James Earl Jones, Peter Boyle, Geneviève Bujold, Beau Bridges, Geoffrey Holder, Avery Schreiber, Tom Clancy, Anjelica Huston…

Scénario : Jeffrey Bloom

Photographie : Philip H. Lathrop

Musique : John Addison

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Mer des Caraïbes, 18ème siècle. Le boucanier Red Ned Lynch et Jane Barnet, une fougueuse jeune femme issue de la noblesse maniant très bien l’épée, joignent leur force pour protéger la Jamaïque du joug d’un cruel tyran…

Du réalisateur James Goldstone (1931-1999), on connaissait surtout l’excellent Virages Winning (1969) avec Paul Newman, drame sportif qui combinait à la fois la crise d’un couple nouvellement marié et l’effervescence du milieu de la course automobile, ainsi que Le Toboggan de la mort (1977), référence du film catastrophe et thriller atypique, puisque le récit se situait essentiellement dans une fête foraine. Sa filmographie recèle décidément des surprises, puisque nous découvrons aujourd’hui Le Pirate des Caraïbes Swashbukler, sorti en 1976, alors que la mode bifurquait tranquillement, mais sûrement vers le genre fantastique, avec notamment l’imminence de Star Wars. Ce film d’aventure complètement anachronique s’avère pourtant un remarquable divertissement, plein de fougue, de charme et de rebondissements, magistralement interprété par le britannique Robert Shaw, qui allait malheureusement disparaître deux ans plus tard à l’âge de 51 ans, des suites d’une attaque cardiaque. Entre Les Dents de la mer Jaws de Steven Spielberg et La Rose et la FlècheRobin and Marian de Richard Lester, dans lequel il arborera l’étoile du shérif de Nottingham, le comédien, monstre de charisme, crève l’écran en digne successeur du Corsaire rouge, autrefois interprété par Burt Lancaster dans le film du même nom de Robert Siodmak. Près de trente ans avant la saga Pirates of the Caribbean, initiée par Gore Verbinski en 2003, Le Pirate des Caraïbes offrait aux spectateurs un fabuleux voyage au temps des flibustiers au sourire carnassier ! Un vrai coup de coeur.

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Test Blu-ray / Faut pas jouer avec les vierges – Zenabel, réalisé par Ruggero Deodato

FAUT PAS JOUER AVEC LES VIERGES (Zenabel) réalisé par Ruggero Deodato, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Lucretia Love, John Ireland, Lionel Stander, Nicola Mauro Parenti, Fiorenzo Fiorentini, Elisa Mainardi, Luigi Leoni, Ignazio Leone…

Scénario : Gino Capone, Ruggero Deodato & Antonio Racioppi

Photographie : Roberto Reale

Musique : Bruno Nicolai

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Une jeune femme nommée Zenabel découvre que son père a été un riche Espagnol tué par l’impitoyable don Alonso qui lui a volé son titre de noblesse. Elle décide alors de réunir ses amis pour réclamer son titre et combattre l’imposteur.

Zenabel – Davanti a lei tremavano tutti gli uomini ou plus connu en France sous le titre Faut pas jouer avec les vierges, est le sixième long-métrage réalisé par Ruggero Deodato (né en 1939). Agé de 29 ans, le jeune homme affichait alors un palmarès impressionnant en tant qu’assistant-réalisateur auprès de Roberto Rossellini, Sergio Corbucci, Antonio Margheriti, Riccardo Freda et Mauro Bolognini. Un C.V. spectaculaire qui a permis à Ruggero Deodato de passer lui-même derrière la caméra pour Gungala, la panthère nue Gungala la pantera nuda, en remplacement de Romano Ferrara. Utilisant à cette époque le pseudo de Roger Rockfeller, Ruggero Deodato fait preuve d’un réel savoir-faire derrière la caméra pour Zenabel, comme il le fera pour ses six longs-métrages mis en scène en l’espace d’à peine deux ans, dont Phénoménal et le trésor de Toutânkhamon Fenomenal e il tesoro di Tutankamen. Si l’on devait résumer Zenabel en un mot, ce serait bordélique. Mais n’y voyez rien de péjoratif, bien au contraire, car l’oeuvre de Ruggero Deodato transpire d’amour pour le cinéma et le divertissement populaire. Si « tous les hommes tremblaient devant elle » comme l’indique le sous-titre original, les spectateurs se laisseront volontiers embarquer aux côtés de cette héroïne aux cheveux flamboyants, interprétée par Lucretia Love (L’Assassin a réservé 9 fauteuils de Giuseppe Bennati, Les Amazones font l’amour et la guerre d’Alfonson Brescia), bad-ass, sexy et qui en fait voir de toutes les couleurs à la gent masculine.

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Test DVD / Le Lion de Saint Marc, réalisé par Luigi Capuano

LE LION DE SAINT MARC (Il leone di San Marco) réalisé par Luigi Capuano, disponible en DVD le 6 juillet 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Gordon Scott, Gianna Maria Canale, Rik Battaglia, Alberto Farnese, Giulio Marchetti, Franca Bettoia, Feodor Chaliapin Jr., Mirko Ellis…

Scénario : Luigi Capuano, Arpad DeRiso & Ottavio Poggi

Photographie : Alvaro Mancori

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Au XVIIe siècle, Venise est la proie des pirates. Le fils du Doge, Manrico, est fiancé à Isabelle et son père veut le lancer dans la carrière diplomatique, mais celui-ci n’a qu’un désir : libérer Venise du joug des pirates. Il réunit secrètement quelques amis dans une taverne et décide de suppléer les mercenaires commandés par le capitaine Ostemberg…

Alors qu’il vient de tourner un cross-over pour le moins inattendu, Zorro et les 3 Mousquetaires Zorro e i tre moschettieri, le réalisateur Luigi Capuano décide de surfer sur cette mouvance du « Renard rusé qui fait sa loi », même si la série avec Guy Williams n’arrivera pas en Italie avant 1966, et renoue avec le film de pirates en y intégrant un héros justicier épéiste, dont l’identité est dissimulée sous un masque. Pour cela, il engage à nouveau le comédien américain Gordon Scott (1926-2007), qui venait d’interpréter Zorro, et le confronte à la divine Gianna Maria Canale, dans son antépénultième apparition au cinéma et un an avant de mettre fin définitivement à sa carrière à l’âge de 37 ans. Contrairement au Tigre des mers La Tigre dei sette mari, du même cinéaste et mis en scène un an auparavant, Le Lion de Saint Marc ne se déroule pas sur l’eau et les affrontements ne sont pas maritimes. L’intrigue se passe principalement à Venise, très bien filmée d’ailleurs, sublime décor merveilleusement bien exploité par un Luigi Capuano en pleine forme derrière la caméra, qui compile les séquences d’action, les conspirations et une histoire d’amour, sur un rythme soutenu et sans aucun temps mort durant 1h25.

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Test DVD / Le Tigre des mers, réalisé par Luigi Capuano

LE TIGRE DES MERS (La Tigre dei sette mari) réalisé par Luigi Capuano, disponible en DVD le 6 juillet 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Gianna Maria Canale, Anthony Steel, Maria Grazia Spina, Andrea Aureli, Carlo Ninchi, John Kitzmiller, Ernesto Calindri, Carlo Pisacane…

Scénario : Luigi Capuano, Arpad DeRiso & Ottavio Poggi, d’après une histoire originale de Nino Battiferri

Photographie : Alvaro Mancori

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1962

LE FILM

Le Tigre, un vieux pirate, organise un combat pour désigner celui qui prendra sa suite. Le lieutenant William sort vainqueur, mais est ensuite défié par Consuelo, qui termine victorieuse. La nuit suivante, le Tigre est retrouvé mort, le poignard de William planté dans le dos…

Laissons momentanément de côté les cowboys, les vampires, les tueurs à l’arme blanche et les flics pourris et concentrons-nous un petit peu aujourd’hui sur les pirates, qui eux aussi ont eu leur heure de gloire durant l’âge d’or du cinéma d’exploitation italien ! Alors que les flibustiers paraissaient déjà dans le cinéma hollywoodien depuis plus de quarante ans, on peut citer en vrac L’Île au trésor Treasure Island de Maurice Tourneur, Le Pirate noir The Black Pirate d’Albert Parker, Le Corsaire masqué The Eagle of the Sea et Les Révoltés du Bounty Mutiny of The Bounty de Frank Lloyd, L’Île au trésor Treasure Island de Victor Fleming, L’Aigle des mers The Sea Hawk de Michael Curtiz, le genre explose véritablement dans les années 1950, durant lesquelles les grosses productions s’enchaînent et remplissent les salles du monde entier. Les films de Raoul Walsh (Capitaine sans peur, Barbe-Noire le pirate), Jacques Tourneur (La Flibustière des Antilles), Robert Siodmak (Le Corsaire Rouge) et Fritz Lang (Les Contrebandiers de Moonfleet) donnent évidemment envie aux investisseurs italiens de réaliser des films mettant en scène des pirates ! Les transalpins s’y attaquent dès 1957 avec des ersatz comme La Belle et le Corsaire Il Corsaro della mezzaluna de Giuseppe Maria Scotese, Le Pirate de l’épervier noir Il Pirata dello sparviero nero de Sergio Grieco, Le Fils du corsaire rouge Il Figlio del corsaro rosso de Primo Zeglio, et consorts. La décennie suivante, les italiens mettent les bouchées doubles et les plus grands représentants du cinéma Bis s’y collent comme Umberto Lenzi (Mary la rousse, femme pirate Le Avventure di Mary Read, Les Pirates de la Malaisie I Pirati della Malesia). Méconnu en France, Luigi Capuano (1904-1979) prend lui aussi le train en marche. Le réalisateur de La Terreur du masque rouge Il terrore della maschera rossa, La Vengeance d’Ursus La vendetta di Ursus et de Zorro l’intrépide Zorro alla corte di Spagna se voit confier les manettes du Tigre des mers La tigre dei sette mari, également connu sous le titre Le Tigre des Caraïbes, film d’aventures et donc de pirates, entièrement tourné dans les Alpes italiennes, sur le lac de Garde. Si à première vue rien ne distingue cet opus du tout-venant, celui-ci n’en demeure pas moins bourré de charme, mené sur un rythme soutenu, joli à regarder et surtout porté par Gianna Maria Canale, divine créature au regard félin, que l’on suivrait aveuglement dans chacun de ses abordages.

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