Test Blu-ray / Mortal Kombat, réalisé par Simon McQuoid

MORTAL KOMBAT réalisé par Simon McQuoid, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook le 21 juillet 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Lewis Tan, Jessica McNamee, Josh Lawson, Joe Taslim, Mehcad Brooks, Matilda Kimber, Laura Brent, Tadanobu Asano, Hiroyuki Sanada, Chin Han, Ludi Lin, Max Huang, Sisi Stringer, Mel Jarnson, Nathan Jones, Daniel Nelson, Ian Streetz…

Scénario : Greg Russo & Dave Callaham, d’après le jeu vidéo « Mortal Kombat » de Ed Boon et John Tobias

Photographie : Germain McMicking

Musique : Benjamin Wallfisch

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Lorsque les plus grands champions de la Terre sont appelés à combattre les ennemis de l’Autre Monde, ils doivent découvrir leurs véritables pouvoirs pour sauver notre planète de l’annihilation totale.

« Le sort de la Terre va dépendre de vous hin hin hin hin…pardon… ». Les grands fans de Christophe(r) Lambert savent de quel film est tiré cette réplique passée à la postérité. Il s’agit de Mortal Kombat version 1995, grand succès commercial qui avait rapporté pas moins de 125 millions de dollars à travers le monde et attiré près d’un million de français dans les salles. Si certains critiqueront toujours le choix de Paul W.S. Anderson (Event Horizon, le vaisseau de l’au-delà, Soldier, quatre opus de la saga Resident Evil) à la réalisation, cette adaptation cinématographique du jeu éponyme de Midway Games est devenu rapidement un vrai film culte, ainsi que sa bande originale (« MORTAL KOMBAAAAT ! »), que l’on a encore aujourd’hui beaucoup de plaisir à revoir. Cela n’est pas le cas pour Mortal Kombat : Destruction finale, sorti deux ans plus tard, mis en scène par John R. Leonetti (Annabelle, I Wish : Faites un vœu) et qui avait connu un bide retentissant et tué dans l’oeuf une trilogie. Un quart de siècle est passé, on ne s’en est pas rendu compte, et voilà que débarque une nouvelle transposition de la série de jeux vidéo, cette fois ciblée sur l’incarnation de la franchise développée par NetherRealm Studios. On repart à zéro donc avec ce film sobrement intitulé Mortal Kombat, pas plus, pas moins, reboot inattendu confié à l’australien Simon McQuoid, également producteur, qui n’avait travaillé exclusivement que dans le domaine de la publicité. Produit par l’omniprésent James Wan (Saw, Insidious, Conjuring, Fast & Furious 7, Aquaman), Mortal Kombat version 2021 ne rivalisera pas et sans doute jamais avec l’opus de 1995 dans le coeur des cinéphiles/ages nostalgiques, mais contre toute attente le film s’en sort pas trop mal avec des bastons étonnamment brutales et sanglantes, proches des légendaires « Finish Him ! » qui ont contribué à populariser le jeu original. Si le casting n’est pas aussi attachant que la première mouture, les acteurs font le job, s’avèrent aussi à l’aise dans les scènes « dramatiques » (notez bien l’usage des guillemets hein) que dans les arts martiaux, les effets visuels ne prennent pas le pas sur la chorégraphie des combats, le rythme est soutenu et l’on passe un bon moment.

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Test Blu-ray / The Beach Bum, réalisé par Harmony Korine

THE BEACH BUM réalisé par Harmony Korine, disponible en DVD et Blu-ray le 7 juillet 2021 chez Crome Films.

Acteurs : Matthew McConaughey, Snoop Dogg, Isla Fisher, Stefania LaVie Owen, Martin Lawrence, Zac Efron, Jonah Hill, Jimmy Buffett…

Scénario : Harmony Korine

Photographie : Benoît Debie

Musique : John Debney

Durée : 1h31

Année de sortie : 2019

LE FILM

Poète à l’esprit rebelle ayant connu son heure de gloire et la richesse, Moondog n’obéit à aucune règle, sinon les siennes. Alors qu’il pensait s’être constitué un petit trésor de guerre, son butin se volatilise. Mais Moondog est de la trempe des survivants et il renaîtra une nouvelle fois de ses cendres…

Tiens, revoilà Harmony Korine ! Nous n’avions plus de ses nouvelles depuis 2012 et l’électrisant Spring Breakers dans lequel Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson et Rachel Korine, interprétaient quatre amies d’enfance qui se retrouvaient en Floride sous la protection d’un rappeur et trafiquant de drogue excentrique, incarné par l’inénarrable James Franco. Depuis, le réalisateur de Gummo (1997), de Mister Lonely (2007) et de Trash Humpers (2009) aura signé quelques clips musicaux pour The Black Keys, Rihanna et Gucci Mane & Travis Scott, puis fait une apparition dans Manglehorn de David Gordon Green et 90’s – Mid90s de Jonah Hill. Après le succès colossal de Spring Breakers avec plus de trente millions de dollars amassés pour un budget de 2 « petits » millions, Harmony Korine avait de quoi se la couler douce. C’est un peu la même chose pour le personnage de Moondog dans The Beach Bum, le sixième long-métrage du cinéaste californien réalisé en l’espace de 22 ans. Nos amis québécois ont baptisé le film Débauche à Miami. C’est un peu exagéré, mais nous ne leur en voulons pas bien sûr, surtout que l’alcool, le fric, la fumette, la dope, le cul et les boobs sont pour ainsi dire le carburant des protagonistes dans The Beach Bum, en premier lieu de Moondog. Si l’on pense tout d’abord au mythique Dude de The Big Lebowski (1998) des frères Coen, Moondog peut finalement se rapprocher du metteur en scène et par ailleurs unique scénariste lui-même, qui aura mis sept ans pour se remettre à écrire, après avoir connu les honneurs de la critique internationale et l’engouement inespéré d’un public jusqu’alors de niche. Dans The Beach Bum, Matthew McConaughey, très vraisemblablement inspiré par la prestation virtuose de Jeff Bridges, s’en donne à coeur joie pour donner vie à Moondog, toujours fringué n’importe comment, une bière à la main et un pétard dans l’autre. On ne sait pas vraiment s’il s’agit de génie ou de cabotinage, sans doute les deux, mais le comédien texan semble prendre beaucoup de plaisir à créer ce personnage, et nous à le regarder parader, car celui-ci y va à fond, quitte à en faire trop comme il a pu le faire très souvent dans sa carrière. Une chose est sûre, c’est que l’acteur n’a jamais paru aussi attachant à l’écran.

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Test Blu-ray / Tremblement de terre, réalisé par Mark Robson

TREMBLEMENT DE TERRE (Earthquake) réalisé par Mark Robson, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 15 juin 2021 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Charlton Heston, Ava Gardner, George Kennedy, Lorne Greene, Geneviève Bujold, Richard Roundtree, Marjoe Gortner, Barry Sullivan, Lloyd Nolan, Victoria Principal…

Scénario : George Fox & Mario Puzo

Photographie : Philip H. Lathrop

Musique : John Williams

Durée : 2h02

Date de sortie initiale: 1974

LE FILM

Lorsque le tremblement de terre le plus ravageur de tous les temps frappe le sud de la Californie, la ville de Los Angeles est rasée et tous les habitants sont touchés…

Alors que le Nouvel Hollywood est en plein essor, en 1970 surgit sur les écrans Airport, de George Seaton, un des tout premiers succès de la vague des films catastrophe de la décennie qui vient de s’ouvrir. Devant l’engouement du public pour ces spectacles, les studios s’engouffrent dans la brèche et profitent des avancées faites dans le domaine des effets spéciaux pour renforcer le réalisme de ses histoires portées chaque fois par un casting exceptionnel. L’année 1972 est marquée par le triomphe de l’extraordinaire L’Aventure du Poséidon de Ronald Neame, qui reste encore aujourd’hui l’une des plus grandes références en la matière. Mais c’est en 1974 que les spectateurs se verront offrir pas moins de quatre longs-métrages, sortis à quelques mois, voire quelques semaines d’intervalle, qui deviendront des fleurons du genre. Terreur sur le Britannic Juggernaut de Richard Lester ouvre le bal en septembre 1974, suivi de près par 747 en péril Airport 1975 de Jack Smight au mois d’octobre. La Tour infernale The Towering Inferno de John Guillermin arrive pour les fêtes de fin d’année, Universal Pictures parvient à damer le pion à son concurrent direct en sortant Tremblement de terre Earthquake trois semaines avant. Si La Tour infernale est et restera probablement pour toujours sur la première marche du podium des films catastrophe, Tremblement de terre demeure un gigantesque divertissement qui compile tous les ingrédients du genre, autrement dit une longue exposition du décor où se déroulera l’action, suivie de la présentation successive des personnages principaux (et secondaires), leurs liens (familiaux ou professionnels), leurs boulots, leurs soucis, puis la mise en place des éléments qui conduiront à la catastrophe (incendie, éruption, tornade, déluge, apocalypse, aérienne, invasion d’aliens, virus, maritime, ferroviaire…), la grosse séquence de destruction massive (qui peut être suivie par d’autres plus rapides, avant de préparer le bouquet final, ici l’effondrement d’un barrage), pour enfin se concentrer à nouveau sur nos héros. Des protagonistes qui finissent par entrer en interaction et par s’entraider, alors que rien ne les prédisposait à se rencontrer dans une situation dite normale. Dans Tremblement de terre, Charlton Heston, déjà à l’affiche d’Alerte à la bombe Skyjacked de John Guillermin et de 747 en péril, se voit à nouveau embarqué dans une nouvelle aventure du même acabit et retrouve à cette occasion l’indispensable George Kennedy, omniprésent quand quelque chose ne tourne pas rond, puisque le comédien était lui aussi présent au générique d’Airport et Airport 1975. Ava Gardner, Lorne Greene, Geneviève Bujold, Richard Roundtree, Marjoe Gortner, Barry Sullivan, Lloyd Nolan et la sublime Victoria Principal complètent la distribution de Tremblement de terre, pierre angulaire de tout un pan du cinéma américain, qui n’aura de cesse d’inspirer moult réalisateurs, à l’instar de l’allemand Roland Emmerich, qui y puisera toute la matière pour Independence Day, Godzilla, Le Jour d’après et 2012. Toujours est-il que si vous décidez de vous faire une petite rétrospective dédiée à cette thématique, Earthquake est clairement un indispensable.

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Test DVD / Les Tueurs de San Francisco, réalisé par Ralph Nelson

LES TUEURS DE SAN FRANCISCO (Once a Thief) réalisé par Ralph Nelson, disponible en DVD depuis le 29 août 2018 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Alain Delon, Ann-Margret, Van Heflin, Jack Palance, John Davis Chandler, Jeff Corey, Steve Mitchell, Tammy Locke…

Scénario : Zekial Marko, d’après son roman « Scratch A Thief »

Photographie : Robert Burks

Musique : Lalo Schifrin

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Eddie Pedak, un ancien détenu, goûte aux joies d’une vie normale : il a une femme, une fille et un bateau. Un inspecteur de police le persécute, ainsi que son frère, qui a besoin de lui pour un coup.

Pour Alain Delon, tout s’est enchaîné très vite. Trois ans après sa première apparition au cinéma dans Quand la femme s’en mêle (1957) d’Yves Allégret, il devient une star planétaire avec Plein Soleil de René Clément et enchaîne directement avec Rocco et ses frères Rocco e i suoi fratelli, sa première collaboration avec Luchino Visconti. Il enchaîne alors les succès, séduit à la fois la critique et le public, tout en alternant les films d’auteur et les divertissements populaires. De Michelangelo Antonioni (L’Éclipse L’Eclisse) à Henri Verneuil (Mélodie en sous-sol), en passant par Alain Cavalier (L’Insoumis) et Christian-Jaque (La Tulipe Noire), Alain Delon est partout, le mythe vivant est en route. Il n’en fallait pas plus pour qu’Hollywood lui fasse les yeux doux. Après une première expérience en anglais dans La Rolls-Royce jaune The Yellow Rolls-Royce, film britannique à sketches réalisé par Anthony Asquith et sorti en 1964, le comédien s’envole pour rejoindre la côte ouest des Etats-Unis pour y tourner Les Tueurs de San Francisco Once a Thief. Méconnu dans la prolifique et exceptionnelle carrière d’Alain Delon, ce remarquable film noir est un vrai bijou, remarquablement mis en scène par Ralph Nelson (1916-1987). Habitué des séries télévisées dans les années 1950, ce dernier se tourne progressivement et avec réussite vers le cinéma la décennie suivante avec Requiem pour un champion (1962) avec Anthony Quinn et Mickey Rooney, Les Lys des champs (1963) avec Sidney Poitier, La Dernière bagarre (1963) avec Steve McQueen, Le Crash mystérieux (1964) avec Glenn Ford. Les stars font confiance à Ralph Nelson, habile, voire virtuose technicien, avec lequel les acteurs s’entendent bien. Un an après Grand méchant loup appelle Father Goose, dans lequel Cary Grant donnait la réplique à Leslie Caron, le réalisateur change de registre et passe donc de la comédie d’aventure au film noir pur et dur avec Les Tueurs de San Francisco, sur lequel tous les amateurs du genre devraient se précipiter ne serait-ce que pour voir Alain Delon manier la langue de Shakespeare, ce dont il s’acquitte avec élégance, mais aussi pour le voir donner la réplique à Ann-Margret, Van Heflin et Jack Palance.

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Test Blu-ray / Le 2e Amendement, réalisé par Brian Skiba

LE 2E AMENDEMENT (The 2nd) réalisé par Brian Skiba, disponible en DVD et Blu-ray le 14 avril 2021 chez AB Vidéo.

Acteurs : Ryan Phillippe, Casper Van Dien, Jack Griffo, Lexi Simonsen, Richard Burgi, William Katt, Samaire Armstrong, William McNamara…

Scénario : Eric Bromberg & Paul Taegel

Photographie : Adam Biddle

Musique : Richard Patrick

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Alors qu’il récupère son fils à l’université, l’agent des services secrets Vic Davies se retrouve au milieu d’une opération terroriste. Seul contre tous, il doit alors mobiliser tous ses talents…

Oh, un fight entre deux has-been des années 1990 ! D’un côté, Ryan Phillippe, né en 1974, connu pour avoir joué chez les frères Scott, chez Tony dans USS Alabama (1995), chez Ridley dans Lame de fond White Squall (1996), dans les petits classiques Souviens-toi…l’été dernier I Know What You Did Last Summer (1997) et Sexe intentions Cruel Intentions de Roger Kumble (1999), ainsi que dans les sympathiques Studio 54 (1998) de Mark Christopher et Way of the Gun (2000) de Christopher McQuarrie. Après quelques apparitions chez Robert Altman (Gosford Park), Paul Haggis (Collision Crash) et Clint Eastwood (Mémoires de nos pères Flags of Our Fathers), le comédien, ex-monsieur Reese Witherspoon et père de deux de ses enfants, a surtout fait parler de lui pour avoir enchaîné les histoires avec des actrices de dix, quinze voire vingt ans de moins que lui. Pour la série Shooter (2016-2018) aussi c’est vrai, soyons honnêtes. De l’autre côté on trouve Casper Van Dien, né en 1968, découvert dans Starship Troopers (1997) de Paul Verhoeven et l’année suivante dans Tarzan et la Cité perdue Tarzan and the Lost City de Carl Schenkel, dans lequel il interprétait l’homme-singe en pagne et qui arborait ses tablettes de chocolat difficilement obtenues dans un club de gym de la jungle. A part le Sleepy Hollow (1999) de Tim Burton et – à la rigueur – Battle Angel de Robert Rodriguez vingt ans plus tard, il n’y a absolument rien d’autre à sauver de sa filmographie, pourtant conséquente. On était donc curieux, un peu pervers aussi sans doute, de découvrir Le 2e Amendement The 2nd de Brian Skiba, réalisateur prolifique, dont « l’oeuvre » semble destinée au fin fond des bacs vidéo et aux multiples diffusions sur la TNT. Le metteur en scène de titres aussi « évocateurs » comme Dans les griffes de mon beau-père, Une grossesse manipulée, Dangereuse infidélité, Des vacances en enfer et divers films de Noël, livre avec Le 2e Amendement un Die Hard de chez Wish, grossièrement réalisé avec peu de moyens, tout juste divertissant si le spectateur n’est pas très regardant sur la qualité de ce qu’on lui propose.

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Test Blu-ray / Godzilla vs. Kong, réalisé par Adam Wingard

GODZILLA VS. KONG réalisé par Adam Wingard, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD + Blu-ray 3D + Blu-ray – Édition Limitée SteelBook le 7 juillet 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Alexander Skarsgård, Millie Bobby Brown, Rebecca Hall, Brian Tyree Henry, Shun Oguri, Eiza González, Julian Dennison, Lance Reddick, Kyle Chandler, Demián Bichir…

Scénario : Eric Pearson & Max Borenstein

Photographie : Ben Seresin

Musique : Junkie XL

Durée : 1h53

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

À une époque où les monstres parcourent la Terre, et alors que l’humanité lutte pour son avenir, Godzilla et King Kong, les deux forces les plus puissantes de la nature, entrent en collision dans une bataille spectaculaire inédite. Alors que Monarch se lance dans une mission périlleuse en terrain inconnu, et qu’il découvre des indices sur les origines des Titans, un complot humain menace d’éradiquer ces créatures – qu’elles soient bonnes ou mauvaises – de la surface de la planète.

Cela faisait près de soixante ans que ces deux titans Alpha ne s’étaient pas affrontés. En effet, il faut remonter à 1962 pour retrouver un King Kong contre Godzilla, réalisé par Ishiro Honda, metteur en scène du Godzilla original, celui de 1954. Immense succès de l’époque, il s’agissait du premier film de la franchise en couleurs, alors que le personnage de King Kong venait d’être racheté par la Toho à la RKO Pictures. Ce sera le plus grand triomphe au box-office de la saga, qui attirera plus de dix millions de japonais dans les salles. On est donc loin du Godzilla – ou Gojira pour les intimes – premier du nom, le monstre expiatoire, l’icône populaire, symbole du trauma collectif japonais né dix ans après les bombes qui ont ravagé Nagasaki et Hiroshima. Godzilla symbolise l’émergence d’un genre à lui tout seul, le Kaigu eiga, «  le cinéma de monstre  », qui allait engendrer près de trente suites dans lesquelles la créature sera confrontée à Mothra, Hedora, Gigan, Megalon, Mecanik Monster, Biollante, King Ghidorag, Mechagodzilla, Space Mechagodzilla, Destroyah, Megaguirius. De son côté, Kong s’est toujours fait plus discret au cinéma. Sans tenir compte des copies, des parodies et autres ersatz, Godzilla vs. Kong est le dixième film ayant King Kong en vedette. Apparu au cinéma en 1933 devant la caméra de Merian C. Cooper et Ernest Schoedsack, le gorille géant a également tenu l’affiche du Fils de Kong, réalisé la même année par Ernest Schoedsack en solo, de King Kong Appears in Edo, film japonais aujourd’hui perdu (1938), de King Kong contre Godzilla (1962) de Ishirô Honda, de La Revanche de King Kong (1967) encore une fois mis en scène par Ishirô Honda avec Rawkin Arthur. Il faudra attendre 1976 pour que King Kong fasse son retour à Hollywood devant la caméra de John Guillermin, dans lequel le dieu Kong s’éprenait (et on le comprend) de Jessica Lange et l’emmenait au sommet du World Trade Center. Dix ans plus tard, John Guillermin remettait ça avec Charles McCracken avec son King Kong 2. En 2005, Peter Jackson embarquait Naomi Watts et Adrien Brody sur l’île de Kong, tandis qu’Andy Serkis interprétait le personnage principal en motion-capture. En 2014, Warner Bros. (distributeur) et Legendary Pictures (producteur) lancent le MonsterVerse, en partenariat avec la Toho, toujours détentrice des droits sur Godzilla. Plusieurs films sont annoncés avec ce personnage, un autre avec King Kong, le but étant de les réunir à l’écran et de les voir se mettre sur la tronche. La suite, on la connaît. Godzilla de Gareth Edwards sort en 2014, Kong : Skull Island de Jordan Vogt-Roberts en 2017 et Godzilla 2 : Roi des monstres de Michael Dougherty en 2019. Trois opus qui amassent près d’1,5 milliard de dollars dans le monde entier, qui prouvent encore la notoriété des deux monstres. Si la qualité est relative et les recettes déclinantes sur le sol de l’Oncle Sam, Godzilla vs. Kong peut enfin voir le jour.

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Test 4K UHD / Space Jam, réalisé par Joe Pytka

SPACE JAM réalisé par Joe Pytka, disponible en Édition Titans of Cult – SteelBook 4K Ultra HD + Blu-ray + goodies le 7 juillet 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Michael Jordan, Wayne Knight, Theresa Randle, Manner Washington, Eric Gordon, Penny Bae Bridges, Brandon Hammond, Larry Bird, Bill Murray, Thom Barry, Danny DeVito…

Scénario : Leo Benvenuti, Steve Rudnick, Timothy Harris & Herschel Weingrod

Photographie : Michael Chapman

Musique : James Newton Howard

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1996

LE FILM

Panique au pays des Looney Tunes ! Les affreux Monstars, venus de l’espace, sont venus kidnapper Bugs Bunny et ses amis pour les emmener dans un parc d’attractions extra terrestre ! Seule chance pour nos héros d’échapper à leur sort : battre les Monstars au basket-ball. Mais face aux super-pouvoirs des extra terrestres, Bugs, Daffy, Titi et les autres n’ont plus qu’un espoir : faire jouer dans leur équipe le plus grand basketteur de tous les temps : Michael Jordan en personne !

Profitant d’une première (fausse) retraite entre 1993 et 1995, Michael Jordan, alors âgé de 30 ans, s’essaye au cinéma dans Space Jam, réponse tardive de la Warner Bros Animation à Qui veut la peau de Roger Rabbit de Robert Zemeckis pour le compte de Walt Disney Pictures, film mêlant des images réelles avec des personnages animés, en l’occurrence ici les Looney Tunes, que le plus grand joueur de basket-ball de tous les temps avait d’ailleurs déjà côtoyé en 1993 dans une publicité pour Nike. Dans ce spot, Michael Jordan et Bugs Bunny jouaient au basketball ensemble contre d’autres protagonistes dessinés. Produit par Ivan Reitman, Space Jam, ou Basket Spatial chez nos amis québécois, reprend exactement la même « trame » que la publicité. Le réalisateur Joe Pytka (né en 1938), spécialisé dans les clips vidéo (The Way You Make Me Feel, Dirty Diana et Heal the World de Michael Jackson), est appelé pour mettre en scène le film. De leur côté, les animateurs s’acharnent pour créer l’interaction entre Bugs Bunny et ses amis, avec Michael Jordan et Bill Murray dans leur propre rôle.

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Test Blu-ray / Les Copains d’abord, réalisé par Lawrence Kasdan

LES COPAINS D’ABORD (The Big Chill) réalisé par Lawrence Kasdan, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 24 février 2021 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Tom Berenger, Kevin Kline, William Hurt, Glenn Close, Mary Kay Place, Jeff Goldblum, JoBeth Williams, Meg Tilly, Don Galloway…

Scénario : Barbara Benedek & Lawrence Kasdan

Photographie : John Bailey

Durée : 1h45

Date de sortie initiale: 1983

LE FILM

Inséparables pendant leurs études dans les années 1960, Sam, Sarah, Michael, Karen et les autres se retrouvent une douzaine d’années ans plus tard, le temps d’un week-end, réunis en la mémoire d’Alex, le meilleur de la bande, qui vient de se suicider. Des huit, ils n’en restent plus que sept, tous profondément troublés par la disparition prématurée de leur ami. Tandis que les heures s’écoulent, les gestes d’autrefois reprennent le dessus. On réécoute des musiques familières, on s’étonne de ce qu’on est devenu, alors que ressurgissent désirs oubliés et vieilles jalousies…

Les Copains d’abordThe Big Chill est le deuxième long-métrage de Lawrence Kasdan (né en 1949), après La Fièvre au corpsBody Heat. Il est assez étonnant de constater qu’après avoir travaillé sur les scénarios des épisodes V et VI de Star Wars ou encore du blockbuster Les Aventuriers de l’arche perdueRaiders of the Lost Ark, Lawrence Kasdan réalise ce film choral intimiste mettant en scène les retrouvailles d’une bande d’amis. Ce long-métrage marque un changement de registre dans sa carrière, puisqu’il se spécialisera dans les drames et les westerns.

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Test Blu-ray / Le Conseiller, réalisé par Alberto De Martino

LE CONSEILLER (Il consigliori) réalisé par Alberto De Martino, disponible en combo DVD/Blu-ray – vendu uniquement avec le film Napoli sapa de William Howkins – depuis le 26 mai 2021 chez Studiocanal.

Acteurs : Tomás Milián, Martin Balsam, Francisco Rabal, Dagmar Lassander, Perla Cristal, Carlo Tamberlani, Manuel Zarzo, John Anderson, Franco Angrisano…

Scénario : Adriano Bolzoni, Alberto De Martino, Vincenzo Flamini & Leonardo Martin

Photographie : Joe D’Amato & Rafael Pacheco

Musique : Riz Ortolani

Durée : 1h42

Date de sortie initiale: 1973

LE FILM

Thomas vient de quitter la Mafia pour retourner défendre Don Antonio Macaluso, le chef de la pègre de San Francisco. Son rival, Garofalo, est bien déterminé à usurper son poste et une bataille sanglante s’ensuit. Don Antonio en sort vainqueur, ce qui lui confère le contrôle des opérations de la côte ouest.

Alberto de Martino (1929-2015) a fait des études de droit. Une fois son diplôme en poche, il décide de se lancer dans le cinéma. Il devient figurant puis jeune acteur. Par la suite, il passe derrière la caméra en assistant des réalisateurs (dont Sergio Leone sur Il était une fois…la révolution) et en travaillant sur des documentaires. Son expérience l’amène à devenir scénariste et cinéaste dans les années 60. Il met en scène des longs-métrages aux genres extrêmement variés : péplum, western, épouvante, espionnage, guerre, giallo, horreur et science-fiction. Parmi les films les plus populaires de sa filmographie, nous pouvons citer par exemple Holocauste 2000 et L’AntéchristL’anticristo. En 1973, il réalise Le ConseillerIl consigliori un polar qui place la mafia italienne au centre de l’histoire.

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Test Blu-ray / Mission 633, réalisé par Walter Grauman

MISSION 633 (633 Squadron) réalisé par Walter Grauman, disponible en DVD et Blu-ray le 22 juillet 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Cliff Robertson, George Chakiris, Maria Perschy, Harry Andrews, Donald Houston, Michael Goodlife, John Meillon, John Bonney…

Scénario : James Clavell & Howard Koch, d’après le roman de Frederik E. Smith

Photographie : Edward Scaife

Musique : Ron Goodwin

Durée : 1h35

Année de sortie : 1964

LE FILM

En Norvège pendant la seconde Guerre Mondiale, la catastrophe est imminente : les services secrets britanniques ont repéré une usine de carburant, destinée à alimenter les fusées allemandes. Le commandant Bergman dispose de très peu de temps pour entraîner l’escadrille 633 en vue de la périlleuse mission qui attend ses hommes : détruire l’usine avant qu’il ne soit trop tard.

Les années 1960 ont vu fleurir moult films consacrés aux événements ayant marqué la Seconde Guerre mondiale. On peut citer en vrac L’enfer est pour les héros Hell is for Heroes de Don Siegel, bien évidemment Le Jour le plus long The Longest Day de Ken Annakin, Andrew Marton, Bernhard Wicki, Gerd Oswald et Darryl F. Zanuck, Les Canons de Navarone – The guns of Navarone de J. Lee Thompson, Les Maraudeurs attaquent Merrill’s Marauders de Samuel Fuller, La Grande Pagaille Tutti a casa de Luigi Comencini et La Grande Évasion The Great Escape de John Sturges. C’est ce dernier qui devait réaliser le film qui nous intéresse aujourd’hui, Mission 633 633 Squadron. Dès la fin des années 1950, le cinéaste prend en main le scénario avec l’aide de Rod Serling, créateur en 1959 de la mythique série La Quatrième dimension The Twilight Zone, tout en pensant offrir le rôle principal à Jack Lord (Les Détrousseurs d’Alan Rafkin). Mais John Sturges abandonne le projet au profit des Sept Mercenaires The Magnificent Seven, grandement inspiré du film japonais Les Sept Samouraïs réalisé par Akira Kurosawa en 1954. Mission 633 revient donc dans l’escarcelle du producteur américain Walter Mirisch, producteur exécutif des Sept Mercenaires, de L’Homme de l’Ouest d’Anthony Mann, de Deux sur la balançoire de Robert Wise et de La Grande évasion, qui emballé par le roman de Frederick E. Smith et voyant que les films de guerre ont fla cote auprès des spectateurs, reste convaincu du potentiel commercial du film. Ce sera finalement Walter Grauman (1922-2015), réalisateur américain jusqu’alors spécialisé dans les séries télévisées (L’Homme à la Rolls, Les Incorruptibles, Le Gant de velours, Perry Mason), qui ne compte qu’un seul long-métrage à son actif (La Sorcière du diableThe Disembodied en 1957), qui se voit confier les manettes de cette production confortable, au casting porté par Cliff Robertson (1923-2011), vu dans Picnic de Joshua Logan, Feuilles d’automne Autumn Leaves de Robert Aldrich, Les Nus et les Morts The Naked and the Dead de Raoul Walsh et Les Bas-fonds new-yorkais Underworld U.S.A. de Samuel Fuller, et George Chakiris, tout juste auréolé de l’Oscar et du Golden Globe du Meilleur acteur dans un second rôle pour West Side Story. Représentatif de son époque, Mission 633 n’a certes pas le prestige des grands classiques et chefs d’oeuvre du genre, il n’a d’ailleurs jamais eu la prétention de rivaliser avec eux, mais n’en demeure pas moins un excellent divertissement, mené sans temps mort, formidablement interprété et mis en scène avec beaucoup de savoir-faire. Et pour vous convaincre d’y jeter un coup d’oeil, sachez que le point culminant de 633 Squadron, autrement dit la scène où l’escadron vole à travers le fjord norvégien en évitant le feu des canons anti-aériens, inspirera George Lucas pour la séquence dite de la tranchée du tout premier Star Wars !

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