Test Blu-ray / Comme un oiseau sur la branche, réalisé par John Badham

COMME UN OISEAU SUR LE BRANCHE (Bird on a Wire) réalisé par John Badham, disponible en DVD et Blu-ray le 8 juillet 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Mel Gibson, Goldie Hawn, David Carradine, Bill Duke, Stephen Tobolowsky, Joan Severance, Harry Caesar, Jeff Corey, Alex Bruhanski, John Pyper-Ferguson, Clyde Kusatsu…

Scénario : David Seltzer, Louis Venosta, Eric Lerner

Photographie : Robert Primes

Musique : Hans Zimmer

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1990

LE FILM

15 ans plus tôt, Rick Jarmin a témoigné contre deux agents fédéraux corrompus. Depuis, il vit sous une fausse identité. Mais il croise par hasard Marianne Graves, son amour de jeunesse, qui le reconnaît. Au même moment, les agents qu’il a fait condamner retrouvent sa trace. Désormais, Rick et Marianne ne sont plus en sécurité.

Comme un oiseau sur la brancheBird on a Wire (1990) n’est sans doute pas le long métrage le plus célèbre avec Mel Gibson, mais il a pourtant su conserver de très nombreux aficionados, qui en ont fait un vrai film culte, notamment en raison du tandem formé avec la formidable Goldie Hawn. Véritablement explosive, la comédienne, trop rare au cinéma, trouve ici un de ses meilleurs rôles, dans lequel elle laisse libre cours à sa fantaisie et à son talent comique, avec une spontanéité renversante doublée d’une évidente sensualité. Le duo fait des étincelles dans cette comédie d’aventures et d’action menée à cent à l’heure, qui en dépit d’un final bien trop étiré, demeure aussi jubilatoire que foncièrement divertissante trente ans après sa sortie.

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Test Blu-ray / Pelle le conquérant, réalisé par Bille August

PELLE LE CONQUÉRANT (Pelle erobreren) réalisé par Bille August, disponible en DVD et Blu-ray le 25 juin 2020 chez BQHL Editions.

Acteurs : Max von Sydow, Pelle Hvenegaard, Astrid Villaume, Erik Paaske, Björn Granath…

Scénario : Bille August d’après le roman de Martin Andersen Nexös

Photographie : Jörgen Persson

Musique : Stefan Nilsson

Durée : 2h23

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Suède, à la toute fin du 19ème siècle. Pour échapper à la misère, le jeune Pelle et son vieux père, Lasse, embarquent pour le Danemark où ils espèrent connaître une vie meilleure. A peine y sont-ils arrivés qu’ils prennent conscience que l’existence sera difficile là aussi, que les immigrés comme eux n’y ont aucun droit, sinon courber l’échine et travailler dans des conditions épouvantables contre quelques sous. Engagés comme vachers dans une ferme, ils subissent la violence et les humiliations d’un régisseur et de son adjoint. En dépit des épreuves, Pelle et Lasse gardent espoir.

Etrange carrière que celle du danois Bille August. Si son nom reste souvent méconnu des cinéphiles et des spectateurs, il est pourtant l’un des rares réalisateurs à avoir remporté deux fois la Palme d’or au Festival de Cannes pour Pelle le Conquérant en 1988, inspiré du livre et classique de la littérature de son compatriote Martin Andersen Nexo et Les Meilleures intentions en 1992, portrait de jeunesse des parents d’Ingmar Bergman, dont il était un ami proche. Ses plus grands succès restent La Maison aux esprits (1994) grâce à son casting international et sa version Reader’s Digest des Misérables réalisé en 1998 avec Liam Neeson dans le rôle de Jean Valjean. En dehors de cela, Bille August, ancien directeur de la photographie, n’a jamais vraiment arrêté de tourner, même si ses œuvres restent marquées par un académisme souvent ronflant. Mais ce n’est pas du tout le cas de Pelle le conquérantPelle erobreren, chef d’oeuvre absolu et intemporel, également récompensé par le Golden Globe et l’Oscar du meilleur film étranger, qui transcende les années et les décennies, sans prendre de rides et qui demeure entre autres célèbre pour l’immense interprétation de Max von Sydow, qui lui a valu une mention pour sa contribution exceptionnelle au Festival de Cannes, ainsi qu’une nomination à l’Oscar du meilleur acteur. Si finalement la statuette convoitée sera décernée à Dustin Hoffman pour Rain Man, le comédien sera salué par le Bodil Award (récompense cinématographique danoise) du meilleur acteur en 1988. Sensationnel film-fleuve écrit, préparé et tourné sur trois années, Pelle le conquérant est sans nul doute l’un des monuments du cinéma européen et l’un des films les plus acclamés, à juste titre, des années 1980.

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Test Blu-ray / Point limite, réalisé par Sidney Lumet

POINT LIMITE (Fail-Safe) réalisé par Sidney Lumet, disponible en DVD et Blu-ray le 16 juin 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Henry Fonda, Walter Matthau, Dan O’Herlihy, Frank Overton, Ed Binns, Fritz Weaver, Larry Hagman…

Scénario : Walter Bernstein d’après le roman d’Eugene Burdick et Harvey Wheeler

Photographie : Gerald Hirschfeld

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

À la suite d’une erreur technique, un groupe d’avions de guerre américains est envoyé en mission avec l’ordre de bombarder Moscou. Il est désormais impossible de les arrêter. Le président des États-Unis va tout faire pour éviter une guerre nucléaire.

Point limiteFail-Safe (1964) est le huitième film de Sidney Lumet. Le cinéaste commence sa carrière à la télévision au début des années 1950, avant de réaliser son premier long-métrage pour le cinéma en 1957, qui a pour titre Douze hommes en colère – 12 Angry Men, un film de procès. D’ailleurs, sa filmographie abordera régulièrement le système judiciaire avec par exemple Le Verdict (1982). Il dirige par deux fois l’acteur Al Pacino qui se retrouve dans la peau d’un policier qui décide de dénoncer la corruption dans Serpico (1973) puis en braqueur de banque dans Un après-midi de chienDog Day Afternoon (1975). Avec Network : Main basse sur la télévision (1976), Sidney Lumet propose une critique cynique du monde du petit écran.

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Test Blu-ray / Farinelli : Il Castrato, réalisé par Gérard Corbiau

FARINELLI : IL CASTRATO réalisé par Gérard Corbiau, disponible en DVD et Blu-ray le 5 mars 2020 chez BQHL Editions.

Acteurs : Stefano Dionisi, Enrico Lo Verso, Elsa Zylberstein, Caroline Cellier, Marianne Basler, Jacques Boudet, Jeroen Krabbe…

Scénario : Andrée Corbiau, Gérard Corbiau, Marcel Beaulieu

Photographie : Walther van den Ende

Musique : Riccardo Broschi

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 1994

LE FILM

Naples, début du XVIIIe siècle. Pour que son jeune frère Carlo conserve sa voix cristalline au-delà de l’enfance, Riccardo Broschi parvient, sous prétexte d’un accident, à le priver de sa virilité. Désormais castrat, Carlo Broschi devient Farinelli, un chanteur lyrique dont la célébrité s’étend jusqu’en Angleterre. Si, en donnant de la voix dans un petit théâtre, il le sauve de la faillite, il s’attire aussi la convoitise du grand compositeur Haendel qui, en lui révélant la vérité sur la nature de son don, l’éloigne de son frère…

C’est un film culte. Farinelli : Il Castrato est le long métrage le plus célèbre du réalisateur belge Gérard Corbiau (né en 1941), également metteur en scène du Maître de musique (1988), de L’Année de l’éveil (1991) et du Roi danse (2000). Si les années n’ont pas été très douces avec le film, surtout en raison d’un doublage français calamiteux et d’un playback souvent approximatif, Farinelli : Il Castrato demeure une œuvre très soignée sur la forme avec notamment des costumes flamboyants et des décors sublimes. Récompensé par le Golden Globe 1995 du meilleur film en langue étrangère et nommé à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, Farinelli : Il Castrato vaut essentiellement le coup d’oeil aujourd’hui pour l’originalité de son récit, troublant, et l’interprétation sensuelle et sensible d’Elsa Zylberstein.

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Test Blu-ray / Dark Waters, réalisé par Todd Haynes

DARK WATERS réalisé par Todd Haynes, disponible en DVD et Blu-ray le 19 août 2020 chez Le Pacte.

Acteurs : Mark Ruffalo, Anne Hathaway, Tim Robbins, Bill Pullman, Bill Camp, Victor Garber, Mare Winningham, William Jackson Harper…

Scénario : Mario Correa, Matthew Michael Carnahan d’après l’article « The Lawyer Who Became DuPont’s Worst Nightmare » de Nathaniel Rich

Photographie : Edward Lachman

Musique : Marcelo Zarvos

Durée : 2h06

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Robert Bilott est un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques. Interpellé par un paysan, voisin de sa grand-mère, il va découvrir que la campagne idyllique de son enfance est empoisonnée par une usine du puissant groupe chimique DuPont, premier employeur de la région. Afin de faire éclater la vérité sur la pollution mortelle due aux rejets toxiques de l’usine, il va risquer sa carrière, sa famille, et même sa propre vie…

Dès son second long métrage, Safe (1995), Todd Haynes posait les bases de ce que sera son cinéma. Sous ses allures calmes et paisibles, la banlieue américaine bourgeoise renferme des maux, un mal-être. L’existence réglée se résume à choisir la couleur du nouveau canapé, prendre des cours d’aérobic, faire les courses pour son mari ou assister aux réunions tupperware de ses voisines. Jusqu’au jour où le personnage principal contractait une maladie inexpliquée en devenant allergique à l’air respiré. Parabole sur l’épidémie du SIDA, avertissement écologique (les maladies liées aux produits chimiques), drame existentialiste, critique du matérialisme américain et de l’American Way of Life, les niveaux de lecture étaient déjà multiples dans Safe. Près de trente ans après, le cinéaste revient pour ainsi dire au film de genre, puisque Dark Waters s’avère un thriller social percutant, flirtant avec le suspense et le polar. On y retrouve les mêmes intérieurs blancs, froids, vides, cliniques, des décors qui reflètent la vie intérieure des personnages. Les thématiques du cinéma de Todd Haynes sont bel et bien présentes : la monotonie du quotidien avec un avocat qui enchaîne les affaires avec un succès constant et finalement banal, comment assumer sa solitude (ici un homme face à un géant de l’industrie), la peur du regard des autres (ou comment Bilott a su surmonter les pressions), la marginalisation (dans son propre cabinet ou chez lui), et Dark Waters s’impose naturellement dans l’immense filmographie du réalisateur. Foncièrement dérangeant, glaçant, troublant et prenant, ce huitième long métrage de Todd Haynes permet également à l’immense Mark Ruffalo, à l’origine du projet et producteur, de composer l’un des plus beaux personnages de sa carrière, pour lequel il aurait largement mérité d’être récompensé par l’Oscar du meilleur acteur.

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Test DVD / Gérard de par le monde : le Japon, réalisé par Sébastien Fallourd

GÉRARD DE PAR LE MONDE : LE JAPON réalisé par Sébastien Fallourd, disponible en DVD le 17 juin 2020 chez ESC Editions.

Acteurs : Gérard Depardieu, Eriko Takeda…

Scénario : Sébastien Fallourd, sur une idée originale de Gérard Depardieu et de Sébastien Fallourd

Photographie : Sébastien Fallourd, John Gabriel Biggs

Musique : Racha Arodaky

Durée : 5 épisodes de 26 minutes

Date de sortie initiale : 2018

LA SÉRIE

Entre art, gastronomie et spiritualité, Gérard Depardieu sillonne l’archipel nippon à la rencontre d’un peuple profondément attaché à ses traditions, en laissant la part belle à l’imprévu.

En 2015, Arte avait proposé une série documentaire intitulée À pleines dents ! où Gérard Depardieu, accompagné du chef cuisinier Laurent Audiot, nous emmenait réaliser un voyage gastronomique. Durant deux saisons, ils voyageaient dans plusieurs pays, tels que la France, l’Écosse, l’Italie, le Portugal, l’Espagne et l’Allemagne. Leur route, qui se terminait en Afrique dans la ville de Fès, nous fait découvrir les différentes cultures culinaires. Gérard Depardieu et Laurent Audiot dévoraient, cuisinaient, buvaient et allaient à la rencontre de personnages atypiques.

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Test DVD / Themroc, réalisé par Claude Faraldo

THEMROC réalisé par Claude Faraldo, disponible en DVD le 9 juin 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Michel Piccoli, Béatrice Romand, Marilù Tolo, Francesca Romana Coluzzi, Jeanne Herviale, Jean Aron, Coluche, Patrick Dewaere, Romain Bouteille, François Dyrek, Henri Guybet, Miou-Miou…

Scénario : Claude Faraldo

Photographie : Jean-Marc Ripert

Musique : Harald Maury

Durée : 1h49

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Themroc, vieux garçon, peintre en bâtiment modèle, mène une vie monotone, jusqu’au jour où un incident absurde le pousse à la révolte. Son patron le licencie sans motivation sérieuse. Telle une bête fauve, il entre dans une rage incroyable, quitte son travail et rentre chez lui. Là, il transforme sa chambre en une sorte de tanière et entraîne les habitants du quartier à retourner à l’âge des cavernes. Passant la journée à faire l’amour, le voisinage semble en passe de faire naître un monde nouveau…

La carrière de Claude Faraldo, en tant que réalisateur, compte une dizaine de films. Son cinéma est atypique, voire disparate, laissant apparaître ses idées contestataires et libertaires. Après avoir réalisé son premier film intitulé Bof… Anatomie d’un livreur, qui est un plaidoyer pour le droit à la paresse, il met en scène Themroc une farce anarcho-primitiviste. Ce film reflète parfaitement la période des années 1970, où la contestation est à son apogée, avec le rejet de la société de consommation et de la négation de l’autorité.

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Test Blu-ray / Une vie cachée, réalisé par Terrence Malick

UNE VIE CACHÉE (A Hidden Life) réalisé par Terrence Malick, disponible en DVD et Blu-ray le 10 juin 2020 chez UGC.

Acteurs : August Diehl, Valerie Pachner, Maria Simon, Tobias Moretti, Bruno Ganz, Matthias Schoenaerts, Karin Neuhäuser, Ulrich Matthes…

Scénario : Terrence Malick

Photographie : Jörg Widmer

Musique : James Newton Howard

Durée : 2h53

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Mais porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa famille, Franz veut rester un homme libre et entreprend une correspondance avec sa femme Franziska, qui est restée au village.

Alors que 20 ans séparaient Les Moissons du ciel et La Ligne rouge, Terrence Malick a pris un nouvel envol depuis le triomphe de The Tree of Life (Palme d’or au Festival de Cannes en 2011) puisque seulement deux ans ont séparé les sorties de ce dernier et A la merveille, soit l’écart le plus court entre deux films pour le cinéaste. Premier opus d’une trilogie « sur la vie », le film reprenait les motifs merveilleusement installés dans The Tree of Life, sans jamais parvenir à retrouver la magie qui s’en dégageait. Sorti en 2015, Knight of Cups était encore plus hermétique et les fans du cinéaste de la première heure commençaient sérieusement à désespérer de le voir à nouveau inspirer. Certains avaient même commencé à lui tourner le dos et à prendre la poudre d’escampette. Après un documentaire intitulé Voyage of time : au fil de la vie, narré par Brad Pitt dans la version IMAX et par Cate Blanchett dans la version 35-millimètres, Song to Song arrivait dans les salles avec beaucoup d’appréhensions. Et là, le miracle ! La réaction chimique qui se créait en visionnant The Tree of Life, était là. Alors qu’A la merveille et Knight of Cups faisaient penser à un montage de « scènes coupées » de The Tree of Life, Song to Song semblait être le film que recherchait Terrence Malick à travers ses deux films précédents. S’il restait indéniablement lié sur le fond (la foi, le souvenir, la passion qui se délite, la solitude, la mélancolie) comme sur la forme aux deux films précédents, Song to Song retrouvait ce qu’il leur manquait, l’émotion. Deux ans plus tard, le cinéaste est de nouveau sur le devant de la scène avec Une vie cachéeA Hidden Life. Cette fois, Terrence Malick parvient non seulement à prolonger son dispositif visuel et narratif, mais il livre aussi en même temps son œuvre la plus accessible depuis Les Moissons du ciel, et pas seulement en raison de la linéarité de son récit.

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Test DVD / Revenir, réalisé par Jessica Palud

REVENIR réalisé par Jessica Palud, disponible en DVD le 7 juillet 2020 chez Pyramide Vidéo.

Acteurs : Niels Schneider, Adèle Exarchopoulos, Roman Coustère Hachez, Patrick d’Assumçao, Hélène Vincent, Franck Falise, Jonathan Couzinié, Catherine Salée…

Scénario : Jessica Palud, Philippe Lioret, Diastème d’après le roman L’Amour sans le faire de Serge Joncour

Photographie : Victor Seguin

Musique : Mathilda Cabezas, Augustin Charnet

Durée : 1h17

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

C’est la ferme où Thomas est né. C’est sa famille. Son frère, qui ne reviendra plus, sa mère, qui est en train de l’imiter, et son père, avec qui rien n’a jamais été possible. Il retrouve tout ce qu’il a fui il y a 12 ans. Mais aujourd’hui il y a Alex, son neveu de six ans, et Mona, sa mère incandescente.

Librement adapté du roman L’Amour sans le faire de Serge Joncour, Revenir est le second long métrage de Jessica Palud, sept ans après Les Yeux fermés. Fille du réalisateur Hervé Palud (Les Frères Pétard, Un indien dans la ville, non nous ne parlerons pas de Mookie) et ancienne assistante réalisatrice auprès de Bernardo Bertolucci (InnocentsThe Dreamers), Sofia Coppola (Marie-Antoinette), Philippe Lioret (Je vais bien, ne t’en fais pas, Welcome, Toutes nos envies) et Diastème (Le Bruit des gens autour), Jessica Palud s’est octroyé la plume de ces deux derniers, pour s’approprier cette histoire familiale intimiste, pudique et délicate. Lauréat du prix du meilleur scénario dans la section Orizzonti à la Mostra de Venise, Revenir est un deuxième film qui vaut essentiellement pour l’intense interprétation de Niels Schneider, toujours à fleur de peau, mais dont le scénario pâtit d’une absence d’intérêt et qui donne l’agaçante impression de vu et revu dans le cinéma d’auteur français. Quelques qualités, mais aussi de nombreux défauts.

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Test DVD / 5 est le numéro parfait, réalisé par Igort

5 EST LE NUMÉRO PARFAIT (5 è il numero perfetto) réalisé par Igort, disponible en DVD et Blu-ray le 17 juin 2020 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Toni Servillo, Valeria Golino, Carlo Buccirosso, Iaia Forte, Giovanni Ludeno, Lorenzo Lancellotti, Vincenzo Nemolato, Manuela Lamanna…

Scénario : Igort d’après son roman graphique

Photographie : Nicolai Brüel

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Peppino Lo Cicero, ex-tueur à gages de la Camorra est fier de son fils qui gravit les échelons du crime organisé. Mais quand celui-ci est froidement tué dans un guet-apens, il reprend du service accompagné de son ami Toto le boucher. Leur quête de vérité va déclencher une spirale de vengeances et de trahisons dans les clans mafieux du Naples des années 70.

Le projet d’adaptation cinématographique du roman graphique 5 est le numéro parfait – 5 è il numero perfetto, de l’auteur de bande dessinée italien Igort, de son vrai nom Igor Tuveri, remonte à plus de quinze ans. Sortie en 2002 chez Casterman, cette œuvre publiée dans 20 pays, traduite dans 15 langues et récompensée par de nombreux prix internationaux, a immédiatement conquis le public et la critique. Plusieurs producteurs venus du monde entier ont alors tenté d’en acquérir les droits, tandis que les cinéastes se bousculaient pour transposer cet univers sur le grand écran. Finalement, Igort décide de franchir le pas pour adapter lui-même son propre univers au cinéma. 5 est le numéro parfait sort des sentiers battus dans le cinéma italien, plus habitué aux comédies ou aux drames ou thrillers historiques. Si l’on pense forcément à Sin City (2005) de Frank Miller et Robert Rodriguez et à Dick Tracy (1990) de Warren Beatty, le film trouve son ton, reste évidemment modeste, mais Igort fait preuve d’un sens du cadre, bien plus que du rythme c’est vrai, et peut surtout compter sur l’intense interprétation du plus grand comédien de sa génération, l’immense Toni Servillo, qui porte le film sur ses épaules.

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