Test Blu-ray / Le Soleil des voyous, réalisé par Jean Delannoy

LE SOLEIL DES VOYOUS réalisé par Jean Delannoy, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 4 décembre 2020 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Jean Gabin, Robert Stack, Margaret Lee, Jean Topart, Suzanne Flon, Walter Giller, Lucienne Bogaert, Albert Michel…

Scénario : Alphonse Boudard & Jean Delannoy, d’après le roman de J.M. Flynn

Photographie : Walter Wottitz

Musique : Francis Lai

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Denis Ferrand est un homme tranquille et riche, propriétaire d’un café, d’un garage et d’une auberge luxueuse. Il jouit de la considération générale de la ville. Pourtant dans sa jeunesse, il était Denis « le fignoleur », un truand rusé et audacieux. Pour l’amour de Marie-Jeanne qu’il a épousée, il s’est rangé définitivement. En face de son bar, se trouve une banque. Toutes les fins de mois, lorsque Denis reste pour faire ses comptes, il peut voir le convoi qui vient chercher la paye du centre nucléaire de Farville. Alors Denis rêve… petit à petit il échafaude le coup qu’il aurait monté dans sa jeunesse…

L’une des collaborations les plus fructueuses et prolifiques de Jean Gabin reste celle entamée en 1952 avec le cinéaste Jean Delannoy (1908-2008). Six longs métrages en commun, six énormes succès populaires avec La Minute de vérité (1952), Chiens perdus sans collier (1955), Maigret tend un piège (1958), Maigret et l’Affaire Saint-Fiacre (1959), Le Baron de l’écluse (1960) et Le Soleil des voyous (1967), qui auront attiré plus de 18 millions de français dans les salles ! Ce dernier permet à Jean Gabin de se refaire une santé au box-office, après l’échec du Jardinier d’Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois. Mais le « Vieux » n’a rien à craindre, puisque près de 35 millions de spectateurs se sont rués au cinéma pour voir ses films, rien que depuis le début des années 1960 ! Le Soleil des voyous est étrangement méconnu dans la carrière de Jean Gabin et pourtant le film possède plusieurs atouts non négligeables. Il y a surtout l’association inattendue du comédien avec l’américain Robert Stack, le légendaire Eliot Ness de la série télévisée Les Incorruptibles, rôle qui l’a rendu mondialement célèbre et qu’il campera dans près de 120 épisodes tournés entre 1959 et 1963. Le duo fonctionne très bien et reste la plus grande curiosité du Soleil des voyous, à ce jour l’unique adaptation d’un roman de J.M. Flynn, qui reste également un polar carré, propre, un film de casse au charme inaltérable.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Le Soleil des voyous, réalisé par Jean Delannoy »

Test Blu-ray / Le Jardinier d’Argenteuil, réalisé par Jean-Paul Le Chanois

LE JARDINIER D’ARGENTEUIL réalisé par Jean-Paul Le Chanois, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 4 décembre 2020 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Jean Gabin, Liselotte Pulver, Pierre Vernier, Curd Jurgens, Alfred Adam, Mary Marquet, Jeanne Fusier-Gir, Serge Gainsbourg, Claude Nicot, Henri Rellys, Katrin Schaake, Noël Roquevert, Jean Tissier…

Scénario : Jean-Paul Le Chanois, François Boyer & Alphonse Boudard, d’après le roman de René Jouglet

Photographie : Walter Wottitz

Musique : Serge Gainsbourg

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

Jardinier-artiste, M. Tulipe est un clochard sentimental. Dans le wagon désaffecté et entouré de fleurs où il demeure, il peint des naïvetés pour les vendre à Montmartre et cultive son jardin. Mais il dessine, imprime et vieillit aussi des billets de banque. Des petites coupures pour finir ses fins de mois qu’il écoule très prudemment. Un jour, son filleul Noël, depuis peu au courant des agissements de son parrain et son complice, rencontre Hilda, une ambitieuse nurse étrangère qui les pousse à voir plus grand…

Le réalisateur Jean-Paul Dreyfus, plus connu sous le nom de Jean-Paul Le Chanois (1909-1985) aura offert à Jean Gabin son plus grand succès au cinéma avec Les Misérables (1958). Le comédien et le cinéaste s’associeront sur quatre longs métrages, l’adaptation de l’oeuvre de Victor Hugo donc, Le Cas du docteur Laurent (leur première collaboration, moins diffusée à la télévision que les autres) en 1957, puis Monsieur en 1964, et enfin, Le Jardinier d’Argenteuil en 1966. Plus de 15 millions de français iront se régaler en allant voir ces quatre films au cinéma, même si pour le coup, le dernier opus est un des rares revers de l’acteur au box-office dans les années 1960 avec Sous le signe du taureau de Gilles Grangier. Mais Le Jardinier d’Argenteuil n’a rien à voir avec ce dernier puisqu’il s’agit d’une comédie dans laquelle Jean Gabin fait merveille, même s’il peine quelque peu à relever le niveau de ce qui s’avère avant tout une récréation pour le monstre du cinéma, qui venait d’enchaîner deux films avec Denys de La Patellière, Le Tonnerre de Dieu (1965) et Du rififi à Paname (1966). Rétrospectivement, il y a des films qui seraient sans doute tombés dans l’oubli s’ils n’avaient pas été portés par Jean Gabin et Le Jardinier d’Argenteuil en aurait sûrement fait partie, car même s’il n’est pas déplaisant, le film reste certainement l’un des plus anecdotiques du « Vieux ».

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Le Jardinier d’Argenteuil, réalisé par Jean-Paul Le Chanois »

Test Blu-ray / La Veuve Couderc, réalisé par Pierre Granier-Deferre

LA VEUVE COUDERC réalisé par Pierre Granier-Deferre, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 4 décembre 2020 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Alain Delon, Simone Signoret, Ottavia Piccolo, Jean Tissier, Monique Chaumette, Boby Lapointe, Jean-Pierre Castaldi…

Scénario : Pascal Jardin, d’après le roman de Georges Simenon

Photographie : Walter Wottitz

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Dans le car qui longe le canal du Centre, Jean, fuyant la police et muni de faux papiers, fait la connaissance d’une paysanne, la veuve Couderc. C’est une femme qui vieillit seule et s’acharne à conserver sa ferme, possession que la famille de son mari lui conteste. Dans la ferme d’en face, vit une fille-mère de 16 ans. Jean va les prendre comme maîtresses. Entre ces deux femmes, aux antipodes l’une de l’autre, il va connaître un bonheur condamné d’avance…

Ancien assistant de Marcel Carné, Jean-Paul le Chanois et Denys de La Patellière, Pierre Granier-Deferre (1927-2007), fait ses débuts derrière la caméra au début des années 1960 avec Le Petit Garçon de l’ascenseur. Le premier succès arrive avec le succulent La Métamorphose des cloportes (1965), dans lequel Lino Ventura, Charles Aznavour, Pierre Brasseur et Maurice Biraud se régalent (et nous aussi) avec les dialogues de Michel Audiard. En 1970, La Horse marque un grand tournant dans sa carrière et installe définitivement Pierre Granier-Deferre comme l’un des réalisateurs les plus importants du cinéma français de la décennie, avec lequel les grands noms du septième art voudront collaborer. Après Le Chat sorti en avril 1971, Simone Signoret, emballée par leur collaboration, demande au cinéaste de trouver un sujet qui pourrait les réunir à nouveau. Pierre Granier-Deferre jette alors son dévolu sur un autre roman de Georges Simenon, La Veuve Couderc, sorti en 1942, adapté ici par son complice Pascal Jardin. La comédienne est ravie et donne immédiatement son accord, mais il faut lui trouver un partenaire, forcément plus jeune, puisque le livre évoque deux personnages profondément éloignés l’un de l’autre par l’origine, l’âge et le caractère. Le metteur en scène parvient à convaincre Alain Delon, même si seulement quatorze ans séparent les monstres du cinéma hexagonal, ce dernier demandant à Pierre Granier-Deferre de redoubler de direction d’acteur au moment des scènes intimistes, au point de lui ordonner de lui indiquer les gestes et intentions pendant les prises. Quasiment cinquante ans après sa sortie, La Veuve Couderc reste l’un des sommets de la carrière du réalisateur, qui conduit son récit de la même main de maître avec laquelle il avait dirigé Le Chat l’année précédente. Le couple star est époustouflant, crevant l’écran une fois de plus par leur talent et leur charisme hors du commun, tandis que Pierre Granier-Deferre s’approprie la sève du roman original puisqu’il y retrouve quelques-uns de ses thèmes de prédilection, la nostalgie, le temps qui passe et les relations éphémères. Chef d’oeuvre absolu.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / La Veuve Couderc, réalisé par Pierre Granier-Deferre »

Test Blu-ray / L’Éventreur de New York, réalisé par Lucio Fulci

L’ÉVENTREUR DE NEW YORK (Lo Squartatore di New York) réalisé par Lucio Fulci, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret + CD chez The Ecstasy of Films.

Acteurs : Jack Hedley, Almanta Suska, Howard Ross, Andrea Occhipinti, Alexandra Delli Colli, Paolo Malco, Cosimo Cinieri, Cinzia De Ponti…

Scénario : Gianfranco Clerici, Lucio Fulci, Vincenzo Mannino & Dardano Sacchetti

Photographie : Luigi Kuveiller

Musique : Francesco De Masi

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

A New York, plusieurs femmes sont assassinées de manière atroce par un tueur en série, connu pour être doté d’une voix de canard. L’inspecteur Williams se charge de l’enquête alors que les meurtres sadiques s’enchaînent…

Nous avons déjà longuement parlé de Lucio Fulci (1927-1996) sur Homepopcorn.fr, mais comme nous aimons tout particulièrement le cinéaste, nous prendrons la peine de nous auto-citer. Lucio Fulci, qui se destinait d’abord au monde de la médecine, décide de se tourner vers le cinéma et intègre le Centro Sperimentale di Cinematografia de Rome, en suivant les cours de Michelangelo Antonioni et de Luchino Visconti. Il devient l’assistant du réalisateur Marcel L’Herbier pour Les Derniers Jours de Pompéi en 1950. Mais c’est avec le cinéaste Steno, de son vrai nom Stefano Vanzina, que Fulci fait réellement ses premières classes. Il s’agit de comédies, principalement avec Totò, aux titres aussi évocateurs que Totò et les femmes, L’uomo, la bestia e la virtù, Où est la liberté. Progressivement, Lucio Fulci devient scénariste et signe Une fille formidable de Mauro Bolognini, Un Americano a Roma de Steno avec l’immense Alberto Sordi. Il passe enfin derrière la caméra en 1959 avec I Ladri, une comédie interprétée par… Totò. La boucle est bouclée. Dans les années 1960, Lucio Fulci enchaîne moult comédies avec le duo célèbre en Italie, Franco Franchi et Ciccio Ingrassia. Si le succès est au rendez-vous, il commence sérieusement à vouloir changer son fusil d’épaule et démontrer qu’il est capable de réaliser autre chose que des comédies. Il signe un western avec Franco Nero (Le Temps du massacre, 1966), une comédie policière intitulée (Au diable les anges, 1967), un drame (Liens d’amour et de sang, 1969). Mais le véritable tournant s’opère en 1969 avec le giallo Pervertion StoryLa Machination (Una sull’altra). Si Dario Argento et Mario Bava sont fréquemment annoncés comme étant les réalisateurs phares du giallo, ce genre italien de film d’exploitation, cocktail de cinéma d’horreur, de film policier et d’érotisme soft, il est grand temps aujourd’hui de réhabiliter Lucio Fulci, jusqu’ici surtout défendu par les amateurs de cinéma de genre. Un an après l’onirique, poétique, sensuel, cruel, oppressant, kafkaïen Le Venin de la peurUna lucertola con la pelle di donna, et la même année que sa comédie érotique Obsédé malgré lui, Lucio Fulci signe un de ses films les plus célèbres, La Longue nuit de l’exorcismeNon si sevizia un paperino. Suvront deux aventures de Croc-Blanc (1973 et 1974), Les Quatre de l’apocalypse (1975) et L’Emmurée vivante (1977). A la fin des années 1970, la carrière de Lucio Fulci bat de l’aile après quelques échecs successifs, tandis que sa fille connaît un très grave accident et que son divorce l’a laissé sur la paille. Contre toute attente, le producteur Fabrizio De Angelis lui confie les commandes de L’Enfer des Zombies, titre opportuniste surfant sur le triomphe du Zombie de George A. Romero, dont le montage européen avait été confié à Dario Argento. Sur un scénario écrit par Dardano Sacchetti (Le Chat à neuf queues, La Baie sanglante, Le cynique, l’infâme, le violent, L’emmurée vivante) même si crédité sous le nom de sa femme Elisa Brigranti, L’Enfer des Zombies va non seulement relancer la carrière de Lucio Fulci, comme il n’aurait jamais pu l’espérer, être à l’origine de tout un tas d’ersatz, et surtout devenir et rester un des films les plus emblématiques du genre. Nous voici donc rendu aux années 1980 où Lucio Fulci mettra les bouchées doubles et enchaînera La Guerre des gangsLuca il contrabbandiere, Frayeurs Paura nella città dei morti viventi, Le Chat noir Il Gatto nero, L’Au-delà…E tu vivrai nel terrore! L’aldilà et La Maison près du cimetièreQuella villa accanto al cimitero. L’année 1982 est celle de L’Éventreur de New YorkLo squartatore di New York, légendaire thriller, extrêmement violent, tourné à New York (sans autorisation, ou presque) par un Lucio Fulci très inspiré par la ville qu’il avait déjà filmée et qu’il met en valeur une fois de plus ici. Près de quarante ans après sa sortie, L’Éventreur de New York demeure d’une redoutable efficacité et met à rude épreuve les nerfs des spectateurs avec certaines séquences éprouvantes à ne pas mettre devant tous les yeux ! Et vous ne verrez plus Donald Duck de la même façon…

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / L’Éventreur de New York, réalisé par Lucio Fulci »

Test Blu-ray / Benny & Joon, réalisé par Jeremiah S. Chechik

BENNY & JOON réalisé par Jeremiah S. Chechik, disponible en DVD et Blu-ray le 18 novembre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Johnny Depp, Mary Stuart Masterson, Aidan Quinn, Julianne Moore, Oliver Platt, CCH Pounder, Dan Hedaya, Joe Grifasi, William H. Macy…

Scénario : Barry Berman

Photographie : John Schwartzman

Musique : Rachel Portman

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1993

LE FILM

Depuis la mort accidentelle de leurs parents, Benny s’occupe de sa soeur Joon, fragile et asociale, sujette à des accès de rage et de violence qui font fuir leur entourage. L’arrivée de Sam, jeune illettré presque muet qui a adopté les manières et le costume de Buster Keaton, va bouleverser la vie du frère et de la soeur.

Pour beaucoup, malheureusement, le réalisateur canadien Jeremiah S. Chechik, né en 1955, est et restera le principal responsable d’un horrible doublé, Diabolique (1996), remake du chef d’oeuvre d’Henri-Georges Clouzot et Chapeau melon et bottes de cuirThe Avengers (1998), adaptation cinématographique de la légendaire série éponyme. Depuis, le réalisateur n’est jamais revenu au cinéma et a préféré se dissimuler à la télévision où il n’a pas cessé de tourner (The Bronx Is Burning, Gossip Girl, Burn Notice, Chuck, Rogue…). Pourtant, les débuts de Jeremiah S. Chechik sont très prometteurs puisque son premier long-métrage, Le Sapin a les boules National Lampoon’s Christmas Vacation, troisième volet de la franchise, fracasse le box-office américain en 1989 et sera d’ailleurs le plus gros succès de la saga. Si son second film, Arrive Alive (1990), est aujourd’hui oublié, le bijou de sa filmographie demeure Benny & Joon, comédie tendre, romantique et poétique, une madeleine pour un grand nombre de spectateurs. Rien qu’avec cet opus, Jeremiah S. Chechik mérite d’être réhabilité, puisqu’il démontrait ici tout son savoir-faire, notamment en direction d’acteurs, tous exceptionnels dans Benny & Joon, de Johnny Depp à Mary Stuart Masterson, en passant par Aidan Quinn, la sublimissime Julianne Moore et Oliver Platt, sans oublier Dan Hedaya et William H. Macy. Ou comment Benny & Joon est devenu un vrai classique du cinéma américain, qui fleure bon les années 1990, un parfum qui s’éloigne petit à petit, mais dans lequel on replonge avec délice.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Benny & Joon, réalisé par Jeremiah S. Chechik »

Test Blu-ray / Sac d’os – La Maison sur le lac, réalisé par Mick Garris

SAC D’OS – LA MAISON SUR LE LAC (Bag of Bones) réalisé par Mick Garris, disponible en DVD et Blu-ray le 5 décembre 2020 chez Condor Entertainment.

Acteurs : Pierce Brosnan, Melissa George, Annabeth Gish, Anika Noni Rose, Matt Frewer, Jason Priestley, Caitlin Carmichael, Peter MacNeill…

Scénario : Matt Venne, d’après le roman Sac d’os de Stephen King.

Photographie : Barry Donlevy

Musique : Nicholas Pike

Durée : 2 épisodes de 75 minutes.

Date de sortie initiale : 2011

LA MINISÉRIE

Mike Noonan, auteur de romans à succès, vient de perdre son épouse Jo dans un accident. Pour préparer son prochain livre, il décide de se retirer dans sa résidence secondaire, un chalet situé sur les bords d’un lac du Maine. Il fait aussi la connaissance de Mattie, une jeune veuve, et de sa petite fille Kayla. Or Max Devore, le beau-père de Mattie, un multimillionnaire, cherche à obtenir la garde de la fillette. Bientôt Mike se trouve confronté à la fois à des fantômes hantant sa maison dont celui de sa défunte femme et ainsi qu’à Max Devore qui est prêt à tout pour parvenir à ses fins.

Le réalisateur Mick Garris (né en 1951) est un habitué de l’univers de Stephen King et détient probablement le record d’adaptations à l’écran des œuvres du maître de l’horreur ! C’est en 1992 qu’il démarre sa collaboration avec Stephen King, qui lui écrit le film La Nuit déchiréeSleepwalkers, un scénario original et non tiré d’un de ses romans. Deux ans plus tard, les deux hommes remettent le couvert avec l’ambitieuse transposition du FléauThe Stand, minisérie devenue culte déclinée en quatre parties de 90 minutes, avec Gary Sinise, Molly Ringwald, Jamey Sheridan, Miguel Ferrer et Rob Lowe. Fier de leur association, Stephen King confie à Mick Garris sa propre version de Shining en 1997, toujours sous la forme d’une mini-série, cette fois en trois parties de 85 minutes. La même année, le réalisateur signe Quicksilver Highway, téléfilm à la fois basé sur les nouvelles Le Dentier claqueur (parue en 1993 dans le recueil Rêves et Cauchemars) de Stephen King et Le Corps politique de Clive Barker. Suivront Riding the Bullet (2004) d’après la nouvelle Un tour sur le Bolid’, puis DésolationDesperation en 2006. A ce jour, La Maison sur le lac Bag of Bones est la dernière adaptation de Stephen King mise en scène par Mick Garris. Cette minisérie en deux parties est l’adaptation du roman Sac d’os, paru en 1998, récompensé à sa sortie par le prix Locus du meilleur roman d’horreur, le prix Bram Stoker et le prix British Fantasy, en d’autres termes, il s’agit du livre le plus récompensé de l’écrivain. Sur un scénario de Matt Venne, qui a récemment signé le sympathique Acts of Vengeance d’Isaac Florentine, avec Antonio Banderas qui distribue des bourre-pifs, Sac d’os ou La Maison sur le lac donc (puisqu’il a été diffusé à la télévision sous ce titre en France), est une transposition honnête, qui ne fait pas d’éclats, mais qui se concentre étonnamment sur ce qui faisait la moelle du roman, l’histoire du deuil du personnage principal. Ce dernier est campé avec élégance par Pierce Brosnan, qui venait de tourner The Ghost Writer, dernier chef d’oeuvre en date de Roman Polanski, qui porte le récit à bout de bras, en étant quasiment de tous les plans. Si le rythme est somme toute assez lent, les fans du King retrouveront l’âme de leur écrivain préféré, tandis que Mick Garris soigne sa réalisation et exploite intelligemment ses superbes décors.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Sac d’os – La Maison sur le lac, réalisé par Mick Garris »

Test Blu-ray / The Game, réalisé par David Fincher

THE GAME réalisé par David Fincher, disponible en Blu-ray le 3 novembre 2020 chez L’Atelier d’Images.

Acteurs : Michael Douglas, Sean Penn, Carroll Baker, Deborah Kara Unger, Armin Mueller-Stahl, James Rebhorn, Peter Donat…

Scénario : John Brancato & Michael Ferris

Photographie : Harris Savides

Musique : Howard Shore

Durée : 2h09

Date de sortie initiale : 1997

LE FILM

Nicholas Van Orton, un richissime homme d’affaires reçoit comme cadeau d’anniversaire de la part de son frère Conrad une invitation à participer à un jeu d’un genre nouveau. D’abord sceptique, il se laisse tenter par cette aventure. Cette partie se révèle être un engrenage aux mécanismes diaboliques…

Durant de longues années, The Game a probablement été le film le plus mal aimé de David Fincher. Peut-être parce que le réalisateur était attendu au tournant après le triomphe international de Se7en (330 millions de dollars de recette, 100 millions rien qu’aux Etats-Unis et 5 millions d’entrées en France), son véritable premier long-métrage puisque l’intéressé avait déjà renié Alien 3, monté, puis remonté par les producteurs sans son accord. Rétrospectivement, The Game est l’un des meilleurs opus du cinéaste et surpasse même quelques autres de ses films acclamés, comme Zodiac (2007), L’Étrange Histoire de Benjamin Button (2008), The Social Network (2010) et Gone Girl (2014). The Game, c’est comme qui dirait le bijou dissimulé dans l’écrin de la carrière du metteur en scène, celui qui condense tout son amour pour le cinéma classique hollywoodien et dans lequel apparaissent clairement toutes ses obsessions. Certes, la fin a été largement décriée et le sera probablement toujours, mais ce thriller paranoïaque teinté d’humour noir demeure pourtant un très grand film, que certains qualifieront de « malade », comme le disait François Truffaut : « Un grand film malade, ce n’est rien d’autre qu’un chef-d’œuvre avorté, une entreprise ambitieuse qui a souffert d’erreurs de parcours : un beau scénario intournable, un casting inadéquat, un tournage empoisonné par la haine ou aveuglé par l’amour, un trop fort décalage entre intention et exécution, un enlisement sournois ou une exaltation trompeuse. Cette notion de “grand film malade” ne peut s’appliquer évidemment qu’à de très bons metteurs en scènes, à ceux qui ont démontré dans d’autres circonstances qu’ils pouvaient atteindre la perfection. ». Le mot malade pourrait être adapté pour la conclusion de The Game, mais tout le reste est de haut niveau, en particulier l’interprétation de Michael Douglas, immense, qui trouvait ici l’un de ses plus grands rôles des années 1990, aux côtés de Basic Instinct (1992) de Paul Verhoeven et Chute libreFalling Down (1993) de Joel Schumacher. Tout cela pour dire qu’on ne cesse de redécouvrir The Game et que même l’effet « dérangeant » du dernier acte (on reparle de celui de Fight Club d’ailleurs ?) s’est estompé pour au final dévoiler à ceux qui se voilaient la face jusqu’alors qu’il s’agit bel et bien d’un chef d’oeuvre.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / The Game, réalisé par David Fincher »

Test Blu-ray / Les Contes merveilleux par Ray Harryhausen, réalisé par Ray Harryhausen

LES CONTES MERVEILLEUX PAR RAY HARRYHAUSEN réalisé par Ray Harryhausen, disponible en DVD et Blu-ray le 2 décembre 2020 chez Carlotta Films.

Voix en VO : James Matthews, Hugh Douglas, Del Moore, Gary Owens…

Scénario : Charlott Knight

Photographie : Ray Harryhausen & Jerome Wray

Musique : Heinz Roemheld

Durée : 0h52

Date de sortie initiale : 1949

LE PROGRAMME

Dans cette série de courts métrages réalisés en stop motion (animation de marionnettes image par image), Ray Harryhausen nous invite à redécouvrir plusieurs contes célèbres de la littérature pour enfants : Le Petit Chaperon rouge, Hansel et Gretel, Raiponce, Le Roi Midas ou encore Le Lièvre et la Tortue… Tous ces fameux personnages prennent vie comme par magie grâce au talent unique de Ray Harryhausen, grand maître du cinéma d’animation et des effets spéciaux.

Nous avons beaucoup parlé dernièrement des œuvres Ray Harryhausen (1920-2013) à travers nos chroniques complètes – que nous vous invitons à (re)découvrir – consacrées au Monstre Vient de la MerIt Came from Beneath the Sea (1955), Les Soucoupes Volantes AttaquentEarth vs. the Flying Saucers (1956), À des Millions de Kilomètres de la Terre20 Million Miles to Earth (1957) et Les Premiers Hommes dans la LuneFirst Men in the Moon (1964). L’année 2020 se clôt en beauté (on ne parle pas des conditions sanitaires hein) avec l’apparition dans les bacs des Contes merveilleux par Ray Harryhausen, autrement dit les premiers films réalisés par le maître de l’animation. C’est au sortir de la Seconde Guerre Mondiale que Ray Harryhausen pose les fondements esthétiques de ses oeuvres à venir qui inspireront, entre autres, l’univers de Star Wars. Optant pour une narration en voix off, le créateur des effets spéciaux légendaires de Jason et les Argonautes  réalise ces cinq « contes merveilleux » à l’aide de marionnettes articulées selon les principes de la stop-motion, dont l’americain va devenir la référence absolue.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Les Contes merveilleux par Ray Harryhausen, réalisé par Ray Harryhausen »

Test Blu-ray / Le Lion et le Vent, réalisé par John Milius

LE LION ET LE VENT (The Wind and the Lion) réalisé par John Milius, disponible en Édition Mediabook Collector Blu-ray + DVD le 21 octobre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Sean Connery, Candice Bergen, Brian Keith, John Huston, Geoffrey Lewis, Steve Kanaly, Vladek Sheybal, Nadim Sawalha, Roy Jenson, Deborah Baxter…

Scénario : John Milius

Photographie : Billy Williams

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h55

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Maroc, 1904. Le chef berbère El-Raisuli enlève Eden Perdicaris, une citoyenne américaine, et ses deux enfants. Par cet enlèvement, il veut provoquer un incident diplomatique et s’opposer au sultan Abdelaziz, qu’il juge corrompu.

Né en 1944, John Milius, militariste (et anarchiste zen) qui n’a pas pu s’engager dans l’armée dans les années 1960 pour des problèmes de santé, se tourne finalement vers le cinéma et devient très vite scénariste. Son style virulent tape dans l’oeil de certains réalisateurs et son nom apparaît au générique (ou pas) de chefs-d’oeuvre comme L’Inspecteur Harry, Jeremiah Johnson, Magnum Force, Apocalypse Now. Passé à la mise en scène en 1973 avec Dillinger avec le grand Warren Oates dans le rôle-titre, John Milius offre à Arnold Schwarzenegger son premier rôle mythique dans Conan le Barbare en 1982. Mais avant cela, son second long-métrage, Le Lion et le VentThe Wind and the Lion, rend compte de sa cinéphilie et de son amour pour le cinéma classique. Le cinéaste émerveillé par les armes à feu et l’autodéfense souhaite avec ce film laisser libre cours à ses fantasmes armés jusqu’aux dents (ou à l’arme blanche), comme il le fera plus tard avec L’Aube rouge, dans lequel les Etats-Unis se trouvent un beau matin pris d’assaut par des soldats Soviétiques alliés aux Cubains et où des jeunes adolescents américains n’hésitent pas à prendre les armes pour en faire voir des vertes et des pas mûres à ces buveurs de vodka ! Dans Le Lion et le Vent, inspiré par un fait divers authentique, mais remanié à la sauce Milius, des puissances s’affrontent, le Maroc contre le pays de l’Oncle Sam. Comme bon nombre des films auxquels John Milius a apporté sa plume, il est souvent nécessaire de laisser le côté politique (souvent ambivalent il faut bien le dire) au risque de ne pas apprécier ses films, qui sont avant tout des divertissements rudement bien emballés, comme c’est le cas de ce Lion et le Vent, porté par un souffle romanesque indéniable, la composition enivrante du maestro Jerry Goldsmith et le charisme hors du commun de Sean Connery. John Milius dispose d’un budget conséquent et les scènes d’action restent marquées par quelques éclats de violence brute.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Le Lion et le Vent, réalisé par John Milius »

Test Blu-ray / La Dernière fanfare, réalisé par John Ford

LA DERNIÈRE FANFARE (The Last Hurrah) réalisé par John Ford, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 20 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Spencer Tracy, Jeffrey Hunter, Dianne Foster, Pat O’Brien, Basil Rathbone, Donald Crisp, James Gleason, Edward Brophy…

Scénario : Frank S. Nugent d’après le roman The Last hurrah d’Edwin O’Connor

Photographie : Charles Lawton Jr.

Durée : 2h01

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

Maire d’une ville de la Nouvelle Angleterre, le roublard Frank Skeffington brigue un cinquième mandat. Il se lance dans une campagne féroce au terme de laquelle, il est donné perdant. Avec contre lui, un candidat supporté par les grands industriels de la région et un autre, plus jeune, qui utilise des moyens modernes, Skeffington ne s’avoue pourtant pas vaincu…

C’est un bijou complètement méconnu, rare et jusqu’alors difficile à trouver en DVD et Blu-ray. La Dernière fanfareThe Last Hurrah (1958) est un autre chef d’oeuvre insoupçonné dans l’immense et prolifique carrière de John Martin Feeneya, dit John Ford (1894-1973). A la fin des années 1950, le cinéaste avoisine les 65 ans et sent le vent tourner. S’il a plus de cent films à son actif (rappelons qu’il a fait ses débuts au cinéma en 1917), John Ford ne peut que constater que les spectateurs se détournent des grandes salles et préfèrent rester chez eux, devant la télévision. L’année d’Inspecteur de serviceGideon’s Day, il réalise La Dernière fanfare, qui annonce la dernière partie de l’oeuvre du metteur en scène, placée sous le signe de l’adieu aux héros, de la mélancolie et de la nostalgie. A travers le roman d’Edwin O’Connor (qui obtiendra le prix Pulitzer en 1962 pour L’Instant de véritéThe Edge of Sadness), inspiré par l’histoire de James Michael Curley, maire de Boston, John Ford se reconnaît à travers le personnage de Frank Skeffington, vieux briscard qui a oeuvré toute sa vie pour sa ville et qui se retrouve contre toute attente viré de ses fonctions après avoir brigué un ultime mandat de maire. La Dernière fanfare n’est finalement pas celle de la victoire, mais celle qui retentit après que le couperet soit tombé, comme la parade d’une mort annoncée. Dans le rôle principal, Spencer Tracy, qui n’apparaîtra plus que cinq fois au cinéma après ce film, trouve ici l’un des plus beaux et l’un des plus grands rôles de sa vie, 28 ans après Up the River (1930), sa première collaboration avec John Ford. Quand on demandait au réalisateur de s’exprimer sur La Dernière fanfare, qu’il avait lui-même produit, John Ford préférait couper court ou demandait directement à passer à la question suivante. Sans doute parce qu’il s’agissait de son film le plus personnel (pour lequel il avait rappelé certains comédiens et amis, qui effectuaient ici leur dernier tour de piste), dans lequel il s’était totalement projeté et qu’il ne trouvait rien à redire dessus puisqu’il s’était déjà livré à travers le personnage principal. Autant dire que The Last Hurrah est à (re)découvrir immédiatement.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / La Dernière fanfare, réalisé par John Ford »